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richard jungclaus

  • Léon Degrelle, par Frédéric Saenen

     

    Une biographie grand public ? Sans a priori ?

    La réponse est déjà dans le Prologue !

     

     

    À peine avions-nous reçu de notre fidèle petit libraire de quartier la nouvelle biographie de Léon Degrelle que nous parvenaient déjà des messages nous demandant si nous l'avions lue et, surtout, ce que nous en pensions.

     

    Nous n'avions certes pas l'intention de nous jeter toutes affaires cessantes sur cette brique épaisse car d'autres priorités se sont imposées à l'organisation de notre temps et puis, avouons que la présentation de l'éditeur ainsi que le commentaire bouffon déféqué par le mensuel Historia (ce blog au 28 février 2025) ne nous ont guère encouragé à tout laisser tomber pour sa lecture...

     

     

     

    Où est le temps...

     

    Historia HS 32 Int. SS.jpegLes temps changent. Les mentalités aussi, hélas...

     

    Qui oserait encore publier aujourd'hui un dossier sur la SS affirmant « On ne songe plus aujourd'hui à assimiler les combattants de la Waffen SS aux bourreaux des camps de concentration » ? Et confier la rédaction des articles à un Jean Mabire, spécialiste incontesté de la Waffen SS mais condamné aujourd'hui par l'encyclopédie de la bienpensance Wikipédia pour exprimer « une pensée politique classée à l'extrême droite, proche des milieux néo-fascistes » ? Ou à d'anciens Volontaires du Front de l'Est, même sous pseudonyme, tels Saint-Loup, Paul Terlin ou Henri Fernet ?

     

    Ce fut pourtant l'honneur du mensuel Historia qui sortit en 1973 son 32e Hors Série intitulé L'Internationale SS, 600.000 étrangers français, belges, suisses, etc...

     

    L'auteur de Les SS de la Toison d'Or y rappelait d'ailleurs le surnom Modeste Ier de Bourgogne donné plaisamment par ses hommes à Léon Degrelle, toujours fier et hardi. Et il en faisait le titre glorieux de son article (ce blog au 22 janvier 2016). Au lieu qu'aujourd'hui, Frédéric Saenen et, à sa suite, Historia, version woke contemporaine, en font un sobriquet sardonique : « ses légionnaires, railleurs, le surnomment Modeste Ier, roi de Bourgogne » (p. 8)...

     

    L'historien Jacques de Launay –qui rencontra Léon Degrelle en 1973– a témoigné qu'après la défaite, il ne s'agissait aucunement de raillerie : « Ses camarades de guerre l'appellent affectueusement Modeste » (Histoires secrètes de la Belgique, 1935-1945, p. 194). Ce que confirme Paul Terlin (le héros Henri Moreau, grand mutilé de guerre) qui précise l'origine du surnom, à la fois respectueux et spirituel, dans le récit des combats d'épouvante pour le village de Starosselié, en Ukraine : « Debout dans sa voiture, Léon Degrelle retrouve la voix et les gestes du tribun pour arrêter la débandade. [...] jamais brave officier ne fut aussi bon orateur. Celui que nous nommons entre nous Modeste Ier de Bourgogne, en raison de la gloriole qui accompagne ses exploits, galvanise les fuyards. [...] Magie du verbe et du courage. Les Rouges s'attendaient à tout, sauf à ce coup de gueule providentiel du chef rexiste. » (La Neige et le sang, p. 84).

     

    Historia HS 32 Saint-Loup.jpeg

     

    Nous ne pouvons, de plus, qu'engager l'amateur de sobriquets à vérifier la source de ses citations incorrectes, puisqu'il ne put jamais être question de « roi de Bourgogne », la principauté chère à Léon Degrelle étant celle du duché de Jean sans Peur, Philippe le Hardi, Philippe le Bon et Charles le Téméraire.

     

     

     

    Mais bon, les désirs de nos lecteurs nous étant tout de même quasi des ordres, nous avons enfin ouvert ce livre qui se présente comme la « première biographie grand public » de Léon Degrelle.

     

    En tenant l'ouvrage en mains –350 pages sans la moindre illustration, accompagnées d'un important appareil critique de bas de page et de plus de trente pages de notes–, nous nous demandons tout de même ce que l'éditeur considère alors comme ouvrage « non-grand public » !

     

    Autrement agréables à lire par leur style et leur mise en pages, enrichis de photographies parfois originales et toujours pertinentes, bref parfaitement « grand public » nous semblent –même si nous ne sommes pas toujours vraiment d'accord avec le contenu– les livres d'André Liénard (Légion Wallonie, ce blog au 3 mai 2021), Jean-Marie Frérotte (Le dernier fasciste, ce blog au 21 juin 2018) ou même Arnaud de la Croix (Degrelle, 1906-1994, ce blog au 13 décembre 2016) !

     

    Ici, le bouquin a tout l'air du pensum lourdement indigeste. Et, surtout, loin de l'affirmation péremptoire de la pub en quatrième de couverture d'être « Sans a priori ». Les quatorze pages du Prologue ne font en effet rien d'autre qu'exalter les a priori de l'auteur !

     

    Sans doute est-ce pour tenter de le cacher qu'il a intitulé aussi sobrement sa biographie Léon Degrelle, Mais quel est le Léon Degrelle qu'il se propose de nous présenter ?

     

    Son projet, nous assène-t-il, est de « se focaliser sur le destin d'un rejeton de la petite bourgeoisie ardennaise [...] qui, une fois relégué dans le camp des vaincus, s'est ingénié à forger avec complaisance son propre mythe » (p. 16) ; de raconter « L'histoire d'un Belge qui, sous des dehors caricaturaux et une bonhomie de façade, dissimulait un être à la fois autoritaire, assoiffé de notoriété et de pouvoir, roublard en affaires, jaloux et colérique, souvent veule et toujours comédien en représentation, doté d'une inébranlable assurance de soi qui pouvait l'amener jusqu'au déni de réalité » ! (p. 20). Mais aussi de présenter ce « fugitif, [...] trafiquant d'art, négationniste » (p. 8), incarnant « une figure repoussoir, contre-exemple absolu de l'éthique en politique » (p. 11)...

     

     

     

    LD Iberico CEDADE.jpg   LD + Lion CEDADE.jpeg

     

    Léon Degrelle « trafiquant d'art » soutient d'emblée Frédéric Saenen dans la deuxième page de son Prologue. En 1988, un scandale médiatico-judiciaire fut monté de toutes pièces : Léon Degrelle tenterait de monnayer des « trésors nationaux » espagnols à l'étranger !

     

    Mais le « trafiquant » produisit immédiatement les titres de propriété de ses antiquités et, la baudruche s'étant dégonflée à la confusion de ses calomniateurs, de rédiger illico presto la savoureuse brochure Léon Degrelle, un lion ibérique nazi publiée en espagnol par le CEDADE (Cercle Espagnol des Amis de l'Europe, ce blog au 4 février 2017). Frédéric Saenen le sait, mais pour lui, c'est sûr, il n'y a pas de fumée sans feu !

     

    Aujourd'hui le lion ibérique –toujours en Espagne en tant que trésor national inaliénable– est la propriété d'un ami de Léon Degrelle, héritier d'une grande maison de luxe.

    Ci-dessus, à gauche, la couverture de la brochure polémico-divertissante de Léon Degrelle ; une affiche tirée à plusieurs dizaines de milliers d'exemplaires couvrit les murs de Malaga, Madrid et Barcelone pour annoncer sa publication. À droite, Léon Degrelle pose devant le fameux lion celtibère qui ne quitta jamais ses propriétés (ici, dans sa Cabaña de Fuengirola ; photo extraite de la brochure du CEDADE).

    Ci-dessous, dans son appartement de Madrid, l'éternel amateur d'art épris de beauté et d'histoire, présente quelques-uns de ses trésors antiques.

     

    LD Antiquités.jpg

     

     

    N'en jetez plus ! Nous nageons effectivement dans le dénigrement diffamatoire plein d' « a priori », et ce, avec une jouissive complaisance !

