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Dernier Carré "Léon Degrelle"

  • Cercle des Amis de Léon Degrelle

     

     

    40e Correspondance privée – février 2024

     

    Pour marquer la quarantième parution de sa Correspondance privée, le Cercle des Amis de Léon Degrelle a réalisé un judicieux montage dynamique de trois photographies emblématiques de la vie de Léon Degrelle, illustrant son combat permanent et indispensable à la révolution des âmes.

    Rassemblés sous le ciel de feu des Âmes qui brûlent, les trois clichés, en même temps qu’ils célèbrent trois moments importants de la vie militante de Léon Degrelle, mettent en lumière trois piliers de l’idéal solaire de ce vrai chef de peuple, tribun visionnaire et champion de l’élévation spirituelle de sa communauté, de la défense de celle-ci, de sa force et de sa liberté.

     

     

    1936 : Révolution des âmes dans les élections

     

    LD Palais sports 1936.05.17.png« Les partis prétendent maintenir leurs privilèges ; ils sont l’exaspération des intérêts de clans. C’est pourquoi ils accusent Rex de vouloir la dictature. Les rexistes ne veulent à aucun prix de la dictature. [Ovation] Les partis agitent cet épouvantail, alors qu’aujourd’hui, ils nous imposent la dictature des banksters que Rex est le seul à combattre. Les rexistes ne prendront le pouvoir que le jour où le peuple le leur aura donné. [Applaudissements]. »

    (Extrait du discours de Léon Degrelle, citation du compte rendu du meeting rexiste dans Le Soir, 19 mai 1936).

     

    Le premier instantané, à l'arrière-plan de gauche, a été pris lors du discours enflammé de Léon Degrelle au Palais des Sports de Bruxelles, le 17 mai 1936 (à propos de cette photo, voir ce blog au 9 avril 2019). Ce meeting rassemblant plus de 17.000 personnes fut la manifestation la plus spectaculaire de la vigoureuse et déterminante campagne électorale de Rex contre les « banksters ». Malgré l’hostilité générale de tous les milieux politiques, médiatiques, intellectuels et même religieux, elle devait amener, le 24 mai suivant, l’élection triomphale de 21 députés et de 8 sénateurs rexistes.

     

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    Le Pays réel –quotidien nouvellement créé le 1er mai 1936– est le journal de combat de Rex (le titre en a même été dessiné par l'ami fidèle Hergé : ce blog au 20 octobre 2020). Il cloue au pilori les banksters de tous bords : catholiques, le 6 mai ; socialistes, le 8 mai ; libéraux, le 13 mai…

     

    Le soir même des élections, ce dimanche 24 mai qui marquait le triomphe de Rex sur la particratie affairiste, dans un sobre communiqué de victoire, Léon Degrelle rappelait le sens spirituel du combat rexiste : « Tous les partis ont subi une dure défaite parce qu’ils avaient méprisé tout un peuple. […] À tous, nous disons : Venez, Rex est un mouvement fraternel ouvert à tous les Belges. […] Rex n’a jamais voulu appuyer son influence sur la force, mais sur un immense courant des cœurs. Nous sommes forts parce que nous nous aimons. […] Pour nous, il n’existe plus qu’un seul parti, celui du pays et du peuple. Nous sommes la jeunesse. Notre passion, c’est la pureté du pays. » (Le Soir, 24 mai 1936).

     

     

    1938 : Révolution des âmes par la communion populaire

     

    LD Lombeek 1938.jpg« Nous voulons rendre à notre peuple sa pureté et sa noblesse. Nous voulons lui rendre la passion du foyer, lui rendre la foi dans les grandes valeurs morales. Nous sauverons la Patrie en rendant au peuple le sens de la grandeur et en renouant avec nos traditions de fierté et d'héroïsme. [...] Il y a des intérêts moraux et spirituels à sauvegarder au-delà de la politique et nous les plaçons au-dessus d'elle. » (Discours de Léon Degrelle à Lombeek, le 10 juillet 1938, in 60.000, Congrès national Lombeek 10-7-38).

     

    La deuxième photographie du montage, à l'arrière-plan de droite, est sans doute la photo la plus connue de Léon Degrelle-orateur. Elle a été prise lors du discours de clôture aux grandioses Journées rexistes de Lombeek, organisées en 1938 dans cette petite bourgade du Brabant flamand, située à une petite vingtaine de kilomètres à l'ouest de Bruxelles et dirigée par le député-bourgmestre rexiste Robert Motteux (qui fut révoqué de son mandat communal quatre jours plus tard pour avoir accueilli le congrès en « uniforme rexiste » ceint de l'écharpe mayorale).

    Lombeek LD+Motteux.pngLe Bourgmestre Robert Motteux, à la gauche de Léon Degrelle, porte la chemise et la cravate des gardes rexistes ainsi qu'à la taille, l'emblème de sa fonction : l'écharpe tricolore aux glands d'or. Pour révoquer Robert Motteux le 14 juillet 1938, le ministre de l'Intérieur invoquera son « inconduite grave », notamment le port d'un uniforme contrevenant à la loi de 1934 sur les milices privées. Mais le bourgmestre sera aussi reconnu coupable « d'avoir fait arborer l'étendard d'un parti politique (le drapeau rexiste) à la façade de la maison communale », « d'avoir permis à M. Degrelle de prononcer du haut du perron de la maison communale de Lombeek un discours politique » et d'avoir effectué « à plusieurs reprises le salut hitlérien » ! Qui veut noyer son chien l'accuse de la rage... À noter que, dès le surlendemain, le nouveau bourgmestre, en compagnie de Léon Degrelle à l'hôtel de ville, rendra un solennel hommage à son prédécesseur, en portant chemise bleue et cravate rouge ainsi que l'écharpe mayorale. Et en effectuant le salut rexiste ! En toute impunité, cette fois.

     

    Réunis en congrès national du 8 au 10 juillet, plus de 60.000 rexistes exprimèrent, en une manifestation triomphale, l'intensité de leur foi dans le renouveau politique et social promis par l'idéal rexiste de révolution des âmes.

     

    Il appartiendra à Jean Denis (voir ce blog aux 15 juin 2017 et 15 juin 2022), docteur en philosophie et lettres et auteur de Principes rexistes et Bases doctrinales de Rex, de tirer la leçon de ce congrès historique, plaçant résolument le message degrellien dans la perspective de José Antonio Primo de Rivera, le fondateur de la Phalange espagnole fusillé par les Républicains dans la cour de la prison d'Alicante le 20 novembre 1936.

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    Médaille commémorative (tirée à 50.000 exemplaires) du Congrès national de Rex à Lombeek-Notre-Dame, dont l'apothéose fut le rassemblement général de quelque 60.000 adhérents, sympathisants et leur famille, le 10 juillet 1938. Ci-après, cliché à la « une » du Pays réel, le 11 juillet 1938.

    PR 1938.07.11.png

     

     

    Fasciné par la figure de José Antonio qu'il rapproche de celle de Léon Degrelle, Jean Denis l'était tout autant par la doctrine sociale de la Phalange lui paraissant répondre aux mêmes principes spirituels à la base du combat rexiste. Il publiera d'ailleurs une présentation des Vingt-sept points de la Phalange dans un petit ouvrage publié la même année que le Congrès de Lombeek, Une révolution dans la guerre. Préface à l'étude de la tragédie hispanique (Renaix, Centre d'Etudes hispaniques, 1938). Il accompagnera aussi plus tard le chef de Rex dans son voyage à travers l'Espagne nationaliste du 2 au 14 février 1939.

     

    Jean Denis écrit donc en conclusion du Congrès de Rex :

    « Le vieillard et l'adolescent, l'homme et la femme, le travailleur calleux et l'intellectuel raffiné : il apparaissait qu'à tous, le masque de la vie quotidienne était tombé ; et chaque visage n'était plus que la lumière d'un regard, la même lumière toujours, faite d'allégresse et de gravité qui, dans la pénombre de l'arc de triomphe, faisait de chacun d'eux tous un archange levant la main en signe de foi, d'espérance et d'amour. Des milliers d'âmes transformées pour toujours.

    Lombeek Arc triomphe.jpeg

     

    L'on songeait à la parole de Léon Degrelle, au message ineffable qu'il a porté partout et qu'il portera jusqu'à son dernier souffle. Lui aussi poète et prophète.

    Sa parole dont il ne faut rien extraire et citer parce qu'elle se trouve vivante en chacun de nos cœurs et que nous savons bien, nous tous, ce que c'est que sa Révolution des Âmes, puisqu'il l'a faite en chacun de nous jusqu'au plus secret de nous-mêmes. Lui qui, seul parmi tous, nous a rendu notre unité de destin dans l'univers. Et qui, brisant les barrières des enclos maudits, nous conduit –et conduit dès à présent notre peuple– vers d'autres horizons, vers d'autres pâturages où traçant des voies d'empire –qu'importe la souffrance quand on sait la pérennité de son œuvre–, il nous rend notre place, à l'air libre, sous les étoiles
    . »

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    1942 : Révolution des âmes dans la Croisade européenne

    La photo de premier plan dans le montage du Cercle, montre le soldat Léon Degrelle, chef spirituel de la Légion mais pas encore son Commandeur, arborant cependant les pattes de col de lieutenant, grade dont il refusa le privilège (ce blog au 31 juillet 2017), mais qu'il gagna dans les combats de Gromowaja-Balka en février 1942 (à propos de cette photo, voir ce blog au 23 août 2021). Sa casquette s'orne aussi de l'Edelweiss dont s'enorgueilliront toujours les Wallons qui servirent sous les ordres du Général Ernst Rupp, commandant la 97e Division de Chasseurs de montagne à laquelle fut rattachée la Légion à la veille des combats du Donetz, en février 1942, et ce, jusqu'après la Vormarsch (plus de 1200 kilomètres à pied pour contourner la mer d'Azov, de Slaviansk à Maïkop), et les combats du Caucase, d'août à novembre 1942.

    LD Leutnant Pieske.jpgC'est donc dans cet uniforme que Léon Degrelle négocia directement avec Heinrich Himmler dans son train spécial stationné au Grand Quartier général de Hitler, le passage de la Légion Wallonie à la Waffen SS (ce blog au 20 octobre 2023).

     

    Et que, dans la foulée, il l'accompagna, le 24 mai 1943, au camp d'entraînement de Pieske, après avoir convaincu le Reichsführer SS de faire la connaissance de ses « Bourguignons ».

     

     

     

    LD Lippert Himmler (dos) Pieske.jpg

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    Léon Degrelle et Lucien Lippert accompagnent Heinrich Himmler –ici, de dos, saluant– dans sa BMW 335 lors de sa visite des Légionnaires wallons à Pieske, le 24 mai 1943 (une autre photo est à voir sur ce blog au 30 avril 2020). C'est une visite en toute décontraction qu'effectue le « terrible » Reichsführer SS, saluant à tout-va, heureux de découvrir en ces Bourguignons des soldats alertes, espiègles, consciencieux, intelligents, fidèles, efficaces (ce blog au 24 janvier 2020 ; Saint-Loup, Les SS de la Toison d'Or, pp. 339-340).

    LD Discours Berlin 1943 01 07.jpgPhoto de presse de l'agence SIPHO (Service International Photographique) datée du 10 février 1943 et légendée : « Léon Degrelle pendant son discours à Berlin le 7 janvier [erreur pour « février »] 1943. Dans la salle coupole du Reichsportfeld à Berlin, Léon Degrelle a parlé aux ouvriers wallons et aux volontaires wallons contre le Bolchevisme. »

    C'est dans cette tenue aussi que, pour la dernière fois avant de revêtir l'uniforme SS du soldat politique, Léon Degrelle parla à Berlin, le 7 février 1943, devant plus de deux mille soldats et ouvriers wallons, pour rappeler le sens de cette guerre de civilisation. Nous avons déjà publié l'essentiel de ce discours (ce blog au 16 janvier 2016) : un an plus tard, après avoir été appelé en son Grand Quartier général du Front de l'Est par le Führer Adolf Hitler qui le fit Chevalier de la Croix de Fer, Léon Degrelle redisait à nouveau aux milliers de Français venus l'écouter, le 7 mars 1944 au Palais de Chaillot, la nécessité de la révolution sociale et spirituelle :

    « Ce qui nous intéresse le plus dans la guerre, c'est la révolution qui suivra, c 'est de rendre à des millions de familles la joie de vivre, c'est que les travailleurs européens se sentent des hommes libres, fiers, respectés, c'est que dans toute l'Europe, le capital cesse d'être un instrument de domination des peuples et soit mis au service du bonheur des peuples. La guerre ne peut s'achever sans cette révolution socialiste qui sauvera le travailleur des usines et le travailleur des champs. Nous ne sommes pas des anarchistes. Nous voulons rétablir la justice sociale alors que pendant l'avant-guerre et même pendant la guerre, chez les pays capitalistes, c'est le peuple qui paie, c'est le peuple qui souffre, c'est le peuple qui est écrasé. »

     

    LD Chaillot 1944.03.05.jpg

    « Organisée par la Waffen SS française, la Légion des Volontaires français contre le bolchevisme et la milice française, la manifestation qui s'est déroulée dans le cadre grandiose du Palais de Chaillot, réunissait plusieurs milliers de Parisiens qui ne ménagèrent pas leurs applaudissements enthousiastes au Chef. Jamais peut-être il n'a été donné à un public français d'entendre de plus rudes vérités que celles que le Chef a dites sur le ton amical et franc que nous lui connaissons. » (Le Pays réel, 7 mars 1944).

     

     

    « Nous qui sommes Peuple »

     

    Illustrant parfaitement le montage photographique de la première page, le texte de Léon Degrelle choisi par le Cercle des Amis (extrait de l'éditorial de l'hebdomadaire Rex du 21 juin 1935) explique la raison d'être du mouvement populaire représenté par Rex en même temps qu'il éclaire le sens de son action.

     

    Rex 1935.06.21.png

     

    «  Ce que nous voulons, c'est rassembler les grandes masses populaires, les organiser, les stimuler, rendre agissante leur vertu. [...] Rex est essentiellement un mouvement populaire. Nous somme peuple, nous ne somme pas avec le peuple, nous ne venons pas au peuple : nous sommes le peuple lui-même qui se réveille et qui regarde avec audace et confiance l'avenir, parce qu'il veut vivre. [...] Entre le politicien et le peuple, il n'y a que de froides relations juridiques, un contrat dont chacune des parties redoute toujours que l'autre ne le viole. Nous voulons, nous, entre l'homme d’État et son peuple : courant de confiance, d'abandon et, disons le mot, d'amour. La vraie souveraineté populaire, c'est celle-là : des chefs qui commandent avec autorité, mais qui, par le contact direct et fréquent avec leur peuple se sentent en constante communion d'idées et de volonté avec tout ce qu'il y a de sain dans le pays. »

     

     

    Degrelliana

    Comme toujours, la Correspondance du Cercle donne accès à une véritable bibliothèque d'ouvrages indispensables au bagage intellectuel de tout nationaliste identitaire, qu'ils relèvent de l'histoire (par exemple, le premier volume de biographies de recrues de La Légion des Volontaires français contre le bolchevisme, d'Eric Le Clanche), de la culture (comme Germanica, d'Alain de Benoist), de la littérature (Les Chiens de paille, de Pierre Drieu la Rochelle ou Lettres à une provinciale, de Robert Brasillach), tous ouvrages disponibles à la Boutique nationaliste.

     

    Mais ce sont surtout les informations concernant Léon Degrelle qui nous intéresseront, tant elles relèvent de la quasi-exhaustivité.

     

     

    Miège

     

    Cercle Miège.jpeg

     

    Ce qui nous a fait un tout particulier plaisir est sans conteste le charmant dessin, poétiquement évocateur, de Miège, qui est désormais, aux côtés de Chard, le dessinateur attitré de Rivarol.

    Miège a choisi de représenter Léon Degrelle « à l'air libre, dans la nuit claire, sous les étoiles », comme le préconisait José Antonio (discours du 29 décembre 1933 ; voir aussi Jean Denis, cité ci-avant). Il porte la houppette de Tintin –personnage qu'il a inspiré comme en témoigne son opus ultimum Tintin mon copain coincé sous le bras–, mais avec les cheveux que le Chef de Rex avait naturellement foncés, ce qui lui donne aussi une ressemblance avec Quick, le ketje de Bruxelles. D'autant plus appropriée qu'il est justement en arrêt devant l'enseigne du restaurant Chez Léon de Bruxelles, spécialiste du « moules-frites » national : ayant développé une chaîne de restaurants populaires couvrant toute la France, Chez Léon de Bruxelles, raccourci aujourd'hui en Léon, est ainsi devenu le point de rendez-vous idéal (un stamcafé comme on désigne à Bruxelles son bistrot préféré) de tous les degrelliens français !

    En une silhouette suggestive, Miège a réussi à rassembler toutes les étapes de la vie intrépide et généreuse de Léon Degrelle, amalgamant les valeurs altruistes du scoutisme tintinesque à la révolution des âmes de Rex (dont il porte la boutonnière) et l'héroïsme du Légionnaire de la Croisade pour l'Europe Nouvelle libérée de l'exploitation capitaliste et de la menace bolchevique : le poète-soldat, la tête dans les étoiles, porte sa Croix de Chevalier et ses énormes godillots sont bien ceux que le Führer a fourrés de Völkischer Beobachter (voir J.-M. Charlier, Léon Degrelle : persiste et signe, p. 332) !

    R&A Miège.jpeg
    Pour mieux connaître Miège, nous vous conseillons vivement de lire le dernier numéro de Réfléchir&Agir (et de vous abonner à cet excellent trimestriel: 35 ou 40 € numéro hors-série compris–, selon que vous habitiez la France ou non): une réjouissante interview, fort instructive, du dessinateur vous y attend.

     

    Le dernier recueil de ses dessins –En traits libres, Editions Dualpha, préfacé par Francis Bergeron– est également disponible sur le site de la Boutique nationaliste.

     

     

     

     

     

    Editions degrelliennes

     

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    Le Cercle signale une nouvelle édition de Mes aventures au Mexique en espagnol par une maison d'édition mexicaine appelée Lina Delir. Ce nom était utilisé par les Cristeros pour signer leurs communiqués et tracts clandestins pendant la Cristiada, nom du soulèvement des catholiques mexicains contre l'intolérance religieuse du gouvernement franc-maçon entre 1926 et 1930 : il est l'acronyme de « Ligue nationale de fense de la liberté religieuse » (ce blog, entre autres, aux 2 avril et 25 décembre 2017).

    Il s'agit en réalité de la traduction espagnole des récits et documents sur la persécution des catholiques au Mexique, rassemblés et présentés par Mgr Louis Picard, aumônier-général de l'Action Catholique de la Jeunesse Belge (ACJB) et Giovanni Hoyois, son président, sous le titre La Tragédie Mexicaine. Jusqu'au Sang... (Editions de la Jeunesse Catholique, Louvain, 1928). Rappelons que Mgr Picard fut le mentor de Léon Degrelle (ce blog, entre autres, au 5 avril 2017 et 20 février 2019) qui occupait d'ailleurs un « kot » (logement étudiant) chez lui, à Louvain, et à qui il confia les Editions Rex, appelées à devenir le vecteur essentiel de la Révolution des Âmes (tous les détails sont à retrouver dans Léon Degrelle, Cristeros, Editions de l'Homme libre). Il était donc naturel de compléter cet ouvrage par Mes aventures au Mexique qu'écrivit Léon Degrelle dans la foulée de ses reportages sur la persécution des Cristeros pour le vingtième siècle (octobre 1928-janvier 1929, ce blog au 7 février 2019). Regrettons seulement que cette édition mexicaine rassemblant les deux livres n'associe le nom de Léon Degrelle qu'à celui de G. Hoyois, –qui, en 1945, éreinta lamentablement le proscrit condamné à mort dans son L'Ardenne dans la tourmente–, faisant l'impasse sur Mgr Picard qui fut pourtant l'âme de la défense des Cristeros en Belgique et qui associa étroitement Léon Degrelle à son action (voir Léon Degrelle, Cristeros, pp. 19-34).

     

    Mexico Riesco.jpgIl semble que, pour obtenir cet ouvrage (400 pages, 45 euros, frais d'envoi compris), il faille s'adresser à luzdealbania@gmail.com. La version espagnole de Mes Aventures au Mexique a cependant déjà connu une édition indépendante dès 2006, avec une introduction de José Luis Jerez Riesco (à qui l'on doit l'indispensable Léon Degrelle en Exil: ce blog au 19 avril 2019). Publiée par l'éditeur espagnol Nueva Republica, elle est toujours disponible au prix d'à peine 12 euros, sur le site de Fides Ediciones Mundial.

     

    Une autre publication mexicaine a retenu l'attention du compilateur d'informations degrelliennes du Cercle : Elbruz Altus Vexilum. Un nom singulier associant le nom de la plus haute montagne du Caucase, aux confins de l'Europe, l'Elbrouz, aux deux pics jumeaux où fut enchaîné Prométhée, et la traduction latine –Altus Vexilum– du titre de l'hymne national-socialiste, Die Fahne hoch ! (« Drapeau levé ! »).

