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fernand kaisergruber

  • Sous le manteau du Caudillo [2]

     

    Écrire l'Histoire ? L'inventer, c'est plus pratique !

     

    Bajo el manto.pngIl s'en passe des choses avec Léon Degrelle Sous le manteau du Caudillo Francisco Franco ! Surtout quand c'est José Luis Rodríguez Jiménez qui les racontent. Ce professeur de l'université espagnole aux diplômes les plus drolatiques adore en effet les ragots, bobards et autres médisances (ce blog au 1er septembre 2024). Mais il se prend parfois aussi pour une pythonisse, décrétant ex cathedra ce qu'il faut croire et penser, ce qu'il faut corriger ou interpréter.

     

    L'argument d'autorité sera d'autant plus oppressif et aliénant lorsqu'il prétend faire dire à Léon Degrelle ce qu'il ne dit absolument pas ou quand il veut lui faire dire l'exact contraire de ce qu'il dit.

     

    Je n'ai que du vide ? Mais j'écris l'Histoire comme je veux qu'elle soit !

     

    L'exemple du racisme et de l'antisémitisme de Léon Degrelle est éloquent, surtout qu'il se pare de la « compétence » de Jonathan Littell, auteur d'un seul roman, Les Bienveillantes, mais traduit dans toutes les langues, adapté au théâtre et même à l'opéra (on attend encore le cinéma) et sujet de nombreuses exégèses, évidemment universitaires. Littell a lui-même prétendu s'être inspiré du créateur de la Légion Wallonie pour forger l'univers mental de son héros : c'est pour le documenter, qu'il a écrit Le sec et l'humide, où il veut dégager de la manière d'écrire de l'auteur de La Campagne de Russie « la structure même de sa pensée » et, au-delà, de « mener une vérification expérimentale d'une certaine théorie du fascisme »...

     

    Littell Sec Humide.jpeg

     

    Jonathan Littell, « spécialiste de la langue » de La Campagne de Russie : « Dans La campagne de Russie, un invisible : le Juif. Comme s'il n'existait pas. Absence étrange, presque oppressante. [...] Pour Degrelle, quand il écrit, la solution finale est toujours déjà achevée. Il est donc naturel que son livre soit aussi judenrein (vide de Juifs) que le territoire où il se déploie. » (Le sec et l'humide, pp. 85-87)...

     

     

    Ce charabia pseudo-scientifique ne nous a pas empêché de dire ce que nous pensions de cette grotesque fiction scatologique (ce blog au 8 février 2018), mais en bon universitaire contemporain, Rodríguez ne vérifie rien et prend les divagations de Littell pour argent comptant : « Le traitement que réserve [Léon Degrelle] à l'ennemi est péjoratif et xénophobe. Jonathan Littell, qui fut le premier à s'intéresser au livre [La Campagne de Russie], parle d'un adversaire polymorphe et polysémique : dans l'ordre décroissant du nombre d'occurrences, il s'agit de russe, suivi de rouge, soviétique et bolcheviste. » (p. 94).

     

    Outre que nous ne voyons guère là trace de racisme, plutôt que de les décrire « polymorphes » (?) ou « polysémiques », nous rangerions ces termes plus volontiers dans la catégorie des parfaits synonymes... Mais comme Rodríguez (reprenant servilement Littell) doit absolument leur trouver des connotations péjoratives, il citera l'exemple des Mongols mangeant de la chair humaine (La Campagne de Russie, p. 25). Et puisque ce passage n'utilise aucun des termes « polychoses » incriminés, Rodríguez tourne la difficulté en disant que Léon Degrelle parle quand même de membres de l'Armée Rouge. Il prétendra ensuite démontrer le racisme de Léon Degrelle par l'incohérence de son récit inventé pour les besoins de sa cause raciste. Au prix d'un gros mensonge cependant, car, à nouveau, c'est celui qui prétend dénoncer le mensonge qui ment !

     

    « Néanmoins sans entrer dans des considérations théoriques, les descriptions qu'il fait des autres sont manifestement racistes [...]. Concernant son sentiment sur les troupes de l'Armée Rouge, on peut citer plusieurs exemples illustratifs. Les membres d'un convoi de prisonniers que Degrelle vit en Ukraine, lui apparurent des cannibales, et peut-être ont-ils été forcés de l'être après avoir été enfermés pendant de nombreux jours. Mais on ne comprend pas bien comment Degrelle a pu les voir s'ils étaient dans des wagons fermés. » (p. 94).

     

    Pour établir le racisme de Léon Degrelle, il fallait le persuader de mensonge : il n'a pas pu voir les mangeurs de chair humaine puisqu'ils étaient dans des wagons fermés ; donc il a inventé son récit pour les besoins de sa cause raciste ! Mais le menteur, c'est le prétendu prof d'unif qui ne cite pas complètement Léon Degrelle car cela invaliderait sa théorie woke comme on dit maintenant : le narrateur et ses compagnons ouvrent effectivement le wagon fermé !

     

    « Une nuit, des cris épouvantables nous réveillèrent. Nous stationnions dans une gare. Nous dégringolâmes, ouvrîmes les portes d'un wagon de prisonniers : des Asiates, voraces comme des murènes, se battaient en s'arrachant des morceaux de viande. Ces morceaux de viande, c'était de la viande humaine ! Le wagon se disputait les restes d'un Mongol mort qui avait été disséqué avec des lamelles de boîtes de conserve. » (p. 25).

     

    Mieux même, Léon Degrelle explique de la même façon que Rodríguez le cannibalisme des prisonniers par la faim extrême qui les tenaillait : « Nous apprîmes par la suite que les centaines de milliers d'hommes qu'on entassait de la sorte restaient parfois trois semaines debout, nourris quand il y avait de la nourriture à proximité des voies. Beaucoup de ces Asiates, amenés de leurs steppes sauvages, préféraient ronger une côte de Kalmouk ou de Tartare plutôt que de courir le risque de mourir de faim. » (p. 25).

     

    Mais admettre que Léon Degrelle ne fait que relater (certes avec le talent descriptif qu'on lui connaît) ce qu'il a vu et rien d'autre, ne permettrait pas aux « bons historiens » de criminaliser ceux qu'il faut désormais diaboliser de manière absolue.

     

     

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    Il n'y a pas que les prisonniers russes qui mouraient de faim. Les Bourguignons étaient logés à pareille enseigne. Ici, le cadavre d'un cheval grossièrement dépecé dans la campagne de Derenkowez, avant la percée de Tcherkassy.

    Les « charognes écœurantes [des chevaux] furent bientôt l'essentiel de notre nourriture. De nos bases de ravitaillement plus rien n'arrivait [...]. Pendant une semaine, nous vécûmes en mastiquant des morceaux de viande limoneuse que nous allions tailler avec nos couteaux dans les fesses étiques des juments crevées. Nous hachions comme nous le pouvions ces chairs innommables et les avalions crues et sans sel. »

    Léon Degrelle, La Campagne de Russie, p. 184.

     

     

    Aussi, toujours à la suite de Littell, pour le convaincre d'antisémitisme, Rodríguez va-t-il incriminer ce que Léon Degrelle ne dit pas et trouver dans ce non-dit la preuve du mal, et dans ce qui est dit, un mensonge dissimulant le mal : « il est évident que Degrelle passe sous silence beaucoup de choses qu'il dut voir et entendre. [...] En lisant La Campagne de Russie, on est surpris par l'absence quasi absolue des slaves et des juifs. Nous n'avons trouvé qu'une seule référence à un juif, péjorative, étrange et certainement inventée : dans la région du Caucase, il rencontra des tas de cadavres ennemis empilés en état de putréfaction ; un jour, il s'approcha pour photographier la scène macabre et il lui sembla qu'un des corps bougeait. » (p. 95)

     

    C'était un « meneur bolcheviste » juif, qui s'était caché « dans ce pourrissoir depuis la veille et avait laissé les larves le recouvrir ». On trouva sur lui un testament déclarant que « juif, il était décidé à tout pour venger les juifs ». Et Léon Degrelle d'ajouter cette conclusion : « La passion des hommes n'a pas de limites... » (p. 172).

     

    A nouveau, pour Rodríguez, ce récit ne peut qu'avoir été inventé par Léon Degrelle pour le seul besoin d'exprimer son antisémitisme. Mais alors pourquoi ce cas est-il unique dans les mémoires de guerre de Léon Degrelle ? Pourquoi donc, plus simplement, ce récit ne rapporterait-il pas –comme partout ailleurs dans le livre– une expérience vécue par l'auteur ? Et pourquoi Rodríguez, pour établir son fantasme, doit-il à nouveau amputer sa citation d'éléments essentiels et inventer (contrairement à Léon Degrelle) ce qui n'existe pas : « Il est quand même étrange –une preuve de son mépris de cette matière ?– que l'auteur demande au lecteur du livre pourquoi ce combattant voudrait venger les juifs » (p. 95). Rien n'est étrange, car tout est dans le texte : le « combattant » veut venger les juifs car il est lui-même juif. Et Léon Degrelle n'interroge pas le lecteur : face à ce fanatisme, il constate que « La passion des hommes n'a pas de limites ». Remarquons surtout que l'auteur ne restreint pas son propos aux seuls juifs : il dit bien « La passion des hommes ». On repassera donc pour l'antisémitisme...

     

    D'où vient aussi cette conviction que ne pas parler de juifs dans ses souvenirs du front de l'Est trahit un évident antisémitisme ? Dans ses souvenirs de combats (Paul Terlin, La Neige et le Sang), Henri Moreau, grand blessé de guerre, amputé des deux avant-bras, ne parle également jamais des juifs avec qui il n'eut jamais affaire. De même que les autres Bourguignons qui ont laissé des mémoires, tels Henri Philippet (Et mets ta robe de bal) ou Fernand Kaisergruber (F.K. Gruber, Nous n'irons pas à Touapse, ce blog au 30 juin 2021 ; ce dernier parlera néanmoins d'un seul juif : un légionnaire wallon, « J.. Marber », ce blog au 20 mars 2020), ou le Français Guy Sajer (Le Soldat oublié ; ce blog au 10 mai 2023) Il est vrai que Littell soupçonne là un vaste et noir complot : « Il y a à ce mutisme de solides raisons tactiques : après Nuremberg, il n'est plus de bon ton de parler des Juifs, cela peut même être dangereux, en tout cas cela ne peut que nuire à la Cause » (Le sec et l'humide, p. 87)...

     

     

    J. Marber 1.jpeg      J. Marber 2.jpeg

     

    Ce Légionnaire wallon soigné par un infirmier pour une blessure au pied lors des entraînements du second contingent de Volontaires (10 mars 1942) serait peut-être « un volontaire d'origine juive du nom de Marber ». Théo Verlaine (La Légion Wallonie en photos et documents, p. 103) a mis au conditionnel cette identification proposée déjà par Jean Mabire et Eric Lefèvre (Légion Wallonie, 1941-1945, p. 48). À raison, car Fernand Kaisergruber (ce blog, entre autres, au 29 mars 2018) lui a signalé l'erreur, reconnaissant formellement un des frères Marlair, légionnaires originaires de Saint-Servais (Namur), et dont les prénoms commencent également tous deux par un J (Jean et Joseph), d'où peut-être la confusion des noms, presque homophones, et prénoms.

    « En ce qui me concerne, je considère ce passage à la Waffen SS comme une promotion, et non des moindres ! Dans les heures qui viennent, toute la Légion passe un examen médical, et bien des cœurs battent plus vite, de crainte de se voir refuser l'entrée dans cette nouvelle famille qui nous fascine. Pendant cette visite, j'entends tout à coup : Sie da ! Kommen Sie mal her ! (Vous là, venez un peu ici !). Je me retourne et je constate que c'est notre camarade J. Marber qu'on interpelle. Quand Marber se trouve à trois pas de l'officier, celui-ci empoigne un instrument servant à mesurer l'angle facial et se rapproche de lui. J'ai compris ! Notre camarade Marber est juif, je le sais, on le sait ; il ne s'en est pas caché, mais cela n'a jamais posé de problèmes entre nous. Il n'en va plus de même aujourd'hui, semble-t-il. Du moins, je le suppose. L'angle facial mesuré, je devine plutôt que je n'entends l'officier poser la question à notre camarade : Jude ? Et de même, Marber lui répond : Ja ! Marber a été interpellé de la même manière que l'aurait été n'importe lequel d'entre nous, ni plus, ni moins courtoisement, et c'est tout aussi courtoisement qu'il a été démobilisé. Il est rentré en Belgique le surlendemain et n'a jamais été inquiété ensuite. » (F.K. Gruber, Nous n'irons pas à Touapse, p. 141).

     

     

    C'est que Littell fait effectivement de l'absence du juif dans le récit degrellien une preuve de culpabilité : « De [l'Holocauste], pas un mot dans le texte de Degrelle. Ce n'est pas nié ; c'est comme si ça n'avait pas existé. Pourtant, ça a bien existé ; et impossible, à l'Est, de ne pas l'avoir ouï dire, commenté, si ce n'est vu. » (p. 89).

     

    Nous signalerons, pour clore le sujet, l'existence d'un article d'une bonne vingtaine de pages de Rodríguez qui se pense spécialiste de l'antisémitisme de Léon Degrelle parce qu'il pastiche le soi-disant spécialiste de son écriture : Léon Degrelle, Du silence à la négation de l'Holocauste (revue Thémata, janvier 2022). Particulièrement déjanté, ce texte prétend se servir de Léon Degrelle pour établir que le révisionnisme contribuerait à « justifier la violence des néo-nazis » et que son existence même constitue « une forme de violence à l'encontre des victimes du Troisième Reich ».

     

    Il faut tout de même souligner que Jonathan Littell reconnaît, à propos de Léon Degrelle, l'évidence : « il est vrai qu'il n'a jamais participé directement à l'extermination des Juifs, et qu'avant la guerre l'antisémitisme ne faisait pas partie de son répertoire politique. » (p. 89).

     

     

    « Ce n'était pas l'avion de Speer » : le scoop qui fait plouf !

     

    Mais Rodríguez ne fait pas que broder sur les ragots ou fabuler sur le vide, Docteur en Histoire, il est capable de découvrir les erreurs historiques et de rectifier les fausses informations. C'est ainsi qu'il va nous asséner un scoop de taille : contrairement à ce qu'a prétendu Léon Degrelle (La Campagne de Russie, 1949 ; Duchesse de Valence, Degrelle m'a dit, 1961), il n'a jamais atteint les côtes espagnoles à bord du Heinkel 111 d'Albert Speer !

     

    « Terboven [commissaire du Reich pour la Norvège] aurait ajouté, selon la version degrellienne, qu'un avion privé, celui du ministre de l'Armement Albert Speer, se trouvait sur l'aérodrome militaire. [...] Speer raconte dans ses mémoires qu'à aucun moment il n'a quitté l'Allemagne ; il serait donc absurde que l'avion qui lui était attribué pour sa fonction se trouve à Oslo. » (p. 55).

     

    Et Rodríguez de nous détailler la « vraie » histoire des moyens de déplacements aériens de l'architecte préféré d'Adolf Hitler : « Speer rendait souvent visite à sa femme et à ses enfants [à Kappeln, sur les rives de la mer Baltique], utilisant pour ce faire un avion piloté par un ami, l'as de l'aviation Werner Baumbach. [...] Speer raconte aussi qu'avec Baumbach, il avait imaginé un plan d'évasion. Un hydravion quadrimoteur à grande autonomie –qui, du nord de la Norvège, avait approvisionné pendant la guerre une base météorologique allemande dans une baie isolée du Groenland– les conduirait là-bas avec quelques amis ; ils disposaient déjà en cet endroit des ressources nécessaires pour rester cachés pendant les premiers mois de l'occupation de l'Allemagne. Mais ils ont finalement abandonné ce projet jugé absurde. » (pp. 55-57).

     

    En résumé, Speer aurait eu à sa disposition un petit avion utilisé pour visiter sa famille et un gros hydravion, non utilisé, pour sa fuite. Que serait donc alors venu faire là son Heinkel (et pourquoi nous demanderons-nous aussi ne fait-il pas partie de la flotte aérienne de Speer décrite par Rodríguez ?) ? Se rendant compte de l'incohérence de son récit, Léon Degrelle, selon Rodríguez, l'aurait alors rectifié : « Des années plus tard, Degrelle corrigea la version concernant l'avion qu'il avait reçu à Oslo ou en un autre endroit (avec un avion abandonné sur le champ de bataille, nous nous élançâmes dans le ciel, mes six compagnons et moi, en réalité cinq) » (p. 57).