     

    Nous craignions avoir affaire à « un énième opus politiquement correct » (ce blog au 28 février) ? Eh bien, nous serons gâtés ! Car Saenen revendique haut et fort (pp. 16-18) sa filiation avec le « critique littéraire belge Pol Vandromme » qui, dans sa sénescence, s'est dévalué en croyant noyer Léon Degrelle dans sa logorrhée haddockienne (ce blog au 14 avril 2016, mais plutôt que chez Vandromme, l'épigone reprendra le néologisme invectif egotrombinomanie chez Robert de Vroylande, ce blog au 27 octobre 2020) ; de même qu'il salue l'expertise de « l'écrivain Jonathan Littell » qui a « analysé la psyché de la masculinité fasciste » [sic] chez Léon Degrelle dans un obscène follicule scatologique (ce blog au 8 février 2018), et se place sous l'autorité de « chercheurs érudits » comme Eddy De Bruyne dont nous avons illustré les limites sévères de l'érudition (ce blog à partir du 23 mars 2017)... Mais la cerise sur le gâteau, c'est la génuflexion révérencieuse devant l'un des « historiens patentés » à la patente la plus rance de péremption qui soit, Francis Balace himself (ce blog, entre autres, au 12 mars 2019) ! Et de justifier sa prosternation devant le clown Poprof de l'Université de Liège par cette citation propre à déshonorer la recherche universitaire : « Degrelle mémorialiste appartient plus désormais au domaine du psychiatre qu'à celui de l'historien » (p. 18 ; sur les délires balaciens, voir aussi ce blog au 30 juin 2016) !

     

    Dès lors, Fédéric Saenen se fout royalement de notre balle en prétendant déduire on ne sait de quoi la nécessité de sa publication : « Il manquait donc, à l'usage du grand public francophone, une biographie complète de Léon Degrelle » !

     

    Outre que la précision « francophone » est pour le moins incongrue, ce nouvel ouvrage de la cancel culture de l'histoire du rexisme et de la Seconde Guerre mondiale en général et de Léon Degrelle en particulier ne se justifiait donc en rien. Ce qui manque au contraire de manière criante, c'est un ouvrage moderne qui rende justice au fondateur de Rex (dont l'importance historique inquiète manifestement encore), au pourfendeur des banksters (qui sévissent plus que jamais aujourd'hui) et au chantre de la révolution des âmes (toujours indispensable mais rendue héroïque dans une société qui s'ingénie à inverser toutes les valeurs) ; un ouvrage défendant enfin l'honneur de celui qui s'était donné pour mission « de repeindre de neuf chaque cœur délaissé, lassé, souillé, de recomposer une véritable communauté humaine, juste, fraternelle, de ranimer en elle les plus hautes vibrations d'âmes. » (Léon Degrelle : persiste et signe. Interviews recueillies pour la télévision française par Jean-Michel Charlier, p. 55).

     

     

     

    Autoportrait fasciste.jpgLes effets d'Autoportrait d'un fasciste, le « Dossier Noir » consacré à Léon Degrelle par Jean-Michel Charlier, tels que les imagine Alidor.

     

     

    Saenen ose parler de « biographie complète », mais jamais dans ce Prologue de présentation de son bouquin, il ne parle de sa méthode de travail, de son éventuel souci d'objectivité, de l'enquête qu'il aurait menée à charge et à décharge. On ne trouvera pas non plus d'explication de sa démarche qu'il veut manifestement étrangère à celle que s'imposa, par exemple, l'exigeant et irréprochable Jean-Michel Charlier pour la réalisation de son Dossier Noir consacré à Léon Degrelle (Autoportrait d'un fasciste) et jamais diffusé par les télévisions qui l'avaient financé (ce blog au 1er juillet 2017 : les deux liens donnant accès au film que nous avions renseignés ont également été démocratiquement rendus inopérants !) : « mon propos n'était ni de le défendre, ni de le pourfendre, mais de réaliser [...] un travail rigoureusement objectif et honnête. » (Persiste et signe, p. 11).

     

    Frédéric Saenen rejette d'ailleurs explicitement comme inutile, sinon néfaste, la « méthode Charlier » consistant à confronter tous les intéressés aux déclarations de Léon Degrelle afin de garantir une stricte impartialité dans l'information : « cette démarche aurait été peu fructueuse [...] ; qu'aurait d'ailleurs ajouté ce témoin [Fernand Kaisergruber] à son gros volume de souvenirs Nous n'irons pas à Touapse [...] ou aux quelques interviews accordées deux ans avant sa mort [ce blog, entre autres, aux 21 janvier 2017 et 29 mars 2018] ? De même pour les descendants de Degrelle : est-il jamais possible d'obtenir un portrait nuancé de cet homme de la part de celles et ceux qui ne le connurent que comme grand-père raconteur d'anecdotes truculentes ou parent au sombre passé ? Et que compter entendre d'autre de la part de ses admirateurs fanatiques que la régurgitation de sa version canonique des faits ? » (p. 17).

     

    Parmi ces « admirateurs fanatiques », figure sans doute le Cercle des Amis de Léon Degrelle que Frédéric Saenen a l'air de condamner à mort en 2017, ignorant apparemment son indispensable Correspondance privée trimestrielle dont nous rendons pourtant toujours régulièrement compte.

     

    Mais il le sait certainement puisque, juste après avoir parlé du Cercle, il fait à notre blog Dernier Carré Léon Degrelle l'honneur de lui consacrer un paragraphe de quelques lignes. Très probablement devons-nous donc également être englobés parmi les fanatiques régurgitant les canons degrelliens. C'est en effet ainsi qu'il doit considérer notre prétention d'éclairer objectivement, par un travail élémentaire de recherche et d'interprétation contextualisée de tous documents connus ou inédits, la personnalité et la vie de Léon Degrelle.

     

    Voilà qui doit être insupportable au néo-biographe qui entend faire carrière dans le sillage woke des prétendus spécialistes qu'il vient de citer. Aussi ne manquera-t-il pas de nous discréditer en traitant nos commentaires de « mises au point orientées », réduisant notre action à la promotion de « l'abonnement à [notre] bulletin annuel [qui était irrégulier, certes, mais plus ou moins trimestriel] ou la vente d'un calendrier, illustré de photos d'époque » (la verve blessante de Saenen a oublié nos cartes de vœux de Solstice, Noël et Nouvel An : ce blog au 11 décembre 2019 !) et en dénonçant l'anonymat du ou des animateurs de notre blog... Comme si notre ou nos rédacteurs courraient après quelque honneur académique ou reconnaissance officielle pour leur travail désintéressé alors que tous savent que ne pourraient le ou les « récompenser » que dénonciations et lynchage médiatique et autre...

     

     

     

    LD Bureau Fuengirola.jpg

    Léon Degrelle dans le bureau de sa Cabaña de Fuengirola, rédigeant Le Siècle de Hitler (derrière lui, la Pietà flamande du XVe siècle acquise lors du pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle, ce blog aux 18 octobre et 26 décembre 2024). « Sous le soleil espagnol, portant chemise claire et veston léger, [Degrelle] déambule avec des allures de vacancier dans les jardins de sa villa andalouse. Quinquagénaire, il pose en sage méditatif, assis à sa massive table de travail, absorbé par la rédaction de ses mémoires » persifle Saenen dans son Prologue (p. 10). Mais qu'attendre des souvenirs de celui dont le balacien prétend écrire la biographie ? « Degrelle s'est beaucoup (trop) raconté » (p. 17) pour lui accorder quelque crédit ! Aussi, y remédiera-t-il en réécrivant au besoin l'histoire.

     

    Par exemple par le sophisme faisant porter à Léon Degrelle la responsabilité de son état d'apatride étranger indésirable en Belgique, imposé par sa condamnation de 1945 et sa prescription toujours ajournée (sans parler de ses innombrables propositions de revenir à Bruxelles pour un véritable procès contradictoire) : « l'incivique apatride choisit après-guerre de se faire naturaliser espagnol, ce qui lui permet d'échapper habilement à la justice de son pays en s'en rendant définitivement étranger » (p. 9).

     

    Par exemple aussi à propos de ses « crimes de guerre » : « il n'a pas été établi qu'il aurait commis personnellement ou ordonné directement des crimes de guerre » (p. 19), mais son nom est cité dans des minutes du procès de Nuremberg, mais « son cautionnement de la répression violente », mais « sa participation à des prises de décision débouchant sur des exécutions », etc. (voir ce blog au 7 juin 2018). Pour Frédéric Saenen, c'est sûr, il n'y a jamais de fumée sans feu !

