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adolf hitler

  • 135e anniversaire !

     

     

     

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    La Tour Eiffel, inaugurée le 31 mars 1889, ne manqua pas de figurer au programme de la visite parisienne d'Adolf Hitler, né vingt jours plus tard, le 20 avril 1889.

    C'était le 23 juin 1940 ; ils venaient tous deux d'avoir 51 ans ! (voir aussi ce blog au 20 avril 2019).

     

     

    [Führerhauptquartier, Mercredi 29 octobre 1941, le soir.]

     

    Von Kluge pose une question : « Mon Führer, quelles furent vos impressions lors de votre visite à Paris, l'année dernière ? »

     

     

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    Le Général Günther von Kluge fut l'un des artisans du succès de la campagne de France : il put accompagner le Führer dans sa visite de Paris, en juin 1940.

    Promu le mois suivant General-feldmarschall, von Kluge finit par se compromettre dans la trahison des officiers de la Wehrmacht qui fomentèrent l'attentat du 20 juillet 1944.

    Il se suicida le 18 août 1944.

     

    Je fus très heureux à la pensée qu'il y avait au moins une ville dans le Reich qui était supérieure à Paris du point de vue du goût – j'ai nommé Vienne.

     

    Le vieux Paris donne un sentiment de parfaite distinction. Les grandes perspectives sont imposantes.

     

    Durant des années, j'envoyai mes collaborateurs à Paris, afin de les habituer à la grandeur – pour le moment où nous entreprendrions, sur des bases nouvelles, la réfection et le développement de Berlin. Berlin n'existe pas en ce moment mais sera un jour plus belle que Paris.

     

    À l'exception de la Tour Eiffel, Paris ne possède rien de ce qui donne son caractère particulier à une ville, comme c'est le cas du Colisée pour Rome.

     

    (Adolf Hitler, Libres propos sur la guerre et la paix, p. 97).

     

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    Le 27 août 1944, Adolf Hitler, tout rayonnant de la joie de revoir Léon Degrelle vivant, lui décerne les plus hautes décorations militaires du Reich et lui fait la confidence la plus affectueusement personnelle qui se puisse concevoir (voir aussi ce blog, entre autres, aux 20 juillet 2018 et 23 juillet 2021).

     

    Je fus tout particulièrement surpris en voyant comment, depuis six mois, Hitler avait repris une vigueur nouvelle.

     

    Son pas était paisible, assuré, son visage reposé d'une étonnante fraîcheur. Depuis la guerre, il avait grisonné beaucoup. Son dos s'était courbé. Mais tout son être rayonnait de vie, d'une vie mesurée, disciplinée.

     

    Il me décora. Puis il me guida vers une petite table ronde.

     

    Il donnait l'impression que nul souci lancinant ou urgent ne l'agitait. Pas un mot désabusé ne laissait sous-entendre qu'il doutait le moins du monde des possibilités d'un redressement final.

     

    Rapidement, il délaissa les considérations militaires et passa à la question du libéralisme bourgeois. Il m'expliqua avec une merveilleuse lucidité pourquoi la chute de celui-ci était inéluctable.

     

    Son œil brillait de bonne humeur. Il se lança avec passion dans un débat sur l'avenir du socialisme. Son visage, admirablement soigné, frémissait. Ses mains fines et parfaites avaient des gestes élémentaires mais ardents, compagnes vivantes de l'orateur.

     

    Cette discussion me donna confiance. Si Hitler était hanté par les problèmes sociaux au point que, pendant toute une heure d'après-midi, il les vivait et les exposait avec une telle netteté, c'est qu'il avait de sérieux apaisements pour le reste. [...]

     

    Au moment du départ, comme s'il eût voulu graver à jamais dans mon cœur un souvenir plus personnel, Hitler revint me prendre la main dans ses deux mains : « Si j'avais un fils, me dit-il lentement, affectueusement, je voudrais qu'il fût comme vous... »

     

    Je scrutai ses yeux clairs, si sensibles, à la flamme simple et rayonnante. Il s'en alla sous les sapins, par un chemin semé de brindilles. Longtemps, je le suivis du regard...

     

    (Léon Degrelle, La Campagne de Russie, pp. 380-381).

     

     

  • Les mémoires « effilochés » d’Anne Degrelle-Lemay

     

    V. Les lacunes historiques d’Anne…

     

     

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    Léon Degrelle a tout fait pour retrouver ses enfants, pas seulement matériellement en les accueillant en Espagne où ils firent leur vie, sauf Léon-Marie victime d’un accident mortel après quelques mois et Chantal qui était déjà mariée en France, mais affectueusement surtout. De la part d’Anne, cette affection fut-elle réciproque, spontanée et sincère ? Oui, nous affirme-t-elle avec assurance. Et nous n’avons aucune raison de ne pas la croire. Mais l’édition de cette « espèce de journal à destination de mes enfants et de mes petits-enfants » (p. 169) est-elle bien sans arrière-pensée ? Ses enfants pourraient-ils vraiment y trouver un portrait authentique de « Degrelle, L’homme qui changea [le] destin » de leur mère et grand-mère ?

     

     

    Anne Degrelle Couverture.jpgDepuis que nous avons commencé la présentation du livre de mémoires d’Anne Degrelle-Lemay, nous n’avons pu que souligner la carence et le biaisement continuels de l’information (ce blog à partir du 23 octobre 2022).

    Destiné surtout –affirme l’auteur– à mieux faire connaître à sa famille la vie, la pensée, l’idéal de leur grand-père et arrière-grand-père (« Je leur ai tant parlé de leur aïeul qu’ils veulent maintenant en savoir davantage », p. 165), ce livre ne pouvait passer sous silence la première moitié de la vie de Léon Degrelle. Encore qu’il ne dise pratiquement rien de l’enfance, des années d’université (un mot sur le journal L’Avant-Garde, un autre sur Mgr Picard et les Cristeros mexicains, p. 87)… Sur Rex, rien non plus, à part l’intérêt pour la politique sociale nationale-socialiste (p. 109, sans expliquer qu’en évoquant le régime hitlérien, la presse rexiste ne faisait alors que remplir sa mission d’information ni que le Führer y fut éreinté, pratiquement jusqu’à la capitulation de la Belgique) ou la politique de neutralité, « une clairvoyance [de la part de Léon Degrelle, qu’Anne estime] semblable à celle de Charles Maurras, un de ses grands amis »… que son père n’a –malheureusement– jamais rencontré ! (p. 110).

     

    Même si elle a la Belgique en horreur (« Je dois reconnaître que le coup de foudre n’était pas seulement pour [mon père], mais pour l’Espagne que j’aimais déjà autant sinon plus que la France et surtout que la Belgique que je haïssais depuis tant d’années pour tout le mal qu’elle fit à ma famille », p. 73), Anne se devait d’en expliquer l’originalité à ses enfants pour qu’ils comprennent mieux l’action de leur grand-père aussi bien en ce qui concerne la politique intérieure de Rex que pour le recrutement des Légionnaires du Front de l’Est. Mais là aussi, on nage dans l’imprécision et l’ignorance : « Nous savons que la Belgique se divise en deux régions, la Wallonie et la Flandre. Des cultures différentes, des langues différentes, des spécificités différentes. En Wallonie, on parle français, en Flandre le flamand, le néerlandais ainsi que l’allemand. » (p. 133). Outre que le flamand, sauf à le considérer comme un patois, est la même langue que le néerlandais effectivement parlé en Flandre, l’allemand n’est, quant à lui, parlé que dans les cantons de l’est, à la frontière allemande, c’est-à-dire enclavés en Wallonie.

     

    Anne semble également ignorer les origines françaises de son papa (une fois, p. 23, elle le présentera pourtant comme « belgo-français » : voir plus loin). Toujours est-il que, dans un texte écrit en 1949 expressément pour ses jeunes enfants dont il était séparé depuis plus d’un lustre (l’aînée, Chantal, avait quinze ans ; Anne, treize ; Godelieve, onze ; Léon-Marie, dix et Marie-Christine, cinq) et qu’Anne doit nécessairement connaître, son père ne manque pas de détailler : « Edouard Degrelle [le grand-père d’Anne] était né à Solre-le-Château, ville française, puisque l’Ardenne est coupée par la frontière belgo-française, ligne arbitraire, souvent modifiée, région pleine de simplicité et de noblesse. Elle était originaire de Gonrieux et pendant deux cents ans, avait porté le nom de cette terre. Les le Grêle de Gonrieux avaient cette devise qui fait croire qu’ils n’étaient pas costauds, mais qu’ils étaient bien décidés à vivre : Grêle est, mais croîtra ! Les Degrelle de Solre-le-Château habitaient depuis plusieurs générations une grande maison à pignons, blanche et vaste. Deux cent quatre-vingt huit Degrelle y étaient nés. Les familles étaient nombreuses, un Livre de Raison remontant à 1589 en fait foi ». (Léon Degrelle, Mon Combat, s.l., s.d., p. 20). Usmard Legros, le premier biographe de Léon Degrelle précise que 1589 est en fait l’année de naissance, à Sains-du-Nord (Avesnois), du « plus lointain ancêtre connu, Martin de Grelle » (Un homme… un chef. Léon Degrelle, 1937, p. 24).

    Degrelle Solre-le-Château.jpgMonument funéraire de la famille Degrelle dans le cimetière de Solre-le-Château (nord de la France). Cette concession à perpétuité fut élevée par Constantin-Joseph Degrelle (1784-1869), l’arrière-grand-père de Léon.

    « Mon père était d’origine wallonne. Il était né dans un beau village des Ardennes appelé Bouillon. Sa langue maternelle était le français. Et les zones aux nombreux conflits sociaux, régions minières et industrielles, étaient en terre flamande. » (p. 100) Sauf que les zones industrielles minières –à part un site dans le Limbourg flamand– se trouvent toutes en région wallonne, dans les provinces de Liège et du Hainaut, fiefs de la gauche socialiste et communiste avant de devenir terreau rexiste (c’est pourquoi l’hommage à la Légion Wallonie célébrant le succès de la percée de Tcherkassy, le 1er avril 1944, débuta à Charleroi : ce blog au 7 mars 2022).

     

    Quand Anne se mêle de l’histoire politique de son père, ce n’est pas mieux, incapable, par exemple, de situer correctement les relations de la famille Lemay avec son père :

    « Toute la famille de ma mère, à cette première époque de sa vie politique, le soutenait inconditionnellement. Elle partageait avec des milliers de personnes (âgées et jeunes, aisées ou pauvres) cette foi en un homme honnête décidé à lutter pour leurs droits. […] Mon père, un homme de principes et catholique jusqu’à la moelle, amoureux de sa Belgique natale, vit en Hitler un créateur d’hommes, un chef qui avait sorti son pays aux millions de chômeurs de la misère économique et lui avait rendu l’orgueil national après l’humiliation infligée à l’Allemagne après la Première Guerre mondiale. Mais il recherchait maintenant une expansion territoriale, couronnement de son ambition personnelle. Ce fut alors qu’en terminant l’un de ses meetings rassemblant des foules immenses, mon père lança son premier “Heil Hitler”. Pour mes grands-parents et le reste de la famille maternelle, cela signifia la rupture totale avec lui. » (p. 18).

    Sans doute parce que sa famille maternelle lui aura répété mille fois cette histoire, Anne Degrelle-Lemay se crut autorisée à revenir plus précisément sur les circonstances de la rupture de sa famille maternelle avec Léon Degrelle, les rendant du coup encore plus invraisemblables.

    C’est ainsi qu’Anne situe cette rupture des Lemay avec son père à l’époque des retentissants « Six Jours de Rex » : ils furent organisés du 19 au 24 janvier 1937 au Palais des Sports de Bruxelles et accueillaient chaque jour quelque quinze mille personnes payant chacune au moins 5 francs pour écouter Léon Degrelle :

    « Mais ce que mon père ne m’a pas dit alors et que je n’ai appris que bien des années plus tard de la bouche de ma grand-mère maternelle, c’est qu’à la fin du sixième jour, il commenta le succès de la politique hitlérienne en faisant de son chef un exemple à suivre et en exprimant ouvertement son admiration naissante pour lui. Il termina le meeting par un “Heil Hitler !” qui déclencha une polémique sauvage dans le monde politique –mais aussi citoyen– de l’époque. Mon grand-père maternel et toute la famille Lemay, jusqu’alors admirateurs de son combat aux racines profondément chrétiennes, commencèrent à l’écouter avec un certain scepticisme. » (p. 92).

     

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    Reportage du Pays réel, le 21 janvier 1937.

     

    Plus loin, Anne confirmera les limites strictement patriotiques du soutien des Lemay, qui furent alors inexorablement atteintes (mais il ne s’agit plus du meeting « du sixième jour », c’est même le tout premier) : « C’est au cours du premier meeting qu’il commença à commenter les résultats de ce chef de l’Etat allemand. Déjà, il ne dissimulait pas son affinité avec lui aussi bien en ce qui concerne la politique intérieure que son aversion naissante qui finirait rapidement par devenir le but principal de son combat : Staline et son communisme. A partir du moment où il commença à adhérer tacitement [sic !] aux projets d’une future lutte européenne contre l’URSS emmenée par l’armée allemande –qui avait envahi son propre pays–, ses meetings se limitèrent à faire du recrutement. Dans la famille Lemay –celle de ma mère– cela provoqua un rejet total et certainement aussi dans de nombreuses autres familles qui ne pouvaient même pas imaginer laisser leurs fils aller se battre coude à coude avec l’envahisseur de leur pays, aussi noble que soit le but commun. » (p. 142).

    Tout le monde sait que le discours de Léon Degrelle se terminant par la profession de foi en l’avenir national-socialiste de l’Europe nouvelle fut prononcé le 5 janvier 1941 et non en 1937 à l’occasion des « Six Jours de Rex » : les différents thèmes traités dans les cinq discours prévus à cette occasion (le samedi était réservé à un « gala artistique ») ne pouvaient en aucun cas se clore (ni commencer !) par le salut à celui qui, à ce moment, était occupé à redresser l’Allemagne :

    - Les scandales et la révolte des citoyens
    - Rex reconstruira l’Etat
    - Justice sociale – Paix flamande
    - La jeunesse – Les valeurs morales – L’Eglise
    - Au-delà des partis : la Patrie !

