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Dernier Carré "Léon Degrelle" - Page 6

  • In Memoriam Léon Degrelle (1906-1994)

    31 mars 1994 – 31 mars 2022

     

    Vivre sans vivre

     

    Je vis : mais elle est irréelle
    ma vie ! Et mon attente est telle
    que je meurs de ne pas mourir… 

     

     

    LD Madrid porte fer forgé.jpg

     

    Je vis déjà hors de moi-même
    depuis que je meurs de désir.
    Je vis dans le Seigneur que j’aime
    et qui m’appelle à son plaisir.
    Dans mon cœur, partout en mon être,
    se burinent ces seules lettres :
    Je me meurs de ne pas mourir…

     

    Soleil.jpg

     

    Au fond de la prison divine,
    l’Amour m’étreint, puissant et vif,
    et j’ai fait de Dieu mon captif !
    Libre est mon cœur ! Et ma poitrine
    se consume en de tels soupirs
    devant Dieu, mon Bien, ma Victime,
    que je meurs de ne pas mourir…

     

    Soleil.jpg

     

    Ah ! Qu’elle est longue, cette vie !
    Qu’ils sont durs, cet exil pervers,
    cette geôle froide, ces fers
    dans lesquels mon âme est sertie !
    Je ne cesse pas de souffrir
    tant est lointaine la sortie
    et je meurs de ne pas mourir…

     

    Soleil.jpg

     

    Tout n’est que tristesse et détresse
    où le Seigneur n’a son plaisir.
    L’amour m’est une telle ivresse
    que l’attente me fait languir :
    Dieu ! Tu sais comme elle me pèse !
    De m’en libérer qu’il te plaise,
    car je meurs de ne pas mourir…

     

     

    LD Escurial.jpg

     

    Quitter cette vie ! Partir !
    Mourir, ma seule confiance !
    J’atteindrai la vie en mourant !
    Ô Mort, tu me feras vivant !
    En toi gît ma seule espérance…
    Ne tarde pas, ô mon désir,
    car je meurs de ne pas mourir…

     

    Soleil.jpg

     

    Ma vie, ne sois pas inerte !
    Vois, que de force dans l’amour !
    Il te reste si peu de jours
    pour ton salut ou pour ta perte…
    Sens-tu déjà la mort venir ?
    Qu’elle approche, douce et alerte !
    Car je meurs de ne pas mourir…

     

    Soleil.jpg

     

    Vivre dans les hauteurs célestes
    est vivre ! Néant est le reste !
    Ma vie ne s’exaltera
    qu’au jour où mon corps périra.
    Voici ce corps, je te le donne,
    ô Mort : ne cherche pas à fuir,
    car je meurs de ne pas mourir…

     

    Soleil.jpg

     

    Vie, quel don puis-je te faire
    pour te posséder dans mes bras,
    si ce n’est te donner entière
    au Dieu qui vit et brûle en moi ?
    Ma mort sera vie plénière :
    tant mon Amant m’a pu ravir
    que je meurs de ne pas mourir…

     

    Valle Caidos Croix depuis couvent.jpg

     

    Léon Degrelle, Je te bénis, ô belle mort, Poèmes d’après Sainte Thérèse d’Avila, écrits à l’Hôpital militaire Général Mola (San Sebastián), en juin 1946.

  • La télévision belge et le « Corps Franc Wallonie »

    Journalistes ? Non : des agit-prop !

     

    Une fidèle correspondante revient sur la séquence relative au « Corps Franc de Wallonie » dans le reportage sur la « Guerre en Ukraine », diffusée voici peu dans le 19h trente, le journal du soir de la télévision belge francophone (ce blog au 11 mars 2022).

    Blog Corps franc RTBF 11.03.22.JPGElle nous interroge sur l’image diffusée en illustration par le journal télévisé, car « Ne s’agit-il pas de la photo que le Dernier Carré a publiée dans son calendrier de 2019, légendée “Mai 1942 : avant le match de foot, les adversaires Wallons et Allemands se saluent sous le drapeau à Croix de Bourgogne” ? Alors ? Qu’en est-il finalement ? La RTBF nous montre-t-elle vraiment des combattants formant un corps franc, c’est-à-dire, selon le Wiktionnaire d’Internet, une unité de combat civile ou paramilitaire […] dont la tactique est celle du harcèlement ou du coup de main, et donc susceptible de commettre tous les crimes de guerre dont nous parlent la RTBF et le CEGESOMA, qui les supposent incontestables, sinon à tout le moins plausibles ? Car tous ces hommes effectuant un salut nazi avant de partir pour quelque action inavouable ne sont pas vêtus d’uniformes réglementaires, ni d’ailleurs de tenues sportives. Continuerez-vous donc à prétendre que cette photographie illustre bien un innocent match de football et non pas une “Page sombre de notre histoire ? » persifle en conclusion notre correspondante faussement ingénue.

    Nous rassurerons immédiatement notre charmante amie, en même temps que tous nos lecteurs : l’image proposée par les faussaires subsidiés de la télévision belge a bien été soigneusement sélectionnée pour donner quelque crédibilité à leur propos censé impliquer des Légionnaires wallons sans uniforme dans des « crimes de guerre » et autres « massacres de civils » !

    Calendrier 11.2019 Foot Légion.JPG


    E
    t notre correspondante a parfaitement reconnu la photo diffusée : ces hommes saluant bras droit tendu appartiennent bien aux Volontaires wallons, comme l’indique le drapeau à croix de Bourgogne sous lequel ils sont alignés. Même s’il ne s’agit pas de l’affiche fantaisiste à marteau et épée dénoncée par la RTBF, il s’agit bien de l’étendard de la Légion Wallonie. Mais, s’affichant sans vergogne en vêtements civils, ces hommes déterminés ne seraient-ils pas les membres de ce Corps franc soupçonné de tous les crimes de guerre par le CEGESOMA, aux ordres de l’occupant dont on aperçoit des représentants, en uniforme ceux-là ?

    Le centre d’histoire des Archives de l’Etat belge a certainement dû retourner toute sa documentation pour trouver cette seule et unique photo où l’on voit des Légionnaires wallons ne portant pas d’uniforme, sans être manifestement au repos !

    Il n’empêche qu’il s’agit bien, –comme indiqué dans le calendrier du « Dernier Carré »–, d’une photo prise à l’occasion d’un match de football disputé par les Légionnaires en mai 1942. Et les « historiens » du CEGESOMA pouvaient d’autant moins l’ignorer qu’ils ont repêché ce document dans la série de douze photographies de propagande de la Légion Wallonie, éditée pour les fêtes de fin d’année 1942 au profit du Service Légionnaire d’entraide et de protection aux familles d’engagés (dirigé par le major Georges Jacobs, ancien Commandeur de la Légion, et qui remplaça, à partir du 15 décembre 1942, Solidarité Légionnaire, le service social présidé par l’épouse de Léon Degrelle, Marie-Paule Lemay : ce blog aux 8 août 2017 et 15 décembre 2020).

    Carte postale Foot recto-vert.jpg


    C
    es cartes présentent en effet toutes, dans le coin supérieur gauche de la photo imprimée au recto, l’écusson de bras de la Légion, aux trois couleurs nationales belges surmontées de la mention « Wallonie » (ce blog au 2 février 2021). Au verso, dans la partie réservée à la correspondance, la carte s’orne en filigrane du fameux bas-relief d’Arno Breker, Combat contre les serpents entouré d’un cartouche affirmant « L’Europe connaît le bolchevisme et lutte contre lui jusqu’à la victoire finale ». Cette sentence est quelque peu paraphrasée au bas de la carte : « L’Europe connaît le bolchevisme, et le combattra jusqu’à la victoire finale. » En exergue, cet aphorisme : « Des Wallons combattent pour la liberté de l’Europe. »

    Breker Combat Serpents.jpegPrésenté à la grande exposition « Arno Breker » au musée de l’Orangerie à Paris du 15 mai au 31 juillet 1942, le bas-relief Der Rächer Le Vengeur », sculpté en 1940-41) a reçu comme appellation « Combat contre les Serpents. Etude pour un relief en pierre ». Dans l’ouvrage publié à cette occasion par Charles Despiau (Arno Breker, Flammarion, 1942 ; la photo du bas-relief, signée Charlotte Rohrbach, se trouve à la page 102), le grand sculpteur français écrit : « Toucher le peuple, l’émouvoir, l’exalter au-dessus des tâches, telle est la mission que s’est donnée Arno Breker ; et si sa statuaire est colossale c’est afin de parler non pas seulement à l’individu, mais aux masses assemblées ; de les appeler à la communion dans la Beauté, dans l’Idéal. Que nombre de ses œuvres soient déjà popularisées, que leurs formes déjà hantent les mémoires, que leurs photographies ornent des chambres d’étudiants, des chambrées de soldats […] voila qui prouve assez en faveur de son esthétique. Que la jeunesse, enfin, devant les héros qu’il expose, beaux de forme et nobles d’accent, dise ou pense : “Voilà ce que je voudrais devenir”, cela montre la valeur hautement éducative d’un art imprégné d’idéal. » (p. 112)

    La carte postale qui nous occupe, montre donc bien deux équipes de football (le ballon se trouve entre les pieds du cinquième joueur de l’équipe alignée à gauche) se saluant sous le drapeau de la Légion Wallonie, avec cette légende on ne peut plus explicite : « Les Wallons sont des amateurs enthousiastes de sport ! Avant un match de foot-ball contre une équipe de camarades allemands. » Ces joueurs ne portent évidemment pas leur uniforme de campagne et n’ont pas revêtu non plus de tenue sportive, ni chaussé de crampons… Il faut dire qu’ils se trouvent sur le front d’Ukraine (plus exactement, fin mai 1942, en repos après avoir participé aux combats de la Seconde Bataille de Kharkov qui valurent à Léon Degrelle sa Croix de Fer de Première Classe) et que la tenue de footballeur ne fait pas vraiment partie de leur barda réglementaire… D’où ces tenues hétéroclites : chemises à manches courtes ou retroussées, shorts improvisés et godasses ou souliers peu adaptés aux matchs de foot professionnels…

    LD CF 1Cl. Pays réel 1942.06.09.JPG

    La Croix de Fer de Première Classe de Léon Degrelle fait la « Une » du Pays réel, le 9 juin 1942.

    Comble de malchance pour les escrocs du CEGESOMA, ce match a même eu les honneurs d’un compte rendu –en première page !– dans Le Pays réel du 6 juin 1942. Ce reportage est surtout révélateur de la compassion des Légionnaires pour la population locale (que le journaliste-légionnaire, Ferny, n’identifie pas comme « ukrainienne », mais appelle indistinctement « russe »), de la sympathie réciproque que chacun se manifeste, et donc –dans toute son évidence– de la parfaite mauvaise foi des menteurs professionnels chargés de réécrire l’histoire de la Seconde Guerre mondiale de manière toujours plus horrifique.

    Pays réel 1942 06 06 p.1 b.JPG« Le petit village russe que nous occupons ne nous offre aucun moyen de nous délasser agréablement ; comme partout en Russie soviétique, il y fait sale, il y fait triste… triste à mourir… Des chaumières délabrées, des pistes affreuses, les mines résignées et les yeux sans éclat des habitants de l’endroit (leur esclavage dure depuis vingt-cinq ans !), voilà tout ce qui s’offre à nos regards… Ce n’est pas folichon !

    Aussi n’est-il pas exagéré de dire que, une fois le service terminé, si nous étions libres durant quelques heures, nous nous ennuyions royalement.

    Mais ce dimanche, un beau dimanche de mai, nous avons passé un charmant après-midi sportif. Les camarades allemands occupant le village voisin avaient organisé une petite fête à laquelle était invitée l’équipe de football de la Légion Wallonie.

    Un peu avant trois heures, nous assistons tout d’abord à une compétition intéressante à laquelle participent les meilleurs spécialistes allemands. Intéressante, mais… difficile. Pensez donc ! : les concurrents doivent, au pas de course, et porteurs du fusil et du masque à gaz, sauter un fossé, franchir une série d’obstacles placés en chicane, passer sur une poutrelle étroite, charger l’arme et tirer sur une cible, puis, toujours courant, remettre le masque à gaz et revenir au point de départ en passant une dernière série d’obstacles !

    Ensuite, petit intermède comique : la course de sacs. Ce jeu est également très connu chez nous : les trémoussements des concurrents empêtrés dans leur sac étroit provoquèrent bien des éclats de rire.

    Au programme figurait encore une course de chevaux… avec jockeys russes. Nous avons déjà dit que les Russes sont en général d’excellents cavaliers, leur agilité et la vitesse de leurs chevaux sont réellement étonnantes. Ils furent acclamés comme ils le méritaient.

    Enfin, ce fut le grand match “Allemagne – Belgique”. Nous avons perdu par 2 à 8, mais ce résultat n’était nullement déshonorant pour les équipiers bourguignons qui n’avaient pas eu le temps de s’entraîner. Lutte courtoise et très sportive où tous rivalisèrent d’entrain.

    Tout de suite après eut lieu, devant les compagnies rassemblées, la remise des distinctions aux concurrents qui s’étaient spécialement distingués. La fête sportive proprement dite était terminée. Mais la population de l’endroit nous donnait tout aussitôt et gratuitement, un autre spectacle : chants et danses russes par un groupe de jeunes filles ayant mis, pour la circonstance, leurs plus beaux atours.

    Bref, réunion charmante pendant laquelle le Chef de REX signa de nombreuses photos pour les camarades allemands qui l’assaillaient littéralement. »

    Foot mai 1942 a-vert.jpg

    Deux autres photographies nous sont parvenues, qui documentent ce dimanche sportif de mai 1942 sur le front d’Ukraine. Celle du haut montre les deux équipes de football et les arbitres au milieu du terrain avant le coup d’envoi. Sur le périmètre, des militaires sont assis ou debout en spectateurs, au pied du mât où flotte le drapeau bourguignon.

    La photo du bas montre une autre partie de l’assistance où se mélangent, sans protocole, militaires wallons et allemands et population ukrainienne locale : des hommes, de nombreuses femmes et beaucoup d’enfants aussi… A noter, à l’arrière-plan, un des « jockeys russes » et sa monture dont l’agilité et la vitesse firent une vive impression.

    Tous documents démontrant l’inanité de vouloir associer les Volontaires de la Légion Wallonie à quelque crime de guerre envers la population civile ukrainienne ou russe. Etablissant aussi la fausseté méchante des accusations des soi-disant historiens du CEGESOMA et des agit-prop des grands médias de désinformation : ces serpents que nous nous devons aussi de combattre.

  • Fernand Kaisergruber (1923-2018), quatre ans déjà…

    Destin d’un volontaire

    In memoriam Fernand Kaisergruber

     

    DMZ Zeitgeschichte.jpgC’est sous ce titre que le bimestriel DMZ (Deutsche Militärzeitschrift) Zeitgeschichte (Magazine militaire allemand d’Histoire contemporaine) a publié, voilà déjà quatre ans, un hommage bien documenté à notre Président Fernand Kaisergruber pour annoncer son décès.

    Pour célébrer le quatrième anniversaire de la disparition de Fernand, nous vous proposons la traduction de ce bel article signé par Pascal Van Der Sar et publié dans le numéro 34 de juillet-août 2018 de Zeitgeschichte.

    Fondée en 2012, cette revue est spécialisée dans l’histoire des différentes formations de la Waffen-SS, sans les œillères du « politiquement correct » et de son terrorisme intellectuel.

     

    C’était par un matin froid de février 2003 dans la ville thermale de Franconie, Bad Windsheim. Lentement la ville s’éveillait.