     

    Discours 11 1992 Torreon.jpg

    Pour noircir systématiquement Léon Degrelle, Saenen, qui se veut aussi pamphlétaire, n'hésite pas à chausser les pantoufles du vieux radoteur Vandromme, essayant d'adopter son outrance paradoxale : « Son talent oratoire n'est pas loin d'évoquer celui des pasteurs évangéliques superstars aux États-Unis, à la nuance près que le Messie dont il proclame l'avènement, ce n'est jamais que lui-même » (p. 11). Au bémol de la nuance près que le sujet des discours de Léon Degrelle ne fut jamais l'avènement de quelque Messie résolvant miraculeusement tout problème, mais au contraire l'indispensable, personnelle et tellement exigeante révolution des âmes permettant seule une authentique régénération nationale et européenne.

    (Ici, discours de Léon Degrelle au restaurant El Torreón del Pardo à Madrid, en novembre 1992, ce blog au 1er décembre 2020 ; sur l'art oratoire de Léon Degrelle, ce blog au 14 mars 2021).

     

     

    En conclusion de son Prologue, Frédéric Saenen se moque encore fameusement de nous en prétendant (et il souligne ces mots) « prendre enfin au sérieux » Léon Degrelle. Car jamais il ne l'écoutera ni n'essaiera même de le comprendre comme le fit Jean-Michel Charlier et entend toujours le faire le Dernier Carré Léon Degrelle.

     

    Prendre au sérieux Léon Degrelle, décrète-t-il, c'est en « déjouer les séductions ». Et se garder soigneusement d'éprouver jamais pour lui la moindre sympathie (p. 20).

     

    Voilà ce que Saenen appelle une biographie « sans a priori »...

     

    Autant que le lecteur soit prévenu et sache à quoi s'attendre.

     

     

    À suivre (peut-être)

     

     

     

     

    Les « crimes de guerre » de Léon Degrelle

     

    LD Donetz 1942.jpeg

    Horreur ! Le lieutenant Léon Degrelle fait le coup de feu contre les bolcheviques sur le Donetz en juin 1942.

     

    Abordant dans son Prologue la question des crimes de guerre de Léon Degrelle, son biographe « sans a priori » écrit d'une manière sibylline propice aux sous-entendus accusateurs : « À cet égard, la question de sa part de “responsabilité du mal” risque d'occuper encore longtemps les historiens. Son nom n'est en effet cité qu'une seule fois dans les minutes du procès de Nuremberg, très précisément dans le document PS-705 reproduisant des notes secrètes du 20 janvier 1943 relatives à une conférence du comité de travail SS sur l'espace germanique tenue le 12 janvier précédent. » Et d'ajouter en note les références de cette trace exceptionnelle –mais d'autant plus importante– de l'implication de Léon Degrelle dans le mal : « Procès des grands criminels de guerre devant le tribunal militaire international : Nuremberg, 14 novembre 1945 - 1er octobre 1946 : [documents et autre matériel de preuve]. Tome 26, Tribunal militaire international, Nuremberg, 1947-1949, p. 264. »

     

    Bigre ! Voilà du sérieux ! Même si le nom de Léon Degrelle n'est cité qu' « une seule fois », c'est quand même « dans les minutes du procès [...] des grands criminels de guerre devant le tribunal militaire international » de Nuremberg ! Ce n'est pas rien ! D'autant qu'elles reproduisent des « notes secrètes » d'une « conférence du comité de travail SS sur l'espace germanique ». Autant dire qu'il s'agissait peut-être de la préparation d'une espèce d'épuration ethnique criminelle ?...

     

    Mais au fait, pourquoi diable Frédéric Saenen épingle-t-il cette mention dans les archives du Tribunal de Nuremberg en lui consacrant pas moins de neuf lignes (cinq dans le texte du Prologue et quatre dans la note de référence) ? Et pourquoi diable, tant qu'il y est et puisqu'il a tout le matériel sous la main, ne nous cite-t-il pas précisément le court passage –trois lignes et demie seulement !– où Léon Degrelle apparaît ? Car on peut tout de même penser qu'excessivement peu nombreux sont ceux qui possèdent l'édition des quarante volumes documentant le Procès de Nuremberg...

     

    Eh bien, on vous le donne en mille, parce que ces fameuses « notes secrètes » avec le nom de Léon Degrelle ne concernent aucunement quelque travail de nettoyage de l'espace germanique par la déportation ou l'assassinat ! Elles ne font que commenter et pas que positivement ! les premières approches effectuées en janvier 1943 par le lieutenant de la Wehrmacht qu'était alors Léon Degrelle auprès de Richard Jungclaus, représentant de Himmler en Belgique, pour rejoindre la Waffen-SS.

     

    Tout cela est parfaitement documenté par Albert De Jonghe un authentique historien celui-là, et même pas degrellien pour un sou !–, dans son étude fouillée sur « La lutte Himmler-Reeder », dans les Cahiers d'Histoire de la Seconde Guerre mondiale de décembre 1978. Il cite très exactement sources et texte du rapport destiné au général Gottlob Berger, chef du Bureau central de la SS (SS-Hauptamt). Nous reproduisons sa note avec une traduction exacte, ne laissant plus de place aux extrapolations orientées de Saenen.

     

    De Jonghe LD Trib. Nuremberg.png

    Procès-verbal de la réunion du Comité SS de la Communauté de travail pour l'Espace germanique, le 12.1.1943, 12h, au SS-Hauptamt (IfZM [Institut für Zeitgeschichte München], PS-705 et NO-1783). On lit dans cette note, concernant Degrelle : « Dans l'évaluation du rapport entre religion et politique, il appert qu'en son for intérieur, Léon Degrelle est un esprit latin... C'est un catholique pratiquant qu'il nous faut prendre avec précaution ; d'autre part, c'est un homme dont nous avons encore absolument besoin politiquement. » Cfr aussi IMT [International Military Tribunal], éd. française, XXVI, p. 264.

     

    Ainsi Frédéric Saenen allume-t-il le feu de ses fumées...


    Ne fût-ce qu'évoquer le travail de vérification effectué par un Jean-Michel Charlier sur l'implication éventuelle de Léon Degrelle dans quelque crime de guerre n'entrait manifestement pas dans la démarche « scientifique » du pseudo-biographe du dernier Commandeur de la Légion Wallonie...

     

    Rappelons-en lui tout de même les conclusions définitives !

     

    « Mon tout premier soin fut de vérifier ce que m'avait solennellement affirmé Léon Degrelle : à savoir que jamais il n'avait été recherché, ni condamné comme criminel de guerre, ni même simplement poursuivi comme tel.

    Je me fis communiquer les listes officielles, établies par les Alliés, les Allemands, les Israéliens, et surtout les Soviétiques, puisque, de 1941 à 1945, Degrelle avait combattu pratiquement sans interruption sur le front de l'Est. Je consultai également les listes établies par Simon Wiesenthal (chasseur antinazi) et recensant tous les criminels nazis responsables de crimes contre l'humanité. Le nom de Degrelle ne figurait sur aucune de ces listes. [...] L'exposé des motifs de sa condamnation à mort ne relève d'ailleurs à son égard aucune accusation de crime de guerre, voire de participation, quelle qu'elle soit, à une quelconque action de représailles.

    [...] Léon Degrelle n'a été condamné à mort que pour avoir porté les armes contre les Alliés de la Belgique et avoir constitué une armée à cet effet. »

    (Léon Degrelle : persiste et signe. Interviews recueillies pour la télévision française par Jean-Michel Charlier, p. 13).

     

    Mais sans doute la place de Jean-Michel Charlier est-elle désormais dans les mêmes fosses d'aisance que celles où Saenen précipite les « fanatiques » régurgitant leurs degrelleries ?

     

    LD Himmler 1943.jpeg

    Y a-t-il pire crime que de parler avec le Reichsführer SS Heinrich Himmler et faire la « une » du mensuel National-Socialisme du 15 juin 1943, date du trente-septième anniversaire de Léon Degrelle ?

     

  • La première interview de Léon Degrelle d’après-guerre (4)

    Copie de l’aide-mémoire destiné à la rencontre avec Robert Francotte (2)

    Notes San Sébastian p. 3.jpg

    III. Retour à Bruxelles – Août 1940

    Je retrouvai ma maison occupée par un Etat-Major de l’Aviation Allemande. Je dus loger, pendant une semaine, dans une mansarde. Je ne demandai rien. 

     3.


