Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

In Memoriam

  • Alain Delon (1935-2024)

     

    Disparition d'un ami de Léon Degrelle

     

    A 88 ans, Alain Delon vient de nous quitter, à peine plus âgé que son ami Léon Degrelle.

     

    Zorro Affiche.jpgC'est en 1974, lors du tournage en Espagne du film Zorro, réalisé par Duccio Tessari que les deux hommes se rencontrèrent pour la première fois. Tessari est un réalisateur italien qui quitta le genre Péplum pour le Western. Zorro est probablement le film qui, grâce à Alain Delon, permettra à son nom de laisser une trace dans l'histoire du cinéma.

     

    Le directeur d'une entreprise de robots de cuisine, en relation d'affaires avec le dernier Commandeur de la Légion Wallonie, l'invita à assister à une séance de tournage du film à Colmenar Viejo, non loin de Madrid, ouvrant sur la Sierra de Guadarrama dont les paysages sauvages ont fourni le décor de tous les western-spaghetti.

     

    La rencontre entre les deux hommes orchestrée par ce riche industriel basque (ce blog au 23 octobre 2022) suscita dans l'instant une amitié qui ne demanda qu'à s'approfondir. Et ce qui ne devait être qu'une visite anecdotique se prolongea durant trois jours entiers où Léon Degrelle devint l'inséparable compagnon d'Alain Delon. C'était comme si, retrouvant la fougue de son adolescence, le pugnace exilé redevenait Tintin face à celui qui incarnait Zorro, le nouveau héros proposé à la jeunesse européenne !

     

    alain delon,zorro,duccio tessari,colmenar viejp,de gaulle,martin de gonrieux,jeanne brevet

     

    L'acteur –admirateur déclaré du Général De Gaulle– fut alors l'hôte du Général Degrelle dans son appartement de la rue García Morato où il eut tout loisir de connaître les savoureuses péripéties de sa vie politique d'avant-guerre, ses exploits au Front de l'Est, lui gagnant les plus hautes distinctions militaires en même temps que l'affection particulière du Führer. Sans oublier, bien évidemment, les multiples alarmes de sa vie d'exilé, dont une tentative d'enlèvement suscitée en août 1964 par le Général De Gaulle lui-même ! (ce blog au 3 janvier 2023).

     

    Fusilier marin dont les actions pendant la guerre d'Indochine ne brillèrent pas d'un éclat particulièrement héroïque (il aurait été renvoyé de l'armée pour avoir « emprunté » une jeep qu'il accidenta), Alain Delon ne fut néanmoins pas qu'un Zorro de cinéma. Il aurait ainsi décidé d'aider très concrètement son ami menacé et persécuté en permanence depuis son arrivée en Espagne. Selon des proches de Léon Degrelle, c'est l'artiste qui lui aurait obtenu (grâce à ses relations avec les services de police de Marseille ?) un faux vrai passeport français. Jeanne Brevet, la compagne de Léon Degrelle, aurait été le chercher personnellement chez l'acteur, à Paris, en décembre 1976. Rentrant en Espagne par la côte catalane de la Méditerranée, elle retrouva son futur époux à Portbou où le passeport reçut son premier tampon officiel des services policiers de la Dirección General de Seguridad. Et le dernier car, citoyen espagnol par adoption officialisée en 1955 (ce blog au 3 janvier 2023), Léon Degrelle ne quitta jamais l'Espagne et ne se servit jamais de ce document (qu'il ne signa d'ailleurs pas).

     

     

    alain delon,zorro,duccio tessari,colmenar viejp,de gaulle,martin de gonrieux     alain delon,zorro,duccio tessari,colmenar viejp,de gaulle,martin de gonrieux

     

    Le faux passeport de Léon Degrelle est libellé au nom de « Martin de Gonrieux ». Martin est le nom du plus lointain ancêtre connu de Léon Degrelle, habitant à Gonrieux, petit village belge tout proche de la frontière française (ce blog au 15 juin 2023). Si le lieu de naissance (Tourcoing) est fantaisiste, la date de naissance (15 juin 1906) est correcte. Quant à l'adresse, serait-elle un pied de nez aux barbouzes du chef de l’État français qui avaient tenté de l'enlever dix ans plus tôt ? A Marseille, la rue de Paradis relie en effet la place du Général De Gaulle à l'avenue du Prado : la rue menant au Paradis part ainsi de chez Charles De Gaulle qui ne lui veut pas que du bien, pour rejoindre le Prado, abritant les plus beaux chefs-d'œuvre des peintres européens à Madrid où réside désormais Léon Degrelle. Ne pourrait-on voir aussi dans le numéro du domicile, 45bis, la liberté d'imaginer que l'issue du conflit 1939-1945 eût pu être différente ?... (Ce passeport se trouve actuellement dans les collections du Cercle du Collectionneur).

     

    alain delon,zorro,duccio tessari,colmenar viejp,de gaulle,martin de gonrieux     alain delon,zorro,duccio tessari,colmenar viejp,de gaulle,martin de gonrieux

     

     

     

    Ceux qui rejettent cette thèse ne manquent pas d'avancer qu'en ce temps-là justement, en 1975-1976, Alain Delon était non seulement l'acteur principal, mais également le producteur du fameux film de Joseph Losey, Monsieur Klein.

     

    « César du meilleur film, du meilleur réalisateur et des meilleurs décors en 1977, Monsieur Klein dresse le portrait kafkaïen de la condition juive durant l'Occupation » (site de La Cinémathèque française). Ce film illustrant les rafles de juifs dans la France de Vichy, réalisé dans la foulée même de Zorro, devrait donc suffire, selon eux, à souligner l'invraisemblance de faire endosser à l'acteur qui imposa ce projet contre vents et marées, la responsabilité d'un faux passeport à l'intention du futur auteur de la Lettre au Pape à propos d'Auschwitz...

     

    Pour le reste, il ne nous est en effet pas possible de documenter les éventuelles relations entre Léon Degrelle, l'hitlérien, et le gaulliste Alain Delon qui ont certainement dû se relâcher. Un marchand propose cependant depuis quelques mois sur la plus célèbre plate-forme de ventes entre particuliers, une lettre manuscrite de Léon Degrelle à son « Bien cher Alain ». Elle est datée du 11 juillet 1986 et constitue manifestement une reprise de contact, rappelant des souvenirs tout personnels, à en croire les mots qu'on peut deviner sous l'enveloppe cachant le texte : « Les années passent [...] mais aussi le bonheur de [...] intérieur, à nous seuls... » Et, pour conclure le bref courrier, « A bientôt, j'espère ! Je vous redis toute mon affection. »

     

    alain delon,zorro,duccio tessari,colmenar viejp,de gaulle,martin de gonrieux,jeanne brevet

     

    Cette lettre dont l'enveloppe ne comporte que le nom du destinataire sans l'adresse, fut très certainement confiée à un intermédiaire, sans doute cet archiviste parisien, visiteur bien connu de l'exilé madrilène, et qui participa à l'édition du double album 33T Léon Degrelle, de “Rex” au Front de l'Est, édité par la Serp de Jean-Marie Le Pen (ce blog au 3 mai 2021). Le courrier ne fut pas transmis et n'est donc jamais parvenu à son correspondant puisqu'on le retrouve ici. Ce qui explique aussi que la relation entre les deux amis tourna forcément court.

     

    alain delon,zorro,duccio tessari,colmenar viejp,de gaulle,martin de gonrieux,jeanne brevet

     

    On ne peut que le regretter. Mais l'important est de constater qu'au-delà de tout préjugé, ces deux hommes que tout eût pu séparer se sont rencontrés et se sont appréciés, simplement parce qu'ils furent de bonne foi et de bonne volonté.

     

    alain delon,zorro,duccio tessari,colmenar viejp,de gaulle,martin de gonrieux,jeanne brevet

    Léon Degrelle, Tintin mon copain, p. 217.

     

  • 135e anniversaire !

     

     

     

    AH Eiffel face.jpeg

    La Tour Eiffel, inaugurée le 31 mars 1889, ne manqua pas de figurer au programme de la visite parisienne d'Adolf Hitler, né vingt jours plus tard, le 20 avril 1889.

    C'était le 23 juin 1940 ; ils venaient tous deux d'avoir 51 ans ! (voir aussi ce blog au 20 avril 2019).

     

     

    [Führerhauptquartier, Mercredi 29 octobre 1941, le soir.]

     

    Von Kluge pose une question : « Mon Führer, quelles furent vos impressions lors de votre visite à Paris, l'année dernière ? »

     

     

    AH+entourage Eiffel 23.06.1940.jpg

     

    Le Général Günther von Kluge fut l'un des artisans du succès de la campagne de France : il put accompagner le Führer dans sa visite de Paris, en juin 1940.

    Promu le mois suivant General-feldmarschall, von Kluge finit par se compromettre dans la trahison des officiers de la Wehrmacht qui fomentèrent l'attentat du 20 juillet 1944.

    Il se suicida le 18 août 1944.

     

    Je fus très heureux à la pensée qu'il y avait au moins une ville dans le Reich qui était supérieure à Paris du point de vue du goût – j'ai nommé Vienne.

     

    Le vieux Paris donne un sentiment de parfaite distinction. Les grandes perspectives sont imposantes.

     

    Durant des années, j'envoyai mes collaborateurs à Paris, afin de les habituer à la grandeur – pour le moment où nous entreprendrions, sur des bases nouvelles, la réfection et le développement de Berlin. Berlin n'existe pas en ce moment mais sera un jour plus belle que Paris.

     

    À l'exception de la Tour Eiffel, Paris ne possède rien de ce qui donne son caractère particulier à une ville, comme c'est le cas du Colisée pour Rome.

     

    (Adolf Hitler, Libres propos sur la guerre et la paix, p. 97).

     

    adolf hitler,tour eiffel,günther von kluge

     

     

     

    LD AH 27.08.1944 retouché.JPG

    Le 27 août 1944, Adolf Hitler, tout rayonnant de la joie de revoir Léon Degrelle vivant, lui décerne les plus hautes décorations militaires du Reich et lui fait la confidence la plus affectueusement personnelle qui se puisse concevoir (voir aussi ce blog, entre autres, aux 20 juillet 2018 et 23 juillet 2021).

     

    Je fus tout particulièrement surpris en voyant comment, depuis six mois, Hitler avait repris une vigueur nouvelle.

     

    Son pas était paisible, assuré, son visage reposé d'une étonnante fraîcheur. Depuis la guerre, il avait grisonné beaucoup. Son dos s'était courbé. Mais tout son être rayonnait de vie, d'une vie mesurée, disciplinée.

     

    Il me décora. Puis il me guida vers une petite table ronde.

     

    Il donnait l'impression que nul souci lancinant ou urgent ne l'agitait. Pas un mot désabusé ne laissait sous-entendre qu'il doutait le moins du monde des possibilités d'un redressement final.

