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  • Léon Degrelle, le « dictateur des cours de récréation » ?

     

    Bertrand de Jouvenel, revu par Robert Brasillach

     

     

    Récemment, nous démasquions une nouvelle fois la malhonnêteté du SoirMag qui republiait des fragments du Degrelle m'a dit de la Duchesse de Valence traficotés par feu Pierre Stéphany (ce blog au 4 février 2025).

     

    Nous dénoncions la malveillante citation « un dictateur pour cour de récréation”, comme devait dire Bertrand de Jouvenel, qui l'interviewa en 1936 », contrefaisant le texte original de la Duchesse rouge : « un article de Bertrand de Jouvenel, dépeignant Degrelle en 1936 avec une grande sympathie, écrivant qu'il avait dû, au collège, être un dictateur des cours de récréation. » Car, en effet, le dictateur pour cour de récréation (un pauvre chefaillon cherchant à terroriser ses condisciples), n'est pas celui des cours de récréation (exerçant son ascendant tout de séduction sur ses camarades).

     

    Nous insistions sur le fait que cette citation n'était connue que par la brochure de Robert Brasillach, Léon Degrelle et l'avenir de “Rex”, rappelant que Bertrand de Jouvenel « déclarait trouver en Léon Degrelle comme un souvenir du dictateur des cours de récréation qu'il avait dû être » et expliquant qu'il ne fallait pas prendre l'expression de manière négative car elle « met bien l'accent sur la jeunesse extraordinaire de [Rex] et sur la vertu de cette jeunesse. » Nous ajoutions enfin que, malgré toutes nos recherches, nous n'étions pas parvenu à retrouver « le journal parisien où a paru l'article de Bertrand de Jouvenel ».

     

    1 LD L'Assaut 20.10.1936 a.pngVoilà une quête désormais achevée, grâce à l'amitié de notre fidèle lecteur T.V., passionné d'Histoire, aux riches collections minutieusement cataloguées (ce blog au 23 janvier 2021), et qui a eu l'extrême gentillesse de nous envoyer cet article de Bertrand de Jouvenel, si important pour tous ceux qui évoquent –en bien comme en mal– la jeunesse de Léon Degrelle, mais jusqu'ici parfaitement introuvable !

     

    Cet article s'intitule L'expérience Van Zeeland et le coup de foudre Degrelle et a paru dans l'hebdomadaire français L'Assaut, le 20 octobre 1936, en septième page (mais l'article était annoncé en « une »).

     

    Ce L'Assaut n'est bien sûr pas à confondre avec son homonyme belge, Hebdomadaire de Combat de la Jeunesse, également intitulé L'Assaut donc –les runes de la SS figurant les deux « S » du titre–, et édité par le Prévôt et futur Hauptscharführer Pierre Mezetta, pour sa Jeunesse Légionnaire, à partir de mai 1944.

    3 L'Assaut n°2.jpeg

     

    Quelque huit ans auparavant, L'Assaut parisien, sous-titré Hebdomadaire de Combat politique et littéraire, se voulait « un journal libre », « inféodé à aucun chef politique, à aucun parti, à aucun groupement d'intérêts » (éditorial du n° 1, 13 octobre 1936).

     

    Imprimé par Robert Denoël, l'éditeur belgo-parisien de Céline, et domicilié à son siège social, L'Assaut était dirigé par l'écrivain Alfred Fabre-Luce, alors sympathisant du Parti Populaire Français de Jacques Doriot. Il connaîtra trente-quatre numéros, du 13 octobre 1936 au 8 juin 1937, avant d'être absorbé par le quotidien La Liberté, appartenant à Jacques Doriot (où continueront d'écrire Fabre-Luce et Jouvenel, mais aussi Georges Suarez, Georges Blond, Pierre Drieu La Rochelle,...).