    Sur la place près du cimetière se rassemblaient plus d’une centaine de personnes, des personnes âgées, pour la plupart chaudement vêtues. De temps en temps seulement apparaissait un visage plus jeune. Quelques mètres plus loin s’arrêta un autocar belge. Soudain de l’arrière du cimetière retentit la musique d’une fanfare traditionnelle. Et bientôt apparurent les musiciens sur la place devant le cimetière.

    C’est ainsi que commençait, depuis de nombreuses années (mais jusqu’en 2004 seulement), la commémoration de Tcherkassy. Une réunion qui, depuis 1975, commémorait le fameux encerclement de février 1944 à Tcherkassy.

    Après les mots de bienvenue des organisateurs arriva un monsieur âgé, vêtu d’un long loden vert. Il fut présenté comme le Camarade Kaisergruber.

    Après qu’il eut prononcé calmement quelques mots très soigneusement formulés, les participants remarquèrent un très léger accent français. Après avoir décrit l’historique des événements en allemand a suivi une traduction en français. En effet, il s’agissait d’une personne avec un nom aux racines allemandes, un Wallon qui, depuis de nombreuses années, était le porte-parole des volontaires wallons du Front de l’Est.

    Schicksal.JPG
    Fernand Kaisergruber était né à Mortsel, près d’Anvers, le 18 janvier 1923. C’était le descendant d’une famille originaire de Styrie, ce qui contribuera à le faire condamner dans la Belgique d’après-guerre.

    Après un séjour dans l’ancienne colonie belge du Congo, les parents de Fernand rentrèrent dans leur pays à Bruxelles. À l’âge de 13 ans et contre la volonté de ses parents, le jeune Fernand s’enthousiasma pour Léon Degrelle, le chef charismatique du mouvement REX. Ce courant politique reposait sur les piliers du christianisme catholique mais il militait aussi pour les intérêts nationaux et contre le danger d’une Europe soviétique.

    Comme membre de la jeunesse rexiste, Fernand distribuait des tracts, collait des affiches ou vendait le journal du parti, Le Pays réel. Mais le père Kaisergruber voulait protéger sa famille en retournant au Congo plus sûr, avant que la « Drôle de guerre » entre le Reich allemand et la France ne dégénère, en mai 1940, en vraie guerre. Tous partirent donc de Bruxelles jusque dans le sud de la France, mais les autorités espagnoles ne leur permirent pas de franchir la frontière vers l’Espagne. Les Kaisergruber furent refoulés et restèrent jusqu’en septembre 1940 à Bordeaux. Entretemps la Belgique fut entièrement occupée par l’armée allemande et la famille rentra à Bruxelles : Fernand devait terminer ses études.

    Fin mars 1941, Fernand décida de son propre chef d’aller dans le Reich allemand pour y trouver du travail. Il voulait surtout apprendre à connaître les Allemands et voir comment les gens et le pays étaient imprégnés des nouvelles idées politiques. Rétrospectivement, il constata : « Je n’étais pas un théoricien, ni un raciste ni un antisémite. Quand j’étais jeune, on me racontait que, lors de la Première Guerre mondiale, les Allemands coupaient les mains des enfants, notamment à Dinant. Un jour, quand je me rendis à Dinant pour une excursion, j’observai attentivement tous les enfants. Je m’étonnais de ne voir aucun handicapé. Les adultes m’expliquèrent alors qu’on racontait de telles histoires pour attiser la peur et que c'était courant en temps de guerre. Ce n’était que de la propagande. Par la même occasion, j’appris donc aussi que les adultes pouvaient mentir. Effectivement, on ne peut seulement croire que ce que l’on a vu. Et comme on avait raconté tant de choses sur l’Allemagne de Hitler, j’y suis allé pour me faire ma propre opinion. Puis, je décidai d’entrer dans la Légion Wallonie. »

     

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    Discours de Fernand Kaisergruber au Monument commémorant la percée de Tcherkassy, à Bad Windsheim, en février 2001.

     

    Jusqu’en octobre 1941, Fernand Kaisergruber vécut à Cologne et survécut dans un Luftschutzbunker [tour d'abri antiaérien: voir ce blog au 16 mars 2018] au bombardement des Alliés qui provoqua les premiers morts. Comme il parlait déjà bien l’allemand, il fut pris comme traducteur dans la Wehrmacht. Pour pouvoir rejoindre rapidement la Légion sous la direction de la Wehrmacht, il devint membre des Gardes Wallonnes le 3 novembre 1941. Après une pleurésie qui dura plusieurs semaines, il rejoignit le 10 avril 1942 Meseritz, comme volontaire de la deuxième vague d’engagements.

    Il participa à toute la campagne du Caucase. L’ordre de marche dans les montagnes eurasiennes signifiait un voyage de 40 jours à pied de plus de 1400 kilomètres. La plupart de ses camarades contractèrent la dysenterie et la malaria ; les plus malades d’entre eux ne purent même pas être renvoyés pour être soignés. Fernand vécut la guerre du Front de l’Est dans toute sa dureté. Le moment où il vit un Camarade blessé être sciemment broyé par un char russe fut le pire souvenir que vécut Fernand et dont il n’oubliera aucune seconde. Son ami avait espéré pouvoir échapper à la confrontation avec l’engin d’acier en rampant habilement. « Je n’ai jamais oublié ces images même encore aujourd’hui », se rappelait Fernand plus tard dans une conversation.

     

    Bad Windsheim 2004 Monument Tcherkassy.jpg

    Monument commémorant la percée de Tcherkassy, le 17 février 1944. Ce modeste mémorial fut inauguré en 1969. Cette photo fut prise lors de la dernière commémoration en 2004. Peu après, la plaque de bronze (illustrant géographiquement la percée) disparut (volée ?). Trois ans plus tard, le rocher (provenant d’Ukraine) fut également enlevé pour empêcher toute autre commémoration.

     

    En novembre 1942, les forces allemandes durent se retirer jusqu’à la Mer Noire. C'est alors que Fernand tomba gravement malade : il rejoignit en train et en avion un hôpital militaire allemand à Bruxelles. Là, le 17 janvier 1943, il assista parmi les invités d’honneur à un discours de Léon Degrelle au Palais des Sports de Bruxelles [photo sur ce blog au 16 mars 2018]. Le Chef de Rex confirmait la camaraderie entre Frères d’armes au sein de l’Empire allemand. Il considérait la guerre comme indispensable pour garantir la civilisation européenne.

    Fin juin 1943, après un travail préparatoire de Léon Degrelle, la Légion fut incorporée dans la Waffen SS et Fernand devint ainsi Rottenführer [chef de peloton]. L’armée allemande et ses blessés étaient toujours plus fortement repoussés vers l’Ouest. En février 1944, les Soviets organisèrent l’encerclement de Tcherkassy où 50.000 soldats et 50 chars furent pris dans la nasse parmi lesquels plus de deux milliers d'hommes de la Brigade d’ Assaut Wallonie. Autour d’eux 200.000 soldats russes et des dizaines de chars. Fernand servait d’éclaireur en motocyclette.

    C'est alors qu'il vécut une expérience terrible qu'il ne pourrait plus oublier. Déjà la veille, il y eut 180 morts à déplorer ; tout comme trois ou quatre jours auparavant, d’ailleurs. La température baissait jusqu’à -37° et il n’y avait à manger que seulement trois fois la semaine. Avec le courage du désespoir, un dernier essai pour rompre l’encerclement fut entrepris. Par groupe de sept à huit hommes, ils s’élancèrent. Pendant la retraite et les combats acharnés, il était accompagné de quelques camarades parce qu’on le considérait comme un véritable « porte-bonheur ».

    Par hasard il y avait là des amis de Watermael-Boisfort. Après s’être défendus d’un tir surprise, ils ne furent plus que trois mais il fallait continuer 
    : il n’y avait pas d’autre choix. Soudain Fernand perdit connaissance. Quand enfin il reprit conscience, il était si gravement blessé aux deux jambes par des éclats de grenade qu’il lui était impossible de se mouvoir seul. Une grenade avait explosé entre ses jambes : seules ses jambes étaient touchées mais ses deux camarades qui avaient mis tant d’espoir en lui étaient tombés.

     

    Tscherkassy 2004.jpgEn février 2004, Fernand Kaisergruber prend la parole pour la dernière fois devant le monument de Bad Windsheim.

     

    Fernand rampa dans la neige pour se sauver et ne pas être écrasé par un char russe. Par chance, il fut sauvé par un officier de cavalerie qui lui trouva un cheval et ensemble, ils allèrent à la rencontre des troupes de secours. Encore une fois ce fut de justesse : son cheval fut mortellement touché par la Pak russe et lui-même fut blessé à la main. Mais sur le fleuve Gniloi Tikitsch, ils tombèrent enfin sur leurs propres troupes. Sur l’autre rive se trouvaient trois chars allemands : c’était la délivrance.

    Fernand fut transporté dans une maison pour qu’il puisse se remettre de sa fatigue. A côté de lui râlait un camarade de régiment blessé par sept balles de mitrailleuse : « C’est triste de savoir que nous avons réussi à en sortir et que malgré tout, je vais mourir ici ». Quelques minutes plus tard, il était mort.

    Tcherkassy 2004 FK discours.jpg

    Au cours de la Kameradchafstabend clôturant la cérémonie de Bad Windsheim en 2004, ultime discours d’hommage de Fernand Kaisergruber au sacrifice des quelque 8000 victimes de la percée de Tcherkassy, qui permit le sauvetage de plus de 50.000 soldats.

     

    De ses quelque 2200 camarades, seuls 687 hommes de sa Division survécurent à l’encerclement. Depuis janvier 1945, celle qui était devenue la 28. SS Freiwilligen Grenadier Division Wallonien était présente sur le front de l’Est. Plus particulièrement en Poméranie, dans des combats difficiles qui provoquèrent de lourdes pertes. Le 30 avril, il était clair que la guerre était perdue, comme se le rappelait Fernand Kaisergruber : « Dans une clairière, nous découvrîmes une maison de garde-barrière à côté de la voie ferrée. Nous voulions passer la nuit là. Le bâtiment était habité et une demi-douzaine de soldats y avait déjà trouvé refuge. Le propriétaire était un homme âgé qui s’occupait de la sécurité des trains. Il avait perdu une jambe à la guerre 14/18. Nous avons trouvé place parmi les autres soldats et avons partagé le pain, assis par terre dans la nuit. En attendant, notre hôte nous parlait de la guerre actuelle et de celle d’avant. Puis on entendit un communiqué spécial à la radio. On annonça la mort de Hitler ! Le contenu de cette annonce secoua tout le monde. L’homme coupa la radio et s’assit parmi nous. Tout le monde se taisait, personne n’avait envie de dire quoi que ce soit. Il régnait un silence insupportable. »

    Pour son courage pendant la guerre, Fernand Kaisergruber reçut l’Insigne des combats rapprochés en bronze, la Croix de Fer de Seconde Classe, la décoration d’Infanterie et la Médaille des Blessés en bronze. Ainsi que la Croix de Bourgogne, un ordre du mouvement Rex. Cette décoration montre une épée dirigée vers le haut sur une croix de Bourgogne, avec les mots « Bravoure – Honneur – Fidélité ».


    LD Uniforme garde-robe Malaga.jpgLa « Croix de Bourgogne » dont parle Pascal Van Der Sar dans Zeitgeschichte est l’insigne rexiste « Bravoure – Honneur – Fidélité » ou « Ordre du Sang ». Il en existe deux versions : le bronze honorait les plus fidèles membres du mouvement Rex, lui ayant rendu d'appréciables services ou ayant appartenu aux Formations de Combat ; l’argent récompensait surtout des étrangers, notamment des Allemands ayant aidé des Légionnaires au Front.


    Le 15 novembre 1944, le Reichsführer SS Heinrich Himmler autorisa le port de cette distinction sur l’uniforme (on la voit sur la tunique de Léon Degrelle, à droite sur la poche de poitrine, sous la Croix de Fer de Première Classe). Mais c'est dès leur engagement que les Légionnaires wallons arboraient fièrement leur insigne politique, ainsi qu'on le voit sur les toutes premières photos de Fernand Kaisergruber, prises lors de son engagement en avril 1942.

     

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    Début mai 1945, les Wallons furent faits prisonniers ; pour eux, la guerre semblait finie –une impression trompeuse ! Fernand eut bientôt la possibilité de s’évader du camp de prisonniers. Il essaya d’aller vers l’ouest et passa les nuits dans une ferme bavaroise. En utilisant quelques ruses, il s’infiltra dans le réseau tissé par le service de Sécurité et prit finalement le train pour Charleroi et, de là, vers Anvers où il voulait retrouver sa fiancée. Mais lorsqu’il quitta la gare, il fut contrôlé par des policiers en civil et finalement arrêté.

    Le 6 juillet 1946, Fernand, après un procès expéditif de 20 minutes, fut condamné à 20 ans de prison et conduit dans l’ancien camp militaire de Beverloo. Le 5 juillet 1949, il fut transféré au camp de Merksplas, qui était toujours dans un état moyenâgeux. Il refusa de signer une déclaration selon laquelle il n’essaierait pas de s’évader et écopa de 3 jours d’arrêts du directeur de la prison. Le 11 mars 1950, Fernand put quitter définitivement la prison.

    C’est seulement le 18 mai 1966 que sa libération fut prononcée officiellement par l’Etat belge.

    Rendu à la vie civile, l’Unterscharführer [sergent] Kaisergruber se préoccupa toujours de ses anciens camarades. En 1991, Fernand rendit publics ses souvenirs de guerre dans un livre Nous n’irons pas à Touapse. Du Donetz au Caucase, de Tcherkassy à l’Oder. Une version anglaise n’est sortie qu’en 2016 [voir ce blog aux 21 janvier 2017 et 30 juin 2021]. Il écrivait : « Il serait évidemment présomptueux d'affirmer que tout aurait été parfait si le sort des armes nous avait été favorable si nous avions gagné la guerre. Mais ce n’est pas parce que nous l’avons perdue que nous avions forcément tort. Personne ne peut affirmer que nous n’étions pas absolument honnêtes. Et personne ne put nier nos bonnes intentions ou affirmer que les Légionnaires soient partis par profit au Front de l’Est. Qui pourrait croire ça, d’ailleurs ? Qui aurait été assez fou pour s‘engager à 16, 18 ou 20 ans ou plus âgé encore pour une solde d’un Reichsmark par jour et pour aller mourir au front de l’Est s’il n'était pas motivé par des sentiments bien plus élevés ? Nous avons tout risqué pour un ordre meilleur et plus social, mais l'avons aussi payé cher avec notre sueur et notre sang et nombreux sont aussi ceux qui l’ont payé de leur vie. »

    Après la mort de Léon Degrelle toujours aussi apprécié par ses anciens compagnons d’armes (1906-1994), Fernand a fondé une association où sont regroupés aux côtés des Anciens, leurs femmes et enfants ainsi que leurs amis. Le but principal était de soutenir les Anciens et leur veuves.

    Faire-part Fernand 2-horz.jpg


    U
    ne autre tâche a consisté à entretenir les lieux de souvenir, avant tout du monument commémoratif qui fut construit pour ceux de la Légion tombés en Estonie. Jusque peu avant sa mort, Fernand recevait souvent de la visite. De nombreux représentants de la presse allaient et venaient et étaient étonnés de l’énergie et de la vivacité de ce senior. Les lectures de livres d’histoire et sa gymnastique quotidienne maintenaient son esprit et son corps en bonne forme. Son seul défaut fut la cigarette.

    Le 16 mars 2018, à l’âge de 95 ans, Fernand Kaisergruber ferma les yeux pour toujours à Jette, près de Bruxelles. Il mourut des suites d’une pneumonie. Quatre jours plus tard, il fut incinéré.