     

    Rapidement, il délaissa les considérations militaires et passa à la question du libéralisme bourgeois. Il m'expliqua avec une merveilleuse lucidité pourquoi la chute de celui-ci était inéluctable.

     

    Son œil brillait de bonne humeur. Il se lança avec passion dans un débat sur l'avenir du socialisme. Son visage, admirablement soigné, frémissait. Ses mains fines et parfaites avaient des gestes élémentaires mais ardents, compagnes vivantes de l'orateur.

     

    Cette discussion me donna confiance. Si Hitler était hanté par les problèmes sociaux au point que, pendant toute une heure d'après-midi, il les vivait et les exposait avec une telle netteté, c'est qu'il avait de sérieux apaisements pour le reste. [...]

     

    Au moment du départ, comme s'il eût voulu graver à jamais dans mon cœur un souvenir plus personnel, Hitler revint me prendre la main dans ses deux mains : « Si j'avais un fils, me dit-il lentement, affectueusement, je voudrais qu'il fût comme vous... »

     

    Je scrutai ses yeux clairs, si sensibles, à la flamme simple et rayonnante. Il s'en alla sous les sapins, par un chemin semé de brindilles. Longtemps, je le suivis du regard...

     

    (Léon Degrelle, La Campagne de Russie, pp. 380-381).

     

     

  • In memoriam Chantal Degrelle

    13 février 1934 – 5 novembre 2022

     

    Ce n’est qu’aujourd’hui que nous apprenons avec une profonde tristesse le décès de Chantal Degrelle, la fille aînée de Léon Degrelle, survenu à Paris, le 5 novembre dernier, à 88 ans, pratiquement le même âge que son cher Papa.

    Née au domicile de ses parents, à Kessel-Lo, dans la banlieue de Louvain, Chantal ne bénéficia pas d’une enfance particulièrement heureuse, victime, à peine âgée de plus de deux ans, d’un grave accident domestique que tous crurent mortel.

     

    L’Accident

    Chantal 2 ans-horz.jpg

    Accident Chantal PR 10.10-horz.jpg

    Accident Chantal PR 13.12-horz.jpg

    La presse rexiste se fit régulièrement l'écho de l'évolution de l'état de la petite Chantal Degrelle. Ici, les nouvelles données par Le Pays réel, les 28 juillet, 10 et 22 octobre, 13 et 14 décembre 1936...

     

    Hospitalisée en urgence absolue, elle devra recevoir des soins cliniques pendant plusieurs années, à Bruxelles, mais aussi à Paris où elle sera opérée à plusieurs reprises par le spécialiste européen de l’endoscopie broncho-œsophagienne, le Dr André Soulas, qui s’en souviendra encore dans ses ouvrages de technique endoscopique et ses cours de « perfectionnement théorique et pratique de broncho-œsophagologie » à l’Université de Paris, jusqu’au début même des années 50.

    Léon Degrelle, père exilé en Espagne, a rappelé à sa fille, dans une lettre émouvante de décembre 1974 (ce blog au 22 octobre 2019), les tourments que son état alarmant lui procura :

    « Toi ! ma petite Chantal chérie, si tendrement aimée, si douloureusement, pendant tant d’années ! Il n’y a pas un jour où je ne pense à toi, où je ne me souviens de ton long calvaire, qui fut aussi le nôtre, et si cruel, à ta petite maman et à moi. Je me vois encore, à 2 heures du matin, tout seul dans la nuit, sous la petite fenêtre, éclairée par une veilleuse, de la chambre où on te soignait à la clinique de Bruxelles, récitant désespérément mon chapelet pour que tu survives. Sache, Chérie, que maintenant encore, chaque nuit, absolument chaque nuit, je prie pour toi avant de m’endormir. J’ai mes petites habitudes, tout mon rouleau de prières que je récite jusqu’au moment même où je m’endors ; mes dernières pensées, chaque soir, pour Dieu et pour vous ; c’est ainsi ; et au fond, toute ma nature fut toujours ainsi, intensément humaine, puissante, dionysiaque, mais aussi profondément mystique.

     

    LD + Chantal.jpg

     

    Pendant ces années où la mort te guettait, au moment même où j’étais au sommet de ma puissance et de mes possibilités de domination, ton frêle petit corps blessé était toute ma palpitation intérieure. Tu m’accompagnais sur toutes les routes. Chaque instant où je pouvais m’arracher à mon immense labeur, c’était pour courir à pied, le soir, prier la Vierge de Hal ; c’était pour faire un aller et retour, nuit et jour, Bruxelles-Pyrénées, Pyrénées-Bruxelles, supplier la Vierge de Lourdes de te sauver. Et à Paris (que de courses de Bruxelles à Paris !) quand, en essayant de t’ouvrir à nouveau la voie de l’œsophage, on te creva la poumon, que des bulles d’air jaillissaient partout sous ta peau, que tu étais perdue, je me vois encore, ne pouvant plus rien attendre des hommes, me jeter sur la route de Lisieux : 154 kilomètres (si je ne me trompe pas) à pied, 154 km, flanqué de deux flics parisiens qui, au bout de 50 km, abandonnèrent, dans un champ de pommes de terre où je m’étais affalé pour reprendre un peu de forces !

    Jamais, je n’aurais pu croire qu’un corps humain pourrait avoir assez d’énergie pour faire 154 kilomètres ainsi, sans une heure dans un lit. Quand trois jours après, je réapparus de Lisieux, je te vois encore, sauvée, t’intéressant plus à mes jambes (je n’étais plus capable de faire un pas dans ta petite chambre de la clinique parisienne), qu’à ton propre sort ! Tu étais si gentille ! Tu as toujours été si gentille ! Et c’est une grande souffrance, dans mon exil, après avoir été si tendrement unis, unis par un tel calvaire, de ne pouvoir jamais t’avoir un instant contre mon cœur… » (Léon Degrelle, lettre à sa fille Chantal, le 29 décembre 1974).

    N-D de Hal 1-horz.jpg



    Embrasée par la gloire militaire de son Papa

     

    LD+Chantal Koksijde 09.04.1944.jpeg

    Profitant de sa longue permission accordée après le succès de la percée de l'encerclement de Tcherkassy, Léon Degrelle emmena sa fille Chantal et son fils Léon-Marie sur la côte belge, plus précisément à Coxyde où il visita une garnison allemande du Mur de l’Atlantique. On voit ici la petite famille au bord de la plage : Chantal, 10 ans, debout sur le parapet de béton à côté de son Papa, regarde l’agitation de la mer ; derrière elle, encapuchonné, Léon-Marie, 5 ans, préférerait sans doute jouer dans le sable… (voir ce blog au 13 octobre 2021 ; photo colorisée par le Cercle des Amis de Léon Degrelle pour la couverture de sa 37e Correspondance privée, septembre 2021).

     

    Un peu plus d’une semaine avant ce week-end pascal, c’était le triomphe de la Légion Wallonie, célébré par une prise d’armes à Charleroi d’abord, puis, à Bruxelles, par un défilé historique sur les boulevards du centre. Léon Degrelle saluant, de son véhicule de commandement blindé, ses troupes follement fêtées par une population communiant avec ferveur à leur héroïsme et à leur gloire (ce blog aux 15 décembre 2020, 15 et 26 janvier 2021, 7 mars 2022).

     

    Défilé Chantal hissée.JPG

    Défilé Chantal Fleurs.JPG

     

    Arrivée place de la Bourse peu après Godelieve et Léon-Marie, Chantal est hissée sur le char de son Papa qui l’accueille dans ses bras. Les enfants du Commandeur de la Légion sont fleuris à l’instar de tous les Bourguignons défilant dans l’allégresse de la victoire. Et Chantal, comme son frère et sa sœur, sont rapidement gagnés par l’euphorie générale, stimulés par la prestance des Légionnaires et les vivats de la foule en liesse.

    Défilé Chantal+Léon-Marie+Godelieve.JPG

    Défilé LD salue Légion.JPG

     

    Mais les Bourguignons rejoignent bientôt le Front de l’Est. Cette fois, tout à fait au nord, en Estonie. Là aussi, le Papa aimant n’oublie pas ses enfants et, le 12 août 1944, leur écrit d’affectueuses lettres (voir aussi ce blog au 15 décembre 2020).

    LD Lt Chantal 12.08-horz.jpg

     

     

    Au front, le 12 Août 1944.


    Ma chère grande Chantalinette,

    Est-ce qu’on a déjà écrit à Papa ? J’attends avec impatience !

    Je suis tout au bout du Front, à 2000 kilomètres de Bruxelles ! Devant nous, c’est les Bolchevistes, au fond de grandes sapinières et de marais. Il y a des millions de mouches très méchantes. Et aussi des sales grosses puces, toutes rouges.

    A droite, c’est la mer, très belle, au pied de grandes falaises, hautes de 100 mètres ! Nous sommes tout en haut. On ne doit pas trop approcher du bord, parce que ça croule ! Mais c’est magnifique, tout bleu, avec des presqu’îles vertes.

    Il y a des petits pois et des carottes. Mais les tomates sont encore toutes petites et toutes vertes, et les pommes sont dures comme des cailloux.

    Et dire que chez nous, il doit y avoir de magnifiques pêches, bien juteuses et de bonnes groseilles. Pauvre papa, il n’a pas de chance, il n’est jamais là au bon moment ! Mais quand vous mangez des pêches, il faut dire : « une pour papa ! » et mordre dedans à ma place. Comme cela, j’en aurai un peu quand même !

    J’écris mal, car je dois tout le temps secouer ma tête à cause de ces satanées mouches qui tournent ou qui mordent tout le temps !

    Et comment va ma grande Chantal ? Elle est toujours très gentille ? Elle ne bouscule pas les petits ? Et les points en classe ? Est-ce que Mademoiselle est contente ?

     

    MP Lemay+Léon Marie+Chantal.jpgLéon-Marie est sur les genoux de sa Maman à qui Chantal, assise sur le petit parc, donne le bras.

     

    Il faut tout me raconter. Et Godelieve ? Et Léon-Marie ? Et, surtout, la belle petite sœur ? Elle est jolie, hein ? Je suis bien triste de ne l’avoir vue que pendant une heure… Est-ce qu’on lui a fait un beau baptême ? Est-ce qu’elle parle déjà ? Il ne faut pas encore lui apprendre à aller en bicyclette : c’est trop tôt !

    C’est pourtant si bon de foncer en bicyclette, n’est-ce pas ma belle grande Chantal ? A la fin, on est toute mouillée, avec deux joues gonflées comme des grosses pommes rouges !

    Et la balançoire ? Est-ce qu’on s’y dispute encore ?

    Se couche-t-on tôt, le soir, maintenant ? Oui ?