     

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    Reportage du Pays réel, le 25 janvier 1937. La photo montre Léon Degrelle et son épouse Marie-Paule, née Lemay, assistant au gala artistique de Rex, le samedi 23 janvier, organisé dans la salle de concert de la Société royale de la Grande Harmonie, peu avant sa démolition laissant place à l’actuelle place de l’Albertine, face aux bâtiments de la nouvelle Bibliothèque Royale.

     

    Si donc, après-guerre, Belle-Maman Lemay a raconté à Anne que c’est dès 1937 que son mari et sa famille prirent leurs distances avec Léon Degrelle à cause de sa proximité soudainement affichée avec l’horrible Hitler, ce ne peut s’expliquer que par leur volonté de se montrer, après-guerre et par grégarisme opportuniste, le plus antihitlérien possible.

    C’est ainsi qu’Anne rapporte la rupture des Lemay en assénant les contresens les plus invraisemblables à propos des raisons de l’engagement de son père aux côtés de l’Allemagne nationale-socialiste : « Mon père […] vit en Hitler […] un chef qui avait […] rendu à son pays l’orgueil national après l’humiliation infligée à l’Allemagne après la Première Guerre mondiale. Mais il recherchait maintenant une expansion territoriale, couronnement de son ambition personnelle. Ce fut alors qu’en terminant l’un de ses meetings rassemblant des foules immenses, mon père lança son premier Heil Hitler. Pour mes grands-parents et le reste de la famille maternelle, cela signifia la rupture totale avec lui. » (pp.17-18) Comme si Léon Degrelle avait non seulement accepté, mais cautionné à l’avance l’invasion de son pays par le Troisième Reich !

    Plus loin, Anne enfonce encore ce clou inepte pour souligner l'entêtement coupable de son père : « Je crois sincèrement qu’à cette époque déjà [août 1944], ma mère ne partageait plus les idéaux de son mari belgo-français qui combattait aux ordres d’un chef dont le seul but était de se rendre maître de l’Europe. » (p. 23).

    Anne ne peut pourtant pas ignorer les explications fournies par son père dans le document écrit en 1949 dont nous venons de parler. On y lit : « La Collaboration signifiait pour Léon Degrelle l’épanouissement de son pays dans une Europe unie et réconciliée. Il se ralliait à une politique de collaboration européenne non pas par sympathie pour l’homme Hitler et parce qu’il était allemand, mais dans la mesure où il était devenu européen et où il synchronisait toute la symphonie européenne pour en faire un chant plein de grandeur et d’harmonie. » (Mon Combat, p. 209). Prouvant qu’il ne s’agit pas d’explications a posteriori, il cite également quelques écrits de l’époque, publiés dans Le Pays réel, entre autres, celui-ci : « La rupture des carcans européens, l’organisation de l’Europe en une entité cohérente, va ramener le vieux Leo Belgicus à ses destinées nationales. Dans l’Europe d’Hitler, nous allons être une incomparable jetée de l’Europe centrale vers la mer du Nord et les Océans ; un confluent fabuleux des richesses du Continent et des autres mondes. » (Le Pays réel, 20 avril 1941).



    Pays réel 1941 08 09.pngEst-ce involontairement qu’Anne se fait tout de même l’écho des véritables raisons de l’engagement des milliers de Belges qui prêtèrent un serment de fidélité à Adolf Hitler dans la guerre contre le bolchevisme ? « J’ai expliqué les raisons pour lesquelles ils partirent pour le front de l’est : avant tout, pour recouvrer des droits pour leur pays, pour le représenter avec honneur et, en définitive, pour lutter pour l’Europe. » (p. 142).

    Mais les Lemay constituant désormais sa famille de prédilection, elle est bien obligée de leur donner raison en approuvant leur condamnation anticipative (et patriotique !) de la participation des rexistes et autres partisans de l’Europe nouvelle à la croisade antibolchevique aux côtés des Allemands ayant envahi la Belgique !

    Mais cela ne serait-il justement pas le tout premier chef d’accusation qui valut la condamnation à mort par contumace de Léon Degrelle par le Conseil de Guerre de Bruxelles, le 27 décembre 1944 ? A savoir « Avoir porté les armes contre la Belgique et ses alliés » ? Sauf qu’il fallut quand même attendre un arrêté-loi pris à Londres le 17 décembre 1942, pour déclarer les soviétiques alliés de la Belgique, c’est-à-dire près d’un an et demi après l’entrée en action de la Légion Wallonie et Léon Degrelle, et neuf mois après l’arrivée du second contingent emmené par John Hagemans (ce blog au 26 août 2022) !…

    [Ici, nous ne résistons pas à l’opportunité de vous présenter un petit intermède qui serait comique s'il n'était malséant, offert par le clown Proprof de l’Université de Liège, l’inénarrable Besace (ce blog au 30 juin 2016) qui avait déjà minimisé les atrocités de l’épuration en parlant d’excès aux limites acceptables et des pistolets-mitrailleurs de la Résistance qui partaient tout seuls (ce blog au 8 novembre 2019). Ici, il s’étouffe à l’idée qu’on puisse ne pas trouver judicieuses ces lois rétroactives et nous propose donc son « regard particulier » sur le sujet : « Les arguties juridiques invoquées par les combattants de l’Est quant au caractère rétroactif de la législation qui leur était appliquée parce qu’une circulaire interprétative étendait à l’URSS la notion d’ “allié” de fait, ne tenaient guère devant une évidente réalité : endosser le feldgrau quelques mois après l’invasion [en fait, quinze mois quand même, soit le quart de la durée de toute la guerre !] était un péché contre l’esprit bien plus que contre un article du Code pénal. » Il suffisait d'y penser ! Et de promulguer cet ajout dogmatique au Décalogue ! (Francis Ballace, “Collaboration et répression en Wallonie : un regard particulier ?”, in Collaboration, répression, un passé qui résiste, Sous la direction de J. Gotovitch & Ch. Kesteloot, p. 53).]

    Malheureusement pour Anne Degrelle-Lemay, nous savons que le patriotisme de sa famille privilégiée fut pour le moins à géométrie variable, notamment par la lettre de Léon Degrelle à l’avocat des Lemay, Jean Thévenet (20 mars 1954) ; le seul Lemay a y être traité positivement est d’ailleurs son beau-père Marcel Lemay, l’époux de Belle-Maman, décédé à l’orée de la guerre et qu’il y appelle son « ami charmant ». On y apprend, entre autres, que Belle-Maman Lemay ne trouvait apparemment pas inconvenant de s’afficher au bras de son gendre « incivique », jusqu’au moins… 1944 et que le fils aîné, Marc Lemay, apporta la bénédiction de sa famille aux volontaires du premier contingent de la Légion Wallonie en partance pour le front de l’Est, le 8 août 1941 ! (ce blog au 20 décembre 2022).

     

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    L’aîné des fils Lemay ne fut pas seul à venir saluer, le 8 août 1941, à la Gare du Nord de Bruxelles, le départ des nouveaux Croisés pour leur combat sacrificiel contre la menace bolchevique sur l’Europe.

     

    Nous verrons ailleurs (quand nous parlerons de Jeanne Degrelle-Brevet) que Léon Degrelle pouvait parfois s’agacer des lacunes historiques de sa fille. Aussi pourrions-nous nous réjouir que tout ce qui concerne la vie militaire de son père soit directement tiré de ses propres livres. Mais nous allons vite déchanter.

    Les livres de son père lui sont bien sûr l’occasion de célébrer son courage et sa valeur militaire : « Il ne pouvait passer inaperçu. Il s’attira rapidement le respect non seulement de ses hommes, mais aussi des autorités allemandes qui surent voir en lui un soldat courageux, un grand stratège emmenant ses hommes avec courage et intelligence à des victoires et des conquêtes de villes et de régions d’importance capitale sur la route vers Moscou. Des victoires qui lui valurent une ascension fulgurante dans la hiérarchie et les décorations militaires. Les pages de son livre uniquement consacrées aux combats, aux misères, aux tragédies, aux souffrances atroces, je ne vais pas les mettre dans ces mémoires. Ce que je veux souligner, c’est le courage de ce soldat qui parvint à être un des commandants militaires les plus admirés par ses hommes et par les plus hautes autorités allemandes. Elles le respectaient. Il pouvait leur parler d’égal à égal. […] Les décorations étincelant sur son uniforme d’officier rendaient justice à ses progressions régulières dans le commandement militaire. […] J’avais seulement sept ans. Bien qu’on nous tînt, nous les enfants, à l’écart de ces événements, nous savions que nous avions un père qui était un HEROS pour notre entourage. Et quand nous avions l’occasion de le voir entre des meetings et des réunions, l’affection qu’il nous prodiguait compensait les longues absences que nous devions subir. Je possède toujours des photos attachantes de ces rencontres éphémères, dont une, en particulier, sur l’escalier de notre maison de la Drève de Lorraine » (pp. 146 et 148).

     

    LD Drève Anne+Léon-M.+God..jpgEst-ce une des photos dont parle Anne ? En permission après la bataille de Tcherkassy et sa réception par le Führer lui octroyant la croix de Chevalier de la Croix de Fer, Léon Degrelle pose sur les marches de sa villa de la Drève de Lorraine avec Anne, Léon-Marie et Godelieve (février 1944).

    Mais ce que saluera surtout Anne Degrelle-Lemay tout au long de ses citations, c’est le talent littéraire de son père :

    « On devrait étudier le livre de mon père, “La Campagne de Russie”, dans les facultés d’Histoire, sinon de Lettres, car c’est une page de l’histoire de l’Europe et, qui plus est, magnifiquement écrite. Ce n’est pas Victor Hugo, mais c’est un grand auteur. […] “La Campagne de Russie”, cette grande épopée écrite en un français magnifique et traduite en de nombreuses langues, ne cessera jamais d’apparaître dans mes commentaires sur la personnalité de mon père, qui n’était pas seulement un simple soldat, mais un être humain aux profondes racines chrétiennes. […] C’est sur le front du Dnieper que commença l’immense odyssée de cette guerre cruelle, qu’il a magnifiquement racontée dans son livre “La Campagne de Russie”. Je reconnais que la lecture de ce livre ne m’attirait pas dans l’absolu, mais je l’ai terminé fascinée, stupéfaite non pas tant par l’aventure de ces hommes, mais pas la beauté des descriptions de chaque recoin, de chaque village, de chaque rivière, de chaque bois de cet immense et merveilleux pays qu’est la Russie. Ces six cents pages reflètent une lutte acharnée, traversant les régions et les localités aux noms imprononçables pour moi. […] Maintenant que je me suis attelée à la tâche d’entrer dans les pages de ce livre, je me sens difficilement capable de pouvoir refléter le sentiment qui m’envahit et l’admiration pour cet écrivain capable de transmettre de manière magistrale l’état d’âme de ces milliers d’hommes dont il était devenu responsable. […] Le Donetz, le Dnieper, le Caucase, l’Ukraine n’ont plus de secrets pour moi. Cette envie qui m’a prise d’écrire pour partager quelque chose de mes souvenirs m’a amenée à plonger dans la lecture de sa fameuse “Campagne de Russie”. Elle m’a passionnée, émerveillée ; elle m’a fait pleurer… ou sourire car, au milieu de tant de malheurs, ce génie de la plume trouve toujours le mot juste, la pointe sarcastique qui vous éloigne pour une seconde du récit dramatique et si souvent sanglant. […] Chaque description, comme sortie de la palette d’un peintre, parlait avec une sensibilité quasi hors de propos au milieu de cet enfer, de paysages enneigés, de bois dont les branches couvertes de givre brillaient à la lumière du soleil couchant. Des pages d’une beauté absolue : un baume pour le cœur et l’esprit. […] En lisant entre les lignes, je ressens l’angoisse spirituelle qui l’étreignait, lui si croyant, face à tant d’horreur et de morts. Mais “La Campagne de Russie” demeure l’épopée de sa vie qui attire le plus ses adeptes. Alors que pour moi, c’est elle qui a causé le plus de traumatismes dans ma vie. » (pp. 141 et 144-146).

     

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    « Le livre peut-être le plus connu en Espagne parmi ses œuvres spirituelles est “Les âmes qui brûlent”, avec une introduction et la traduction de Don Gregorio Marañón, édité dans les années 50. » (p. 166). Première édition d’Almas Ardiendo (jusqu’à aujourd’hui, il y en eut plus d’une douzaine !) aux éditions La Hoja de Roble (« La Feuille de Chêne », avec une aquarelle de la célèbre peintre naïve espagnole María Antonia Dans, 1922-1988) fondées à Lora del Rio par Léon Degrelle en 1954. Ci-dessous, l’édition soignée proposée par le président de l’Asociación Cultural Amigos de Léon Degrelle, José Luis Jerez Riesco, en 2009. Dans des « Paragraphes préliminaires », il propose une méditation sur Les âmes qui brûlent/Les âmes ardentes, inspirée par les Pères de l’Eglise, les philosophes grecs et romains ainsi que la réflexion spirituelle de José Antonio ; il donne aussi de précieux renseignements sur les premières éditions de cet ouvrage, aussi bien en français qu’en espagnol. Actuellement épuisée, cette édition peut se télécharger (malheureusement sans les Préliminaires de José Luis Jerez Riesco ni le Prologue de Gregorio Marañon).