    Su
    r l’avis de décès était inscrit « Honneur et Fidélité », selon ses dernières volontés que respecta scrupuleusement sa famille.

     

  • Horreur ! Des nazis au secours de l’Ukraine !

    Les délires antidegrelliens de la télévision belge

     

    D’évidence, la guerre en Ukraine est la plus inepte et atroce des catastrophes qui se soit abattue sur l’Europe depuis l’apocalypse de 1945.

    Et, bien sûr, elle est l’occasion de torrents d’images et de commentaires de propagande issus de toutes les parties prenantes ou non, d’autant plus pénibles qu’ils s’ajoutent inutilement aux souffrances épouvantables autant que scandaleuses des innocentes populations civiles.

    Un éloquent et emblématique exemple vient encore de nous être donné par les menteurs professionnels –subsidiés !– de nos médias (RTBF – Radio Télévision Belge Francophone) et de notre centre d’histoire, prétendument spécialiste de la Seconde Guerre mondiale (CEGESOMA, appartenant aux Archives de l’Etat belge) : c’est ainsi qu’ils entendent poursuivre leur épuration de l’histoire, qui relèverait plaisamment du surréalisme belge si elle n’était odieuse dans le mensonge et la bassesse.

    1. Ukraine Corps franc Wallonie.JPGLe genre d’amalgames prisés par la RTBF : la « Guerre en Ukraine » de 2022 évoque une « Page sombre de notre histoire » à cause des « Corps Francs de Wallonie » (1941) qui n’ont de toute évidence rien à y voir… (Capture d’écran du JT de la RTBF via Auvio).

     

    Le 27 février dernier, soit trois jours après le début de l’invasion russe de l’Ukraine, le président Volodymyr Zelensky annonçait la création d’une Légion internationale pour la défense du territoire de l’Ukraine.

    Pour certains, cela rappela sans doute le bon vieux temps des Brigades internationales de la Guerre civile espagnole. La RTBF fut donc toute fière d’annoncer, le 8 mars dernier, que la Légion internationale comptait déjà « environ 20.000 volontaires étrangers », parmi lesquels « une centaine d’hommes venus de Belgique ». Et de nous présenter longuement un quinquagénaire de Flémalle (banlieue de Liège), en terminant lyriquement son reportage par cette séquence :

    « Un Beretta tatoué sur le crâne peut-être pour lui porter chance, le voilà à l’ambassade pour le départ, le vrai…

    – Votre dernier mot avant votre départ ?

    – Vive l’Ukraine libre !

    – C’est pour ça que vous vous engagez ?

    – Bien sûr ! »


    2. Légionnaire Ambassade Ukraine.JPGLe futur Légionnaire belge arrive aux grilles de l’ambassade d'Ukraine à Bruxelles : on y représente Vladimir Poutine en Hitler, alors que le président russe affirme, de son côté, que ce sont les Ukrainiens qui sont des nazis : on est décidément toujours le nazi de son ennemi ! (Capture d’écran du JT de la RTBF via Auvio).

     

    Las ! La vigilante et impitoyable censure du politiquement correct veillait ! Dès le lendemain, la speakerine de service battait sa coulpe : « Revenons un instant sur le profil de cet homme, interrogé hier dans le Journal. Cet habitant de Flémalle part combattre en Ukraine contre les Russes mais ceci, filmé chez lui, a semé le trouble et le malaise. Une affiche du Corps Franc "Wallonie". Même si l’homme a affirmé à notre journaliste ne pas être membre [sic] de l’extrême-droite, cette affiche est très claire, c’est une référence à la Légion Wallonie. Nous avons manqué de mise en perspective, hier. Or ceci nous ramène aux heures sombres de notre passé. Cette légion a été formée dans les années quarante par des Wallons engagés aux côtés de l’Allemagne nazie et d’un certain Léon Degrelle. »

     

    3. Affiche Corps franc Wallonie.JPGL’ « affiche de la honte » qui mit le feu aux poudres car elle fait référence au nom originel et éphémère de la Légion Wallonie. Sauf que le « Corps Franc » n’eut jamais le temps d’avoir quelque emblème, et certainement pas un marteau croisé avec une épée… Dès l’origine, l’étendard des Volontaires wallons pour la croisade contre le bolchevisme fut frappé des bâtons noueux rouges de Bourgogne. (Capture d’écran du JT de la RTBF via Auvio).

    4. Drapeau historique Légion 04.07.1942.JPG

    Prise d’armes de la Légion Wallonie sur le front d’Ukraine, le 4 juillet 1942 : le drapeau historique de la Légion est à l’honneur.

     

    Un cours d’histoire corrigée s’imposait donc car ils étaient quand même « environ 8000 engagés dans cette Légion Wallonie partis se battre au Front de l’Est, un engagement aux allures de croisade, mais aussi de crimes de guerre » !

    Voilà la « fake news » lâchée ! A sacraliser immédiatement par l’onction du CEGESOMA, en la personne de l’ « historienne » Chantal Kesteloot (ce blog au 15 décembre 2020), « spécialiste de la mémoire des deux guerres mondiales » !


    Et celle-ci d’aboyer sa sentence. Remarquez quand même que la « docteure » ès tromperies universitaires ne prétend tout d’abord que « suspecter » les Wallons de « participation active à ces crimes de guerre », mais foin de la prudence : tout ce que le téléspectateur retiendra, c’est que les Légionnaires wallons sont des criminels de guerre et que le Flémallois parti se battre pour l’Ukraine n’est qu’un salaud !...

    Insistons-y : jamais, au grand jamais, aucun Légionnaire wallon n’a été accusé –et encore moins condamné– pour crime de guerre ou crime contre l’humanité : voir ce blog au 30 novembre 2019. Mais aujourd’hui, l'Histoire s'écrit simplement par les soi-disant « historiens » en accusant sans preuve et en affirmant qu’il serait bien étonnant que les Légionnaires n’aient pas été des criminels de guerre, ni d’ailleurs qu’ils n’aient pas trempé dans l’extermination des juifs !... Et on prétend enseigner la rigueur scientifique et la vérification des sources historiques dans nos universités ???

    5. Kesteloot Ukraine Wallonie.JPGLa pythie du CEGESOMA dans ses transes imprécatoires contre la Légion Wallonie : et elle n’a même pas besoin de fumigations ! (Capture d’écran du JT de la RTBF via Auvio)

     

     « On suspecte aussi, bien évidemment, une participation active à ces crimes de guerre, sans compter des massacres de civils, hein… C’est un front qui a été extrêmement meurtrier. On ne fait pas de cadeaux. Et donc non seulement il y a des groupes spécifiques comme la population juive qui va être exterminée, mais les civils soviétiques vont également payer un lourd tribut à ces batailles. […] On dirait qu’on ne peut pas être innocent quand on utilise ce genre d’affiches. On est clairement…, on s’inscrit dans une idéologie qui est une idéologie qui porte en elle les principaux massacres de l’histoire du XXe siècle. »

    6. Messe Légion Ukraine + Paysannes.JPG

    Crime de guerre des Volontaires wallons au Front de l’Est : après un quart de siècle de dictature soviétique, ils permettent à des paysannes ukrainiennes d’enfin assister à une messe célébrée en plein air par l’aumônier de la Légion Wallonie.

    7. Bataillon Azov.pngEcusson du Bataillon Azov aux indiscutables références nationales-socialistes.

     

    Gageons cependant que les autorités ukrainiennes ne feront pas une aussi fine bouche que les puritains donneurs de leçons de la RTBF et des Archives de l’Etat. Car même si elles placardent le portrait « hitlérisé » de Poutine sur les grilles de leur ambassade, elles ne trouvent rien à redire à l’intégration dans les forces armées du Bataillon Azov, fort de 5.000 hommes appartenant à la Garde nationale ukrainienne, relevant du Ministère de l’Intérieur : son insigne est la Wolfsangel, –emblème de la division SS Das Reich, sur fond de soleil noir adopté par Heinrich Himmler pour son Ordre SS.

    Rappelons aussi que le président Zelemsky –faisant manifestement sienne la devise anglo-saxonne My Country, Right or Wrong !– ne voit aucune objection aux hommages rendus aujourd’hui encore aux héros nationaux, eussent-ils combattu aux côtés des armées du Reich comme les Volontaires de la 14e Division SS « Galicie » ou le dirigeant ultra-nationaliste Stepan Bandera (empoisonné au cyanure par le KGB en 1959).


    8. Bandera Zelensky.JPG
    Volodymyr Zelensky n’a jamais fait mystère de son opinion sur le héros national ukrainien Stepan Bandera, dont la vie est étroitement liée au IIIe Reich : « Quand on l’interrogea sur Bandera, Zelensky déclara qu’il pensait que Bandera est un héros pour certains Ukrainiens. “Il s’agit d’un personnage qui défendit la liberté de l’Ukraine”, déclara Zelensky dans une interview de 2019 à l’Ukrainska Pravda. “C’est un héros pour un certain pourcentage d’Ukrainiens et c’est normal. Et c’est cool.” » En 2016, l’ « avenue de Moscou » à Kiev a été rebaptisée « avenue Stepan Bandera ». (Capture d’écran de VA+, le site d’information en ligne de Valeurs actuelleswww.valeursactuelles.com : article « Guerre en Ukraine : les Russes et les Ukrainiens vous mentent », par Wilfried Mortier).


    S
    ont-ce ces réminiscences qui justifient la provocation du président Vladimir Poutine envoyant ses tanks en Ukraine avec l’antique drapeau de l’Union Soviétique tant honnie dans le pays, ainsi que l’ont montré les images diffusées par le Ministère russe de la Défense, le 9 mars dernier ? L’invasion de l’Ukraine a ainsi des allures de vengeance pour sa collaboration avec l’Allemagne d’Adolf Hitler et son antisoviétisme systématique (des lois condamnant la négation du caractère criminel du régime communiste –mais aussi du nazisme– ont été votées en 2015 à l’initiative du prédécesseur de Volodymyr Zelensky, Petro Porochenko)…

    9. Ukraine Tank Drapeau URSS.JPG(Capture d’écran de France 24, 10 mars 2022).

  • L’hommage de Léon Degrelle à Sepp Dietrich…

    …décoré par le Führer de la Croix de Chevalier de la Croix de Fer

    avec Feuilles de Chêne, Glaives et Brillants

     

    1. LD+ Sepp Dietrich + Wieser Charleroi.jpegC’est à Charleroi que Léon Degrelle rencontra pour la première fois le SS-Obergruppenführer Sepp Dietrich avec qui il se lia immédiatement d’amitié (ce blog au 12 janvier 2021). On voit ici le Chevalier de la Croix de Fer Léon Degrelle en conversation amicale avec le Chevalier de la Croix de Fer avec Feuilles de Chêne et Glaives, le Général d’armée Sepp Dietrich, et, entre eux, le Chevalier de la Croix de Fer SS-Hauptsturmführer Hermann Wieser, Adjutant du Général Dietrich.

     

    Le 20 février 1944, Léon Degrelle, Commandeur de la SS-Sturmbrigade Wallonien, recevait des mains mêmes d’Adolf Hitler la Croix de Chevalier de la Croix de Fer. Six mois plus tard, le 27 août, le Führer, l’ayant une nouvelle fois fait amener par son avion personnel à son Quartier Général sur le Front de l’Est –du jamais vu !–, lui décernait, en lui étreignant la main droite entre les deux siennes, les Feuilles de Chêne, lui déclarant « Si j’avais un fils, je voudrais qu’il soit comme vous ! » (ce blog, notamment, au 23 juillet 2021).

    Trois semaines auparavant, le 8 août, un prestigieux ami de Léon Degrelle, le Général Josef (« Sepp ») Dietrich, créateur de la SS-Leibstandarte « Adolf Hitler », Chevalier de la Croix de Fer (5 juillet 1940) avec Feuilles de Chêne (31 décembre 1941) et Glaives (14 mars 1943) avait reçu les Brillants des mains du Führer.

    2. Sepp Dietrich Brillants.jpgLe 8 août 1944, en son Quartier Général du Front de l’Est, à l’endroit même où, quelques jours plus tard, il recevra avec émotion Léon Degrelle, le Führer ajoute les Brillants à la Croix de Chevalier de la Croix de Fer avec Feuilles de Chêne et Glaives de Sepp Dietrich, enserrant également la main de son général d'armée entre les deux siennes.

    Quelques semaines après l’inconcevable attentat du 20 juillet, Adolf Hitler reconnaît et honore ses fidèles.

    Le 5 juillet 1940, après les combats sur le front de l’Ouest, un communiqué de l’OKW annonçait la remise de la Croix de Chevalier de la Croix de Fer au Kommandeur Sepp Dietrich, Général de corps d’armée :

    « Le Führer et Commandant en chef de la Wehrmacht, sur proposition du Commandant en chef de l’Armée de Terre, le Generaloberst von Brauchitsch, a décidé d’attribuer la Croix de Chevalier de la Croix de Fer au Kommandeur de la Leibstandarte-SS-Adolf Hitler, le SS-Obergruppenführer Sepp Dietrich. Par sa propre initiative, dans son secteur, le SS-Obergruppenführer Sepp Dietrich a réussi à établir une tête de pont sur le canal de l’Aa, près de Watten et a influencé de manière décisive la poursuite des opérations en Hollande, comme il l’avait déjà fait en Pologne par son courage particulier en étroite camaraderie avec les unités blindées et les unités motorisées de la Wehrmacht. ».

    Sepp Dietrich fut le premier Waffen-SS à recevoir cette distinction : elle lui sera remise par Adolf Hitler en personne.

     

    Le 1er janvier 1942, le SS-Obergruppenführer Sepp Dietrich reçut un télex personnel d’Adolf Hitler l’informant que les Feuilles de Chêne avaient été attribuées à sa Croix de Chevalier de la Croix de Fer le 31 décembre précédent :

    « A l’occasion des vœux du Nouvel An, je vous remercie et je vous adresse mes vœux de bonheur les plus cordiaux pour vous et ma courageuse Leibstandarte. La décoration avec les Feuilles de Chêne exprime avec vigueur ma fierté concernant les exploits de ma Standarte. »

    Sepp Dietrich recevra sa distinction des mains du Führer au Grand Quartier Général où il demeurera invité jusqu’au 6 janvier.

    3. Sepp Dietrich Adolf Hitler Glaives.jpgLe 14 mars 1943, à l’issue de la campagne du Donets où la Leibstandarte se couvrit de gloire en reprenant Kharkov, les Glaives étaient attribués à la Croix de Chevalier de la Croix de Fer avec Feuilles de Chêne de Sepp Dietrich « en raison de ses mérites pour l’avenir du peuple allemand ». Et ce, à nouveau, par Adolf Hitler en personne, honorant par la même occasion tous les soldats de la seule unité à porter son nom.

     


    Nous avons retrouvé dans les archives de feu le Président du « Dernier Carré » Fernand Kaisergruber (ce blog aux 16, 20, 29 mars 2018; 12 mars 2019), copie de la lettre de félicitations que, du Front d’Estonie où il venait d’arriver, Léon Degrelle envoya au Général d’armée Sepp Dietrich pour avoir gagné l’exceptionnelle et illustre distinction des Brillants à sa Croix de Chevalier.

     

    4. Lt félécitations LD.JPG

    5.SS-Freiwilligen Sturmbrigade

            « W a l l o n i e n »

                                                                 Hébergement local, le 11.8.44.

    Au

             Führer de la Leibstandarte « Adolf Hitler »

                                                                        Oberst-Gruppenführer

                                                                                 Sepp Dietrich

     

    Oberstgruppenführer !