     

    4 L'Assaut 13.10.1936'.png

     

    Bertrand de Jouvenel dresse donc ce portrait de Léon Degrelle dans le second numéro de L'Assaut  : « Il faut se représenter Degrelle comme un étudiant. Un étudiant qui grimpe sur les épaules d'une statue et harangue ses camarades. Eux l'applaudissent en riant. Parce qu'il a de l'ardeur, parce qu'il a du cran, parce qu'il a de la gaîté, parce qu'il est ce que tous voudraient être.

    Il est comme tout le monde”. Dans un groupe de ses partisans, on ne le distingue pas. Mais il est comme personne, parce que le groupe où il se trouve est soudain animé et joyeux.

    C'est un don. Au lycée, à l'Université, nous avons connu les meneurs : on se disputait les places proches de la sienne. [...]

    D'ordinaire, ce pouvoir mystérieux, qui fait les dictateurs de la cour du lycée, s'évapore. Le garçon qu'on a jadis idolâtré, on le retrouve éteint, terni, endormi dans une position subalterne. Degrelle, lui, a compris la valeur de ce pouvoir. Il en a recherché les causes. Il a étudié les moyens de le développer et de le maintenir.

    Degrelle, m'a-t-on dit, ne sait rien. Il est possible qu'il ne soit pas fort en économie politique. [...]

    Mais Degrelle, en tout cas, sait ce que les autres ne savent pas. Que la vie publique ne comporte pas seulement des rapports d'affaires entre le gérant et les administrés. Mais aussi des rapports d'amour.

    C'est un séducteur naturel, capable d'analyser le mécanisme de la séduction. Jusqu'où va l'amour qu'il inspire, un détail vraiment cocasse le montrera. Lorsqu'il a fait un de ses grands discours, Degrelle est en nage, et il change de chemise. La chemise quittée, il arrive qu'elle soit coupée en morceaux par ses partisans, qui veulent chacun son souvenir ! »

     

     

     

    5 LD L'Assaut 20.10.1936 b.png

    Portrait de Léon Degrelle par Sid, le caricaturiste maison, illustrant l'article de Bertrand de Jouvenel. Ci-dessous, un autre dessin pour le même article, montre deux messieurs au bar du Rendez-vous des Belges : ils se sont détournés de la République française (appelée la Gueuse par les monarchistes) pour consommer une « gueuse lambic » (encore que la bière bruxelloise s'écrive avec un « z » !) ...

    6 LD L'Assaut 20.10.1936 c.png

     

     

     

    La première chose que nous constaterons, c'est qu'il n'est nulle part fait mention de « cour de récréation », mais, en l'occurrence, des « dictateurs de la cour du lycée ».

     

    Ce qui veut dire que malgré ses allures d'enquêteur sur sources de première main, la référence du SoirMag, feu Pierre Stéphany, n'est en aucun cas « Bertrand de Jouvenel, qui l'interviewa [Léon Degrelle] en 1936 » ! Comme tous les contempteurs de Léon Degrelle –à l'instar du méchant folliculaire Pol Vandromme (ce blog aux 4 février 2025 et 14 avril 2016)–, il n'a que traficoté le texte rapporté par Robert Brasillach dans son ouvrage Léon Degrelle et l'avenir de “Rex”.

     

    Comme nous l'avons montré dans notre article précédent, c'est effectivement le journaliste de Je suis partout qui a rapporté les impressions de Bertrand de Jouvenel sur le jeune Léon Degrelle. Impressions toutes positives («  Au lycée, à l'Université, nous avons connu les meneurs : on se disputait les places proches de la sienne ») que Brasillach développera ainsi : « Bertrand de Jouvenel évoquait un jour ces garçons autour de qui, dans les lycées et les collèges, on se range naturellement, qui font la loi dans la classe, que l'on aime et que l'on admire. » (p. 14).