     

     

    Historia Militar LD Ciordia.jpeg

     

    L'incroyable équipée degrellienne de la dernière chance, atteignant in extremis la frontière espagnole après une odyssée aérienne de plus de 2300 kilomètres et sauvant son équipage au prix d'un crash qui eût pu être mortel, n'a pas manqué de susciter l'intérêt de spécialistes d'histoire militaire et d'aéronautique. Il en est qui se posèrent la question de la présence du Heinkel de Speer à Oslo. Tel Jean-Louis Roba : « que faisait l'appareil de Speer en Norvège alors que son légitime propriétaire se trouvait à ce moment à Flensburg (dans le Schleswig-Holstein) comme membre du gouvernement de l'Admiral Karl Dönitz ? » (Histoire de Guerre, avril 2000, p. 13). Juan Arráez Cerdá fait de même, qui traduit en grande partie l'article de J.-L. Roba, mais sans jamais le citer ! « Que diable faisait l'avion de Speer à Oslo alors que ce dernier se trouvait à ce moment à Fesburg [sic], (Schleswing [sic]-Holstein) faisant partie du nouveau gouvernement allemand de l'amiral Karl Doenitz ? » (Revista española de Historia Militar, octobre 2004, Léon Degrelle : le vol vers la liberté, p. 164 ; le principal intérêt de cet article réside dans la pleine page 167 réservée au beau portrait, par l'excellent dessinateur de presse espagnol Ciordia, de Léon Degrelle en fond de tableau du Heinkel 111 atteignant la baie de La Concha à San Sebastián ; il fait d'ailleurs aussi la couverture du magazine). Peut-être cet article espagnol est-il à l'origine du « scoop » de Rodríguez (qui n'en fait cependant jamais état) ? 

     

     

    Ainsi donc Léon Degrelle aurait modifié sa version fictive de l'avion de Speer ? Oui, nous dit Rodríguez en voulant nous faire croire qu'il en apporte la preuve : « La version corrigée par Degrelle sur le bimoteur avec lequel il vola, qui ne serait pas celui du ministre Speer, se trouve dans l'interview de Marino Gómez Santos, L'aventure humaine de Léon Degrelle, “Nous sommes vraiment entrés en politique comme des apôtres, ABC, 11.10.1969 » (p. 366).

     

    Il faut tout de même bien constater, à nouveau, que ce n'est pas vrai et que dans cette interview, on ne trouvera nulle part mention de ce que « le bimoteur [...] ne serait pas celui du ministre Speer », pas plus qu'il aurait été la propriété de qui que ce soit d'autre. On ne peut donc pas parler de « correction » ; éventuellement, tout au plus, d'une « omission » ou plutôt d'une absence de précision, mais dont on ne peut rien conclure de significatif.

     

    Et pourquoi monter en épingle ce seul mini-détail de l'interview (et celui du nombre erroné de passagers : six au lieu de cinq) et lui accorder un crédit qu'il n'a pas ? Et pourquoi n'en attacher aucun au fait que le journal précise, par exemple au mépris de toute vraisemblance, un lieu de résidence fantaisiste du « fondateur du rexisme [...] passé par Madrid avec un billet aller-retour [...]. Il n'y a que quelques mois que nous avons appris qu'il vivait au Brésil, par quelques grands reportages publiés dans une revue de São Paulo »...

     

    Pour que tienne la route cette thèse de la correction par Léon Degrelle de son affabulation de 1949 (La Campagne de Russie, p. 494), répétée en 1961 (Duchesse de Valence, Degrelle m'a dit, p. 20), il faudrait qu'il s'y tienne à partir de cette publication dans le magazine ABC de 1969. Or nous sommes bien loin du compte puisque le fugitif d'Oslo maintint la « version Speer » dans ses Interviews recueillies pour la télévision française par Jean-Michel Charlier en 1976 (rassemblées dans le livre Léon Degrelle : persiste et signe, en 1985) : « Vers minuit [le 7 mai 1945], sur un avion abandonné avec son équipage par le ministre Speer, j'ai décollé d'un champ d'aviation de fortune sans éclairage, sans balisage, avec de l'essence pour 2150 km. Il y a 2300 km jusqu'à l'Espagne, que j'espérais atteindre. » (p. 366).

     

    Plus encore, Léon Degrelle donne de précieux détails explicatifs sur l'avion de l'architecte de la Chancellerie de Berlin stationné à Oslo dans une interview de 1979 : « Le ministre Speer avait prêté son avion particulier [précision importante : voir ci-après] à Terboven, un Heinkel bimoteur qui resta en Norvège avec la capitulation. » (Playboy España, avril 1979, p. 46 ; détail piquant : le même magazine réservé aux adultes publie quelques pages plus loin une longue interview tout aussi exclusive... d'Albert Speer se présentant comme un « ex-leader nazi repenti » ! voir en fin d'article).

     

    Mieux, puisque Rodríguez aime citer le quotidien madrilène ABC, mettons-lui sous le nez l'édition du 14 décembre 1982 présentant une nouvelle interview, où si l'on suit la logique du soi-disant historien Léon Degrelle recorrige la correction de 1969 : « Avec quatre officiers [cette fois, une personne de moins, au lieu d'une en trop !], il s'empara de l'avion du ministre de la Guerre, Speer, et effectua un vol nocturne et héroïque qui s'acheva sur le sable même de la plage de la Concha, à San Sebastián, quand l'appareil, un Heinkel bimoteur, se retrouva sans combustible. Nous volions sans lumières fuyant le feu antiaérien des Français. Quand nous avons aperçu Irún, à seulement quelques minutes de vol, nous avons vu la mort de près. » (Ismael Fuente Lafuente, « Léon Degrelle, la dernière relique du nazisme, écrit ses mémoires à Madrid », in ABC, 14 décembre 1982).

     

     

     

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    Emblème de la Fliegerstaffel des Führers : une tête d'aigle « cartoonisée ». A droite, l'insigne est apposé sur un Focke-Wulf Fw 200, avion de transport civil, militarisé pour le transport de troupes. Quelques-uns de ces appareils intégrèrent effectivement l'Escadrille du Führer pour les déplacements des membres de l’État-Major et de son Chef.

     

     

     

    Voici donc la véritable histoire du Heinkel 111H-23 portant le code TQ + MU mis à la disposition d'Albert Speer en tant que ministre de l'Armement.

     

    L'avion, tout comme l'équipage dirigé par le pilote Albert Duhinger, n'appartenaient pas à la Luftwaffe (détail qui a son importance : voir ci-après), mais à la Fliegerstaffel des Führers, l'escadrille du Führer, composée d'appareils réservés à son usage personnel ou celui des hauts dignitaires du régime dont, bien évidemment, Speer.

     

     

     

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    Comme tous les appareils de l'escadrille Fliegerstaffel des Führers, le Heinkel 111 du ministre Speer affichait sur son nez l'emblème spécial de l'unité : une tête d'aigle noir (au bec rouge ou noir) dans un cercle blanc bordé de noir : on le distingue encore sur les photos des débris de l'avion entreposés dans les ateliers de l'aérodrome militaire de Logroño.

     

    Heinkel Logrono 2.jpeg

     

     

     

    L'avion se trouvait à Oslo car, ainsi que Léon Degrelle l'explique en avril 1979 (Playboy España), « Le ministre Speer avait prêté son avion particulier à Terboven, un Heinkel bimoteur » à long rayon d'action. Ses réservoirs pleins pouvaient lui assurer une autonomie maximum de 2150 kilomètres, précise l'interlocuteur de J.-M. Charlier en 1976. Et pourquoi cet appareil était-il à Oslo ? Mais très certainement afin de permettre au Commissaire du Reich pour la Norvège –démis de ses fonctions par le nouveau Président du Reich Karl Dönitz– d'assurer son évacuation. Éventuellement vers l'Alpenfestung, la « Forteresse des Alpes », en Bavière, distante de quelque 1750 kilomètres ? « [Speer] l'avait préalablement mis à la disposition du commissaire du IIIe Reich allemand en Norvège, Josef Terboven, et l'avait autorisé à s'en servir. » (José Luis Jerez Riesco, Degrelle en el exilio, p. 13).

     

    Mais Josef Terboven qui avait résolu de mourir sur place plutôt que de quitter son poste, saisit alors l'occasion d'offrir à Léon Degrelle l'appareil mis à son service qui était seul capable de traverser toute l'Europe, avec un équipage qui n'attendait que des ordres pour effectuer sa mission : « Le Dr Terboven m'accueillit en compagnie de son ami le général Reedis. Ils étaient magnifiquement calmes. Pourtant on allait les retrouver tous les deux, le lendemain matin, exsangues, un revolver dans leur main glacée, n'ayant voulu ni l'un ni l'autre remettre la Norvège aux vainqueurs. [...] Le Dr Terboven me dit alors d'une voix grave :

    J'ai demandé à la Suède de vous donner asile. Elle a refusé. Un sous-marin eût pu, peut-être, vous emmener jusqu'au Japon. Mais la capitulation est absolue : les sous-marins ne peuvent plus partir. Il reste ici, en bas de la montagne, à l'aérodrome, un avion privé. C'est l'appareil du ministre Speer. Voulez-vous risquer votre chance, tenter, cette nuit encore, de gagner l'Espagne ? » (La Campagne de Russie, p. 495).

     

    La précision « avion particulier », « avion privé » est importante : échappant à la Luftwaffe, l'appareil n'était pas concerné par les termes de la capitulation. Il est vrai que ce détail ne pouvait avoir de valeur que pour des bureaucrates attachés à la lettre des règlements : pour les contrôleurs aériens, l'avion pouvait encore voler dans l'espace aérien norvégien, mais hors des frontières ou non, le Heinkel n'était qu'un avion ennemi à abattre pour les vainqueurs de l'Allemagne, avant ou après que la capitulation fut effective.

     

    On connaît la suite. Mais pour achever de ruiner la fable grotesque de l'avion-qui-n'était-pas-celui-de-Speer présentée comme vérité biblique par l'historien aux scoops de pétard mouillé, nous observerons que la réalité du Heinkel de fonction du ministre de l'Armement ne fut jamais remise en question par les seuls qui n'auraient pas manqué de le faire : les premiers intéressés !

     

     

     

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    Le pilote Albert Duhinger. Il est possible que ce pilote (qui malgré son âge d'un peu plus de 30 ans n'était qu'Oberfeldwebel, c'est-à-dire sergent-chef) n'ait pas fait partie de l'équipage d'origine du Heinkel 111 d'Albert Speer. Dans ses interviews qu'il publia en 1971, le journaliste Wim Dannau (spécialiste, dans les années 1960, de l'aéronautique pour les hebdos d'ados Spirou et Tintin, il n'hésita pas à escroquer de nombreuses archives de son hôte pour ses éditions lucratives) fait dire à Léon Degrelle dans un français approximatif : « C'est alors que nous sommes tombés sur l'avion de Speer. [...] J'ai cherché dans tous les environs où on pouvait trouver des navigateurs. J'ai repéré un immense type qui s'appelait Albert, qui avait été à Bruxelles à la Luftwaffe et est tellement Bruxellois qu'il était tombé amoureux d'une Bruxelloise. Il avait eu une histoire effroyable et avait été cassé de son grade –pas pour des raisons amoureuses qu'il avait été dégradé– mais en fait, il avait été dégradé pour être trop amoureux. Et Albert, qui est devenu par la suite, Alberto en Espagne, est maintenant un grand pilote en Argentine ! » (Degrelle. Face à face avec le rexisme, p. 99). Concernant l'interdiction de vol consécutive à la capitulation de l'Allemagne, Duhinger a précisé à Georges Gilsoul qu'il affirma à la tour de contrôle devoir conduire son appareil à Trondheim, plus au nord de la Norvège (Gil raconte, décembre 1975). Ce que confirme Léon Degrelle : « Théoriquement, l'équipage conduisait à Trondhjem [ancienne graphie norvégienne] le Heinkel du ministre Speer. Le commandant du champ lui-même ignorerait la destination réelle du bimoteur et la présence de deux passagers clandestins. [...] Toutefois, la capitulation n'entrerait officiellement en vigueur que le lendemain, 8 mai 1945. » (La Campagne de Russie, pp. 494-495).

     

     

    Les membres de l'équipage tout d'abord : ils eurent certainement l'obligation de préciser, lors de leurs interrogatoires, l'origine de l'avion qu'ils devaient piloter, mais il ne fut jamais question en Espagne que de l'appareil d'Albert Speer. De plus, l'infatigable globe-trotter Georges Gilsoul (ce blog au 1er septembre 2024) connut très bien Albert Duhinger, devenu pilote de ligne en Argentine : « Oui, dans la nuit du 7 au 8 août 1945, mon ami le pilote Alberto Duringen [sic], que j'ai bien connu à Buenos Aires entre 1948 et 1974, l'a promené dans l'Heinkel d'Albert Speer, d'Oslo à Saint-Sébastien » (Gil raconte, 20 novembre 1989). Imagine-t-on que si l'avion n'avait pas été celui de Speer, cela n'aurait jamais été mentionné à l'un ou l'autre moment des conversations entre Duhinger/Duringen et son ami réfugié ?

     

    Mieux encore : imagine-t-on qu'Albert Speer lui-même, –qui était loin de porter Léon Degrelle dans son cœur–, n'aurait pas profité de l'occasion de ses multiples publications, conférences et interviews pour moucher celui qui, non seulement se servait de son nom et de son prétendu avion pour donner plus de sel au récit de son évasion, mais se permettait en plus de lui donner des leçons d'honneur et de fidélité ? « Le plus piaffant [des ministres du Reich] était Speer, ministre des Armements, qui retourna complètement sa casaque une fois la guerre perdue, mais qui a été le tout dernier ministre allemand que je vis porteur de l'uniforme brun du Parti et du brassard nazi, le 2 mai 1945, alors que Hitler était déjà mort depuis trois jours. Il éprouva quelque humeur, quand, par la suite, je lui rappelai plutôt sarcastiquement le pavoisement vestimentaire qu'il arborait quand nous nous étions rencontrés, ce jour-là, en pleine apocalypse, près de Flensburg. » (Persiste et signe, p. 337).

     

    Dans La Campagne de Russie, Léon Degrelle avait plaisamment décrit l'agitation du ministre Speer et de son entourage, immobilisés comme lui dans les épouvantables embouteillages bombardés par l'aviation anglaise : « Les centaines de camions en feu bloquaient tout. Le ministre Speer, son auto coincée dans le tohu-bohu, essayait lui-même de dégager la voie. Il était entouré des membres de l'état-major de l'Organisation Todt, vêtus d'éblouissants uniformes couleur pistache et caca d'oie. Ces honnêtes carêmes-prenants faisaient le plus drôle d'effet dans ce tumulte. » (p. 478).

     

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    Nous ne possédons malheureusement que la réponse que le ministre repenti lui envoya le 28 juin 1979 mais, à en juger par son contenu, Léon Degrelle devait l'avoir invité chez lui et sans doute s'était-il rappelé à son bon souvenir en évoquant peut-être leur rencontre dont question ci-dessus, ou plus sûrement l'anecdote du vol à bord de son Heinkel 111 qui l'impliquait, certes indirectement, dans le sauvetage du condamné à mort belge.

     

    Pourtant, Albert Speer ne profita pas de sa réponse pour l'enjoindre de cesser de répandre l'information concernant « son » avion si elle était effectivement fausse : il se contenta de rejeter avec une politesse glacée son invitation. Il avait prétendument trop de travail et puis, qu'auraient-ils eu à se dire puisqu'ils n'étaient en rien d'accord sur « les événements de l'époque »...

     

     

     

    Speer à LD 1979.06.29.png

     

    Le 28 juin 1979, Albert Speer répond par une fin de non-recevoir à une lettre-invitation que Léon Degrelle lui avait adressée à la suite de la publication conjointe de leurs interviews par Playboy en avril 1979. Ce courrier fait aujourd'hui partie des collections du Cercle du Collectionneur : la lettre est froide mais se veut polie (formule de salutation en français) et même compatissante (« la haine qui vous poursuit »). Cette fausse courtoisie culmine avec la photo (nullement dédiée à Léon Degrelle puisque signée six ans plus tôt, le 8 novembre 1973) jointe dans l'enveloppe trop petite pour la contenir sans la plier en deux...

     

    Traduction :

     

    « Albert Speer

    Heidelberg, 28.06.79

     

    Cher Monsieur Degrelle [en français dans le texte],

     

    Votre lettre m’a surpris, car je ne m'y attendais pas. A l'occasion de mes lectures, j'ai pu en apprendre davantage sur votre destinée. Y compris sur la haine qui vous poursuit.

     

    Vous avez certainement lu dans mon livre mon point de vue sur les événements de l'époque ainsi que sur le procès de Nuremberg. Mon point de vue n’a pas beaucoup changé.

     

    Je pense que nous ne sommes pas d’accord sur ce point. Mais je respecte aussi votre point de vue, tout comme, ainsi que je crois le comprendre à travers vos lignes, vous respectez le mien.

     

    Il est peu probable que je vienne en Espagne. Je travaille sans relâche et je viens d'écrire un livre sur mon architecture, publié par les éditions Propyläen Verlag  écrire un livre », c'est beaucoup dire : dans le bouquin en question, Albert Speer. Architektur, Arbeiten 1933-1942 (1978), Albert Speer s'est contenté de signer un préambule de deux pages, l'ouvrage proprement dit de quelque 180 pages richement illustrées étant en fait constitué de contributions de Karl Arndt, Georg Friedrich Koch et Lars Olof Larsson].

     

    Avec mes sentiments cordiaux,

     

    Votre

    [signé Albert Speer] »

     

     

     

    À suivre

     

     

     

  • Les mémoires « effilochés » d’Anne Degrelle-Lemay

     

    V. Les lacunes historiques d’Anne…

     

     

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    Léon Degrelle a tout fait pour retrouver ses enfants, pas seulement matériellement en les accueillant en Espagne où ils firent leur vie, sauf Léon-Marie victime d’un accident mortel après quelques mois et Chantal qui était déjà mariée en France, mais affectueusement surtout. De la part d’Anne, cette affection fut-elle réciproque, spontanée et sincère ? Oui, nous affirme-t-elle avec assurance. Et nous n’avons aucune raison de ne pas la croire. Mais l’édition de cette « espèce de journal à destination de mes enfants et de mes petits-enfants » (p. 169) est-elle bien sans arrière-pensée ? Ses enfants pourraient-ils vraiment y trouver un portrait authentique de « Degrelle, L’homme qui changea [le] destin » de leur mère et grand-mère ?