    Cercle Elbruz Zorrilla.jpeg

     

    Le Cercle se réfère au site français VoxNR qui, le 5 août 2023, a mis sur son site la traduction du récit donné par l'écrivain Juan Guerrero Zorrilla de sa rencontre avec Léon Degrelle à Madrid, le 20 avril 1989, à l'occasion du centenaire d'Adolf Hitler. Cet article provient de la revue mexicaine Elbruz Altus Vexilum qui l'aurait publié dans son numéro 6 de septembre 2013.

     

    Elbruz 8 p. 1.pngUne collection de la plupart des premiers numéros de la revue Elbruz Altus Vexilum est disponible sur Internet (du n° 0 au n° 16, mais sans les numéros 2, 8 et 12), mais ces souvenirs de Juan Guerrero Zorrilla ne se trouvent en tout cas pas dans la sixième publication (l'erreur vient peut-être de ce que ce texte fut d'abord publié avec cette référence par l'association culturelle mexicaine Robert Brasillach, le 28 juillet 2023). Plus probablement cet article a-t-il été publié dans le numéro 8 (printemps 2014) dont nous ne connaissons que la couverture justement consacrée à Léon Degrelle (« Le dernier gentilhomme »).

     

     

    Elbruz 13 p. 40.png

    Reproduisons pour l'anecdote la publication pour le moins inattendue, dans le 13e numéro d'Elbruz Altus Vexilum (p, 40), d'une photo de la famille royale belge en illustration d'un article sur la nécessité en Europe de faire de nombreux enfants pour contrer « la décadence de l'Occident due à la défaite de l'Axe à l'issue de la Deuxième Guerre mondiale » !...

     

    L'écrivain mexicain Juan Guerrero Zorrilla est né en 1942 à Tampico, principal port industriel de l’État mexicain de Tamaulipas, située à l'embouchure du Rio Pánuco sur le Golfe du Mexique. Coïncidence extraordinaire, le paquebot qui emmena Léon Degrelle de Hambourg à Veracruz s'appelait justement Rio Panuco ! Construit par les chantiers navals de Kiel en 1924, il assurait la traversée de l'Atlantique pour la compagnie allemande Ozean Linie. Revendu en 1934 à un armateur australien, il fut coulé par l'aviation japonaise en 1942 dans le port de Darwin (voir ce blog au 1er mai 2016 et Léon Degrelle, Cristeros, pp. 245-248).

     

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    Léon Degrelle à bord du Rio Panuco l'emmenant au Mexique. Il écrit à ses parents une lettre qui, destinée à les rassurer, donne aussi de précieux renseignements sur la vie à bord du navire :

    À bord du Rio Panuco, le 8 décembre 1929.

    Mes bien chers tous,
    Nous sommes entrés hier dans les mers américaines. À midi, nous avons aperçu, éclatante sous le soleil, la première des îles Bahamas, celles que découvrit d'abord Christophe Colomb. Je dois dire que nous étions moins émus que lui, puisque nous prenions joyeusement un bain de mer ! À l'avant du bateau, un bassin est aménagé où pénètre et s'écoule sans cesse la bonne eau tiède. Et c'est très amusant, en plein Décembre, alors que vous vous calfeutrez dans les maisons, de prendre ici, en face de la Floride, des bains de mer deux et trois fois par jour ! J'ai décrit à Cécile [van den Bossche, d'Ostende, avec qui Léon Degrelle s'était fiancé en novembre 1928], qui vous communiquera ma lettre, les tempêtes effrayantes qui nous en ont fait voir de toutes les couleurs pendant la 1ère semaine dans l'Atlantique. Cela nous a valu, en plus d'impressions poétiques, lyriques et... parfois plus prosaïques, trois jours de retard, si bien que nous ne débarquerons que le 11 ou le 12 à Vera Cruz.

    Depuis les îles Açores, d'où je vous ai envoyé une lettre-télégramme, nous avons eu un temps magnifique. Soleil éblouissant, torride depuis quelques jours. Dans les flots, de gros dauphins qui dansent. Au fil de l'eau, des troupes argentées de poissons-volants. Des soirées chaudes, placardées d'étoiles, avec des clairs de lune qui blanchissent la mer.

    Et avec cela une santé splendide. On est d'ailleurs très bien nourri, quoique la cuisine allemande diffère parfois très fort de la nôtre. J'ai d'épatants compagnons de route avec lesquels le temps passe comme un éclair. Puis, il y a des concerts à bord, des visites de St Nicolas, des bals, une grande fête de travestis. Bref, impossible de s'ennuyer. Au contraire !

    Et puis une grande fraternité internationale. On est en rapport ici avec des représentants de tous les peuples d'Europe et je vous avoue que c'est bien formateur de vivre dans cette tour de Babel.

    LD Rio Panuco Passagers.jpgDemain, nous faisons escale à La Havane où j'irai passer quelques heures. Puis, trois jours après, le pied gaillard, je foulerai le sol mexicain, prêt à de nouvelles et magnifiques aventures.

    Ah ! Vraiment, je suis heureux d'avoir entrepris une pareille randonnée. Et mille fois encore, je vous remercie de m'y avoir aidé avec tant d'affection et de générosité. Ce sera dans ma jeunesse, le plus beau, le plus impérissable des souvenirs.

    Il fait à présent une chaleur formidable qui nous aplatit tous comme des omelettes ! Ce que cela ferait du bien à notre chère maman ! C'est ici, tout le long du pont, grands bains de soleil !

    J'ai une collection splendide de photos de bord qui vous amusera bien à mon retour. Cela fait un album très vivant.
    Je crois qu'il est prudent que, déjà, je vous souhaite... la nouvelle année ! En effet, c'est à peu près alors que ma lettre vous parviendra. Pour vous, mes bien chers papa et maman, je renouvelle tous les vœux que chaque jour et très tendrement je forme pour vous et confie au Bon Dieu. Vous êtes les plus chers exemples de dévouement, d'abnégation et d'amour. Il n'est point de souhaits assez ardents et assez complets que je puisse former pour mon cher papa et ma chère maman.

    Bonne année aussi à tous mes chers frère et sœurs ainsi qu'à leur descendance ! D'ailleurs, je rentrerai en janvier et serai à temps au pays encore pour dire à chacun à cette occasion tout ce que je lui souhaite particulièrement.

    Bien des choses de ma part aussi à tous les oncles, tantes, cousins, cousines et amis les meilleurs.

    Mais pour vous, mes bien chers tous, par delà les 8000 km qui déjà nous séparent, j'envoie les plus affectueux, les plus ardents, les plus... tropicaux baisers de votre grand explorateur.

    L.

     

     

    Juan Guerrero Zorrilla.png

    Juan Guerrero Zorrilla est surtout connu pour ses contes fantastiques et récits de science-fiction pour lesquels il reçut plusieurs récompenses littéraires de même que, tout récemment le 10 août 2023, l'hommage officiel de l'université de l'Etat mexicain de Tamaulipas.

     

     

    Cedade 1989.pngLe récit de sa rencontre avec Léon Degrelle que l'écrivain a confié à la revue Elbruz Altus Vexilum témoigne de ses profondes convictions nationales-socialistes puisque c'est pour participer à l'hommage rendu par le CEDADE (Cercle Espagnol Des Amis De l'Europe, ce blog, notamment, au 4 février 2017) à Adolf Hitler pour le centième anniversaire de sa naissance qu'il traversa l'Atlantique pour Madrid. Son témoignage est cependant fort restreint, essentiellement à cause de la vive émotion qui l'étreignit pendant cette soirée, mais aussi parce qu'il ne parlait ni le français, ni l'allemand qui furent surtout pratiqués à cette occasion. Extrayons-en ces précisions (nous retraduisons d'après l'original publié par l'Asociación Cultural Robert Brasillach : notons, au passage, qu'elles établissent à nouveau la capacité de Léon Degrelle de s'exprimer en allemand : ce blog, entre autres, au 26 mai 2022) :

    « Le restaurant, pas très grand, était plein : c'est là que se produisit la rencontre avec le Général Degrelle, l'homme le plus important que j'aie connu dans ma vie. [...] Puis la causerie a commencé. En fait, je n'ai pratiquement rien compris : il parla d'abord en français, puis en allemand ; mais j'étais en compagnie de bons camarades [...] et je m'assis à côté du seul Espagnol qui se trouvait là. »

     

    LD Madrid Christophersen+Tonningen 1989 04 20.jpgC'est dans un petit restaurant populaire de Madrid qu'en toute discrétion Léon Degrelle célébra, le 20 avril 1989, le centenaire d'Adolf Hitler en compagnie d'une petite trentaine d'amis européens qui eurent l'exceptionnelle bonne fortune de fêter cet événement en compagnie de celui que le Führer se fût choisi pour fils.

    À la droite de Léon Degrelle, on reconnaît l'Allemand Thies Christophersen (1918-1997), auteur en 1970 du fameux rapport Le mensonge d'Auschwitz, et Florentine Heubel (1914-2007) qui, épousant, le 21 décembre 1940, Meinoud Rost van Tonningen, le chef du Mouvement National-Socialiste de son pays (qui deviendra, peu de temps après, le président de la banque des Pays-Bas), fut la première Néerlandaise à se marier selon le cérémonial SS : sa bague runique de mariage qu'elle eut l'occasion de présenter au baise-main du Führer devint sa plus précieuse relique.

    À la gauche du Commandeur de la Sturmbrigade Wallonien, se trouve, en fin de banquette, l'Allemand Ewald Althans (né en 1966) promu alors par le Generalmajor Otto Ernst Remer à la direction des jeunes de son Deutsche Freiheitsbewegung (Mouvement allemand pour la Liberté). La 40e Correspondance du Cercle propose justement la première partie d'un entretien-témoignage du plus haut intérêt du Général Remer à propos des mensonges répandus sur la réalité du Front de l'Est : de quoi largement démonétiser les récentes tentatives injustifiées de criminalisation des Légionnaires wallons par le CEGESOMA (ce blog, entre autres, au 30 novembre 2019 et 11 mars 2022).

    Assis à gauche de Léon Degrelle, le Phalangiste Alberto Torresano (1934-2023) est probablement le « seul Espagnol qui se trouvait là » dont parle Juan Guerrero Zorrilla.

    C'est à lui, parfait francophone, que Léon Degrelle dédicaça cette photo historique, datée symboliquement du 20 avril 1989. Proche de Léon Degrelle, Alberto Torresano compta parmi les dernières personnes à pouvoir lui rendre visite à l'hôpital de Malaga où il devait décéder (ce blog au 5 août 2023).

     

    Paloma+Alberto Drève Lorraine.jpeg

    Alberto Torresano, en visite à Bruxelles en 1990 avec son épouse Paloma, tenait à voir la maison de Léon Degrelle, Drève de Lorraine, en lisière du Bois de la Cambre. La photo a été prise à l'arrière de la villa, devant la grille ouvrant sur l'étroite Drève du Caporal.


    Dans l'attachant ouvrage
    Léon Degrelle. Documents et Témoignages, publié en 2014 dans la collection des Cahiers d'Histoire du Nationalisme de Synthèse nationale sous la direction de Christophe Georgy, il signa un familier et sincère Léon mon Ami ! (ce blog au 22 janvier 2016).

    Alberto Torresano était connu dans tous les milieux nationalistes européens pour sa fidélité absolue au message politique et social de la Phalange historique et à la figure de José Antonio, son chef charismatique. Il était surtout apprécié par tous ceux qui l'ont connu et qui sont immanquablement devenus ses amis pour sa gentillesse envahissante, son humour bon enfant et son entregent tenace. Aussi est-ce avec émotion que nous avons appris, par l'In memoriam reconnaissant du Cercle des Amis de Léon Degrelle, son décès survenu le 14 septembre dernier, dans sa nonantième année. Un important dossier d'hommage a été publié par la Lettre des Amitiés Franco-Espagnoles n° 115, Automne 2023, du Cercle Franco-Hispanique (adhésion : 25 €. Ecrire à cfh.grimaldi@free.fr).

     

    Tout serait à présenter et commenter dans cette XXXXe Correspondance privée du Cercle des Amis de Léon Degrelle. Reprenons seulement pour conclure le communiqué du Dernier Carré expliquant comment la cessation de ses activités ne signifie nullement la disparition de l'idéal solaire qui inspira nos héroïques Anciens et justifia son existence.

     

    Cercle Dernier Carré.jpeg

     

    Cercle des Amis de Léon Degrelle, adhésion (30 ou 37 euros, selon que vous résidiez en France ou non) et renseignements sur les livres présentés : www.boutique-nationaliste.com.

     

    Adresse : Cercle des Amis de LD, BP 92733, 21027 Dijon Cedex, France.

    lesamisdeleon.degrelle@gmail.com

     

     

  • Prosit 2024 !

  • Les Degrelle d'Espagne: bon sang ne saurait mentir !

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    Jorge de la Rosa :

    «Pour moi, l’œuvre de Léon Degrelle Les âmes qui brûlent est édifiante.»


    Jorge de la Rosa : « Gregorio Marañon estimait que cette œuvre aurait pu avoir le prix Nobel de littérature si son auteur avait choisi un autre bord. »
    Il est clair que les motifs d'ordre politique, si enrobés qu'ils nous paraissent dans la passion, les fumées et le sang des révolutions et des guerres, ne sont autre chose que des éléments circonstanciels. [...] Ces pages sont d'une beauté impossible à surpasser, vibrantes de pathétisme humain pleines d'espérance dans un monde uni et meilleur. (Gregorio Marañon, Prologue à Les âmes qui brûlent, pp. 248, 251)

    Jorge de la Rosa : « C'est le même sang qui court dans mes veines que celui de mes ancêtres [...] Il est clair que je ne renie rien car sans mon ascendance, je n'existerais pas. Eh bien oui, je suis l'arrière-petit-fils de Léon Degrelle. »
    Le sang d'avance a raison. On fait corps avec lui, comme si nos veines ne constituaient qu'un organisme et que la famille n'avait qu'un seul cœur, un cœur qui projette le même sang dans chacun d'entre nous et le rappelle de toutes parts au foyer vital. (Les âmes qui brûlent, p. 46)

    Jorge de la Rosa : « On ne peut pas dissocier la foi de la nature humaine. Je ne pense pas que ma foi fasse du tort à qui que ce soit. »
    Pour moi, Dieu c'est tout. [...] Ce qui compte, c'est d'arriver au cœur de l'homme, tendu naturellement vers le spirituel. [...] Je le répète à tous les jeunes de maintenant : [...] il n'y a pas d'obstacle pour celui qui a la foi, qui est brûlé par elle et qui brûlera les autres grâce à elle. (Persiste et signe, pp. 50, 54)

    Lœuvre factice [du plaisir des possessions] s'effondrera parce qu'elle est contraire aux lois mêmes du cœur et de Dieu. Lui seul donnait au monde son équilibre, orientait les passions, leur ouvrait les vannes du don complet et de l'amour authentique [...]. La vraie, la grande révolution à faire est là. Révolution spirituelle. (Les âmes qui brûlent, pp. 37-38)

     

    Jorge de la Rosa : « L'esprit avant le corps : c'est lui qui gagne ou qui capitule »
    Avant le corps, c'est l'esprit qui gagne ou qui capitule (Les âmes qui brûlent, p. 95)

     

    Depuis l'annonce du marchandage opéré par Pedro Sanchez avec les sécessionnistes catalans pour arracher la présidence du gouvernement espagnol, –l'amnistie contre leurs votes indispensables pour obtenir une courte majorité (179 voix contre 171)–, les patriotes ne décolèrent pas : chaque jour, ce sont des milliers d'Espagnols qui protestent, Calle de Ferraz à Madrid, devant le siège du parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE).

    Inutile de dire que les médias du politiquement correct s'emploient consciencieusement à essayer de discréditer ces manifestations : elles sont d'extrême-droite car le parti Vox (conservateur, eurosceptique) y participe ; elles sont fascistes car des jeunes de la Phalange osent y chanter le Cara al Sol, bras tendu ; elles sont même nazies car... l'arrière-petit-fils du Waffen-SS Léon Degrelle y brandit un portrait de la Vierge, l'Immaculée Conception, patronne d'Espagne (les souverains hispaniques furent, dès le XVIIe siècle, les premiers et ardents défenseurs de ce dogme).

     

    Manif Ferraz Falange 1.png

    « Amnistia No », « Pedro Sanchez, ¡ traidor ! », « ¡ A prisión ! »... Les manifestations contre le parti socialiste sont quotidiennes et rassemblent des dizaines de milliers de personnes à travers toute l'Espagne. Parmi les drapeaux patriotiques qui les accompagnent, il n'est pas rare de voir l'étendard blanc frappé des bâtons noueux rouges de Bourgogne : ce n'est pas l'emblème de la Légion Wallonie, mais celui de la Communion traditionaliste carliste.

     

    C'est un fouille-merde, journaleux spécialiste de la dénonciation politique, qui a reconnu le descendant du héros de Tcherkassy lors de la seizième protestation populaire et s'est empressé de l'identifier comme la menace antidémocratique planant sur le pays : « L'arrière-petit-fils de Léon Degrelle, membre de la SS pendant la IIe Guerre mondiale avec le rang de Standartenführer, est un des participants actifs à la mobilisation contre Ferraz » ! (réseau social X, 12 novembre).

     

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    Le 12 novembre, Jorge de la Rosa Degrelle est dénoncé pour être de la famille de Léon Degrelle. Le justicier reproduit son dangereux message : « Depuis vendredi passé, j'emporte avec moi la Patronne d'Espagne pour qu'elle nous donne la victoire et nous protège sous son manteau »

     

    Car tel père, tel arrière-petit-fils ! Quand on pense qu'on n'a jamais fait grief à la ministre socialiste belge Laurette Onkelinx d'être la petite-fille de son grand-père, bourgmestre nazi-compatible flamand pendant la Deuxième Guerre mondiale, et de sa grand-mère, tondue à la Libération. Il est vrai que, contrairement au fidèle et lumineux jeune Degrelle, Laurette la renégate eut tôt la bonne idée de se ranger opportunément du côté de l'assiette au beurre (ce blog aux 18 janvier 2016 et 6 juillet 2019)...


    Maestre Jorge b 14.11.2023.pngDeux jours après son scoop, l'écrivassier établissait irréfutablement la gravité du danger en dénonçant la présence de l'arrière-petit-fils « accompagné de son frère » sur les listes présentées par Vox à l'Escorial lors des élections législatives de 2019. Et de reproduire le Bulletin officiel de la liste de tous les candidats. On y voit effectivement que Jorge Luis de la Rosa Degrelle de Felipe –l'arrière-petit-fils de Léon Degrelle– est le cinquième candidat de Vox pour la municipalité madrilène d'El Escorial et que José Antonio de la Rosa Degrelle –fils de Godelieve (ce blog au 17 avril 2023) et donc petit-fils de Léon Degrelle– en est le dixième. Mais, comme nos lecteurs le savent depuis longtemps, ce dernier n'est pas le frère de Jorge, mais bien son père (ce blog au 15 décembre 2020). C'est dire le sérieux du travail d'enquête de ce « journaliste d'investigation » qui, aujourd'hui encore diffuse immuablement ses âneries à l'identique (précisons que Vox est devenu le troisième parti d'El Escorial, talonnant avec 22,64 % le PSOE et le Parti Populaire). Il est ainsi intervenu dans les débats de la chaîne inclusive La Sexta sur les manifestations anti-amnistie pour y dénoncer à nouveau, le 14 novembre dernier, la présence d' « un arrière-petit-fils du nazi Léon Degrelle » dans la rue Ferraz, de même que son appartenance au parti Vox...

    Tout ce raffut diffamatoire autour de la participation d'une seule personne à ces manifestions multitudinaires journalières valait bien un éclairage objectif et serein. Ce qu'a fait le site indépendant d'informations El Español, quotidien digital vivant grâce à un financement participatif, dont les journalistes sont essentiellement des dégoutés de journaux comme El País ou El Mundo et qui est, paraît-il, à l'origine de virulentes campagnes anti-corruption contre les gouvernements de droite ou de gauche (sans qu'il faille y voir de lien avec les croisades anti-banksters du Pays réel  de Léon Degrelle !).

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    El Español du 14 novembre : « Jorge, l'arrière-petit-fils du nazi Léon Degrelle derrière la photo de la Vierge, à Ferraz : "C'est l'amour de l'Espagne qui me guide". Le jeune de 25 ans a été pointé pour son lien avec le collaborateur belge de Hitler. Il ne renie pas ses origines, mais dit qu'il n'a pas pu le connaître. »

     

    Ce journal attentif au sensationnel, mais quand même aussi à une information correcte de ses lecteurs a tout simplement interviewé le jeune Madrilène, Jorge de la Rosa Degrelle, sur les raisons de sa participation, depuis le premier jour, aux manifestations contre le pacte des socialistes avec les sécessionnistes catalans et sur l'influence que peut encore avoir sur lui la pensée et l'action de son arrière-grand-père, Léon Degrelle, celui qu'on ne présente plus que péjorativement comme « le collaborateur belge des nazis ».