    Mes hommes et moi venons d’entendre à la radio, ici sur le « Front de Narwa », la nouvelle de l’honneur merveilleux et mérité que le Führer vous a manifesté en vous accordant la Croix de Chevalier avec Glaives et Brillants. Nous en sommes vraiment très heureux.

    Permettez, à mes Officiers et moi-même ainsi qu’à l’ensemble des Volontaires SS de la Sturmbrigade « Wallonien », de vous féliciter de tout cœur. Nous pensons souvent à vous ainsi qu’à la magnifique Leibstandarte « Adolf Hitler » qui venez, une fois de plus, d’être distingués par cette gloire particulière.

    Toutes nos pensées vont à vos excellents Chefs que nous avons eu le plaisir de connaître à Bruxelles, mais surtout, c’est tout particulièrement vers vous, Oberstgruppenführer, qu’elles se dirigent. Aussi nous permettons-nous de vous adresser encore nos meilleurs vœux de Soldat !

                                                                             Heil Hitler !

                                                                           (s. L. Degrelle)

                                                SS-Sturmbannführer und Kommandeur

                                                der SS-Freiwilligen Sturmbrigade

                                                               «  W A L L O N I E N  »



    Cette lettre nous permettra deux commentaires.

    Tout d’abord, elle confirme les liens amicaux qui ont pu se tisser entre les deux Commandeurs dès leur première rencontre à Charleroi pour le défilé de la victoire de la percée de Tcherkassy : Léon Degrelle devait emprunter à Sepp Dietrich les véhicules blindés pour le défilé de ses troupes dépourvues de tout. Si, de prime abord, semble-t-il, le général SS –dont les hommes étaient à ce moment cantonnés en Belgique, en même temps que ceux de la Hitlerjugend, en formation au camp de Beverloo– en fut quelque peu agacé, toute réticence disparut dès que les deux frères d’armes purent se rencontrer. Le courant s’établit immédiatement entre les deux héros défendant leur idéal à la pointe de leurs armes.

    Car le parcours des deux soldats est singulièrement similaire. Aucun des deux n’est militaire de carrière ou sorti d’une école militaire et tous deux ont appris le métier des armes sur le tas, dans la seule et unique perspective de faire triompher la révolution des âmes, qui s’est identifiée à la révolution nationale-socialiste. C’est ainsi que Sepp Dietrich intégrera rapidement la milice politique de la SS pour devenir général de la division blindée issue de la garde du corps du Führer, la Leibstandarte Adolf Hitler, puis du 1. SS-Panzerkorps, et enfin de la 6. Panzerarmee. Léon Degrelle, quant à lui, dans la nouvelle configuration européenne née de la défaite des ploutocraties en mai 1940, saisira l’opportunité d’inscrire son pays dans le nouvel ordre européen en participant activement, dans l’honneur et la gloire, à la croisade antibolchevique, devenant, par ses seuls mérites militaires, Commandeur de sa Légion de Volontaires pour le Front de l’Est « Wallonie ».

     

    La première rencontre de Sepp Dietrich

    et Léon Degrelle

    Le défilé et la prise d’armes des Légionnaires wallons

    à Charleroi, le 1er avril 1944

     

    Le défilé de la SS-Sturmbrigade Wallonien,

    place du Manège

     

    5. 01.04.44 Charleroi Fanfare.jpegIl est 11 heures. Les grands boulevards de la ville connaissent leur animation ordinaire. Sur la place située derrière l’Hôtel de Ville [place du Manège], la musique de la Leibstandarte Adolf Hitler entonne les première mesures d’hymnes wallons, cependant que les personnalités allemandes et l’état-major du Chef de REX prennent place des deux côtés de la voiture blindée d’où le Commandeur de la Leibstandarte Adolf Hitler, SS-Obergruppenfuehrer et Panzergeneral de la Waffen-SS Sepp Dietrich va passer la Brigade en revue et devant laquelle, debout, se tient le Chef de REX.

    (Reportage du Pays réel, 2 avril 1944)

     

    6. 01.04.44 Charleroi Défilé Manège.jpeg

     

    La réception à l’Hôtel de Ville

    Peu après le défilé, Léon Degrelle entouré des autorités allemandes, de représentants du parti et de personnalités de l’Administration du Grand-Charleroi, était l’hôte de M. Englebin. Ceint de son écharpe tricolore, le maïeur remercia en termes émus le Chef d’honorer de sa présence la ville de Charleroi. Il exprima la joie qu’il éprouvait de l’honneur qui était fait à sa ville en recevant, la première chez elle, les soldats révolutionnaires nationaux-socialistes, –« ces soldats qui, avec leur sang, ont écrit une page de gloire dans les annales de cette guerre et dans notre Histoire ».

    7. 1944.04.01 Charleroi Réception Dietrich+Englebin.jpeg

    Le bourgmestre rexiste du Grand-Charleroi, Oswald Englebin (ce blog au 29 mai 2018), accueille chaleureusement le Général Sepp Dietrich (derrière qui se trouve Léon Degrelle).

     

    8. 1944.04.01 Charleroi Réception LD+Dietrich+Englebin 1.JPG

    C’est à pied et au milieu d’une foule en liesse qu’après le défilé de la place du Manège, les autorités allemandes et civiles se rendent à l’Hôtel de ville de Charleroi pour la réception offerte par le Bourgmestre. On reconnaît, de gauche à droite, le capitaine SS Hermann Wieser, le lieutenant SS Jean Vermeire, Léon Degrelle, Commandeur de la Brigade d’Assaut Wallonie, le général Sepp Dietrich, Commandeur de la Division blindée Leibstandarte Adolf Hitler, le bourgmestre du Grand-Charleroi Oswald Englebin ; au second rang, entre Léon Degrelle et Sepp Dietrich, on reconnaît Victor Matthys, chef a.i. de Rex.

     

    Prenant la parole, Léon Degrelle a tenu à exprimer ses remerciements à M. Englebin et à manifester sa joie d’être venu à Charleroi, au centre de ce pays noir qui a fourni le plus de soldats à la Brigade.

    (Reportages du Journal de Charleroi, 3 avril 1944, et du Pays réel, 2 avril 1944).

     

    La prise d’armes, place Charles II, face à l’Hôtel de Ville

     

    9. 01.04.44 Charleroi Place Charles II.jpeg

    La Brigade SS-Wallonie, en bon ordre, attend que les officiels viennent la saluer : les cent cinquante récipiendaires de la Croix de Fer sont en évidence sur trois rangs. Au fond, au bas du perron de l’Hôtel de ville décoré du drapeau à croix de Bourgogne, un important détachement des Jeunesses Légionnaires sera également salué par Léon Degrelle.

    10. 1944.04.01 Charleroi Revue LD+Jungclaus+Dietrich.jpeg

    Léon Degrelle, le SS-Gruppenführer Richard Jungclaus, représentant de Himmler en Belgique, et le SS-Obergruppenführer Sepp Dietrich passent en revue un détachement de la 12. SS-Panzer-Division “Hitlerjugend” formant un peloton d'honneur pour les Légionnaires wallons.

    11. 1944.04.01 Charleroi Etendards.jpeg

    Le même groupe d’officiers (Léon Degrelle est caché par la haute stature de Jungclaus) parviennent à hauteur de la Brigade Wallonie et de ses étendards.

     

    La Grand’Place est noire de monde quand le Sturmbannfuehrer Léon Degrelle fait son apparition, cependant que la musique de la Brigade SS-Wallonie entame la marche des Grenadiers. S’avançant vers le Général Dietrich, il lui dit : « Je vous présente la Brigade SS-Wallonie », puis il l’accompagne pour passer en revue nos formations au garde à vous, ainsi qu’une compagnie d’honneur allemande qui présente les armes. Le Chef procède ensuite à la remise des décorations. Cette cérémonie simple dans sa grandeur dure quelque temps. Après quoi, le Chef se dirige vers la tribune qui a été hissée au milieu de la place et prend la parole.

    (Reportage du Pays réel, 2 avril 1944)

     

    12. 1944.04.01 Charleroi Remise décorations 1.JPG

    Léon Degrelle vient d’accrocher la Croix de Fer de Première Classe sur la tunique de l’Obersturmführer Marcel Lamproye, titulaire de l'Agrafe en argent des combats rapprochés. Attendant leur tour, on reconnaît l’Obersturmführer Marcel Bonniver, portant également cette Nahkampfspange en argent (il enlève son gant pour serrer la main du Commandeur) et l’Untersturmführer Jean-Marie Lantiez. A l’arrière-plan, l’Oberscharführer Pascal Bovy ; derrière Léon Degrelle, le Général Sepp Dietrich et l’Untersturmführer Roger Wastiau, qui présente les décorations à Léon Degrelle (identifications permises grâce à l'ouvrage de Théo Verlaine, La Légion Wallonie en photos et documents, éd. De Krijger, 2005).

     

    Le discours du SS-Obergruppenführer Sepp Dietrich

     

    13. Sepp + Vermeire 1.jpgSuccédant au Chef, le Général Dietrich, Commandeur de la Leibstandarte Adolf Hitler, adresse ensuite aux Légionnaires un discours que traduit phrase par phrase notre Camarade Vermeire.

     

    « Camarades !

    Je salue la Brigade d’Assaut SS-Wallonie, de retour au pays après avoir livré tant de si durs combats en Russie soviétique.

    Aux côtés de la grande armée allemande, vous avez lutté contre le pire ennemi de tous les temps. Vous avez été encerclés dans la région de Tcherkassy avec vos camarades de la Division Wiking. Mais par votre courage et votre détermination, vous êtes parvenus à sortir de ce mauvais pas, ne ménageant aucun sacrifice pour aider vos camarades dans leur détresse. Vous avez prouvé que vous aviez la victoire en mains. Jusqu’à la dernière minute, avec l’ensemble des forces allemandes engagées, vous avez offert le plus bel exemple de volonté et de pugnacité que l’on puisse donner.

    En deux époques différentes, j’ai connu ce pays –et plus particulièrement la ville de Charleroi. J’ai pu apprécier pendant l’autre guerre ce peuple fier. Déjà, j’avais senti combien on pouvait trouver chez lui de camaraderie.

    14. Sepp + Vermeire 2.jpeg

    Aujourd’hui, Soldats, vous portez l’uniforme allemand et vous montrez que vous avez compris le sens de la Révolution et des temps nouveaux qu’elle annonce. Et vous avez aussi désormais compris ce que signifient les mots Honneur et Fidélité.

    L’ennemi peut continuer sa propagande mensongère. Cela n’empêchera aucun de nous de continuer la lutte. Car nous savons pourquoi nous nous battons : pour l’idéal de grandeur et de liberté que le Fuehrer propose à nos peuples. Et nous continuerons la lutte, chers Camarades, jusqu’à la victoire totale.

    Volontaires wallons ! Vous êtes venus de tous les milieux à la Brigade d’Assaut, travailleurs, intellectuels et paysans : le peuple belge doit comprendre la ferveur de votre sacrifice. Si quelques-uns dans ce pays ne l’ont pas encore compris, il convient de répéter que vous luttez pour votre patrie. Et cette lutte continuera jusqu’à la victoire, jusqu’à ce que la liberté soit accordée à tous ceux qui combattent pour la paix.

    15. 1944.04.01 Discours Sepp Dietrich 1.JPGMaintenant que vous retournez en congé chez vous, je vous souhaite à tous un repos bien mérité dans vos familles : il vous fortifiera dans votre conviction révolutionnaire. A ce moment, nous nous retrouverons et nous reprendrons le combat pour servir notre Idéal.

    Soldats de la Brigade d’Assaut SS-Wallonie ! Je suis heureux que le Fuehrer vous ait accordé cette permission spéciale.

    Pour le Fuehrer,

    Sieg Heil ! »

    16. Pays réel, 02.04.1944.JPG

    (Discours reconstitué à partir des reportages du Pays réel, 2 avril 1944 –l’introduction au discours et la photo ci-dessus proviennent de ce reportage–, le Journal de Charleroi, 3 avril 1944, et la Brüsseler Zeitung, 2 avril 1944)

     

    La seconde remarque que nous émettrons à propos de la lettre de félicitation de Léon Degrelle à Sepp Dietrich concerne sa signature précisant qu’il envoie ses félicitations au Kommandeur de la Leibstandarte “Adolf Hitler” en tant que « Kommandeur der SS-Freiwilligen Sturmbrigade “Wallonien” ».

     

    Voilà qui confirme, s’il le fallait encore, la réalité du commandement militaire exercé par Léon Degrelle sur la Brigade d’assaut SS-Wallonie (voir à ce sujet notre blog au 5 mars 2018).

    4. Lt félécitations LD.JPGSelon le méchant De Bruyne –prétendu historien, spécialiste ès détractions contre la Légion Wallonie et son Chef–, à la mort de Lucien Lippert, le 13 février 1944, Degrelle ne serait pas devenu Commandeur : « Rien de semblable ne se produira » car « malgré de pressants appels du pied de la part de Degrelle […], Himmler s’y refusera à chaque fois, estimant que la désignation […] doit se faire spontanément » (Axe et Alliés, Hors-Série n° 10). D’où De Bruyne tient-il pareille fable ? Car si les promotions à la SS se faisaient « spontanément », pourquoi tient-il tant, depuis toujours et mensongèrement, à invalider les dernières promotions obtenues par Léon Degrelle ?

    C’est que, pour le prétendu encyclopédiste à la méchanceté chevillée au corps, il ne s’agit que de discréditer la valeur militaire du Chef de la Wallonie : « Son image de supercombattant créée de toutes pièces à coups de propagande tapageuse », « Degrelle n’a pas eu à exercer de commandement militaire, il en était d’ailleurs parfaitement incapable ».

     

    Pourtant, jamais le polémiste malveillant ne parviendra à expliquer pourquoi le chef suprême de toutes les armées du Reich, Adolf Hitler en personne, prit la peine –à deux reprises et dans des conditions absolument uniques– de récompenser avec un éclat inouï la valeur militaire de celui qui n’en aurait pas eue !

     

    17. Brusseler Zeitung LD Kommandeur 22.02.1944 p.1.JPG

    18. 1944.02.23 Brusseler Zeitung LD.JPG


    Au lendemain de la réception spectaculaire au Quartier Général du Führer de Léon Degrelle et des autres commandeurs victorieux de la percée de Tcherkassy, la Brüsseler Zeitung, quotidien national-socialiste de langue allemande paraissant à Bruxelles, publie, le 22 février 1944, le reportage reçu la veille par téléscripteur de Berlin, présentant le nouveau Chevalier de la Croix de Fer très précisément comme le « Commandeur de la Brigade de Volontaires Wallonie ».

     

    Pour asseoir sa théorie de la « génération spontanée » du titre de Commandeur, le malfaisant De Bruyne écrit donc : « Le 3 septembre 1944, la presse allemande, sans qu’on lui dicte ses gros titres [à l’encontre de tous ses « confrères », l’étourdi De Bruyne accrédite donc la parfaite indépendance de la presse du Reich], fait référence à Degrelle comme SS-Stubaf. u. Kdr. der SS-Frw. Brig. Wallonien ». Sauf que, dès le 20 février 1944, les communiqués officiels reconnaissent l’autorité de Léon Degrelle sur la Sturmbrigade Wallonien, et l’assimilent explicitement aux « Kommandeure » de Tcherkassy (notre blog au 5 mars 2018) ! Sauf aussi que la lettre de Léon Degrelle au Général Sepp Dietrich date aussi d’avant septembre. Et qu’on ne voit pas bien non plus le Kommandeur de la SS-Sturmbrigade Wallonien usurper un titre officiel dans une lettre officielle à un dignitaire officiel de la SS et du IIIe Reich…

    kk.JPG

    Dans son éloge funèbre du Commandeur Lucien Lippert, tué dans les combats de Tcherkassy le 13 février 1944, la Brüsseler Zeitung du 25 février écrit explicitement : « Ainsi, et par l’attribution de la Croix de Chevalier à Degrelle, son ami et successeur en tant que Commandeur, les hauts faits de la Légion wallonne –l’actuelle Brigade SS-Wallonie– ont également reçu leur reconnaissance méritée des plus hautes instances allemandes. » L'article est signé par le Hauptmann Erich von Lehe qui fut, jusqu'en juin 1942, l'officier de liaison allemand entre la Légion Wallonie du Commandeur Lucien Lippert et la 97. Jäger-Division du Général Ernst Rupp : il sait donc parfaitement de quoi il parle !... (ce blog au 23 août 2021).