     

     

    Anne Degrelle Couverture.jpgDepuis que nous avons commencé la présentation du livre de mémoires d’Anne Degrelle-Lemay, nous n’avons pu que souligner la carence et le biaisement continuels de l’information (ce blog à partir du 23 octobre 2022).

    Destiné surtout –affirme l’auteur– à mieux faire connaître à sa famille la vie, la pensée, l’idéal de leur grand-père et arrière-grand-père (« Je leur ai tant parlé de leur aïeul qu’ils veulent maintenant en savoir davantage », p. 165), ce livre ne pouvait passer sous silence la première moitié de la vie de Léon Degrelle. Encore qu’il ne dise pratiquement rien de l’enfance, des années d’université (un mot sur le journal L’Avant-Garde, un autre sur Mgr Picard et les Cristeros mexicains, p. 87)… Sur Rex, rien non plus, à part l’intérêt pour la politique sociale nationale-socialiste (p. 109, sans expliquer qu’en évoquant le régime hitlérien, la presse rexiste ne faisait alors que remplir sa mission d’information ni que le Führer y fut éreinté, pratiquement jusqu’à la capitulation de la Belgique) ou la politique de neutralité, « une clairvoyance [de la part de Léon Degrelle, qu’Anne estime] semblable à celle de Charles Maurras, un de ses grands amis »… que son père n’a –malheureusement– jamais rencontré ! (p. 110).

     

    Même si elle a la Belgique en horreur (« Je dois reconnaître que le coup de foudre n’était pas seulement pour [mon père], mais pour l’Espagne que j’aimais déjà autant sinon plus que la France et surtout que la Belgique que je haïssais depuis tant d’années pour tout le mal qu’elle fit à ma famille », p. 73), Anne se devait d’en expliquer l’originalité à ses enfants pour qu’ils comprennent mieux l’action de leur grand-père aussi bien en ce qui concerne la politique intérieure de Rex que pour le recrutement des Légionnaires du Front de l’Est. Mais là aussi, on nage dans l’imprécision et l’ignorance : « Nous savons que la Belgique se divise en deux régions, la Wallonie et la Flandre. Des cultures différentes, des langues différentes, des spécificités différentes. En Wallonie, on parle français, en Flandre le flamand, le néerlandais ainsi que l’allemand. » (p. 133). Outre que le flamand, sauf à le considérer comme un patois, est la même langue que le néerlandais effectivement parlé en Flandre, l’allemand n’est, quant à lui, parlé que dans les cantons de l’est, à la frontière allemande, c’est-à-dire enclavés en Wallonie.

     

    Anne semble également ignorer les origines françaises de son papa (une fois, p. 23, elle le présentera pourtant comme « belgo-français » : voir plus loin). Toujours est-il que, dans un texte écrit en 1949 expressément pour ses jeunes enfants dont il était séparé depuis plus d’un lustre (l’aînée, Chantal, avait quinze ans ; Anne, treize ; Godelieve, onze ; Léon-Marie, dix et Marie-Christine, cinq) et qu’Anne doit nécessairement connaître, son père ne manque pas de détailler : « Edouard Degrelle [le grand-père d’Anne] était né à Solre-le-Château, ville française, puisque l’Ardenne est coupée par la frontière belgo-française, ligne arbitraire, souvent modifiée, région pleine de simplicité et de noblesse. Elle était originaire de Gonrieux et pendant deux cents ans, avait porté le nom de cette terre. Les le Grêle de Gonrieux avaient cette devise qui fait croire qu’ils n’étaient pas costauds, mais qu’ils étaient bien décidés à vivre : Grêle est, mais croîtra ! Les Degrelle de Solre-le-Château habitaient depuis plusieurs générations une grande maison à pignons, blanche et vaste. Deux cent quatre-vingt huit Degrelle y étaient nés. Les familles étaient nombreuses, un Livre de Raison remontant à 1589 en fait foi ». (Léon Degrelle, Mon Combat, s.l., s.d., p. 20). Usmard Legros, le premier biographe de Léon Degrelle précise que 1589 est en fait l’année de naissance, à Sains-du-Nord (Avesnois), du « plus lointain ancêtre connu, Martin de Grelle » (Un homme… un chef. Léon Degrelle, 1937, p. 24).

    Degrelle Solre-le-Château.jpgMonument funéraire de la famille Degrelle dans le cimetière de Solre-le-Château (nord de la France). Cette concession à perpétuité fut élevée par Constantin-Joseph Degrelle (1784-1869), l’arrière-grand-père de Léon.

    « Mon père était d’origine wallonne. Il était né dans un beau village des Ardennes appelé Bouillon. Sa langue maternelle était le français. Et les zones aux nombreux conflits sociaux, régions minières et industrielles, étaient en terre flamande. » (p. 100) Sauf que les zones industrielles minières –à part un site dans le Limbourg flamand– se trouvent toutes en région wallonne, dans les provinces de Liège et du Hainaut, fiefs de la gauche socialiste et communiste avant de devenir terreau rexiste (c’est pourquoi l’hommage à la Légion Wallonie célébrant le succès de la percée de Tcherkassy, le 1er avril 1944, débuta à Charleroi : ce blog au 7 mars 2022).

     

    Quand Anne se mêle de l’histoire politique de son père, ce n’est pas mieux, incapable, par exemple, de situer correctement les relations de la famille Lemay avec son père :

    « Toute la famille de ma mère, à cette première époque de sa vie politique, le soutenait inconditionnellement. Elle partageait avec des milliers de personnes (âgées et jeunes, aisées ou pauvres) cette foi en un homme honnête décidé à lutter pour leurs droits. […] Mon père, un homme de principes et catholique jusqu’à la moelle, amoureux de sa Belgique natale, vit en Hitler un créateur d’hommes, un chef qui avait sorti son pays aux millions de chômeurs de la misère économique et lui avait rendu l’orgueil national après l’humiliation infligée à l’Allemagne après la Première Guerre mondiale. Mais il recherchait maintenant une expansion territoriale, couronnement de son ambition personnelle. Ce fut alors qu’en terminant l’un de ses meetings rassemblant des foules immenses, mon père lança son premier “Heil Hitler”. Pour mes grands-parents et le reste de la famille maternelle, cela signifia la rupture totale avec lui. » (p. 18).

    Sans doute parce que sa famille maternelle lui aura répété mille fois cette histoire, Anne Degrelle-Lemay se crut autorisée à revenir plus précisément sur les circonstances de la rupture de sa famille maternelle avec Léon Degrelle, les rendant du coup encore plus invraisemblables.

    C’est ainsi qu’Anne situe cette rupture des Lemay avec son père à l’époque des retentissants « Six Jours de Rex » : ils furent organisés du 19 au 24 janvier 1937 au Palais des Sports de Bruxelles et accueillaient chaque jour quelque quinze mille personnes payant chacune au moins 5 francs pour écouter Léon Degrelle :

    « Mais ce que mon père ne m’a pas dit alors et que je n’ai appris que bien des années plus tard de la bouche de ma grand-mère maternelle, c’est qu’à la fin du sixième jour, il commenta le succès de la politique hitlérienne en faisant de son chef un exemple à suivre et en exprimant ouvertement son admiration naissante pour lui. Il termina le meeting par un “Heil Hitler !” qui déclencha une polémique sauvage dans le monde politique –mais aussi citoyen– de l’époque. Mon grand-père maternel et toute la famille Lemay, jusqu’alors admirateurs de son combat aux racines profondément chrétiennes, commencèrent à l’écouter avec un certain scepticisme. » (p. 92).

     

    Pays réel 1937.01.21.JPG

    Reportage du Pays réel, le 21 janvier 1937.

     

    Plus loin, Anne confirmera les limites strictement patriotiques du soutien des Lemay, qui furent alors inexorablement atteintes (mais il ne s’agit plus du meeting « du sixième jour », c’est même le tout premier) : « C’est au cours du premier meeting qu’il commença à commenter les résultats de ce chef de l’Etat allemand. Déjà, il ne dissimulait pas son affinité avec lui aussi bien en ce qui concerne la politique intérieure que son aversion naissante qui finirait rapidement par devenir le but principal de son combat : Staline et son communisme. A partir du moment où il commença à adhérer tacitement [sic !] aux projets d’une future lutte européenne contre l’URSS emmenée par l’armée allemande –qui avait envahi son propre pays–, ses meetings se limitèrent à faire du recrutement. Dans la famille Lemay –celle de ma mère– cela provoqua un rejet total et certainement aussi dans de nombreuses autres familles qui ne pouvaient même pas imaginer laisser leurs fils aller se battre coude à coude avec l’envahisseur de leur pays, aussi noble que soit le but commun. » (p. 142).

    Tout le monde sait que le discours de Léon Degrelle se terminant par la profession de foi en l’avenir national-socialiste de l’Europe nouvelle fut prononcé le 5 janvier 1941 et non en 1937 à l’occasion des « Six Jours de Rex » : les différents thèmes traités dans les cinq discours prévus à cette occasion (le samedi était réservé à un « gala artistique ») ne pouvaient en aucun cas se clore (ni commencer !) par le salut à celui qui, à ce moment, était occupé à redresser l’Allemagne :

    - Les scandales et la révolte des citoyens
    - Rex reconstruira l’Etat
    - Justice sociale – Paix flamande
    - La jeunesse – Les valeurs morales – L’Eglise
    - Au-delà des partis : la Patrie !

     

    Pays réel 1937.01.25.JPG

    Reportage du Pays réel, le 25 janvier 1937. La photo montre Léon Degrelle et son épouse Marie-Paule, née Lemay, assistant au gala artistique de Rex, le samedi 23 janvier, organisé dans la salle de concert de la Société royale de la Grande Harmonie, peu avant sa démolition laissant place à l’actuelle place de l’Albertine, face aux bâtiments de la nouvelle Bibliothèque Royale.

     

    Si donc, après-guerre, Belle-Maman Lemay a raconté à Anne que c’est dès 1937 que son mari et sa famille prirent leurs distances avec Léon Degrelle à cause de sa proximité soudainement affichée avec l’horrible Hitler, ce ne peut s’expliquer que par leur volonté de se montrer, après-guerre et par grégarisme opportuniste, le plus antihitlérien possible.

    C’est ainsi qu’Anne rapporte la rupture des Lemay en assénant les contresens les plus invraisemblables à propos des raisons de l’engagement de son père aux côtés de l’Allemagne nationale-socialiste : « Mon père […] vit en Hitler […] un chef qui avait […] rendu à son pays l’orgueil national après l’humiliation infligée à l’Allemagne après la Première Guerre mondiale. Mais il recherchait maintenant une expansion territoriale, couronnement de son ambition personnelle. Ce fut alors qu’en terminant l’un de ses meetings rassemblant des foules immenses, mon père lança son premier Heil Hitler. Pour mes grands-parents et le reste de la famille maternelle, cela signifia la rupture totale avec lui. » (pp.17-18) Comme si Léon Degrelle avait non seulement accepté, mais cautionné à l’avance l’invasion de son pays par le Troisième Reich !

    Plus loin, Anne enfonce encore ce clou inepte pour souligner l'entêtement coupable de son père : « Je crois sincèrement qu’à cette époque déjà [août 1944], ma mère ne partageait plus les idéaux de son mari belgo-français qui combattait aux ordres d’un chef dont le seul but était de se rendre maître de l’Europe. » (p. 23).

    Anne ne peut pourtant pas ignorer les explications fournies par son père dans le document écrit en 1949 dont nous venons de parler. On y lit : « La Collaboration signifiait pour Léon Degrelle l’épanouissement de son pays dans une Europe unie et réconciliée. Il se ralliait à une politique de collaboration européenne non pas par sympathie pour l’homme Hitler et parce qu’il était allemand, mais dans la mesure où il était devenu européen et où il synchronisait toute la symphonie européenne pour en faire un chant plein de grandeur et d’harmonie. » (Mon Combat, p. 209). Prouvant qu’il ne s’agit pas d’explications a posteriori, il cite également quelques écrits de l’époque, publiés dans Le Pays réel, entre autres, celui-ci : « La rupture des carcans européens, l’organisation de l’Europe en une entité cohérente, va ramener le vieux Leo Belgicus à ses destinées nationales. Dans l’Europe d’Hitler, nous allons être une incomparable jetée de l’Europe centrale vers la mer du Nord et les Océans ; un confluent fabuleux des richesses du Continent et des autres mondes. » (Le Pays réel, 20 avril 1941).



    Pays réel 1941 08 09.pngEst-ce involontairement qu’Anne se fait tout de même l’écho des véritables raisons de l’engagement des milliers de Belges qui prêtèrent un serment de fidélité à Adolf Hitler dans la guerre contre le bolchevisme ? « J’ai expliqué les raisons pour lesquelles ils partirent pour le front de l’est : avant tout, pour recouvrer des droits pour leur pays, pour le représenter avec honneur et, en définitive, pour lutter pour l’Europe. » (p. 142).

    Mais les Lemay constituant désormais sa famille de prédilection, elle est bien obligée de leur donner raison en approuvant leur condamnation anticipative (et patriotique !) de la participation des rexistes et autres partisans de l’Europe nouvelle à la croisade antibolchevique aux côtés des Allemands ayant envahi la Belgique !

    Mais cela ne serait-il justement pas le tout premier chef d’accusation qui valut la condamnation à mort par contumace de Léon Degrelle par le Conseil de Guerre de Bruxelles, le 27 décembre 1944 ? A savoir « Avoir porté les armes contre la Belgique et ses alliés » ? Sauf qu’il fallut quand même attendre un arrêté-loi pris à Londres le 17 décembre 1942, pour déclarer les soviétiques alliés de la Belgique, c’est-à-dire près d’un an et demi après l’entrée en action de la Légion Wallonie et Léon Degrelle, et neuf mois après l’arrivée du second contingent emmené par John Hagemans (ce blog au 26 août 2022) !…

    [Ici, nous ne résistons pas à l’opportunité de vous présenter un petit intermède qui serait comique s'il n'était malséant, offert par le clown Proprof de l’Université de Liège, l’inénarrable Besace (ce blog au 30 juin 2016) qui avait déjà minimisé les atrocités de l’épuration en parlant d’excès aux limites acceptables et des pistolets-mitrailleurs de la Résistance qui partaient tout seuls (ce blog au 8 novembre 2019). Ici, il s’étouffe à l’idée qu’on puisse ne pas trouver judicieuses ces lois rétroactives et nous propose donc son « regard particulier » sur le sujet : « Les arguties juridiques invoquées par les combattants de l’Est quant au caractère rétroactif de la législation qui leur était appliquée parce qu’une circulaire interprétative étendait à l’URSS la notion d’ “allié” de fait, ne tenaient guère devant une évidente réalité : endosser le feldgrau quelques mois après l’invasion [en fait, quinze mois quand même, soit le quart de la durée de toute la guerre !] était un péché contre l’esprit bien plus que contre un article du Code pénal. » Il suffisait d'y penser ! Et de promulguer cet ajout dogmatique au Décalogue ! (Francis Balace, “Collaboration et répression en Wallonie : un regard particulier ?”, in Collaboration, répression, un passé qui résiste, Sous la direction de J. Gotovitch & Ch. Kesteloot, p. 53).]

    Malheureusement pour Anne Degrelle-Lemay, nous savons que le patriotisme de sa famille privilégiée fut pour le moins à géométrie variable, notamment par la lettre de Léon Degrelle à l’avocat des Lemay, Jean Thévenet (20 mars 1954) ; le seul Lemay a y être traité positivement est d’ailleurs son beau-père Marcel Lemay, l’époux de Belle-Maman, décédé à l’orée de la guerre et qu’il y appelle son « ami charmant ». On y apprend, entre autres, que Belle-Maman Lemay ne trouvait apparemment pas inconvenant de s’afficher au bras de son gendre « incivique », jusqu’au moins… 1944 et que le fils aîné, Marc Lemay, apporta la bénédiction de sa famille aux volontaires du premier contingent de la Légion Wallonie en partance pour le front de l’Est, le 8 août 1941 ! (ce blog au 20 décembre 2022).

     

    Départ 8 août Gare Nord.jpeg

    L’aîné des fils Lemay ne fut pas seul à venir saluer, le 8 août 1941, à la Gare du Nord de Bruxelles, le départ des nouveaux Croisés pour leur combat sacrificiel contre la menace bolchevique sur l’Europe.

     

    Nous verrons ailleurs (quand nous parlerons de Jeanne Degrelle-Brevet) que Léon Degrelle pouvait parfois s’agacer des lacunes historiques de sa fille. Aussi pourrions-nous nous réjouir que tout ce qui concerne la vie militaire de son père soit directement tiré de ses propres livres. Mais nous allons vite déchanter.