    Finalement, ce ne fut que sur intervention d’un avocat belge que ma maison fut évacuée [5].

    Je ne visitai aucune autorité allemande à mon retour et ne vis même pas une seule fois, avant mon départ pour le Front de l’Est, le 10 août 1941, le général Von Falkenhausen [6].

    Le « Pays Réel » ne reparut qu’en octobre [7].

     

    [5] Dans La Cohue de 1940, Léon Degrelle a raconté le détail de la manière dont il retrouva sa maison, le 30 juillet 1940, occupée par la Luftwaffe :

    Drève Lorraine.jpg

    Photo de la villa de Léon Degrelle, à l’orée du bois de la Cambre, à Bruxelles, telle que publiée dans Degrelle m’a dit, de la Duchesse de Valence : « La Drève de Lorraine, la belle propriété de Léon Degrelle, dans la forêt de Soignes, à l’entrée de Bruxelles. A gauche (quatre grandes fenêtres) : son bureau. Au-dessus, sous les toits, la bibliothèque (quinze mille volumes) » (cahier photographique entre les pages 40 et 41).

     

    Le lendemain de mon retour à Bruxelles, j’allai, le cœur battant, à la Drève de Lorraine, retrouver ma chère maison. Une sentinelle barrait l’entrée principale du parc. Non point que les Allemands eussent pris des mesures pour protéger ma propriété abandonnée, ce qui eût été assez indiqué si j’avais été l’agent n° 1 d’Hitler. Loin de là. Non seulement les autorités d’occupation n’avaient pas veillé à ce que le domaine restât intact, mais celui-ci était occupé, envahi par de nombreux membres de la Luftwaffe. Les concierges avaient été refoulés dans une maisonnette à l’écart. Des graminées hautes d’un mètre avaient poussé partout sur la terrasse. Quinze, vingt militaires allemands naviguaient dans les salons. Un gros colonel ronflait encore, nu et luisant, au milieu de mon lit d’érable.

    Je crus d’abord à un quiproquo. Mais non ! D’ailleurs, je ne saurais trop le répéter, les Allemands ne me devaient rien. Ils avaient réquisitionné ma maison comme n’importe quel autre immeuble. Je crus tout de même, puisque j’étais revenu, qu’on allait me rendre ma demeure. Il y avait à Bruxelles, à ce moment-là, des milliers d’autres logements libres.

    Mes propositions n’eurent absolument aucun succès. Ces messieurs se trouvaient bien chez moi et prétendaient fermement y rester.

    N
    e pouvant continuer à camper chez une de mes sœurs sur un sofa [ce blog au 20 mars 2020], j’obtins difficilement, après deux jours de palabres, de disposer d’une chambre à coucher dans mon habitation. Ce fut tout. Encore était-il impossible de dormir, les aviateurs vidant fort bruyamment, jusqu’au petit matin, les dernières bouteilles de ma cave.

    Je m’attendais à voir revenir, d’un jour à l’autre, ma femme et ma ribambelle d’enfants. S’ils étaient arrivés, j’eusse dû les loger à l’hôtel. Je mangeais à la diable, chez des gargotiers des environs. Cette occupation devenait tellement désagréable qu’il ne me resta plus qu’à confier l’affaire à un avocat. Celui-ci connaissait un civil allemand, ami de Goering, et obtint qu’il lui télégraphiât. Grâce à ce hasard, les bureaux de l’aviation reçurent enfin l’ordre d’évacuer le terrain, me laissant une maison aux parquets râpés, aux peintures écaillées par les appareils de radio et où, en fait de biens meubles, il ne restait plus, éparpillés dans une cave et n’ayant tenté personne, lors des pillages belges de la mi-mai, que mes chers vieux atlas enluminés de Mercator, d’Ortélius, de Kaerius, de Blaue et d’autres géographes selon mon cœur [ce blog au 17 octobre 2018].

    Kriegsberichter 8 août 43 a.jpg

    Précisément trois ans plus tard, le 8 août 1943, Léon Degrelle accueillera, dans son vaste bureau de la Drève de Lorraine, d’autres officiels de l’armée allemande autrement policés et respectueux des lieux, dont ces vingt et un correspondants de guerre SS des Légions de Volontaires et de la Waffen SS effectuant un voyage en Flandre à l’invitation du Generalmajor Richard Jungclaus, représentant du Reichsführer Heinrich Himmler. Au programme : visite d’Anvers, Gand, Bruges, Ostende ainsi que de la côte belge et des champs de bataille de la Première Guerre mondiale. Pour clore ce voyage, ils furent reçus par Léon Degrelle en son domicile bruxellois avant d’assister, au studio de Radio-Bruxelles, place Flagey, à un concert symphonique sous la direction du SS-Kriegsberichter flamand Paul Douliez (photo de la délégation ci-dessous, entourant Léon Degrelle : Paul Douliez est le second, à partir de la gauche, debout sur le muret du porche de la Drève de Lorraine), par ailleurs compositeur et auteur en 1954, –en dépit de sa condamnation à mort par contumace–, d’une biographie du compositeur flamand Peter Benoit (1834-1901) qui fait toujours autorité.

    Kriegsberichter 8 août 43 b.jpeg

     

    J’eusse pu, certes m’adresser directement aux autorités d’occupation. […] Ma maison avait été pillée de fond en comble. Les troupes allemandes avaient accroché du matériel partout dans ma maison, crevant ou ébréchant les murs, faisant des dégâts qui s’élevaient à des dizaines de milliers de francs.

    On eût pu tout de même envoyer un vague officier d’ordonnance pour m’aider à récupérer ma demeure et me proposer une indemnité en réparation des dommages que les troupes du Reich avaient causés. Il n’y eut aucune démarche, aucune visite. Je ne reçus aucun appui, aucun souhait, aucune offre de dédommagement. Je ne possédais plus un patard. J’avais emprunté mille francs pour payer mes repas dans les gargotes des environs. […] Je ne parvins à me tirer de mes difficultés matérielles que grâce à un paiement vraiment cocasse. Je n’étais pas mort : donc j’étais encore député ! Imperturbable, cette bonne vieille démocratie, qui m’avait expédié au massacre, m’envoya par chèque, peu après mon retour, les émoluments des trois mois pendant lesquels j’avais survécu ! ça me fit une affaire de dix mille francs que j’avais parlementairement gagnés en buvant de force l’urine démocratique de mes gardiens et en encaissant dans la figure leurs coups de sabots et de trousseaux de clefs. (La Cohue de 1940, pp. 109-111)

    [6] Fils d’un baron prussien, le général Alexander von Falkenhausen fut, durant la Seconde Guerre mondiale, le gouverneur militaire de la Belgique et du Nord de la France, reprenant ainsi le poste occupé par son oncle Ludwig à la fin de la Première Guerre. Réactionnaire antinazi, il ne pouvait que s’attirer l’inimitié des partisans de l’Europe nouvelle. Léon Degrelle le décrit ainsi dans le Persiste et signe de Jean-Michel Charlier :

    « Les Allemands conservateurs de Bruxelles étaient à peu près tous des fonctionnaires qui voulaient prolonger le vieil impérialisme industriel des Allemands de 1914, qui ne pensaient qu’à étendre l’espace territorial allemand et à s’emparer de la vie économique de ces régions riches, bien équipées, aux populations laborieuses, d’un gros rendement. La création de l’Europe n’intéressait pas les généraux à la Falkenhausen. Elle était à leurs yeux une lubie de plus d’un Hitler qu’ils haïssaient. Un accord avec la Haute Finance de la Belgique leur paraissait, par contre, un objectif d’un intérêt extrême. […]

    Avec le général von Falkenhausen et son équipe pro-capitaliste, nulle collaboration n’était pensable.

    Falkenhausen Clebs.jpeg

    Le gouverneur militaire de la Belgique et son clebs tout-puissant.