  • Calendrier 2022

     

    Le  calendrier 2022 du « Dernier Carré – Léon Degrelle »

    est enfin sorti de presse !

     

     

    calendrier

     

    Certes, nous sommes déjà en février et nous avons bien dû avaler l’excuse-bateau d’aujourd’hui –la sempiternelle « crise du covid » !– responsable des retards de fournitures et d’approvisionnement. Nous voilà donc obligés de vous la servir aussi...

     

    Cela dit, tout comme l’an dernier, notre calendrier est aménagé pour se poser facilement sur le bureau ou une étagère, mais, grâce à sa reliure en ressort métallique, il peut également facilement s’accrocher au mur.

     

    calendrier

     

    Comme d’habitude aussi, nous avons essayé de l’illustrer de photos moins connues de la Légion, que nous avons accompagnées de citations puisées dans l’œuvre de Léon Degrelle.

     

    Petite innovation par rapport au calendrier précédent, nous avons repris les principales éphémérides nous tenant particulièrement à cœur car emblématiques de l’Histoire de nos Anciens. Nombreux étaient d’ailleurs ceux qui nous avaient réclamé ce retour.

     

    Nous aurions bien voulu aussi maintenir le prix de notre calendrier 2022 au montant demandé l’année passée, mais l’envolée des prix du papier ainsi que l’augmentation impitoyable des frais postaux nous ont obligés à une augmentation que nous avons voulue strictement limitée (c’est dire que nous ne faisons aucun bénéfice sur cette –quand même très légère– augmentation !).

     

    calendrier

     

    Si vous souhaitez acquérir notre calendrier 2022, il vous suffira donc de verser 15 ou 20 euros par exemplaire, tous frais de port compris, selon que l’expédition concerne la Belgique ou l’Europe. Le paiement est à effectuer sur le compte du « Dernier Carré » (IBAN : BE04 2100 4559 7631 ; code BIC : GEBABEBB). En communication : le nombre de calendriers et n’oubliez surtout pas l’adresse d’expédition !

     

  • La canaille Assouline : les preuves définitives !

    Pierre Assouline, fieffé menteur antidegrellien (3)

     

     

    Foin des fumisteries : Assouline n’est qu’une vilaine canaille !

    Pour établir son mensonge d’appointé, Assouline a même osé utiliser l’argument –qu’il croyait sans aucun doute massue– d’un témoignage du familier des deux amis, Paul Jamin, alias Jam et Alidor : « Degrelle est un vantard. Il n’a jamais été Tintin, ni inspiré Hergé en quoi que ce soit. C’est tellement évident quand on songe qu’en plus, Tintin, lui, est le contraire d’un fanfaron… » (Hergé, p. 79).

    Tonnerre de Brest ! Serions-nous refaits ? Mais quelle est la référence de pareille affirmation ? La note 101 du bouquin nous la fournit : « Témoignage de Paul Jamin à l’auteur. » C’est-à-dire des propos absolument invérifiables, qu'Assouline met dans la bouche du caricaturiste décédé depuis un an (le 19 février 1995) : nous sommes donc condamnés à devoir croire la canaille sur parole !…

    Alors, Paul Jamin a-t-il vraiment raconté à Assouline ce que celui-ci voulait tellement entendre ? Nous nous permettons d’en douter, ne fût-ce que par la seule phrase « Degrelle n’a jamais inspiré Hergé en quoi que ce soit », contredite, comme nous venons de le voir, par Hergé lui-même (ce blog au 27 décembre 2021), ce que ne pouvait ignorer le fidèle Paul Jamin.

     

    Déménagement Jamin.jpeg

    Tintin mon copain, contrairement aux verba volatils prétendument rapportés par le laquais politiquement correct, a produit des scripta tangibles les contredisant de manière bien plus crédible. Le dessin bien élucidé par sa légende que nous reprenons ci-avant de la page 227 associe Tintin et Léon Degrelle, comme dans tant d'autres d'Alidor publiés dans l'hebdomadaire Pan. Pourquoi donc le dessinateur aurait-il associé régulièrement les deux personnages s'ils n'avaient rien à voir l'un avec l'autre ?

     

    Jam Hergé Wallez Ticket Parade.jpegCe dessin corrobore d’ailleurs celui des « trois pères de Tintin » que nous avons reproduit en début d’article (ce blog au 27 décembre 2021). L'explication du thème de sa vignette fournie par Paul Jamin aux éditeurs du livre dont il devait illustrer la couverture (Eric Fournet, Quand Hergé découvrait l’Amérique, Didier Hatier, 1992) contredit d’ailleurs clairement la pseudo-confidence à Assouline et confirme son caractère apocryphe : Jam n’a pas dessiné un vrai Tintin (ce qui ne lui aurait bien évidemment posé aucun problème), mais, comme il y insiste, « un jeune homme qui pourrait fort bien appartenir à la famille de celui que Hergé envoya en reportage en la Russie des Soviets » (p. 9), c’est-à-dire son frère d’âme, son modèle Léon Degrelle. Rappelons aussi que Paul Jamin, non seulement a relu, en 1989-90, le livre ultime de Léon Degrelle documentant son rapport à Tintin, mais qu’il conseilla judicieusement à son auteur de le faire relire aussi par le spécialiste par excellence de l’œuvre de Hergé, Stéphane Steeman, qui se rendit à Malaga, une première fois, en octobre 1991 (ce blog au 21 mai 2016)…

    Pour autant, Assouline ignorait-il l’identité Degrelle-Tintin ? Non, bien évidemment !

    Nous avons montré comment la chronologie d’Assouline et ses supputations relèvent de la fumisterie et de ses basses besognes au service de la politique commerciale de l’usurpateur Rodwell. Mais veut-on une preuve supplémentaire de sa duplicité ?

     

     

    Profiter de Tintin ? Non ! Attaquer les banksters !

    La thèse d’Assouline est que ce n’est qu’« au soir de sa vie » que Léon Degrelle, incorrigible « prétentieux et mythomane », se serait inventé le rôle de modèle de Tintin : pour les besoins de son Tintin mon copain, toujours en achèvement à l’hôpital où il décéda le 31 mars 1994 (ce blog au 21 septembre 2020 ; notons qu’en 1996, Assouline publia sa biographie censée ruiner le crédit de Tintin mon copain sans avoir même pu lire le dernier livre de Léon Degrelle : il ne sortit des presses syldaves du Pélican d’Or qu’à la « Noël 2000 », comme indiqué à la page 2, –voir ce blog au 10 mai 2017).

    En prétendant cela, Assouline sait que ce n’est pas vrai et qu’il ment : la confidence a effectivement échappé en 1976 (près de vingt auparavant et du vivant de Hergé donc) à Léon Degrelle interviewé par Jean-Michel Charlier pour les deux formidables « Dossiers Noirs » qu’il lui consacra (Autoportrait d’un fasciste : ce blog au 1er juillet 2017). Il est donc primordial de disqualifier ses propos. Voyons ensemble de quelle perverse façon.

    Dans son interview à Jean-Michel Charlier, Léon Degrelle raconte comment, engagé dans l’action catholique (ce blog aux 5 et 8 avril 2017), –le mouvement Rex n’existait pas encore–, il en était rapidement venu aux prises avec la hiérarchie catholique dans les prémisses de ce qui deviendra son combat contre les banksters : « Je m’étais mis, entre autres, à dénoncer le “Boerenbond”. […] C’était la plus grosse organisation religioso-financière des Flandres, une organisation théoriquement parfaite, qui avait pour mission officielle et tout à fait louable de venir en aide aux paysans mais qui, en réalité, avait branché sur ce plan pieux une organisation bancaire géante qui drainait les économies des campagnards chrétiens. Elle avait fait disparaître dans des spéculations des centaines de millions de francs : c’était une affaire honteuse. Mais l’Eglise d’alors touchait sa part sur tout. […] Dès l’instant où j’ai sauté avec mon gourdin sur tous ces salauds, j’ai vu se dresser contre moi le cardinal Van Roey, brandissant sa crosse. La situation était presque comique parce que, précisément, peu avant, il venait de préfacer un bouquin à moi, une Histoire de la guerre scolaire, ouvrage aux parrains originaux puisque la couverture portait, en dehors de mon nom, “Préface du cardinal Van Roey”, archevêque de Malines, et ensuite, “Illustrations de Hergé”, le brave Hergé, Remy Georges, grand copain, le père de Tintin l’universel affublé de mes pantalons de golf. Dès que ma campagne de Vlan eut été déclenchée, le cardinal, avec encore au début une certaine discrétion, me voua aux feux dévorants de l’Enfer où grillent –et c’est juste– les anti-ploutocrates. » (Léon Degrelle: Persiste et signe, Interviews recueillies pour la télévision française par Jean-Michel Charlier, Jean Picollec Editeur, 1985, p. 71).

     

    Histoire Guerre scolaire-horz.jpg

    Ce n’est pas à proprement parler une « préface » que signa le cardinal Van Roey à l’Histoire de la Guerre scolaire de Léon Degrelle, mais une élogieuse lettre de félicitations, reproduite à la fin de l’ouvrage.

     

    On aura bien compris que la référence à Tintin est purement anecdotique dans le récit degrellien de ses premiers démêlés avec le cardinal-primat de Belgique : il ne s’agissait aucunement de parler de son rôle dans les aventures de Tintin, mais de mettre en évidence l’incongruité de la réaction du cardinal qui venait de lui signer une épître flatteuse pour son livre illustré par Hergé. Rien de plus, sinon de rappeler au passage que le héros de Hergé –autre détail cocasse–  avait été affublé de ses pantalons de golf…

    Mais comment Assouline rapporte-t-il le témoignage de Léon Degrelle ? Bien évidemment sans préciser le moindre contexte ! Comme s’il l’avait surpris en flagrant délit de mensonge ! « L’identification de Léon Degrelle à Tintin est d’ailleurs bien trop tardive pour n’être pas a priori suspecte. En 1976 encore, enregistrant douze heures de film et vingt heures de bande-son pour y raconter sa vie en long et en large, il ne citera Hergé qu’une seule fois. Pour affirmer que son “grand copain” avait affublé son petit personnage “de mes pantalons de golf”. Comme s’il avait été le seul à en porter alors qu’entre les deux guerres, c’était l’uniforme des grands voyageurs soucieux de leur mise ! » (Hergé, p. 79).

    Remarquons à nouveau que si les pantalons de golf constituaient prétendument, à l'époque, « l’uniforme des grands voyageurs soucieux de leur mise », Assouline se garde bien d’en donner le moindre exemple, et certainement pas Robert Sexé ou Albert Londres !

     

     

    La confidence fortuite

    Quant à l’argument de la date « tardive », il suinte également la mauvaise foi la plus crasse : « En 1976 encore »… Comme s’il s’agissait d’un nouvel exemple de la récupération qu’il dénonce.

    Non ! C’est en 1976 que cette confidence échappe incidemment à Léon Degrelle, pour la seule et unique fois du vivant de Hergé (nous verrons plus loin pourquoi). Cette allusion tout à fait accessoire au Tintin de Hergé est même très convaincante en ce qu’elle est spontanée et naturelle : Léon Degrelle se souvient simplement que le dessinateur qui s’inspira de lui pour son nouveau héros était involontairement mêlé à ses déboires avec le cardinal Van Roey, ce qui rendait la situation « presque comique ».

    La meilleure preuve qu’Assouline a bien compris ce que Léon Degrelle voulait dire, c’est qu’il cache la raison de l'évocation de Tintin et fait semblant de déplorer que Léon Degrelle, prétendument tout à son autoglorification au long de « douze heures de film », n’aura cité Hergé que cette seule et unique fois. Et ce, pour l'unique raison de s'accaparer indument la paternité de Tintin !

     

    Hergé Voilà.jpegTémoignage manifeste de la proximité indéniable de Hergé avec les idéaux d’Ordre nouveau défendus non seulement par Léon Degrelle et Rex mais également par la rédaction de son journal Le Soir : Hergé fait la « une » de l’hebdomadaire rexiste Voilà en pleine guerre, le 10 juillet 1942. Il surclasse, tel le bienveillant Créateur, un Tintin interloqué (dessin du caricaturiste maison R.V. Roy). Cette « gazette hebdomadaire de la bonne humeur » créée par Léon Degrelle et fort populaire (tirage : 30.000 exemplaires) était dirigée par Victor Meulenijzer, ami d’enfance de Hergé, qui avait été directeur du Pays réel après le départ de Léon Degrelle pour le Front de l’Est. Il paiera de sa vie sa fidélité à l’idéal bourguignon de son chef : il fut fusillé le 30 août 1945, après une parodie de procès qui désespéra son ami Hergé.

     

    Rappelons que Hergé était toujours vivant lorsque Léon Degrelle confia à Jean-Michel Charlier ce détail presque superfétatoire s’il n’avait été amusant. Une telle publicité eût néanmoins pu lui porter préjudice. Léon Degrelle en était d’ailleurs conscient, qui témoignera, après le décès de son ami, dans son Tintin mon copain : « D’un Hergé rexiste, on avait assez peu parlé après 1945. Dans mon refuge, je n’allais pas compromettre un vieux frère comme Georges, qui avait déjà fort à faire pour désherber dans ses albums les quelques nez crochus que la Résistance avait dénichés à la loupe ! » (p. 195).

    Amis Mabire.jpgEn fait, Tintin mon copain, entrepris après la disparition du dessinateur en 1983, n’est en rien une tentative de récupération : c’est un hommage à l’ami fraternel. Nous avons montré comment un article de Jean Mabire, Léon Degrelle fut-il Tintin ?, datant de plus ou moins 1985 et resté inédit, amena la décision de Léon Degrelle de révéler tous les tenants et aboutissants de sa précoce amitié avec Hergé (Léon Degrelle était bien Tintin ! L’intuition première de Jean Mabire, in Magazine des Amis de Jean Mabire, n° 45, Solstice d’été 2015, pp. 18-29).

    Et, comme nous l’avons déjà dit, ces liens d’amitié ne se démentirent jamais après-guerre, par les visites de Germaine Kieckens et Paul Jamin en Espagne, par l’envoi de ses albums par Hergé à Léon Degrelle, par les courriers d’invitation, de remerciements, de recommandations envoyés par Léon Degrelle à Hergé (ce blog au 10 mai 2017).

    Voici quelques exemples éloquents de lettres –adressées pour toute sécurité au fidèle ami commun, Paul Jamin– contenant des messages personnels pour Hergé :

    « Merci aussi au cher Georges de ses quatre bouquins, merveilleux (comme toute la série). Dis-lui que je serais très heureux de le voir se détendre ici. Si ça leur plaît, qu’ils viennent faire un séjour ici, s’inspirer dans une atmosphère très naturelle. Sa femme serait dans un très beau site, nous l’aiderions à se retaper à force d’air pur, de bons plats, et d’affection ! » (21 juillet 1959).