    Les livres de son père lui sont bien sûr l’occasion de célébrer son courage et sa valeur militaire : « Il ne pouvait passer inaperçu. Il s’attira rapidement le respect non seulement de ses hommes, mais aussi des autorités allemandes qui surent voir en lui un soldat courageux, un grand stratège emmenant ses hommes avec courage et intelligence à des victoires et des conquêtes de villes et de régions d’importance capitale sur la route vers Moscou. Des victoires qui lui valurent une ascension fulgurante dans la hiérarchie et les décorations militaires. Les pages de son livre uniquement consacrées aux combats, aux misères, aux tragédies, aux souffrances atroces, je ne vais pas les mettre dans ces mémoires. Ce que je veux souligner, c’est le courage de ce soldat qui parvint à être un des commandants militaires les plus admirés par ses hommes et par les plus hautes autorités allemandes. Elles le respectaient. Il pouvait leur parler d’égal à égal. […] Les décorations étincelant sur son uniforme d’officier rendaient justice à ses progressions régulières dans le commandement militaire. […] J’avais seulement sept ans. Bien qu’on nous tînt, nous les enfants, à l’écart de ces événements, nous savions que nous avions un père qui était un HEROS pour notre entourage. Et quand nous avions l’occasion de le voir entre des meetings et des réunions, l’affection qu’il nous prodiguait compensait les longues absences que nous devions subir. Je possède toujours des photos attachantes de ces rencontres éphémères, dont une, en particulier, sur l’escalier de notre maison de la Drève de Lorraine » (pp. 146 et 148).

     

    LD Drève Anne+Léon-M.+God..jpgEst-ce une des photos dont parle Anne ? En permission après la bataille de Tcherkassy et sa réception par le Führer lui octroyant la croix de Chevalier de la Croix de Fer, Léon Degrelle pose sur les marches de sa villa de la Drève de Lorraine avec Anne, Léon-Marie et Godelieve (février 1944).

    Mais ce que saluera surtout Anne Degrelle-Lemay tout au long de ses citations, c’est le talent littéraire de son père :

    « On devrait étudier le livre de mon père, “La Campagne de Russie”, dans les facultés d’Histoire, sinon de Lettres, car c’est une page de l’histoire de l’Europe et, qui plus est, magnifiquement écrite. Ce n’est pas Victor Hugo, mais c’est un grand auteur. […] “La Campagne de Russie”, cette grande épopée écrite en un français magnifique et traduite en de nombreuses langues, ne cessera jamais d’apparaître dans mes commentaires sur la personnalité de mon père, qui n’était pas seulement un simple soldat, mais un être humain aux profondes racines chrétiennes. […] C’est sur le front du Dnieper que commença l’immense odyssée de cette guerre cruelle, qu’il a magnifiquement racontée dans son livre “La Campagne de Russie”. Je reconnais que la lecture de ce livre ne m’attirait pas dans l’absolu, mais je l’ai terminé fascinée, stupéfaite non pas tant par l’aventure de ces hommes, mais pas la beauté des descriptions de chaque recoin, de chaque village, de chaque rivière, de chaque bois de cet immense et merveilleux pays qu’est la Russie. Ces six cents pages reflètent une lutte acharnée, traversant les régions et les localités aux noms imprononçables pour moi. […] Maintenant que je me suis attelée à la tâche d’entrer dans les pages de ce livre, je me sens difficilement capable de pouvoir refléter le sentiment qui m’envahit et l’admiration pour cet écrivain capable de transmettre de manière magistrale l’état d’âme de ces milliers d’hommes dont il était devenu responsable. […] Le Donetz, le Dnieper, le Caucase, l’Ukraine n’ont plus de secrets pour moi. Cette envie qui m’a prise d’écrire pour partager quelque chose de mes souvenirs m’a amenée à plonger dans la lecture de sa fameuse “Campagne de Russie”. Elle m’a passionnée, émerveillée ; elle m’a fait pleurer… ou sourire car, au milieu de tant de malheurs, ce génie de la plume trouve toujours le mot juste, la pointe sarcastique qui vous éloigne pour une seconde du récit dramatique et si souvent sanglant. […] Chaque description, comme sortie de la palette d’un peintre, parlait avec une sensibilité quasi hors de propos au milieu de cet enfer, de paysages enneigés, de bois dont les branches couvertes de givre brillaient à la lumière du soleil couchant. Des pages d’une beauté absolue : un baume pour le cœur et l’esprit. […] En lisant entre les lignes, je ressens l’angoisse spirituelle qui l’étreignait, lui si croyant, face à tant d’horreur et de morts. Mais “La Campagne de Russie” demeure l’épopée de sa vie qui attire le plus ses adeptes. Alors que pour moi, c’est elle qui a causé le plus de traumatismes dans ma vie. » (pp. 141 et 144-146).

     

    Almas ardiendo1-horz.jpg

    « Le livre peut-être le plus connu en Espagne parmi ses œuvres spirituelles est “Les âmes qui brûlent”, avec une introduction et la traduction de Don Gregorio Marañón, édité dans les années 50. » (p. 166). Première édition d’Almas Ardiendo (jusqu’à aujourd’hui, il y en eut plus d’une douzaine !) aux éditions La Hoja de Roble (« La Feuille de Chêne », avec une « Ilustración de M. A. Dans » : pourrait-il s'agir d'une aquarelle de la célèbre peintre naïve espagnole María Antonia Dans, 1922-1988 ?) fondées à Lora del Rio par Léon Degrelle en 1954. Ci-dessous, l’édition proposée par le président de l’Asociación Cultural Amigos de Léon Degrelle, José Luis Jerez Riesco, en 2009 (avec une photo de couverture inexplicablement inversée et déformée : voir la photo originale ci-avant). Dans des « Paragraphes préliminaires », il propose une méditation sur Les âmes qui brûlent/Les âmes ardentes, inspirée par les Pères de l’Eglise, les philosophes grecs et romains ainsi que la réflexion spirituelle de José Antonio ; il donne aussi de précieux renseignements sur les premières éditions de cet ouvrage, aussi bien en français qu’en espagnol. Actuellement épuisée, le texte de cette édition peut se télécharger (malheureusement sans les Préliminaires de José Luis Jerez Riesco ni le Prologue de Gregorio Marañon).

    Almas ardiendo3.jpg

     

    « Je ne veux cependant pas terminer mon histoire sans consacrer quelques pages au Léon Degrelle poète, philosophe et écrivain, car ce sont les aspects de sa vie que j’ai le plus admirés. Doté d’une grande sensibilité, il a abordé magistralement des thèmes aussi délicats que l’amour, la beauté, la célébration de sa terre natale qui a abouti à “La Chanson ardennaise”. Il n’a jamais perdu la foi en Dieu. Elle le poussa à écrire “Je te bénis ô belle mort”, des poèmes inspirés par l’œuvre de Sainte Thérèse d’Avila. Je les ai gardés longtemps sur ma table de nuit. […] Je conserve dans ma bibliothèque un espace spécial pour diverses brochures, soigneusement éditées, de vers et de réflexions qui montrent un homme profondément spirituel. L’une d’elles est intitulée “Aux mauvais jours” et fut écrite à l’hôpital de Saint-Sébastien en 1945… Une vraie relique. Chaque fois que je la lis, une immense tristesse m’envahit. Dans son long exil, ce qui l’a sauvé, ce fut l’intense vie intellectuelle qui ne l’abandonna jamais. […] Sa plume fut ce qui le sauva mentalement durant son long enfermement dans un sous-sol obscur et, plus tard, lorsqu’il commença à aller mieux, chez notre chère Clarita. C’est chez elle qu’il trouva la paix nécessaire pour continuer à écrire, entre autres, sa “Campagne de Russie”. Il ne répondit jamais à mes questions : que faisais-tu ? de quoi vivais-tu ? Tout ce que je sais, c’est qu’il n’arrêta jamais d’écrire, de la poésie, de l’histoire, tous ces livres magnifiques qui remplirent sa vie en exil. » (p. 166).

    Remarquons au passage que jusqu’à la dernière page de ses mémoires, Anne Degrelle-Lemay aura été incapable de trousser le moindre compliment (ici, sur le précieux don poétique de son père) sans l’assortir de remarques fielleuses sur l’origine de son argent !...

    Mais ces considérations paraîtront bien anodines face aux remises en question d’événements historiques rapportés dans les livres autobiographiques du Commandeur de la Légion Wallonie !

    Rappelons-nous qu’Anne n’a pas hésité pas à traiter son père de « raconteur de carabistouilles » (traduction élégante de « narrador embaucador », termes désignant un narrateur filou, trompeur, escroc, p. 93 ; ce blog au 23 octobre 2022). Elle va maintenant lui attribuer une nouvelle calembredaine… Ou, plutôt, elle va avaliser la thèse des hyènes de l’histoire sur la relation unique développée par Adolf Hitler envers Léon Degrelle. Et ce, à propos de la fameuse phrase « Si j’avais un fils, je voudrais qu’il fût comme vous. » (ce blog aux 12 mai 2016, 21 juin et 20 juillet 2018).

    « Il nous a souvent raconté que Hitler lui avait dit “Si j’avais un fils, j’aimerais qu’il soit comme vous”. Moi, je le regardais et lui, il me souriait. Il connaissait mon scepticisme. J’ai toujours été difficile à convaincre. Mais peut-être que c’était vrai… » (p. 154).

     

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    Pour Anne Degrelle-Lemay, l’insigne proximité manifestée par Adolf Hitler envers son père, Léon Degrelle, ne relèverait que d’une fiction romanesque que sa sagacité « cartésienne » serait parvenue à détecter !...

     

    Le regard d’Anne et le sourire de son père tels qu’ici rapportés ne sont pas un regard de confiance et un sourire de bienveillance. Non, le scepticisme qu’aurait ainsi, comme toujours, brandi Anne face aux affirmations de son père rend au contraire son regard dubitatif, sinon incrédule, tandis que le sourire avec lequel aurait répondu son père manifesterait une connivence avec sa fille, tellement « cartésienne » qu’il en reconnaîtrait ainsi sa lucide perspicacité ! Certes, elle ajoute « peut-être que c’était vrai », mais dans ce contexte, comme elle l’a dit ailleurs, cela ne se pourrait que si l’on acceptait de « prendre des vessies pour des lanternes » (p. 93 ; en espagnol : « comulgar con ruedas de molino », communier avec des meules de moulin [à la place d’hosties] !).

    Mais qu’en est-il en réalité ?

    Le récit de la célèbre phrase que le Führer adressa au fils qu’il se choisit est très précisément extrait –nous dit Anne Degrelle-Lemay– de La Campagne de Russie de Léon Degrelle (et présenté d’emblée comme un récit « romanesque » ; nous citons le texte tel que donné par Anne et expliquerons ensuite nos soulignages) :

    « Dans son livre “La Campagne de Russie” [Anne donne le titre en français], il raconte, comme dans un roman, l’aventure de sa rencontre avec Hitler : “17 février. Nous nous étions retrouvés, vainqueurs, de l’autre côté de la rivière Lisyanka. Nous étions sauvés. Nous avions gagné. Le lendemain, notre immense colonne était en marche depuis quelques heures, protégée par les blindés du général Hube. Un petit avion décrivait des cercles au-dessus de nous et finit par atterrir près de nous. C’était un appareil de reconnaissance envoyé par Hitler. Il était à ma recherche. Aussitôt, mes soldats me hissèrent dans l’avionnette. Je traversai, en quatre heures de vol, le sud puis tout l’ouest de la Russie. A la nuit tombée, j’atterrissais à l’aéroport du G.Q.G. Mais dans quel état ! L’uniforme en lambeaux, déchiqueté par tant de corps à corps. Himmler me donna une chemise propre et fit en sorte qu’on arrange ce qu’il restait de mon uniforme. En échange, je laissai dans sa belle salle de bain d’énormes poux furieusement anthropophages. Puis il m’emmena dans sa voiture verte, à une heure du matin jusqu’au lieu de rendez-vous avec le Führer. Je vois encore Hitler s’avancer vers moi, me serrer contre lui et… me remettre le Collier de la Ritterkreuz qui était alors –il ne faut pas l’oublier– la décoration la plus élevée de l’Armée allemande. Il me prit les mains entre les siennes et me dit simplement : “Je me suis fait tant de soucis pour vous !” Je me retrouvais là, près de Hitler, dans sa cabane rustique, devant une cheminée où quelques bûches crépitaient. En quittant son bureau, nous nous réunîmes avec quelques maréchaux dans un salon voisin pour fêter avec une bouteille de champagne –lui qui n’aimait pas les boissons alcoolisées– la victoire de Tcherkassy.”

    Il nous a souvent raconté que Hitler lui avait dit “Si j’avais un fils, j’aimerais qu’il soit comme vous”. Moi, je le regardais et lui, il me souriait. Il connaissait mon scepticisme. J’ai toujours été difficile à convaincre. Mais peut-être que c’était vrai… » (pp. 153-154).

    Campaña de Rusia.JPGLe problème est que le texte fourni par Anne Degrelle-Lemay n’est en rien extrait de La Campagne de Russie, ni de la version espagnole La Campaña de Rusia qui en est la traduction fidèle. D’où vient-il ? Et pourquoi remplace-t-il la version donnée dans l’œuvre originale, « cette grande épopée écrite en un français magnifique » quasiment digne de Victor Hugo (voir ci-avant) ? Voilà qui jette quand même un sérieux doute sur la sincérité de l’appréciation du talent littéraire de son père exprimée par Anne…

    Le texte choisi n’est en effet aucunement littérairement travaillé par son auteur : il s’agit de la retranscription des interviews données par Léon Degrelle à Jean-Michel Charlier, que celui-ci a publiées en 1985 dans Léon Degrelle : persiste et signe (éditions Jean Picollec ; nous citons le texte français d’après ce livre). Le texte cité par Anne se trouve aux pages 331-332 (pp. 313-314 de l’édition espagnole Léon Degrelle firma y rubrica, Ediciones Dyrsa, 1986).

    Mieux, –ou plutôt pire !–, Anne Degrelle-Lemay s’est permise de corriger des expressions et de réécrire des tournures ou des passages entiers : c’est ce que nous avons souligné dans notre citation de son livre, comme si c’était la version corrigée par ses soins qui, en réalité, méritait les éloges !

    Firma y rubrica.jpeg
    C’est ainsi, par exemple, qu’elle corrige en « petit avion », « avion-cigogne », traduction du surnom donné à cet avion de reconnaissance construit pas l’ingénieur Gerhard Fieseler et dont le train d’atterrissage surélevé lui valut d’être appelé Storch (cigogne). Elle change aussi « chars » en « blindés », « champ d’aviation » en « aéroport » ou « quelques centaines de gros poux russes » en « énormes poux »… Elle ajoute des phrases inutiles (« Nous avions gagné ») et se permet aussi de réécrire tout le passage relatif à la réception au champagne que Léon Degrelle avait écrit de la sorte ; « Sortant de son bureau, je m’étais à peine attablé dans un salon voisin avec ses maréchaux qu’il [Adolf Hitler] avait surgi une bouteille de champagne au bout de chaque bras, nous les apportant pour festoyer, lui qui détestait les boissons alcoolisées ! » (La Campagne de Russie, p. 336).

    Malheureusement, la seule chose qu’elle ne change pas, c’est l’erreur de transcription qui se trouve tout au début de la citation : « Nous nous étions retrouvés, vainqueurs, de l’autre côté de la rivière Lisyanka. »

    Lisyanka n’est pas une rivière, mais une ville (qui donne d’ailleurs son titre à un chapitre de La Campagne de Russie : pp. 314-322 ; pp. 149-153 de l’édition espagnole). C’est Jean-Michel Charlier qui commet l’erreur en retranscrivant les paroles de Léon Degrelle qui avait sans doute parlé de « la rivière de Lisyanka ». Dans La Campagne de Russie, il explique d’ailleurs que le moment-clé de la percée de Tcherkassy fut le passage de la rivière traversant cette ville : « Nous nous dépêtrâmes dans la neige épaisse et descendîmes le long de la route. Nous finîmes par atteindre, au cœur de Lysjanka, la rivière, très large, gonflée, ourlée de crêtes de glace. » (p. 322). Cette rivière, c’est le Gniloï-Tikitch.

    Mais là, bien sûr, n’est pas le plus important. La scène que rapporte Anne représente la rencontre qu’Adolf Hitler a voulue en faisant chercher Léon Degrelle par son avion personnel sur le front le 20 février 1944. Or ce n’est pas à cette occasion que le Führer a prononcé la fameuse phrase où il se reconnaissait un fils spirituel en Léon Degrelle. C’est six mois plus tard, le 27 août 1944, comme il le souligne justement dans ses entretiens avec Jean-Michel Charlier, source privilégiée d’Anne, mais qu’elle ignore ici : « Hitler, en m’étreignant la main dans ses deux mains, pensait-il qu’au-delà de ses forces qui s’épuisaient, à force de travail, j’étais là, jeune lion ? Six mois plus tard, il me dirait la phrase célèbre : Si j’avais un fils, je voudrais qu’il soit comme vous ! Dès février 1944, il avait décidé que je porterais l’étendard de l’Europe nouvelle en Occident. Il me faisait recevoir officiellement à Paris. » (Persiste et signe, p. 337 ; p. 319 de l’édition espagnole).