     

    Je me suis bien gardé de voir ce vieux junker égrillard une seule fois avant de filer en Russie. Je le fuyais comme la peste. Il vivait comme un mandarin –il avait longtemps résidé en Chine [ce blog au 23 août 2021]– dans un somptueux château brabançon, à Seneffe, propriété d’un Juif défenestré. Il s’adonnait au culte de son chien, arbitre en tout, dont les aboiements, ou le silence conciliant, indiquaient s’il fallait repousser ou accueillir le visiteur. En l’honneur de ce roquet-majordome, Falkenhausen avait fait fabriquer à Gand de richissimes cigarettes en tabacs anglais, portant le portrait du toutou comme un camée précieux » (pp. 253-254)

    Au vrai, Falkenhausen correspond d’ailleurs parfaitement au portrait dressé par Léon Degrelle. Dans ses verbeux autant que prétentieux Mémoires d’outre-guerre (Comment j’ai gouverné la Belgique de 1940 à 1944), c’est à peine s’il mentionne l’existence de Rex et de Léon Degrelle (« qui trahit la vocation réelle de son parti » !) aux côtés du VNV et de son chef dont il massacre le nom en « van der Wiele » (p. 162). Il faut attendre les « Annexes » et les questions de l’éditeur Jo Gérard pour en savoir davantage, c’est-à-dire qu’il essaya surtout de saboter le défilé triomphal de la Légion Wallonie à Charleroi et à Bruxelles (ce blog aux 15, 26 janvier 2021, 7 mars 2022).

    « –Et Léon Degrelle ?
    Cette fois, Alexandre von Falkenhausen sourit :
    – Celui-là… je ne l’ai vu qu’une fois, en 1943, à son retour du front russe. J’avais refusé à plusieurs reprises de le rencontrer, malgré ses insistantes démarches. Il en avait conçu, contre moi, un profond ressentiment et il répétait : “Il faut basculer ce général !”
    Mais Degrelle avait acquis sur Hitler une puissante influence, aussi me donna-t-on de Berlin l’ordre catégorique d’accueillir le chef du rexisme. Je répondis que je voulais bien le recevoir en tant que soldat, mais pas en tant que leader d’un parti politique.
    Je le vis donc et il me raconta pendant une demi-heure sa campagne. Il me parut assez exalté et singulièrement imbu de lui-même. Plutôt vulgaire, les Parisiens diraient : “un camelot”.

    Falkenhausen cigarette.jpeg

    Le hobereau prussien von Falkenhausen, ses bésicles d’un autre siècle et sa cigarette de tabac anglais artisanale…

     

    Mais Degrelle vous exposa-t-il ses idées politiques et comment il envisageait l’avenir de la Belgique ?
    – Non, il n’aborda pas ce thème, car il savait que je ne voulais considérer en lui que le soldat. On l’avait prévenu.
    Avez-vous posé des questions à Degrelle ?
    – J’ai essayé d’en obtenir quelques précisions sur la tactique des Russes, mais il se lançait aussitôt dans des récits colorés comme des images d’Epinal.
    Puisque nous parlons de Degrelle, vous dirais-je que pour étoffer le défilé de sa Légion Wallonie à Bruxelles, on avait amené dare-dare quelques centaines d’authentiques soldats allemands de la SS casernés à Beverloo. Cette parade eut lieu à Charleroi, mais contre mon ordre, elle passa au retour par Bruxelles, bien que j’aie tenté en vain de l’empêcher en écrivant aux protecteurs berlinois du chef rexiste qu’on risquait ce jour-là un bombardement allié sur Bruxelles. » (pp. 300-301)

    [7] C’est en fait le 25 août que Le Pays réel sera à nouveau présent dans les kiosques à journaux, soit trois mois après la capitulation.

    Pays réel 1940 08 25 Reparution.JPG

     

     

    À suivre

     

  • L’hommage de Léon Degrelle à Sepp Dietrich…

    …décoré par le Führer de la Croix de Chevalier de la Croix de Fer

    avec Feuilles de Chêne, Glaives et Brillants

     

    1. LD+ Sepp Dietrich + Wieser Charleroi.jpegC’est à Charleroi que Léon Degrelle rencontra pour la première fois le SS-Obergruppenführer Sepp Dietrich avec qui il se lia immédiatement d’amitié (ce blog au 12 janvier 2021). On voit ici le Chevalier de la Croix de Fer Léon Degrelle en conversation amicale avec le Chevalier de la Croix de Fer avec Feuilles de Chêne et Glaives, le Général d’armée Sepp Dietrich, et, entre eux, le Chevalier de la Croix de Fer SS-Hauptsturmführer Hermann Wieser, Adjutant du Général Dietrich.

     

    Le 20 février 1944, Léon Degrelle, Commandeur de la SS-Sturmbrigade Wallonien, recevait des mains mêmes d’Adolf Hitler la Croix de Chevalier de la Croix de Fer. Six mois plus tard, le 27 août, le Führer, l’ayant une nouvelle fois fait amener par son avion personnel à son Quartier Général sur le Front de l’Est –du jamais vu !–, lui décernait, en lui étreignant la main droite entre les deux siennes, les Feuilles de Chêne, lui déclarant « Si j’avais un fils, je voudrais qu’il soit comme vous ! » (ce blog, notamment, au 23 juillet 2021).

    Trois semaines auparavant, le 8 août, un prestigieux ami de Léon Degrelle, le Général Josef (« Sepp ») Dietrich, créateur de la SS-Leibstandarte « Adolf Hitler », Chevalier de la Croix de Fer (5 juillet 1940) avec Feuilles de Chêne (31 décembre 1941) et Glaives (14 mars 1943) avait reçu les Brillants des mains du Führer.

    2. Sepp Dietrich Brillants.jpgLe 8 août 1944, en son Quartier Général du Front de l’Est, à l’endroit même où, quelques jours plus tard, il recevra avec émotion Léon Degrelle, le Führer ajoute les Brillants à la Croix de Chevalier de la Croix de Fer avec Feuilles de Chêne et Glaives de Sepp Dietrich, enserrant également la main de son général d'armée entre les deux siennes.

    Quelques semaines après l’inconcevable attentat du 20 juillet, Adolf Hitler reconnaît et honore ses fidèles.

    Le 5 juillet 1940, après les combats sur le front de l’Ouest, un communiqué de l’OKW annonçait la remise de la Croix de Chevalier de la Croix de Fer au Kommandeur Sepp Dietrich, Général de corps d’armée :

    « Le Führer et Commandant en chef de la Wehrmacht, sur proposition du Commandant en chef de l’Armée de Terre, le Generaloberst von Brauchitsch, a décidé d’attribuer la Croix de Chevalier de la Croix de Fer au Kommandeur de la Leibstandarte-SS-Adolf Hitler, le SS-Obergruppenführer Sepp Dietrich. Par sa propre initiative, dans son secteur, le SS-Obergruppenführer Sepp Dietrich a réussi à établir une tête de pont sur le canal de l’Aa, près de Watten et a influencé de manière décisive la poursuite des opérations en Hollande, comme il l’avait déjà fait en Pologne par son courage particulier en étroite camaraderie avec les unités blindées et les unités motorisées de la Wehrmacht. ».

    Sepp Dietrich fut le premier Waffen-SS à recevoir cette distinction : elle lui sera remise par Adolf Hitler en personne.

     

    Le 1er janvier 1942, le SS-Obergruppenführer Sepp Dietrich reçut un télex personnel d’Adolf Hitler l’informant que les Feuilles de Chêne avaient été attribuées à sa Croix de Chevalier de la Croix de Fer le 31 décembre précédent :

    « A l’occasion des vœux du Nouvel An, je vous remercie et je vous adresse mes vœux de bonheur les plus cordiaux pour vous et ma courageuse Leibstandarte. La décoration avec les Feuilles de Chêne exprime avec vigueur ma fierté concernant les exploits de ma Standarte. »

    Sepp Dietrich recevra sa distinction des mains du Führer au Grand Quartier Général où il demeurera invité jusqu’au 6 janvier.

    3. Sepp Dietrich Adolf Hitler Glaives.jpgLe 14 mars 1943, à l’issue de la campagne du Donets où la Leibstandarte se couvrit de gloire en reprenant Kharkov, les Glaives étaient attribués à la Croix de Chevalier de la Croix de Fer avec Feuilles de Chêne de Sepp Dietrich « en raison de ses mérites pour l’avenir du peuple allemand ». Et ce, à nouveau, par Adolf Hitler en personne, honorant par la même occasion tous les soldats de la seule unité à porter son nom.

     


    Nous avons retrouvé dans les archives de feu le Président du « Dernier Carré » Fernand Kaisergruber (ce blog aux 16, 20, 29 mars 2018; 12 mars 2019), copie de la lettre de félicitations que, du Front d’Estonie où il venait d’arriver, Léon Degrelle envoya au Général d’armée Sepp Dietrich pour avoir gagné l’exceptionnelle et illustre distinction des Brillants à sa Croix de Chevalier.