    « Vois un peu si Monsieur Tintin n’a pas besoin d’un beau palais andalou. Il serait à lui à bon compte, et sur-le-champ. » (28 janvier 1961 ; Léon Degrelle évoque ici sa belle propriété de la Carlina –ce blog au 17 octobre 2018– où se rendit effectivement, mais seule, Germaine Kieckens, à au moins deux reprises : ce blog au 10 mai 2017).

    « Je t’envoie, en insistant beaucoup là-dessus, une preuve du talent de l’artiste de Lyon dont je t’avais parlé et que je te demande de recommander vraiment à notre bon vieil Hergé (un fuerte abrazo !). […] Décide Hergé à lui faire une offre intéressante. Il me ferait grand plaisir. » (3 janvier 1967).

     

    LD Picaros.jpg

    Hergé n’a jamais manqué de faire parvenir ses albums de Tintin à celui qui avait inspiré son héros. Jusqu’à Tintin et les Picaros, en 1976. Seul Tintin et l’Alph-art, posthume (1986), a toujours manqué à sa collection.

     

    Voulez-vous une ultime preuve qu’Assouline ne croit absolument pas à la thèse politiquement correcte selon laquelle Léon Degrelle serait définitivement étranger à Tintin ? Et que donc Assouline a menti pour satisfaire ses commanditaires, les héritiers abusifs de la Fondation Hergé qui veulent à tout prix imposer leur menterie ?

     

     

    L'éclairante dédicace

    Nous la trouverons dans la dédicace de son ouvrage Hergé publié à l’instigation de ladite Fondation deux ans seulement après la disparition de Léon Degrelle, tant elle appréhendait la publication annoncée de Tintin mon copain et voulait à tout prix la désamorcer (voir Armand Gérard, Léon Degrelle était bien Tintin ! L’intuition première de Jean Mabire, op. cit., p. 18).

    Cette dédicace était destinée à la propre veuve de Léon Degrelle, à qui l'auteur envoya son ouvrage en priorité, dès sa sortie de presse (l'achevé d'imprimé et le dépôt légal renseignent, à la page 467, « février 1996 » !). Il écrivit, à la suite du titre Hergé :

    « pour Jeanne Degrelle
    et tintin pour les autres !
    Elle y trouvera la trace et
    l’ombre de qui vous savez…

                                                                 Pierre
                                                                         Assouline

                                                                    Mars 96 »

     

    Dédicace Assoulline Jeanne.jpeg

    Par le jeu de mots qu’il effectue sur le nom de Tintin en le privant de sa majuscule, Assouline détruit explicitement, –en s’en amusant !–, la thèse officielle qu’il a été obligé de défendre dans sa biographie de commande : « tintin, rien, bernique pour les autres ! » Le point d’exclamation est d’Assouline, transformant bien le nom du héros des jeunes de 7 à 77 ans en interjection envoyant au diable tous ceux qui se refusent obstinément à comprendre Hergé, à reconnaître le vrai Tintin et seront donc sans doute satisfaits de lire cette biographie bienséante du pourtant « rexisant » ami de Léon Degrelle.

    Examinons d’ailleurs la forme de la dédicace d’Assouline. Il n’utilise pas la préposition « à » que l’on attendrait pour l’hommage du livre à une personne chère ou simplement intéressée, mais la préposition « pour », juste après le titre Hergé, et sur la même ligne, indiquant manifestement qui est la véritable destinataire de l’œuvre. L’auteur confesse donc à Jeanne Degrelle que ce livre a en fait été écrit « pour » elle et pas pour ceux qui l’ont officiellement commandé : « tintin pour les autres ! », précise-t-il explicitement.

    Notons aussi le passage, dans la même phrase, de l’emploi du pronom personnel de la troisième personne du singulier « Elle », logique en ce qu’il évoque la dédicataire « Jeanne Degrelle », à la forme de politesse du pronom de la seconde personne du singulier « vous » : Pierre Assouline exprime donc son implication personnelle dans la dédicace.

    Jeanne Degrelle peut et doit lui faire confiance : ce qu’il lui dit là est la stricte vérité. Nous ne sommes plus dans la dédicace académique où l’on eût attendu « l’ombre de qui elle sait », mais dans une relation personnelle, « l’ombre de qui vous savez » : ce n’est plus un Assouline qui parle à une Madame Degrelle, c’est maintenant moi, Pierre, qui vous parle, à vous, Jeanne. Et c’est d’ailleurs signé familièrement du prénom « Pierre », le nom étant reporté significativement à la ligne suivante…

    Certes, Jeanne Degrelle ne pourra trouver dans cette biographie que « la trace et l’ombre » de Léon Degrelle qui était pourtant si proche de Hergé, puisqu’il s’agit d’une œuvre de commande. Mais la confidence qu’Assouline lui fait dans sa dédicace doit suffire à rétablir la vérité : c’est « tintin » pour les autres, les commanditaires, car « Tintin », c’est et ce sera toujours Léon Degrelle !

     

    Jeanne+LD Malaga.jpg

    Jeanne Degrelle et son tellement plus que Tintin d’époux, à Malaga, au début des années 1990…

     

    Cette analyse serait tirée par les cheveux ? Mais ce serait faire injure au fin connaisseur de la langue française qu’est Assouline que de prétendre le contraire : comme nous l’avons constaté, il n’utilise aucun mot ou tournure au hasard, même et surtout si c’est pour se garantir le confort et la sécurité de ses mensonges. C’est ainsi qu’en 2014, au moment même de la disparition d’une Jeanne Degrelle qu’il estimait ne plus devoir ménager (Jeanne Degrelle-Brevet décéda le 15 décembre 2014 : ce blog au 17 janvier 2016), il commettra un roman, Sigmaringen (Gallimard), où il se permettra à nouveau d’outrager Léon Degrelle, en reprenant les calomnies qu’il dut crédibiliser dans sa biographie aux ordres : nous ne manquerons pas d’y revenir bientôt.

    En vérité, cette dédicace –toute personnelle et que son auteur ne destinait évidemment pas à quelque publicité (sans doute ne fut-elle d'ailleurs envoyée dans l'urgence à Jeanne Degrelle que dans le but de « désamorcer » sa légitime réaction à la lecture de l'histoire biaisée des relations Hergé-Degrelle)– désigne la dédicataire comme seule habilitée à trouver dans son livre fallacieux « la trace et l’ombre » de qui elle sait pertinemment être le vrai Tintin, c’est-à-dire, à l’évidence, son immortel époux Léon Degrelle.

     

     

    Tintin LD Aramis 20.07.1991.jpgA l’occasion de sa visite chez Léon Degrelle à Malaga en 1991, le dessinateur Aramis (Minute, Présent, Le Crapouillot, Valeurs Actuelles,…) a dédicacé à ses hôtes ce dessin original et explicite dans la plus pure tradition de la « ligne claire » hergéenne. Le créateur de Tintin avait déjà revêtu son héros de tous les uniformes militaires du IIIe Reich (Hergé, L’Aviation. Guerre 1939-1945, collection « Voir et Savoir », 1953 : ce blog au 29 septembre 2020), Aramis lui donne, avec encore plus de pertinence, l’uniforme degrellien de SS-Sturmbannführer (commandant) muni de toutes ses décorations, y compris la croix de Chevalier de la Croix de Fer reçue des mains mêmes d’Adolf Hitler.

  • Assouline : « Tintin ? N’importe qui plutôt que Degrelle ! »

    Pierre Assouline, fieffé menteur antidegrellien (2)

     

    La chronologie d’Assouline ? Fumisterie !

    La preuve chronologique décisive avancée par Assouline pour établir l’impossibilité d’une quelconque influence de Léon Degrelle sur Tintin est également toute spécieuse : prétendant convaincre son lecteur, elle n’a d’autre but que de le circonvenir et le tromper. Lorsqu’il dessina les premières cases de Tintin au pays des Soviets en janvier 1929, Hergé n’a en effet pas eu besoin d’attendre les articles de Léon Degrelle de février 1930 pour connaître ses réactions aux persécutions des Cristeros puisqu’elles avaient été publiées… dès le mois d’octobre 1928 ! (ce blog au 7 février 2019).

    Bien plus, Hergé connaissait Léon Degrelle, sa rectitude morale comme sa joie de vivre depuis leur participation commune à la presse scoute catholique (1922-1925), au journal estudiantin L’Avant-Garde (1927) et au quotidien catholique Le XXe Siècle (1928). C’est d’ailleurs le 12 janvier 1928 que Léon Degrelle organisa le saccage de l’exposition soviétique dont l’abbé Norbert Wallez avait dénoncé l’organisation à Bruxelles dans son journal : cette action d’éclat provoqua un véritable séisme secouant le monde médiatique et politique belge. L’abbé Wallez fut le seul à l’appuyer sans réserve : il engagea illico le jeune étudiant dans son équipe rédactionnelle du XXe Siècle et enjoignit Hergé d’envoyer son nouveau héros  combattre les Soviets, à l’image de Léon Degrelle, à partir du 10 janvier 1929 (retrouvez tous ces détails appartenant à la genèse de Tintin dans l’introduction à Cristeros, Aux origines de Tintin) !

    XX S. 1928 01 13 Sac expo Soviets Bxl.JPGEn « Une » du 13 janvier 1928, Le XXe Siècle, le quotidien de l’abbé Wallez, salue « Les justes ravages faits dans l’exposition des bolchevistes russes à Bruxelles par les “Jeunesses Nationales” et les étudiants universitaires ».

     On peut donc affirmer –en respectant la chronologie et les faits– que l’engagement anticommuniste de Tintin puisa –comme chacun sait– les anecdotes de ses aventures dans les mémoires de l’ancien consul belge en Russie, Joseph Douillet, Moscou sans voiles (neuf ans de travail au pays des Soviets) que l’abbé Wallez confia à Hergé en décembre 1928 pour documenter les aventures de Tintin. Mais pour étoffer la personnalité de son nouveau personnage, il s’inspira du courage, de la détermination, du sens de l’initiative et de l’humour de Léon Degrelle, héros du saccage en janvier 1928 de l’exposition bolchevique de Bruxelles.


    C’est ainsi et pas autrement que naîtront Les aventures de Tintin reporter au « Petit Vingtième » au pays des Soviets.

    Un dernier mot pour documenter le peu de sérieux de l’argumentation chronologique d’Assouline prétendant impossible la filiation Degrelle-Tintin puisque le directeur du XXe Siècle n’aurait envoyé Léon Degrelle au Mexique qu’après le début des premières aventures de Tintin… au Congo ! « Ainsi l’abbé Wallez a-t-il expédié Degrelle au Mexique après avoir décidé d’envoyer Tintin au Congo et non le contraire. »

    A nouveau, double erreur : si Léon Degrelle ne se rendit effectivement au Mexique qu’en janvier 1930, ce ne fut qu’avec, pour seule aide de l’abbé Wallez, un pécule de cinq mille francs. Ce voyage ne fut en rien décidé par l’abbé qui ne fit que céder aux sollicitations de son journaliste se muant en reporter de terrain (voir Cristeros, Aux origines de Tintin, p. 73). Mais c’est l’engagement antisoviétique de Léon Degrelle qui donna à l’abbé l’idée d’envoyer Tintin, non pas au Congo, mais chez les Soviets. Comme Léon Degrelle, Tintin y dénoncera les « ignominies » des « révolutionnaires moscovites » (Norbert Wallez, in Le XXe Siècle, 13 janvier 1928).

    Ce n’est que pour ses aventures suivantes que Tintin se rendra au Congo, y exaltant l’œuvre des Pères Blancs.

    Qu’Assouline confonde les deux albums ne plaide guère pour le sérieux de sa réflexion. Une confusion qui fait plutôt désordre dans un passage où l’auteur prétend accuser de mensonge celui qu’il sait dire la vérité…

    LD Avt-Garde 1928 11 22 Leb.jpg

    Portrait de Léon Degrelle, secrétaire de rédaction de L’Avant-Garde depuis un an, par l’étudiant et dessinateur « Leb » (Pierre Lebon), publié dans l’hebdomadaire louvaniste, le 22 novembre 1928. Plus tard, Leb dessinera aussi pour Le XXe Siècle (on trouvera, par exemple, son portrait de Pierre Nothomb dans Le « XXe » littéraire et artistique du 10 août 1930).

    Voilà les faits et la véritable chronologie : tout est expliqué en détail dans Cristeros, Aux origines de Tintin, même si Assouline fait semblant que ce livre et cette mise au point n’existent pas !

     

     

    Le modèle de Tintin serait Robert Sexé ? Fumisterie !

    Enfin, parachevant son boulot antidegrellien pour lequel il fut engagé par l’ex-madame Hergé, épouse Rodwell, l’omnipotent patron de la despotique société Moulinsart, Assouline ose affirmer –ce qui ne se trouvait aucunement dans son bouquin de 1996 !– qu’en aucun cas Léon Degrelle n’aurait pu inspirer Hergé pour son héros Tintin : « Je crois bien davantage à des modèles comme Robert Sexé ou Albert Londres, bien sûr ! » (Cahiers, p. 9).

    Outre que, vu ses mensonges à répétition, on se moque bien de savoir ce qu’Assouline croit, on pourrait quand même se demander de quel chapeau sortent Robert Sexé et Albert Londres qui n’ont jamais approché Hergé. Hergé qui ne connaissait absolument pas Sexé (ce blog au 1er février 2016). Hergé qui ne connaissait pas davantage Albert Londres, sauf pour en avoir peut-être lu l’une ou l’autre œuvre et dont il aurait illustré, en 1930, un texte concernant non les Soviets, mais les Juifs (voir plus loin).

    Remarquons qu’à la fin de sa remarque, Assouline assène la locution adverbiale « bien sûr », renforcée d’un point d’exclamation, pour transformer son affirmation gratuitement péremptoire en évidence que le lecteur n’oserait mettre en doute sous peine de passer pour un imbécile !

    Or rarissimes sont ceux à avoir jamais entendu parler de Robert Sexé, valeureux globe-trotter à moto du début des années 1920, jusqu’à ce qu’un certain Janpol Schulz n’en propose, en 1996, une biographie intitulée Sexé au pays des Soviets, opportunément préfacée par… le secrétaire général de la Fondation Hergé, Philippe Goddin, saluant un « reporter dynamique, entreprenant et courageux dont, peut-être, les articles et les photos étaient tombés sous les yeux du jeune dessinateur Hergé. » Mais ce tintinologue officiel s’est toujours bien gardé d’évoquer jusqu’au nom même de Sexé dans ses multiples ouvrages, y compris dans sa monumentale Chronologie d’une œuvre (7 volumes, éditions Moulinsart, de 2000 à 2011).

    Dans sa contribution bienveillante, Goddin s’est contenté de conclure : « Qui sait si un jour, on ne découvrira pas la photo de Robert Sexé dans les archives conservées à la Fondation Hergé ? ». C’était à la fin du siècle dernier et il semble bien que, depuis, rien n’ait jamais été découvert permettant de relier concrètement à Hergé cet aventurier d’exception qui réalisa le premier tour du monde en moto. Même si, collaborateur de La Gerbe, l’hebdomadaire ouvertement national-socialiste d’Alphonse de Châteaubriant, Robert Sexé partageait à l’évidence les idées de Hergé quant au nouvel ordre européen.

    Soir Sexé 1926 12 05.jpg

    Quoi qu’en aient dit Janpol Schulz ou Francis Bergeron, Le XXe Siècle ne reçut jamais Robert Sexé dans ses locaux pour quelque interview ni ne publia jamais de photo de lui. Contrairement au Soir qui, le 5 décembre 1926, illustra d’un cliché son reportage sur la réception à Bruxelles du motocycliste et de son compagnon Henri Andrieu après leur tour du monde.