    « Je comprends l'intérêt suscité par mon nom et le destin de mon arrière-grand-père, mais celui-ci est mort trois ans avant ma naissance. Bien sûr que je dois porter mon nom, mais ce qui me guide, c'est mon amour de l'Espagne et mon mépris pour ceux qui sont en train de démolir l’État de droit. Je me revendique juste comme un Espagnol. Je considère [les dénonciations contre moi] comme honteuses et bornées, mais la gauche est ainsi faite. Elle est dépourvue de toute humanité, empathie ou respect pour la personne qui pense autrement qu'elle. Et, dans mon cas, il n'est même pas question de mes idées, mais de mon sang ! Car pour elle, c'est le même sang qui court dans mes veines que celui de mes ancêtres et c'est là mon crime.

    Je suis animé par un profond patriotisme et je ne pouvais pas concevoir d'être ailleurs qu'ici. Ce qui est en jeu, ce n'est pas seulement la Constitution, mais l'Espagne en tant que nation. Sans Espagne, il ne peut y avoir tout le reste. On ne peut non plus concevoir l'Espagne sans la chrétienté. Et le message de l'Immaculée Conception est un message d'espoir : il insuffle patience, courage et foi. On ne peut pas dissocier la foi de l'hispanité et encore moins de la nature humaine. Je ne pense pas que ma foi ou mes idées fassent du tort à qui que ce soit.

    Twitter Jorge 12.11.2023 b.png

    Jorge de la Rosa Degrelle, le 12 novembre : « L'Immaculée continue à Ferraz de protéger son peuple de la trahison : que le destin nous trouve toujours forts et dignes ! »

     

    Il est clair que je ne renie rien car sans mon ascendance, je n'existerais pas. Eh bien oui, je suis l'arrière-petit-fils de Léon Degrelle. C'est ce que je suis et je ne peux pas être autre chose. Pour moi, son œuvre Les âmes qui brûlent est édifiante en ce qu'elle présente la chrétienté comme un lien fondamental qui unit et un pilier essentiel à la base de l'identité de l'Espagne et de l'Europe.

    Je pense qu'il est juste de rappeler la préface de Gregorio Marañon [1887-1960, écrivain et scientifique espagnol, membre de l'Académie royale d'Espagne, ce blog au 31 mars 2021] qui estimait que cette œuvre aurait pu avoir le prix Nobel de littérature si son auteur avait choisi un autre bord ou un autre moment pour décider de faire ce choix. Qui sait ce qu'il en aurait été de Léon Degrelle s'il avait encore attendu quelques années avant de lutter contre le communisme ?


    Mon seul but en acceptant de vous parler a été de donner de la visibilité aux mobilisations qui se déroulent à Ferraz et dans le reste de l'Espagne contre la trahison du PSOE. On ne peut pas étouffer à ce point l'Espagne sans que se produise de réaction, surtout si on nous empêche de manifester pacifiquement et qu'on arrête personnes âgées et familles parce qu'elles réclament justice. »

    Qu'ajouter à cette leçon de pur idéalisme ? N'illustre-t-elle pas à merveille le mot d'ordre de la Jeunesse Légionnaire, plus que jamais d'actualité car nécessaire et indispensable : « Dur et Pur » !

     

    Révolution des âmes !

     

    Twitter Jorge 13.11-vert.jpg

    Jorge de la Rosa Degrelle, le 13 novembre : « L'esprit avant le corps : c'est lui qui gagne ou qui capitule. »

    « C'est l'heure, le moment immortel au cours duquel la jeunesse espagnole se lance en rue dans le combat pour un rêve : ce rêve est, fut et sera l'Espagne. »

  • Léon Degrelle dans l'art de la médaille

    Les médaillons de Victor Demanet et

    Marc Colmant

     

    Si Léon Degrelle a été abondamment dessiné (par exemple, en pré-Tintin, par Albert Raty, ce blog au 1er février 2016), peint (notamment par un artiste flamand, ce blog au 13 avril 2022) et caricaturé, le plus souvent méchamment et calomnieusement, mais aussi de manière sympathique (toujours chez Jam ; avec rosserie lorsque, après-guerre, il deviendra Alidor ! ce blog, par exemple, aux 2 février 2017, 4 juin 2019, 26 mai 2022), il fut aussi célébré dans le marbre, le bronze ou le cuivre, et ce, par les meilleurs artistes belges.

    victor demanet,marc colmant,albert raty,jam,alidor,révolution des Âmes,godefroid de bouillon,saint arnould,henri de man,plan du travail,orec,jules boever,fernand degreef,ganshoren,le cercle du collectionneurFusain du grand peintre ardennais Albert Raty, en frontispice de Mon pays me fait mal, publié en 1927 par un Léon Degrelle de vingt ans, dont la houppette inspirera Hergé (ce blog, entre autres, au 23 janvier 2016). Charles, le frère d'Albert Raty, avait épousé Jeanne, la sœur aînée de Léon Degrelle, le 23 avril 1924.

    Nous évoquerons ici quelques plaquettes, médaillons ou médailles ornés de son profil, constituant autant d'œuvres d'art séduisantes et pittoresques.

     

    Victor Demanet

     

    La plus belle plaque murale est due, sans doute, au ciseau de Victor Demanet (1895-1964) montrant un Degrelle sûr de lui, au visage fermé dont le sourcil anguleux souligne la détermination. Ce bas-relief fut fidèlement sculpté, en 1936, d’après le célèbre cliché diffusé au milieu des années 30 sous la forme d’une carte postale à la signature imprimée. Elle faisait partie d’une série de portraits de Léon Degrelle, vendus au profit du fonds de propagande de Rex. Ces photographies avaient été réalisées par le Studio Max, situé sur le prestigieux (à l’époque) boulevard de Waterloo de Bruxelles, dans le haut de la ville (ce blog au 3 mai 2021).

     

    LD Studio Max-horz.jpg

     

    Rien dans les biographies disponibles de Victor Demanet ne signale de particulière sympathie pour Léon Degrelle et le rexisme.

    Si la Biographie Nationale (t. 43, suppl. XV, fasc. 1er, col. 287-292) souligne bien son « amour du peuple » s’exprimant particulièrement dans sa « sculpture dédiée au labeur ouvrier », elle se garde bien de le rapprocher de la constante exhortation de Léon Degrelle à la « Révolution des âmes » (ce blog au 12 octobre 2023). L’auteur prend d’ailleurs soin de préciser qu’aux côtés de « nos rois (principalement le roi Albert), nos reines, nos princes », l’activité sculpturale officielle de Victor Demanet honore plus spécialement… « nos résistants ». Tant il est vrai que le sculpteur namurois fournit, après-guerre, nombre de bronzes exaltant la brigade Piron, le général Patton ou différentes personnalités de la résistance et de l’antirexisme, tel, par exemple, François Bovesse,

    Force nous est néanmoins de constater qu’au temps de la lutte épique contre les « banksters », des grands rassemblements populaires de Léon Degrelle et des formidables succès électoraux rexistes, Demanet multiplia les portraits du chef de Rex, notamment cette belle médaille du jeune Léon Degrelle au col de chemise ouvert, en 1938. Disponible en différents formats –dont une épinglette–, elle présente au revers la reproduction du célèbre bas-relief « Vouloir » (aussi appelé « L’Effort »), sommé du texte « Rex vaincra » ou, dans la version néerlandaise, « Rex Ter Zege ».

     

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    Les médailles conçues par Victor Demanet pour exalter la figure de Léon Degrelle et l’action spirituelle et sociale de son mouvement Rex ont été commercialisées sous deux formats : 8,25 et 5,35 cm, gravées des deux côtés de la pièce. À l’avers, le profil de Léon Degrelle, col ouvert, à l’expression déterminée, est entouré (auréolé !) de son nom : à gauche « LEON » précédé du monogramme de Victor Demanet ; à droite « DEGRELLE ». Le revers s’orne de la reproduction de « L’Effort » ou « Vouloir », sujet ayant servi de support à de nombreuses médailles commémoratives professionnelles ; au-dessus, la devise « REX VAINCRA » ; au-dessous, l’emblème de Rex en couronne du Christ-Roi, imaginé par Richard Krack (ce blog au 12 novembre 2020). Cette médaille existe également sous forme d'insigne à piquer au revers de son veston ou de broche pour le vêtement (2,25 cm de diamètre) dont l’arrière, aveugle, est muni d’une attache sous forme d’épingle verticale ou d’épingle à fermoir de sécurité.

     

    Peut-être est-ce d’ailleurs à cette proximité avec Léon Degrelle que le sculpteur dut la commande pour la ville de Bouillon (dont le père du tribun, le brasseur Edouard Degrelle, était conseiller communal, constamment réélu depuis 1904, en même temps d’ailleurs que conseiller provincial de Luxembourg) de deux statues emblématiques de la ville, Godefroid de Bouillon et Saint Arnould.

    L’initiative en revient à l’éphémère et inefficace Office de Redressement économique (OREC, un organisme imaginé par Henri De Man dans le cadre de son Plan du Travail et mis en place en avril 1935 pour stimuler un programme de travaux publics et de résorption du chômage : il disparut dès 1938), mais ce sont des mécènes, associés à l’Administration des Ponts et Chaussées, qui en assurèrent le financement. Prononçant le discours inaugural à la cérémonie de remise des statues à la ville de Bouillon, le représentant du gouvernement justifia le choix historique et artistique des nouveaux ornements du Pont de Liège, concluant : « À l’ombre du vieux château, ces statues de Godefroid de Bouillon et de Saint Arnould rappelleront qu’ici, l’on a toujours le culte de la patrie et de la grandeur nationale. »

    Av. Lxbg 28.06.1939.pngPeu après la réalisation des portraits de Léon Degrelle, Victor Demanet sculptera deux statues monumentales pour la ville natale de son modèle : Saint Arnould et Godefroid de Bouillon. Leur inauguration, le 25 juin 1939, fut l’occasion d’une cérémonie grandiose, associant les représentants de la Cour royale et du Gouvernement aux notables locaux. L’Avenir du Luxembourg, le grand quotidien catholique de la province (dont le grand-père maternel de Léon Degrelle, le Dr Jules Boever, fut l’un des fondateurs), en fit un compte rendu détaillé (« Pour honorer deux de ses illustres enfants, Bouillon a vécu des heures inoubliables »), mais en confondant les deux sculptures: la photo de première page ne reproduit pas le monument de Saint Arnould, mais celui de Godefroid de Bouillon !...


    P
    lacés de part et d’autre de l’accès au Pont de Liège du côté de la place Saint-Arnould, sur la même rive que la maison familiale des Degrelle, les deux monuments en pierre du pays de Gaume, entendaient immortaliser les principaux ducs de Bouillon, Saint Arnould, –premier de la lignée et patron des brasseurs–, et Godefroid de Bouillon, chef de la Première Croisade, avoué du Saint-Sépulcre et modèle inspirant de Léon Degrelle.

     

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    Dix mois après leur inauguration, les statues de Victor Demanet échappèrent miraculeusement à la destruction lorsque les artificiers du 295e régiment d’infanterie de l’armée française firent sauter, au soir du 11 mai 1940, les ponts de Bouillon sur la Semois, tout en bombardant les quartiers populaires situés en bordure de la rivière (les documents mis aujourd’hui à la disposition des touristes laissent entendre mensongèrement que la dévastation de la ville fut l’œuvre des Allemands. Ainsi du site Connaître la Wallonie qui écrit sans sourciller : « lors de l’invasion allemande de mai 1940, aucune chance n’est laissée au Pont de Liège. Le bombardement épargne miraculeusement les deux statues » !). Les ouvrages d’art furent rapidement réparés par le génie allemand, installant sur le pont de Liège une passerelle permettant le passage des piétons, assurant ailleurs la traversée pour le charroi le plus lourd (ce blog au 15 juin 2021).

    Saint Arnould 1940.pngPhoto prise peu après la prise de Bouillon par les Allemands en mai 1940. Une autochenille allemande Sd. Kfz. 10 (Sonderkraftfahrzeug 10) est stationnée à l'entrée du pont de Liège, près de la statue intacte de Saint Arnould.

     

    Les statues ne furent que peu abîmées : la photo de 1940 (ci-contre) montre en effet un Saint Arnould intact alors que celles de 1941 (ouvrant et fermant cette digression) le montrent, neuf mois plus tard, décapité, Godefroid demeurant entier. Certains n’ont pas manqué de voir dans cette mutilation une menace voilée contre le brasseur Edouard Degrelle via son saint patron…

     

    Après la guerre, les œuvres d’art restaurées ne furent néanmoins pas autorisées à rejoindre le lieu pour lequel elles avaient été conçues : punition pour la supposée (et dès lors coupable) proximité degrellienne de leur concepteur ?

     

    Godefroid fut le mieux traité, placé à la fin du sentier pédestre menant à l’entrée de son château. Saint Arnould, quant à lui, a été relégué tout au bout du quai de la Tannerie, en surplomb de la Semois, loin de toute habitation et dissimulé par l’abondante végétation, ce qui a grandement facilité une nouvelle décapitation par d’imbéciles vandales en juin 2020.

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    (Les photos ouvrant et fermant ce texte ont été prises le 6 février 1941 par le Service photographique de Ministère des Travaux publics de Belgique et sont conservées aux Archives générales du Royaume).

     

     

    Marc Colmant

     

    Le sculpteur bruxellois Marc Colmant (1898-1962) est un artiste moins connu que Victor Demanet, ne bénéficiant pas de notice dans la Biographie Nationale, ni même d’une référence sur « Wikipedia ».

    IMG_20231107_123824.jpgC’est dire que nous n’avons guère de renseignements sur lui, sinon qu’il réalisa de belles statuettes dans le style romantique qui connaissent toujours le succès dans les ventes d'art contemporaines ainsi que des médaillons pour quelques tombes de notables, notamment celle du bourgmestre de Ganshoren, Jan Frans (Fernand) Degreef, mort en 1928 (photo ci-contre).

     

     

    Colmant Faune.jpg« Marc Colmant est un sculpteur qui, à en juger par ce qu'il expose, aime à travailler en petites dimensions. La plupart du temps, cela lui réussit très bien. Il y a dans Faune à la Sarbacane [...] un mouvement, une élégance nerveuse du meilleur aloi. » (Le Nouveau Journal, 26 novembre 1943).

     

    Ce n’est pourtant pas par hasard que Marc Colmant réalisa une médaille en l’honneur de Léon Degrelle : il était lui-même militant rexiste et même troisième candidat de la liste de Rex aux élections communales du 16 octobre 1938 à Ganshoren, la commune du nord de l'agglomération bruxelloise où il habitait. Il ne sera malheureusement pas élu.

    Médaille LD Marc Colmant.png

     

    Le médaillon proposé par Marc Colmant (diam. 14 cm) est, tout comme le bas-relief de Victor Demanet, inspiré de la photographie du Studio Max. Mais il n'est pas traité à la manière de Demanet que nous pourrions qualifier d' « hyperréaliste ». Si les accentuations de relief et l'arrondi de la tête mettent sa jeunesse en évidence, ils confèrent aussi à Léon Degrelle une expression plus introspective, soulignée par sa moue mi-amusée, mi-dubitative et des sourcils interrogateurs. Un portrait du jeune chef tout au service du destin de renaissance spirituelle du peuple qu'il s'est assigné, autrement dit, la « révolution des âmes » (ce blog, entre autres, au 31 mars 2020).

    Pour l'artiste, qui signe fièrement son œuvre, aucun besoin de nommer le portrait de celui qui s'est rendu célèbre en chassant les banksters de la cité, à l'instar de Celui qui chassa les marchands du Temple. Seul compte le mot d'ordre : REX VAINCRA.

    À l'évidence, l’œuvre d'un artiste qui connaît son modèle de près et apprécie sa joie de vivre et son humanité curieuse et attentive.

    Après la guerre, il semble bien que Marc Colmant eut à souffrir d'une définitive damnatio memoriae car nous n'avons plus trouvé trace d'aucune exposition accueillant ses œuvres, ni d'aucune critique les commentant. Même sa tombe a subi cette loi inique de l'effacement en disparaissant du cimetière communal de Ganshoren.

    Colmant Tombe Ganshoren.jpg

    Marc Colmant est mort en 1962 à l'âge de 64 ans seulement. Il reposait dans le caveau de ses parents qu'il avait aménagé dans l'ancien cimetière de Ganshoren. Malgré sa valeur aussi bien historique que patrimoniale, sa tombe a été rasée peu avant l'ouverture du Nouveau Cimetière en 1976. Voici l'endroit où se trouvait le monument funéraire, dans la seconde allée, à l'emplacement numéro 68...

     

    Toutes les œuvres ici décrites sont disponibles sur le site Le Cercle du Collectionneur.

  • Cercle des Amis de Léon Degrelle


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    e Correspondance privée – Septembre 2023


    L
    e
    Cercle des Amis de Léon Degrelle a retrouvé la régularité de sa publication. Sortie ponctuellement en septembre, cette trente-neuvième « 
    Correspondance privée » du Cercle annonce d’ores et déjà sa quarantième édition pour janvier prochain.

    Comme il nous y a désormais accoutumés, le Cercle orne sa « Une » d’une photographie colorisée de Léon Degrelle.

     

    Une exposition sur la Légion Wallonie pour les 37 ans de son chef spirituel

     

    Il s’agit d’un cliché pris à l’occasion du vernissage, le vendredi 18 juin 1943, de l’ « Exposition photographique de la Légion Wallonie » organisée par l’Honneur Légionnaire pour le trente-septième anniversaire de Léon Degrelle (né le 15 juin 1906), dans ses locaux de la rue du Congrès, à Bruxelles. Cette manifestation d’hommage fut ouverte au public pendant toute la durée du week-end, c’est-à-dire jusqu’au dimanche 20 juin, de 9h à 19h, et était répartie en quatre sections : « La Légion à l’action », « La Légion au pays », « La Légion au repos » et « La Jeunesse Légionnaire », avec, anniversaire oblige, un grand panneau illustré, intitulé « Le Chef ». [Dans son ouvrage à la richissime iconographie, consacré à la Légion Wallonie (Heimdal, t. 2, p. 136), André Lienard confond inexplicablement cette exposition avec l’ « Exposition photographique de la Waffen-SS » (Die Waffen-SS im Bild), organisée au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles, du 18 mars au 17 avril 1944.]

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    Le Pays réel du 19 juin 1943 publie un bref reportage sur l’inauguration de l’ « Exposition photographique de la Légion Wallonie » organisée par L’Honneur Légionnaire, mais malheureusement sans la moindre illustration.

     

    Quoique la Légion fût officiellement intégrée à la Waffen-SS depuis le 1er juin 1943, le nouveau SS-Obersturmführer (lieutenant) Léon Degrelle porte encore l’uniforme de la Wehrmacht, avec ses insignes d’Oberleutnant. Il porte à la boutonnière le ruban de la Croix de Fer de Seconde Classe (3 mars 1942) et celui de la médaille de l’Est (Winterschlacht im Osten, 15 août 1942) ainsi que l’Insigne de combat d’infanterie en argent (Infanterie-Sturmabzeichen, 25 août 1942), la Croix de Fer de Première Classe (21 mai 1942) et l’Insigne des blessés en bronze (Verwundetenabzeichen, 23 mars 1942).

    Sur le document magnifiquement colorisé du Cercle, Léon Degrelle, en visitant cette exposition lui rendant hommage en même temps qu’à la Légion, passe devant l'agrandissement d'une des plus célèbres photographies prises durant la pénible Vormarsch vers le Caucase (juillet-août 1942) : à l’avant-plan, Léon Degrelle est rayonnant sur un fond de ciel bleu ennuagé avec, juste derrière lui, comme un Ange gardien, le Commandeur Lucien Lippert, tout sourire aussi, mais les yeux plissés autant sans doute par le soleil que par les soucis de son commandement. Un autre portrait est accroché à droite, celui de Paul Mezetta, nommé, en remplacement de John Hagemans –tué sur le Front du Caucase le 26 août 1942– Prévôt de la Jeunesse Légionnaire (nouvelle dénomination, depuis avril 1943, de la Jeunesse Nationale-Socialiste, qui était le nom donné en novembre 1941 par John Hagemans à la Jeunesse Rexiste originelle). Lui aussi est titulaire de la Médaille de l’Est et des Croix de Fer de Seconde et Première Classe.

    Il existe tout un reportage photographique de la visite de Léon Degrelle à cette exposition sur la Légion Wallonie : un des clichés les plus intéressants est certainement celui où Léon Degrelle observe le panneau de photos prises sur le Front le concernant : il est en compagnie du Leutnant Albert Lassois qui, en tant que directeur de L’Honneur Légionnaire (service d’aide sociale aux familles des Légionnaires wallons), était l’organisateur de l’exposition. Dans son discours d’inauguration, Albert Lassois, en situant les photos dans leur contexte militaire justifia pleinement la participation des Légionnaires à la croisade antibolchevique de libération de l’Europe.