     

    4. Lt félécitations LD.JPG

    5.SS-Freiwilligen Sturmbrigade

            « W a l l o n i e n »

                                                                 Hébergement local, le 11.8.44.

    Au

             Führer de la Leibstandarte « Adolf Hitler »

                                                                        Oberst-Gruppenführer

                                                                                 Sepp Dietrich

     

    Oberstgruppenführer !

    Mes hommes et moi venons d’entendre à la radio, ici sur le « Front de Narwa », la nouvelle de l’honneur merveilleux et mérité que le Führer vous a manifesté en vous accordant la Croix de Chevalier avec Glaives et Brillants. Nous en sommes vraiment très heureux.

    Permettez, à mes Officiers et moi-même ainsi qu’à l’ensemble des Volontaires SS de la Sturmbrigade « Wallonien », de vous féliciter de tout cœur. Nous pensons souvent à vous ainsi qu’à la magnifique Leibstandarte « Adolf Hitler » qui venez, une fois de plus, d’être distingués par cette gloire particulière.

    Toutes nos pensées vont à vos excellents Chefs que nous avons eu le plaisir de connaître à Bruxelles, mais surtout, c’est tout particulièrement vers vous, Oberstgruppenführer, qu’elles se dirigent. Aussi nous permettons-nous de vous adresser encore nos meilleurs vœux de Soldat !

                                                                             Heil Hitler !

                                                                           (s. L. Degrelle)

                                                SS-Sturmbannführer und Kommandeur

                                                der SS-Freiwilligen Sturmbrigade

                                                               «  W A L L O N I E N  »



    Cette lettre nous permettra deux commentaires.

    Tout d’abord, elle confirme les liens amicaux qui ont pu se tisser entre les deux Commandeurs dès leur première rencontre à Charleroi pour le défilé de la victoire de la percée de Tcherkassy : Léon Degrelle devait emprunter à Sepp Dietrich les véhicules blindés pour le défilé de ses troupes dépourvues de tout. Si, de prime abord, semble-t-il, le général SS –dont les hommes étaient à ce moment cantonnés en Belgique, en même temps que ceux de la Hitlerjugend, en formation au camp de Beverloo– en fut quelque peu agacé, toute réticence disparut dès que les deux frères d’armes purent se rencontrer. Le courant s’établit immédiatement entre les deux héros défendant leur idéal à la pointe de leurs armes.

    Car le parcours des deux soldats est singulièrement similaire. Aucun des deux n’est militaire de carrière ou sorti d’une école militaire et tous deux ont appris le métier des armes sur le tas, dans la seule et unique perspective de faire triompher la révolution des âmes, qui s’est identifiée à la révolution nationale-socialiste. C’est ainsi que Sepp Dietrich intégrera rapidement la milice politique de la SS pour devenir général de la division blindée issue de la garde du corps du Führer, la Leibstandarte Adolf Hitler, puis du 1. SS-Panzerkorps, et enfin de la 6. Panzerarmee. Léon Degrelle, quant à lui, dans la nouvelle configuration européenne née de la défaite des ploutocraties en mai 1940, saisira l’opportunité d’inscrire son pays dans le nouvel ordre européen en participant activement, dans l’honneur et la gloire, à la croisade antibolchevique, devenant, par ses seuls mérites militaires, Commandeur de sa Légion de Volontaires pour le Front de l’Est « Wallonie ».

     

    La première rencontre de Sepp Dietrich

    et Léon Degrelle

    Le défilé et la prise d’armes des Légionnaires wallons

    à Charleroi, le 1er avril 1944

     

    Le défilé de la SS-Sturmbrigade Wallonien,

    place du Manège

     

    5. 01.04.44 Charleroi Fanfare.jpegIl est 11 heures. Les grands boulevards de la ville connaissent leur animation ordinaire. Sur la place située derrière l’Hôtel de Ville [place du Manège], la musique de la Leibstandarte Adolf Hitler entonne les première mesures d’hymnes wallons, cependant que les personnalités allemandes et l’état-major du Chef de REX prennent place des deux côtés de la voiture blindée d’où le Commandeur de la Leibstandarte Adolf Hitler, SS-Obergruppenfuehrer et Panzergeneral de la Waffen-SS Sepp Dietrich va passer la Brigade en revue et devant laquelle, debout, se tient le Chef de REX.

    (Reportage du Pays réel, 2 avril 1944)

     

    6. 01.04.44 Charleroi Défilé Manège.jpeg

     

    La réception à l’Hôtel de Ville

    Peu après le défilé, Léon Degrelle entouré des autorités allemandes, de représentants du parti et de personnalités de l’Administration du Grand-Charleroi, était l’hôte de M. Englebin. Ceint de son écharpe tricolore, le maïeur remercia en termes émus le Chef d’honorer de sa présence la ville de Charleroi. Il exprima la joie qu’il éprouvait de l’honneur qui était fait à sa ville en recevant, la première chez elle, les soldats révolutionnaires nationaux-socialistes, –« ces soldats qui, avec leur sang, ont écrit une page de gloire dans les annales de cette guerre et dans notre Histoire ».

    7. 1944.04.01 Charleroi Réception Dietrich+Englebin.jpeg

    Le bourgmestre rexiste du Grand-Charleroi, Oswald Englebin (ce blog au 29 mai 2018), accueille chaleureusement le Général Sepp Dietrich (derrière qui se trouve Léon Degrelle).

     

    8. 1944.04.01 Charleroi Réception LD+Dietrich+Englebin 1.JPG

    C’est à pied et au milieu d’une foule en liesse qu’après le défilé de la place du Manège, les autorités allemandes et civiles se rendent à l’Hôtel de ville de Charleroi pour la réception offerte par le Bourgmestre. On reconnaît, de gauche à droite, le capitaine SS Hermann Wieser, le lieutenant SS Jean Vermeire, Léon Degrelle, Commandeur de la Brigade d’Assaut Wallonie, le général Sepp Dietrich, Commandeur de la Division blindée Leibstandarte Adolf Hitler, le bourgmestre du Grand-Charleroi Oswald Englebin ; au second rang, entre Léon Degrelle et Sepp Dietrich, on reconnaît Victor Matthys, chef a.i. de Rex.

     

    Prenant la parole, Léon Degrelle a tenu à exprimer ses remerciements à M. Englebin et à manifester sa joie d’être venu à Charleroi, au centre de ce pays noir qui a fourni le plus de soldats à la Brigade.

    (Reportages du Journal de Charleroi, 3 avril 1944, et du Pays réel, 2 avril 1944).

     

    La prise d’armes, place Charles II, face à l’Hôtel de Ville

     

    9. 01.04.44 Charleroi Place Charles II.jpeg

    La Brigade SS-Wallonie, en bon ordre, attend que les officiels viennent la saluer : les cent cinquante récipiendaires de la Croix de Fer sont en évidence sur trois rangs. Au fond, au bas du perron de l’Hôtel de ville décoré du drapeau à croix de Bourgogne, un important détachement des Jeunesses Légionnaires sera également salué par Léon Degrelle.

    10. 1944.04.01 Charleroi Revue LD+Jungclaus+Dietrich.jpeg

    Léon Degrelle, le SS-Gruppenführer Richard Jungclaus, représentant de Himmler en Belgique, et le SS-Obergruppenführer Sepp Dietrich passent en revue un détachement de la 12. SS-Panzer-Division “Hitlerjugend” formant un peloton d'honneur pour les Légionnaires wallons.

    11. 1944.04.01 Charleroi Etendards.jpeg

    Le même groupe d’officiers (Léon Degrelle est caché par la haute stature de Jungclaus) parviennent à hauteur de la Brigade Wallonie et de ses étendards.

     

    La Grand’Place est noire de monde quand le Sturmbannfuehrer Léon Degrelle fait son apparition, cependant que la musique de la Brigade SS-Wallonie entame la marche des Grenadiers. S’avançant vers le Général Dietrich, il lui dit : « Je vous présente la Brigade SS-Wallonie », puis il l’accompagne pour passer en revue nos formations au garde à vous, ainsi qu’une compagnie d’honneur allemande qui présente les armes. Le Chef procède ensuite à la remise des décorations. Cette cérémonie simple dans sa grandeur dure quelque temps. Après quoi, le Chef se dirige vers la tribune qui a été hissée au milieu de la place et prend la parole.