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    « Je ne veux cependant pas terminer mon histoire sans consacrer quelques pages au Léon Degrelle poète, philosophe et écrivain, car ce sont les aspects de sa vie que j’ai le plus admirés. Doté d’une grande sensibilité, il a abordé magistralement des thèmes aussi délicats que l’amour, la beauté, la célébration de sa terre natale qui a abouti à “La Chanson ardennaise”. Il n’a jamais perdu la foi en Dieu. Elle le poussa à écrire “Je te bénis ô belle mort”, des poèmes inspirés par l’œuvre de Sainte Thérèse d’Avila. Je les ai gardés longtemps sur ma table de nuit. […] Je conserve dans ma bibliothèque un espace spécial pour diverses brochures, soigneusement éditées, de vers et de réflexions qui montrent un homme profondément spirituel. L’une d’elles est intitulée “Aux mauvais jours” et fut écrite à l’hôpital de Saint-Sébastien en 1945… Une vraie relique. Chaque fois que je la lis, une immense tristesse m’envahit. Dans son long exil, ce qui l’a sauvé, ce fut l’intense vie intellectuelle qui ne l’abandonna jamais. […] Sa plume fut ce qui le sauva mentalement durant son long enfermement dans un sous-sol obscur et, plus tard, lorsqu’il commença à aller mieux, chez notre chère Clarita. C’est chez elle qu’il trouva la paix nécessaire pour continuer à écrire, entre autres, sa “Campagne de Russie”. Il ne répondit jamais à mes questions : que faisais-tu ? de quoi vivais-tu ? Tout ce que je sais, c’est qu’il n’arrêta jamais d’écrire, de la poésie, de l’histoire, tous ces livres magnifiques qui remplirent sa vie en exil. » (p. 166).

    Remarquons au passage que jusqu’à la dernière page de ses mémoires, Anne Degrelle-Lemay aura été incapable de trousser le moindre compliment (ici, sur le précieux don poétique de son père) sans l’assortir de remarques fielleuses sur l’origine de son argent !...

    Mais ces considérations paraîtront bien anodines face aux remises en question d’événements historiques rapportés dans les livres autobiographiques du Commandeur de la Légion Wallonie !

    Rappelons-nous qu’Anne n’a pas hésité pas à traiter son père de « raconteur de carabistouilles » (traduction élégante de « narrador embaucador », termes désignant un narrateur filou, trompeur, escroc, p. 93 ; ce blog au 23 octobre 2022). Elle va maintenant lui attribuer une nouvelle calembredaine… Ou, plutôt, elle va avaliser la thèse des hyènes de l’histoire sur la relation unique développée par Adolf Hitler envers Léon Degrelle. Et ce, à propos de la fameuse phrase « Si j’avais un fils, je voudrais qu’il fût comme vous. » (ce blog aux 12 mai 2016, 21 juin et 20 juillet 2018).

    « Il nous a souvent raconté que Hitler lui avait dit “Si j’avais un fils, j’aimerais qu’il soit comme vous”. Moi, je le regardais et lui, il me souriait. Il connaissait mon scepticisme. J’ai toujours été difficile à convaincre. Mais peut-être que c’était vrai… » (p. 154).

     

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    Pour Anne Degrelle-Lemay, l’insigne proximité manifestée par Adolf Hitler envers son père, Léon Degrelle, ne relèverait que d’une fiction romanesque que sa sagacité « cartésienne » serait parvenue à détecter !...

     

    Le regard d’Anne et le sourire de son père tels qu’ici rapportés ne sont pas un regard de confiance et un sourire de bienveillance. Non, le scepticisme qu’aurait ainsi, comme toujours, brandi Anne face aux affirmations de son père rend au contraire son regard dubitatif, sinon incrédule, tandis que le sourire avec lequel aurait répondu son père manifesterait une connivence avec sa fille, tellement « cartésienne » qu’il en reconnaîtrait ainsi sa lucide perspicacité ! Certes, elle ajoute « peut-être que c’était vrai », mais dans ce contexte, comme elle l’a dit ailleurs, cela ne se pourrait que si l’on acceptait de « prendre des vessies pour des lanternes » (p. 93 ; en espagnol : « comulgar con ruedas de molino », communier avec des meules de moulin [à la place d’hosties] !).

    Mais qu’en est-il en réalité ?

    Le récit de la célèbre phrase que le Führer adressa au fils qu’il se choisit est très précisément extrait –nous dit Anne Degrelle-Lemay– de La Campagne de Russie de Léon Degrelle (et présenté d’emblée comme un récit « romanesque » ; nous citons le texte tel que donné par Anne et expliquerons ensuite nos soulignages) :

    « Dans son livre “La Campagne de Russie” [Anne donne le titre en français], il raconte, comme dans un roman, l’aventure de sa rencontre avec Hitler : “17 février. Nous nous étions retrouvés, vainqueurs, de l’autre côté de la rivière Lisyanka. Nous étions sauvés. Nous avions gagné. Le lendemain, notre immense colonne était en marche depuis quelques heures, protégée par les blindés du général Hube. Un petit avion décrivait des cercles au-dessus de nous et finit par atterrir près de nous. C’était un appareil de reconnaissance envoyé par Hitler. Il était à ma recherche. Aussitôt, mes soldats me hissèrent dans l’avionnette. Je traversai, en quatre heures de vol, le sud puis tout l’ouest de la Russie. A la nuit tombée, j’atterrissais à l’aéroport du G.Q.G. Mais dans quel état ! L’uniforme en lambeaux, déchiqueté par tant de corps à corps. Himmler me donna une chemise propre et fit en sorte qu’on arrange ce qu’il restait de mon uniforme. En échange, je laissai dans sa belle salle de bain d’énormes poux furieusement anthropophages. Puis il m’emmena dans sa voiture verte, à une heure du matin jusqu’au lieu de rendez-vous avec le Führer. Je vois encore Hitler s’avancer vers moi, me serrer contre lui et… me remettre le Collier de la Ritterkreuz qui était alors –il ne faut pas l’oublier– la décoration la plus élevée de l’Armée allemande. Il me prit les mains entre les siennes et me dit simplement : “Je me suis fait tant de soucis pour vous !” Je me retrouvais là, près de Hitler, dans sa cabane rustique, devant une cheminée où quelques bûches crépitaient. En quittant son bureau, nous nous réunîmes avec quelques maréchaux dans un salon voisin pour fêter avec une bouteille de champagne –lui qui n’aimait pas les boissons alcoolisées– la victoire de Tcherkassy.”

    Il nous a souvent raconté que Hitler lui avait dit “Si j’avais un fils, j’aimerais qu’il soit comme vous”. Moi, je le regardais et lui, il me souriait. Il connaissait mon scepticisme. J’ai toujours été difficile à convaincre. Mais peut-être que c’était vrai… » (pp. 153-154).

    Campaña de Rusia.JPGLe problème est que le texte fourni par Anne Degrelle-Lemay n’est en rien extrait de La Campagne de Russie, ni de la version espagnole La Campaña de Rusia qui en est la traduction fidèle. D’où vient-il ? Et pourquoi remplace-t-il la version donnée dans l’œuvre originale, « cette grande épopée écrite en un français magnifique » quasiment digne de Victor Hugo (voir ci-avant) ? Voilà qui jette quand même un sérieux doute sur la sincérité de l’appréciation du talent littéraire de son père exprimée par Anne…

    Le texte choisi n’est en effet aucunement littérairement travaillé par son auteur : il s’agit de la retranscription des interviews données par Léon Degrelle à Jean-Michel Charlier, que celui-ci a publiées en 1985 dans Léon Degrelle : persiste et signe (éditions Jean Picollec ; nous citons le texte français d’après ce livre). Le texte cité par Anne se trouve aux pages 331-332 (pp. 313-314 de l’édition espagnole Léon Degrelle firma y rubrica, Ediciones Dyrsa, 1986).

    Mieux, –ou plutôt pire !–, Anne Degrelle-Lemay s’est permise de corriger des expressions et de réécrire des tournures ou des passages entiers : c’est ce que nous avons souligné dans notre citation de son livre, comme si c’était la version corrigée par ses soins qui, en réalité, méritait les éloges !

    Firma y rubrica.jpeg
    C’est ainsi, par exemple, qu’elle corrige en « petit avion », « avion-cigogne », traduction du surnom donné à cet avion de reconnaissance construit pas l’ingénieur Gerhard Fieseler et dont le train d’atterrissage surélevé lui valut d’être appelé Storch (cigogne). Elle change aussi « chars » en « blindés », « champ d’aviation » en « aéroport » ou « quelques centaines de gros poux russes » en « énormes poux »… Elle ajoute des phrases inutiles (« Nous avions gagné ») et se permet aussi de réécrire tout le passage relatif à la réception au champagne que Léon Degrelle avait écrit de la sorte ; « Sortant de son bureau, je m’étais à peine attablé dans un salon voisin avec ses maréchaux qu’il [Adolf Hitler] avait surgi une bouteille de champagne au bout de chaque bras, nous les apportant pour festoyer, lui qui détestait les boissons alcoolisées ! » (La Campagne de Russie, p. 336).

    Malheureusement, la seule chose qu’elle ne change pas, c’est l’erreur de transcription qui se trouve tout au début de la citation : « Nous nous étions retrouvés, vainqueurs, de l’autre côté de la rivière Lisyanka. »

    Lisyanka n’est pas une rivière, mais une ville (qui donne d’ailleurs son titre à un chapitre de La Campagne de Russie : pp. 314-322 ; pp. 149-153 de l’édition espagnole). C’est Jean-Michel Charlier qui commet l’erreur en retranscrivant les paroles de Léon Degrelle qui avait sans doute parlé de « la rivière de Lisyanka ». Dans La Campagne de Russie, il explique d’ailleurs que le moment-clé de la percée de Tcherkassy fut le passage de la rivière traversant cette ville : « Nous nous dépêtrâmes dans la neige épaisse et descendîmes le long de la route. Nous finîmes par atteindre, au cœur de Lysjanka, la rivière, très large, gonflée, ourlée de crêtes de glace. » (p. 322). Cette rivière, c’est le Gniloï-Tikitch.

    Mais là, bien sûr, n’est pas le plus important. La scène que rapporte Anne représente la rencontre qu’Adolf Hitler a voulue en faisant chercher Léon Degrelle par son avion personnel sur le front le 20 février 1944. Or ce n’est pas à cette occasion que le Führer a prononcé la fameuse phrase où il se reconnaissait un fils spirituel en Léon Degrelle. C’est six mois plus tard, le 27 août 1944, comme il le souligne justement dans ses entretiens avec Jean-Michel Charlier, source privilégiée d’Anne, mais qu’elle ignore ici : « Hitler, en m’étreignant la main dans ses deux mains, pensait-il qu’au-delà de ses forces qui s’épuisaient, à force de travail, j’étais là, jeune lion ? Six mois plus tard, il me dirait la phrase célèbre : Si j’avais un fils, je voudrais qu’il soit comme vous ! Dès février 1944, il avait décidé que je porterais l’étendard de l’Europe nouvelle en Occident. Il me faisait recevoir officiellement à Paris. » (Persiste et signe, p. 337 ; p. 319 de l’édition espagnole).

    Et cette nouvelle rencontre –à nouveau voulue par Adolf Hitler en faisant encore chercher Léon Degrelle par son avion personnel sur le front– est également parfaitement documentée dans La Campagne de Russie (pp. 377-381 ; pp. 180-183 de l’édition espagnole) : « Hitler avait repris une vigueur nouvelle. […] Il me décora. Puis il me guida vers une petite table ronde. […] Son œil brillait de bonne humeur. Il se lança avec passion dans un débat sur l’avenir du socialisme. Son visage, admirablement soigné, frémissait. Ses mains fines et parfaites avaient des gestes élémentaires mais ardents, compagnes vivantes de l’orateur. […] Au moment du départ, comme s’il eût voulu graver à jamais dans mon cœur un souvenir plus personnel, Hitler revint me prendre la main dans ses deux mains : “Si j’avais un fils, me dit-il lentement, affectueusement, je voudrais qu’il fût comme vous…” »

    Cette reconnaissance d’un étranger à l’insigne proximité spirituelle s’exprima à peine un mois après la tentative d’assassinat perpétrée, le 20 juillet 1944, par des officiers allemands félons…

    Alors, d’où vient la mise en doute par Anne de la phrase d’Adolf Hitler ? Et, pour mieux l’étayer, pourquoi avoir placé tout le récit de la rencontre de son père avec le Führer (sans être capable de choisir la bonne date !) dans la fiction d’un roman qu’elle se permet de réécrire ?

     

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    « Le lieutenant Jean Vermeire donne le ton. Lui, porte une veste de général privée d’insignes et une culotte de cheval mauve que, de Frédéric II à Keitel, nul ne découvrit jamais dans l’armée allemande. » (Saint-Loup, Les SS de la Toison d’Or, Presses de la Cité, p. 81).

    « Un petit détail amusant, c’est que lors d’un de nos premiers rassemblements au camp de Regenwurmlager, le major Bode avait dit, à bien haute voix, en voyant Vermeire pour la première fois : Was ist den das für ein Operetten Offizier ! Et c’est certes la raison pour laquelle Vermeire ne manquait plus jamais la moindre occasion pour critiquer le major Bode. » (Fernand Kaisergruber, commentaire dactylographié sur le livre de Jean Mabire, Légion Wallonie, Au front de l’est, 1941-1944, Presses de la Cité).

     

    Outre que nous avons vu l’irrésistible propension d’Anne Degrelle-Lemay à semer partout les graines morbides de sa méfiance et de ses soupçons, une origine de la remise en cause particulière de la phrase historique du Führer pourrait bien être le SS-Hauptsturmführer Jean Vermeire. Son incommensurable orgueil fut en effet cruellement blessé, non seulement par le refus constant de Léon Degrelle de le reconnaître officiellement comme son « bras droit » (« J’en ai déjà un, ça me suffit ! » plaisantait-il, mi-moqueur, mi-agacé), mais aussi par celui de son épouse Jeanne Degrelle-Brevet de lui confier les drapeaux de la Légion, après le décès du Commandeur (ce blog au 17 janvier 2016).