    Et cette nouvelle rencontre –à nouveau voulue par Adolf Hitler en faisant encore chercher Léon Degrelle par son avion personnel sur le front– est également parfaitement documentée dans La Campagne de Russie (pp. 377-381 ; pp. 180-183 de l’édition espagnole) : « Hitler avait repris une vigueur nouvelle. […] Il me décora. Puis il me guida vers une petite table ronde. […] Son œil brillait de bonne humeur. Il se lança avec passion dans un débat sur l’avenir du socialisme. Son visage, admirablement soigné, frémissait. Ses mains fines et parfaites avaient des gestes élémentaires mais ardents, compagnes vivantes de l’orateur. […] Au moment du départ, comme s’il eût voulu graver à jamais dans mon cœur un souvenir plus personnel, Hitler revint me prendre la main dans ses deux mains : “Si j’avais un fils, me dit-il lentement, affectueusement, je voudrais qu’il fût comme vous…” »

    Cette reconnaissance d’un étranger à l’insigne proximité spirituelle s’exprima à peine un mois après la tentative d’assassinat perpétrée, le 20 juillet 1944, par des officiers allemands félons…

    Alors, d’où vient la mise en doute par Anne de la phrase d’Adolf Hitler ? Et, pour mieux l’étayer, pourquoi avoir placé tout le récit de la rencontre de son père avec le Führer (sans être capable de choisir la bonne date !) dans la fiction d’un roman qu’elle se permet de réécrire ?

     

    Vermeire Charleroi 01.04-horz.jpg

    « Le lieutenant Jean Vermeire donne le ton. Lui, porte une veste de général privée d’insignes et une culotte de cheval mauve que, de Frédéric II à Keitel, nul ne découvrit jamais dans l’armée allemande. » (Saint-Loup, Les SS de la Toison d’Or, Presses de la Cité, p. 81).

    « Un petit détail amusant, c’est que lors d’un de nos premiers rassemblements au camp de Regenwurmlager, le major Bode avait dit, à bien haute voix, en voyant Vermeire pour la première fois : Was ist den das für ein Operetten Offizier ! Et c’est certes la raison pour laquelle Vermeire ne manquait plus jamais la moindre occasion pour critiquer le major Bode. » (Fernand Kaisergruber, commentaire dactylographié sur le livre de Jean Mabire, Légion Wallonie, Au front de l’est, 1941-1944, Presses de la Cité).

     

    Outre que nous avons vu l’irrésistible propension d’Anne Degrelle-Lemay à semer partout les graines morbides de sa méfiance et de ses soupçons, une origine de la remise en cause particulière de la phrase historique du Führer pourrait bien être le SS-Hauptsturmführer Jean Vermeire. Son incommensurable orgueil fut en effet cruellement blessé, non seulement par le refus constant de Léon Degrelle de le reconnaître officiellement comme son « bras droit » (« J’en ai déjà un, ça me suffit ! » plaisantait-il, mi-moqueur, mi-agacé), mais aussi par celui de son épouse Jeanne Degrelle-Brevet de lui confier les drapeaux de la Légion, après le décès du Commandeur (ce blog au 17 janvier 2016).

    C’est en effet à partir de la disparition de son Chef que Jean Vermeire entreprit d’écorner sa « légende », notamment en remettant en question la réalité de la fameuse phrase (ce blog au 21 juin 2018).

    En 2008, en participant au documentaire de Philippe Dutilleul, Léon Degrelle ou la Führer de vivre, il échafauda l’impossibilité mentale pour Adolf Hitler d’avoir même imaginé prononcer pareille phrase à l’adresse d’un étranger. Comme si cet officier par usurpation (nous nous expliquerons plus tard sur ce terme), qui n’a jamais pu même voir le Führer autrement qu’en image, avait quelque compétence historique ou psychologique l’autorisant à se mettre à sa place…

    « Il voulait avoir un fils ? Le fils d’un Belge ? C’est pas des phrases à répéter !... Ça ne tient pas debout ! Ça m’a toujours heurté… Et on reprend cette phrase… on reprend cette phrase… tout le temps… tout le temps…

    Hitler s’est avancé vers Degrelle et il lui a dit textuellement : “Ich habe mich grosse Sorge gemacht”, “Je me suis fait des grands soucis”. [Il exhibe un papier] Voilà ! Et ça, moi, j’ai reçu ce texte, après, par Gille. Après, parler du fils d’Hitler… C’était un affront à tous les jeunes de l’Allemagne ! Il y avait d’autres héros tout de même !... Donc il n’a pas dit ça ! Ce n’est pas possible ! C’est… c’est… c’est égoïstement inventer l’histoire qui obligeait toute l’Allemagne… Et nous alors ? Qu’est-ce qu’on devient là-dedans ???... Mais je lui ai demandé plusieurs fois : je dis, mais… “Ohhhhh…, il m’a dit, ben… oh là là… j’ai été reçu comme un fils.” Voilà, je dis, la légende ! »

     

    Vermeire papier Gilles.JPGDans le film de Philippe Dutilleul, comme preuve que jamais Adolf Hitler n’aurait pu dire à Léon Degrelle que s’il avait un fils, il aimerait qu’il soit comme lui, Jean Vermeire présente sa source en agitant une grande feuille blanche devant la caméra (capture d’écran du film-documentaire Léon Degrelle ou la Führer de vivre donnant « la parole aux derniers témoins directs et proches de Léon Degrelle »).

    Mais la caméra prend bien soin de ne pas filmer son contenu en gros plan. Il s’agirait pourtant d’un document intéressant, prétendument écrit par le Generalleutnant Herbert Otto Gille, commandeur de la 5. SS-Panzerdivision Wiking, affirmant qu’à la réception à laquelle il fut convié avec Léon Degrelle à la Wolfschanze du Führer, ce dernier n’aurait fait qu’exprimer son inquiétude sur le sort des Wallons. Nous le croyons bien volontiers, car le général Gille fut convié au Quartier Général de Hitler avec les principaux Commandeurs ayant assuré le succès de la percée de Tcherkassy. Ce qui veut dire qu’il parle de la rencontre du 20 février 1944 et non de celle du 27 août, qu’il ne fait donc que confirmer ce que Léon Degrelle a toujours dit (notamment dans La Campagne de Russie, p. 328) et qu’il nous aurait vivement intéressé de connaître l'intégralité de ce compte rendu. Pour sa part, Léon Degrelle a écrit : « le Führer s’était avancé vers moi, m’avait pris la main droite dans ses deux mains et l’étreignait avec affection. […] je ne sentais que ses deux mains qui pressaient la mienne, je n’entendais que sa voix, un peu rauque, qui m’accueillait, me répétait : “Vous m’avez donné tant d’inquiétude !..” ». Le scoop de Vermeire n’est donc qu’un mensonge (mais le personnage en est coutumier !). On se demande d’ailleurs s’il a effectivement rencontré le général Gille pour lui commander un procès-verbal des propos d’Adolf Hitler à Léon Degrelle ! Surtout que, pour des raisons de simple chronologie, il ne pouvait de toute évidence concerner la phrase qui « heurte » tant Vermeire et lui servir à convaincre Léon Degrelle d’affabulation… On regrettera donc qu’il n’ait pas harcelé plutôt le général Felix Steiner qui était, lui, bien présent le 27 août (c’est lui qui est sur la photo que nous publions plus avant entre Adolf Hitler et Léon Degrelle) !

    Ci-dessous, une photo officielle des commandeurs qui furent reçus par le Führer, le 20 février 1944 : de gauche à droite, Herbert Otto Gille, Theo-Helmut Lieb et Léon Degrelle, reçus à Berlin par le chef de la presse du Reich, le Dr Otto Dietrich.

     

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    « Ça ne tient pas debout » ? Et les préoccupations constantes d’Adolf Hitler vis-à-vis de Léon Degrelle depuis leur première rencontre du 26 septembre 1936 jusques et y compris les derniers moments dans le Führerbunker (tous les détails sur ce blog au 21 juin 2018) tiennent-elles debout ?

    « Il y avait d’autres héros tout de même » ? D’innombrables, en effet ! Mais y en eut-il un seul autre que Léon Degrelle –qu’il soit Allemand ou Volontaire étranger – que le Führer fît rechercher sur le front par son avion personnel pour le recevoir personnellement, –et ce, à deux reprises !–, lui remettre les plus hautes décorations militaires et s’entretenir particulièrement avec lui ? Et où serait l’affront aux jeunes de l’Allemagne (surtout de la Waffen SS, composée par ailleurs à plus de 70% de camarades non-Allemands) quand l’élite du commandement militaire allemand de la Wehrmacht avait cherché à assassiner son chef suprême en pleine guerre ?...

    Nous ne commenterons pas davantage cette indécente prétention de Vermeire de faire la leçon (post mortem !) à son Chef, d’oser l’accuser d’égoïsme, de se mettre outrageusement dans la peau d’Adolf Hitler et des jeunes soldats allemands et de se plaindre péniblement qu’on ne fasse pas davantage cas de lui et, accessoirement, des autres Bourguignons : nous avons eu l’occasion de dire ce que nous en pensions sur ce blog le 21 juin 2018. Mais nous laisserons à un autre Volontaire wallon, du Second contingent du 10 mars 1942, Raymond Van Leeuw, le soin de dire ce qu’il faut définitivement penser de celui qui bâtit toute se carrière militaire sur le mensonge de son grade !

    Raymond Van Leeuw fut, lui, le véritable homme de confiance de Léon Degrelle dont il organisa le secrétariat lorsqu’il le rejoignit en Espagne : nous citerons des extraits de lettres qu’il envoya à Anne Degrelle ainsi qu’à son mari Servando Balaguer : il nous faudra en effet à nouveau parler du rôle néfaste de Vermeire à l’occasion de la disparition du Commandeur de la Légion Wallonie et dont sa fille ne souffle mot (voir la dernière partie de notre présentation de son livre L’homme qui changea mon destin).

    Le travail de sape concernant la relation entre Adolf Hitler et Léon Degrelle mené avec opiniâtreté par Jean Vermeire après 1994 est intéressant à suivre car il permet d’établir un parallélisme assez précis avec ce qu’on peut lire chez Anne Degrelle-Lemay.

    Pieterjan Verstraete.jpegC’est ainsi qu’il amena l’historien flamand Pieter Jan Verstraete à écrire dans sa biographie de Léon Degrelle : « Que Hitler, à l’occasion de cette troisième rencontre [le 27 août 1944] avec le vaniteux Degrelle, ait dit : “Si j’avais un fils, je voudrais qu’il soit comme vous”, cela s’est avéré, des années plus tard, n’être qu’une invention. Selon son ami intime Vermeire, le Führer aurait simplement dit qu’il s’était fait de “grandes inquiétudes” sur le sort de Degrelle et des siens sur le front. » (Le beau Léon. Léon Degrelle, Aspekt, 2010, p. 121).

    Remarquons que pour donner du poids à son scoop, Vermeire s’est présenté comme un « intime » de Léon Degrelle, et même comme son « ami » (mon Dieu, est-il encore besoin d'ennemis avec de pareils amis ?) ! C’est également en termes semblables qu’Anne nous le présente : « Jean Vermeire qui était un de ses grands confidents » (p. 140).

    Notons aussi en quoi consiste la correction de l’histoire que Vermeire offre à Verstraete : ce n’est pas « Si j’avais un fils… » que le Führer aurait dit à Léon Degrelle ; il aurait seulement fait part de ses « grandes inquiétudes ». Du coup, lorsque l’historien flamand, pour raconter la rencontre précédente, celle du 20 février 1944, s’en remet à ce que le Commandeur de la Wallonie a écrit dans La Campagne de Russie, il publie le texte en prenant soin –tout comme Anne– de supprimer le passage où Adolf Hitler fait part de son inquiétude à Léon Degrelle : pour justifier l’intervention de Vermeire, ce détail doit en effet disparaître puisque le créateur de fake news le situe… six mois plus tard !!!

    Anne Degrelle-Lemay pense sans doute faire la même chose en citant le récit de la réunion du 20 février 1944 qu’elle place, sans le dire, au 27 août 1944 afin d’établir que la seule chose exprimée par Adolf Hitler ce jour-là fut, comme le prétend Vermeire, son inquiétude et non pas sa confidence toute personnelle.

    « Mais peut-être que c’était vrai… » Le coup de pied de l’âne, qui ne veut pas dire son nom !...

    Jean Vermeire ne publia jamais rien, mais, dès qu’il se rendit compte, après la disparition de Léon Degrelle, qu’il ne réaliserait jamais son objectif de s’emparer des drapeaux de compagnie dessinés par John Hagemans pour la Légion (ce blog au 17 janvier 2016), il s’efforça d’influencer négativement ceux qui pensaient pouvoir recourir à ses « souvenirs » et à sa compétence comme à une source fiable de première main.

    En ce qui concerne Anne Degrelle-Lemay, cela alla même plus loin puisqu’elle s’en remit à lui pour la dispersion des cendres, s’en servit pour contester les dernières volontés testamentaires de son père et l’appuya dans l’affaire des drapeaux : nous aurons l’occasion d’y revenir dans notre dernier examen des mémoires effilochés d’Anne Degrelle-Lemay.

     

    Vermeire urne Führer de vivre.JPG

    L’ancien SS-Hauptsturmführer Jean Vermeire n’hésita pas à exhiber l’urne funéraire vide de Léon Degrelle devant la caméra de Philippe Dutilleul pour son documentaire Léon Degrelle ou la Führer de vivre en affirmant mensongèrement avoir respecté les dernières volontés du défunt (ce blog aux 17 janvier 2016 et 31 mars 2019). Il refusa toujours de rendre cette relique à l’épouse de son Chef, Jeanne Degrelle-Brevet.

  • Fernand Kaisergruber (1923-2018), quatre ans déjà…

    Destin d’un volontaire

    In memoriam Fernand Kaisergruber

     

    DMZ Zeitgeschichte.jpgC’est sous ce titre que le bimestriel DMZ (Deutsche Militärzeitschrift) Zeitgeschichte (Magazine militaire allemand d’Histoire contemporaine) a publié, voilà déjà quatre ans, un hommage bien documenté à notre Président Fernand Kaisergruber pour annoncer son décès.

    Pour célébrer le quatrième anniversaire de la disparition de Fernand, nous vous proposons la traduction de ce bel article signé par Pascal Van Der Sar et publié dans le numéro 34 de juillet-août 2018 de Zeitgeschichte.

    Fondée en 2012, cette revue est spécialisée dans l’histoire des différentes formations de la Waffen-SS, sans les œillères du « politiquement correct » et de son terrorisme intellectuel.

     

    C’était par un matin froid de février 2003 dans la ville thermale de Franconie, Bad Windsheim. Lentement la ville s’éveillait.

    Sur la place près du cimetière se rassemblaient plus d’une centaine de personnes, des personnes âgées, pour la plupart chaudement vêtues. De temps en temps seulement apparaissait un visage plus jeune. Quelques mètres plus loin s’arrêta un autocar belge. Soudain de l’arrière du cimetière retentit la musique d’une fanfare traditionnelle. Et bientôt apparurent les musiciens sur la place devant le cimetière.

    C’est ainsi que commençait, depuis de nombreuses années (mais jusqu’en 2004 seulement), la commémoration de Tcherkassy. Une réunion qui, depuis 1975, commémorait le fameux encerclement de février 1944 à Tcherkassy.

    Après les mots de bienvenue des organisateurs arriva un monsieur âgé, vêtu d’un long loden vert. Il fut présenté comme le Camarade Kaisergruber.

    Après qu’il eut prononcé calmement quelques mots très soigneusement formulés, les participants remarquèrent un très léger accent français. Après avoir décrit l’historique des événements en allemand a suivi une traduction en français. En effet, il s’agissait d’une personne avec un nom aux racines allemandes, un Wallon qui, depuis de nombreuses années, était le porte-parole des volontaires wallons du Front de l’Est.

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    Fernand Kaisergruber était né à Mortsel, près d’Anvers, le 18 janvier 1923. C’était le descendant d’une famille originaire de Styrie, ce qui contribuera à le faire condamner dans la Belgique d’après-guerre.

    Après un séjour dans l’ancienne colonie belge du Congo, les parents de Fernand rentrèrent dans leur pays à Bruxelles. À l’âge de 13 ans et contre la volonté de ses parents, le jeune Fernand s’enthousiasma pour Léon Degrelle, le chef charismatique du mouvement REX. Ce courant politique reposait sur les piliers du christianisme catholique mais il militait aussi pour les intérêts nationaux et contre le danger d’une Europe soviétique.

    Comme membre de la jeunesse rexiste, Fernand distribuait des tracts, collait des affiches ou vendait le journal du parti, Le Pays réel. Mais le père Kaisergruber voulait protéger sa famille en retournant au Congo plus sûr, avant que la « Drôle de guerre » entre le Reich allemand et la France ne dégénère, en mai 1940, en vraie guerre. Tous partirent donc de Bruxelles jusque dans le sud de la France, mais les autorités espagnoles ne leur permirent pas de franchir la frontière vers l’Espagne. Les Kaisergruber furent refoulés et restèrent jusqu’en septembre 1940 à Bordeaux. Entretemps la Belgique fut entièrement occupée par l’armée allemande et la famille rentra à Bruxelles : Fernand devait terminer ses études.