    Moi, je me couche à 9h parce qu’on ne peut pas faire de lumière. Mais à 4h du matin, je suis déjà réveillé par le soleil. Dans ces pays-ci, le soleil se lève beaucoup plus tôt qu’en Belgique, mais il commence à faire noir à 9 heures déjà.

    Quand je reviendrai, je regarderai tous les cahiers ! Attention ! Il faut beaucoup de « Bien » et des « Très bien ».

    Au revoir, ma petite Chantalinette chérie ! Vous irez près de Godelieve, de Léon-Marie et de Marie-Christine et vous leur donnerez à chacun trois gros baisers en disant : « C’est de la part de papa » ! Papa en envoie de loin toute une charrette à sa grande fille si gentille.

    Papa

     

    Voeux LD Chantal Noël 1945.jpg

     

    Les vœux de Léon Degrelle à sa fille Chantal pour Noël 1945 :

     

    Ma grande Chantal !

     

    Ton papa voudrait tellement être tout près de toi, sa grande fille ! Dis, quelle vie, la nôtre ! Tu le connais à peine, ton pauvre papa ! Il te retrouvait en revenant du Front, mais pour si peu de temps ! Tu étais chaque fois plus sage. Tu lui faisais tant de bien, tu lui rendais tant de courage quand tu lui donnais dix baisers, vingt baisers, en le serrant fort !

    Maintenant, il est loin de toi, ton petit papa, Chantalinette, mais il se souvient avec tant de tendresse de sa grande Chantal !

    Il faut que tu sois le modèle de toute la famille ! Un jour, les gens seront moins méchants et on se reverra tous. Tu reviendras te jeter dans mes bras. Je pleurerai peut-être, parce que je serai tellement heureux…

    C’est triste, tu sais, d’être un papa et d’être tout seul…

    Tous les jours, dis, ma petite Chantalinette, pense à ton papa… Parle-moi, de là-bas… Sois gentille, pieuse, courageuse, pour que je sois toujours content de ma grande fille. Car je regarderai dans tes yeux quand je te reverrai, et, tu le sais bien, j’y vois tout ! Je verrai que tu es restée ma Chantalinette, toujours plus sage, plus vaillante, une vraie fille de soldat.

    Tu sais encore bien comment je suis ? Dis ? C’est bien vrai ? Car si tu m’oubliais, je crois que je tomberais mort, tellement je serais malheureux !

    Chaque matin, tu me diras : « Bonjour, Papa ! » Je te répondrai de loin : « Bonjour, Chantalinette ! »

    Chaque soir, tu me diras : « Bonsoir, Papa ! ». Je te répondrai : « Bonsoir, ma grande Chantal ».

    Je fais, comme avant, une petite Croix sur ton front. Je suis ton petit

    Papa

     

    Joyeux

    Noël !

    – 1945 –

     

     

    La vie d’après-guerre

     

    LD+Chantal+Roland+Corinne.jpg

    Léon Degrelle accueille dans sa propriété de La Carlina, sa fille Chantal, maman déjà d’une petite Corinne, et son mari Roland Autenheimer.

     

    Ce n’est malheureusement qu’à la suite du décès de son petit frère Léon-Marie, le 22 février 1958 (ce blog aux 26 février 2016 et 5 novembre 2022), que Chantal put retrouver son père, à la fin du mois de juillet. Entretemps, sa vie avait déjà pris un nouveau tournant en France, par son mariage, deux ans plus tôt, avec Roland Autenheimer et la naissance d’une petite fille (Chantal sera l’heureuse maman de deux filles, Corinne et Sophie).

     

    LD+Corinne+Chantal.jpg« Et tes filles ? Quel problème, les filles ! Quel est le père, quelle est la mère qui y comprennent quelque chose ? Y comprennent-elles quelque chose elles-mêmes ? Un garçon, ce n’est pas simple déjà. Mais cela a, tout de même, quelque chose de plus robustement élémentaire. La fille, ça a la vibration, les mille feux, mais aussi le va-et-vient dansant du papillon. Ce sont des nerfs. Ce sont mille désirs secrets. Et les mille semi-mensonges à elles-mêmes et aux autres, d’êtres qui ne veulent pas se reconnaître faibles, mais qui, en certains aspects, les plus mystérieux, le sont.

    Corinne, 16 ans ! Je voudrais regarder au fond de ses yeux, essayer de savoir ce qui s’y passe. Mais ça l’embêterait sans doute. Ou au moins, ça la gênerait. Personne n’aime être observé, ni même s’analyser. On aime mieux flotter dans le vague. Au fond, seul le temps impose l’analyse à laquelle, naturellement, on se refuse parce qu’elle pourrait encombrer. Expliquer, essayer de diriger, et surtout donner des leçons, ne sert à rien. Chacun entend bien tout savoir sur son cas, en tout cas beaucoup mieux que les autres ! » (Lettre de Léon Degrelle à sa fille Chantal, le 29 décembre 1974).

     

    LD+Corinne.jpg

     

    La vie de Chantal ne fut jamais marquée par les préoccupations politiques, accaparée qu’elle fut toujours par l’éducation de ses filles dans l’amour du bien et du beau. Sa vie fut essentiellement faite de service, voire de sacrifice. Elle sera en effet confrontée à un divorce difficile qu’elle affronta sans haine ni méchanceté et aux tracas incessants pour subvenir seule aux besoins de la famille.

     

    La lettre que son père lui écrivit à la fin de l’année 1974 ne fait aucun doute sur l’admiration sincère que lui inspirait « l’épanouissement apostolique de [l’] existence » de Chantal (ce blog au 22 octobre 2019). Et c’est bien en sa fille Chantal qu’il reconnaît non seulement la gardienne de son héritage, mais la championne de son idéal (nous soulignons) :

    « La plus noble évasion, celle, en tout cas, qui console de tout, c’est Dieu. J’ai du bonheur à savoir que ta vie en est imprégnée. Tu sais, à la vérité, ce fut mon vrai grand idéal. J’eusse voulu n’être que cela. Cela m’intéressait beaucoup plus que la politique. Je ne sais si tu as le petit bouquin Les Âmes qui brûlent où j’évoque tout cela. Tu es la seule à prolonger ce qui fut mon grand rêve. […] Alors, ma grande Chérie, si tu as dépassé le barrage artificiel de la fausse joie criarde d’un monde qui n’est qu’une brillante poussière compressée qui, tôt ou tard, se décomposera, tu as atteint l’essentiel. La seule chose qui ne ment pas, qui ne déçoit jamais, c’est la grande paix intérieure, c’est la vocation secrète qui surpasse tout. »

     

    Chantal+Jeanne Belgique 1996.jpgRespectant les volontés de son père, Chantal se trouva toujours aux côtés de son épouse Jeanne.

     

    Ce n’est qu’après le décès de son Papa qu’elle se préoccupa de l’héritage politique que celui-ci laissait. Elle multiplia alors les rencontres avec ceux qui l’avaient le mieux connu –épouse, famille, amis– ainsi que les réunions avec les Bourguignons qui lui furent toujours fidèles.

     

    Chantal se considéra sans faux-fuyant comme l’héritière de droit de l’idéal spirituel et social de son Papa et, ne se mêlant en rien aux polémiques que certains suscitèrent et entretinrent, elle fit en sorte de tenir toujours haut le drapeau de l’honneur et de la fidélité.

     

    Chez Debouge 3.jpg

    Réunion de Bourguignons du Dernier Carré, à Namur, en 1996 : au centre, se donnant le bras, on reconnaît l’épouse du Chef, Jeanne Degrelle, sa sœur Louise-Marie Massart et sa fille Chantal Degrelle.

     

    Nous ne citerons ici que deux brèves déclarations de Chantal Degrelle.

     

    La première se voulait modeste encouragement aux membres du Cercle des Amis de Léon Degrelle, mais sa lecture n’a certainement pu que stimuler tous ses adhérents à poursuivre leur combat de justice et de vérité.

     

    Chantal Degrelle.jpgChers Amis,

    J’ai été très touchée de votre grande admiration envers mon père Léon Degrelle. Vos revues sont toujours très belles et instructives sur ce passé « terrible » et grandiose à la fois !

    Je vais avoir 83 ans, mais resterai jusqu’à la fin de ma vie dans le souvenir de mon père qui fut un grand Homme politique, fidèle, courageux, écrivain remarquable et… un sacré caractère !...

    Je conserverai précieusement toutes vos documentations et je les transmettrai.

    Merci encore de tout cœur pour votre attachement, votre respect, votre grande admiration envers mon père Léon Degrelle.

    Bien respectueusement,

    Chantal Degrelle

     

    Dédicace LD à Chantal.jpg

     

    La seconde déclaration est celle qui fut demandée à Chantal Degrelle par Philippe Dutilleul pour introduire son documentaire Léon Degrelle ou la Führer de vivre (2009 ; on dirait ce mauvais titre choisi pour justifier la sentence hugolienne « Le calembour est la fiente de l'esprit »).

     

    Emmenée sur les marches de la Bourse de Bruxelles où elle avait accompagné son père présidant, le 1er avril 1944, au défilé des Bourguignons vainqueurs, Chantal tint, dans sa fraîche spontanéité, un discours qui ne pouvait que heurter le « politiquement correct » d’un film destiné à la télévision d’État, chargée depuis d’insinuer que les héros wallons du Front de l'Est n’étaient finalement que des criminels de guerre (ce blog aux 30 novembre 2019, 23 février 2020, 7 juin 2021 et 11 mars 2022).

     

    Pourtant, ce sont bien les commentaires de Chantal Degrelle qui reflètent la seule vérité historique !

     

    Chantal Dutilleul 2.jpg

    « C’était le 1er avril 1944. J’étais dans le char, à côté de Papa, avec mon frère et ma sœur. Et il y avait une foule considérable, qui arrivait en courant de tous les côtés. Moi, j’étais émerveillée, j’avais à peine 10 ans. Mon Dieu… Je revois encore tout ça… Ces milliers de gens qui accouraient de partout ! Et des acclamations ! Et Papa était rayonnant de bonheur, hein ! Le visage illuminé… Il faut aussi dire que c’était le sommet de la gloire de mon père, hein, cette année-là. C’était absolument la gloire, c’était le… Il était grandiose !

    Voilà le souvenir que je garde de Papa.

    Et malheureusement, cinq mois après, les chars anglo-américains allaient défiler exactement par le même trajet… Voilà… C’est l’Histoire. On ne peut pas changer le cours de l’Histoire hein ? C’est comme ça ! »

    (Capture d'écran de la diffusion du film Léon Degrelle ou la Führer de vivre, le 5 mars 2009).

     

    Défilé Chantal salue 1.JPG

     

     

    Nous remercions vivement la CPDH (Collection Privée de Documentations Historiques) de ©Jacques de Schutter pour nous avoir donné libre accès à sa documentation iconographique.