    C’est en effet à partir de la disparition de son Chef que Jean Vermeire entreprit d’écorner sa « légende », notamment en remettant en question la réalité de la fameuse phrase (ce blog au 21 juin 2018).

    En 2008, en participant au documentaire de Philippe Dutilleul, Léon Degrelle ou la Führer de vivre, il échafauda l’impossibilité mentale pour Adolf Hitler d’avoir même imaginé prononcer pareille phrase à l’adresse d’un étranger. Comme si cet officier par usurpation (nous nous expliquerons plus tard sur ce terme), qui n’a jamais pu même voir le Führer autrement qu’en image, avait quelque compétence historique ou psychologique l’autorisant à se mettre à sa place…

    « Il voulait avoir un fils ? Le fils d’un Belge ? C’est pas des phrases à répéter !... Ça ne tient pas debout ! Ça m’a toujours heurté… Et on reprend cette phrase… on reprend cette phrase… tout le temps… tout le temps…

    Hitler s’est avancé vers Degrelle et il lui a dit textuellement : “Ich habe mich grosse Sorge gemacht”, “Je me suis fait des grands soucis”. [Il exhibe un papier] Voilà ! Et ça, moi, j’ai reçu ce texte, après, par Gille. Après, parler du fils d’Hitler… C’était un affront à tous les jeunes de l’Allemagne ! Il y avait d’autres héros tout de même !... Donc il n’a pas dit ça ! Ce n’est pas possible ! C’est… c’est… c’est égoïstement inventer l’histoire qui obligeait toute l’Allemagne… Et nous alors ? Qu’est-ce qu’on devient là-dedans ???... Mais je lui ai demandé plusieurs fois : je dis, mais… “Ohhhhh…, il m’a dit, ben… oh là là… j’ai été reçu comme un fils.” Voilà, je dis, la légende ! »

     

    Vermeire papier Gilles.JPGDans le film de Philippe Dutilleul, comme preuve que jamais Adolf Hitler n’aurait pu dire à Léon Degrelle que s’il avait un fils, il aimerait qu’il soit comme lui, Jean Vermeire présente sa source en agitant une grande feuille blanche devant la caméra (capture d’écran du film-documentaire Léon Degrelle ou la Führer de vivre donnant « la parole aux derniers témoins directs et proches de Léon Degrelle »).

    Mais la caméra prend bien soin de ne pas filmer son contenu en gros plan. Il s’agirait pourtant d’un document intéressant, prétendument écrit par le Generalleutnant Herbert Otto Gille, commandeur de la 5. SS-Panzerdivision Wiking, affirmant qu’à la réception à laquelle il fut convié avec Léon Degrelle à la Wolfschanze du Führer, ce dernier n’aurait fait qu’exprimer son inquiétude sur le sort des Wallons. Nous le croyons bien volontiers, car le général Gille fut convié au Quartier Général de Hitler avec les principaux Commandeurs ayant assuré le succès de la percée de Tcherkassy. Ce qui veut dire qu’il parle de la rencontre du 20 février 1944 et non de celle du 27 août, qu’il ne fait donc que confirmer ce que Léon Degrelle a toujours dit (notamment dans La Campagne de Russie, p. 328) et qu’il nous aurait vivement intéressé de connaître l'intégralité de ce compte rendu. Pour sa part, Léon Degrelle a écrit : « le Führer s’était avancé vers moi, m’avait pris la main droite dans ses deux mains et l’étreignait avec affection. […] je ne sentais que ses deux mains qui pressaient la mienne, je n’entendais que sa voix, un peu rauque, qui m’accueillait, me répétait : “Vous m’avez donné tant d’inquiétude !..” ». Le scoop de Vermeire n’est donc qu’un mensonge (mais le personnage en est coutumier !). On se demande d’ailleurs s’il a effectivement rencontré le général Gille pour lui commander un procès-verbal des propos d’Adolf Hitler à Léon Degrelle ! Surtout que, pour des raisons de simple chronologie, il ne pouvait de toute évidence concerner la phrase qui « heurte » tant Vermeire et lui servir à convaincre Léon Degrelle d’affabulation… On regrettera donc qu’il n’ait pas harcelé plutôt le général Felix Steiner qui était, lui, bien présent le 27 août (c’est lui qui est sur la photo que nous publions plus avant entre Adolf Hitler et Léon Degrelle) !

    Ci-dessous, une photo officielle des commandeurs qui furent reçus par le Führer, le 20 février 1944 : de gauche à droite, Herbert Otto Gille, Theo-Helmut Lieb et Léon Degrelle, reçus à Berlin par le chef de la presse du Reich, le Dr Otto Dietrich.

     

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    « Ça ne tient pas debout » ? Et les préoccupations constantes d’Adolf Hitler vis-à-vis de Léon Degrelle depuis leur première rencontre du 26 septembre 1936 jusques et y compris les derniers moments dans le Führerbunker (tous les détails sur ce blog au 21 juin 2018) tiennent-elles debout ?

    « Il y avait d’autres héros tout de même » ? D’innombrables, en effet ! Mais y en eut-il un seul autre que Léon Degrelle –qu’il soit Allemand ou Volontaire étranger – que le Führer fît rechercher sur le front par son avion personnel pour le recevoir personnellement, –et ce, à deux reprises !–, lui remettre les plus hautes décorations militaires et s’entretenir particulièrement avec lui ? Et où serait l’affront aux jeunes de l’Allemagne (surtout de la Waffen SS, composée par ailleurs à plus de 70% de camarades non-Allemands) quand l’élite du commandement militaire allemand de la Wehrmacht avait cherché à assassiner son chef suprême en pleine guerre ?...

    Nous ne commenterons pas davantage cette indécente prétention de Vermeire de faire la leçon (post mortem !) à son Chef, d’oser l’accuser d’égoïsme, de se mettre outrageusement dans la peau d’Adolf Hitler et des jeunes soldats allemands et de se plaindre péniblement qu’on ne fasse pas davantage cas de lui et, accessoirement, des autres Bourguignons : nous avons eu l’occasion de dire ce que nous en pensions sur ce blog le 21 juin 2018. Mais nous laisserons à un autre Volontaire wallon, du Second contingent du 10 mars 1942, Raymond Van Leeuw, le soin de dire ce qu’il faut définitivement penser de celui qui bâtit toute se carrière militaire sur le mensonge de son grade !

    Raymond Van Leeuw fut, lui, le véritable homme de confiance de Léon Degrelle dont il organisa le secrétariat lorsqu’il le rejoignit en Espagne : nous citerons des extraits de lettres qu’il envoya à Anne Degrelle ainsi qu’à son mari Servando Balaguer : il nous faudra en effet à nouveau parler du rôle néfaste de Vermeire à l’occasion de la disparition du Commandeur de la Légion Wallonie et dont sa fille ne souffle mot (voir la dernière partie de notre présentation de son livre L’homme qui changea mon destin).

    Le travail de sape concernant la relation entre Adolf Hitler et Léon Degrelle mené avec opiniâtreté par Jean Vermeire après 1994 est intéressant à suivre car il permet d’établir un parallélisme assez précis avec ce qu’on peut lire chez Anne Degrelle-Lemay.

    Pieterjan Verstraete.jpegC’est ainsi qu’il amena l’historien flamand Pieter Jan Verstraete à écrire dans sa biographie de Léon Degrelle : « Que Hitler, à l’occasion de cette troisième rencontre [le 27 août 1944] avec le vaniteux Degrelle, ait dit : “Si j’avais un fils, je voudrais qu’il soit comme vous”, cela s’est avéré, des années plus tard, n’être qu’une invention. Selon son ami intime Vermeire, le Führer aurait simplement dit qu’il s’était fait de “grandes inquiétudes” sur le sort de Degrelle et des siens sur le front. » (Le beau Léon. Léon Degrelle, Aspekt, 2010, p. 121).

    Remarquons que pour donner du poids à son scoop, Vermeire s’est présenté comme un « intime » de Léon Degrelle, et même comme son « ami » (mon Dieu, est-il encore besoin d'ennemis avec de pareils amis ?) ! C’est également en termes semblables qu’Anne nous le présente : « Jean Vermeire qui était un de ses grands confidents » (p. 140).

    Notons aussi en quoi consiste la correction de l’histoire que Vermeire offre à Verstraete : ce n’est pas « Si j’avais un fils… » que le Führer aurait dit à Léon Degrelle ; il aurait seulement fait part de ses « grandes inquiétudes ». Du coup, lorsque l’historien flamand, pour raconter la rencontre précédente, celle du 20 février 1944, s’en remet à ce que le Commandeur de la Wallonie a écrit dans La Campagne de Russie, il publie le texte en prenant soin –tout comme Anne– de supprimer le passage où Adolf Hitler fait part de son inquiétude à Léon Degrelle : pour justifier l’intervention de Vermeire, ce détail doit en effet disparaître puisque le créateur de fake news le situe… six mois plus tard !!!

    Anne Degrelle-Lemay pense sans doute faire la même chose en citant le récit de la réunion du 20 février 1944 qu’elle place, sans le dire, au 27 août 1944 afin d’établir que la seule chose exprimée par Adolf Hitler ce jour-là fut, comme le prétend Vermeire, son inquiétude et non pas sa confidence toute personnelle.

    « Mais peut-être que c’était vrai… » Le coup de pied de l’âne, qui ne veut pas dire son nom !...

    Jean Vermeire ne publia jamais rien, mais, dès qu’il se rendit compte, après la disparition de Léon Degrelle, qu’il ne réaliserait jamais son objectif de s’emparer des drapeaux de compagnie dessinés par John Hagemans pour la Légion (ce blog au 17 janvier 2016), il s’efforça d’influencer négativement ceux qui pensaient pouvoir recourir à ses « souvenirs » et à sa compétence comme à une source fiable de première main.

    En ce qui concerne Anne Degrelle-Lemay, cela alla même plus loin puisqu’elle s’en remit à lui pour la dispersion des cendres, s’en servit pour contester les dernières volontés testamentaires de son père et l’appuya dans l’affaire des drapeaux : nous aurons l’occasion d’y revenir dans notre dernier examen des mémoires effilochés d’Anne Degrelle-Lemay.

     

    Vermeire urne Führer de vivre.JPG

    L’ancien SS-Hauptsturmführer Jean Vermeire n’hésita pas à exhiber l’urne funéraire vide de Léon Degrelle devant la caméra de Philippe Dutilleul pour son documentaire Léon Degrelle ou la Führer de vivre en affirmant mensongèrement avoir respecté les dernières volontés du défunt (ce blog aux 17 janvier 2016 et 31 mars 2019). Il refusa toujours de rendre cette relique à l’épouse de son Chef, Jeanne Degrelle-Brevet.

  • De Gaulle a lu Hitler qui a lu De Gaulle

    Pas sûr ! Méfions-nous des récits apologétiques...

     

    A la suite de notre article qui moquait le SoirMag présentant de manière rigolote la réédition de Mein Kampf remis au goût du jour (ce blog au 22 juin 2021), une lectrice nous a exprimé son étonnement d’apprendre que l’œuvre fondatrice du national-socialisme soit diffusée en français, sans discontinuer depuis l’accession au pouvoir du chancelier Adolf Hitler : « Comment se fait-il qu’un éditeur français nazi ait pu et puisse encore diffuser en toute impunité l’œuvre maudite par excellence alors qu’il est impossible de trouver un seul livre de Léon Degrelle dans une librairie dite normale ? »

    Mein Kampf Sorlot.jpgRappelons, tout d’abord, que si le politiquement correct aggravé par la « Cancel Culture » empêche de se procurer normalement les livres de Léon Degrelle (et de bien d’autres !), on peut se procurer ses plus récentes publications aux Editions de l'Homme Libre ou quelques éditions originales sur le site de la Boutique Nationaliste.

     

     

    Lire Mein Kampf en français

    De plus, les Nouvelles Editions Latines ne représentent en aucun cas une officine nazie ! L’édition française de Mein Kampf constituait même une action patriotique censée permettre aux Français de connaître au plus intime la pensée du Führer, pensée que celui-ci n’aurait pas voulu permettre aux Français de connaître…

    Mais laissons le journaliste-historien Eric Branca –qui publia naguère Les Entretiens oubliés d’Hitler, 1923-1940 (ce blog au 28 février 2019)–, nous le présenter dans son nouvel opus, De Gaulle et les grands (février 2020) :

    « C’est […] un éditeur proche de l’Action française, Fernand Sorlot, propriétaire des Nouvelles Editions latines, qui décida de son propre chef de passer outre au veto de Hitler et de publier une traduction intégrale du texte de Mein Kampf. L’initiative fut soutenue par la LICA (la Ligue internationale contre l’antisémitisme, ancêtre de la LICRA), pourtant bien opposée aux idées de Maurras mais qui […] versa 50.000 francs à Sorlot pour aider à la diffusion de l’ouvrage. Dès la première page y figurait cette injonction du maréchal Lyautey : “Tout Français doit lire ce livre”. Exactement ce que Hitler ne voulait pas… De fait, à peine l’ouvrage sorti des presses, l’éditeur allemand de Hitler, Max Aman, attaqua Sorlot devant le tribunal de la Seine en faisant valoir qu’il ne lui avait jamais cédé le moindre droit d’exploitation. Ce qui provoqua, le 18 juin 1934, la condamnation de Sorlot et le retrait du commerce de tous les exemplaires du Mein Kampf déjà en place. » (p. 81).

    Cahiers Institut allemand Sorlot.jpg
    On peut toutefois ajouter que la germanophobie de Fernand Sorlot s’adoucira quelque peu durant l’Occupation, grâce sans doute à l’entregent francophile de l’ambassadeur du Reich à Paris, Otto Abetz, marié à une Française et créateur des fameux Cahiers franco-allemands – Deutsch-Französische Monatshefte. Il fonda également l’Institut allemand de Paris favorisant une meilleure connaissance du patrimoine littéraire et culturel allemand en France. C’est ainsi que se multiplièrent les traductions d’ouvrages allemands et leur publication, notamment par Fernand Sorlot, qui était également l’éditeur des Cahiers de l’Institut allemand. Ce qui lui valut une sévère condamnation, le 15 mai 1948, à vingt ans d’indignité nationale et une amende de deux millions de francs !...