    Fin mars 1941, Fernand décida de son propre chef d’aller dans le Reich allemand pour y trouver du travail. Il voulait surtout apprendre à connaître les Allemands et voir comment les gens et le pays étaient imprégnés des nouvelles idées politiques. Rétrospectivement, il constata : « Je n’étais pas un théoricien, ni un raciste ni un antisémite. Quand j’étais jeune, on me racontait que, lors de la Première Guerre mondiale, les Allemands coupaient les mains des enfants, notamment à Dinant. Un jour, quand je me rendis à Dinant pour une excursion, j’observai attentivement tous les enfants. Je m’étonnais de ne voir aucun handicapé. Les adultes m’expliquèrent alors qu’on racontait de telles histoires pour attiser la peur et que c'était courant en temps de guerre. Ce n’était que de la propagande. Par la même occasion, j’appris donc aussi que les adultes pouvaient mentir. Effectivement, on ne peut seulement croire que ce que l’on a vu. Et comme on avait raconté tant de choses sur l’Allemagne de Hitler, j’y suis allé pour me faire ma propre opinion. Puis, je décidai d’entrer dans la Légion Wallonie. »

     

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    Discours de Fernand Kaisergruber au Monument commémorant la percée de Tcherkassy, à Bad Windsheim, en février 2001.

     

    Jusqu’en octobre 1941, Fernand Kaisergruber vécut à Cologne et survécut dans un Luftschutzbunker [tour d'abri antiaérien: voir ce blog au 16 mars 2018] au bombardement des Alliés qui provoqua les premiers morts. Comme il parlait déjà bien l’allemand, il fut pris comme traducteur dans la Wehrmacht. Pour pouvoir rejoindre rapidement la Légion sous la direction de la Wehrmacht, il devint membre des Gardes Wallonnes le 3 novembre 1941. Après une pleurésie qui dura plusieurs semaines, il rejoignit le 10 avril 1942 Meseritz, comme volontaire de la deuxième vague d’engagements.

    Il participa à toute la campagne du Caucase. L’ordre de marche dans les montagnes eurasiennes signifiait un voyage de 40 jours à pied de plus de 1400 kilomètres. La plupart de ses camarades contractèrent la dysenterie et la malaria ; les plus malades d’entre eux ne purent même pas être renvoyés pour être soignés. Fernand vécut la guerre du Front de l’Est dans toute sa dureté. Le moment où il vit un Camarade blessé être sciemment broyé par un char russe fut le pire souvenir que vécut Fernand et dont il n’oubliera aucune seconde. Son ami avait espéré pouvoir échapper à la confrontation avec l’engin d’acier en rampant habilement. « Je n’ai jamais oublié ces images même encore aujourd’hui », se rappelait Fernand plus tard dans une conversation.

     

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    Monument commémorant la percée de Tcherkassy, le 17 février 1944. Ce modeste mémorial fut inauguré en 1969. Cette photo fut prise lors de la dernière commémoration en 2004. Peu après, la plaque de bronze (illustrant géographiquement la percée) disparut (volée ?). Trois ans plus tard, le rocher (provenant d’Ukraine) fut également enlevé pour empêcher toute autre commémoration.

     

    En novembre 1942, les forces allemandes durent se retirer jusqu’à la Mer Noire. C'est alors que Fernand tomba gravement malade : il rejoignit en train et en avion un hôpital militaire allemand à Bruxelles. Là, le 17 janvier 1943, il assista parmi les invités d’honneur à un discours de Léon Degrelle au Palais des Sports de Bruxelles [photo sur ce blog au 16 mars 2018]. Le Chef de Rex confirmait la camaraderie entre Frères d’armes au sein de l’Empire allemand. Il considérait la guerre comme indispensable pour garantir la civilisation européenne.

    Fin juin 1943, après un travail préparatoire de Léon Degrelle, la Légion fut incorporée dans la Waffen SS et Fernand devint ainsi Rottenführer [chef de peloton]. L’armée allemande et ses blessés étaient toujours plus fortement repoussés vers l’Ouest. En février 1944, les Soviets organisèrent l’encerclement de Tcherkassy où 50.000 soldats et 50 chars furent pris dans la nasse parmi lesquels plus de deux milliers d'hommes de la Brigade d’ Assaut Wallonie. Autour d’eux 200.000 soldats russes et des dizaines de chars. Fernand servait d’éclaireur en motocyclette.

    C'est alors qu'il vécut une expérience terrible qu'il ne pourrait plus oublier. Déjà la veille, il y eut 180 morts à déplorer ; tout comme trois ou quatre jours auparavant, d’ailleurs. La température baissait jusqu’à -37° et il n’y avait à manger que seulement trois fois la semaine. Avec le courage du désespoir, un dernier essai pour rompre l’encerclement fut entrepris. Par groupe de sept à huit hommes, ils s’élancèrent. Pendant la retraite et les combats acharnés, il était accompagné de quelques camarades parce qu’on le considérait comme un véritable « porte-bonheur ».

    Par hasard il y avait là des amis de Watermael-Boisfort. Après s’être défendus d’un tir surprise, ils ne furent plus que trois mais il fallait continuer 
    : il n’y avait pas d’autre choix. Soudain Fernand perdit connaissance. Quand enfin il reprit conscience, il était si gravement blessé aux deux jambes par des éclats de grenade qu’il lui était impossible de se mouvoir seul. Une grenade avait explosé entre ses jambes : seules ses jambes étaient touchées mais ses deux camarades qui avaient mis tant d’espoir en lui étaient tombés.

     

    Tscherkassy 2004.jpgEn février 2004, Fernand Kaisergruber prend la parole pour la dernière fois devant le monument de Bad Windsheim.

     

    Fernand rampa dans la neige pour se sauver et ne pas être écrasé par un char russe. Par chance, il fut sauvé par un officier de cavalerie qui lui trouva un cheval et ensemble, ils allèrent à la rencontre des troupes de secours. Encore une fois ce fut de justesse : son cheval fut mortellement touché par la Pak russe et lui-même fut blessé à la main. Mais sur le fleuve Gniloi Tikitsch, ils tombèrent enfin sur leurs propres troupes. Sur l’autre rive se trouvaient trois chars allemands : c’était la délivrance.

    Fernand fut transporté dans une maison pour qu’il puisse se remettre de sa fatigue. A côté de lui râlait un camarade de régiment blessé par sept balles de mitrailleuse : « C’est triste de savoir que nous avons réussi à en sortir et que malgré tout, je vais mourir ici ». Quelques minutes plus tard, il était mort.

    Tcherkassy 2004 FK discours.jpg

    Au cours de la Kameradchafstabend clôturant la cérémonie de Bad Windsheim en 2004, ultime discours d’hommage de Fernand Kaisergruber au sacrifice des quelque 8000 victimes de la percée de Tcherkassy, qui permit le sauvetage de plus de 50.000 soldats.

     

    De ses quelque 2200 camarades, seuls 687 hommes de sa Division survécurent à l’encerclement. Depuis janvier 1945, celle qui était devenue la 28. SS Freiwilligen Grenadier Division Wallonien était présente sur le front de l’Est. Plus particulièrement en Poméranie, dans des combats difficiles qui provoquèrent de lourdes pertes. Le 30 avril, il était clair que la guerre était perdue, comme se le rappelait Fernand Kaisergruber : « Dans une clairière, nous découvrîmes une maison de garde-barrière à côté de la voie ferrée. Nous voulions passer la nuit là. Le bâtiment était habité et une demi-douzaine de soldats y avait déjà trouvé refuge. Le propriétaire était un homme âgé qui s’occupait de la sécurité des trains. Il avait perdu une jambe à la guerre 14/18. Nous avons trouvé place parmi les autres soldats et avons partagé le pain, assis par terre dans la nuit. En attendant, notre hôte nous parlait de la guerre actuelle et de celle d’avant. Puis on entendit un communiqué spécial à la radio. On annonça la mort de Hitler ! Le contenu de cette annonce secoua tout le monde. L’homme coupa la radio et s’assit parmi nous. Tout le monde se taisait, personne n’avait envie de dire quoi que ce soit. Il régnait un silence insupportable. »

    Pour son courage pendant la guerre, Fernand Kaisergruber reçut l’Insigne des combats rapprochés en bronze, la Croix de Fer de Seconde Classe, la décoration d’Infanterie et la Médaille des Blessés en bronze. Ainsi que la Croix de Bourgogne, un ordre du mouvement Rex. Cette décoration montre une épée dirigée vers le haut sur une croix de Bourgogne, avec les mots « Bravoure – Honneur – Fidélité ».


    LD Uniforme garde-robe Malaga.jpgLa « Croix de Bourgogne » dont parle Pascal Van Der Sar dans Zeitgeschichte est l’insigne rexiste « Bravoure – Honneur – Fidélité » ou « Ordre du Sang ». Il en existe deux versions : le bronze honorait les plus fidèles membres du mouvement Rex, lui ayant rendu d'appréciables services ou ayant appartenu aux Formations de Combat ; l’argent récompensait surtout des étrangers, notamment des Allemands ayant aidé des Légionnaires au Front.


    Le 15 novembre 1944, le Reichsführer SS Heinrich Himmler autorisa le port de cette distinction sur l’uniforme (on la voit sur la tunique de Léon Degrelle, à droite sur la poche de poitrine, sous la Croix de Fer de Première Classe). Mais c'est dès leur engagement que les Légionnaires wallons arboraient fièrement leur insigne politique, ainsi qu'on le voit sur les toutes premières photos de Fernand Kaisergruber, prises lors de son engagement en avril 1942.

     

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    Début mai 1945, les Wallons furent faits prisonniers ; pour eux, la guerre semblait finie –une impression trompeuse ! Fernand eut bientôt la possibilité de s’évader du camp de prisonniers. Il essaya d’aller vers l’ouest et passa les nuits dans une ferme bavaroise. En utilisant quelques ruses, il s’infiltra dans le réseau tissé par le service de Sécurité et prit finalement le train pour Charleroi et, de là, vers Anvers où il voulait retrouver sa fiancée. Mais lorsqu’il quitta la gare, il fut contrôlé par des policiers en civil et finalement arrêté.

    Le 6 juillet 1946, Fernand, après un procès expéditif de 20 minutes, fut condamné à 20 ans de prison et conduit dans l’ancien camp militaire de Beverloo. Le 5 juillet 1949, il fut transféré au camp de Merksplas, qui était toujours dans un état moyenâgeux. Il refusa de signer une déclaration selon laquelle il n’essaierait pas de s’évader et écopa de 3 jours d’arrêts du directeur de la prison. Le 11 mars 1950, Fernand put quitter définitivement la prison.

    C’est seulement le 18 mai 1966 que sa libération fut prononcée officiellement par l’Etat belge.

    Rendu à la vie civile, l’Unterscharführer [sergent] Kaisergruber se préoccupa toujours de ses anciens camarades. En 1991, Fernand rendit publics ses souvenirs de guerre dans un livre Nous n’irons pas à Touapse. Du Donetz au Caucase, de Tcherkassy à l’Oder. Une version anglaise n’est sortie qu’en 2016 [voir ce blog aux 21 janvier 2017 et 30 juin 2021]. Il écrivait : « Il serait évidemment présomptueux d'affirmer que tout aurait été parfait si le sort des armes nous avait été favorable si nous avions gagné la guerre. Mais ce n’est pas parce que nous l’avons perdue que nous avions forcément tort. Personne ne peut affirmer que nous n’étions pas absolument honnêtes. Et personne ne put nier nos bonnes intentions ou affirmer que les Légionnaires soient partis par profit au Front de l’Est. Qui pourrait croire ça, d’ailleurs ? Qui aurait été assez fou pour s‘engager à 16, 18 ou 20 ans ou plus âgé encore pour une solde d’un Reichsmark par jour et pour aller mourir au front de l’Est s’il n'était pas motivé par des sentiments bien plus élevés ? Nous avons tout risqué pour un ordre meilleur et plus social, mais l'avons aussi payé cher avec notre sueur et notre sang et nombreux sont aussi ceux qui l’ont payé de leur vie. »

    Après la mort de Léon Degrelle toujours aussi apprécié par ses anciens compagnons d’armes (1906-1994), Fernand a fondé une association où sont regroupés aux côtés des Anciens, leurs femmes et enfants ainsi que leurs amis. Le but principal était de soutenir les Anciens et leur veuves.

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    U
    ne autre tâche a consisté à entretenir les lieux de souvenir, avant tout du monument commémoratif qui fut construit pour ceux de la Légion tombés en Estonie. Jusque peu avant sa mort, Fernand recevait souvent de la visite. De nombreux représentants de la presse allaient et venaient et étaient étonnés de l’énergie et de la vivacité de ce senior. Les lectures de livres d’histoire et sa gymnastique quotidienne maintenaient son esprit et son corps en bonne forme. Son seul défaut fut la cigarette.

    Le 16 mars 2018, à l’âge de 95 ans, Fernand Kaisergruber ferma les yeux pour toujours à Jette, près de Bruxelles. Il mourut des suites d’une pneumonie. Quatre jours plus tard, il fut incinéré.

    Su
    r l’avis de décès était inscrit « Honneur et Fidélité », selon ses dernières volontés que respecta scrupuleusement sa famille.

     

  • L’hommage de Léon Degrelle à Sepp Dietrich…

    …décoré par le Führer de la Croix de Chevalier de la Croix de Fer

    avec Feuilles de Chêne, Glaives et Brillants

     

    1. LD+ Sepp Dietrich + Wieser Charleroi.jpegC’est à Charleroi que Léon Degrelle rencontra pour la première fois le SS-Obergruppenführer Sepp Dietrich avec qui il se lia immédiatement d’amitié (ce blog au 12 janvier 2021). On voit ici le Chevalier de la Croix de Fer Léon Degrelle en conversation amicale avec le Chevalier de la Croix de Fer avec Feuilles de Chêne et Glaives, le Général d’armée Sepp Dietrich, et, entre eux, le Chevalier de la Croix de Fer SS-Hauptsturmführer Hermann Wieser, Adjutant du Général Dietrich.

     

    Le 20 février 1944, Léon Degrelle, Commandeur de la SS-Sturmbrigade Wallonien, recevait des mains mêmes d’Adolf Hitler la Croix de Chevalier de la Croix de Fer. Six mois plus tard, le 27 août, le Führer, l’ayant une nouvelle fois fait amener par son avion personnel à son Quartier Général sur le Front de l’Est –du jamais vu !–, lui décernait, en lui étreignant la main droite entre les deux siennes, les Feuilles de Chêne, lui déclarant « Si j’avais un fils, je voudrais qu’il soit comme vous ! » (ce blog, notamment, au 23 juillet 2021).

    Trois semaines auparavant, le 8 août, un prestigieux ami de Léon Degrelle, le Général Josef (« Sepp ») Dietrich, créateur de la SS-Leibstandarte « Adolf Hitler », Chevalier de la Croix de Fer (5 juillet 1940) avec Feuilles de Chêne (31 décembre 1941) et Glaives (14 mars 1943) avait reçu les Brillants des mains du Führer.

    2. Sepp Dietrich Brillants.jpgLe 8 août 1944, en son Quartier Général du Front de l’Est, à l’endroit même où, quelques jours plus tard, il recevra avec émotion Léon Degrelle, le Führer ajoute les Brillants à la Croix de Chevalier de la Croix de Fer avec Feuilles de Chêne et Glaives de Sepp Dietrich, enserrant également la main de son général d'armée entre les deux siennes.

    Quelques semaines après l’inconcevable attentat du 20 juillet, Adolf Hitler reconnaît et honore ses fidèles.

    Le 5 juillet 1940, après les combats sur le front de l’Ouest, un communiqué de l’OKW annonçait la remise de la Croix de Chevalier de la Croix de Fer au Kommandeur Sepp Dietrich, Général de corps d’armée :

    « Le Führer et Commandant en chef de la Wehrmacht, sur proposition du Commandant en chef de l’Armée de Terre, le Generaloberst von Brauchitsch, a décidé d’attribuer la Croix de Chevalier de la Croix de Fer au Kommandeur de la Leibstandarte-SS-Adolf Hitler, le SS-Obergruppenführer Sepp Dietrich. Par sa propre initiative, dans son secteur, le SS-Obergruppenführer Sepp Dietrich a réussi à établir une tête de pont sur le canal de l’Aa, près de Watten et a influencé de manière décisive la poursuite des opérations en Hollande, comme il l’avait déjà fait en Pologne par son courage particulier en étroite camaraderie avec les unités blindées et les unités motorisées de la Wehrmacht. ».

    Sepp Dietrich fut le premier Waffen-SS à recevoir cette distinction : elle lui sera remise par Adolf Hitler en personne.

     

    Le 1er janvier 1942, le SS-Obergruppenführer Sepp Dietrich reçut un télex personnel d’Adolf Hitler l’informant que les Feuilles de Chêne avaient été attribuées à sa Croix de Chevalier de la Croix de Fer le 31 décembre précédent :

    « A l’occasion des vœux du Nouvel An, je vous remercie et je vous adresse mes vœux de bonheur les plus cordiaux pour vous et ma courageuse Leibstandarte. La décoration avec les Feuilles de Chêne exprime avec vigueur ma fierté concernant les exploits de ma Standarte. »

    Sepp Dietrich recevra sa distinction des mains du Führer au Grand Quartier Général où il demeurera invité jusqu’au 6 janvier.

    3. Sepp Dietrich Adolf Hitler Glaives.jpgLe 14 mars 1943, à l’issue de la campagne du Donets où la Leibstandarte se couvrit de gloire en reprenant Kharkov, les Glaives étaient attribués à la Croix de Chevalier de la Croix de Fer avec Feuilles de Chêne de Sepp Dietrich « en raison de ses mérites pour l’avenir du peuple allemand ». Et ce, à nouveau, par Adolf Hitler en personne, honorant par la même occasion tous les soldats de la seule unité à porter son nom.