  • Godelieve Degrelle Lemay (14 avril 1938 - 14 avril 2023)

     

    Une Messe de Requiem sera célébrée ce vendredi 5 mai à la mémoire de

     

    Godelieve Degrelle Lemay

     

    décédée le vendredi 14 avril dernier à Madrid, le jour de son

    quatre-vingt-cinquième anniversaire.

     

     

    La famille vous remercie de vous joindre à elle dans la prière

    pour le repos de son âme.

     

  • Godelieve de la Rosa-Degrelle

    14 avril 1938 -  14 avril 2023

     

    Godelieve de la Rosa Degrelle.jpeg

     

    Nous venons d’apprendre avec une profonde tristesse le décès de Godelieve de la Rosa, quatrième fille de Léon Degrelle et Marie-Paule Lemay.

    C’est précisément quatre-vingt-cinq ans après sa naissance que s’est éteinte celle qui reçut de son Papa le beau prénom qui « veut dire en flamand, petite amie de Dieu » (Léon Degrelle, in Duchesse de Valence, p. 357 ; ce blog au 4 juin 2019).

     

    Chantal+Léon-Marie+Godelieve-vert.jpg

    Au temps de la Drève de Lorraine : l’aînée Chantal, le petit Léon-Marie et sa tendre sœur Godelieve (photo du haut) ; photo du bas : la petite Godelieve, avec sa Maman et son petit frère Léon-Marie.

     

    Traversant les avanies de l’épuration qui la séparèrent de sa famille criminellement persécutée, elle fut confiée, dans un premier temps à son oncle Henri Cornet (époux de Madeleine, la sœur de Léon Degrelle, ce blog au 20 mars 2020), avant de rejoindre avec ses sœurs Chantal, Anne, Marie-Christine et son frère Léon-Marie, sa Bonne-Maman Jeanne Lemay. Celle-ci les emmènera dans le sûr refuge de sa propriété de Dordogne, leur assurant ainsi des études « normales » chez les Ursulines de Périgueux tout d’abord, puis chez les Sœurs de Saint-Joseph d’Annecy, ainsi qu’une éducation tout orientée sur une totale défiance envers leur père ainsi que sur son nécessaire éloignement (ce blog à partir du 23 octobre 2022).

     

    Godelieve Eyliac.jpg

    Godelieve au « Chaubier », la maison de Bonne-Maman Jeanne, à Eyliac.

    Après sa libération en 1950, la Maman rejoindra enfin ses enfants dans le petit village d’Eyliac. Godelieve et ses sœurs l’accompagneront à Poitiers où elles recevront les cours de l’internat du Sacré-Cœur pendant trois ans. Godelieve suivra ensuite sa vocation de puéricultrice dont elle obtint le diplôme en 1956.

     

    C’est avec son frère Léon-Marie que son Papa parvint à prendre tout d’abord contact, à l’été 1957. Le jeune homme rejoignit aussitôt son père, mais fut malheureusement victime d’un accident de la circulation à Séville quelques mois plus tard, le 22 février 1958 (ce blog au 5 novembre 2022).

    Nous savons que Marie-Paule Lemay envoya alors sa fille Anne à Constantina afin d’accélérer une procédure de divorce (ce blog au 13 mars 2023). Sa sœur Godelieve devait rapidement la suivre, mais uniquement mue, quant à elle, par l’avide impatience de retrouver un père qu’elle n’avait plus vu depuis quelque treize ans. C’est lors des fêtes de Pâques 1958 qu’elle put enfin le rejoindre, décidant –tout comme le feront ses sœurs Anne et Marie-Christine– de rester auprès de son père et de faire définitivement sa vie en Espagne.

     

    Les trois sœurs y découvriront rapidement l’amour en rencontrant chacune l’homme de sa vie.

     

    Mariage Godelieve 09.01.1960.jpg

    Godelieve fut la première des filles de Léon Degrelle à se marier en Espagne : ce fut le samedi 9 janvier 1960, avec Antonio de la Rosa ; la cérémonie religieuse se tint dans l’église paroissiale de Constantina, dans une relative discrétion par rapport aux séismes médiatiques que provoquèrent les mariages d’Anne et Marie-Christine (ce blog aux 28 mai 2016 et 20 décembre 2022), bien qu’à la soirée, un bal mémorable ait rassemblé tout le village !

     

    Pour Godelieve, ce fut Antonio de la Rosa, un agent commercial de Murcie, qu’elle épousera le 9 janvier 1960, à Constantina. L’un de ses témoins fut le major Georges Jacobs, le premier Commandeur de la Légion Wallonie, qui avait rejoint son chef politique et dernier successeur à la tête des « Bourguignons », dès sa libération des geôles belges.

     

    LD Bourse Belga.jpegProbablement la photo de son enfance que Godelieve a préférée : elle la montre avec son frère Léon-Marie accompagner leur père sur son char de parade à la Bourse de Bruxelles (l'aînée, Chantal, les rejoindra peu après ; voir photos suivantes). Le Commandeur de la Légion apparaît dans la gloire de ses décorations, lors du défilé célébrant, le 1er avril 1944, la percée victorieuse de Tcherkassy. Selon son fils José Antonio de la Rosa-Degrelle, Godelieve la fit encadrer et ne la quitta jamais. C'est désormais lui qui s'en enorgueillit (ce blog au 15 décembre 2020).

     

    Godelieve eut trois enfants dont nous connaissons l’aîné, José Antonio, pour ses courageuses interventions à la télévision belge, défendant avec brio et bon sens son grand-père lors d’émissions destinées à culpabiliser Les Enfants de la Collaboration (ce blog aux 15 décembre 2020 et 9 janvier 2021).

     

    Défilé 44 Chantal+Léon-Marie+Godelieve.JPG

    Défilé 44 Chantal+Léon-Marie+Godelieve2.JPG

     

    Qu’il reçoive ici le témoignage de notre profonde sympathie. C’est de tout cœur que nous lui envoyons, ainsi qu’à toute sa famille, nos condoléances sincèrement émues.

     

    (Documentation © Jacques de Schutter)

     

  • Il y a 80 ans : le sacrifice de John Hagemans, Prévôt de la Jeunesse Rexiste

     

     

     

    1563527276.jpegLe 26 août 1942, –voilà aujourd’hui précisément quatre-vingts ans– disparaissait dans la croisade héroïque contre le bolchevisme sur le Front de l’Est une figure emblématique du combat décisif pour la restauration de l’Empire thiois au cœur d’une Europe assumant l’unité de son destin.

    Léon Degrelle l’a rappelé dans La Campagne de Russie : étudiant communiste à l’Université Libre de Bruxelles par souci du bien-être matériel et social de son peuple, John Hagemans sut rapidement que c’était chez Rex qu’il pourrait incarner réellement son idéal, lui conférer son indispensable dimension spirituelle et le faire rayonner parmi les jeunes gens avides de grandeur et de sacrifice. C’est ainsi qu’il devint rapidement le Chef national (Prévôt) de la Jeunesse rexiste, se faisant « le héraut de la grandeur de nos vieux Pays-Bas et le guide épique, l’enchanteur passionnément aimé de la génération nouvelle ».

    En racontant, dans Le Pays réel du 13 septembre 1942, la geste héroïque des Légionnaires wallons à Tscherjakow, Léon Degrelle chanta surtout la gloire du plus pur et du plus noble de ses soldats.

    John Hagemans 2.jpg

     

     

    Le Prévôt va mourir

     

    Hagemans Faire-part 1.jpegL’aube du mercredi se leva, où allait tomber glorieusement le Prévôt de la Jeunesse Rexiste, le sous-officier John Hagemans.

    Trois pelotons avaient été assemblés, qui avaient reçu l’ordre de déblayer toute la crête ouest et de « peigner » la forêt dans la direction sud-ouest sur plusieurs kilomètres de profondeur.

    John Hagemans était arrivé la veille seulement parmi nous. Il accompagnait un chargement de munitions et un groupe de renfort. Aussitôt, il avait voulu prendre part à l’expédition de la crête ouest. Il était rentré sain et sauf. Il avait passé la nuit à monter de garde. Lorsque les pelotons d’assaut se formèrent, il demanda à les accompagner comme volontaire.

    La colonne se déploya en tirailleurs.

    Le Prévôt avait un visage calme, grave. Il connaissait le danger de cet assaut. Depuis qu’il était au Front, il nous parlait chaque jour de sa chère Jeunessse, envoûté par les projets grandioses qu’il méditait pour elle. Ce guerrier avait, au suprême degré, le sens du grandiose. Son âme impériale, même dans l’âpre vie quotidienne du Front, rejoignait sans cesse les milliers de Jeunes qui, dans notre vieil et glorieux Occident, avaient suivi avec des yeux brûlants sa bannière de gloire et de noblesse.

    John Hagemans 4.jpg


    S
    on idéal le consumait au point qu’il brûlait ses forces corporelles. Il avait été à la veille de nous quitter, tant il sentait défaillir sa vigueur physique. Les longues marches d’une offensive de 1150 km l’avaient fortifié au lieu de l’affaiblir. Il était arrivé au Caucase, vigoureux et joyeux, dessinant, à l’arrivée aux étapes, de pittoresques croquis de route, animant ses camarades par son feu et par son humour.

    John Hagemans 3.jpgMais ce matin du 26 août, au flanc d’un talus brillant de soleil, il portait sur son visage le recueillement et l’austérité de celui qui sait la grandeur de l’idée qu’il mûrit et le danger que court le corps d’homme qui la contient. Le preux était un ardent chrétien, et le soldat qui le précédait l’entendait qu’il répétait à voix basse l’Ave Maria.

    Tout chez lui était spiritualité, le serment de chevalier, le service du soldat, la pierre sculptée qui dit l’élan d’un peuple. Au moment où il va mourir et où seule la pensée du contact avec l’ennemi devrait le préoccuper, c’est la vie chrétienne de cet Occident parfait qui s’épanouit comme une fleur écarlate, à la pointe extrême de sa vie…

     

    Les yeux au ciel…

     

    Il n’a eu le temps de rien voir.

    Une grenade lourde s’est abattue sur le versant du ravin : dix hommes gisent, fauchés monstrueusement en un seul coup.

    Plusieurs sont morts, d’autres sont fracassés par d’affreuses blessures. John Hagemans est tombé sur le côté droit, puis s’est retourné sur le dos, comme s’il voulait voir, en mourant, le grand ciel bleu et doré qu’il va rejoindre. Il n’a qu’une blessure qui lui a tailladé jusqu’à l’os l’avant-bras gauche. Il est inconscient, ne sent pas son sang qui coule à flots.

    Un camarade rampe jusqu’à lui : ses yeux regardent déjà dans le vide, mais ses lèvres remuent encore faiblement, continuent la prière d’avant le coup fatal « Sainte Marie… Sainte Marie… »

    Le visage devient de cire. Le Prévôt de la Jeunesse Rexiste, le sous-officier John Hagemans est mort…

    John Hagemans 5.jpg

    Hagemans Faire-part 2.jpeg

     

    Pareil aux chevaliers de pierre

     

    Il allait reposer, durant la journée, près d’une petite haie de jardin où nous l’avions étendu entre les deux camarades morts en même temps que lui, A…, un admirable idéaliste, et l’infirmier B…, un héros de la guerre 1940.