    C’est le directeur du quotidien Présent, Francis Bergeron, maladivement antidegrellien, qui a répandu dans les milieux nationalistes la fable de Robert Sexé, modèle de Tintin, dans une interview à Rivarol, en octobre 2015. Il entendait en effet poursuivre sa dénonciation de « ceux qui ont voulu du mal à Hergé (ainsi que Degrelle lui-même) », mais sans fournir le moindre élément permettant d’étayer pareille accusation, invraisemblable sinon diffamatoire (Georges Remi, dit Hergé, Pardès, 2011, p. 35).

    Nous avons suffisamment démonté l’argumentaire fantaisiste de Bergeron pour ne plus y revenir (ce blog aux 1er février et 4 mai 2016) : ce sympathique motocycliste de Robert Sexé, quadragénaire et myope, n’a, à l’évidence, jamais pu servir de modèle pour Tintin.

    S’il fallait encore s’en convaincre, il suffit d’ouvrir le livre de Janpol Schulz, Robert Sexé au pays des Soviets –usurpant le titre de Hergé pour mieux accréditer la supercherie– où est notamment repris le reportage de Sexé sur son séjour à Moscou en 1925 pour le bimensuel Moto Revue. On verra que le contenu, tout d’enthousiasme et de bienveillance pour le pays des Soviets, n’a rien à voir avec les aventures de Tintin mettant à nu la terrible réalité du pays des Soviets, telle que la perçut et l’illustra Hergé.

    A cet égard, Robert Sexé se conduirait plutôt comme ces « communistes anglais à qui l’on montre les beautés du bolchevisme » (Tintin au pays des Soviets, p. 29, case 3) en exaltant, par exemple, la riche diversité de la production industrielle soviétique, n’oubliant pas les cierges dont le clergé orthodoxe ferait encore grande consommation : « Et nous réalisons l’immensité de ce “pays des Soviets” : le continent russe. Le laboratoire thermodynamique est en plein quartier d’usines. Tout près, des ateliers d’état fabriquent des avions complets, des automobiles, marque AMO et une fabrique soviétique produit des bougies et de magnifiques cierges d’église… » (Robert Sexé au pays des Soviets, p. 123).

    Le hasard (ou la malchance) veut que l’on peut également mettre en parallèle avec le reportage de Sexé le fameux épisode de la « distribution de pain gratuite aux pauvres de Moscou […], ces bandes d’enfants abandonnés, vagabondant dans les villes et les campagnes vivant de vol et de mendicité » où un petit mendiant se fait traiter de « chien » et chasser d’un violent coup de pied pour n’être pas communiste (Tintin au pays des Soviets, p. 78, case 3, et p. 79, case 1). Robert Sexé choisirait plutôt, quant à lui, le camp du policier soviétique : « Heureusement, pour le pittoresque de la rue, ces caractères classiques de la vie russe, le mendiant et le pope, existent toujours […]. Le petit tzigane s’accroche à vous en pleurnichant, la jeune romanichelle vous mendie des kopeks, les “militionnaires” (agents de police) ferment l’œil sur toute cette mendicité, mais ils sont prompts à intervenir au besoin. Les occasions ne leur manquent pas et ils ont fort à faire contre les terribles jeunes “arabes”, enfance abandonnée et criminelle réfugiée à Moscou depuis la grande famine. » (Robert Sexé au pays des Soviets, p. 124).

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    Sympathique portrait d’un agent de police soviétique (un « militionnaire ») réalisé par Robert Sexé lors de son séjour à Moscou. A comparer avec les mines patibulaires dont Hergé afflige tous les protagonistes bolcheviques dans Tintin au pays des Soviets. 



    Le modèle de Tintin serait Albert Londres ? Fumisterie !

    En serait-il autrement d’Albert Londres dont le nom n’est sans doute cité par Assouline que pour évoquer un journaliste-explorateur plus célèbre que Robert Sexé ?

    Selon les « hergéologues » appointés, un lien existerait bien avec Hergé censé avoir illustré, comme nous l’avons dit, des passages d’un livre d’Albert Londres venant d’être publié, Le Juif errant est arrivé. C’était le 16 février 1930, dans le supplément dominical du XXe Siècle, Le “XXe” littéraire et artistique. Hergé venait de publier les cent quatorzième et cent quinzième planches de Tintin au pays des Soviets (sur cent trente-huit au final) dans le petit “XXe” du 13 février 1930. Mais ce n’est pas le reportage d’Albert Londres Dans la Russie des Soviets que Hergé aurait illustré, mais son enquête sur les Juifs, des ghettos d’Europe vers la Palestine.

    De quoi établir un lien entre Albert Londres et Tintin ? Sûrement pas ! Au même moment, Léon Degrelle, lui, était aux prises avec les soviets mexicains. Et envoyait à Hergé ce clin d’œil complice reprenant la fameuse anecdote des visiteurs anglais de l’usine soviétique que son ami avait publiée dans le petit “XXe”, le 11 avril 1929 : « Il y a entre la Révolution Russe et la Révolution Mexicaine des similitudes nombreuses qui ne manquent point de saveur. La plus pittoresque est leur commun désir d’épater les visiteurs étrangers. On n’oubliera jamais le voyage à Moscou de la délégation anglaise : sur son passage les Soviets n’hésitèrent point à brûler, sous les cheminées des usines à l’abandon, les dernières charretées de foin des paysans russes, afin que les voyageurs d’Outre-Manche fussent émerveillés par l’épanouissement industriel de l’U.R.S.S. ! » (Le Vingtième Siècle, 11 février 1930).

    Huibrecht Van Opstal avait signalé en 1998 dans son Tracé RG, Le phénomène Hergé que le dessinateur avait illustré le texte sur les Juifs d’Albert Londres (p. 58), mais sans rien reproduire. Philippe Goddin rapportera également l’information en 2000 dans le premier volume de son Hergé, Chronologie d’une œuvre (p. 298), sans en donner non plus d’exemple.

    Serait-ce que les dessins de Hergé exhalassent quelque relent raciste ? On pourrait le supposer à lire le difficultueux ouvrage de Van Opstal (abréviations quasi incompréhensibles, organisation compliquée de l’index, bibliographie hermétique,…). La référence à Albert Londres se trouve en effet dans une recension de dessins chargeant le trait sémite : « [Hergé] illustra Angelroth (sur le juif errant, dans LBQL, 1925), Londres (sur le sionisme, Le Juif Errant est arrivé, dans LVLEA, 1930) et de Vroylande (sur des Juifs avides, en 1941. […] » (Tracé RG, Le Phénomène Hergé, p. 58).

    Nous pensons plutôt qui si les spécialistes officiels de Hergé ont choisi de ne pas publier ce dessin « londrien », c’est que son attribution n’est vraiment pas avérée car, contrairement aux autres illustrations du « XXe » littéraire et artistique (complaisamment reproduites par Goddin dans sa Chronologie), il n’est pas signé « HERGE ». Et l’original ne semble pas non plus appartenir aux archives quasi exhaustives de la Fondation Hergé (ce qui aurait permis d’en authentifier l’auteur).

    XXe litt. 1930 02 16.jpg

    C’est le 16 février 1930 que Le « XXe » littéraire et artistique publie des extraits du Juif errant est arrivé ! d’Albert Londres. Van Opstal et Goddin attribuent le dessin à Hergé, mais rien n’est moins sûr puisque, contrairement à son habitude constante, le dessinateur n’aurait pas signé son œuvre. Et comme tant d’autres dessinateurs –tel Leb, voir ci-avant– ont travaillé pour le supplément littéraire du XXe Siècle… La seule certitude « hergéenne », c’est que Le « XXe » littéraire et artistique faisait régulièrement de la publicité pour Tintin au pays des Soviets !

     

    Si Assouline préfère donc ne pas évoquer l’illustration du Juif errant est arrivé dans son interview aux Cahiers de la BD, peut-être ne cite-t-il alors Albert Londres comme modèle de Tintin que parce qu’en 2014, il est devenu à son tour le héros d’une bande dessinée surfant sur le succès de Tintin et reprenant le même procédé que Schulz dans son titre, Albert Londres au pays des Soviets (Luc Révillon, scénario, et Gérard Berthelot, dessin, Editions Joe). L’éditeur ne manquera d’ailleurs pas du culot de prétendre –tout à fait gratuitement–, en quatrième page de couverture, que «  lorsque Hergé enverra son petit reporter en Russie des Soviets, il se souviendra d’Albert Londres, illustre prédécesseur auquel il vouait une grande admiration » (rappelons que le dessin attribué à Hergé pour Londres est postérieur d’un an aux premières planches des aventures de Tintin).

    Albert Londres BD.jpgDans la biographie qu’il a consacrée au célèbre journaliste (Albert Londres, vie et mort d’un grand reporter, Balland, 505 pages, 1989), Pierre Assouline n’évoque en tout cas jamais les premières aventures de Tintin, ce qui d’ailleurs, à l’époque, n’eût probablement pas été perçu comme particulièrement valorisant, alors qu’aujourd’hui, la préface des Editions de Londres qui diffusent Dans la Russie des Soviets (2012), n’hésite plus à établir ce parallèle : « il est facile et abusif de comparer l’ouvrage avec Tintin au pays des Soviets de 1929. Mais si nous parlons bien de la même époque, les conditions qui conduisent à la naissance des deux œuvres sont presque antinomiques. Si Tintin au pays des Soviets est avant tout une BD anti-soviétique, Dans la Russie des Soviets est un reportage. Et puis, n’oublions pas, si la relation d’Hergé est loin d’être objective, les faits qu’il raconte, notamment l’épisode de la visite de communistes anglais dans les usines soviétiques, ne sont pas totalement idiots à la lumière de ce que l’on sait maintenant de l’époque stalinienne. » (p. 4).

    Cette argumentation est bien alambiquée (en quoi « la relation d’Hergé » est-elle « loin d’être objective » ?) car ce n’est pas « à la lumière de ce que l’on sait maintenant » que les aventures de Tintin chez les Soviets ont été imaginées, ni –cela eût été possible– à celle de ce qu’écrivit Albert Londres en 1920, mais –comme nous venons de le rappeler–, ce reportage en BD (Tintin rédige son article-fleuve aux pages 38-39 de Tintin au pays des Soviets) s’est écrit à la lumière du Moscou sans voiles de Joseph Douillet (l'anecdote de la visite des communistes anglais se trouve aux pages 18-19). La seule chose qu’on pourrait trouver « antinomique » avec l’œuvre de Londres, c’est que Tintin ne se contente pas d’écrire et de dénoncer, il agit, combat activement, avec son intelligence et ses poings, l’injustice et la tyrannie du bolchevisme.

    Car il est vrai qu’à l’inverse des impressions de voyage publiées par Sexé, le reportage d’Albert Londres est, lui, sans complaisance pour le régime soviétique et ses réalisations : « ce sont des étables pour hommes », écrira-t-il, en dénonçant l’implacable système bolchevique organisant, au nom de la dictature du prolétariat, la misère et la famine du peuple russe. Mais il s’en tient à cela, qui est déjà fort bien et fort courageux : il décrit ce qu’il voit et alerte ainsi le monde extérieur, victime de la propagande du régime et de la complaisance de ceux qui se sont contentés de voyages « encadrés »…

    Albert-Londres-1923.jpgCélèbre photographie d’Albert Londres, prise en 1923. Dans sa présentation des Œuvres complètes du reporter (Arléa, 2007), Assouline décrit Albert Londres de la manière suivante (p. VIII) : « Au physique : un bourgeois français, moyen en tout. Signes particuliers : néant. » Rien là qui puisse rappeler Tintin. « Au moral : sentimental, raffiné, dédaigneux, douillet, soucieux de sa ligne, taquin, gourmand, capricieux, courageux, inconscient, impatient, ironique, entêté, potache, fantaisiste, cinglant, ambitieux, insaisissable, taiseux, orgueilleux et fier. Il préfère écouter que parler, regarder plutôt que décrire. » Parmi ces qualificatifs, les seuls pouvant concerner Tintin seraient sans doute sentimental, courageux, entêté. Et peut-être aussi fantaisiste… L’identification avec Léon Degrelle –au physique et au moral !– est, ô combien, plus réussie et convaincante (voir l’introduction de Cristeros, Aux origines de Tintin).

    Pour suivre Tintin et agir concrètement contre le bolchevisme, avec son intelligence et ses poings, il faudra attendre juin 1941 et un certain Léon Degrelle dont l’action antibolchevique de 1928 avait justement été à l’origine des premières aventures de Tintin !

    Ni le quadragénaire à lunettes Sexé, ni le quadragénaire barbichu Londres ne peuvent décidément prétendre avoir servi de modèle à Tintin…

     

    (À suivre)

  • Pierre Assouline, fieffé menteur antidegrellien (1)

    L’obligé de la Fondation Hergé connaît pourtant
    la vérité :
    Léon Degrelle est bien Tintin !

     

    L’enfumage de la « biographie officielle »

     

    Ce n’est qu’aujourd’hui que nous est tombé entre les mains le numéro hors-série des Cahiers de la BD consacré à Hergé, l’ami de Léon Degrelle, sous le titre Hergé, Le père de Tintin se raconte (mars 2020).

    Cahiers BD Hergé.jpegLe titre de cet énième opuscule surfant sur l’image rémunératrice du maître de la ligne claire ne peut qu’induire en erreur son acheteur car, au lieu du scoop d’un récit autobiographique original, il n’aura droit qu’à des commentaires politiquement corrects, rédigés ou inspirés par des appointés et/ou obligés de la toute-puissante Fondation Hergé.

    Et le premier à se substituer à Hergé pour prétendre qu’il « se raconte » n’est autre que cette canaille de Pierre Assouline, auteur, en 1996 chez Plon, d’un Hergé, soi-disant « premier grand portrait d’Hergé [révélant] les coulisses de son œuvre » (Cahiers, p. 11).

    C’est dès ce bouquin qu’il lance la légende apologétique de sa parfaite indépendance d’esprit, gage de l’implacable objectivité de son travail de biographe de Hergé : « Philippe Goddin me proposa au nom de la Fondation Hergé de mettre ses archives à ma disposition pour écrire une biographie […]. Je les prévins aussitôt de l’esprit qui m’animait : la fascination critique pour un homme et une œuvre… la volonté de tout savoir… la liberté de tout écrire… le rejet de tout contrôle… […] Par la volonté de Fanny Rodwell, l’aide de la Fondation Hergé me fut acquise sans réserve ni contrepartie. […] Tout au long de mes recherches, ils ne me ménagèrent jamais leur soutien. Ils s’étaient convaincus que l’exposé rigoureux et la révélation la plus neutre de ces fameuses vérités-qui-ne-sont-pas-bonnes-à-dire valaient décidément mieux que l’insinuation, l’allusion et le soupçon permanent. » (Hergé, p. 12).

    Il nous ressort à nouveau cette fable pour carillonner que tout ce que contient son opus magnum ressortit à la Vérité gravée dans le marbre : « Fanny [Rodwell, la seconde épouse d’Hergé, qui gère les droits (NDLR)] nous a rejoints. Elle serait ravie, m’a-t-elle dit, si je me lançais dans une biographie d’Hergé. Soit, lui ai-je répondu, mais si je découvre un cadavre dans le placard, je le montrerai ! Elle a eu cette phrase décisive : “Vous aurez carte blanche pour tout raconter sans droit de regard de ma part car il y a pire que les accusations, ce sont les insinuations et je sais que, dur ou pas, un livre de vous les fera taire.” » (Cahiers, p. 7).

    Et les Cahiers, s’appuyant sur cette séduisante forfanterie, d’affirmer : « Aujourd’hui, Assouline reste l’une des autorités les plus fiables et les plus objectives sur les rapports ambigus entre Hergé et l’extrême droite. » (p. 7).