    (Reportage du Pays réel, 2 avril 1944)

     

    12. 1944.04.01 Charleroi Remise décorations 1.JPG

    Léon Degrelle vient d’accrocher la Croix de Fer de Première Classe sur la tunique de l’Obersturmführer Marcel Lamproye, titulaire de l'Agrafe en argent des combats rapprochés. Attendant leur tour, on reconnaît l’Obersturmführer Marcel Bonniver, portant également cette Nahkampfspange en argent (il enlève son gant pour serrer la main du Commandeur) et l’Untersturmführer Jean-Marie Lantiez. A l’arrière-plan, l’Oberscharführer Pascal Bovy ; derrière Léon Degrelle, le Général Sepp Dietrich et l’Untersturmführer Roger Wastiau, qui présente les décorations à Léon Degrelle (identifications permises grâce à l'ouvrage de Théo Verlaine, La Légion Wallonie en photos et documents, éd. De Krijger, 2005).

     

    Le discours du SS-Obergruppenführer Sepp Dietrich

     

    13. Sepp + Vermeire 1.jpgSuccédant au Chef, le Général Dietrich, Commandeur de la Leibstandarte Adolf Hitler, adresse ensuite aux Légionnaires un discours que traduit phrase par phrase notre Camarade Vermeire.

     

    « Camarades !

    Je salue la Brigade d’Assaut SS-Wallonie, de retour au pays après avoir livré tant de si durs combats en Russie soviétique.

    Aux côtés de la grande armée allemande, vous avez lutté contre le pire ennemi de tous les temps. Vous avez été encerclés dans la région de Tcherkassy avec vos camarades de la Division Wiking. Mais par votre courage et votre détermination, vous êtes parvenus à sortir de ce mauvais pas, ne ménageant aucun sacrifice pour aider vos camarades dans leur détresse. Vous avez prouvé que vous aviez la victoire en mains. Jusqu’à la dernière minute, avec l’ensemble des forces allemandes engagées, vous avez offert le plus bel exemple de volonté et de pugnacité que l’on puisse donner.

    En deux époques différentes, j’ai connu ce pays –et plus particulièrement la ville de Charleroi. J’ai pu apprécier pendant l’autre guerre ce peuple fier. Déjà, j’avais senti combien on pouvait trouver chez lui de camaraderie.

    14. Sepp + Vermeire 2.jpeg

    Aujourd’hui, Soldats, vous portez l’uniforme allemand et vous montrez que vous avez compris le sens de la Révolution et des temps nouveaux qu’elle annonce. Et vous avez aussi désormais compris ce que signifient les mots Honneur et Fidélité.

    L’ennemi peut continuer sa propagande mensongère. Cela n’empêchera aucun de nous de continuer la lutte. Car nous savons pourquoi nous nous battons : pour l’idéal de grandeur et de liberté que le Fuehrer propose à nos peuples. Et nous continuerons la lutte, chers Camarades, jusqu’à la victoire totale.

    Volontaires wallons ! Vous êtes venus de tous les milieux à la Brigade d’Assaut, travailleurs, intellectuels et paysans : le peuple belge doit comprendre la ferveur de votre sacrifice. Si quelques-uns dans ce pays ne l’ont pas encore compris, il convient de répéter que vous luttez pour votre patrie. Et cette lutte continuera jusqu’à la victoire, jusqu’à ce que la liberté soit accordée à tous ceux qui combattent pour la paix.

    15. 1944.04.01 Discours Sepp Dietrich 1.JPGMaintenant que vous retournez en congé chez vous, je vous souhaite à tous un repos bien mérité dans vos familles : il vous fortifiera dans votre conviction révolutionnaire. A ce moment, nous nous retrouverons et nous reprendrons le combat pour servir notre Idéal.

    Soldats de la Brigade d’Assaut SS-Wallonie ! Je suis heureux que le Fuehrer vous ait accordé cette permission spéciale.

    Pour le Fuehrer,

    Sieg Heil ! »

    16. Pays réel, 02.04.1944.JPG

    (Discours reconstitué à partir des reportages du Pays réel, 2 avril 1944 –l’introduction au discours et la photo ci-dessus proviennent de ce reportage–, le Journal de Charleroi, 3 avril 1944, et la Brüsseler Zeitung, 2 avril 1944)

     

    La seconde remarque que nous émettrons à propos de la lettre de félicitation de Léon Degrelle à Sepp Dietrich concerne sa signature précisant qu’il envoie ses félicitations au Kommandeur de la Leibstandarte “Adolf Hitler” en tant que « Kommandeur der SS-Freiwilligen Sturmbrigade “Wallonien” ».

     

    Voilà qui confirme, s’il le fallait encore, la réalité du commandement militaire exercé par Léon Degrelle sur la Brigade d’assaut SS-Wallonie (voir à ce sujet notre blog au 5 mars 2018).

    4. Lt félécitations LD.JPGSelon le méchant De Bruyne –prétendu historien, spécialiste ès détractions contre la Légion Wallonie et son Chef–, à la mort de Lucien Lippert, le 13 février 1944, Degrelle ne serait pas devenu Commandeur : « Rien de semblable ne se produira » car « malgré de pressants appels du pied de la part de Degrelle […], Himmler s’y refusera à chaque fois, estimant que la désignation […] doit se faire spontanément » (Axe et Alliés, Hors-Série n° 10). D’où De Bruyne tient-il pareille fable ? Car si les promotions à la SS se faisaient « spontanément », pourquoi tient-il tant, depuis toujours et mensongèrement, à invalider les dernières promotions obtenues par Léon Degrelle ?

    C’est que, pour le prétendu encyclopédiste à la méchanceté chevillée au corps, il ne s’agit que de discréditer la valeur militaire du Chef de la Wallonie : « Son image de supercombattant créée de toutes pièces à coups de propagande tapageuse », « Degrelle n’a pas eu à exercer de commandement militaire, il en était d’ailleurs parfaitement incapable ».

     

    Pourtant, jamais le polémiste malveillant ne parviendra à expliquer pourquoi le chef suprême de toutes les armées du Reich, Adolf Hitler en personne, prit la peine –à deux reprises et dans des conditions absolument uniques– de récompenser avec un éclat inouï la valeur militaire de celui qui n’en aurait pas eue !

     

    17. Brusseler Zeitung LD Kommandeur 22.02.1944 p.1.JPG

    18. 1944.02.23 Brusseler Zeitung LD.JPG


    Au lendemain de la réception spectaculaire au Quartier Général du Führer de Léon Degrelle et des autres commandeurs victorieux de la percée de Tcherkassy, la Brüsseler Zeitung, quotidien national-socialiste de langue allemande paraissant à Bruxelles, publie, le 22 février 1944, le reportage reçu la veille par téléscripteur de Berlin, présentant le nouveau Chevalier de la Croix de Fer très précisément comme le « Commandeur de la Brigade de Volontaires Wallonie ».

     

    Pour asseoir sa théorie de la « génération spontanée » du titre de Commandeur, le malfaisant De Bruyne écrit donc : « Le 3 septembre 1944, la presse allemande, sans qu’on lui dicte ses gros titres [à l’encontre de tous ses « confrères », l’étourdi De Bruyne accrédite donc la parfaite indépendance de la presse du Reich], fait référence à Degrelle comme SS-Stubaf. u. Kdr. der SS-Frw. Brig. Wallonien ». Sauf que, dès le 20 février 1944, les communiqués officiels reconnaissent l’autorité de Léon Degrelle sur la Sturmbrigade Wallonien, et l’assimilent explicitement aux « Kommandeure » de Tcherkassy (notre blog au 5 mars 2018) ! Sauf aussi que la lettre de Léon Degrelle au Général Sepp Dietrich date aussi d’avant septembre. Et qu’on ne voit pas bien non plus le Kommandeur de la SS-Sturmbrigade Wallonien usurper un titre officiel dans une lettre officielle à un dignitaire officiel de la SS et du IIIe Reich…

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    Dans son éloge funèbre du Commandeur Lucien Lippert, tué dans les combats de Tcherkassy le 13 février 1944, la Brüsseler Zeitung du 25 février écrit explicitement : « Ainsi, et par l’attribution de la Croix de Chevalier à Degrelle, son ami et successeur en tant que Commandeur, les hauts faits de la Légion wallonne –l’actuelle Brigade SS-Wallonie– ont également reçu leur reconnaissance méritée des plus hautes instances allemandes. » L'article est signé par le Hauptmann Erich von Lehe qui fut, jusqu'en juin 1942, l'officier de liaison allemand entre la Légion Wallonie du Commandeur Lucien Lippert et la 97. Jäger-Division du Général Ernst Rupp : il sait donc parfaitement de quoi il parle !... (ce blog au 23 août 2021).