    Ceux qui ont pu, dans notre village, accablés de mitraille, arriver jusqu’au corps de John Hagemans, n’oublieront jamais l’admirable, la pathétique beauté de ce mort.

    Seul un minuscule éclat avait atteint la joue gauche. Le corps vidé de son sang avait la majesté du visage de Napoléon reposant à Sainte-Hélène. La ressemblance était extraordinaire : un front immense d’une merveilleuse luminosité, les mâchoires carrées et serrées, les lèvres blanches où flottait un dernier sourire.

    Mais on pensait autant au saint qu’au héros, tant il émanait de ce corps de sérénité et d’austérité.

    Hagemans mort + LD.jpegNous avons entouré son corps de grandes fleurs de tournesol, cueillies en rampant dans le champ voisin. Su sa poitrine brillait, éclaboussée de son sang, son insigne d’Ancien de Rex. En face, luisaient les grands monts heurtés sans cesse par le fracas de la bataille.

    Agenouillés près du corps, nous sentions, malgré la jugulaire du casque, nos mâchoires trembler de chagrin.

    Nous pensions à ce jeune foyer, anéanti, à un petit garçon de quelques mois dans les bras d’une jeune maman brisée.

    Nous pensions à toute notre Jeunesse que la catastrophe allait jeter dans un abîme de douleur. Le Prévôt mort… Il était là sous nos yeux, livide, sublime, ses grands cils baissés, ses bras croisés sur la poitrine comme ceux des chevaliers de pierre gisant sur les tombeaux de nos cathédrales.

    Hagemans + Epouse.jpeg

     

    Pure et dure…

     

    John Hagemans fut vengé le jour même par ses camarades des trois pelotons d’assaut. Ils progressèrent jusqu’à la fin du jour, dégageant le secteur ouest. L’ennemi allait devoir se retirer profondément, à quelques kilomètres dans les bois et ne plus nous attaquer par ses poussées soudaines de groupes particulièrement acharnés.

    À la nuit, on enterra le Prévôt, sous la fervente lumière d’une étonnante lune orange qui éclairait la cime de tous les monts. Il fut enseveli comme chaque soldat, à même la terre conquise, une terre crayeuse et résistante, pure et dure comme l’avait été celui qu’elle allait recouvrir…

    Hagemans Dessin Front.jpeg

    Ce dessin de John Hagemans réalisé trois jours avant sa mort illustre le cadre de son ultime combat au pied des monts du Caucase : à l’avant-plan, les tournesols qui orneront sa tombe.

     

     

    Le promontoire sacré

    Hagemans + LD isolés.jpegPendant quarante heures encore, formés en carré autour de nos chères tombes fleuries, sous le tir écrasant des lance-grenades lourdes qui de loin nous couvraient de centaines de projectiles énormes d’un calibre de 75, harcelés par les balles explosives des derniers éléments soviétiques se déplaçant de crête en crête, couverts de débris de toutes sortes, asphyxiés par l’affreuse odeur des dizaines de chevaux morts, rompus par six jours et six nuits de lutte presque incessante, méconnaissables, les compagnons de combat de John Hagemans allaient résister jusqu’au bout.

    Le vendredi 28 août, à midi, arrivaient les troupes spécialisées et l’artillerie puissante qui allaient mettre à la raison les dernières bandes tapies dans les bois et réduire les batteries ennemies qui martelaient le secteur conquis par nos armes.

    Déjà, depuis deux jours, les grands monts du Sud tombaient un par un ouvrant la voie à de nouvelles avances.

    Il ne nous restait plus qu’à reprendre nos fusils et à retrouver les chemins ombreux et ravinés qui nous conduiront à la mer.

    Hagemans Tombe.jpeg

    La tombe de John Hagemans est marquée d’une croix sur cette photo du cimetière des héros de la Légion à Tscherjakow.

     

    Mais là-haut, témoin immortel de nos luttes, à l’avant du promontoire majestueux qui domine tout le pays, l’inoubliable Prévôt Rexiste, le Héros, le Guide et la Lumière, demain, de toute la Jeunesse de sa Patrie, John Hagemans, parmi ses camarades morts, regarde, au loin, vers les terres où naîtra l’avenir glorieux dont il rêvait et qu’aura assuré son Sacrifice.

     

    Léon Degrelle

    Tscher…

    Vendredi 28 août, à 12h30

     

    (Le Pays réel, 13 septembre 1942)

  • Il y a 80 ans, le 36e anniversaire de Léon Degrelle

     

    C’est aujourd’hui l’anniversaire de la naissance de Léon Degrelle. Le cent-seizième.

    Il y a 80 ans, c’est de manière particulière que se fêta son 36e anniversaire –l’âge de l’accomplissement du destin terrestre de Jésus, assurant la gloire du Christ-Roi–, par la publication d’un éditorial dans Le Pays réel du dimanche 14 juin 1942 (le journal ne paraissait pas le lundi) : c’est, à notre connaissance, le seul article célébrant l’anniversaire du tribun bourguignon jamais publié dans la presse rexiste.

    Cet anniversaire emblématique fut également célébré de manière grandiose sur le Front du Donetz où se trouvaient alors Léon Degrelle et ses Légionnaires, grâce au Prévôt de la Jeunesse, John Hagemans, et son génie scénographique, qui emmenait le Second Contingent de Volontaires, celui, bouillonnant d’héroïsme, de la Jeunesse rexiste.

    LD 1942 a.jpg
    Cet éditorial du Pays réel, le quotidien du « Front intérieur »,  était signé « J.D. », c’est-à-dire Jean Denis (1902-1992) qui, alternant la fonction avec le rédacteur en chef José Streel, allait prendre sa place d’éditorialiste pendant deux semaines, du 12 au 25 juin.

    Proclamé Docteur en Philosophie et Lettres de l’Université Catholique de Louvain en 1926, Jean Denis milita à l’Association Catholique de la Jeunesse Belge (ACJB) de Mgr Louis Picard dont il était le secrétaire et chez qui Léon Degrelle avait installé son « kot » (logement d’étudiant : ce blog au 5 avril 2017).

    C’est donc auprès de Mgr Picard promouvant inlassablement le culte du Christ-Roi défini par le pape Pie XI dans l’encyclique Quas Primas (1925) et qui donnerait son nom au mouvement de révolution des âmes de Léon Degrelle (ce blog aux 2 avril et 25 décembre 2017 ; Mgr Picard écrira un de ses livres les plus importants, Le Christ-Roi, pour les éditions Rex en 1929) que les deux jeunes gens nouèrent leurs premiers liens d’amitié.

    Dès lors, Jean Denis demeurera d’une fidélité irrévocable à son engagement auprès de celui qu’il regardera toujours comme son « chef, c’est-à-dire le dépositaire de notre volonté collective » (dédicace de son ouvrage doctrinal Principes rexistes, 1936) : rédacteur en chef de l’hebdomadaire Soirées (1931), journaliste au Pays réel (1936), il sera élu député rexiste de Namur aux élections du 24 mai 1936.

    Jean Denis So!rées 1933 08 25.jpeg

    Une des rares photos de Jean Denis que nous avons pu retrouver : publiée dans le « numéro spécial consacré à Rex » de Soirées (25 août 1933), elle montre le rédacteur en chef de ce magazine, fier d’avoir compris « le langage poétique de l’image » recherchant en permanence« la simple conjonction des textes et des documents photographiques ».

     

    Durant la guerre, celui que Léon Degrelle considérait comme l’ « un des premiers et des plus purs militants du rexisme » sera responsable du Département culturel de l’Etat-major du Chef de Rex (1941), tout en poursuivant son œuvre d’éditorialiste au Pays réel, de journaliste à Radio-Bruxelles et de chroniqueur au National-socialisme, l’ « Organe mensuel du mouvement rexiste », dès son lancement en décembre 1942. Il sera également nommé par le commandant de la Gendarmerie nationale, le colonel Adrien Van Coppenolle, professeur à l’école de Tervuren de la Police générale du Royaume.

    Avec José Streel (1911-1946, ce blog au 30 juin 2016), auteur, en 1941, de La Révolution du Vingtième Siècle (œuvre majeure qui vient de reparaître aux éditions de L’Æncre), Jean Denis est considéré comme l’idéologue du rexisme. Le destin des deux hommes, s’il fut quelque peu parallèle, ne connut cependant pas une identique fin funeste.

    Après avoir voulu mettre les leurs à l’abri en Allemagne en 1944 (Jean Denis était le papa de quatre jeunes enfants ; José Streel, de trois), ils seront vite rattrapés par la « justice » belge.

    Déjà condamné à mort par contumace le 17 janvier 1945, José Streel fut arrêté à Bruxelles le 3 mai et, après une parodie de procès, fusillé le 21 février 1946 ; tandis que Jean Denis, arrêté en Allemagne le 2 mai 1945, convaincu de « trahison » en sa qualité de lieutenant de réserve, fut également condamné à mort par le Conseil de Guerre de Bruxelles pour « ses causeries à la radio où il reprenait toutes les théories de Degrelle » (Le Soir, 6 janvier 1946). Le Ministère public les avait pourtant méprisées en décrétant ces billets « bêtes à faire pleurer, faits de ragots et de racontars farcis de fautes de français » (Le Soir, 29 novembre 1945) ! À cela s’ajouta également l’extravagante amende de deux millions de francs belges (près d’un million d’euros d’aujourd’hui !). La peine fut néanmoins commuée et après cinq ans d’un emprisonnement dans les conditions les plus dégradantes, Jean Denis fut libéré en 1951.

    Pays réel 1936.05.29 Jean Denis b.JPGPhotographie de Jean Denis publiée dans Le Pays réel, le 29 mai 1936, pour saluer son élection à la Chambre des Représentants parmi les 21 députés rexistes.

    Ruiné et profondément meurtri par la haine bestiale d’une justice prétendant avoir ainsi « épuré » la société, Jean Denis, refusant désormais d’encore s’exprimer, put se retirer dans une paisible bourgade rurale du Brabant wallon, mais à l’écart de Chastre, son village natal, dont le curé (le bien nommé abbé Maton) témoigna méchamment et stupidement à son procès, le dénonçant comme un « suppôt de l’hitlérisme », car il se serait prétendu « chrétien mais nazi » (La Libre Belgique, 4 décembre 1945)...

     

    Pays réel 1942 06 14 a.JPG

     

    L’anniversaire du Chef de Rex

     

    Demain, quinze juin, Léon Degrelle entrera dans sa trente-septième année.