     


    Nous avons retrouvé dans les archives de feu le Président du « Dernier Carré » Fernand Kaisergruber (ce blog aux 16, 20, 29 mars 2018; 12 mars 2019), copie de la lettre de félicitations que, du Front d’Estonie où il venait d’arriver, Léon Degrelle envoya au Général d’armée Sepp Dietrich pour avoir gagné l’exceptionnelle et illustre distinction des Brillants à sa Croix de Chevalier.

     

    4. Lt félécitations LD.JPG

    5.SS-Freiwilligen Sturmbrigade

            « W a l l o n i e n »

                                                                 Hébergement local, le 11.8.44.

    Au

             Führer de la Leibstandarte « Adolf Hitler »

                                                                        Oberst-Gruppenführer

                                                                                 Sepp Dietrich

     

    Oberstgruppenführer !

    Mes hommes et moi venons d’entendre à la radio, ici sur le « Front de Narwa », la nouvelle de l’honneur merveilleux et mérité que le Führer vous a manifesté en vous accordant la Croix de Chevalier avec Glaives et Brillants. Nous en sommes vraiment très heureux.

    Permettez, à mes Officiers et moi-même ainsi qu’à l’ensemble des Volontaires SS de la Sturmbrigade « Wallonien », de vous féliciter de tout cœur. Nous pensons souvent à vous ainsi qu’à la magnifique Leibstandarte « Adolf Hitler » qui venez, une fois de plus, d’être distingués par cette gloire particulière.

    Toutes nos pensées vont à vos excellents Chefs que nous avons eu le plaisir de connaître à Bruxelles, mais surtout, c’est tout particulièrement vers vous, Oberstgruppenführer, qu’elles se dirigent. Aussi nous permettons-nous de vous adresser encore nos meilleurs vœux de Soldat !

                                                                             Heil Hitler !

                                                                           (s. L. Degrelle)

                                                SS-Sturmbannführer und Kommandeur

                                                der SS-Freiwilligen Sturmbrigade

                                                               «  W A L L O N I E N  »



    Cette lettre nous permettra deux commentaires.

    Tout d’abord, elle confirme les liens amicaux qui ont pu se tisser entre les deux Commandeurs dès leur première rencontre à Charleroi pour le défilé de la victoire de la percée de Tcherkassy : Léon Degrelle devait emprunter à Sepp Dietrich les véhicules blindés pour le défilé de ses troupes dépourvues de tout. Si, de prime abord, semble-t-il, le général SS –dont les hommes étaient à ce moment cantonnés en Belgique, en même temps que ceux de la Hitlerjugend, en formation au camp de Beverloo– en fut quelque peu agacé, toute réticence disparut dès que les deux frères d’armes purent se rencontrer. Le courant s’établit immédiatement entre les deux héros défendant leur idéal à la pointe de leurs armes.

    Car le parcours des deux soldats est singulièrement similaire. Aucun des deux n’est militaire de carrière ou sorti d’une école militaire et tous deux ont appris le métier des armes sur le tas, dans la seule et unique perspective de faire triompher la révolution des âmes, qui s’est identifiée à la révolution nationale-socialiste. C’est ainsi que Sepp Dietrich intégrera rapidement la milice politique de la SS pour devenir général de la division blindée issue de la garde du corps du Führer, la Leibstandarte Adolf Hitler, puis du 1. SS-Panzerkorps, et enfin de la 6. Panzerarmee. Léon Degrelle, quant à lui, dans la nouvelle configuration européenne née de la défaite des ploutocraties en mai 1940, saisira l’opportunité d’inscrire son pays dans le nouvel ordre européen en participant activement, dans l’honneur et la gloire, à la croisade antibolchevique, devenant, par ses seuls mérites militaires, Commandeur de sa Légion de Volontaires pour le Front de l’Est « Wallonie ».

     

    La première rencontre de Sepp Dietrich

    et Léon Degrelle

    Le défilé et la prise d’armes des Légionnaires wallons

    à Charleroi, le 1er avril 1944

     

    Le défilé de la SS-Sturmbrigade Wallonien,

    place du Manège

     

    5. 01.04.44 Charleroi Fanfare.jpegIl est 11 heures. Les grands boulevards de la ville connaissent leur animation ordinaire. Sur la place située derrière l’Hôtel de Ville [place du Manège], la musique de la Leibstandarte Adolf Hitler entonne les première mesures d’hymnes wallons, cependant que les personnalités allemandes et l’état-major du Chef de REX prennent place des deux côtés de la voiture blindée d’où le Commandeur de la Leibstandarte Adolf Hitler, SS-Obergruppenfuehrer et Panzergeneral de la Waffen-SS Sepp Dietrich va passer la Brigade en revue et devant laquelle, debout, se tient le Chef de REX.

    (Reportage du Pays réel, 2 avril 1944)

     

    6. 01.04.44 Charleroi Défilé Manège.jpeg

     

    La réception à l’Hôtel de Ville

    Peu après le défilé, Léon Degrelle entouré des autorités allemandes, de représentants du parti et de personnalités de l’Administration du Grand-Charleroi, était l’hôte de M. Englebin. Ceint de son écharpe tricolore, le maïeur remercia en termes émus le Chef d’honorer de sa présence la ville de Charleroi. Il exprima la joie qu’il éprouvait de l’honneur qui était fait à sa ville en recevant, la première chez elle, les soldats révolutionnaires nationaux-socialistes, –« ces soldats qui, avec leur sang, ont écrit une page de gloire dans les annales de cette guerre et dans notre Histoire ».

    7. 1944.04.01 Charleroi Réception Dietrich+Englebin.jpeg

    Le bourgmestre rexiste du Grand-Charleroi, Oswald Englebin (ce blog au 29 mai 2018), accueille chaleureusement le Général Sepp Dietrich (derrière qui se trouve Léon Degrelle).

     

    8. 1944.04.01 Charleroi Réception LD+Dietrich+Englebin 1.JPG

    C’est à pied et au milieu d’une foule en liesse qu’après le défilé de la place du Manège, les autorités allemandes et civiles se rendent à l’Hôtel de ville de Charleroi pour la réception offerte par le Bourgmestre. On reconnaît, de gauche à droite, le capitaine SS Hermann Wieser, le lieutenant SS Jean Vermeire, Léon Degrelle, Commandeur de la Brigade d’Assaut Wallonie, le général Sepp Dietrich, Commandeur de la Division blindée Leibstandarte Adolf Hitler, le bourgmestre du Grand-Charleroi Oswald Englebin ; au second rang, entre Léon Degrelle et Sepp Dietrich, on reconnaît Victor Matthys, chef a.i. de Rex.

     

    Prenant la parole, Léon Degrelle a tenu à exprimer ses remerciements à M. Englebin et à manifester sa joie d’être venu à Charleroi, au centre de ce pays noir qui a fourni le plus de soldats à la Brigade.

    (Reportages du Journal de Charleroi, 3 avril 1944, et du Pays réel, 2 avril 1944).

     

    La prise d’armes, place Charles II, face à l’Hôtel de Ville

     

    9. 01.04.44 Charleroi Place Charles II.jpeg

    La Brigade SS-Wallonie, en bon ordre, attend que les officiels viennent la saluer : les cent cinquante récipiendaires de la Croix de Fer sont en évidence sur trois rangs. Au fond, au bas du perron de l’Hôtel de ville décoré du drapeau à croix de Bourgogne, un important détachement des Jeunesses Légionnaires sera également salué par Léon Degrelle.

    10. 1944.04.01 Charleroi Revue LD+Jungclaus+Dietrich.jpeg

    Léon Degrelle, le SS-Gruppenführer Richard Jungclaus, représentant de Himmler en Belgique, et le SS-Obergruppenführer Sepp Dietrich passent en revue un détachement de la 12. SS-Panzer-Division “Hitlerjugend” formant un peloton d'honneur pour les Légionnaires wallons.

    11. 1944.04.01 Charleroi Etendards.jpeg

    Le même groupe d’officiers (Léon Degrelle est caché par la haute stature de Jungclaus) parviennent à hauteur de la Brigade Wallonie et de ses étendards.

     

    La Grand’Place est noire de monde quand le Sturmbannfuehrer Léon Degrelle fait son apparition, cependant que la musique de la Brigade SS-Wallonie entame la marche des Grenadiers. S’avançant vers le Général Dietrich, il lui dit : « Je vous présente la Brigade SS-Wallonie », puis il l’accompagne pour passer en revue nos formations au garde à vous, ainsi qu’une compagnie d’honneur allemande qui présente les armes. Le Chef procède ensuite à la remise des décorations. Cette cérémonie simple dans sa grandeur dure quelque temps. Après quoi, le Chef se dirige vers la tribune qui a été hissée au milieu de la place et prend la parole.

    (Reportage du Pays réel, 2 avril 1944)

     

    12. 1944.04.01 Charleroi Remise décorations 1.JPG

    Léon Degrelle vient d’accrocher la Croix de Fer de Première Classe sur la tunique de l’Obersturmführer Marcel Lamproye, titulaire de l'Agrafe en argent des combats rapprochés. Attendant leur tour, on reconnaît l’Obersturmführer Marcel Bonniver, portant également cette Nahkampfspange en argent (il enlève son gant pour serrer la main du Commandeur) et l’Untersturmführer Jean-Marie Lantiez. A l’arrière-plan, l’Oberscharführer Pascal Bovy ; derrière Léon Degrelle, le Général Sepp Dietrich et l’Untersturmführer Roger Wastiau, qui présente les décorations à Léon Degrelle (identifications permises grâce à l'ouvrage de Théo Verlaine, La Légion Wallonie en photos et documents, éd. De Krijger, 2005).

     

    Le discours du SS-Obergruppenführer Sepp Dietrich

     

    13. Sepp + Vermeire 1.jpgSuccédant au Chef, le Général Dietrich, Commandeur de la Leibstandarte Adolf Hitler, adresse ensuite aux Légionnaires un discours que traduit phrase par phrase notre Camarade Vermeire.

     

    « Camarades !

    Je salue la Brigade d’Assaut SS-Wallonie, de retour au pays après avoir livré tant de si durs combats en Russie soviétique.

    Aux côtés de la grande armée allemande, vous avez lutté contre le pire ennemi de tous les temps. Vous avez été encerclés dans la région de Tcherkassy avec vos camarades de la Division Wiking. Mais par votre courage et votre détermination, vous êtes parvenus à sortir de ce mauvais pas, ne ménageant aucun sacrifice pour aider vos camarades dans leur détresse. Vous avez prouvé que vous aviez la victoire en mains. Jusqu’à la dernière minute, avec l’ensemble des forces allemandes engagées, vous avez offert le plus bel exemple de volonté et de pugnacité que l’on puisse donner.

    En deux époques différentes, j’ai connu ce pays –et plus particulièrement la ville de Charleroi. J’ai pu apprécier pendant l’autre guerre ce peuple fier. Déjà, j’avais senti combien on pouvait trouver chez lui de camaraderie.

    14. Sepp + Vermeire 2.jpeg

    Aujourd’hui, Soldats, vous portez l’uniforme allemand et vous montrez que vous avez compris le sens de la Révolution et des temps nouveaux qu’elle annonce. Et vous avez aussi désormais compris ce que signifient les mots Honneur et Fidélité.

    L’ennemi peut continuer sa propagande mensongère. Cela n’empêchera aucun de nous de continuer la lutte. Car nous savons pourquoi nous nous battons : pour l’idéal de grandeur et de liberté que le Fuehrer propose à nos peuples. Et nous continuerons la lutte, chers Camarades, jusqu’à la victoire totale.

    Volontaires wallons ! Vous êtes venus de tous les milieux à la Brigade d’Assaut, travailleurs, intellectuels et paysans : le peuple belge doit comprendre la ferveur de votre sacrifice. Si quelques-uns dans ce pays ne l’ont pas encore compris, il convient de répéter que vous luttez pour votre patrie. Et cette lutte continuera jusqu’à la victoire, jusqu’à ce que la liberté soit accordée à tous ceux qui combattent pour la paix.

    15. 1944.04.01 Discours Sepp Dietrich 1.JPGMaintenant que vous retournez en congé chez vous, je vous souhaite à tous un repos bien mérité dans vos familles : il vous fortifiera dans votre conviction révolutionnaire. A ce moment, nous nous retrouverons et nous reprendrons le combat pour servir notre Idéal.

    Soldats de la Brigade d’Assaut SS-Wallonie ! Je suis heureux que le Fuehrer vous ait accordé cette permission spéciale.

    Pour le Fuehrer,

    Sieg Heil ! »

    16. Pays réel, 02.04.1944.JPG

    (Discours reconstitué à partir des reportages du Pays réel, 2 avril 1944 –l’introduction au discours et la photo ci-dessus proviennent de ce reportage–, le Journal de Charleroi, 3 avril 1944, et la Brüsseler Zeitung, 2 avril 1944)

     

    La seconde remarque que nous émettrons à propos de la lettre de félicitation de Léon Degrelle à Sepp Dietrich concerne sa signature précisant qu’il envoie ses félicitations au Kommandeur de la Leibstandarte “Adolf Hitler” en tant que « Kommandeur der SS-Freiwilligen Sturmbrigade “Wallonien” ».

     

    Voilà qui confirme, s’il le fallait encore, la réalité du commandement militaire exercé par Léon Degrelle sur la Brigade d’assaut SS-Wallonie (voir à ce sujet notre blog au 5 mars 2018).

    4. Lt félécitations LD.JPGSelon le méchant De Bruyne –prétendu historien, spécialiste ès détractions contre la Légion Wallonie et son Chef–, à la mort de Lucien Lippert, le 13 février 1944, Degrelle ne serait pas devenu Commandeur : « Rien de semblable ne se produira » car « malgré de pressants appels du pied de la part de Degrelle […], Himmler s’y refusera à chaque fois, estimant que la désignation […] doit se faire spontanément » (Axe et Alliés, Hors-Série n° 10). D’où De Bruyne tient-il pareille fable ? Car si les promotions à la SS se faisaient « spontanément », pourquoi tient-il tant, depuis toujours et mensongèrement, à invalider les dernières promotions obtenues par Léon Degrelle ?

    C’est que, pour le prétendu encyclopédiste à la méchanceté chevillée au corps, il ne s’agit que de discréditer la valeur militaire du Chef de la Wallonie : « Son image de supercombattant créée de toutes pièces à coups de propagande tapageuse », « Degrelle n’a pas eu à exercer de commandement militaire, il en était d’ailleurs parfaitement incapable ».

     

    Pourtant, jamais le polémiste malveillant ne parviendra à expliquer pourquoi le chef suprême de toutes les armées du Reich, Adolf Hitler en personne, prit la peine –à deux reprises et dans des conditions absolument uniques– de récompenser avec un éclat inouï la valeur militaire de celui qui n’en aurait pas eue !

     

    17. Brusseler Zeitung LD Kommandeur 22.02.1944 p.1.JPG

    18. 1944.02.23 Brusseler Zeitung LD.JPG


    Au lendemain de la réception spectaculaire au Quartier Général du Führer de Léon Degrelle et des autres commandeurs victorieux de la percée de Tcherkassy, la Brüsseler Zeitung, quotidien national-socialiste de langue allemande paraissant à Bruxelles, publie, le 22 février 1944, le reportage reçu la veille par téléscripteur de Berlin, présentant le nouveau Chevalier de la Croix de Fer très précisément comme le « Commandeur de la Brigade de Volontaires Wallonie ».

     

    Pour asseoir sa théorie de la « génération spontanée » du titre de Commandeur, le malfaisant De Bruyne écrit donc : « Le 3 septembre 1944, la presse allemande, sans qu’on lui dicte ses gros titres [à l’encontre de tous ses « confrères », l’étourdi De Bruyne accrédite donc la parfaite indépendance de la presse du Reich], fait référence à Degrelle comme SS-Stubaf. u. Kdr. der SS-Frw. Brig. Wallonien ». Sauf que, dès le 20 février 1944, les communiqués officiels reconnaissent l’autorité de Léon Degrelle sur la Sturmbrigade Wallonien, et l’assimilent explicitement aux « Kommandeure » de Tcherkassy (notre blog au 5 mars 2018) ! Sauf aussi que la lettre de Léon Degrelle au Général Sepp Dietrich date aussi d’avant septembre. Et qu’on ne voit pas bien non plus le Kommandeur de la SS-Sturmbrigade Wallonien usurper un titre officiel dans une lettre officielle à un dignitaire officiel de la SS et du IIIe Reich…

    kk.JPG

    Dans son éloge funèbre du Commandeur Lucien Lippert, tué dans les combats de Tcherkassy le 13 février 1944, la Brüsseler Zeitung du 25 février écrit explicitement : « Ainsi, et par l’attribution de la Croix de Chevalier à Degrelle, son ami et successeur en tant que Commandeur, les hauts faits de la Légion wallonne –l’actuelle Brigade SS-Wallonie– ont également reçu leur reconnaissance méritée des plus hautes instances allemandes. » L'article est signé par le Hauptmann Erich von Lehe qui fut, jusqu'en juin 1942, l'officier de liaison allemand entre la Légion Wallonie du Commandeur Lucien Lippert et la 97. Jäger-Division du Général Ernst Rupp : il sait donc parfaitement de quoi il parle !... (ce blog au 23 août 2021).