     

    Expo Légion 18.06.43 LD Buste.jpeg

    Léon Degrelle visite l’Exposition photographique de la Légion Wallonie, organisée en l’honneur de son 37e anniversaire. Devant lui, sur le côté, se trouve le lieutenant Josef Wiemers (Oberzahlmeister, officier de la logistique pour la prise en charge de la Légion dans la Waffen-SS) ; derrière lui, on reconnaît le SS-Untersturmführer Paul Suys et le Leutnant Albert Lassois, responsable de L’Honneur Légionnaire (entre les deux, en retrait, le SS-Hauptsturmführer Karl-Theodor Moskopf, commandeur de l'Ersatzkommando Wallonien, responsable du recrutement). On remarque que Paul Suys porte déjà l’uniforme de la SS. En effet, après la « Campagne des 18 Jours », il s’engagea dans la Vlaams Legioen, rapidement intégrée à la Waffen-SS. Envoyé à l’école de sous-officiers de Lauenburg, puis au camp de formation d’Arys, il en sort SS-Untersturmführer (sous-lieutenant). Il est important de savoir qu’avant de s’engager à la Légion flamande, le 6 août 1941, Paul Suys, ancien chef de la propagande de Rex-Vlaanderen, fut secrétaire particulier de Léon Degrelle. En octobre 1944, il rejoindra la Division Wallonie et pourra ainsi accompagner Léon Degrelle à Limerlé lors de l’Offensive des Ardennes. C’est lui aussi qui sera chargé de la protection de Marie-Paule Lemay, l’épouse de Léon Degrelle, et de sa famille. C’est ainsi qu’il conduira le convoi familial du domicile de la drève de Lorraine jusqu’à la retraite que son époux lui avait soigneusement aménagée dans une propriété campagnarde à Höxter, en Westphalie (une soixantaine de kilomètres à l’est de Paderborn). Par la suite, cédant à l’insistance de Marie-Paule Degrelle, Paul Suys la conduira ainsi que sa plus jeune fille Marie-Christine et son aînée Chantal, jusqu’à la frontière suisse (voir ce blog au 13 mars 2023, bien qu’Anne [Degrelle-] Lemay ne cite jamais son nom).

     

    Cette photo est aussi particulièrement intéressante en ce qu’elle nous montre un buste de Léon Degrelle qui ne nous est pas connu : posé sur une colonne tendue d’un drap blanc, il se trouve juste derrière le groupe de personnages officiels inaugurant l’exposition.

    Dans son article de présentation que nous reproduisons ci-dessus, Le Pays réel évoque bien la présence de ce buste, « entouré de fleurs naturelles et de petits palmiers », mais, fâcheusement, sans mentionner le nom de l’artiste qui l’a créé. Cela n’eût pourtant pas constitué un renseignement sans importance, sachant qu’on ne connaît guère de portraits sculptés de Léon Degrelle (voir ce blog aussi au 13 avril 2022, à propos d'un portrait peint inconnu de Léon Degrelle).

     

    Les négociations Degrelle-Himmler

     

    Pieske LD+Himmler+Lippert.jpg

    C’est dans le train spécial de Himmler, sur son quai de la Wolfschanze, le Grand Quartier général d’Adolf Hitler sur le Front de l’Est, que Léon Degrelle négocia, en mai 1943, le passage de la Légion Wallonie dans la Waffen-SS. En parlant directement et à cœur ouvert avec le Reichsführer en relation téléphonique régulière avec le Führer, Léon Degrelle les gagna à ses vues sur la nouvelle Bourgogne. Pour sceller son accord, il convainquit aussi le chef suprême des SS de visiter les Bourguignons dans leur camp d’entraînement de Pieske, le 24 mai 1943. On voit ici Heinrich Himmler en compagnie du Commandeur Lucien Lippert, observant les Wallons à l'exercice ; Léon Degrelle est sur une butte, un peu en retrait.

     

    La Correspondance du Cercle des Amis s’ouvre sur un compte rendu des négociations de Léon Degrelle avec Heinrich Himmler, préalables à l’intégration de la Légion Wallonie dans la Waffen-SS. Léon Degrelle l’avait rédigé dans les années soixante pour son livre De Rex à Hitler. Il en abandonna cependant la publication, mais les Editions de l’Homme Libre ressortirent l’ouvrage des archives pour l’éditer en 2015, assorti d’une mise en contexte (ce blog au 25 janvier 2016 ; toujours disponible, le livre est accessible ici, au prix de 30€).

    Ce texte est intéressant non seulement pour le détail des exigences de Léon Degrelle satisfaites par le Reichsführer, culminant dans le maintien de l’aumônier catholique, mais surtout pour la leçon de psychologie politique qu’il lui donna discrètement en insistant sur l’indispensable confiance à donner à ses partenaires loyaux, entièrement dévoués aux mêmes idéaux et avides de respect. Voilà qui ne pouvait qu’impressionner favorablement le chef du corps d’élite dont la devise était « Mon honneur s’appelle fidélité » (sur ces négociations, voir aussi ce blog, entre autres, aux 28 juin 2017 et 20 juillet 2018 ; lire surtout Léon Degrelle : persiste et signe, chapitres 27 et 28).

    La conclusion que Léon Degrelle tira à l’intention de la Duchesse de Valence de ce rêve bourguignon inabouti est tout autant amusée que désabusée : « Il est assez étonnant de constater qu’après la guerre, Degrelle a été condamné à mort comme “mauvais” Belge. On ne peut, à mon avis lui reprocher, notamment chez ses amis français, que d’avoir été trop “grand” Belge ! Au lieu de diminuer sa patrie, il la voulait plus vaste ! Et il fut à un doigt de la faire plus vaste, comme au temps de Charles le Téméraire, son modèle, son héraut, et de Charles-Quint, l’Empereur qui fut, par excellence, l’homme des Pays-Bas, balcon de l’Europe. » (Degrelle m’a dit, p. 380).

     

    Pieske. Himmler-Lippert.jpg

    Un Himmler tout sourire et acquis à la cause bourguignonne prend congé du nouvellement promu SS-Sturmbannführer Lucien Lippert, désormais Commandeur de la 5.SS-Sturmbrigade « Wallonien ».

     

     

    L’histoire par un autre bout de lorgnette…

    Le crime caché de Leclerc

    C’est par une bien opportune coïncidence que le Cercle publie, dans sa livraison de septembre, le texte du neveu d’un des fusillés de Bad Reichenhall. En effet, l’hebdomadaire français Valeurs actuelles venait de publier, pour clore sa série de sept articles consacrés aux « Héros français », une célébration dithyrambique de Leclerc, le général bien-aimé (n° 4526, 24 août 2023, pp. 84-87). Aucune allusion bien entendu au côté sombre, fait de lamentable arrogance et d’arbitraire acrimonieux, de l’officier français, que le panégyriste de service n’hésite pas à qualifier de « plus prestigieux de son temps » et à comparer à Jeanne d’Arc (p. 87) !…

    Le Forum des lecteurs des numéros suivants de l’hebdomadaire ne manqua pas de réactions, la première étant celle du président de Renaissance catholique (mouvement de laïcs catholiques, placé justement sous le patronage de Sainte Jeanne d’Arc, œuvrant au « rétablissement du règne social du Christ », autrement dit du Christus Rex degrellien). Jean-Pierre Maugendre ne pouvait en effet pas se faire faute de rappeler ce « fait majeur de la biographie de Leclerc » que fut l’exécution de douze Français de la division Charlemagne, « fusillés sans jugement en Bavière sur ordre de Leclerc ».

     

    VA Leclerc Maugendre.jpeg

    Extrait du courrier des lecteurs de Valeurs actuelles du 7 septembre 2023, p. 87.

     

    Aussi le témoignage du neveu d’un des martyrs de Bad Reichenhall publié par le Cercle des Amis de Léon Degrelle tombe-t-il à pic. Il rappelle l’émotion si intense d’une jeune fille de la ville d’eau bavaroise, Erika Krayczyrski, qu’elle décida de consacrer sa vie à leur rendre un hommage fidèlement reconnaissant. C’est elle qui prendra soin du lieu de mémoire qui sera finalement réservé aux victimes de la haine fanatique du prétendu « général sans peur et sans reproche […] qui rêvait d’une France réconciliée » (p. 85).

    Après avoir été jetés dans une fosse commune, ces Français iniquement anathémisés reçurent tout de même, quatre ans plus tard, une sépulture au cimetière de Sankt Zeno, dans la banlieue de Bad Reichenhall : dans son interview-fleuve à Jean-Michel Charlier, Léon Degrelle en précisait exactement l’endroit, « au cimetière municipal de Bad Reichenhall, tombe 81-82, groupe 11, troisième rangée » (Persiste et signe, p. 373). Mais cette tombe pieusement honorée constituait sans doute encore une tache insupportable sur la réputation de celui qui devint maréchal à titre posthume : les innocents fusillés de Leclerc durent disparaître du cimetière en 1963. Seules demeurent aujourd’hui des plaques commémoratives apposées sur le monument aux morts de la Première Guerre mondiale.

    Apr
    ès 54 ans d’expression constante de sa sincère gratitude pour le sacrifice de ces étrangers offrant leur vie pour la protection de l'Allemagne et de l’Europe contre la terreur communiste, Erika décéda en juin 1989. Sa tombe rappelle désormais ce qui fut l'orgueil de sa vie : « Dame d’honneur de la Division française Charlemagne. IIe Guerre mondiale ».

    St-Zeno tombe Erika.JPG



    En guise de péroraison, faisons nôtre la réflexion de Paul Durand, auteur de l’indispensable Guide dissident de l’Allemagne et de l’Autriche, car elle reflète scrupuleusement l’exacte réalité: « Pas de procès, exécution après la fin officielle des combats : pour certains, les éléments constitutifs de l’infraction de crime de guerre sont réunis. Nous laissons cette appréciation à la sagacité de nos lecteurs. Les hagiographes de Leclerc sont en tout cas silencieux sur ce point. » (p. 50).

    Le thuriféraire incontinent de Leclerc dans Valeurs actuelles célèbre aussi la « furia francese » de la 2e DB de Leclerc « où cohabitèrent en bonne intelligence Free French des origines et ralliés de l’armée d’Afrique de 1943, monarchistes et républicains, catholiques, juifs et protestants, sans oublier les anarchistes, communistes et socialistes espagnols de la Nueve » : « Sidérant tous les états-majors par son audace et sa baraka, la division Leclerc accrochera un autre symbole à son palmarès en prenant le Berghof, dit le “Nid d’aigle” de Hitler au nez et à la barbe des Américains, qui étaient parvenus les premiers à Berchtesgaden. » (Valeurs actuelles n° 4526, pp. 84-85 et 87).

     

    Berchtesgaden tombe Grethlein-Lohr.pngTombe commune de Georg Grethlein et Josef Lohr à l’Alter Friedhof de Berchtesgaden.

     

    Nous avons déjà raconté comment la « furia francese » de l’agrégat hétéroclite de soudards avinés commandés par Leclerc suscita crainte, haine et horreur chez les civils bavarois, de même qu’antipathie et mépris des Américains de la 3e Division d’Infanterie. Pillages, viols, crimes furent le lot des civils locaux, exactions symbolisées par le meurtre gratuit de l’ingénieur Georg Grethlein et de son chauffeur Josef Lohr : leur sépulture est aujourd’hui encore l’objet d’un entretien permanent traduisant un véritable attachement populaire, comme le demeure d’ailleurs le cénotaphe des Français de la Charlemagne à Sankt Zeno (ce blog au 7 septembre 2021).

    Pour se faire une idée du genre d’esprit chevaleresque irrigant l’héroïsme des « petits gars de Leclerc » (Valeurs actuelles n° 4526, p. 85), nous conseillons vivement la lecture de l’article publié par ContreInfo.com à propos du décès de Robert Galley, qui fut non seulement lieutenant dans les troupes de Leclerc mais aussi son beau-fils et, accessoirement, « Compagnon de la Libération », grand officier de la Légion d’Honneur, maire de Troyes, ministre des Armées, etc.

     

    Guerre contre les partisans assassins

    Le Courrier des Amis de Léon Degrelle publie aussi la fin du témoignage de Fédor Kazan (ce blog au 10 mai 2023), singulier par l'inhabituel parler-vrai dont il témoigne. Fédor Kazan était membre de la 14e Division SS ukrainienne (« Division Galacie »). Wikipedia –source actuelle de tout savoir politiquement correct– rappelle opportunément que « Le 23 septembre 2020, la Cour suprême ukrainienne a statué que les symboles de la Division SS Galicie n’étaient pas liés au nazisme et ne pouvaient donc pas être interdits dans le pays. » On rêverait d’une telle reconnaissance de l’idéal de la Division Wallonie (à ce propos, on se reportera utilement à notre récent article sur ce blog, le 12 octobre 2023)…

     

    Azov Kiev.png

    Défilé de membres du Bataillon Azov à Kiev (2014 ?) : selon la Cour suprême ukrainienne, la rune du loup et le soleil noir n’ont rien à voir avec la symbolique nazie. Comment ne pourrait-on pas en dire alors tout autant des emblèmes de la Légion Wallonie, le drapeau belge et la croix de Bourgogne ?

     

    Fédor Kazan explique la réalité de la lutte contre les partisans, et sa dureté, notamment par le fanatisme de ces derniers et la terreur qu’ils faisaient régner parmi la population autochtone afin de la dissuader de toute collaboration avec les Allemands : « Rappelez-vous toujours que ces gens ont aidé à tuer des innocents. […] Il y avait des hommes, des femmes et même des enfants qui étaient dans ce combat. Ils venaient de partout et avaient terrorisé une très grande région. […] Un homme, dont la famille a été assassinée par cette bande, s’est joint à nous. Il a abattu tous ceux qui tentaient de se rendre. Il a fallu l’arrêter, nous avions besoin de prisonniers pour le renseignement. […] C’était très dur pour nous, même si nous nous sommes battus avec conviction et sachant que ces gens étaient des monstres maléfiques, la guerre n’est jamais facile. […] Des remerciements ont afflué de partout car ces groupes avaient pillé et tué sur un très large territoire. Nous avons même eu des veuves et des filles qui se sont portées volontaires pour nous aider –les Allemands ont refusé car ils disaient que les femmes devaient être protégées. Notre clergé [ukrainien] les a accueillies et les a mises au travail. »

    Fédor Kazan donne encore de nombreux exemples de la « terreur rouge » frappant indistinctement la population civile mais aussi les hôpitaux de campagne et leurs infirmières, précisant même : « Notre prêtre a été horrifié lorsqu’il a été appelé pour donner les derniers sacrements ; les larmes aux yeux, il a béni les morts. Je me souviens qu’il a fait remarquer que le Vatican devait être mis au courant de cela et des autres choses terribles qu’il avait vues. »

     


    Degrelliana

    Editions en hongrois

     

    Comme à son habitude, le Cercle renseigne une foultitude de livres et publications généralement inaccessibles dans les librairies épurées de nos cités pasteurisées. Parmi eux, nous ne reprendrons que la présentation de la traduction en hongrois de La Campagne de Russie (sous-titré « La Waffen-SS sur le Front de l'Est »), aux éditions Gede Testvérek, 408 pages, 2022, traduit par Albert Kovács, illustré par Tibor Gede, 6500 Forint (17 €). La première édition de ce titre date de 1985.

    Campagne Russie Hongrois-horz.jpg

    Les mêmes éditions ont également publié en 2015 la traduction hongroise de Hitler démocrate (550 pages), par Ferenc Molnár, 6500 Ft (17 €). A noter que l’auteur est alors présenté comme « Général Léon Degrelle » (Leon Degrelle Tábornok).

     

    Une tentative basque d'enlèvement de Léon Degrelle

    Parmi les infos piquantes qu'il a pêchées sur le Net, le Cercle épingle l’existence d’une Sabino Arana Fundazioa (fondation séparatiste du Pays basque) dont le site (disponible en grande partie en français) consacre l’éphéméride du 8 mai, non pas à la fin de la Seconde Guerre mondiale, mais plus particulièrement à l’arrivée de Léon Degrelle en Espagne.

     

    Sabino Arana LD 1.png

     

    Déplorant la protection assurée par « la dictature franquiste » qui a toujours refusé l’extradition de Léon Degrelle, l’auteur du texte (inchangé pour cette date depuis 2020, mais non traduit) avance une péripétie tout à fait inconnue dans l’exil de « l’éminent nazi de nationalité belge » : « Les services de renseignements du gouvernement basque, pour leur part, localisèrent Degrelle en Espagne et proposèrent son enlèvement aux Alliés, mais ceux-ci préférèrent laisser tomber. La guerre froide et l’anticommunisme de l’Espagne étaient plus forts que la justice et l’incident diplomatique qui se produirait probablement entre l’Espagne et la Belgique au cas où se réaliserait l’enlèvement du fasciste wallon. »

    Il n’y avait pas de « gouvernement basque » sur le sol espagnol, mais bien un gouvernement en exil dont les « services de renseignements », basés à Bayonne (Pyrénées atlantiques) pendant la Seconde Guerre mondiale, collectaient surtout des informations politiques et militaires pour le « Deuxième Bureau » de l’Armée française, chargé du renseignement. Ce qui est particulièrement singulier, c’est que cette organisation basque proposa de remettre Léon Degrelle aux Alliés… qui auraient refusé !

    Voilà qui est inédit car il s’agirait bien d’une tentative d’enlèvement dont jusqu’à présent personne n'avait encore parlé : nous avons répertorié naguère (ce blog au 3 janvier 2023) l’impressionnante série de tentatives de rapt dont Léon Degrelle fut l’objet, mais aucune ne concerne les Basques. Est-ce à dire qu’il s’agirait d’une forfanterie euzkadienne ? Sûrement pas, car nous savons que Léon Degrelle, au tournant des années soixante, faisait de bonnes affaires avec des entrepreneurs du pays basque et qu’il s’y rendait donc régulièrement (il y emmena d’ailleurs sa fille Anne lors de son premier séjour en Espagne : ce blog au 23 octobre 2022).

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    Au tournant des années 1960, Léon Degrelle –ici au travail dans le vaste bureau de sa demeure de Constantina– est un homme d’affaires prospère : ses activités commerciales, notamment avec les industriels des hauts-fourneaux du pays basque, lui ont permis de se bâtir la merveilleuse Carlina et de s’assurer un train de vie lui permettant de retrouver ses enfants dans l’aisance et le confort.

     

    José Luis Jerez Riesco, qui a minutieusement retracé les années espagnoles de Léon Degrelle, confirme d’ailleurs que c’est d’abord avec les métallurgistes asturiens que l’ancien Commandeur de la Légion Wallonie entreprit ses affaires : « Il prit immédiatement part à l’édification, à proximité du Guadalquivir, d’une industrie métallurgique. […] A l’origine, il pensait édifier une grande entreprise sidérurgique qui produirait des aciers spéciaux et qui s’occuperait du profilage de métaux. » (Degrelle en el exilio, pp. 192-193). Il ne serait donc nullement surprenant que les espions basques aient eu vent de ces activités et de l’identité de leur promoteur. Ce qui l’est davantage, c’est qu’ayant proposé son enlèvement aux Alliés, ceux-ci leur aient opposé une fin de non-recevoir, alors qu’à cette époque encore, tout le monde réclamait son extradition et se battait pour l’éliminer !

    C’est ainsi qu’au plus fort des pressions diplomatiques exercées sur l’Espagne non seulement par la Belgique mais par l’ensemble des pays coalisés contre l’Allemagne vaincue, il ne fallut pas moins que l’intervention personnelle de Francisco Franco, à la rouerie proverbiale, pour assurer la tranquillité de Léon Degrelle : « Lorsque les États-Unis, malgré les recherches intenses déployées par leurs plus fins limiers, s’aperçurent que Degrelle ne réapparaissait nulle part, leur ambassadeur se présenta devant Franco, dans sa résidence d’été du Pazo de Meirás [province de La Corogne, sur la façade atlantique], n’exigeant rien moins que des explications. Après quelques instants de tension, Franco déclara, d’une voix douce, à l’ambassadeur : “Si vous voulez voir les rapports, ils se trouvent justement sur ma table de travail”. Il le laissa dépouiller les faux rapports, ceux du Degrelle créé de toutes pièces, avec les télégrammes de l’escorte envoyés de toutes les stations ferroviaires sur la route, avec jusqu’à des communications sur ce qu’il mangeait, ses besoins urinaires, etc. Dans le “dossier” qui contenait les télégrammes que put collationner l’ambassadeur nord-américain, se trouvaient les messages transmis par la police qui le surveillait avec des textes comme : “Le prisonnier est bien arrivé”, “Le prisonnier est parti par l’endroit prévu dans la province de Salamanque”, “Le prisonnier a été réceptionné par un lieutenant-colonel portugais”… Cela tranquillisa l’ambassadeur. Le stratagème du Caudillo montrant au diplomate américain le “dossier” fabriqué par les forces de sécurité dans lequel, exécutant les ordres, elles informaient le Chef de l’État que le prisonnier avait été conduit à la frontière portugaise, avait réussi. L’ambassadeur sortit de la réunion convaincu. Entre-temps, le véritable Degrelle était tranquillement enfermé dans sa retraite étroite et opaque, occupé à écrire des livres, les uns après les autres, l’esprit absorbé dans ses souvenirs. » (Degrelle en el exilio, p. 97).