     
    Assouline, un chercheur indépendant ? Fumisterie !

    Cahiers BD Assouline.jpegSauf que le récit édifiant d’Assouline relève de l’enfumage : cette légende de la liberté totale d’investigation et d’expression a constitué le plus sûr paravent du mythe à garantir : Hergé n’aurait en fait rien à voir avec l’Ordre nouveau se proposant à l’Europe. Au mieux (ou au pire, c’est selon), il ne serait qu’une victime : victime de son temps, victime des circonstances, victime de ses fréquentations. « Hergé n’a aucun sens politique. […] Hergé, heureusement pour lui, n’est pas un intellectuel, il n’a rien écrit » ! (Cahiers, p. 11).

    Voilà qui est proprement insultant pour l’information du lecteur, mais surtout pour Hergé lui-même ! Hergé n’aurait aucun sens politique ? Il n’a rien écrit ? Mais cet idéaliste de la révolution des âmes, cet artiste « d’imprégnation rexiste » (Hergé, p. 105) a superlativement illustré ses idées, les rendant accessibles à tous, par ses dessins et ses scénarios : nous l’avons établi en abondance, notamment dans notre série « Degrelle-Hergé, même combat ! » (ce blog aux 21, 29 septembre ; 15, 20, 27 octobre ; 20, 27 novembre et 1er décembre 2020).

    Et pour démonter l’imposture du prétendu biographe s’enfonçant dans le mensonge, nous ne reprendrons que ses affirmations méprisables sur Léon Degrelle : « Je ne crois pas [que Léon Degrelle] ait eu beaucoup d’importance. Dès le début, Hergé prend ses distances avec ce confrère journaliste prétentieux et mythomane. À l’époque, ce qui gêne Hergé, c’est l’homme, pas le facho –qu’il n’est pas encore, d’ailleurs. Sur le plan artistique, il ne lui apporte rien non plus : des reporters courant le monde en culottes de golf, ce n’est pas ce qui manque… Je crois bien davantage à des modèles comme Robert Sexé ou Albert Londres, bien sûr ! » (Cahiers, p. 9).

    Passons sur les termes « prétentieux et mythomane », épithètes « balaciens » dont il semble désormais indispensable de marteler le portrait de Léon Degrelle (ils ne manquaient déjà pas dans sa biographie de Hergé, voir plus loin ; à propos de l’indigne prof de l’université de Liège Francis Balace, voir ce blog aux 30 juin 2016, 6 juillet et 8 novembre 2019).

    Cristeros.jpegSur l’importance insigne de Léon Degrelle dans la vie de Hergé, outre les articles de ce blog que nous venons de renseigner, nous ne pouvons que renvoyer à l’introduction Aux origines de Tintin de l’indispensable reprise de tous les textes de Léon Degrelle concernant les Cristeros (éditions de l’Homme libre; à compléter par le téléchargement du premier chapitre Cristeros Chapitre I.pdf, ce blog au 7 février 2019).

    Mais nous nous attaquerons quand même à ce postulat qu’Assouline avance tranquillement, comme s’il s’agissait d’une simple évidence : Léon Degrelle n’a pas eu beaucoup d’importance pour Hergé, surtout pas en tant qu'homme, même pas les culottes de golf : ce n’est qu’un mythomane !


    Hergé n’en avait rien à f… de Léon Degrelle ? Fumisterie !

    Nous avons analysé en détail la symbolique des culottes de golf ainsi que la signification révélatrice de leur abandon dans le dernier album complet, datant de 1976, Tintin et les Picaros dans Cristeros, Aux origines de Tintin (pp. 76-82) : nous y renvoyons nos lecteurs.

    Remarquons néanmoins –à propos de l’apparence toute singulière de Tintin– que si Léon Degrelle put émerveiller Hergé avec ses culottes de golf, ni Robert Sexé, ni Albert Londres (préférés par Assouline comme modèles de Tintin) n’en portèrent jamais en « courant le monde » !

     

    LD Golf Constantina1-horz.jpg

    Au cours de son exil, Léon Degrelle retrouva le goût des culottes de golf qui inspirèrent Hergé pour son Tintin (ce blog au 29 septembre 2020) : ici dans sa propriété de la Carlina, dans les années soixante.

    Mais nous ne pouvons laisser passer sans réagir la réaffirmation de ce mensonge selon lequel Léon Degrelle n’aurait guère eu d’importance pour Hergé. Si aujourd’hui, Assouline lance son assertion comme s’il s’agissait d’une vérité biblique partagée universellement, dans sa biographie d’il y a plus de vingt ans, il se prévalait d’arguments chronologiques qu’il croyait irréfutables mais que Cristeros, Aux origines de Tintin démonta en un tournemain, établissant le mensonge grossier.

    En 1996, en effet, Assouline canardait déjà ses verdicts pseudo-psychiatriques insultants et proférait : « Degrelle est fort en gueule, hâbleur et culotté. Il le restera jusqu’à sa mort à 87 ans. Mais avec l’âge, sa mythomanie et sa mégalomanie iront crescendo. Au soir de sa vie, il s’inventera un rôle de plus dans l’Histoire en assurant qu’à son retour d’un reportage en Amérique, il avait inspiré sinon imaginé le personnage de Tintin. Double mensonge, d‘abord sur les origines, puis chronologique. Tintin est né le 10 janvier 1929, le voyage de Degrelle outre-Atlantique date de décembre 1929-janvier 1930 et le premier article de son enquête sur les catholiques persécutés au Mexique est paru le 1er février 1930 dans le Vingtième Siècle… Ainsi l’abbé Wallez a-t-il expédié Degrelle au Mexique après avoir décidé d’envoyer Tintin au Congo et non le contraire. » (Hergé, pp. 78-79).

    A nouveau, comme dans l’expression enfantine « c’est celui qui dit qui l’est », le menteur n’était pas l’accusé, mais l’accusateur.

    Et même double et triple menteur, car, dans son Tintin mon copain, Léon Degrelle n’a jamais affirmé avoir inspiré le personnage de Tintin « à son retour d’un reportage en Amérique » puisque, comme nous l’allons voir, c’est bien avant son départ en Amérique, lors du sac de l’expo bolchevique de Bruxelles de janvier 1928, que Léon Degrelle s’imposa comme modèle de Tintin. En l’occurrence, l’épopée mexicaine de Léon Degrelle et ses envois de journaux américains à Hergé lui ont carrément permis d’affirmer : « La B.D. européenne naît à Mexico » (p. 13).


    Il n’a jamais prétendu non plus avoir « imaginé le personnage de Tintin ». Il précise au contraire le rôle de chacun des ses « pères » : « C’est bien un prêtre catholique qui a extrait du néant ce petit bonhomme futé. Ce prêtre s’appelait Norbert Wallez. Tintin a eu d’ailleurs plusieurs pères. C’est le fruit dudit abbé, bien sûr ; ce l’est, en second lieu, du grand artiste Hergé lui-même, brandissant ses crayons. Et, indirectement, c’est de moi. » (p. 5). Léon Degrelle est donc bien clair : il n’a ni « inspiré [ni] imaginé le personnage de Tintin ». Ce rôle extrayant du néant le futur héros des jeunes de 7 à 77 ans revient à l’abbé Wallez. Comme revient au « grand artiste Hergé » le rôle de lui avoir donné forme et vie par « ses crayons ». Le rôle que se reconnaît Léon Degrelle, pour indirect qu’il soit, n’en est pourtant pas moins essentiel puisqu’il ressortit aux valeurs morales et spirituelles remarquées et partagées par Hergé qui les insuffla à Tintin.

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    Les trois « pères » de Tintin réunis par Alidor (alias Paul Jamin, au volant de la limousine décapotée), dans un dessin de 1992 signé Jam, décrypté dans Tintin mon copain (p. 227).

    Cette histoire commune a évidemment créé des liens étroits entre les deux hommes, même s’ils purent connaître des hauts et des bas (sur l’affaire ressassée jusqu’à plus soif de l’ « affiche volée à Hergé », voir ce blog au 20 octobre 2020). Assouline est d’ailleurs bien contraint d’en convenir, même si c’est du bout des lèvres, faisant semblant que c’est toujours à son corps défendant que Hergé a fréquenté Léon Degrelle, partagé ses idées, suivi son parcours.

    Ainsi, après sa démonstration ratée sur la non-relation Degrelle-Tintin, élucubre-t-il : « si Léon Degrelle n’a tenu aucun rôle dans l’imaginaire d’Hergé, cela ne signifie pas pour autant qu’il n’ait exercé aucune influence sur Georges Remi » (Hergé, p. 79). La quadrature du cercle, donc ! Léon Degrelle  n’a tenu aucun rôle dans l’imaginaire de Hergé, tout en exerçant quand même une influence sur lui. Pourquoi Assouline ne nous explique-t-il pas que Hergé aurait été une espèce de Docteur Jekill tout à fait étranger au Mister Hyde-Georges Remi ?

    Assouline doit donc multiplier les contre-vérités et les paradoxes : « Pour n’avoir pas su dire non à Léon Degrelle, [Hergé] va sans le savoir ajouter une pièce supplémentaire au procès à charge qui sera en permanence instruit contre lui longtemps après. » (p. 78). « A défaut d’être en connivence avec [Léon Degrelle], [Hergé] ne lui est pas hostile. » (p. 80). « Georges Remi […] s’est toujours voulu une éponge […]. Aussi n’est-il pas étonnant qu’il collabore plus avant avec Léon Degrelle, fût-ce discrètement. » (p. 81). « Cela étant, par sa formation, par ses amis, par ses idées, par le milieu dans lequel il baigne depuis dix ans, il est d’imprégnation rexiste. Malgré ses sentiments mêlés pour la personne de Léon Degrelle. » (p. 105)…

    Rappelons tout de même les propos explicites de Hergé sur Léon Degrelle : ils vont tous dans le même sens et sont tous positifs. Assouline lui-même en convient involontairement lorsqu’il prétend n’illustrer que l’intérêt du dessinateur pour « l’histoire contemporaine ». Il cite alors un tout bref extrait d’une lettre privée à Robert Crausaz, l’éditeur suisse de La Cohue de 1940 de Léon Degrelle (premier « livre de souvenirs » de Léon Degrelle publié après-guerre et non « nouveau » !) : « [Hergé] est plus sincère dans d’autres de ses élans. Dans son intérêt pour l’histoire contemporaine, par exemple, lorsque dès l’annonce de la parution du nouveau livre de souvenirs de Léon Degrelle La Cohue de 40, il se dépêche de le commander à son éditeur lausannois. Ou quand, en privé, il juge La Campagne de Russie du même Degrelle très émouvant et très bien écrit. » (Hergé, p. 367).

    Mais il n’y a pas que dans sa correspondance privée que Hergé est « sincère » ! Le dessinateur n’a pas craint non plus de s’exprimer publiquement sur Léon Degrelle en ne lui ménageant pas son admiration, même au sujet de son engagement au Front de l’Est et de l’acharnement du gouvernement belge à son encontre. Ainsi, dans une interview à la presse flamande, n’hésite-t-il pas à saluer le dernier Commandeur de la Légion Wallonie : « Degrelle était d’ailleurs bien un homme respectable : il a été lui-même au front de l’Est ; il n’y pas seulement envoyé quelques pauvres diables. Et militairement parlant, il s’est comporté là-bas comme un héros. » (Humo, 11 janvier 1973). Voilà un « intérêt pour l’histoire contemporaine » parfaitement et singulièrement circonscrit !

    De même –et cette déclaration, à elle seule, anéantit le raisonnement pseudo-chronologique d’Assouline pour disqualifier le lien Tintin-Léon Degrelle– concernant son art de la bande dessinée, reconnut-il sa dette vis-à-vis de Léon Degrelle, même s’il confond (exprès ?) les dates : « J’ai découvert la bande dessinée grâce à... Léon Degrelle ! Celui-ci, en effet, était parti comme journaliste au Mexique et il envoyait au Vingtième Siècle, non seulement des chroniques personnelles, mais aussi des journaux locaux (pour situer l’atmosphère) dans lesquels paraissaient des bandes dessinées américaines. J’ai découvert ainsi mes premiers comics. » (La Libre Belgique, 30 décembre 1975).

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    Serons-nous étonnés que ces déclarations de Hergé soient absentes du bouquin à charge d’Assouline ? Mais alors ? Était-ce pour ne pas avoir à dire que Hergé se trompait ou même mentait ? Et qu’elles rendaient impossible la thèse selon laquelle Léon Degrelle n’aurait compté que pour des prunes pour Hergé ?

    Cela est d’autant plus grotesque que dans son chapitre La providence des inciviques (reprenant l’expression de Robert Poulet : ce blog au 1er décembre 2020), Assouline souligne la fidélité absolue de Hergé à ses amis : « Hergé reste aussi fidèle à ses amis qu’envers Léopold III. Nul ne pourra le prendre en défaut sur ce plan-là. Il les défend bec et ongles, surtout s’ils sont dans l’adversité. Quelle que soit la réalité des faits, il arrive toujours à trouver des circonstances atténuantes aux vaincus de la Libération. » (p. 205). Sauf paradoxalement à Léon Degrelle, absent de la liste qu’il dresse : Paul Herten, Victor Meulenijzer, Jean Vermeire, Félicien Marceau, Julien De Proft, Norbert Wallez, Paul Jamin, Robert Poulet…

    Et comment l’expliquer alors que sa sollicitude ne concernait pas seulement ses vrais amis, mais s’étendait aux amis politiques au sens le plus large du mot puisqu’il s’agissait même d’ « inciviques » parfaitement inconnus : « Hergé providence des inciviques… La formule est encore plus juste qu’on ne le croit. Car non seulement il aide ses amis, les amis de ses amis et d’autres Belges en difficulté, mais aussi des épurés français qu’il ne connaît même pas. Sa réputation de samaritain des collaborateurs en détresse a passé la frontière. Son adresse est de celles qui circulent. Avec eux, comme avec les autres, il ne se fait pas prier. » (p. 207).

    Alors, Hergé n’aurait-il vraiment eu « aucun sens politique » ???

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    Ralph Soupault était le caricaturiste de Je suis Partout, dont les dessins antisémites étaient pour le moins aussi incisifs que ceux de son ami Jam dans la Brüsseler Zeitung. Mais l’étalon répressif français était sans doute moins brutal que le belge : Soupault écopa de quinze ans de travaux forcés alors que Jam fut condamné à mort. Les peines furent néanmoins commuées, mais toujours à l’avantage du condamné français : Soupault sortit de prison en 1950, Jam en 1952. Hergé ne l’avait jamais vu, mais connaître les raisons de sa condamnation et le savoir ami de Paul Jamin suffirent à Hergé pour aider Ralph Soupault. Ici, un de ses dessins publié dans Le Petit Parisien, le 19 décembre 1941.

    N’est-il donc pas inconcevable de vouloir exclure Léon Degrelle du cercle hergéen ? D’autant plus que les deux hommes avaient noué de véritables liens d’amitié qui ne se démentirent jamais : comme nous avons eu l’occasion de l’établir irréfutablement, les contacts entre Léon Degrelle et Hergé ne se sont jamais rompus, qu’ils se soient poursuivis par l’intermédiaire de Germaine Kieckens, sa première épouse, ou via Paul Jamin (alias « Jam » et « Alidor »), le fidèle ami commun (ce blog au 20 octobre 2020).

    En réalité – et nous l’établirons plus loin encore– Assouline savait fort bien que Léon Degrelle est tellement consubstantiel à Tintin que Hergé ne pouvait pas imaginer, cinquante ans plus tard, de les dissocier, même au prix d’un anachronisme (voir aussi ce blog au 15 octobre 2020)…

     

    (À suivre)