  • « Nous n’irons pas à Touapse »

    Les mémoires de guerre de Fernand Kaisergruber

    à nouveau disponibles !

     

     

    Touapse Couverture.jpgDepuis longtemps épuisé, le recueil des mémoires de guerre du SS-Unterscharführer (sergent) Fernand Kaisergruber, Nous n’irons pas à Touapse, est enfin à nouveau accessible.

    La qualité de ce témoignage avait décidé le prestigieux éditeur anglais Helion a en proposer une version anglaise au public international. Cette édition rencontra un incontestable succès de librairie et de vente par correspondance (voir ce blog aux 1er février et 9 avril 2016).

    Ce fut pour Fernand Kaisergruber une grande joie d’avoir encore pu connaître la bonne fortune de son livre s’apparentant quasiment à un « best-seller », et de recevoir les innombrables commentaires positifs ou critiques qu’il suscita. Il ne manqua d’ailleurs pas d’y réagir avec son bon sens, sa modestie et son humour habituels (voir ce blog au 21 janvier 2017).

    De nombreux autres commentaires de lecteurs s’ajoutèrent encore sur le site d’Helion ou du diffuseur Amazon, car l’intérêt du monde anglophone pour les aventures de ce Volontaire du Front de l’Est, engagé à 18 ans et miraculeusement sorti –quoique grièvement blessé– du piège de Tcherkassy, ne s’est jamais démenti.

    Nous ne citerons que ces quelques avis qui soulignent l’importance des souvenirs de ce soldat, dont le destin mêlé à celui de millions d’autres fit l’histoire de la Seconde Guerre mondiale :

    « Facilement le meilleur livre écrit du point de vue allemand. L'auteur ne s'excuse pas pour ses pensées ou ses actions pendant la guerre, mais donne un compte rendu honnête de ses actions et de ses sentiments à l'époque. Y compris les actions de ses compatriotes belges envers les volontaires qui avaient choisi le mauvais camp. »

    « Après avoir lu tant de documents "haut placés", il est plus qu'intéressant de les relier aux expériences directes d'un soldat, et surtout d'un volontaire étranger au sein de la Waffen SS. »

    « C'est une lecture très intéressante. Les derniers chapitres du livre concernant la période immédiatement après la fin de la guerre sont excellents. Ces hommes se sont battus avec courage pour une cause en laquelle ils croyaient et beaucoup l'ont payé de leur vie. »

    Fernand Kaisergruber 3-42.jpg

    Mars 1942 : Fernand Kaisergruber vient de s’engager à la Légion Wallonie et a reçu son uniforme de Gefreiter de la Wehrmacht.

     

    Les mémoires de Fernand Kaisergruber avaient connu une première édition en français en 1991, puis, face à la demande, une seconde en 2013, toujours à compte d’auteur. La question s’était posée de la réécriture du premier jet original, mais l’auteur avait finalement décidé de ne rien changer, en le justifiant dans une note insérée :

     

    Touapse Couverture.jpg« Ce livre de souvenirs, je l’ai écrit en quelques mois en 1991 et tout d’une traite, même quelques nuits durant dès que je l’eus entamé, tant j’étais replongé dans mon passé. Par la suite, j’en ai relu quelques passages à plusieurs occasions, afin d’y retrouver des détails que je n’avais plus en mémoire. Et pour la seconde fois, je viens de le relire en son entièreté.

    Déjà, lors de la première relecture, je m’étais demandé s’il ne serait pas utile de le réécrire, afin de le rédiger d’une manière un peu plus classique. Car j’avais constaté un manque de classicisme de ma part, dans sa rédaction. Il est vrai que c’est à la hâte que j’avais couché sur papier tous les souvenirs qui me revenaient à l’esprit, au fur et à mesure que je progressais.

    Après ma dernière relecture, je me suis dit pourtant qu’il valait mieux ne rien modifier, car la première mouture était celle qui m’était venue tout naturellement et je pense que c’est meiux ainsi ! J’espère que les lecteurs seront de cet avis. »

    Si la seconde édition conserva donc la spontanéité de la première écriture, elle comptait néanmoins une cinquantaine de pages supplémentaires, grâce à une mise en pages plus lisible, mais aussi par l’insertion d’une nombreuse iconographie. Elle est en effet abondamment illustrée de photographies issues des négatifs originaux et de dessins réalisés par un autre Volontaire, Paul Vanbrusselen, ami d’enfance de l’auteur, qui n’hésita pas à s’engager avec lui à la Légion en 1942.

    C’est cette belle édition –qui apporte une attention toute spéciale à la parfaite qualité des photographies– que nous sommes particulièrement heureux de pouvoir remettre aujourd’hui à votre disposition au prix de 29 €.

    En ce qui concerne les frais d'envoi, vous avez le choix entre différentes possibilités que nous vous détaillons ci-après : veuillez effectuer le versement du montant correspondant à vos souhaits sur le compte BE53 9730 5389 5153 de Marie Kaisergruber. N’oubliez pas d’indiquer les coordonnées d’envoi en fonction de l’option choisie !

     

    Frais Envoi 2.jpg

     

    Pour toute question au sujet d'une commande : bourguignon.fk@gmail.com

     

  • Cercle des Amis de Léon Degrelle


    35e Correspondance privée – Décembre 2020

     

    Annoncé pour juin dernier, nous l’attendions avec impatience, ce magazine que le Cercle des Amis de Léon Degrelle publie régulièrement en France. C’est que, particulièrement au courant de tout ce qui se publie sur Léon Degrelle, la publication du Cercle fonctionne véritablement –avons-nous dit un jour– comme un Degreller Beobachter et ses informations inédites nous sont toujours précieuses.

    Capture.JPGNous rappelons ce mot car un ami nous a transmis jouissivement la copie qu’il a découverte du « tweet » d’un quidam –un certain Maxime, faisant preuve, en l’occurrence de la maximale imbécillité–, qui est un jour tombé sur notre blog et a voulu partager son indignation sans doute « citoyenne » : « L’association, qui s'appelle "Dernier carré" produit également une lettre confidentielle pour ses membres qui s'intitule le "Degreller Beobachter". Pour mémoire le journal du NSDAP s’appelait le "Völkischer Beobachter". La référence est évidente » !...

    Mais rendons à César ce qui lui appartient et au Cercle sa Correspondance privée et empressons-nous de la présenter !

    Comme le plus souvent, la couverture s’orne d’un portrait original de Léon Degrelle. Il s’agit cette fois de la célèbre encre de Chine de Korbo (mais ce n’est pas mentionné : voir ce blog au 1er décembre 2020) reproduit sur bois découpé à la forme du visage et artistement accompagné de l’emblème de Rex. C’est Vincent Florian qui en est l’auteur et ses réalisations sont visibles sur Instagram (Auboisdecheznous) où l’on peut également lui proposer la réalisation de projets personnels.

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  • Dernier Carré – Communauté des Anciens du Front de l’Est

    Centième numéro de la Feuille de Contact
    entre les Membres et Amis

     

    C’est un historique centième numéro que la communauté des Anciens du Front de l’Est « Dernier Carré » vient de publier à l'intention de ses membres.

     

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    Ce numéro spécial de trente-deux pages est placé sous le mot d’ordre :

    « Gloire et Honneur aux Légionnaires wallons

    et à leur Chef Léon Degrelle ! »

     

    Aujourd’hui, en effet, que tout scrupule scientifique est désormais absent des récits et chroniques les concernant, prétendument historiques ou biographiques, il nous semblait nécessaire d’affirmer haut et fort la noblesse et l’héroïsme de ceux qui offrirent leurs forces, leur sang et jusqu'à leur vie pour que puisse vivre dans la dignité, la justice et la liberté une Europe menacée par la ploutocratie et le communisme.

    Leur épopée ne fut ni imaginaire ni absurde mais marqua l’histoire et suscita l’enthousiasme, comme le montre la photo de couverture, prise à Bruxelles, le 1er avril 1944, à l’occasion de la glorieuse manifestation célébrant la victoire de la percée de Tcherkassy.

    Ce défilé triomphal, le seul qu’une unité de Volontaires européens put jamais organiser au cours de la guerre dans son pays d’origine, marqua une étape décisive dans le parcours aventureux que s’imposa Léon Degrelle s’engageant dans la croisade antibolchevique lancée par le Troisième Reich.

    Se retrouvant simple soldat parmi les autres Légionnaires du pays vaincu qu’était la Belgique, il avait voulu gagner, par son héroïsme militaire et celui de ses Bourguignons, le respect des anciens vainqueurs en même temps que le droit et l’honneur d’assurer l’avenir de son peuple dans l’Europe nouvelle. Ce droit, Léon Degrelle, devenu Commandeur de la Division Wallonie, couverte de la gloire des combats au Front de l’Est, et décoré lui-même, deux semaines auparavant par le Führer en personne, de la Croix de Chevalier de la Croix de Fer, ce droit, il le manifestait et l’imposait par cette apothéose au milieu de son peuple enthousiaste. Adolf Hitler avait déjà annoncé à Himmler qu’il voulait Léon Degrelle comme chancelier d’une Belgique retrouvant ses dimensions bourguignonnes (voir ce blog au 20 mai 2018) : cinq mois plus tard, il le recevrait à nouveau en son quartier général pour accrocher les Feuilles de Chêne à sa croix de Chevalier de la Croix de Fer et lui adresser son émouvante confidence historique « Si j’avais un fils, j’aimerais qu’il soit comme vous » ! (voir ce blog, entre autres, aux 21 juin et 20 juillet 2018)

    Que nous reste-t-il aujourd'hui de cette épopée fracassée ? de cette croisade contre le communisme menaçant d’anéantissement notre civilisation ? de cet ultime sursaut vital contre les matérialismes délétères ?

    Il nous en reste l’essentiel si nous nous détournons des mensonges officiels: l'idéal de vie. La nécessité de l’amour des autres, l’exemple du don de soi pour sa famille, ses proches et sa communauté, l’engagement pour une société de justice et de responsabilité.

    Dur et Pur !

    Révolution des âmes !

     

    Au sommaire de cette feuille de contact :

    - Editorial : Wenn alle untreu werden… nous resterons toujours fidèles

    - Calendrier 2021 : Dur et Pur ! Pour la Révolution des âmes !

    - Degrelle-Hergé, même combat !

    - La fin de guerre de Marie-Paule Degrelle

    - Parcours d’un jeune Volontaire, à la fin de la guerre

    - Récit d’un Volontaire wallon, ancien travailleur dans les usines du Reich

    - Lectures décapantes :

    - Olivier Pigoreau, Son âme au diable, Jean-Marie Balestre
    - Jean-Marc Berlière, Franck Liaigre, Ainsi finissent les salauds
    - Jean-Marc Berlière, François Le Goarant de Tromelin, Liaisons dangereuses
    - Xavier Laroudie, Un seul châtiment pour les traîtres

    - A travers la presse :

             - Fernand Kaisergruber (Moustique)
             - La séduction d’un fasciste, par Dieter Vandenbroucke
               (Joris Van Severen)
             - Les collabos belges (SoirMag)
             - Les Caryatides (Rivarol)
    - A propos de deux rééditions de Léon Degrelle et l’avenir de “Rex”, de Robert Brasillach

     

    Feuille de contact des membres du Dernier Carré.

    Adhésion : 13 euros à verser au compte BE04 2100 4559 7631.


  • Fernand Kaisergruber, l’honnête homme,…

    … face aux historiens malhonnêtes (Eddy De Bruyne et Francis Balace)

     

    Voilà déjà un an que nous a quittés Fernand Kaisergruber fondateur de notre association « Dernier Carré », rassemblant « la Communauté des Anciens du Front de l’Est (Légion Wallonie), de leurs familles et de leurs amis » dans le but « d’aider matériellement et moralement les Anciens et leurs veuves »…

     

    Kaisergruber%2c Fernand (mit Zigarette).jpgVeillant toujours scrupuleusement à honorer la raison d’être originelle de son association, Fernand fut ainsi pratiquement le dernier à quitter le « Dernier Carré » des glorieux Volontaires de la Croisade antibolchevique, des derniers Légionnaires à s’être sacrifiés pour sauver les valeurs de notre civilisation et jeter les bases d’une Europe nouvelle fondée sur la justice sociale, la solidarité communautaire, la mise hors-la-loi de la finance apatride et la reconnaissance du travail comme principe moteur de l’économie.

     

    Aujourd’hui donc, s’il n’est plus question d’aide matérielle aux Anciens, il nous reste cependant la mission « d’entretenir la flamme de leur idéal auprès des jeunes générations », la raison d’être de notre blog, qui, selon la volonté de Fernand, n’existe que pour tordre le cou aux mensonges et calembredaines répétées par tous les pseudo-historiens trop paresseux pour examiner objectivement les sources historiques, ou trop lâches pour mettre en péril leur gagne-pain soumis au politiquement correct.

     

    En ce jour anniversaire de la disparition du toujours scrupuleux Fernand Kaisergruber, nous ne pouvions mieux illustrer son honnêteté foncière qu’en donnant à lire le courrier qu’il envoya à l’ « historien » Eddy De Bruyne, à l’occasion de la sortie de son méchant livre Les Wallons meurent à l’Est (1991), qui deviendra encore plus méchant sous le titre Léon Degrelle et la Légion Wallonie, la fin d’une légende (2013)…

     

    On y voit un Fernand s’efforçant de croire encore à la bonne foi d’un De Bruyne dont, en septembre 1986, il avait apprécié une monographie sur le recrutement d’étrangers (surtout russes) à la Légion Wallonie, tout en soulignant ses énormes a priori défigurant complètement la réalité de la vie des Wallons au Front de l’Est.

    Capture-horz.jpg

    Par contre, Fernand condamne sans ambiguïté la préface du néfaste Francis Balace, dont il ne s’explique pas la présence dans ce livre. Alors qu’elle aurait dû lui fournir l’explication lumineuse du parti-pris antidegrellien de De Bruyne (à propos des « préfaces » de Balace, cette « crapuleuse besace », voir ce blog aux 30 juin 2016 et 23 mars 2017) !

     

     

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  • Cercle des Amis de Léon Degrelle

    Hommage à Fernand Kaisergruber

     

    Cercle Fernand 1.jpg

     

    C’est avec émotion que nous avons reçu la 29e Correspondance privée du Cercle des Amis de Léon Degrelle « dédiée à notre Ami Fernand Kaisergruber qui nous a quittés en mars dernier ». En effet, comme souligné dans l’In Memoriam qui lui est consacré, « Fernand Kaisergruber nous avait aidés à créer notre Cercle et en était un des membres d’Honneur. »

     

    Comme d’habitude, le Cercle passe en revue toutes les publications concernant, de près ou de loin, Léon Degrelle. Et, comme d’habitude, il force notre admiration par l’incroyable richesse de ses informations.

     

    Cercle Fernand 2.jpg

     

    C’est ainsi qu’il ne manque pas de signaler la diffusion par France 3, en avril dernier, du documentaire Dans la tête des SS au cours duquel notre cher Fernand avait encore pu être interviewé :

    « Dans la tête des SS, film documentaire de Serge de Sampigny a été donné par France 3, le 4 avril 2018, en première partie de soirée. Composé d’images d’archives parfois rares, dont des vidéos amateurs, le film retrace l’histoire de l’organisation, conçue en 1925, au départ pour assurer la protection de Hitler, tout en donnant la parole aux anciens – une vingtaine !– qui, pour beaucoup, ne regrettent et ne renient rien. Parmi les anciens, on retrouve Fernand Kaisergruber et Herbert von Mildenburg, vétéran de la 6. SS-Gebirgs-Division “Nord” qui, face à la caméra, n’hésite pas à évoquer Adolf Hitler en le désignant comme “l’homme de sa vie”, et considère Heinrich Himmler comme “un homme propre qui voulait le meilleur pour le peuple allemand”. » (Ce film peut toujours se visionner sur YouTube ou Dailymotion).

     

    LD Grec 1.jpgA propos de Heinrich Himmler justement, le Cercle nous apprend la parution aux Editions du Lore de la traduction française d’un de ses principaux écrits, Die Schutzstaffel als antibolschewistische Kampforganisation, publié en 1936 à Munich par le Zentralverlag de la NSDAP, sous le titre La SS, organisation de combat antibolchevique (12 € franco de port, disponible à l’adresse du Cercle des Amis de Léon Degrelle).

     
    LD Grec 2.png

    Enfin, nous ne pouvons passer sous silence l’annonce de la publication, en grec, de La Campagne de Russie (Εκστρατεία προς Ανατολάς, 21€ + frais de port, consulter : https://neageneabooks.gr/product/leon-degrelle-ekstrateia-pros-anatolas/) et de Hitler pour 1000 ans (Χίτλερ για χίλια χρόνια, 14,40€ + frais de port, consulter : https://www.skroutz.gr/books/14390806.chitler-gia-1000-chronia.html), ainsi que, en tchèque, de celle des Âmes qui brûlent (Planoucí duše, 8€ + frais de port, consulter : https://www.protiprudu.org/produkt/planouci-duse/).

     

    L’adhésion au Cercle (24 euros) et l’achat de nombreux « Degrelliana » ainsi que d’ouvrages souvent introuvables ailleurs se font sur www.boutique-nationaliste.com.