    Eric Branca aurait quand même pu ajouter que si Adolf Hitler ne voulait pas diffuser son livre en France tel qu’il l’avait écrit en 1924, dans sa prison de Landsberg, c’est qu’il estimait que ses considérations belliqueuses concernant la France avaient perdu toute pertinence, ainsi qu’il l’expliqua dans une interview à un journaliste français que le chroniqueur avait pourtant reprise dans son récent ouvrage que nous venons d’évoquer, Entretiens oubliés (au surtitre éloquent, signé Adolf Hitler : « On m’insulte en répétant que je veux faire la guerre ») :

    « J’étais en prison quand j’ai écrit ce livre. Les troupes françaises occupaient la Ruhr. C’était le moment de la plus grande tension entre nos deux pays. Oui, nous étions ennemis ! […] Mais aujourd’hui, il n’y a plus de raison de conflit. Vous voulez que je fasse des corrections dans mon livre, comme un écrivain qui prépare une nouvelle édition de ses œuvres ? Je ne suis pas un écrivain, je suis un homme politique. Ma rectification ? Je l’apporte tous les jours dans ma politique extérieure toute tendue vers l’amitié avec la France ! Si je réussis le rapprochement franco-allemand comme je le veux, ça, ce sera une rectification digne de moi ! Ma rectification, je l’écrirai dans le grand livre de l’Histoire ! » (pp. 201-202, interview d’Adolf Hitler accordée à Bertrand de Jouvenel, publiée dans le quotidien Paris-Midi, le 28 février 1936).

     

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    Albert Speer, ancien ministre de l’Armement (à ce titre, responsable du formidable effort de guerre de l’Allemagne nazie dans les derniers mois du conflit, mais qui sauva sa tête en crachant allègrement dans la soupe devant le Tribunal de Nuremberg), le confirme dans ses mémoires (même si c’est d’une manière suspecte, lui permettant d’affirmer n’avoir jamais pu lire le livre maudit) : « La politique, pour Hitler, était une question d’opportunité. Même sa profession de foi, Mein Kampf, n’échappait pas à ce critère. Il prétendait, en effet, que bien des parties de son livre n’étaient plus valables, qu’il n’aurait jamais dû fixer si tôt ses pensées par écrit, remarque qui me fit abandonner mes tentatives, vaines jusqu’alors, de lire ce livre. » (Au cœur du Troisième Reich, p. 174).

    Voilà pour l’édition « princeps » de Mein Kampf en français (encore qu’il soit parfaitement possible de se procurer ce texte sans débourser les 100 euros de la « mise à jour » au bénéfice de la Fondation Auschwitz, ou les 36 euros du « Sorlot 1934 », en le téléchargeant, gratuitement et en toute légalité, sur le site québécois de textes appartenant au domaine public La Bibliothèque électronique du Québec, dans la Collection Polémique et Propagande).

     

     

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  • À propos du sens du sacré chez Hitler et Degrelle : une exceptionnelle proximité spirituelle.

    Comment Adolf Hitler et Léon Degrelle

    pouvaient-ils se comprendre ?

     

    À l’occasion de la parution de la 36e Correspondance privée du Cercle des Amis de Léon Degrelle, nous avons eu l’occasion d’aborder le long article documenté de Jeff Davis, un des rédacteurs critiques du Cercle, mettant les choses au point « A propos de Fascismes d’Europe de Thomas Ferrier ».

    L’occasion donc de feuilleter cet opuscule pour voir ce qu’on y écrit sur Léon Degrelle.

    Et nous serons plutôt déçus car, dépassé par son projet de définir « origines, idéologie, histoire » des multiples manifestations du fascisme en Europe, Thomas Ferrier ne peut, dans les 120 pages au format A5 qui lui sont imparties, que transformer sa prétendue encyclopédie en bottin pas mondain de tous les noms qu’il a pu glaner dans ses traques livresques.

    C’est ainsi que nous apprendrons que « En Belgique, Léon Degrelle (mort en 1994) représente le fascisme appelé Rexisme. Collaborateur dès 1940, il s’engagera dans la Waffen-SS et se réfugiera après 1945 en Espagne. » (p. 53)

    Ces approximations schématiques que n’oseraient même pas les manipulateurs du CEGESOMA se poursuivent par cette révélation retentissante : « D’autres comités [que le « Comité de Libération française » créé le 6 janvier 1945 par Jacques Doriot à Sigmaringen « avec l’assentiment d’Hitler et le soutien d’Himmler »] verront parallèlement le jour avec […] Degrelle pour la Belgique […] » ! (p. 85) 

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    Léon Degrelle remet au porte-drapeau Robert Fauconnier le premier étendard de la Légion Wallonie (noir frangé d’or et frappé de la Croix de Bourgogne rouge), à l’occasion du départ du premier contingent de Volontaires, le 8 août 1941, dans le grand hall du Palais des Beaux-Arts de Bruxelles (voir ce blog aux 31 juillet 2017 et 31 août 2019): « Dans quelques instants, le Chef de Rex sera devenu, à l'instar du plus modeste d'entre vous, un simple soldat de la 1ère compagnie de votre bataillon. Avant de faire ce dernier geste, il me reste à vous confier notre drapeau. [...] C'est parce que les Rexistes de langue française constituent quatre-vingt-six pour cent de l'effectif de la Légion Wallonie que l'on nous a fait l'honneur insigne de choisir, pour nous guider au combat, l'emblème à la Croix de Bourgogne, symbole de grandeur, ressuscité par Rex. [...] Que ce drapeau ranime sans cesse votre ferveur révolutionnaire et votre amour du pays natal ! » (Le Pays réel, 9 août 1941).

     On se demande bien quel « comité » a pu créer, à la toute fin de la guerre ou même au cours de celle-ci, le Standartenführer Léon Degrelle, commandeur de la Division SS Wallonie, qu’Adolf Hitler venait de reconnaître, en novembre 1944, Volksführer des Wallons (voir ce blog au 28 novembre 2017) !... Notons néanmoins, pour la petite histoire, que, le 13 novembre 1944, Léon Degrelle se rendit justement à Sigmaringen pour y prononcer une conférence sur le redressement de la France dans l’Europe nouvelle. Il en profita pour inviter les responsables du gouvernement français à réunir sous son autorité les volontaires de la Charlemagne et ses Bourguignons afin de former le corps d’armée SS Occident : serait-ce là le « comité » évoqué par Ferrier ?

    Trêve de plaisanterie : dès l’annonce de l’offensive des Ardennes (19 décembre 1944), Léon Degrelle est informé qu’il est chargé, en tant que Volksfûhrer d’organiser le maintien de l’ordre dans les territoires belges libérés des Anglo-Américains. Il restera dans les Ardennes belges jusqu’au 10 janvier 1945 et en profitera pour enlever aux dignitaires de Rex exilés en Allemagne toute illusion d’exercer encore dans le futur des responsabilités politiques, les réservant à ses Légionnaires. Rentré en Allemagne, le Commandeur Léon Degrelle rejoindra la Division SS Wallonie pour participer à ses derniers combats en Poméranie (fin janvier-début mai 1945).


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  • Degrelle – Hergé, même combat ! (3)

    Les « mensonges » de Degrelle

     

    La démonstration de Tintin mon copain établissant la filiation évidente entre Léon Degrelle et le héros des jeunes de 7 à 77 ans est tellement flagrante et indiscutable que les « exégètes » en ont été réduits à couper les cheveux en quatre pour discréditer l’ouvrage, s’appuyant sur des détails intentionnellement mal interprétés et présentés comme des failles établissant la duperie, mais évitant l’essentiel qui est l’identité de pensée et d’idéal des deux amis. Passons-les en revue : ils ne sont pas nombreux.

     

    1929 : la date polémique

    Le voyage de Degrelle au Mexique (fin 1929-début 1930) n’a pu influencer la création de Tintin, qui date de janvier 1929.

    Donnons donc une petite leçon de chronologie. C’est au tout début de janvier 1929 que Hergé (collaborant au Vingtième Siècle depuis octobre 1927) commença à imaginer le récit Au pays des Soviets, sur base du Moscou sans voiles publié en 1928 par l’ancien consul de Belgique en Russie, Joseph Douillet. Le livre venait de lui être confié par l’abbé Norbert Wallez dans ce but et, d’après Hergé, le canevas fut créé en moins d’une journée (Huibrecht Van Opstal, Tracé Hergé, p. 224 sv.). Léon Degrelle est, quant à lui, engagé en octobre 1928 et ses tout premiers articles concernant la persécution des catholiques mexicains sont déjà publiés dans le Vingtième Siècle les 26, 27, 28 octobre et 16 novembre 1928 (voir aussi sur ce sujet précis ce blog au 7 février 2019). C’est dès cette époque qu’il se lie d’amitié avec Hergé: « Georges Remi, le Hergé débutant, devint instantanément mon ami. » (Tintin, mon copain, p. 12).

     

    ffffffffffffffff.JPGC’est dès le premier numéro de L’Avant-Garde (10 novembre 1927) dirigé par son ami Léon Degrelle, étudiant à l’Université Catholique de Louvain, que Hergé tint à prêter son concours : il donna son dessin La marche triomphale (publié le 30 mars 1924 dans Le Blé qui lève et signé « Remi ») pour illustrer le cortège des étudiants se rendant au meeting de l’Action Catholique de la Jeunesse Belge à Louvain.

     

     

     

    Si donc Hergé a pu prendre Léon comme modèle physique et moral de son héros, ce n’est évidemment pas à cause du voyage au Mexique, mais grâce à une sympathie spontanée, née d’une séduction spirituelle et morale réciproque, renforcée encore par la hardiesse et la générosité des articles sur le Mexique.

     

    Mais il y a plus ! Hergé lui-même donne explicitement raison à Degrelle dans une interview accordée à La Libre Belgique du 30 décembre 1975, citée dans Tintin, mon copain (p. 17): « J’ai découvert la bande dessinée grâce à... Léon Degrelle ! Celui-ci, en effet, était parti comme journaliste au Mexique et il envoyait au Vingtième Siècle, non seulement des chroniques personnelles, mais aussi des journaux locaux (pour situer l’atmosphère) dans lesquels paraissaient des bandes dessinées américaines. J’ai découvert ainsi mes premiers comics. »

     

    Nous laisserons le captieux biographe Benoît Peeters prétendre réduire cette affirmation capitale du créateur de Tintin à une insignifiante « légende alimentée par Hergé » (Benoît Peeters, Hergé fils de Tintin, p. 66), sans d’ailleurs essayer d’en expliciter la cause, d’en préciser les raisons ou d’en justifier l’intérêt pour l’auteur. Nous noterons pour notre part que, pour Hergé, l’événement des bandes dessinées envoyées par Degrelle est tellement essentiel que, bouleversant la chronologie, il le situe même avant la publication de ses premiers dessins dans Le Vingtième Siècle !

     

    C’est ainsi qu’il déclare à Numa Sadoul, dans les entretiens qu’il lui accorda en octobre 1971: « je découvrais –par l’intermédiaire de journaux mexicains !– les comics américains: “Bringing Up Father” (“La famille Illico”) par Geo Mac Manus, “Krazy Kat”, “The Katzenjammer Kids”, et bien d’autres... Pour donner une nouvelle vie à son journal, l’abbé Wallez eut alors l’idée de lancer un supplément hebdomadaire illustré pour enfants [...]. Dès le premier numéro, j’ai commencé à illustrer (de façon déplorable !) un récit fantaisiste mais consternant, œuvre d’un rédacteur du journal: Les aventures de Flup, Nénesse, Poussette et Cochonnet. [...] C’est donc pour éviter d’illustrer un texte que je trouvais mortellement ennuyeux que j’ai créé “Tintin”. Et c’est là que, pour la première fois, comme dans les bandes dessinées américaines, le texte et l’image se sont mutuellement complétés pour former un langage nouveau. Le 10 janvier 1929, Tintin et Milou quittaient Bruxelles (sur le papier) à destination de la Russie bolchevique [...]. » (Numa Sadoul, Tintin et moi, pp. 32-33).

     

    Alors ? Hergé est-il un menteur ? Degrelle n’aurait rien à voir avec la conception nouvelle de la bande dessinée qu’il développe ??? Léon est tellement consubstantiel à Tintin que Hergé n’imagine même pas, cinquante ans plus tard, de les dissocier, même au prix d’un anachronisme !

     

    Le modèle de Milou, c’est le chien d’Adolf Hitler !

    L’affirmation, il est vrai, a de quoi estomaquer ! Non seulement Tintin, c’est Degrelle, mais Milou serait le clebs de Hitler ?!!! Ça, c’est trop fort ! Je dirais même plus, c’est plus fort que du Roquefort !

     

    Mais est-ce tellement extravagant ? Que dit précisément Léon Degrelle ?

     

    « Georges et moi avions déniché, absolument par hasard, sur une vieille photo datant des tranchées de la Première Guerre Mondiale, un gentil quadrupède à l’allure pré-milounesque. Hergé, qui cherchait pour ses B.D. un petit chien ou l’autre parmi des millions d’autres chiens blancs et futés, fut frappé par cette image imprévue. Le petit chien blanc de la photo dressait son nez fureteur aux pieds de quelques soldats allemands, plutôt dépenaillés. C’est à cause d’un de ces soldats que ladite photo avait été publiée, dix ans après, par l’hebdomadaire que nous feuilletions. » (Tintin mon copain, p. 16)

     

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    Il existe trois photos du Gefreiter Hitler, pendant la Première Guerre mondiale, avec son fox-terrier qu’il baptisa fatalement «Foxl», échappé des tranchées anglaises en poursuivant un rat. Ces photos abondamment publiées dès l’entrée en politique de celui qui devint Chancelier d’Allemagne –et probablement dès 1928, voir ci-après–, furent retrouvées avec plaisir par le Führer lors de ses deux visites-pèlerinages au Front des Flandres en juin 1940 : elles avaient été découpées et encadrées par le propriétaire de la maison dans le jardin de laquelle elles avaient été prises, en mai 1916… On reconnaît le soldat de première classe Hitler parmi ses compagnons ; son calot affiche la cocarde bavaroise sur le bandeau et celle du Reich sur le dessus; il porte surtout au troisième bouton de sa vareuse feldgrau le ruban de la Croix de Fer de Seconde classe qu’il obtint dès le 2 décembre 1914 (il recevra la Croix de Fer de Première classe le 4 août 1918).