    Chaque année, cette date du 15 juin est célébrée par tous les rexistes avec une ferveur d’un caractère familial. A pareille époque, depuis deux lustres déjà, les lettres et les télégrammes de congratulation affluaient et des fleurs par brassées étaient adressées à celui qui fut vraiment pour nous tous le messager de Dieu et qui, à l’instant même où notre génération sacrifiée allait sombrer dans le désespoir, suscita en elle d’inépuisables énergies de rédemption.

    Marie-Paule Lemay Secours Légionnaire.jpgMarie-Paule Degrelle préside une réunion de Solidarité Légionnaire dont elle est la présidente.

     

    Aujourd’hui, nous aurons tous une pensée pour le Chef qui se trouve éloigné de nous de plus de trois mille kilomètres, et nos hommages iront à Madame Degrelle qui demeure l’admirable gardienne d’un foyer qui nous est cher à tous.

    Voici un an, tandis que nous fêtions les 35 ans du Chef, il y avait dans nos hommages une sorte de tendresse affectueuse. Léon Degrelle, en effet, était à peine remis des souffrances indescriptibles qu’il avait endurées dans les prisons françaises et en nous souvenant du fait qu’un an auparavant, au moment où il entrait dans sa 35e année, il était prisonnier condamné à mort, nous appréciions mieux l’incalculable bienfait de la Providence qui, au terme d’une si longue épreuve, nous l’avait rendu, physiquement affaibli, mais moralement plus fort, plus grand et plus énergique que jamais.

    Pub Guerre en prison LD Pays réel 42.05.01.JPGLéon Degrelle vient de publier ses douloureux souvenirs de prison : arrêté par la Sûreté belge en dépit de son immunité parlementaire à l’aube du 10 mai 1940, il fut livré, avec une vingtaine d’autres Belges, au mépris de toute disposition légale, aux forces de police françaises et balloté de prisons en bagnes et en camps d’internement où il fut battu et torturé (voir ce blog au 6 mai 2017 ; publicité parue dans Le Pays réel, le 1er mai 1942).

     

    En ces instants où nous considérions un passé si récent et si douloureux avec une émotion que nous ne pouvions point cacher, nous ne soupçonnions pas que, huit jours plus tard, allait se produire en Europe un événement capital qui serait pour notre pays l’occasion de s’affirmer à nouveau dans le monde et, pour Léon Degrelle, le point de départ d’une nouvelle action et de nouveaux sacrifices, auprès desquels pâliraient tous ceux d’un passé pourtant chargé de luttes dramatiques.

    Le jour même où s’ouvraient les hostilités contre la barbarie bolcheviste, la Légion naissait dans la volonté du Chef de REX. Sans la Légion, nous ne serions aujourd’hui nulle part, non pas seulement nous, membres du mouvement rexiste, mais nous, Belges.

    Défilé Légion Bxl.jpg

    Défilé de Volontaires de la Légion Wallonie dans la croisade contre le bolchevisme, à Bruxelles, place Royale, devant la statue du premier Croisé, Godefroid de Bouillon (mai 1943).

     

    Avec la Légion, nous sommes maintenant partout chez nous en Europe. Et cela, c’est à Léon Degrelle, et à lui seul, que nous le devons. Il eut ce mouvement spontané du cœur, qui était en même temps un trait de génie, par lequel une occasion unique, une occasion qui ne se représente pas deux fois dans un siècle d’histoire, fut saisie fermement, instantanément, avec une irrésistible pugnacité.

    Pays réel 1942 06 10 Citation Légion.JPGÀ la Une du Pays réel du 10 juin 1942 : la Légion Wallonie entre dans la gloire des armées engagées sur le Front de l’Est.

     

    Telle doit être notre pensée dominante en ce jour anniversaire de Léon Degrelle et ce n’est plus au martyr persécuté, mais au héros légionnaire que doivent aller nos hommages affectueux.

    Plus que jamais nous devons être orgueilleux de notre Chef qui, par sa vaillance, a su imposer le prestige de notre nom à l’Europe entière.

    Nous n’avons pas à refaire aujourd’hui toute l’histoire de la Légion. Cette histoire est tellement chargée d’événements héroïques qu’il ne nous serait pas possible de les évoquer même schématiquement au cours d’un bref article.

     

     

    Le trente-sixième anniversaire de Léon Degrelle au Front de l’Est

    36 ans LD Front 1.jpeg

    36 ans LD Front 2.jpeg

    36 ans LD Front 3.jpeg

    36 ans LD Front 4.jpeg

    A l'occasion du trente-sixième anniversaire de Léon Degrelle, le Prévôt de la Jeunesse, John Hagemans, qui vient d’arriver au Front avec le Contingent du 10 mars, issu principalement des « Serments de la Jeunesse » du mouvement rexiste, organise la présentation des nouveaux étendards de la Légion qu’il a dessinés personnellement, ainsi qu’une solennelle prestation de serment de fidélité des jeunes légionnaires rexistes au Chef.

     

    Il en laissera cette relation :

    « Il y a eu ici une cérémonie admirable le 15 juin [1942], pour l’anniversaire du Chef. Prestation de serment en sa présence, avec tous les participants (c’est certainement la première fois que ça arrive, hein, ça !) en feldgrau ! Casques d’acier, etc. Ce fut très simple, mais d’une grandeur vraiment extraordinaire. Après le serment, dont les paroles de renoncement prenaient une valeur particulière dans notre état militaire, le Chef fit un speech où les vieux partisans “thiois” comme nous eurent une indicible joie à l’entendre parler pour la première fois depuis que la Jeunesse Nationale-Socialiste combat avec ce thème bien précis de “cette Jeunesse thioise qui refera l’Empire, le Saint Empire d’Occident…”

    Voilà enfin une reconnaissance de fait qui nous passe bien de toutes les autres, n’est-ce pas ! Le thème général de son discours fut : “Refaire les Dix-Sept Provinces” et ce, au sein de la Germanité, avec le génie éclairé d’Adolf Hitler au sommet de ce tout admirable que sera le Grand Empire Germanique reconstitué. “Dans cet Empire, dit-il aussi, nous inscrirons comme aux plus beaux âges la splendeur de notre civilisation, de cette civilisation des Dix-Sept Provinces, la fleur de la culture germanique”, etc., etc. »

    (John Hagemans, Prévôt de la Jeunesse, 1914-1942, Edition de la Jeunesse Légionnaire, 1943, pp. 74-75).

     

    Hagemans+LD Sous-bois.jpeg

    John Hagemans a reconnu en Léon Degrelle son Chef naturel, tel qu’il le présente dans la Charte de la Jeunesse : « Seule la valeur personnelle d’un Chef pourra faire de lui un aide sérieux au point de vue moral. Le Chef veillera à être toujours de bonne humeur dans l’effort. S’il a bon caractère, il a gagné l’amitié de son équipe et s’il se montre courageux, dévoué, il gagnera rapidement son respect et sa considération. Le Chef doit être pour tous l’exemple vivant. »

    Sur ce cliché, John Hagemans et Léon Degrelle sont parmi les jeunes Légionnaires : « Le Chef communique sa bonne humeur. »

     

    Contentons-nous de donner à nos lecteurs quelques détails complémentaires au sujet des récentes distinctions dont fut honoré le Chef de REX. Ces renseignements, que les précédentes correspondances ne nous avaient pas fournis, nous ont été apportés par des légionnaires en permission.

    La nomination de Léon Degrelle au grade d’officier est un événement historique en ce sens que c’est la première nomination faite par Adolf Hitler, en tant que Chef des armées d’Europe. C’est la première fois que le Chancelier Hitler a nommé un officier étranger dans une armée d’étrangers, soumis à ses ordres pour la Croisade antibolcheviste. Cette nomination a été faite au Grand Quartier Général, au Front. Elle a été signée par le Fuehrer lui-même, et contresignée par le général Keitel. Enfin signalons encore que le document officiel indique que Léon Degrelle a été nommé officier « pour sa bravoure exceptionnelle au combat ». L’importance de ces quelques détails n’échappera certainement pas à nos militants et il est absolument inutile de la commenter.

    Pays réel 1942 05 10 LD Lieutenant Epée d'or.JPGDans l’euphorie suscitée par les honneurs récompensant l’héroïsme de Léon Degrelle, Victor Matthys, chef a.i. de Rex, lança une souscription pour offrir une épée en or au nouvel officier, gravée des noms des Légionnaires tombés au champ d’honneur. Quelques jours plus tard, Léon Degrelle fit savoir qu’il refusait pareil hommage et demanda d’offrir l’argent récolté à Solidarité légionnaire pour les familles des victimes du Front de l’Est.

    Pays réel 1942 05 20 LD refuse Epée d'or 2.jpg

     

    Quant à la Croix de Fer de 1ère classe, celle-ci a été donnée au Chef de REX pendant les combats mêmes, à l’improviste, sans diplôme, à la lisière d’un petit bois où le Général de division avait rejoint la Légion. C’est donc une fois encore en reconnaissance des témoignages les plus évidents et les plus indiscutables d’une bravoure exceptionnelle que cette distinction a été décernée au Chef de REX. Il convient de noter à ce propos que l’attribution de la Croix de Fer de première classe est un fait extrêmement rare. Dans un secteur assez vaste du front où combat la Légion, Léon Degrelle est le seul titulaire de cette haute distinction.

    Pays réel 1942 06 09 Croix Fer 1Cl. LD.JPG


    I
    l y a, dans la vie, d’étranges concordances et d’émouvantes coïncidences. Les circonstances dans lesquelles fut attribuée au Chef la Croix de Fer de 1ère classe sont, à ce propos, particulièrement évocatrices.

    C’était, comme nous l’avons dit, à la lisière d’un petit bois, vers la fin de la matinée, le 21 mai dernier, au moment précis où toutes les hiérarchies du mouvement, des centaines de militants rexistes et de parents de légionnaires se trouvaient réunis dans la cour de la Caserne des Grenadiers à Bruxelles, pour la cérémonie religieuse de commémoration des Héros tombés dans le combat.

    Pays réel 1942 05 22 Hommage martyrs rexistes.JPG

    L’impressionnante cérémonie d’hommage aux « martyrs du Mouvement rexiste », –ceux d'avant-guerre, de la Légion au Front de l'Est ainsi que du « Front intérieur », auxquels étaient également associés le Chef du Verdinaso (mouvement national-solidariste thiois) Joris Van Severen et les vingt autres victimes d’Abbeville, assassinés deux ans auparavant, le 20 mai 1940–, fut organisée à la Caserne des Grenadiers, sise rue des Petits Carmes, derrière le Petit Sablon. Après-guerre, cette caserne fut connue sous le nom de « Caserne Prince Albert » (abritant le « Club Prince Albert », le mess des officiers de la garnison de Bruxelles). Il ne faut donc pas la confondre avec l’autre Caserne des Grenadiers située près du Parc royal de Laeken, qui abrita après-guerre l’Ecole des Cadets et accueille aujourd’hui la quatrième Ecole européenne de Bruxelles. Dans son ouvrage sur la Légion Wallonie (Heimdal, 2015), André Lienard situe, lui, l’événement dans une « Caserne Saint-Jean » inexistante et le date de 1943 (vol. 1, p. 401) !