     

    LD Franco Valle.jpg

    Le 18 février 1939 déjà, Léon Degrelle avait rencontré le général Francisco Franco dans son quartier général de Saragosse : seul homme politique étranger à avoir eu l'honneur d'y être accueilli, le chef de Rex noua d'exceptionnels liens de fraternité politique et d'amitié personnelle avec le commandant suprême de la Croisade de reconquête nationale. Ces liens seront certainement à l'origine de la protection spéciale que le Caudillo assura de manière discrète mais permanente au désormais proscrit belge, et ce, dès son arrivée en Espagne, le 8 août 1945. Léon Degrelle lui en sera toujours reconnaissant : au décès du Généralissime, le 20 novembre 1975, il veilla deux heures durant, la nuit suivante, sa dépouille au Palais d'Orient (ce blog au 5 août 2023) et ne manqua jamais de fleurir sa tombe, dans le cœur de la basilique du Valle de los Caídos (sur la scandaleuse exhumation du chef d’État espagnol, voir ce blog au 25 octobre 2019).

     

    Mais cet épisode date de 1946 et, comme le souligne le site nationaliste basque, sans doute que, quinze ans plus tard, « La guerre froide et l'anticommunisme en Espagne étaient plus forts que la justice ».

    Ce que, tout de même, fait semblant d'oublier le rédacteur basque de cette anecdote inédite, c'est que ce que la « justice » reprochait à Léon Degrelle, c'était d'avoir pris les armes contre la Russie communiste menaçant l'Europe. C'est-à-dire, en cette période de guerre froide essayant de contenir la pression communiste de l'URSS menaçant toujours le monde occidental, d'avoir simplement eu raison un tout petit peu trop tôt !...

     

    Cercle des Amis de Léon Degrelle : adhésion (26 ou 33 euros, selon que vous résidiez en France ou non) et renseignements sur tous les livres présentés.

    Adresse : Cercle des Amis de LD, BP 92733, 21027 Dijon Cedex, France.       lesamisdeleon.degrelle@gmail.com

     

  • Les incitations à la haine du CEGESOMA et de la RTBF

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    Si en Ukraine, les glorieux champions de la lutte nationale contre le joug communiste peuvent toujours être honorés (ce blog au 11 mars 2022), ce n’est pas demain qu’on pourra rendre la pareille aux héros de la Wallonie comme on a encore pu le constater tout récemment.

    Le 7 octobre dernier, en effet, la télévision belge de service public (RTBF) nous gratifiait d’une nouvelle émission de correction de l’histoire dont elle a le secret. Le thème : « Les livres qu’Hitler n’a pas brûlés ».

    Il n’entre pas dans notre propos d’analyser les innombrables balivernes grand-guignolesques débitées au cours de ce « documentaire » bien comme il faut. Qu’il nous suffise de préciser que la péronnelle présentant l’inévitable débat où n’étaient bien sûr invités que des menteurs appointés par l’Etat, nous rappela l’inévitable postulat « Hitler est le mal absolu » et que l’indispensable égérie du CEGESOMA (acronyme abscons de « Centre d’Études Guerre et Société »), Chantal Kesteloot, asséna sa conclusion avec le dédain qui s’imposait : « Il faut continuer à lire […] c’est tout à fait essentiel, mais développer un esprit critique, ce que, visiblement, Hitler ne faisait pas. Lui, il captait, il amalgamait une série d’idées et il les transposait pour en faire sa propre pensée, une espèce, je dirais, de lasagne personnelle. »

    En tant que « Dernier Carré – Léon Degrelle », nous n'épinglerons que les habituelles et toujours horrifiques considérations gratuites sur Léon Degrelle (même si elles sont souvent exprimées en une espèce de volapük).

     

    La présentatrice : « Il y a des mouvements en Belgique comme Rex de Léon Degrelle ou comme le VNV au nord du pays, le Vlaamsch Nationaal Verbond, qui vont collaborer avec l’ennemi. On peut se demander si c’est par opportunisme de guerre ou si c’est parce qu’ils partagent aussi ces idéologies qui ont peut-être également transité par des écrits. »

     

    La spécialiste appointée : « Je crois que les deux ne s’excluent pas. Effectivement, dans le cas du VNV, on peut clairement parler d’une formation qui dès sa création en 1933, est une formation fasciste. Donc elle adhère à un certain nombre de valeurs qui sont les valeurs de l’extrême droite de cette époque-là. Dans le cas de Léon Degrelle, il y a à la fois une conviction aussi d’un modèle fasciste, d’un rejet de l’autre, d’un antisémitisme qu’on retrouve aussi dans l’extrême droite flamande ; sa collaboration, elle, va peut-être plus tenir de l’opportunisme parce qu’au fond, on se rend compte que le succès de Degrelle en 1936 ne tient pas dans la durée : en 1939, Rex n’a plus que 4 députés et dans un premier temps, en 1940, l’occupant allemand se désintéresse véritablement de Léon Degrelle ; ce n’était pas quelqu’un dans lequel il va investir, et c’est véritablement à la faveur de la collaboration militaire, son engagement sur le Front de l’Est qui va lui donner sa pleine légitimité. Mais les idées, il y a un socle d’idées, un fonds d’idées qui sont bien évidemment partagées et qu’on va retrouver à longueur de colonnes dans la presse, je dirais à la fois dans la presse d’avant-guerre mais aussi dans la presse censurée de Rex et du VNV pendant la Seconde Guerre mondiale. [… L’antisémitisme] est certainement un des thèmes sur lesquels ils ont le plus brodé […] il y a, je dirais, là un fonds de connaissances, d’images […] qu’ils vont utiliser je dirais de manière beaucoup plus forte et on va aussi associer les deux ennemis à travers la notion de complot judéo-bolchevique, ce qui permet d’associer le judaïsme et le communisme. On va aussi parler de judéo-maçonnisme. Donc, chaque fois, on va ressortir cette dimension antisémite et l’ajouter, l’intégrer à d’autres ennemis que la société nazie a mis à son exergue et qui vont être mobilisés en Belgique occupée par les forces de la collaboration. »

     

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    « Il faut continuer à lire, prétendait la Kesteloot, pour développer un esprit critique » ! Mais sans doute faut-il croire qu’au CEGESOMA, on lit très mal. Ou plutôt qu’on fait semblant d’avoir lu pour répéter d’un air savant les mantras du Système en place.

    Où donc l’appointée du mensonge officiel a-t-elle pu lire l’affirmation par Léon Degrelle de sa « conviction [...] d'un rejet de l’autre, d'un antisémitisme » ?

     

    Rejet de l’autre ? « Cet amour des autres, oui, il m’a brûlé, il m’a consumé. J’ai voulu voir dans l’homme un cœur à aimer, à enthousiasmer, à élever, une âme qui, fût-elle à demi asphyxiée par la pestilence de ses esclavages, aspirait à retrouver un souffle pur et n’attendait parfois qu’un mot, un regard pour se dégager et pour renaître » (Les Âmes qui brûlent, pp. 24-25).

    « Il faut que le don, la générosité, l'amour des hommes, la volonté de donner, et la ferveur sacrée d'un idéal regorgeant de vérité renouvellent la vie intérieure de chaque être. [...] Révolution économique et technique ? Oui ! Sociale ? Oui ! Mais surtout, dominant l'existence de ses effluves, révolution des âmes ! » (Appel aux jeunes Européens, p. 22).

     

    Antisémitisme ? Léon Degrelle –qui, au cours des quarante-neuf ans de sa vie d'après-guerre, n’a jamais été accusé ni poursuivi pour quelque crime contre l’humanité–, tout en mettant en doute nombre d’assertions sur ce qu’il est convenu d’appeler l’Holocauste (ce blog au 25 juillet 2020), a clairement expliqué son point de vue sur la question : « Quant aux Juifs, c’est une tout autre affaire. Jamais Rex, avant la guerre n’avait été vraiment antisémite. Les manœuvres bellicistes des Juifs m’indignaient, c’est vrai. C’est vrai aussi que je ne les porte pas spécialement dans mon cœur. Ils me tapent sur le tempérament. Mais je les laissais plutôt tranquilles. A Rex, ils pouvaient faire partie du mouvement comme n’importe qui. Le chef de Rex-Bruxelles, lors de notre victoire de 1936, était un Juif. Même en 1942, en pleine occupation allemande, le secrétaire de mon remplaçant, Victor Matthys, était juif. Il s’appelait Kahn, c’est tout dire ! [les Juifs n'étaient pas non plus exclus de la Légion Wallonie : ce blog au 20 mars 2020].

    Des camps de concentration, des fours crématoires, j'avais tout ignoré. N'empêche que les Juifs se sont mis dans la tête, après la guerre, qu'un grand mouvement antisémite avait été reconstitué à travers le monde et que j'en étais le chef. D’abord, je n'en étais pas le chef. Ensuite, que ce soit regrettable ou non, il n'existait pas. Donc pas question de persécutions ni d'organisations antijuives. » Il n'empêche qu'il lui faut reconnaître : « Les seuls qui me traquèrent, partout, avec une haine vraiment diabolique, furent les Juifs. » (Hitler pour 1000 ans, p. 192-193).

     

    Nous avons recensé les multiples tentatives juives d'enlèvement de Léon Degrelle (ce blog au 3 janvier 2023) : on s'y reportera pour relire l'anecdote significative de la brave dame, Juive d'Anvers, aidée par la famille Degrelle, venue dénoncer une expédition criminelle juive afin, à son tour, de sauver Léon Degrelle !

    « Judéo-bolchevique » ? Relevons enfin que dans La Campagne de Russie, pour désigner l’ennemi bolchevique, le mot « judéo-bolchevique » n’apparaît jamais, ni même le mot « juif », sauf pour décrire le cadavre d’un « meneur bolcheviste [qui] tenait sur lui un testament dans lequel il déclarait que, juif, il était décidé à tout pour venger les juifs. » Réflexion de Léon Degrelle : « La passion des hommes n’a pas de limites » (p. 172). Mieux même, –achevons de confondre la soi-disant spécialiste stipendiée du CEGESOMA–, jamais le terme « judéo-bolchevique » n’apparaît dans quelque livre de Léon Degrelle. Ni même, sous sa signature ou celle d'un responsable de la Légion ou d'un dirigeant rexiste, dans le quotidien Le Pays réel, et ce, de 1936 à 1944 !

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    Chantal Kesteloot (« membre du CEGESOMA-Archives de l’Etat, spécialiste des deux Guerres mondiales ») : «  Effectivement, il est tout à fait essentiel de continuer à nourrir les recherches, de ne pas procéder par des amalgames faciles » ! Ça, c'est la théorie ; en pratique, ce sera la répression aveugle des avis non conformes, fussent-ils corroborés par les documents historiques...

     

    Opportunisme ? Car il fallait être fameusement avide de pouvoir et d'honneurs (et totalement inconscient !) pour s'engager au Front de l'Est comme simple soldat et risquer à chaque instant rien moins que sa vie au combat !

    Quel calcul imparablement simple et évident pour imposer aux autorités allemandes sa « pleine légitimité » !

    Mais comment avancer une telle ineptie ? Faudrait-il croire que la Kesteloot n'a pas lu les explications données de manière répétée par Léon Degrelle lui-même ou qu'elle ne lui accorde de toute façon et par principe aucun crédit ?

    Par exemple : « Nous sentions que la situation de notre pays était désespérée, qu'il était menacé de séparation et d'absorption, que seulement en atteignant une situation d'égaux, nous pourrions, peut-être, un jour, acquérir la position de force qui nous permettrait de traiter avec les Allemands en hommes respectés. Alors, voilà, l'occasion était là, occasion périlleuse mais la seule occasion qui restait sans doute à notre pays d'atteindre à cette position de force absolument indispensable. [...] Il faudrait que bien du sang soit versé, que bien des propos aigres ou violents soient échangés avant que nous ne fassions triompher notre revendication essentielle : la fédération des patries, et non le malaxage des patries. [...]

    Et pourquoi partais-je comme simple soldat ? Ce fut aussi très net : j'allais là-bas pour gagner des droits pour mon peuple. Je n'avais jamais été soldat, étant aîné de famille nombreuse [...]. Donc, officier, je n'eusse pu être officier que par complaisance. Et cette complaisance se manifesta sur-le-champ. Dès que la presse eut annoncé que je partais, j'ai reçu un télégramme de Hitler me nommant lieutenant. De même que Hitler nomma lieutenants les principaux dirigeants politiques flamands et français qui s'engageaient pour le front de l'Est. Immédiatement, j'ai envoyé un télégramme refusant cette nomination. [...] Ce que je voulais, c'était commencer par le bas, vivre fraternellement, si pénible qu'elle fût, la vie des plus infortunés de mes camarades, les encourager sans cesse en portant le même fardeau qu'eux, m'imposer aux Allemands à force de sacrifices et à force de combats. » (Persiste et signe, pp. 267-270).

    Une telle obstination dans la propagation de mensonges, de calomnies, de généralisations abusives ne peut évidemment plus relever de la recherche objective des faits historiques ou de la rigueur scientifique universitaire : il s'agit clairement d'incitation à la haine envers la troupe régulière des Volontaires de la Légion Wallonie et de leur chef Léon Degrelle (ce blog, par exemple, aux 30 novembre 2019, 23 février et 15 décembre 2020, 7 juin 2021,...).

     

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    Ah ! Les conclaves de l'entre-soi politiquement correct à la RTBF : on y fulmine à l’aise les fatwas de l'histoire officielle...

     

  • In memoriam Chantal Degrelle

    13 février 1934 – 5 novembre 2022

     

    Ce n’est qu’aujourd’hui que nous apprenons avec une profonde tristesse le décès de Chantal Degrelle, la fille aînée de Léon Degrelle, survenu à Paris, le 5 novembre dernier, à 88 ans, pratiquement le même âge que son cher Papa.

    Née au domicile de ses parents, à Kessel-Lo, dans la banlieue de Louvain, Chantal ne bénéficia pas d’une enfance particulièrement heureuse, victime, à peine âgée de plus de deux ans, d’un grave accident domestique que tous crurent mortel.

     

    L’Accident

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    La presse rexiste se fit régulièrement l'écho de l'évolution de l'état de la petite Chantal Degrelle. Ici, les nouvelles données par Le Pays réel, les 28 juillet, 10 et 22 octobre, 13 et 14 décembre 1936...

     

    Hospitalisée en urgence absolue, elle devra recevoir des soins cliniques pendant plusieurs années, à Bruxelles, mais aussi à Paris où elle sera opérée à plusieurs reprises par le spécialiste européen de l’endoscopie broncho-œsophagienne, le Dr André Soulas, qui s’en souviendra encore dans ses ouvrages de technique endoscopique et ses cours de « perfectionnement théorique et pratique de broncho-œsophagologie » à l’Université de Paris, jusqu’au début même des années 50.

    Léon Degrelle, père exilé en Espagne, a rappelé à sa fille, dans une lettre émouvante de décembre 1974 (ce blog au 22 octobre 2019), les tourments que son état alarmant lui procura :

    « Toi ! ma petite Chantal chérie, si tendrement aimée, si douloureusement, pendant tant d’années ! Il n’y a pas un jour où je ne pense à toi, où je ne me souviens de ton long calvaire, qui fut aussi le nôtre, et si cruel, à ta petite maman et à moi. Je me vois encore, à 2 heures du matin, tout seul dans la nuit, sous la petite fenêtre, éclairée par une veilleuse, de la chambre où on te soignait à la clinique de Bruxelles, récitant désespérément mon chapelet pour que tu survives. Sache, Chérie, que maintenant encore, chaque nuit, absolument chaque nuit, je prie pour toi avant de m’endormir. J’ai mes petites habitudes, tout mon rouleau de prières que je récite jusqu’au moment même où je m’endors ; mes dernières pensées, chaque soir, pour Dieu et pour vous ; c’est ainsi ; et au fond, toute ma nature fut toujours ainsi, intensément humaine, puissante, dionysiaque, mais aussi profondément mystique.

     

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    Pendant ces années où la mort te guettait, au moment même où j’étais au sommet de ma puissance et de mes possibilités de domination, ton frêle petit corps blessé était toute ma palpitation intérieure. Tu m’accompagnais sur toutes les routes. Chaque instant où je pouvais m’arracher à mon immense labeur, c’était pour courir à pied, le soir, prier la Vierge de Hal ; c’était pour faire un aller et retour, nuit et jour, Bruxelles-Pyrénées, Pyrénées-Bruxelles, supplier la Vierge de Lourdes de te sauver. Et à Paris (que de courses de Bruxelles à Paris !) quand, en essayant de t’ouvrir à nouveau la voie de l’œsophage, on te creva la poumon, que des bulles d’air jaillissaient partout sous ta peau, que tu étais perdue, je me vois encore, ne pouvant plus rien attendre des hommes, me jeter sur la route de Lisieux : 154 kilomètres (si je ne me trompe pas) à pied, 154 km, flanqué de deux flics parisiens qui, au bout de 50 km, abandonnèrent, dans un champ de pommes de terre où je m’étais affalé pour reprendre un peu de forces !

    Jamais, je n’aurais pu croire qu’un corps humain pourrait avoir assez d’énergie pour faire 154 kilomètres ainsi, sans une heure dans un lit. Quand trois jours après, je réapparus de Lisieux, je te vois encore, sauvée, t’intéressant plus à mes jambes (je n’étais plus capable de faire un pas dans ta petite chambre de la clinique parisienne), qu’à ton propre sort ! Tu étais si gentille ! Tu as toujours été si gentille ! Et c’est une grande souffrance, dans mon exil, après avoir été si tendrement unis, unis par un tel calvaire, de ne pouvoir jamais t’avoir un instant contre mon cœur… » (Léon Degrelle, lettre à sa fille Chantal, le 29 décembre 1974).

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    Embrasée par la gloire militaire de son Papa

     

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    Profitant de sa longue permission accordée après le succès de la percée de l'encerclement de Tcherkassy, Léon Degrelle emmena sa fille Chantal et son fils Léon-Marie sur la côte belge, plus précisément à Coxyde où il visita une garnison allemande du Mur de l’Atlantique. On voit ici la petite famille au bord de la plage : Chantal, 10 ans, debout sur le parapet de béton à côté de son Papa, regarde l’agitation de la mer ; derrière elle, encapuchonné, Léon-Marie, 5 ans, préférerait sans doute jouer dans le sable… (voir ce blog au 13 octobre 2021 ; photo colorisée par le Cercle des Amis de Léon Degrelle pour la couverture de sa 37e Correspondance privée, septembre 2021).

     

    Un peu plus d’une semaine avant ce week-end pascal, c’était le triomphe de la Légion Wallonie, célébré par une prise d’armes à Charleroi d’abord, puis, à Bruxelles, par un défilé historique sur les boulevards du centre. Léon Degrelle saluant, de son véhicule de commandement blindé, ses troupes follement fêtées par une population communiant avec ferveur à leur héroïsme et à leur gloire (ce blog aux 15 décembre 2020, 15 et 26 janvier 2021, 7 mars 2022).

     

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    Arrivée place de la Bourse peu après Godelieve et Léon-Marie, Chantal est hissée sur le char de son Papa qui l’accueille dans ses bras. Les enfants du Commandeur de la Légion sont fleuris à l’instar de tous les Bourguignons défilant dans l’allégresse de la victoire. Et Chantal, comme son frère et sa sœur, sont rapidement gagnés par l’euphorie générale, stimulés par la prestance des Légionnaires et les vivats de la foule en liesse.

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    Mais les Bourguignons rejoignent bientôt le Front de l’Est. Cette fois, tout à fait au nord, en Estonie. Là aussi, le Papa aimant n’oublie pas ses enfants et, le 12 août 1944, leur écrit d’affectueuses lettres (voir aussi ce blog au 15 décembre 2020).

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    Au front, le 12 Août 1944.


    Ma chère grande Chantalinette,

    Est-ce qu’on a déjà écrit à Papa ? J’attends avec impatience !

    Je suis tout au bout du Front, à 2000 kilomètres de Bruxelles ! Devant nous, c’est les Bolchevistes, au fond de grandes sapinières et de marais. Il y a des millions de mouches très méchantes. Et aussi des sales grosses puces, toutes rouges.

    A droite, c’est la mer, très belle, au pied de grandes falaises, hautes de 100 mètres ! Nous sommes tout en haut. On ne doit pas trop approcher du bord, parce que ça croule ! Mais c’est magnifique, tout bleu, avec des presqu’îles vertes.

    Il y a des petits pois et des carottes. Mais les tomates sont encore toutes petites et toutes vertes, et les pommes sont dures comme des cailloux.