     

    Que pouvons-nous retenir de ce récit ?

      - Hergé cherche l’inspiration pour un petit chien blanc futé

      - Il feuillette un hebdomadaire

      - Nous sommes « dix ans après » la Première Guerre Mondiale

      - La photo avec « le petit chien blanc » est publiée «à cause d’un de ces soldats »  allemands

     

    Si nous sommes « dix ans après » la Première Guerre Mondiale, nous devons nous situer quelque temps avant le mois de novembre 1928, dixième anniversaire du 11 novembre 1918, marquant l’Armistice de la Première Guerre Mondiale. Hergé ne publiera Tintin chez les Soviets où apparaît nommément Milou qu’à partir du 10 janvier 1929. Or que découvrons-nous dans sa BD précédant immédiatement le premier Tintin ? Des essais de petits chiens dans la série L’extraordinaire aventure de Flup, Nénesse, Poussette et Cochonnet, publiée à partir du 1er novembre 1928 dans Le Petit Vingtième. Nous y voyons dès la deuxième page, deux petits chiens anonymes : un chien de rue (tacheté de noir sur les yeux, le dos, la cuisse et le bout des pattes) et un fox-terrier tout blanc. On les retrouve encore alternativement en pages 3, 4, et 5, mais c’est le fox-terrier qui semble l’emporter par son empathie avec son maître Nénesse (courant et pleurant avec lui, s’interrogeant sur son comportement). C’est bien lui qui a l’air le plus futé.

     

    Le 28 décembre 1928, le choix du petit chien futé semble définitivement arrêté : ce sera un fox-terrier blanc, héros principal de « La Noël du petit enfant sage » publié dans Le Sifflet. Ne portant pas encore de nom, il soliloque, réfléchit, s’invente des excuses et commet l’irréparable en mangeant le pain d’épices du Père Noël et en le remplaçant par son « besoin urgent » ! (les illustrations appuyant ce raisonnement sont visibles dans Huibrecht Van Opstal, Tracé Hergé, pp. 220 et 223).

     

    Foxl, l’inséparable « Milou » d’Adolf Hitler

     

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    « C’est en janvier 1915 que je mis la main sur Foxl. Il était en train de poursuivre un rat qui avait sauté dans notre tranchée. Il s’est débattu, essayant de me mordre, mais je n’ai pas lâché prise. Je l’ai ramené avec moi en arrière. Il tentait constamment de s’enfuir. Avec une patience exemplaire (il ne comprenait pas un mot d’allemand), je l’ai peu à peu habitué à moi. Au début, je ne lui donnais que des biscuits et du chocolat (il avait pris ses habitudes chez les Anglais qui étaient mieux nourris que nous). Puis je me mis à le dresser. Il ne me quittait pas d’une semelle. A ce moment-là, mes camarades ne voulaient pas entendre parler de lui. Non seulement j’avais de la sympathie pour cette bête, mais cela m’intéressait d’étudier ses réactions. J’ai fini par tout lui apprendre : sauter des obstacles, grimper à une échelle, en redescendre. L’essentiel est qu’un chien dorme toujours aux côtés de son maître. Quand je devais monter en ligne et que ça tapait dur, je l’attachais dans la tranchée. Mes camarades me disaient qu’il ne s’intéressait à personne durant mon absence. Même de loin, il me reconnaissait. Quel déchaînement d’enthousiasme en mon honneur ! Sa plus grande joie, c’était la chasse aux rats. Nous l’avions appelé Foxl. Il a fait toute la Somme, la bataille d’Arras. Il n’était pas du tout impressionnable. Lorsque je fus blessé, c’est Karl Lanzhammer qui prit soin de lui. Lors de mon retour, il se jeta sur moi avec frénésie. […]

    C’était une brave bête. Quand je mangeais, il était assis près de moi et suivait des yeux mon manège. Si à la cinquième ou sixième bouchée, je ne lui avais rien donné, il se dressait sur son séant et me regardait avec l’air de dire : Et moi, ne suis-je pas là ? C’est fou ce que j’ai aimé cette bête. Personne ne pouvait me toucher sans qu’aussitôt Foxl ne devînt furieux. Il ne suivait que moi. Quand vint la guerre des gaz, je ne pus continuer à l’emmener en première ligne. Ce sont mes camarades qui lui donnaient à manger. Quand je rentrais après deux jours d’absence, il ne voulait plus me quitter. Tout le monde, dans la tranchée, l’aimait. Pendant les marches, il courait autour de nous, observant tout, ne perdant pas un détail. Je partageais tout avec lui. Le soir, il se couchait près de moi. »

    (Adolf Hitler, Libres propos sur la guerre et la paix, pp. 226-227)

     

    Le chien blanc de l’hebdomadaire feuilleté par hasard en 1928 a attiré l’attention de Léon et de Hergé par sa présence amicale (il « dressait son nez fureteur ») à la limite de l’incongruité (« image imprévue ») parmi des soldats allemands qui faisaient pitié (« plutôt dépenaillés »). Il présentait aussi une petite tache sombre sur l’œil et l’oreille (comme dans Flup, Nénesse,…). Mais c’est un chien immaculé (sorte de compromis entre le chien de la photo de Hitler et les essais de Flup, Nénesse,…) qui est alors prêt à entrer dans l’immortalité des aventures de Tintin.

     

    Le déclic provoqué par la photo de Hitler est-il donc tellement invraisemblable ?

     

    Cela ressortirait-il à la fabulation qu’un illustré ait publié des photos d’un certain Adolf Hitler n’arrêtant pas de faire parler de lui : auteur du putsch de Munich le 9 novembre 1923 et arrêté le 11, jour du cinquième anniversaire de l’armistice, il est condamné à cinq ans de détention, est libéré de la prison de Landsberg fin décembre 1924, reconstitue la NSDAP en février 1925, réorganise en 1926 la SS et lui confie le « Drapeau du Sang » du Putsch de Munich, en même temps qu’il rassemble la jeunesse dans la Hitlerjugend, enracine les congrès du parti dans la cité médiévale de Nuremberg en 1927 et envoie douze députés au Reichstag le 6 mai 1928…

     

    C’est ainsi, nous dit Léon Degrelle, qu’un hebdomadaire choisit de publier cette photo de soldats allemands pour le dixième anniversaire de la fin de la Première Guerre Mondiale (11 novembre 1918) parce qu’on y reconnaissait Adolf Hitler (« C’est à cause d’un de ces soldats que ladite photo avait été publiée »).

     

    Et c’est aussi ce que nous confirme le journal de Franz Hailer (1886-1969, pilote de reconnaissance aérienne durant la Première Guerre mondiale) qui put accompagner Adolf Hitler le 25 juin 1940 lorsqu’il retrouva ses cantonnements et les champs de bataille des Flandres de 1915-1916.

     

    « A Fournes-en-Weppe, les voitures firent halte dans la rue Faidherbe, où les hommes sortirent et suivirent le Führer vers le bureau de perception. En 1914-1918, ce vaste bâtiment abritait une infirmerie allemande. Selon Franz Hailer, Hitler ouvrit la porte aussi naturellement qu’il le faisait il y a vingt-quatre ans. Après quelque temps, il ressortit avec un large sourire et montra à tout le monde une photo de guerre, qui avait été depuis alors souvent publiée et qui le montre en compagnie de six autres collègues estafettes. Sur le cadre où la photo avait été insérée, trônait en belles lettres capitales françaises : “Cette photo d’Adolf Hitler a été prise le 24 avril 1916 dans notre maison”. Parmi les nombreux clichés de la visite de Hitler à Fournes, il y en a en effet un qui montre la photo en question de l’estafette Hitler. Mais ce n’est pas Hitler qui présente la photo encadrée à l’un des photographes allemands, mais un Français. Cet homme, c’est Louis Guichard, le percepteur local de 1940, et il se trouve à l’arrière de son bureau. » (Siegfried Debaeke, Hitler in Vlaanderen, p. 127).

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    Adolf Hitler se rend dans le jardin du percepteur des impôts de Fournes-en-Weppe, le 26 juin 1940. Par le suite, le percepteur Louis Guichard est tout fier de présenter au photographe Heinrich Hoffmann le témoignage de la présence du Führer chez lui, vingt-quatre ans auparavant !

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    La polémique pour savoir qui sortit « vraiment » cette photo du bureau de perception ne présente aucun intérêt : comme si Adolf Hitler n’aurait pas été heureux de trouver là cette photo et de la montrer à ses anciens compagnons du Front qui l’accompagnaient, parmi lesquels Ernst Schmidt et Anton Bachmann pouvaient se reconnaître. Et comme si le photographe officiel du Führer, Heinrich Hoffmann qui était également présent, n’aurait pas pu demander au propriétaire de la maison de bien vouloir encore lui montrer ce cadre qui avait attiré l’attention du Führer.

     

    Ce que nous retiendrons surtout, c’est que le journal de Franz Hailer auquel Siegfried Debaecke a eu accès confirme que les photos d’Adolf Hitler sur le front de la Première Guerre mondiale ont connu diverses publications, y compris aussi vraisemblablement dans la presse française, permettant à Louis Guichard reconnaissant sa propriété de les découper et de les encadrer. Figuraient-elles dans un magazine français célébrant le dixième anniversaire de l’Armistice ? Le magazine que Léon Degrelle et Hergé ont pu feuilleter en novembre 1928, époque où le dessinateur concevait son héros Tintin et son inséparable compagnon Milou ? Voilà qui n'est certainement pas à exclure.

     

    Et pour prévenir la remarque que le chien de Hitler n’est pas de la « pure » race de Milou qu’on présente comme « fox-terrier », nous évoquerons à nouveau le témoignage de Hergé. Il concéda, en effet, dans l’émission sur les animaux Trente millions d’Amis (diffusée le 29 juillet 1978 sur la première chaîne de la télévision française) :« Milou est d’une race qui est approximativement le fox à poils durs. Un peu bâtard tout de même » (nous soulignons)…

     

    En tout cas, on comprendra maintenant très bien, comme le rappelle Léon Degrelle, qu’après-guerre, lorsqu’on l’interrogeait sur l’origine de Milou, Hergé répondait évasivement (et prudemment !) : « Milou ? Je ne me souviens vraiment plus d’où il est sorti » !... (Tintin mon copain, p. 16)

     

    23 Hitler Culotte Golf +Muck.jpeg« Staubele, notre nouveau chien Schnauzer [espèce de terrier bavarois] que mère avait offert à notre père pour son anniversaire, nous était tout dévoué, nous pouvions le gronder, le chasser, mais il n’aimait pas les étrangers, et il nous fallait veiller sur lui très attentivement lorsque Wahnfried était plein d’invités. Le seul nouveau venu que Staubele admit jamais et auquel il témoigna immédiatement son amitié fut Hitler. La première fois que Wolf [surnom d’Adolf Hitler qu’utilisaient ses intimes] vint nous voir après l’acquisition de Staubele, le chien, dès qu’il l’aperçut, courut à lui, fourra son museau dans ses mains et ne quitta pas Hitler tant que dura la visite du Führer. En cela notre chien ressemblait à tous ceux qui lui succédèrent à Wahnfried. C’étaient de grandes bêtes farouches qui ne s’approchaient jamais de personne en dehors des membres de la famille, mais, tout de suite, ils se prenaient d’affection pour Hitler. » (Friedlind Wagner,  Héritage de feu, pp. 50-51).

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    Cette photo, prise en bordure du petit aérodrome du GQG d’Adolf Hitler en Belgique, illustre parfaitement le récit de la petite-fille de Richard Wagner : qui est ce chien tranquillement étendu sur le banc de repos du Führer qui le couve du regard, pendant que le ministre des Affaires étrangères, Joachim von Ribbentrop, semble se demander s’il n’est pas de trop ? D’après ce que la secrétaire personnelle d’Adolf Hitler, Gerda Christian, confia à René Mathot en 1978, ce fox-terrier avait été oublié ou abandonné par ses propriétaires lors de l’évacuation des 117 habitants de Brûly-de-Pesche ordonnée le 26 mai 1940 et effectuée deux jours plus tard (jour de la capitulation du roi Léopold III). Ce village du sud de la Belgique était destiné à devenir la Wolfsschlucht («Ravin du Loup»), le Grand Quartier Général d’Adolf Hitler pour la campagne de France. René Mathot a ainsi publié une (fort mauvaise) photo (René Mathot, Au Ravin du Loup, p. 164) où l’on aperçoit les secrétaires personnelles Gerda Christian et Christa Schröder face au Führer : à leurs pieds, alerte et les sens en éveil, le chien n’a d’yeux que pour lui, attendant visiblement quelque intervention de sa part : ce Milou, fox terrier belge, est bien le cousin de Foxl, le terrier anglais, de Staubele, le terrier bavarois, et de Muck, le berger allemand !...

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    A suivre

  • Adolf Hitler, 1945-2020

     Le SOIRmag commémore le 75e anniversaire de la
    disparition du Führer !

     

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    Certes, en ces temps de confinement, la page de couverture est toute occupée par le coronavirus, mais ce ne sont pas moins de quatre pages intérieures que le SOIRmag consacre à commémorer cet anniversaire !