    (Première page du Pays réel du 22 mai 1942)

    C’était au moment même où, des marches de l’autel, le prêtre officiant exaltait les vertus d’énergie, de courage et de volonté.

    Deux ans auparavant, jour pour jour, heure pour heure, Léon Degrelle, enchaîné, torturé par des bourreaux infâmes, passait à Abbeville, non loin du kiosque tragique et n’échappait à la mort que par un hasard miraculeux.

    Ainsi se manifeste à nous, jusque dans des détails visibles et troublants, le rythme d’une vie d’homme : la vie d’un homme qui est notre vie, parce que cet homme est notre Chef.

    Vers lui vont aujourd’hui toutes nos pensées. A lui vont toutes nos énergies. Et à la veille de cet anniversaire qui nous est si cher, nous ne pouvons mieux faire que de répéter le cri de guerre et de ralliement de nos Jeunesses :

    – Au Chef !

    LD 1942 c.jpg

  • In Memoriam Léon Degrelle (1906-1994)

    31 mars 1994 – 31 mars 2022

     

    Vivre sans vivre

     

    Je vis : mais elle est irréelle
    ma vie ! Et mon attente est telle
    que je meurs de ne pas mourir… 

     

     

    LD Madrid porte fer forgé.jpg

     

    Je vis déjà hors de moi-même
    depuis que je meurs de désir.
    Je vis dans le Seigneur que j’aime
    et qui m’appelle à son plaisir.
    Dans mon cœur, partout en mon être,
    se burinent ces seules lettres :
    Je me meurs de ne pas mourir…

     

    Soleil.jpg

     

    Au fond de la prison divine,
    l’Amour m’étreint, puissant et vif,
    et j’ai fait de Dieu mon captif !
    Libre est mon cœur ! Et ma poitrine
    se consume en de tels soupirs
    devant Dieu, mon Bien, ma Victime,
    que je meurs de ne pas mourir…

     

    Soleil.jpg

     

    Ah ! Qu’elle est longue, cette vie !
    Qu’ils sont durs, cet exil pervers,
    cette geôle froide, ces fers
    dans lesquels mon âme est sertie !
    Je ne cesse pas de souffrir
    tant est lointaine la sortie
    et je meurs de ne pas mourir…

     

    Soleil.jpg

     

    Tout n’est que tristesse et détresse
    où le Seigneur n’a son plaisir.
    L’amour m’est une telle ivresse
    que l’attente me fait languir :
    Dieu ! Tu sais comme elle me pèse !
    De m’en libérer qu’il te plaise,
    car je meurs de ne pas mourir…

     

     

    LD Escurial.jpg

     

    Quitter cette vie ! Partir !
    Mourir, ma seule confiance !
    J’atteindrai la vie en mourant !
    Ô Mort, tu me feras vivant !
    En toi gît ma seule espérance…
    Ne tarde pas, ô mon désir,
    car je meurs de ne pas mourir…

     

    Soleil.jpg

     

    Ma vie, ne sois pas inerte !
    Vois, que de force dans l’amour !
    Il te reste si peu de jours
    pour ton salut ou pour ta perte…
    Sens-tu déjà la mort venir ?
    Qu’elle approche, douce et alerte !
    Car je meurs de ne pas mourir…

     

    Soleil.jpg

     

    Vivre dans les hauteurs célestes
    est vivre ! Néant est le reste !
    Ma vie ne s’exaltera
    qu’au jour où mon corps périra.
    Voici ce corps, je te le donne,
    ô Mort : ne cherche pas à fuir,
    car je meurs de ne pas mourir…

     

    Soleil.jpg

     

    Vie, quel don puis-je te faire
    pour te posséder dans mes bras,
    si ce n’est te donner entière
    au Dieu qui vit et brûle en moi ?
    Ma mort sera vie plénière :
    tant mon Amant m’a pu ravir
    que je meurs de ne pas mourir…

     

    Valle Caidos Croix depuis couvent.jpg

     

    Léon Degrelle, Je te bénis, ô belle mort, Poèmes d’après Sainte Thérèse d’Avila, écrits à l’Hôpital militaire Général Mola (San Sebastián), en juin 1946.

  • Fernand Kaisergruber (1923-2018), quatre ans déjà…

    Destin d’un volontaire

    In memoriam Fernand Kaisergruber

     

    DMZ Zeitgeschichte.jpgC’est sous ce titre que le bimestriel DMZ (Deutsche Militärzeitschrift) Zeitgeschichte (Magazine militaire allemand d’Histoire contemporaine) a publié, voilà déjà quatre ans, un hommage bien documenté à notre Président Fernand Kaisergruber pour annoncer son décès.

    Pour célébrer le quatrième anniversaire de la disparition de Fernand, nous vous proposons la traduction de ce bel article signé par Pascal Van Der Sar et publié dans le numéro 34 de juillet-août 2018 de Zeitgeschichte.

    Fondée en 2012, cette revue est spécialisée dans l’histoire des différentes formations de la Waffen-SS, sans les œillères du « politiquement correct » et de son terrorisme intellectuel.

     

    C’était par un matin froid de février 2003 dans la ville thermale de Franconie, Bad Windsheim. Lentement la ville s’éveillait.

    Sur la place près du cimetière se rassemblaient plus d’une centaine de personnes, des personnes âgées, pour la plupart chaudement vêtues. De temps en temps seulement apparaissait un visage plus jeune. Quelques mètres plus loin s’arrêta un autocar belge. Soudain de l’arrière du cimetière retentit la musique d’une fanfare traditionnelle. Et bientôt apparurent les musiciens sur la place devant le cimetière.

    C’est ainsi que commençait, depuis de nombreuses années (mais jusqu’en 2004 seulement), la commémoration de Tcherkassy. Une réunion qui, depuis 1975, commémorait le fameux encerclement de février 1944 à Tcherkassy.

    Après les mots de bienvenue des organisateurs arriva un monsieur âgé, vêtu d’un long loden vert. Il fut présenté comme le Camarade Kaisergruber.

    Après qu’il eut prononcé calmement quelques mots très soigneusement formulés, les participants remarquèrent un très léger accent français. Après avoir décrit l’historique des événements en allemand a suivi une traduction en français. En effet, il s’agissait d’une personne avec un nom aux racines allemandes, un Wallon qui, depuis de nombreuses années, était le porte-parole des volontaires wallons du Front de l’Est.

    Schicksal.JPG
    Fernand Kaisergruber était né à Mortsel, près d’Anvers, le 18 janvier 1923. C’était le descendant d’une famille originaire de Styrie, ce qui contribuera à le faire condamner dans la Belgique d’après-guerre.

    Après un séjour dans l’ancienne colonie belge du Congo, les parents de Fernand rentrèrent dans leur pays à Bruxelles. À l’âge de 13 ans et contre la volonté de ses parents, le jeune Fernand s’enthousiasma pour Léon Degrelle, le chef charismatique du mouvement REX. Ce courant politique reposait sur les piliers du christianisme catholique mais il militait aussi pour les intérêts nationaux et contre le danger d’une Europe soviétique.

    Comme membre de la jeunesse rexiste, Fernand distribuait des tracts, collait des affiches ou vendait le journal du parti, Le Pays réel. Mais le père Kaisergruber voulait protéger sa famille en retournant au Congo plus sûr, avant que la « Drôle de guerre » entre le Reich allemand et la France ne dégénère, en mai 1940, en vraie guerre. Tous partirent donc de Bruxelles jusque dans le sud de la France, mais les autorités espagnoles ne leur permirent pas de franchir la frontière vers l’Espagne. Les Kaisergruber furent refoulés et restèrent jusqu’en septembre 1940 à Bordeaux. Entretemps la Belgique fut entièrement occupée par l’armée allemande et la famille rentra à Bruxelles : Fernand devait terminer ses études.

    Fin mars 1941, Fernand décida de son propre chef d’aller dans le Reich allemand pour y trouver du travail. Il voulait surtout apprendre à connaître les Allemands et voir comment les gens et le pays étaient imprégnés des nouvelles idées politiques. Rétrospectivement, il constata : « Je n’étais pas un théoricien, ni un raciste ni un antisémite. Quand j’étais jeune, on me racontait que, lors de la Première Guerre mondiale, les Allemands coupaient les mains des enfants, notamment à Dinant. Un jour, quand je me rendis à Dinant pour une excursion, j’observai attentivement tous les enfants. Je m’étonnais de ne voir aucun handicapé. Les adultes m’expliquèrent alors qu’on racontait de telles histoires pour attiser la peur et que c'était courant en temps de guerre. Ce n’était que de la propagande. Par la même occasion, j’appris donc aussi que les adultes pouvaient mentir. Effectivement, on ne peut seulement croire que ce que l’on a vu. Et comme on avait raconté tant de choses sur l’Allemagne de Hitler, j’y suis allé pour me faire ma propre opinion. Puis, je décidai d’entrer dans la Légion Wallonie. »

     

    Fernand Bad Windsheim 2001.jpg

    Discours de Fernand Kaisergruber au Monument commémorant la percée de Tcherkassy, à Bad Windsheim, en février 2001.

     

    Jusqu’en octobre 1941, Fernand Kaisergruber vécut à Cologne et survécut dans un Luftschutzbunker [tour d'abri antiaérien: voir ce blog au 16 mars 2018] au bombardement des Alliés qui provoqua les premiers morts. Comme il parlait déjà bien l’allemand, il fut pris comme traducteur dans la Wehrmacht. Pour pouvoir rejoindre rapidement la Légion sous la direction de la Wehrmacht, il devint membre des Gardes Wallonnes le 3 novembre 1941. Après une pleurésie qui dura plusieurs semaines, il rejoignit le 10 avril 1942 Meseritz, comme volontaire de la deuxième vague d’engagements.

    Il participa à toute la campagne du Caucase. L’ordre de marche dans les montagnes eurasiennes signifiait un voyage de 40 jours à pied de plus de 1400 kilomètres. La plupart de ses camarades contractèrent la dysenterie et la malaria ; les plus malades d’entre eux ne purent même pas être renvoyés pour être soignés. Fernand vécut la guerre du Front de l’Est dans toute sa dureté. Le moment où il vit un Camarade blessé être sciemment broyé par un char russe fut le pire souvenir que vécut Fernand et dont il n’oubliera aucune seconde. Son ami avait espéré pouvoir échapper à la confrontation avec l’engin d’acier en rampant habilement. « Je n’ai jamais oublié ces images même encore aujourd’hui », se rappelait Fernand plus tard dans une conversation.