  • "Les Enfants de la Collaboration" à la télévision: toujours en rajouter, mais toujours passer à côté !

    « Pourquoi la Belgique francophone digère
    difficilement la collaboration »

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    Standaard 9 janvier 2021 (2).jpgLa photo choisie par De Standaard pour illustrer, le 9 janvier dernier, son deuxième article sur l'émission de la RTBF fut prise le 1er avril 1944 à l’occasion de la glorieuse prise d’armes célébrant la percée victorieuse de Tcherkassy.

    Avant le défilé triomphal de Bruxelles, c’est à Charleroi que les Bourguignons de la SS-Sturmbrigade Wallonien se rassemblèrent pour une impressionnante revue sur la place Charles II, face à l’Hôtel de Ville. On reconnaît, de gauche à droite, Léon Degrelle, nouveau Commandeur de la Wallonie, qui vient de recevoir la Croix de Chevalier de la Croix de Fer des mains mêmes d’Adolf Hitler, le SS-Gruppenführer Richard Jungclaus, représentant du Reichsführer Heinrich Himmler à Bruxelles, et le SS-Obergruppenführer Sepp Dietrich, commandant le 1er SS-Panzerkorps. Le Général Dietrich, chef légendaire de la Leibstandarte Adolf Hitler, prit la parole dans un vibrant discours saluant le courage et la détermination des Wallons, décisifs dans le succès de la percée.

    C’est Léon Degrelle lui-même qui remettra à ses Bourguignons les cent quatre-vingts Croix de Fer de Première et de Deuxième classe magnifiant leur héroïsme.

    Charleroi, capitale du Pays noir, avait été choisie pour cette manifestation grandiose car nombre de Légionnaires étaient originaires de ce bassin minier : « A cette heure, vous voilà dans cette ville ouvrière de Charleroi qui nous a donné tant de soldats, tant de morts glorieux, tant de blessés, tant de héros. […] Vieux Pays Noir qui a tant souffert de l’injustice sociale pendant des années et qui pourtant nous a donné par centaines ses enfants, nous voulons signifier  en débarquant ici avec nos vainqueurs du Dnieper et avec nos drapeaux que nous remercions le peuple de chez nous ! »

    (Discours de Léon Degrelle à Charleroi, le 1er avril 1944).

     

    La presse flamande de Belgique a toujours du mal à avaler la patate (jamais refroidie) de la collaboration telle que présentée par les médias francophones.

    Une misérable (au sens d’étriqué tout aussi bien que malhonnête) émission diffusée par la télévision de service public belge a prétendu expliquer « avec précision ce qui a motivé » la collaboration des Wallons et des Bruxellois d’expression française avec l’Allemagne nationale-socialiste (voir ce blog aux 15 décembre 2020 et 9 janvier 2021).

    Nous avons vu comment la façon de procéder de la télévision francophone (quelques rares témoins condamnant fermement leur aïeul « collaborateur ») pouvait aller dans le sens du mythe (dénoncé par les Flamands accusant les francophones d’ignorer leur propres « traîtres ») selon lequel la Flandre aurait été globalement collaboratrice au contraire de la Wallonie qui aurait massivement appartenu à la « résistance ».

    En témoigneraient, selon De Standaard, un des plus importants quotidiens flamands, le peu d’empressement de la chaîne pour finaliser ce programme, la difficulté de trouver de rares témoins et surtout l’écho d’indifférence que l’émission a reçu dans la presse francophone, sans susciter le moindre débat public…

    Ce qui ne laisse pas d’étonner le journal qui revient sur le sujet dans ses éditions du 9 janvier dernier. Car « par rapport à l’ensemble de la population, il y a tout de même eu autant de Francophones que de Flamands qui ont collaboré avec les nazis pendant l’Occupation, comme en témoigne les condamnations d’après-guerre. » L’explication ? « La mémoire de la collaboration a été politisée. Ce qui a servi dans les tensions communautaires qui allaient en s’aggravant : la Flandre et la Belgique francophone pouvaient ainsi se différencier jusque dans leur passé de guerre et ainsi se monter les uns contre les autres autant que nécessaire. » Et cette différence de perception de la collaboration serait surtout à porter au crédit des petits malins nationalistes qui ont réussi à neutraliser tout rapport avec le fascisme, à minorer ainsi le sens de leur engagement aux côtés des nazis et à faire croire, finalement, que tout ce qu’ils avaient fait, c’était par idéalisme afin d’accélérer l’indépendance de la Flandre. C’est ainsi qu’un des résultats de cette opération de lessivage fut que Cyriel Verschaeve, un nazi pourtant condamné à mort, a longtemps été considéré comme un « libérateur de la Flandre » et continue à bénéficier dans nombre de communes flamandes d’une rue à son nom (voir ce blog au 14 janvier 2020).

    Mais c’en est fini : « La Flandre s’est maintenant en grande partie séparée de cette idolâtrie mêlée d’aveuglement historique. » Car le côté francophone, resté insensible à pareille supercherie, a montré le bon chemin : « La collaboration n’a jamais pu compter sur la moindre compréhension en Belgique francophone, principalement parce qu’elle était associée –à juste titre – au fascisme, à la violence et à la terreur. Les collaborateurs, au premier rang desquels Léon Degrelle, le Chef de Rex, devaient donc être oubliés aussi vite que possible […]. La Belgique francophone n’a en effet jamais éprouvé le besoin de dissocier la collaboration du fascisme. » Cet « oubli » volontaire eut néanmoins comme dommage collatéral un impact négatif sur la recherche historique destinée à l’édification du grand public : d’où la nécessité et la multiplication aujourd’hui des émissions « estampillées CEGESOMA » pour instruire  le vulgum pecus et clouer au pilori Rexistes, Volontaires du Front de l’Est, collaborateurs...

    Et voilà comment sera désormais écrite, également pour nos amis flamands, l’histoire de la collaboration : tous ceux, indistinctement, qui furent les partisans enthousiastes de l’Europe nouvelle, nationale et sociale, libérée des matérialismes usuriers et de la menace communiste ne sont que des bandits à bannir à tout jamais de nos sociétés contemporaines.

    Aussi quelle n’est pas notre peine de voir aujourd’hui les nationalistes flamands se réjouir que la presse francophone ne condamne plus seulement unilatéralement la « Flandre collaboratrice », mais semble redécouvrir ses propres collaborateurs pour mieux les vouer à l’exécration…

    Quelle peine surtout de voir que les actuels héritiers de nos Frères d’armes ne voient là qu’un rééquilibrage communautaire, sans se rendre compte que désormais leurs héros ne seront plus promis à la détestation universelle seulement par les résistancialistes francophones, mais aussi et surtout et définitivement par le pouvoir, la presse, l’enseignement politiquement corrects de la Flandre d'aujourd'hui.

    « Tous les collaborateurs –peu importe qu’ils soient Flamands ou Wallons – sont des salauds qu’il faut dénoncer sans cesse afin que “cela ne se reproduise plus”. Car ce qui fera toujours peur aux imposteurs qui nous gouvernent, c’est justement ce cela : l’idéal solaire et pur de l’Ordre Nouveau pour lequel les jeunes Européens (en ce compris les Flamands et les Wallons) n’ont pas hésité à offrir leur vie ! » (voir ce blog au 23 février 2020).

     

    Verlaine Wallons+Flamands prisonniers.jpegComme le rapporte La Campagne de Russie, dans les derniers combats du Reich agonisant, en Pomeranie, « Volontaires flamands et volontaires wallons étaient désormais confondus dans l’aventure finale. » Et ce, sous les ordres du Commandeur Léon Degrelle.

    On voit ici des combattants wallons et flamands interceptés et arrêtés par les forces britanniques dans le nord de l’Allemagne (photo et citation extraits de Théo Verlaine, La Légion Wallonie en photos et documents, Editions De Krijger, 2005, p. 301; les derniers exemplaires de cet ouvrage indispensable sont disponibles sur www.editions-hommelibre.com).