    Et dire que chez nous, il doit y avoir de magnifiques pêches, bien juteuses et de bonnes groseilles. Pauvre papa, il n’a pas de chance, il n’est jamais là au bon moment ! Mais quand vous mangez des pêches, il faut dire : « une pour papa ! » et mordre dedans à ma place. Comme cela, j’en aurai un peu quand même !

    J’écris mal, car je dois tout le temps secouer ma tête à cause de ces satanées mouches qui tournent ou qui mordent tout le temps !

    Et comment va ma grande Chantal ? Elle est toujours très gentille ? Elle ne bouscule pas les petits ? Et les points en classe ? Est-ce que Mademoiselle est contente ?

     

    MP Lemay+Léon Marie+Chantal.jpgLéon-Marie est sur les genoux de sa Maman à qui Chantal, assise sur le petit parc, donne le bras.

     

    Il faut tout me raconter. Et Godelieve ? Et Léon-Marie ? Et, surtout, la belle petite sœur ? Elle est jolie, hein ? Je suis bien triste de ne l’avoir vue que pendant une heure… Est-ce qu’on lui a fait un beau baptême ? Est-ce qu’elle parle déjà ? Il ne faut pas encore lui apprendre à aller en bicyclette : c’est trop tôt !

    C’est pourtant si bon de foncer en bicyclette, n’est-ce pas ma belle grande Chantal ? A la fin, on est toute mouillée, avec deux joues gonflées comme des grosses pommes rouges !

    Et la balançoire ? Est-ce qu’on s’y dispute encore ?

    Se couche-t-on tôt, le soir, maintenant ? Oui ?

    Moi, je me couche à 9h parce qu’on ne peut pas faire de lumière. Mais à 4h du matin, je suis déjà réveillé par le soleil. Dans ces pays-ci, le soleil se lève beaucoup plus tôt qu’en Belgique, mais il commence à faire noir à 9 heures déjà.

    Quand je reviendrai, je regarderai tous les cahiers ! Attention ! Il faut beaucoup de « Bien » et des « Très bien ».

    Au revoir, ma petite Chantalinette chérie ! Vous irez près de Godelieve, de Léon-Marie et de Marie-Christine et vous leur donnerez à chacun trois gros baisers en disant : « C’est de la part de papa » ! Papa en envoie de loin toute une charrette à sa grande fille si gentille.

    Papa

     

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    Les vœux de Léon Degrelle à sa fille Chantal pour Noël 1945 :

     

    Ma grande Chantal !

     

    Ton papa voudrait tellement être tout près de toi, sa grande fille ! Dis, quelle vie, la nôtre ! Tu le connais à peine, ton pauvre papa ! Il te retrouvait en revenant du Front, mais pour si peu de temps ! Tu étais chaque fois plus sage. Tu lui faisais tant de bien, tu lui rendais tant de courage quand tu lui donnais dix baisers, vingt baisers, en le serrant fort !

    Maintenant, il est loin de toi, ton petit papa, Chantalinette, mais il se souvient avec tant de tendresse de sa grande Chantal !

    Il faut que tu sois le modèle de toute la famille ! Un jour, les gens seront moins méchants et on se reverra tous. Tu reviendras te jeter dans mes bras. Je pleurerai peut-être, parce que je serai tellement heureux…

    C’est triste, tu sais, d’être un papa et d’être tout seul…

    Tous les jours, dis, ma petite Chantalinette, pense à ton papa… Parle-moi, de là-bas… Sois gentille, pieuse, courageuse, pour que je sois toujours content de ma grande fille. Car je regarderai dans tes yeux quand je te reverrai, et, tu le sais bien, j’y vois tout ! Je verrai que tu es restée ma Chantalinette, toujours plus sage, plus vaillante, une vraie fille de soldat.

    Tu sais encore bien comment je suis ? Dis ? C’est bien vrai ? Car si tu m’oubliais, je crois que je tomberais mort, tellement je serais malheureux !

    Chaque matin, tu me diras : « Bonjour, Papa ! » Je te répondrai de loin : « Bonjour, Chantalinette ! »

    Chaque soir, tu me diras : « Bonsoir, Papa ! ». Je te répondrai : « Bonsoir, ma grande Chantal ».

    Je fais, comme avant, une petite Croix sur ton front. Je suis ton petit

    Papa

     

    Joyeux

    Noël !

    – 1945 –

     

     

    La vie d’après-guerre

     

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    Léon Degrelle accueille dans sa propriété de La Carlina, sa fille Chantal, maman déjà d’une petite Corinne, et son mari Roland Autenheimer.

     

    Ce n’est malheureusement qu’à la suite du décès de son petit frère Léon-Marie, le 22 février 1958 (ce blog aux 26 février 2016 et 5 novembre 2022), que Chantal put retrouver son père, à la fin du mois de juillet. Entretemps, sa vie avait déjà pris un nouveau tournant en France, par son mariage, deux ans plus tôt, avec Roland Autenheimer et la naissance d’une petite fille (Chantal sera l’heureuse maman de deux filles, Corinne et Sophie).

     

    LD+Corinne+Chantal.jpg« Et tes filles ? Quel problème, les filles ! Quel est le père, quelle est la mère qui y comprennent quelque chose ? Y comprennent-elles quelque chose elles-mêmes ? Un garçon, ce n’est pas simple déjà. Mais cela a, tout de même, quelque chose de plus robustement élémentaire. La fille, ça a la vibration, les mille feux, mais aussi le va-et-vient dansant du papillon. Ce sont des nerfs. Ce sont mille désirs secrets. Et les mille semi-mensonges à elles-mêmes et aux autres, d’êtres qui ne veulent pas se reconnaître faibles, mais qui, en certains aspects, les plus mystérieux, le sont.

    Corinne, 16 ans ! Je voudrais regarder au fond de ses yeux, essayer de savoir ce qui s’y passe. Mais ça l’embêterait sans doute. Ou au moins, ça la gênerait. Personne n’aime être observé, ni même s’analyser. On aime mieux flotter dans le vague. Au fond, seul le temps impose l’analyse à laquelle, naturellement, on se refuse parce qu’elle pourrait encombrer. Expliquer, essayer de diriger, et surtout donner des leçons, ne sert à rien. Chacun entend bien tout savoir sur son cas, en tout cas beaucoup mieux que les autres ! » (Lettre de Léon Degrelle à sa fille Chantal, le 29 décembre 1974).

     

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    La vie de Chantal ne fut jamais marquée par les préoccupations politiques, accaparée qu’elle fut toujours par l’éducation de ses filles dans l’amour du bien et du beau. Sa vie fut essentiellement faite de service, voire de sacrifice. Elle sera en effet confrontée à un divorce difficile qu’elle affronta sans haine ni méchanceté et aux tracas incessants pour subvenir seule aux besoins de la famille.

     

    La lettre que son père lui écrivit à la fin de l’année 1974 ne fait aucun doute sur l’admiration sincère que lui inspirait « l’épanouissement apostolique de [l’] existence » de Chantal (ce blog au 22 octobre 2019). Et c’est bien en sa fille Chantal qu’il reconnaît non seulement la gardienne de son héritage, mais la championne de son idéal (nous soulignons) :

    « La plus noble évasion, celle, en tout cas, qui console de tout, c’est Dieu. J’ai du bonheur à savoir que ta vie en est imprégnée. Tu sais, à la vérité, ce fut mon vrai grand idéal. J’eusse voulu n’être que cela. Cela m’intéressait beaucoup plus que la politique. Je ne sais si tu as le petit bouquin Les Âmes qui brûlent où j’évoque tout cela. Tu es la seule à prolonger ce qui fut mon grand rêve. […] Alors, ma grande Chérie, si tu as dépassé le barrage artificiel de la fausse joie criarde d’un monde qui n’est qu’une brillante poussière compressée qui, tôt ou tard, se décomposera, tu as atteint l’essentiel. La seule chose qui ne ment pas, qui ne déçoit jamais, c’est la grande paix intérieure, c’est la vocation secrète qui surpasse tout. »

     

    Chantal+Jeanne Belgique 1996.jpgRespectant les volontés de son père, Chantal se trouva toujours aux côtés de son épouse Jeanne.

     

    Ce n’est qu’après le décès de son Papa qu’elle se préoccupa de l’héritage politique que celui-ci laissait. Elle multiplia alors les rencontres avec ceux qui l’avaient le mieux connu –épouse, famille, amis– ainsi que les réunions avec les Bourguignons qui lui furent toujours fidèles.

     

    Chantal se considéra sans faux-fuyant comme l’héritière de droit de l’idéal spirituel et social de son Papa et, ne se mêlant en rien aux polémiques que certains suscitèrent et entretinrent, elle fit en sorte de tenir toujours haut le drapeau de l’honneur et de la fidélité.

     

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    Réunion de Bourguignons du Dernier Carré, à Namur, en 1996 : au centre, se donnant le bras, on reconnaît l’épouse du Chef, Jeanne Degrelle, sa sœur Louise-Marie Massart et sa fille Chantal Degrelle.

     

    Nous ne citerons ici que deux brèves déclarations de Chantal Degrelle.

     

    La première se voulait modeste encouragement aux membres du Cercle des Amis de Léon Degrelle, mais sa lecture n’a certainement pu que stimuler tous ses adhérents à poursuivre leur combat de justice et de vérité.

     

    Chantal Degrelle.jpgChers Amis,

    J’ai été très touchée de votre grande admiration envers mon père Léon Degrelle. Vos revues sont toujours très belles et instructives sur ce passé « terrible » et grandiose à la fois !

    Je vais avoir 83 ans, mais resterai jusqu’à la fin de ma vie dans le souvenir de mon père qui fut un grand Homme politique, fidèle, courageux, écrivain remarquable et… un sacré caractère !...

    Je conserverai précieusement toutes vos documentations et je les transmettrai.

    Merci encore de tout cœur pour votre attachement, votre respect, votre grande admiration envers mon père Léon Degrelle.

    Bien respectueusement,

    Chantal Degrelle

     

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    La seconde déclaration est celle qui fut demandée à Chantal Degrelle par Philippe Dutilleul pour introduire son documentaire Léon Degrelle ou la Führer de vivre (2009 ; on dirait ce mauvais titre choisi pour justifier la sentence hugolienne « Le calembour est la fiente de l'esprit »).

     

    Emmenée sur les marches de la Bourse de Bruxelles où elle avait accompagné son père présidant, le 1er avril 1944, au défilé des Bourguignons vainqueurs, Chantal tint, dans sa fraîche spontanéité, un discours qui ne pouvait que heurter le « politiquement correct » d’un film destiné à la télévision d’État, chargée depuis d’insinuer que les héros wallons du Front de l'Est n’étaient finalement que des criminels de guerre (ce blog aux 30 novembre 2019, 23 février 2020, 7 juin 2021 et 11 mars 2022).

     

    Pourtant, ce sont bien les commentaires de Chantal Degrelle qui reflètent la seule vérité historique !

     

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    « C’était le 1er avril 1944. J’étais dans le char, à côté de Papa, avec mon frère et ma sœur. Et il y avait une foule considérable, qui arrivait en courant de tous les côtés. Moi, j’étais émerveillée, j’avais à peine 10 ans. Mon Dieu… Je revois encore tout ça… Ces milliers de gens qui accouraient de partout ! Et des acclamations ! Et Papa était rayonnant de bonheur, hein ! Le visage illuminé… Il faut aussi dire que c’était le sommet de la gloire de mon père, hein, cette année-là. C’était absolument la gloire, c’était le… Il était grandiose !

    Voilà le souvenir que je garde de Papa.

    Et malheureusement, cinq mois après, les chars anglo-américains allaient défiler exactement par le même trajet… Voilà… C’est l’Histoire. On ne peut pas changer le cours de l’Histoire hein ? C’est comme ça ! »

    (Capture d'écran de la diffusion du film Léon Degrelle ou la Führer de vivre, le 5 mars 2009).

     

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    Nous remercions vivement la CPDH (Collection Privée de Documentations Historiques) de ©Jacques de Schutter pour nous avoir donné libre accès à sa documentation iconographique.

  • Les mémoires « effilochés » d’Anne Degrelle-Lemay

    VII. Servando Balaguer,

    un mari quelque peu chahuté

     

     

    Anne Degrelle Couverture.jpgRevenons une nouvelle fois sur le livre qu’Anne Degrelle (qui, en réalité, se considère comme n’appartenant qu’à la famille Lemay : ce blog au 5 novembre 2022) consacre à son père Léon Degrelle, L’homme qui changea mon destin.

     

    Six longs chapitres nous ont déjà été nécessaires pour documenter, en même temps que notre désappointement, les considérations erratiques de celle qui, prétendant chroniquer la vie de Léon Degrelle, se permet d’en réécrire l’histoire, au prétexte sans doute d’en être la fille, et donc un témoin prétendument privilégié, quoique ne l’ayant plus jamais rencontré entre ses 10 et 21 ans (ce blog à partir du 23 octobre 2022).

     

    Mais là ne s’arrêtent pas les manipulations de la pseudo-mémorialiste. Destinés prioritairement à ses enfants, ses souvenirs liés à son père intègrent également sa propre histoire et celle de sa famille en Espagne (« C’est ainsi qu’a commencé ce récit qui s’est amplifié et transformé en une autobiographie intrinsèquement liée à la biographie de mon père », p. 158).

     

     

    Juan Servando Balaguer : une première rencontre arrangée

     

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    Anne Degrelle-Lemay et son mari Servando Balaguer dans la bibliothèque de leur appartement de la rue Zurbarán, croisant la rue García Morato (aujourd’hui Santa Engracia : ce blog au 10 mai 2023) où se trouvait l’appartement de Léon Degrelle et son épouse Jeanne Brevet : « Ils emménagèrent au numéro 37 de la rue Santa Engracia, très proche de chez nous qui nous étions récemment installés dans la rue Zurbarán, au coin de la rue Almagro. » (p. 122)

     

    Son mari Servando Balaguer y tiendra donc une place. Mais pas celle que l’on aurait pu attendre. Car si nous saurons tout de son addiction au jeu, de sa déchéance et de sa mort navrante, nous ne saurons pas grand-chose de sa relation avec son beau-père Léon Degrelle, ce qui aurait pourtant été évident dans un livre censé lui être consacré.

     

    La première rencontre d’Anne et du jeune Balaguer ainsi que leurs premières relations sont d’emblée placées sous des approximations et équivoques semblables à celles dont elle embarrasse son père. C’est d’ailleurs son futur beau-père, le dentiste de Constantina, Servando José Balaguer, qui retint tout d’abord son attention et son affection, dispositions ne pouvant que se reporter sur le fils qui lui ressemblait en tous points et lui avait été envoyé non sans arrière-pensée, de toute évidence.

     

    « A cette époque, c’est à peine si je commençais à […] connaître [un des amis les plus proches de mon père, Servando José Balaguer]. Je n’ai pu que ressentir la sincérité de son étreinte lorsqu’il me présenta ses condoléances pour la mort de mon frère. Ses yeux reflétaient l’amour qu’il portait à mon père et la tristesse qui l’envahissait lui aussi en voyant souffrir son ami. Il partageait notre souffrance. J’ai bien ressenti alors sa proximité et trois mois après cette rencontre, le destin amena chez moi un garçon qui était son portrait vivant : son fils Juan Servando. Il me raconterait, des semaines plus tard que c’était son père qui l’avait expressément obligé de venir pour m’aider à m’intégrer dans ce nouveau monde si différent de celui que j’avais connu jusqu’alors. » (p. 81)

     

    Plus tard, Anne n’appellera plus celui qui devait être son mari que par son second prénom, qui était le premier de son beau-père. Nous étonnerons-nous dès lors de sa considération suivante :

    « Mon meilleur ami […] ne comprenait pas bien ce qui m’arrivait et je crois que, tout au long de notre vie commune, –car il fut mon mari pendant 40 ans–, il y a toujours eu comme un halo d’incompréhension. » (p. 81).

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    Juan Servando Balaguer, son futur beau-père Léon Degrelle et sa fiancée Anne Degrelle-Lemay. L'amour conjugal d'Anne est « hors raison » et se place dans un « halo d’incompréhension » : « J’étais tombée amoureuse. Le cœur a ses raisons que la raison de connaît pas. » (p. 82).

     

    Le récit de son mariage commence par une nouvelle évocation de son beau-père dont elle retrouvait les qualités chez son fiancé : « Avocat brillant, Juan Servando n’était pas de haute naissance. Ce n’était pas un Mayalde, ni un Serrano Súñer. Son père, de grande culture et d’une intelligence fine, dentiste de profession, était aimé de tous et tout particulièrement de moi. Mon futur mari en avait hérité la façon d’envisager la vie : l’étude, le travail, l’honnêteté et, surtout, l’amour et la joie de vivre. » (p. 100).

    Les souvenirs d’Anne décriront alors son mariage comme une belle fête populaire, d’une joyeuse simplicité, dont l’écho international ne fut causé que par la seule extravagance de son père : « Notre mariage fut célébré le 21 juillet 1962 dans l’église paroissiale de Constantina. Bien évidemment, cet événement ne passa pas inaperçu dans la presse internationale. Mon père, avec un uniforme peu orthodoxe, mais avec la Croix de Fer autour du cou, me conduisit à l’autel au milieu d’une foule joyeuse et bruyante, la population du village qui l’appelait Don Juan de la Carlina, qui l’aimait et qui m’avait également adoptée. Ma robe était magnifique. J’avais donné des cours de français pendant un an à la petite-fille de la couturière. C’est ainsi que je me la suis offerte. Il était midi. Midi d’un 21 juillet dans la chaleur estivale andalouse. Après la cérémonie, la moitié du village monta jusqu’à La Carlina. Pas d’invitations ni de protocole. Du jambon, du bon vin et des rafraîchissements pour les enfants. De la musique, des guitares, de la joie… Je ne sais pas à quelle heure cela se termina car nous partîmes rapidement à Séville où commença notre lune de miel. » (pp. 101-102).

    Quelle concision dans l’évocation d’un des événements les plus marquants de sa vie ! Conduite à l’église par son père bizarrement accoutré, elle-même portant une belle robe payée avec ses propres économies, une fête villageoise d’une effervescence spontanée typiquement espagnole…

     

    Livre Anne 101.jpegÀ l’issue de la cérémonie religieuse, Anne et son époux Juan Servando Balaguer sortent de l’église Santa María de la Encarnación de Constantina (voir la photo où son père la conduit à l’autel, sur ce blog au 20 décembre 2022).

    Une nouvelle fois, la cartésienne s’est muée en romanesque ! Pas d’invitations ? Un costume bizarre ? Une robe payée de ses deniers ?

     

    Anne vient d’évoquer l’origine modeste de son mari qui n’était ni le comte de Mayalde, ni le ministre Serrano Súñer. Néanmoins, ces personnalités, et tant d’autres, figuraient pourtant parmi les cent cinquante convives, bel et bien invités à la noce, famille et amis (y compris des officiers américains de la base aérienne proche : ce blog au 23 octobre 2022) : « Parmi les invités qui assistèrent au mariage, se trouvaient Jaime de Mora y Aragón, le frère de Fabiola, la reine des Belges ; l’ex-ministre et beau-fils de Franco, Ramón Serrano Súñer ainsi que le colonel Otto Skorzeny, le héros de l’épopée de la libération du Duce, et le chef des commandos spéciaux » (José Luis Jerez Riesco, Degrelle en el exilio, p. 286).

     

    Anne parle de l’ « uniforme peu orthodoxe » de son père, « avec la Croix de Fer au cou ». C’était « en réalité l’habit de gala de la Phalange Espagnole que Léon Degrelle pouvait porter de par son appartenance à la Vieille Garde de la Phalange depuis 1934. » (Ibidem, p. 287, ce blog au 25 octobre 2019). Quant à « la Croix de Fer au cou », tout le monde aura compris qu’il s’agissait de la cravate de la Croix de Chevalier de la Croix de Fer avec Feuilles de Chêne.

     

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    Léon Degrelle et sa sœur Louise-Marie dans un restaurant de Grenade, vers 1960.

     

    Enfin, lorsqu’Anne insiste sur sa belle robe acquise en échange de cours particuliers, nous nous étonnerons que, pour une fois, elle ne s’interroge pas sur l’origine des fonds qui permirent d’assurer toute la pompe de sa cérémonie nuptiale et l’organisation de la réception fastueuse dans les luxuriants jardins de La Carlina. Car, à ce moment, Léon Degrelle se débattait dans les insurmontables difficultés du financement de ses travaux immobiliers qui l’amèneront à une faillite inéluctable (ce blog au 23 octobre 2022). Ignorerait-elle, –ainsi que l’expliqua son papa dans une lettre à sa sœur Louise-Marie du 17 septembre 1969–, que pour couvrir les frais du mariage de sa fille et lui donner tout le lustre qu’il estimait indispensable, il n’hésita pas à brader son plus fameux incunable du XVe siècle comportant quelque deux mille gravures ?