     

    Bad Windsheim 2004 Monument Tcherkassy.jpg

    Monument commémorant la percée de Tcherkassy, le 17 février 1944. Ce modeste mémorial fut inauguré en 1969. Cette photo fut prise lors de la dernière commémoration en 2004. Peu après, la plaque de bronze (illustrant géographiquement la percée) disparut (volée ?). Trois ans plus tard, le rocher (provenant d’Ukraine) fut également enlevé pour empêcher toute autre commémoration.

     

    En novembre 1942, les forces allemandes durent se retirer jusqu’à la Mer Noire. C'est alors que Fernand tomba gravement malade : il rejoignit en train et en avion un hôpital militaire allemand à Bruxelles. Là, le 17 janvier 1943, il assista parmi les invités d’honneur à un discours de Léon Degrelle au Palais des Sports de Bruxelles [photo sur ce blog au 16 mars 2018]. Le Chef de Rex confirmait la camaraderie entre Frères d’armes au sein de l’Empire allemand. Il considérait la guerre comme indispensable pour garantir la civilisation européenne.

    Fin juin 1943, après un travail préparatoire de Léon Degrelle, la Légion fut incorporée dans la Waffen SS et Fernand devint ainsi Rottenführer [chef de peloton]. L’armée allemande et ses blessés étaient toujours plus fortement repoussés vers l’Ouest. En février 1944, les Soviets organisèrent l’encerclement de Tcherkassy où 50.000 soldats et 50 chars furent pris dans la nasse parmi lesquels plus de deux milliers d'hommes de la Brigade d’ Assaut Wallonie. Autour d’eux 200.000 soldats russes et des dizaines de chars. Fernand servait d’éclaireur en motocyclette.

    C'est alors qu'il vécut une expérience terrible qu'il ne pourrait plus oublier. Déjà la veille, il y eut 180 morts à déplorer ; tout comme trois ou quatre jours auparavant, d’ailleurs. La température baissait jusqu’à -37° et il n’y avait à manger que seulement trois fois la semaine. Avec le courage du désespoir, un dernier essai pour rompre l’encerclement fut entrepris. Par groupe de sept à huit hommes, ils s’élancèrent. Pendant la retraite et les combats acharnés, il était accompagné de quelques camarades parce qu’on le considérait comme un véritable « porte-bonheur ».

    Par hasard il y avait là des amis de Watermael-Boisfort. Après s’être défendus d’un tir surprise, ils ne furent plus que trois mais il fallait continuer 
    : il n’y avait pas d’autre choix. Soudain Fernand perdit connaissance. Quand enfin il reprit conscience, il était si gravement blessé aux deux jambes par des éclats de grenade qu’il lui était impossible de se mouvoir seul. Une grenade avait explosé entre ses jambes : seules ses jambes étaient touchées mais ses deux camarades qui avaient mis tant d’espoir en lui étaient tombés.

     

    Tscherkassy 2004.jpgEn février 2004, Fernand Kaisergruber prend la parole pour la dernière fois devant le monument de Bad Windsheim.

     

    Fernand rampa dans la neige pour se sauver et ne pas être écrasé par un char russe. Par chance, il fut sauvé par un officier de cavalerie qui lui trouva un cheval et ensemble, ils allèrent à la rencontre des troupes de secours. Encore une fois ce fut de justesse : son cheval fut mortellement touché par la Pak russe et lui-même fut blessé à la main. Mais sur le fleuve Gniloi Tikitsch, ils tombèrent enfin sur leurs propres troupes. Sur l’autre rive se trouvaient trois chars allemands : c’était la délivrance.

    Fernand fut transporté dans une maison pour qu’il puisse se remettre de sa fatigue. A côté de lui râlait un camarade de régiment blessé par sept balles de mitrailleuse : « C’est triste de savoir que nous avons réussi à en sortir et que malgré tout, je vais mourir ici ». Quelques minutes plus tard, il était mort.

    Tcherkassy 2004 FK discours.jpg

    Au cours de la Kameradchafstabend clôturant la cérémonie de Bad Windsheim en 2004, ultime discours d’hommage de Fernand Kaisergruber au sacrifice des quelque 8000 victimes de la percée de Tcherkassy, qui permit le sauvetage de plus de 50.000 soldats.

     

    De ses quelque 2200 camarades, seuls 687 hommes de sa Division survécurent à l’encerclement. Depuis janvier 1945, celle qui était devenue la 28. SS Freiwilligen Grenadier Division Wallonien était présente sur le front de l’Est. Plus particulièrement en Poméranie, dans des combats difficiles qui provoquèrent de lourdes pertes. Le 30 avril, il était clair que la guerre était perdue, comme se le rappelait Fernand Kaisergruber : « Dans une clairière, nous découvrîmes une maison de garde-barrière à côté de la voie ferrée. Nous voulions passer la nuit là. Le bâtiment était habité et une demi-douzaine de soldats y avait déjà trouvé refuge. Le propriétaire était un homme âgé qui s’occupait de la sécurité des trains. Il avait perdu une jambe à la guerre 14/18. Nous avons trouvé place parmi les autres soldats et avons partagé le pain, assis par terre dans la nuit. En attendant, notre hôte nous parlait de la guerre actuelle et de celle d’avant. Puis on entendit un communiqué spécial à la radio. On annonça la mort de Hitler ! Le contenu de cette annonce secoua tout le monde. L’homme coupa la radio et s’assit parmi nous. Tout le monde se taisait, personne n’avait envie de dire quoi que ce soit. Il régnait un silence insupportable. »

    Pour son courage pendant la guerre, Fernand Kaisergruber reçut l’Insigne des combats rapprochés en bronze, la Croix de Fer de Seconde Classe, la décoration d’Infanterie et la Médaille des Blessés en bronze. Ainsi que la Croix de Bourgogne, un ordre du mouvement Rex. Cette décoration montre une épée dirigée vers le haut sur une croix de Bourgogne, avec les mots « Bravoure – Honneur – Fidélité ».


    LD Uniforme garde-robe Malaga.jpgLa « Croix de Bourgogne » dont parle Pascal Van Der Sar dans Zeitgeschichte est l’insigne rexiste « Bravoure – Honneur – Fidélité » ou « Ordre du Sang ». Il en existe deux versions : le bronze honorait les plus fidèles membres du mouvement Rex, lui ayant rendu d'appréciables services ou ayant appartenu aux Formations de Combat ; l’argent récompensait surtout des étrangers, notamment des Allemands ayant aidé des Légionnaires au Front.


    Le 15 novembre 1944, le Reichsführer SS Heinrich Himmler autorisa le port de cette distinction sur l’uniforme (on la voit sur la tunique de Léon Degrelle, à droite sur la poche de poitrine, sous la Croix de Fer de Première Classe). Mais c'est dès leur engagement que les Légionnaires wallons arboraient fièrement leur insigne politique, ainsi qu'on le voit sur les toutes premières photos de Fernand Kaisergruber, prises lors de son engagement en avril 1942.

     

    fernand kaisergruber,dmz zeitgeschichte,pascal van der sar,bad windsheim,tcherkassy,bravoure-honneur-fidélité,ordre du sang,heinrich himmler

     

     

    Début mai 1945, les Wallons furent faits prisonniers ; pour eux, la guerre semblait finie –une impression trompeuse ! Fernand eut bientôt la possibilité de s’évader du camp de prisonniers. Il essaya d’aller vers l’ouest et passa les nuits dans une ferme bavaroise. En utilisant quelques ruses, il s’infiltra dans le réseau tissé par le service de Sécurité et prit finalement le train pour Charleroi et, de là, vers Anvers où il voulait retrouver sa fiancée. Mais lorsqu’il quitta la gare, il fut contrôlé par des policiers en civil et finalement arrêté.

    Le 6 juillet 1946, Fernand, après un procès expéditif de 20 minutes, fut condamné à 20 ans de prison et conduit dans l’ancien camp militaire de Beverloo. Le 5 juillet 1949, il fut transféré au camp de Merksplas, qui était toujours dans un état moyenâgeux. Il refusa de signer une déclaration selon laquelle il n’essaierait pas de s’évader et écopa de 3 jours d’arrêts du directeur de la prison. Le 11 mars 1950, Fernand put quitter définitivement la prison.

    C’est seulement le 18 mai 1966 que sa libération fut prononcée officiellement par l’Etat belge.

    Rendu à la vie civile, l’Unterscharführer [sergent] Kaisergruber se préoccupa toujours de ses anciens camarades. En 1991, Fernand rendit publics ses souvenirs de guerre dans un livre Nous n’irons pas à Touapse. Du Donetz au Caucase, de Tcherkassy à l’Oder. Une version anglaise n’est sortie qu’en 2016 [voir ce blog aux 21 janvier 2017 et 30 juin 2021]. Il écrivait : « Il serait évidemment présomptueux d'affirmer que tout aurait été parfait si le sort des armes nous avait été favorable si nous avions gagné la guerre. Mais ce n’est pas parce que nous l’avons perdue que nous avions forcément tort. Personne ne peut affirmer que nous n’étions pas absolument honnêtes. Et personne ne put nier nos bonnes intentions ou affirmer que les Légionnaires soient partis par profit au Front de l’Est. Qui pourrait croire ça, d’ailleurs ? Qui aurait été assez fou pour s‘engager à 16, 18 ou 20 ans ou plus âgé encore pour une solde d’un Reichsmark par jour et pour aller mourir au front de l’Est s’il n'était pas motivé par des sentiments bien plus élevés ? Nous avons tout risqué pour un ordre meilleur et plus social, mais l'avons aussi payé cher avec notre sueur et notre sang et nombreux sont aussi ceux qui l’ont payé de leur vie. »

    Après la mort de Léon Degrelle toujours aussi apprécié par ses anciens compagnons d’armes (1906-1994), Fernand a fondé une association où sont regroupés aux côtés des Anciens, leurs femmes et enfants ainsi que leurs amis. Le but principal était de soutenir les Anciens et leur veuves.

    Faire-part Fernand 2-horz.jpg


    U
    ne autre tâche a consisté à entretenir les lieux de souvenir, avant tout du monument commémoratif qui fut construit pour ceux de la Légion tombés en Estonie. Jusque peu avant sa mort, Fernand recevait souvent de la visite. De nombreux représentants de la presse allaient et venaient et étaient étonnés de l’énergie et de la vivacité de ce senior. Les lectures de livres d’histoire et sa gymnastique quotidienne maintenaient son esprit et son corps en bonne forme. Son seul défaut fut la cigarette.

    Le 16 mars 2018, à l’âge de 95 ans, Fernand Kaisergruber ferma les yeux pour toujours à Jette, près de Bruxelles. Il mourut des suites d’une pneumonie. Quatre jours plus tard, il fut incinéré.

    Su
    r l’avis de décès était inscrit « Honneur et Fidélité », selon ses dernières volontés que respecta scrupuleusement sa famille.