     

    Mais pas de panique, c’est sous le titre La fin d’un monstre et inspiré d’ «historiens» bien en cour, le Cegesomesque Alain Colignon et Jean Lopez, auteur d’un déjà ancien Les cent derniers jours d’Hitler, que paraît cette évocation inattendue et… incongrue. C’est signé par un certain Pierre De Vuyst dont l’employeur parle en ces termes : « il peut écrire à peu près sur tout et parfois n’importe quoi » (https://soirmag.lesoir.be/index/ journalistes). Cet amateurisme désinvolte –et insupportable en la matière– se vérifie largement ici.

     

    Car quel crédit accorder à ce récit inspiré par ce falsificateur de Lopez, capable de déglutir 434 pages sur la bataille de Tcherkassy sans pratiquement citer la Division Wallonie et en réduisant l’exigence historique d’Adolf Hitler de recevoir personnellement les artisans de la percée salvatrice (les généraux Theo Lieb et Herbert Gille ainsi que l’Hauptsturmführer Léon Degrelle) à une séance anodine de photographies publicitaires dont il n'y a guère à dire, sauf –diffame l’infect Lopetz– que «Degrelle [est] littéralement ébaubi par son Führer » (Le Chaudron de Tcherkassy-Korsun, p. 404)…

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    C’est ainsi que la commémoration du SOIRmag s’ouvre sur la contre-vérité de la destitution et de la sanction du SS-Reichsführer Heinrich Himmler.

     

    « Tout a commencé dans l’après-midi, avec l’annonce par des radios alliées, dont la BBC, que le Reichsführer-SS Himmler –son bras droit !– avait donné ordre de capituler. Que Göring le vaniteux ait choisi de se donner un rôle de premier plan, c’était prévisible. Mais pas le “fidèle Heirich” [sic], à qui il aurait donné sa vie ! “La nouvelle assomme littéralement Hitler qui pleura tout d’abord comme un enfant, puis se mit à rugir comme un possédé. Il chasse Himmler du parti et le déclare traître”, explique le journaliste et historien Jean Lopez dans [son livre]. L’amiral Dönitz, commandant la kriegsmarine [sic], devra s’assurer que Himmler reçoit le châtiment qu’il mérite. »

     

    Outre que le pigiste du SOIRmag  a sans doute voulu dire que c’est Heinrich Himmler qui eût donné sa vie pour son chef Adolf Hitler, on lui conseillera de recouper les lieux communs de Lopetz concernant la « trahison » du Reichsführer avant de les recopier (ce que nos lecteurs savent depuis ce blog au 28 novembre 2017) :

    1. On aimerait connaître la référence « académique » sur laquelle s'appuie Lopez pour affirmer qu'à l'annonce de la prétendue trahison de Himmler, le Führer « pleura tout d'abord comme un enfant »... Car, de toute évidence, il s'agit-là d'un véritable scoop !

     

    2. « L’annonce par des radios alliées, dont la BBC» (en fait une dépêche de l’agence Reuters relayée par Radio-Stockholm) ne concernait nullement un « ordre de capituler » donné par Himmler aux armées allemandes, mais une demande d’ouvrir des négociations de paix.

    3. Si « Göring le vaniteux» envoya, le 23 avril 1945, son malheureux télégramme au Führerbunker, ce n’était certes pas pour « se donner un rôle de premier plan », mais parce qu’il crut de bonne foi Hitler hors d’état d’agir : « Il s’estima donc tenu de le remplacer, conformément à la déclaration faite au Reichstag qui n’avait jamais été annulée » (Walter Lüdde-Neurath (aide de camp du grand-amiral Doenitz), Les derniers jours du Troisième Reich, p. 49). Son épouse Emmy, témoignera de son chagrin et de son désespoir après avoir appris la mort du Führer : « Désormais, je ne pourrai plus jamais me justifier, lui crier en face que je lui suis toujours demeuré fidèle ! » (Goering, p. 185).

    4. Jamais personne ne fut au courant de la disgrâce du Reichsführer, seulement enregistrée dans le testament politique du chef de l’Etat, dicté dans la nuit du 28 au 29 avril 1945, et jamais parvenu à ses destinataires, dont l’amiral Dönitz, nouveau chef de l’Etat allemand, qui ne put en prendre connaissance qu’en 1946, dans sa cellule de la prison de Nuremberg…

    5. Karl Dönitz ne frappa donc jamais Himmler du « châtiment qu’il mérite» puisque non seulement il ignora tout de la décision du Führer, mais il crut même que la dépêche de Reuters qui la justifiait était fausse. C’est ce qu’il rapporte dans ses mémoires : « Était-il vrai, lui demandé-je [à Himmler], qu’il eût tenté d’entrer en liaison avec les Alliés par l’intermédiaire du comte Bernadotte ? Il le nia […]. Nous nous séparâmes en bons termes. […] Peu après la capitulation, j’appris qu’il m’avait menti en niant ses négociations. […] Pendant l’hiver [1946-47], j’eus connaissance du testament de Hitler dans lequel il réclamait la continuation de la lutte. » (Dix ans et vingt jours, pp. 350-352)

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    Q
    ue voilà de nombreuses erreurs dans ce seul premier paragraphe du contempteur par procuration De Vuyst, tout en servile correctitude politique (pour tous détails sur ce dossier, voir ce blog au 28 novembre 2017).

     

    Contrastant avec cette histoire biaisée, combien Léon Degrelle reflète plus sûrement la vérité historique dans ses souvenirs des derniers moments du IIIe Reich. Lui aussi apprit par la radio la tentative d’ouverture de négociations entre Himmler et les alliés anglo-américains. Mais il ne conclut pas hâtivement à une trahison. Et n’intima pas à son supérieur de justifier ses actes ! Heinrich Himmler est demeuré de toute évidence, même et surtout après l’annonce de la mort du Führer, son chef et Befehlshaber dont il s’efforce d’obtenir les ordres nécessaires pour les Volontaires européens au Front de l'Est dans ces nouvelles circonstances.

     

    En ce jour d’anniversaire funeste, c’est le récit degrellien que nous privilégierons sans la moindre hésitation, authentique dans son réalisme et son émotion, prémonitoire sinon prophétique dans le portrait que lui permet son expérience personnelle et tellement juste dans son analyse intuitive.

     

    Le 30 avril 1945 au matin, à huit heures, j’appris, par Radio-Londres, une nouvelle stupéfiante : « Himmler négociait un armistice ! » Les pourparlers avaient lieu, paraît-il, dans les environs de Lubeck. […] J’étais décidé à voir Himmler coûte que coûte, à obtenir de lui des ordres nets pour ma Division et la Division Flandre, à lui rappeler l’existence de dizaines de milliers de Volontaires étrangers, vaillants parmi les plus vaillants. Se souvenait-on encore d’eux, dans les débats de Lubeck ? Allait-on les laisser sombrer dans un gouffre ? Tant qu’il restait une possibilité de sauver mes garçons, je voulais la saisir. Et, coupant à travers les campagnes, doublant impétueusement tout ce qui était devant moi, je lançai ma Volkswagen vers Lubeck et vers Himmler. […]

    J’absorbai chiquet à chiquet les kilomètres et aboutis enfin l’après-midi à Lubeck, à l’État-major du Grand Amiral Dœnitz. Un des collaborateurs immédiats de celui-ci m’emmena vers un coin du bureau et me fit à mi-voix –c’était le 30 avril 1945, à cinq heures et demie du soir– cette confidence qui me glaça le sang :

    – Faites attention : demain on annoncera la mort du Führer !

    Hitler était-il vraiment mort ?... Essayait-on de gagner du temps avant de publier cette nouvelle terrible ? Ou préparait-on autre chose ?...

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    Léon Degrelle appelle la jeunesse européenne au combat vital pour l'Ordre nouveau sous la figure emblématique d’Adolf Hitler.

     

    En tout cas, un jour entier avant la déclaration historique du Grand Amiral Dœnitz : « Aujourd’hui, premier mai, à deux heures et demie de l’après-midi, le Führer est tombé en héros au cours de la lutte de Berlin », la nouvelle du décès de Hitler me fut dite à l’oreille, à l’État-major même du Grand Amiral.

    Je fus plus convaincu encore de l’approche du dénouement quand j’atteignis, au nord de Lubeck, au bord du golfe rayé par la pluie, les bureaux de l’État-major des Waffen SS : « Hâtez-vous de voir Himmler, me dit-on, ce n’est plus qu’une question d’heures ! » Mais nul ne savait exactement où se trouvait le Reichsführer SS. […]

    Il réapparut le matin, en coup de vent. Mais il ne s’arrêta que pour quelques minutes. Nous n’eûmes même pas le temps de le voir. Quand nous arrivâmes à l’escalier, il était déjà reparti, blafard, non rasé. Nous aperçûmes seulement trois autos qui cahotaient dans le chemin de sable. Himmler avait, toutefois, signé sans déport, tel que je l’avais fait préparer la nuit même, l’ordre de repli de la Division Wallonie et de la Division Flandre vers Bad-Sedeberg, localité du Schleswig-Holstein, au nord-ouest de Lubeck. Il avait déclaré qu’il désirait me voir. Je devais chercher un logement dans les parages et attendre son retour. […]

    Je m’étais installé dans une petite maison de forgeron, sur la chaussée de Wismar. J’avais pris une chaise et m’étais mis sur le pas de la porte, comme je le faisais le soir, près de mes parents, dans ma ville natale, quand j’étais petit.

    Les camions passaient par centaines. Plus que jamais, les Tipfliegers [chasseurs bombardiers américains] dominaient les chemins. Les rafales crépitaient à l’est, au nord, à l’ouest, au-dessus d’interminables files de brasiers rouges et gris.

    Mon esprit rêvait. Mes yeux erraient dans le vide, comme si le monde dans lequel j’avais si intensément vécu avait déjà perdu le souffle et s’effilochait en fumées tristes.

    soirmag,pierre de vuyst,jean lopez,alain colignon,adolf hitler,tcherkassy,himmler,goering,dönitzLa mer Baltique était à une demi-heure de là, au bout de labourés où les blés avrillés pointaient. J’allai, au crépuscule, m’y asseoir sur une grosse pierre brune. Le soir était à peine rose. On n’entendait rien du tumulte inouï des routes. Seul, de temps en temps, un avion allemand longeait la mer, rasait les flots, pour rester invisible.

    Est-ce que mon rêve mourait, lui aussi, comme ce ciel pâle que la nuit envahissait ?

    Je me relevai, revins par les emblaves et m’étendis, tout équipé, dans le noir, près du forgeron immobile.

    A deux heures du matin, un grand fracas ébranla la porte.

    Je courus ouvrir.

    Une bougie éclairait par gros pans la chambre modeste.

    Un jeune colonel allemand, envoyé par Himmler, se tenait tout raide devant moi, les traits tirés.

    J’avais compris avant qu’il eût dit un mot.

    Je m’étais mis au garde à vous.

    – Le Führer est mort, murmura-t-il…

    Nous nous tûmes tous les deux. Le forgeron, lui aussi, se taisait.

    Puis deux larmes, les larmes des cœurs purs, coulèrent sur ses vieilles joues tannées… […]

    Je passai le reste de la nuit à penser à Hitler.

    J’ignorais les termes de la déclaration de l’Amiral Dœnitz, matériellement fausse. Aucun doute sur la mort du Führer n’eût donc pu m’effleurer alors.

    Je le revoyais, si simple, le cœur sensible, grondant de génie et de puissance. Son peuple l’avait aimé et suivi jusqu’à la fin. Pas une secousse n’avait ébranlé, durant toute la guerre, l’admirable fidélité des masses allemandes pour l’homme dont elles connaissaient le désintéressement, l’honnêteté, l’esprit social, le sens de la grandeur germanique.

    C’était un fait quasi unique dans l’histoire du monde : meurtri, broyé, livré aux souffrances les plus affreuses qu’un peuple ait jamais dû subir, ce peuple n’avait pas eu un murmure contre le chef qui l’avait engagé et maintenu dans cette voie terrible.

    Dans chaque maison, dans chaque charrette sur les routes, j’en étais sûr, on pleurait à cette heure ou on priait. Mais nul, j’en étais certain, n’avait un mot de reproche. Nul ne se plaignait. C’est lui qu’on plaignait.

    Il disparaissait dans l’apothéose des dieux vaincus, parmi des fracas de fin du monde qui semblaient jaillir de chœurs de Wagner. S’en aller ainsi, c’était déjà ressusciter, avec une intensité surhumaine, dans l’imagination des peuples, projeté dans une épopée qui ne s’éteindrait plus.

    (La Campagne de Russie, pp. 466 sv.)

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    Léon Degrelle dans son bureau de Malaga, près du portrait dédicacé d’Adolf Hitler.

  • 130 ans et une éternelle actualité!

     

    La Tour Eiffel, comme Adolf Hitler, est née en 1889 !

     

    Hitler Eiffel 2.jpgHitler fit de nouveau arrêter la voiture. Devant nous se dressait le symbole de Paris : la Tour Eiffel dont la pointe se perdait encore dans la brume.

     

    En face de la tour, ayant rejoint la rampe de pierre, nous fûmes surpris par le panorama majestueux de la ville, qui s’offrait pour la première fois à nous dans toute sa grandeur.

     

     Au premier plan, la Seine nonchalante.

     

     Hitler rendit hommage aux architectes parisiens qui, doués d’un sens de la mesure infaillible et éblouissant, avaient su harmoniser d’une façon impressionnante les différents foyers de la structure architectonique de la capitale.

     

     Quant à la tour Eiffel, il y voyait un exemple des plus heureux de la sublimation du technique et du fonctionnel par la manifestation d’une idée artistique de base.

    adolf hitler,arno breker,tour eiffel

    (Arno Breker, Paris, Hitler et moi, p. 104)

     

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  • La « collaboration » qui hante le SoirMag

     

    La sombre lumineuse histoire des SS wallons !