     

    « Halo d’incompréhension » encore que cette comparaison entre la jalousie du père et celle du fils, la victime étant finalement toujours Anne…

    « Mon mari avait reçu une éducation stricte de son père, machiste andalou convaincu qui, au début de nos fiançailles, voyait d’un mauvais œil la permissivité de son fils à mon égard. Ooooh, quel péché ! Je pouvais m’habiller comme je voulais : petites robes sans manches, pantalons courts, maillots de bain, etc. Grand scandale dans un village de la montagne sévillane dans les années 60. Mais il se convainquit rapidement que j’étais une fille bien et que mon amour pour son fils ne pouvait laisser prise à aucun soupçon. […] J’avais parfois pitié de ma belle-mère et je la laissais se défouler sur moi. Elle finissait toujours par se convaincre que si son mari était jaloux comme le Maure de Venise, c’était parce qu’il l’aimait énormément. En définitive, tout cet atavisme remontait à bien des siècles et cela m’amusait. Mon mari aussi était jaloux et plus d’une fois il s’affronta verbalement à des garçons qui, d’après lui, me regardaient avec trop d’insistance. Moi, cela me faisait beaucoup rire, mais les dragueurs nous plaisent toujours à nous les filles, pourvu qu’ils soient beaux et respectueux […]. » (p. 124-125)…

     

     

    Servando Balaguer, l’homme politique

     

    Que saurons-nous d’autre sur Servando Balaguer ? Pas grand-chose, à part des manifestations de « halo d’incompréhension », comme celle-ci, pourtant antérieure encore au mariage, relative aux rencontres, dont raffolait Anne, avec les comtes de Mayalde ou la famille du ministre des Affaires étrangères et beau-fils du Caudillo, Ramón Serrano Súñer : « Mon fiancé n’appréciait guère cette vie sociale qu’il devait partager avec le milieu de son futur beau-père. » (p. 89).

     

    Et pourtant c’est avec enthousiasme qu’il deviendra un acteur important de la vie politique espagnole au sein du mouvement nationaliste Fuerza Nueva. Mais, –nouvel « halo d’incompréhension » ?–, ce serait à son épouse Anne qu’il serait redevable d'avoir pu rencontrer le président Blas Piñar : « Mon mari écrivit en mon nom à Don Blas pour le remercier de la position de la revue Fuerza Nueva qu’il dirigeait personnellement. » (p. 112).

     

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    Il s’agit du fameux éditorial de février 1972, Ceux qui ne pardonnent pas, qui provoqua la saisie de l’hebdomadaire nationaliste où Blas Piñar protestait contre l’ordre de recherche et d’arrestation (busca y captura) de Léon Degrelle par le gouvernement d’Opus Dei (ce blog aux 25 mai 2019 et 3 janvier 2023).

     

    Dans le troisième volume de ses mémoires (La pura Verdad, 2001), Blas Piñar donne cependant une version quelque peu différente, s’honorant de l’amitié plus du gendre de Léon Degrelle, que du mari d’Anne : « Cet article m’a valu des déboires –comme la saisie de ce numéro de la revue, mais l’article fut quand même repris dans le numéro suivant–, et m’a procuré aussi des satisfactions. L’une d’entre elles fut la visite de remerciement ainsi que l’amitié de Juan Servando Balaguer Parreño, le beau-fils du Chef rexiste. » (p. 308).

     

    C’est cette rencontre qui précipita la carrière politique de Servando, Anne se réservant néanmoins un rôle de mouche du coche rexiste : « La politique en général nous plaisait à tous deux. Nous commençâmes à assister à de nombreux meetings organisés par le parti. Sa ligne me rappelait beaucoup REX et ses aventures dont je connaissais tant de choses pour avoir écouté mon père pendant les longues heures de discussions des premières années de ma vie espagnole que j’ai partagées avec lui. Mon mari commença vite à faire partie de l’équipe politique. Il était aussi un grand orateur et participait aux réunions organisées aux quatre coins des provinces espagnoles. Il endossait chaque fois plus de responsabilités dans le parti et, dans les années 70, il créa la branche Fuerza Joven. Il se chargea personnellement de la formation humaine et politique des jeunes du parti dans une ambiance de respect et de discipline. Toute cette jeunesse l’aimait et l’appréciait énormément. » (p. 112).

     

    Soyons néanmoins de bon compte : Blas Piñar appréciait beaucoup Anne dont il salue à plusieurs reprises dans son ouvrage l'implication politique dans les activités du mouvement Fuerza Nueva, notamment à l’occasion d’un meeting de l’Eurodroite à Marseille, le 10 novembre 1978 : « Mon discours, en français, m’avait été traduit avec un soin particulier par Anne Degrelle. » (La Pura Verdad, p. 242).

     

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    Grand meeting de Fuerza Nueva dans les arènes monumentales de Las Ventas (près de 30.000 personnes) à Madrid pour célébrer, le 18 juillet 1979, le quarante-troisième anniversaire du soulèvement national contre le Front populaire et ses exactions « révolutionnaires ». La réunion était placée sous le signe de l’Eurodroite, avec la participation de délégations, entre autres, italienne (MSI), française (Parti des Forces Nouvelles) et belge (Front de la Jeunesse). C’est Servando Balaguer qui animait la réunion, présentant les différents orateurs précédant Blas Piñar, le plus fameux tribun d’Espagne, et, en conclusion de cet Acte d'affirmation nationale, proposant à l'auditoire survolté d'entonner les hymnes patriotiques.

     

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    Servando Balaguer au meeting du 18 juillet 1979 dans les arènes de Madrid : il entonne l’Oriamendi (marche du mouvement légitimiste, du nom de la ville basque où les partisans de Charles, frère du défunt roi Ferdinand VII, emportèrent la victoire lors de la première guerre carliste). Suivront le Cara al Sol, chant de la Phalange écrit par José Antonio Primo de Rivera lui-même, ainsi que l’hymne national espagnol, resté sans paroles, mais, ici, avec un texte de Fuerza Nueva, chanté avec ferveur par la foule.

    Comme Anne ne dit rien de plus des impressionnantes activités politiques de son mari, précisons que Servando Balaguer était pratiquement devenu le bras droit de Blas Piñar qu’il remplaçait dans les événements auxquels il ne pouvait participer. Ainsi, par exemple, des congrès du Parti des Forces Nouvelles français de 1978 et 1979 ou de la campagne électorale italienne en Sicile en décembre 1978 où il sut remplacer avec éloquence le leader de Fuerza Nueva retenu à Rome par une audience privée avec le pape Jean-Paul II. Il noua également des liens privilégiés avec les nationalistes belges : « Juan Servando Balaguer participa, au nom de Fuerza Nueva, au camp du Front de la Jeunesse (plus tard, Forces Nouvelles) en décembre 1977 ; à son IIIe Congrès, le 18 avril 1978, où il prononça un des discours de clôture » (La PuraVerdad, p. 306).

    C’est lui qui représenta également Fuerza Nueva au « Meeting de l’Eurodroite » de Bruxelles, le 2 juin 1979, organisé par le Front de la Jeunesse belge. Celui-ci ne participait évidemment pas aux élections européennes du 10 juin suivant, mais il s’agissait d’offrir une tribune au président du Mouvement Social Italien, Giorgio Almirante, pour s’adresser à la forte communauté italienne de Belgique.

    Non seulement le meeting fut interdit par le bourgmestre libéral de Bruxelles sous l’éternel prétexte de « risque de troubles à l’ordre public », mais comme le meeting avait été remplacé par une conférence de presse dans la grande salle de bal de l’Hôtel Métropole, un arrêté ministériel fut pris en extrême urgence et signifié par deux agents de la Gendarmerie à Giorgio Almirante au moment même où il allait prendre la parole.

     

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    Il y eut effectivement des troubles à l’ordre public provoqués impunément par les bandes gauchistes : la terrasse du rez-de chaussée du Métropole fut saccagée et toutes ses vitrines brisées ; les voitures particulières endommagées ne furent que des « victimes collatérales »...

     

    Face à une telle violation de la liberté d’expression d’un député italien, candidat aux élections européennes, garantie par la loi électorale, tous les orateurs ne purent que protester vainement, Servando Balaguer soulignant surtout le ridicule dont l’Etat belge se couvrait. C’est alors qu’un « journaliste » de la télévision belge l’interrompit en vociférant : « Parce que lorsque vous étiez au pouvoir avec Franco, il y avait plus de liberté, sans doute ? » Répondant du tac au tac, le responsable de Fuerza Nueva pour les relations avec les mouvements européens asséna cette évidence sans réplique : « Bien sûr ! Il y avait tellement de liberté et tellement de tranquillité chez nous que c’est en Espagne que, chaque année, le Roi des Belges Baudouin est venu passer ses vacances ! » (Fuerza Nueva, 9 juin 1979).

    La photo ci-dessous montre la tribune de la conférence de presse de l’Hôtel Métropole : de gauche à droite, Pascal Gauchon (Parti des Forces Nouvelles, France) annonce un « meeting de réparation » à Strasbourg, tout juste deux jours avant les élections, « où Giorgio Almirante ne risquera pas d’être empêché de parler ! », Giorgio Almirante (MSI, Italie) sous le coup de l’interdiction de s’exprimer qui vient de lui être signifiée, Francis Dossogne (Front de la Jeunesse, Belgique), Elie El Turk (Forces Nouvelles, Liban) et Servando Balaguer (Fuerza Nueva, Espagne).

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    Servando Balaguer veilla-t-il Franco avec Léon Degrelle ?

     

    La seule anecdote rapportée par Anne où son mari et son père eussent pu être réunis est celle de la mort de Francisco Franco et la présentation de sa dépouille dans une chapelle ardente au Palais d’Orient.

    Anne décida d’y emmener ses trois aînés afin de rendre hommage au Caudillo « pour avoir donné l’hospitalité à mon père Léon Degrelle en tant que réfugié politique. […] Nous quittâmes la maison à quatre heures de l’après-midi et ne pûmes passer devant le cercueil que le lendemain matin vers trois heures. » (p. 112).

    C’est en se présentant devant le défunt que, stupéfaite, elle reconnaît au côté du cercueil… son mari Servando : « Enfin, vers les 3h30 du matin, nous passâmes devant le corps de Franco et quelle ne fut pas ma surprise et celle de mes enfants en voyant mon mari veiller le cercueil, avec cinq autres garçons de Fuerza Joven, portant impeccablement leur uniforme ! Même lui ne pouvait s’y croire ! » (p. 113).

     

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    Congrès des responsables régionaux de Fuerza Joven, le 12 octobre 1979, en uniforme impeccable, chemise bleue de la Phalange et bonnet rouge de la Communion Traditionaliste : au premier plan, Servando Balaguer est accroupi au milieu, devant le premier rang, le regard tourné vers sa droite.

     

    « Quelques jours plus tard, mon père vint manger à la maison. Il me raconta qu’il ne pouvait assister publiquement à aucune de ces manifestations de deuil. La presse étrangère était trop nombreuse et il devait se cacher. » (p. 113).

     

    Sauf qu’à ce moment, Léon Degrelle n’avait plus aucune raison de se cacher : l’ordre de « busca y captura » était devenu caduc depuis que le gouvernement belge avait pris, le 17 décembre 1974 (soit près d’un an auparavant !), un arrêté ministériel le déclarant « étranger indésirable ». Ce qui rendait désormais impossible toute demande d’extradition. Aussi, tirant parti de cette nouvelle situation, l’encombrant exilé en profita-t-il pour se lancer dans de nouveaux projets immobiliers en Andalousie, sans manquer de se rappeler au bon souvenir de ses compatriotes en publiant ses fameuses Lettres à mon Cardinal dont plus de dix mille exemplaires seront vendus !

     

    Sauf aussi qu’à l’instar de Servando Balaguer, Léon Degrelle participa lui aussi à la veillée du corps du Généralissime Franco. Et que cela ne passa évidemment pas inaperçu dans la « presse étrangère » !

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    En effet, une dépêche de l’Agence France Presse datée du 26 novembre 1975 signala le malaise cardiaque dont souffrit Léon Degrelle à l’issue de sa veillée du défunt, le surlendemain de la mort du chef de l’État espagnol : « L’ancien chef du rexisme belge Léon Degrelle, a été frappé d’une attaque cardiaque dans la nuit du 22 au 23 novembre après avoir veillé pendant deux heures la nuit le corps du général Franco au palais d’Orient, apprenait-on mercredi à Madrid. »

     

    Cette dépêche de la célèbre agence de presse française fut reprise par la plupart des journaux belges ainsi que par la presse internationale.

     

    Léon Degrelle lui-même confirma cet incident à un journaliste de l’hebdomadaire argentin Siete Dias ilustrados : « Devant la dépouille de Franco, qui était son ami, l’homme demeura deux heures dans une attitude pensive, une attitude de recueillement. Quand il sortit, le jour se levait sur la grande esplanade. Les soldats achevaient les préparatifs pour dresser l’autel et les tribunes où allaient se célébrer les funérailles quelques heures plus tard. […] Cet homme grand et fort, Léon Degrelle, fondateur et Chef du mouvement rexiste belge, vacilla et s’écroula devant la porte du Palais, terrassé par une crise d’angine de poitrine.

    Léon Degrelle : Une fois de plus, j’ai échappé à la mort, comme en mai 1940 à Abbeville […]. J’ai plus de vies qu’un chat ! –constate-t-il en souriant. En Ukraine et au Caucase […], j’ai survécu à sept blessures et onze fractures. Et j’ai échappé aussi à la mort, malgré tous mes os brisés, quand je me suis écrasé en avion dans le Golfe de Gascogne et, plus tard, à Séville quand on a voulu m’enlever […]. » (19 juillet 1976).

    Siete Dias 19.07.1976.jpgAlors, pourquoi Anne propose-t-elle cette carabistouille ? A-t-elle voulu faire de son mari le seul membre de sa famille à avoir été la sentinelle du défunt Caudillo ? Ou voulait-elle cacher que la veillée inattendue de son père exprimant sa reconnaissance pour la fidèle protection que lui assura Francisco Franco ne fut possible que par la présence de son propre mari dans la chapelle ardente ? De Servando qui ne pouvait rien refuser à son beau-père qu’il admirait sans les réserves fantasmagoriques entretenues par sa femme ? Toujours ce « halo d’incompréhension »...

     

     

    Servando Balaguer, avocat de Léon Degrelle

     

    Anne n’en dira pas plus et ne parlera plus de son époux que pour chroniquer sa dépendance fatale au jeu ainsi que son décès. Et c’est bien dommage car, ce faisant, elle passe, par exemple, totalement sous silence son rôle d’avocat, pourtant déterminant, dans la défense de Léon Degrelle attaqué par Violeta Friedman, Vénézuélienne d’origine juive vivant en Espagne. L’affaire avait pourtant commencé par la prétention du rabbin Abraham Cooper et de la Fondation Simon Wiesenthal de Los Angeles d’offrir un million de dollars pour la capture de Léon Degrelle, prétention qu’a justement dénoncée Anne dans son livre (ce blog au 3 janvier 2023). En juillet 1986, Violeta Friedman perdit son procès contre Léon Degrelle qu’elle accusait d’avoir douté de la mort de juifs dans des chambres à gaz en répondant à un journal espagnol qui lui demandait de réagir à la mise à prix de sa tête. Elle interjeta appel de cette décision.

     

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    « A nouveau, le tribunal venait d’acquitter Léon Degrelle, soulignant l’absence absolue d’intérêt à agir de la part de la plaignante. À l’issue de l’audience, Violeta Friedman, s’adressant aux photographes de presse couvrant l’affaire, leur dit d’un ton autoritaire : Photographiez-les bien tous pour que nous puissions les ficher ! Elle parlait des jeunes idéalistes présents dans le prétoire. » (Degrelle en el exilio, p. 474)

     

    Les remous médiatiques et les multiples plaidoiries de cette affaire à rebondissements mériteraient certainement d’être retracés méticuleusement. Contentons-nous ici de n’en évoquer que les principales étapes telles que les retrace José Luis Jerez Riesco dans son Degrelle en el exilio, récit d’autant plus intéressant que lui-même, jeune avocat, put assister le conseil principal de Léon Degrelle, le gendre de celui-ci, Servando Balaguer :

    « La défense de Léon Degrelle […] fut confiée à son beau-fils, Servando Balaguer, accompagné et assisté, en toge, à la barre, par son ami, l’avocat José Luis Jerez Riesco. […] Le verdict rendu le 9 février 1988 fut favorable à Degrelle, […] estimant que les propos tenus par Léon Degrelle à la revue Tiempo ne relevaient aucunement d’ expressions ou de faits personnels et que, à aucun moment, il n’avait fait quelque référence à Violeta Friedman ni à sa famille et que [le tribunal] se refusait à se prononcer sur des considérations à caractère historique ou politique. […] Le 5 décembre 1989, le Tribunal Suprême [saisi en cassation] confirma en tous points le verdict de l’Audiencia Territorial, rejetant le recours et donnant entièrement raison à Léon Degrelle […].

    C’est alors que, le 12 janvier 1990, une requête individuelle de protection [« recurso de amparo »] fut introduite devant le Tribunal Constitutionnel. […] Léon Degrelle était représenté par le procureur Francisco de las Alas Pumariño y Miranda, assisté par l’avocat Juan Servando Balaguer Parreño. […] Le jugement 214/91 de ce Tribunal Constitutionnel, politisé par la procédure de sélection de ses magistrats, fut rendu le 11 novembre 1991. […] Ce fut la consécration de la criminalisation du droit à la liberté d’expression sur certains faits historiques. Le jugement était bref et disait textuellement : 1) Déclarer nuls les jugements [précédents] ; 2) Reconnaître à la plaignante le droit à l’honneur. » (pp. 472-480).

     

    José Luis Jerez Riesco termine cependant ce chapitre en relevant que le Tribunal Constitutionnel est revenu sur ce jugement le 7 novembre 2007, de sorte que « en Espagne, du moins, on peut étudier l’Histoire de manière contradictoire dans la recherche de la vérité. […] Léon Degrelle a finalement gagné cette bataille juridique car il avait raison, au-delà de la mort. » (p. 484).

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    Ultime désillusion de Léon Degrelle lisant dans le quotidien El País du 12 novembre 1991 l’annonce du dernier verdict qu’il put connaître : « La Cour Constitutionnelle protège Friedman contre l’incitation à la haine contre les juifs de l’ex-chef des SS Degrelle » ! Seize ans plus tard, il obtiendra pourtant justice, le Tribunal Constitutionnel revenant sur ce jugement : « À l’instar du Cid Campeador, Léon Degrelle a gagné sa bataille juridique au-delà de la mort ! » (José Luis Jerez Riesco, Degrelle en el exilio, p. 481).

     

     

    Servando Balaguer au décès de Léon Degrelle

     

    Pour Anne Degrelle-Lemay, le rôle de Servando Balaguer au cours des heures tragiques du décès de son papa s’est strictement limité à celui de conducteur d’automobile. Aussi n’occupe-t-il aucune place (et n'est pas autrement évoqué que sous le vocable « mon mari ») dans L’agonie et la mort de mon père, le chapitre le plus sensible de ses mémoires. Et pourtant…

     

    En vacances à la Costa del Sol, Anne fut la première à être appelée au chevet de son père : « Je savais qu’il ne survivrait pas à ce dernier combat. Il respirait avec difficulté. Son cœur et ses poumons s’affaiblissaient. J’étais assise à ses côtés, anxieuse mais sereine, tenant ses mains entre les miennes. De temps en temps, il ouvrait les yeux et son regard me semblait absolument conscient, comme s’il voulait exprimer quelque chose : la peur, la douleur (mais pas physique, car il était sous calmants), des questions... C’étaient des éclairs de regard qui sont restés gravés dans mon esprit.

    Ma fille et des amis se relayaient devant la porte, dans le couloir, pour que personne ne vienne déranger ces heures ultimes de contact intime entre un père et sa fille. […]

    Les premiers qui arrivèrent furent mon fils Juan avec ma sœur Christine et mon mari au volant de la voiture. Godelieve et son mari les suivaient depuis Madrid. Notre ami Alex se chargea de prévenir les amis de mon père […].

    Néanmoins, quand il expira, nous étions seuls, mon fils Juan et moi, à ses côtés. Sa figure se transforma. Tout signe de douleur ou d’angoisse avait disparu, jusqu’aux rides de sa peau de 88 ans. Il n’exprimait plus que la paix.

    A ce moment, moi qui avais eu souvent des crises de foi, j’éprouvai un immense sentiment de Paix. Y avait-il un Au-Delà où un dieu miséricordieux l’attendait ? Le bonheur qu’exprimait son visage à cet instant me bouleversa. Voulait-il me transmettre quelque chose ?

    Je ne veux pas m’étendre sur l’émoi international que provoqua son décès. Ajouter seulement que mon fils fut le seul qui veilla son corps dans le funérarium de Malaga toute la nuit du Vendredi Saint jusqu’à ce que, le samedi, l’entreprise de pompes funèbres se charge de l’incinération.

    Mon mari, mes enfants et moi rentrâmes à Madrid, essayant de retrouver une vie éloignée de la presse et des commentaires de la radio et de la télévision. » (pp. 139-140).

     

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    L’hôpital Parque San Antonio sur l’avenue longeant la plage de Malaga.

     

    Fiche Malaga De Schutter.jpgCorrigeons simplement ce récit avec le rare témoignage d’une personne présente, le photographe Jacques de Schutter qui a rédigé une « fiche de voyage » sur son séjour à Malaga en ces moments dramatiques :

     

    « On va vers la clinique. Chantal [fille aînée de Léon Degrelle] va et revient après un certain temps. C’est là qu’on apprend que Léon a été transféré au crématorium. Jeanne est à l’hôpital : là aussi, c’est la catastrophe… très malade… poumon atteint… etc., etc. Elle ne pourra même pas assister à la crémation de son mari. Drame complet ! Taxi. On part à 30 km de Malaga pour le crématorium. La fille de Jeanne, Caroline, nous accompagne. On arrive au crématorium sur les hauteurs de Malaga. Toute la famille est là : les quatre filles, Chantal, Anne, Godelieve, Marie-Christine, avec leur mari et leurs enfants respectifs.

    Chambre mortuaire. Derrière une vitre, le cercueil est là, avec Léon Degrelle. Office funèbre. Messe. Je suis tout près du cercueil dans un bois sombre de couleur acajou, bords arrondis, un Christ sur le dessus. Il est à ma droite. Des fleurs : une couronne d’œillets roses, blancs et rouges ; des roses rouges, cinq ou six maximum ; des orchidées… La cérémonie est très intime, maximum vingt personnes. Office religieux. Pas de communion ni de musique –nous sommes le Vendredi Saint.

    Léon Degrelle est mort à 23h, le jeudi 31 mars 1994. La crémation a eu lieu le vendredi 1er avril 1994 à 23h (il fait nuit).

     

    C’est Raymond Van Leeuw qui gère les opérations à 23h. Il n’y a que des hommes ! Toutes les familles sont rentrées à Malaga. Restent sur place le mari d’Anne [Servando Balaguer], le mari de Godelieve, le mari de Marie-Christine et deux ou trois autres personnes hommes.

    Raymon Van Leeuw leur demande de le suivre et de l’accompagner pour la fermeture du cercueil. Aucun d’entre eux n’acceptera ou ne souhaite participer à cette opération !

    Raymond me demande de l’accompagner pour la fermeture du cercueil. J’accepte. Nous n’étions que deux !

    Après la crémation, au bout d’un certain temps, l’urne est récupérée et délivrée avec un document (papier) qui a été remis ainsi que l’urne au mari d’Anne [Servando Balaguer] qui n’a pas voulu en prendre possession !... et l’a donnée à Vermeire… Alors que la demande impérative de Léon et de Jeanne voulait que l’urne soit remise à Raymond.

    Après, tout le monde se sépare. »

     

    Servando Bibliothèque.jpg« C’est l’époque [les années 70] où j’ai le plus aimé et admiré mon mari. Il avait un cabinet d’avocats qu’il avait monté quelques années auparavant avec deux collègues et qu’il garda jusqu’à sa mort. […] Ce fut une époque positive pour nous deux. Une dizaine d’années avait passé depuis notre arrivée à Madrid. Nous avions quatre enfants merveilleux. Notre vie professionnelle et… sentimentale allait bien. » (p. 110).
    Les points de suspension de la dernière phrase sont d’Anne. Toujours ce « halo d’incompréhension ».

  • 15 juin 1906 : Léon Degrelle naissait à Bouillon, voilà 117 ans…

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    Le petit Léon est dans les bras de sa Maman, peu après son baptême, le 20 juin 1906 (ce blog au 15 juin 2016). Ci-après, la photo complète où l’on voit le fier Papa contempler son fils ; assis, le Docteur Jules Boever (père de Marie Degrelle-Boever) ; debout à droite, l’abbé Joseph Boever, frère de la Maman et Parrain de l’enfant qu’il vient de baptiser.

     

    Baptême LD 20.06.1906.jpgJour de liesse au foyer du brasseur Edouard Degrelle et de son épouse Marie, sur les bords de la Semois, à Bouillon : un cinquième enfant leur est né, «  un peu avant neuf heures du soir, quand le soleil s’éteignait sur les centaines de roses pourpres de la vieille maison familiale » (Duchesse de Valence, p. 31).

     

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    La façade arrière, empourprée de rosiers grimpants, de la maison familiale, le long de la Semois, face au château de Godefroid de Bouillon.

     

    La sœur aînée, Marie (30 juillet 1896-6 mars 1980), était née quelque dix ans auparavant et entrera au couvent des Sœurs Visitandines des Abys le 7 décembre 1921, à Paliseul, non loin de Bouillon (ce blog aux 15 juin 2021 et 5 novembre 2022). Un petit Edouard naîtra cinq ans plus tard, le 7 mars 1901, mais décédera d’une méningite infectieuse vingt mois plus tard, le 12 novembre 1902. Deux petites sœurs agrandiront encore la famille avant l’arrivée de Léon : Jeanne (14 juillet 1902- 1er juin 1963 ; épouse de Charles Raty : ce blog aux 25 décembre 2016 et 13 mars 2023) et Madeleine (29 juin 1904-22 juin 1992 ; épouse du confiseur Henri Cornet : ce blog au 20 mars 2020).

     

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    Acte de naissance de Léon Degrelle, établi le 16 juin 1906, à 4 heures « de relevée » (c’est-à-dire à 16h) par l’échevin Emile Férot. En rouge, dans la marge, est signifiée la perte de la nationalité belge du citoyen Léon Degrelle, alors âgé de 39 ans : « Léon-Joseph-Marie-Ignace Degrelle dont l’acte de naissance est inscrit ci-contre a été déchu de la qualité de belge par jugement rendu le 27 décembre 1944, par défaut, par le Conseil de guerre de Bruxelles en application des dispositions de l’article 18 bis du Code pénal, modifié par la loi du 19 juillet 1934, art. 1er de l’arrêté-loi du 17 décembre 1942 inscrit aux registres de l’état-civil de la commune d’Uccle, le 31 août 1945, sous le n° 17. Bouillon, le quatre octobre mil neuf cent quarante-cinq. L’officier de l’état civil, Liégeois ».

     

    C’est dire la joie qui accueillit ce nouveau petit garçon, appelé à devenir le chef de famille. Il fut baptisé, par son parrain, l’abbé Joseph Boever, le frère de sa Maman, le 20 juin 1906 (ce blog au 15 juin 2016) et reçut les prénoms de Léon, en l’honneur de son grand-père Léon Degrelle (1829-1914), Joseph et Marie, en l’honneur des Saints Parents de Jésus (mais ce sont aussi les prénoms de son Parrain et de sa Maman), et Ignace, en l’honneur de Saint Ignace de Loyola, fondateur de la Compagnie de Jésus, à laquelle appartenaient ses oncles Henri (1857-1929), Louis (1859-1941) et Célestin (1866-1933) et ses grands-oncles paternels Célestin (1819-1863), Edouard (1821-1890) et Edmond (1835-1879) : ce blog au 6 mars 2016. Léon Degrelle aimait rappeler, à ce propos, le mot de l’évêque de Namur, Mgr Thomas-Louis Heylen, grand ami de la famille Degrelle : « Chez les Degrelle, on est Jésuite de père en fils. » (Duchesse de Valence, p. 29)

     

    La fratrie s’agrandira encore en accueillant Louise-Marie (20 juillet 1907-10 mars 1999 ; épouse de Hector Massart), Edouard (30 avril 1909, assassiné à Bouillon le 8 juillet 1944 ; ce blog au 15 juin 2021) et, enfin, Suzanne (7 octobre 1911-7 janvier 1999 ; épouse de Joseph Lamoral).

     

    Enfants Degrelle.jpgLa fratrie Degrelle réunie, en 1911, peu après la naissance de Suzanne, la petite dernière, au fond de leur jardin longeant la Semois, devant le château de Godefroid de Bouillon. De gauche à droite, au premier rang : Léon donne la main à sa sœur Louise-Marie tenant un bouquet de fleurs, au côté d’Edouard, avec son petit chien à roulettes ; au second rang : Jeanne, Marie, tenant sa petite sœur Suzanne dans les bras, et Madeleine.

     

     

    Être né dans la cité de Godefroid de Bouillon sera certes souligné comme un signe du destin dans la vie du petit Léon et, plus tard, dans la geste héroïque de la croisade contre le bolchevisme.

     

    « Bouillon est la patrie d’Induciomare qui tint en échec les Légions de Jules César et mourut, insoumis, dans la profondeur de la forêt d’Ardennes. C’est aussi la patrie de Godefroid le Précurseur, l’animateur de la lutte contre l’Infidèle, le défenseur du Tombeau du Christ. En effet, si le vaillant Duc ne vécut guère dans son duché ni dans ce château semblable à un lion couché sur un rocher dominant la rivière, et même s’il le vendit pour subvenir aux frais de la Croisade, sa Mère, Sainte Ide y vécut et y mourut, là où est aujourd’hui le monastère de Clairfontaine, et c’est le cœur des mamans, n’est-ce pas, qui forme l’âme des enfants ?...

     

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    Le château de Bouillon, aquarelle de René Henrotay. Volontaire du 8 août 1941 à la Légion Wallonie, René Henrotay termina la guerre comme Hauptscharführer. Condamné à la prison à perpétuité en 1947, il fut libéré en 1951. Auteur de Chemins d'Idéal, Ukraine, Caucase, Tcherkassy (édition Aux Bâtons de Bourgogne, 1999) ainsi que d'un Léon Degrelle, Essai biographique, publié à compte d'auteur en 2002 sous le nom de Gilles Delvigne, René Henrotay a rejoint la « Grande Armée » le 25 mars 2010. Il avait 88 ans.

     

    Mathieu de Montmorency, le vainqueur de Bouvines, naquit en ce même château féodal qui subit bien des attaques pendant des siècles, mais soutint tous les sièges sans jamais être vaincu. Une seule fois pourtant, la forteresse se rendit, non à des guerriers, mais à l’appel des mânes de Saint Lambert : le Prince-Evêque de Liège, pour venir à bout de la résistance de cette place-forte, avait dû aller chercher comme renfort les reliques de l’Evêque-Martyr de Liège, leur avait fait traverser en pompeux cortège toute l’Ardenne, et le Saint, le Prince-Evêque, les gens d’armes et les gens d’Eglise renforçant le siège devant le château-fort, celui-ci, –fait unique dans son histoire –, avait levé le combat et le pont-levis avait été baissé, s’inclinant devant celui qui avait jadis évangélisé la Campine et le Condroz… » (Léon Degrelle, Mon Combat, pp 15-16).

     

    Château Bouillon 1919.jpegVue du château de Bouillon, prise en surplomb de la rue du Collège : le grand bâtiment blanc en bas, à gauche, est l’athénée (un peu caché par les arbres) ; juste à côté, on distingue très bien la maison et la brasserie d’Edouard Degrelle (avec la petite maison qui deviendra un salon de coiffure : ce blog au 20 mai 2023).

     

    Mais les origines mêmes de sa famille pouvaient laisser deviner quelle serait la destinée du futur chef de peuple.

     

    « Je suis un Belge provenant des territoires occidentaux, trois fois plus vastes [que la Belgique de 1830], réunis au XIVe et au XVe siècles par les ducs de Bourgogne.

    Par la famille de mon père, né à Solre-le Château, près de Maubeuge, j’appartiens aux Marches du Sud, enlevées à mon pays par les tenaces rois de France.

    Par la famille de ma mère, les Boever, originaires de la Moselle, j’appartiens aux Marches Germaniques de l’Est, détachée de ma patrie par le traité de 1839.

    Je suis donc intégralement un homme de ces fameuses Dix-Sept Provinces qui, de l’embouchure du Rhin à la Somme, constituèrent, pendant des siècles, une remarquable unité géographique, politique, économique. Je me sentais né pour leur résurrection, opérée d’ailleurs partiellement depuis lors, sur le plan médiocre des affaires, au sein du Benelux. Certes […], nous en sommes maintenant au stade de l’Europe et le combat des nationalismes exclusifs est dépassé. Mais dans la première moitié du siècle, la patrie, avant tout, comptait. Et ma patrie était celle-là. » (Duchesse de Valence, p. 28).

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    Lorsqu’il reproduisit, en précieux azulejos sévillans, le Leo Belgicus des Dix-Sept Provinces bourguignonnes qu’il fut près de ressusciter (ce blog au 17 octobre 2018), Léon Degrelle n’oublia pas les berceaux de sa famille issue des Marches du Sud et de l’Est : on y retrouve Bouillon et La Roche (également sur la carte originale de Petrus Kaerius), mais aussi Solre-le-Château (où s’établirent les Degrelle et où naquit son père) et Greven-Macheren (aujourd’hui Grevenmacher, dont les Boever maternels étaient originaires).

     

    Quels étaient les ancêtres de Léon Degrelle ?

     

    « Nous avons été une famille extrêmement nombreuse : en quatre cents ans, il est né, il a vécu, sans compter les enfants morts en bas âge, deux cent quatre-vingt-huit Degrelle. Tout cela est inscrit sur notre livre de raison, que je possède encore. On y marquait les naissances, la raison pour laquelle on avait donné tel nom aux enfants, et comment étaient morts les vieux. J’ai eu un ancêtre tué à Austerlitz, et ce jour-là, il lui naissait une fille, et on l’a appelée Souffrance. Une autre, née au moment des guerres de Napoléon elle aussi, s’est appelée Victoire. Pendant quatre cents ans, des paysans appelés Degrelle ont cultivé le même champ. Dans le livre de raison, on a aussi gardé les lettres d’amour du fiancé à la fiancée. En même temps que de leur amour, ils se donnent des nouvelles du temps, de la récolte, ils disent : le blé, ou le seigle, seront bons cette année. Je pense, voyez-vous, qu’en France, au temps des rois, il y avait des millions de familles qui étaient pareilles à la mienne : et c’est pour cela que la France était un grand pays. » (Robert Brasillach, Degrelle et l’avenir de Rex, pp. 7-8).

     

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    Petite ferme des aïeuls (maternels) de Léon Degrelle, probablement à La Roche.

     

    Le premier biographe de Léon Degrelle, Usmard Legros, a eu accès à ce fameux Livre de Raison réalisé par un lointain cousin de la branche française, Arthur Degrelle (1847-1902) et a pu l’exploiter pour présenter ce pan de la famille Degrelle.

     

    « Son plus lointain ancêtre connu est Martin de Grelle, né à Sains du Nord en 1589. Il est le point de départ de deux lignées dont l’aînée émigra en Belgique et dont l’autre demeura presque intégralement française. […] Léon Degrelle se rattache à l’ascendance Belge créée au début du 17e siècle, à Gonrieux, petit village de la Province de Namur, à quelques kilomètres de Couvin. Jean, né à Sains en 1623, un des dix enfants de Martin, en fut l’auteur. Cette branche resta Belge pendant près de deux cents ans. Elle redevint française par les conquêtes de la révolution et vraisemblablement en 1815, après le congrès de Vienne, voulant redevenir sujet de la monarchie d’ancien régime, Constant-Joseph Degrelle retourna au Pays de ses ancêtres. Il s’installa avec sa famille à Solre-le-Château où il tint un important commerce. Trois de ses fils entrèrent dans les ordres ; Léon, le seul qui se maria, reprit sa succession et il eut lui-même neuf enfants. Son négoce prospère en faisait un homme fort considéré à Solre.

     

    Acte naissance Grd-père LD.jpegActe de naissance de Léon Degrelle, fils de Jean-Célestin Degrelle qui installa la famille à Solre-le-Château (ce blog au 24 janvier 2023), père d’Edouard Degrelle et grand-père de notre Léon Degrelle.

     

     

    Soucieux de l’éducation de ses quatre fils, il leur fit entreprendre des études supérieures. Trois d’entre eux, comme leurs oncles, furent touchés par la grâce du sacerdoce, tandis qu’Edouard entreprit une carrière libérale. Comme un fils de bon bourgeois, on l’envoya en pension. Mais il fallait un collège catholique, pas trop éloigné de la localité. Seul, celui de Notre Dame de la Paix à Namur donnait ces facilités qui comptaient au temps des diligences. C’est ainsi que le père de Léon Degrelle, amené à faire ses humanités en Belgique, poursuivit dans l’enseignement supérieur à Louvain où il prit les grades d’Ingénieur Brasseur et d’Agronome. En 1895, il épousait Marie Boever de La Roche, devenait régisseur dans la Province de Namur, au château de Leignon et quelques années plus tard s’établissait comme brasseur à Bouillon, où il demanda et obtint la naturalisation [le 1er novembre 1899].

    Jusqu’à la révolution française, les Degrelle portaient la particule. De vieux parchemins révèlent la devise : grêle es, mais croîtras. Quel lointain aïeul de la douce France rapporta après un fait marquant cette devise qui dicte tout un programme ?  » (Usmard Legros, Un homme… un chef, pp. 24-25)

     

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    En-tête des factures de la brasserie d’Edouard Degrelle. Elle présente une belle gravure de la propriété sise le long de la Semois, comprenant la brasserie et le domicile familial (au milieu). Deux ans après l’obtention de son diplôme d’ingénieur brasseur, Edouard Degrelle se porta acquéreur, le 17 juin 1896, de cette brasserie, la plus ancienne de Bouillon, dont le propriétaire, Adolphe Rogissart, venait de décéder. Son contremaître, le maître-brasseur Jules Wuillaume (1831-1909) resta quelque temps en fonction chez le nouveau propriétaire dont il devint l’ami et fut un des témoins de la déclaration de naissance de Léon Degrelle (voir ci-avant, la reproduction de cet acte de naissance).

    Comme on peut le voir, Edouard Degrelle brassait bière blanche et bière brune, mais distillait également le populaire genièvre ainsi que différentes liqueurs. Le jeune brasseur était également devenu « Fournisseur breveté de la Maison de S.A.R. Monsgr le Comte de Flandre », Philippe de Belgique, frère de Léopold II et père de son successeur, le roi Albert Ier. Cette facture, de 1909, est adressée aux « Révérendes Sœurs de la Visitation Ste Marie, au Monastère des Abys, à Paliseul ». C’est dans ce couvent que la fille aînée d’Edouard Degrelle, Marie, prononcera ses vœux perpétuels, le 28 décembre 1925, après un noviciat de quatre ans, devenant Sœur Anne-Marie.

     

    Quant à la famille de la Maman, Marie Boever, les « grands-parents maternels de Léon Degrelle […] appartenaient à la Moselle luxembourgeoise, terre détachée des Pays-Bas par le Traité de 1839 : leurs études, leurs voyages, leurs mariages restèrent orientés vers la patrie séculaire. Irrédentisme… » (Léon Degrelle, Mon Combat, pp. 20-21).

     

    Jules Boever Grd-père maternel.jpgJules Boever (1839-1916) s’était gagné de nombreuses décorations, dont la Croix Pro Ecclesia et Pontifice du Saint-Siège, pour service « à l’Eglise et au Pape », la croix d’Officier de l’Ordre de la Couronne et la croix de Chevalier de l’Ordre de Léopold.

    « Le Docteur Boever faisait ses visites à cheval, la nuit ou le jour. Une nuit, on l’appela auprès d’une pauvre femme, mère de six enfants, qui donna le jour à des jumeaux. Rien n’était prêt, même pas pour la venue d’un enfant. Le Docteur rentra chez lui, une maison tiède et confortable où sa femme, pareille à la Femme Forte de l’Evangile, élevait ses douze enfants ; la plus petite dormait encore dans son grand berceau en bois courbé. Il mit le bébé dans le lit de sa mère, empila dans le berceau une partie de la layette, de chaudes couvertures, du linge, des vivres, mit tout cela en travers de son cheval et revint chez la pauvresse à quinze kilomètres de sa demeure. » (Léon Degrelle, Mon Combat, pp. 21-22).

     

    Le grand-père maternel, le Dr Jules Boever, est également une personnalité exceptionnelle : « Médecin à La Roche, le bon docteur ne fait pas que soigner des malades. C’est un homme actif, truculent, qui se lance dans la politique. Vers 1879, à l’époque héroïque de la lutte scolaire, il se livre passionnément à la propagande, en adversaire acharné et intransigeant du libéralisme. Leader du parti catholique dans sa région, il va, court à travers les villages répandre son catéchisme politique et ne craint la contradiction de personne ; tel un sanglier, à coups de boutoir, il fonce sus à l’ennemi qu’il taille en pièces. A dix lieues à la ronde, ce gaillard redoutable est appelé Le démon de La Roche. » (Usmard Legros, Un homme… un chef, p. 28).

     

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    « Léon Degrelle, issu de deux familles vivant aux frontières de leur patrie qui n’est plus leur pays parce que ces provinces lui ont été arrachées, sera le mainteneur de l’esprit des Grands Pays-Bas. » (Mon Combat, p. 21).

     

     

    Nous sommes, pour la plus grande partie de l’iconographie de cet article, redevable à Jacques de Schutter et ses impressionnantes collections degrelliennes.