     

    Nous remercions vivement notre fidèle correspondant Thibaut B. de nous avoir fait parvenir cet article du SoirMag, l’hebdomadaire belge de l’info TV (n° 4521, semaine du 16 au 22 février 2019), spécialisé dans la rectification des « Fake News » (voir ce blog au 28 novembre 2018) : c’est sous le fake titre La sombre histoire des SS wallons qu’est paru cet article, que nous corrigeons donc ici.

     

    SoirMag.jpgSa page de couverture associait rien moins que « Majesté » Mathilde (comme elle exige qu’on l’appelle), Léon Degrelle en majesté sur les marches de la Bourse lors du défilé historique de la Légion Wallonie à Bruxelles, le 1er avril 1944, et « les ours et les loups », les animaux sauvages parmi les plus majestueux d’Europe, l’ours symbolisant Berlin, capitale de la nouvelle Europe, et le loup, Wolf, choisi comme emblème par le Führer Adolf Hitler (vous aurez vite identifié l’intruse dans cette association de majestés) !

     

    Le prétexte de cette publication destinée à forcer le « succès de librairie » ? La réédition, aux éditions BelgOBelge sous le titre SS Wallons. Témoignages et récits (19,9€), du livre que Daniel-Charles Luytens avait publié en 2010 aux Editions Jourdan SS Wallons. Témoignages. Récits de la 28e division SS de grenadiers volontaires Wallonie

     

    Décédé le 8 mai de l’année dernière, l’auteur Daniel-Charles Luytens était un chroniqueur populaire dans la veine d’un Jo Gérard. Sa soif de « scoop » pouvait parfois sembler puérile (Les fils cachés de Hitler, Les plus étonnantes histoires du IIIe Reich,…), mais elle permettait quand même à son lecteur de disposer, à chaque fois, de textes originaux et inédits. Avec ce recueil de « témoignages et récits », il eut le mérite insigne de produire enfin pour le grand public les témoignages authentiques de Volontaires du Front de l’Est. Et ce, sans prétendue contextualisation ni mise en perspective politiquement correcte.

     

    Rien que pour cela, ce livre accessible dans toutes les librairies (ce qui est loin d’être le cas des ouvrages écrits par quelque Légionnaire que ce soit –voir en fin d’article– et certainement pas par Léon Degrelle !) mérite notre reconnaissance et, surtout, la recommandation de le diffuser le plus largement possible.

     

    C’est un certain Pierre de Vuyst qui signe le compte rendu de cette réédition pour le SoirMag : « il peut écrire à peu près sur tout et parfois n’importe quoi » précise sa « Bio express » sur le site du Soir ! Et pourtant, il commence si bien son compte rendu que nous ne résistons pas au plaisir d’en citer toute l’introduction :

    « L’épisode le plus troublant de cette collaboration est sans doute celui des SS wallons. Qu’est ce qui a bien pu amener des hommes francophones à servir volontairement dans les rangs de l’envahisseur nazi dont ils ne parlaient pas la langue, pour aller combattre les Russes sur le front de l’Est ? Constituée en juillet 1941, la Légion Wallonie rassemble des volontaires recrutés par le mouvement politique Rex. Dès novembre 1941, forte de 1.000 hommes, la légion est active dans le secteur sud du front de l’Est, combat sur le Donetz en mai 1942. En juin 1943, elle intègre la Waffen SS sous le nom de SS-Sturmbrigade « Wallonien », soit la Brigade d’Assaut SS Wallonie. Jusqu’en février 1944, les SS wallons combattent en Ukraine, en particulier à Tcherkassy où la brigade se distingue, mais est littéralement décimée. Dotée de nouvelles recrues dénichées notamment au sein des Jeunesses rexistes, elle se bat ensuite en Estonie, devient la 28e SS Panzer Grenadier Division (28. SS Pz Gren Div) en décembre 1944 et se bat en Poméranie. De février à avril 1945, elle participe aux combats de Stargard, Stettin et Altdam. Le 3 mai 1945, elle capitule dans la région de Schwerin. Au total, quelque 2.500 de ses combattants ont perdu la vie quelque part entre le Caucase et la Baltique. »

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  • Le rempart contre les « fake news » ? la presse subsidiée ???

    C’est le dernier mot à la mode –même s’il n’a pas encore les honneurs du Larousse, ce sera corrigé dès la prochaine édition !– : les méchantes fake news ruinent notre démocratie et il est urgent d’organiser la lutte contre ces fausses informations liberticides.

     

    En France, le Parlement vient d’ailleurs d’adopter une « loi relative à la lutte contre la manipulation de l’information » en période électorale. Comme si tous les discours et toutes les actions des politiciens et de leurs relais dans la presse ne consistaient justement pas à essayer de « manipuler » les électeurs dans leur sens !...

     

    Légiférer sur la liberté de l’information revient nécessairement à restreindre la liberté de l’information, au service du pouvoir et, plus largement, du « politiquement correct » ambiant.

     

    Ce qui est particulièrement visé, c’est Internet ainsi que les réseaux sociaux, qui ne seraient qu’un vaste cloaque de désinformation face à une presse éminemment respectable, rigoureusement objective et aux informations correctes, exactes et vérifiées.

     

    On peut le constater tous les jours –et ce, indépendamment des élections– lorsque la sacro-sainte grande presse ne manque pas de ridiculiser les poujadistes « gilets jaunes », de stigmatiser les gouvernements refusant le « pacte de l’ONU » organisant les migrations, de moquer les partisans de la souveraineté nationale…

     

    Le temps viendra sans doute où des sites comme le nôtre –ne publiant rien qui ne puisse se vérifier dans la documentation disponible, au service de la vérité historique concernant Léon Degrelle et son combat– seront réduits au silence par de nouvelles lois liberticides réduisant les historiens au silence au nom de postulats, de pétitions de principe, de consensus politiquement corrects…

     

    LaPresse Oeuf.pngNous avons été particulièrement frappé par la campagne télévisuelle actuellement engagée par LaPresse.be, qui est l’officielle « Alliance des éditeurs de presse quotidienne francophone et germanophone » en Belgique (www.youtube.com/watch?v=Qc8EYiQeGLQ).

     

    Il s’agit d’un spot publicitaire de cinquante secondes montrant le combat à coup d’œufs (« périmés », précise l’agence qui ne voudrait pas être accusée de gaspillage par des militants de la bien-pensance) que se livre une foule rangée en deux camps se faisant face. Le rapport ? On vous l’explique car ce n’est pas évident : censé symboliser la fragilité de l’information, l’œuf s’écrasant sur les gens permettrait de visualiser « les dégâts que peuvent causer les fake news »…

     

    Pour se faire comprendre, les images sont régulièrement interrompues par des messages explicatifs :

    - « Des milliards d’informations sont partagées en ligne chaque jour. »

    - « Les fake news se propagent 6 fois plus vite que les informations vraies. » [D’où vient la précision de cette statistique départageant les fausses infos des vraies ? Et qui a jugé lesquelles étaient fausses et lesquelles étaient vraies ? Mystère]

    - « La désinformation transforme notre monde. » [On n’a pas attendu l’invention des « fake news » pour le constater depuis le procès de Nuremberg !]

    - « La presse quotidienne – L’info d’origine contrôlée »

     

    Voilà une conclusion qui vaut son pesant plombé de « fake news » certifiées conformes !!!

     

    La campagne est en effet signée par tous les « grands » quotidiens belge de la presse subsidiée, dont, bien évidemment, Le Soir.

     

    Alors, vérifions vite « l’info d’origine contrôlée » du Soir. Lisons, par exemple, un dossier du Soir mag, son hebdomadaire qui fait « le point sur l’actualité », présentant « les dernières infos de Belgique mais aussi de partout ailleurs dans le monde » et qui, par « les enquêtes de la revue » offre « des révélations, des infos exclusives » (présentation du magazine sur le site d’abonnement edigroup.be).

     

    Et puisque nous sommes particulièrement intéressés par l’histoire de la Seconde Guerre mondiale, choisissons « Hitler : pourquoi le monstre est champion des ventes », paru dans le numéro 4501 du 28 septembre dernier.

     

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    Partant du constat alarmant du patron des éditions Jourdan, spécialisées dans les livres d’histoire, selon qui « Une couverture sur Hitler ou les SS peut représenter jusqu’à 40% de ventes en plus qu’un autre sujet relatant la même période de l’histoire », l’enquêteur qui recoupe ses sources, Pierre De Vuyst, est allé chercher la réponse chez les vrais spécialistes.

     

    Florilège des réponses expliquant tout et son contraire.

     

    « Hitler est comme un grand trou noir qu’on ne comprend pas et qui aspire tout. » Marc Pigeolet, libraire (Filigranes, à Bruxelles).

     

    « Il est faux de croire qu’Adolf Hitler a incarné le nazisme. Il n’a pas eu l’importance majeure que lui ont attribuée les nazis. » Prof. Johann Chapoutot (qui « concède que les ventes moyennes de ses ouvrages sur la question se situent entre 5000 et 10.000 exemplaires ; quant à l’explication de la fascination, il renvoie aux psychiatres » !).

     

    « Il est possible que l’histoire se répète, mais pas de manière identique. […] Cet intérêt actuel pour la période des années 30, la fascination pour des leaders charismatiques, nationalistes, populistes, des hommes providentiels qui allaient sauver la nation et les masses brimées, ce n’est peut-être pas un hasard. En 2016, l’homme blanc moyen a voté pour Trump car il se sentait laissé pour compte. A l’époque, l’Allemand moyen a voté Hitler » Arnaud de la Croix, auteur d’une pitoyable biographie de Léon Degrelle.

     

    « Hitler ? C’est le plus grand méchant de l’histoire du XXe siècle, qui veut conquérir des territoires, piller, détruire et anéantir des peuples. […] Il a surtout bénéficié d’un alignement de planètes incroyable pour mener ses projets à bien. […] Il est vrai que les gens sont attirés par des films qui traitent du IIIe Reich, de Hitler. C’est pour cela que ces films ou ces livres sont une matière dangereuse. Il faut évoquer ces faits avec précaution et donner les outils pour les décrypter. Avec mes documentaires, j’essaie d’expliquer l’histoire afin qu’on ne répète pas les erreurs du passé. » David Korn-Brzoza, réalisateur français spécialisé dans les documentaires historiques.

     

    Aussi, le 23 novembre dernier la télévision belge proposait, dans le cadre de sa série Retour aux sources patronnée par le même Korn-Brzoza, un documentaire aux magiques « révélations » sensationnelles, Hitler: l'art de la défaite : la présentatrice-potiche insistait sur la nécessité permanente de « déconstruire » le mythe et le personnage Adolf Hitler, tandis que l'inévitable historien de service, sectateur du CEGESOMA, Alain Collignon, se plaisait à expliquer que le chef du IIIe Reich est « notre monstre à nous, Occidentaux »...

     

    On vous le dit : pour lutter contre le mensonge, rien de tel que de réécrire l’Histoire… afin de disposer enfin d’une « info d’origine contrôlée » !

     

    Rectifier aussi les fake tombes !

     

    Si pour rectifier l’Histoire, il ne faut pas hésiter à la réécrire sous prétexte de la « décrypter », il ne faut pas hésiter non plus à « déconstruire » les monuments de pierre qui pourraient rappeler, par exemple, les noms voués à la malédiction  universelle par le politiquement correct.

     

    C’est ainsi que la modeste tombe des parents d’Adolf Hitler, Aloïs et Klara, qui reposaient tranquillement depuis plus d’un siècle, dans le cimetière paroissial de la petite ville de Leonding (banlieue de Linz – Autriche), a été minutieusement démolie le 27 mars 2012 (un an auparavant, le caveau familial de la famille de Rudolf Hess avait subi le même sort à Wunsiedel).

     

    Pour justifier cette opération de salubrité publique, Les « fake news » d’origine contrôlée ont été d’un bon secours ! On a ainsi allégué la présence inopinée et providentielle sur la tombe d’un « vase » (d’autres parlent d’une « bougie ») où aurait figuré l’inscription « Unverge SS lich » (inoubliable) dont les deux « S » auraient été écrits sous la forme runique des troupes d'élite de l’armée politique du Reich abominé.

     

    Jamais cette pièce pour le moins originale n'a été montrée, ni aucune photographie n’en a d'ailleurs jamais été produite.

     

    C’est en prétendant découvrir cette roublardise que le curé (d’autres prétendent qu’il s’agissait de l’ayant-droit même de la tombe, une lointaine descendante cacochyme de la première épouse d’Aloïs, Franziska Matzelsberger) aurait convaincu le maire (qui n’attendait sans doute que ça) d’exercer toutes les pressions nécessaires pour convaincre l’héritière de laisser la commune éradiquer ce chancre.

     

    Dame, il y avait urgence pour empêcher que cette tombe puisse devenir un lieu de pèlerinage néo-nazi. Quelque 70 ans après l’écroulement du Reich, quand même : il faut croire que les sectateurs de l'hitlérisme ne sont pas très fute-fute…

     

    Aussitôt dit, aussitôt fait ! Que les parents du futur Führer n’aient jamais rien su de la destinée de leur fils ne compte que pour des prunes. L’essentiel était bien d’éradiquer un monument affichant officiellement et positivement le nom abhorré de « Hitler » !

     

    L’endroit n’était-il d’ailleurs pas maudit puisque Hitler lui-même était venu rendre hommage à ses parents à plusieurs reprises (en 1941, pour la dernière fois) ? Et puis, n’est-ce pas le jeune Adolf lui-même qui avait dessiné la pierre tombale de son papa, comme l’a montré une exposition de 2009 à Leonding ?…

     

    Aussi, les écologistes politiques, purificateurs de la mémoire, n’ont-ils pas hésité à appliquer les mesures biologico-racistes les plus radicales en exterminant également le malheureux arbre séculaire qui n’en pouvait rien, mais qui, ombrageant le petit monument funéraire, plongeait ses racines dans les cendres maudites des ancêtres !

     

    Damnatio memoriae

     

    « Ça fera de la place pour d’autres dans le cimetière », déclara le prêtre faux-cul. Sauf que personne n’a encore osé profaner l’endroit…

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