     

    C'est la phrase suivante de Jouvenel (« D'ordinaire, ce pouvoir mystérieux, qui fait les dictateurs de la cour du lycée, s'évapore ») que l'auteur de L'avenir de Rex va paraphraser en utilisant une formule qui permettra malheureusement le contresens médisant : « Et, bien que la plupart du temps, ces admirations ne survivent pas à l'âge d'homme, il déclarait trouver en Léon Degrelle comme un souvenir du “dictateur des cours de récréation” qu'il avait dû être. » (p. 14).

     

    On le voit, les guillemets utilisés ici ne concernent pas une citation, mais ressortissent plus exactement à la mise en relief de quelques mots. Et comme nul n'a jamais eu accès à l'original de L'Assaut, chacun a cru pouvoir mettre l'expression sous la plume de Jouvenel, tout en se permettant, bien sûr, de l'adapter à ses intentions malhonnêtes. Personne ne pouvant imaginer, bien sûr, que si Robert Brasillach n'utilisait pas les termes précis de son confrère, c'est qu'il le citait de mémoire (en se trompant ?)... ou qu'il voulait plutôt souligner l'originalité de sa propre expression.

     

    Mais où Bertrand de Jouvenel alla-t-il chercher que Léon Degrelle disposait de « ce pouvoir mystérieux, qui fait les dictateurs de la cour du lycée », pouvoir qui, contrairement à l'habitude, ne s'évapora point ? De ses conversations avec le chef de Rex ? Nous ne le croyons pas, à lire la réaction de celui-ci sur ce qu'on a raconté de sa scolarité (voir ci-après). Nous pensons que ces renseignements lui ont plutôt été fournis par des familiers, tel le nouveau député rexiste Usmard Legros, lui-même en train de préparer sa biographie Un homme... un chef.

     

     

     

    7 Usmard Legros PR 01.07.1936.jpgLe nouveau député de Rex, Usmard Legros sur les marches du Parlement belge (Le Pays réel, 1er juillet 1936). Il publiera en 1938 Un homme... un chef. Léon Degrelle, la première biographie du chef de Rex éditée en Belgique.

     

     

    Nous y lirons en effet ce portrait : « La pension, si elle lui est supportable, le change pourtant beaucoup. [...] Sa volonté décidée toujours tendue, son initiative continuelle étonnent ses professeurs et ses condisciples [...], car ils sont déconcertés par son caractère si entier. Élève espiègle, vif, spirituel, il agace parfois et fascine toujours par sa facilité et son abondance littéraires. [...] Voici la Poésie et la Rhétorique qui sont bien faites pour l'épanouissement des jeunes talents ! L'élève qui ne s'y révèle pas reste souvent toute sa vie un médiocre. Léon Degrelle s'impose de plus en plus dans la littérature qui l'attire. » (pp. 42-43).

     

    Bertrand de Jouvenel n'a bien sûr alors pas encore pu lire cette biographie, mais il a pu apprendre que dès ses études secondaires, Léon Degrelle, « ce gaillard débordant de santé et d'optimisme », a fasciné et séduit. Usmard Legros rapportera également cette querelle marquant l'autorité de l'adolescent s'imposant dans la cour de récréation : « un incident de récréation assez grave, marqua son entrée chez les Jésuites. Trop bouillant ou trop provincial on ne sait, il se prit de querelle avec un jeune pédant qui, au réfectoire, se servait d'un couvert frappé d'armoiries. Le jeune nobilion, au cours d'une discussion, lui lança son mépris, en criant “roture”. D'un bond, l'attrapant par la tête, Léon Degrelle le conduisit sous le robinet et l'aspergea d'abondance en lui disant : Roture te nettoie, défends toi Chevalier !”. Un préfet perspicace fit comme au tribunal, il punit les deux querelleurs pour coups réciproques... » (p. 42).

     

     

     

    8 LD L'Assaut E. d'Astier 06.04.1937 a.png

    L'Assaut, malgré l'article de Bertrand de Jouvenel salué par Le Pays réel pour avoir écrit avec « sympathie sur le mouvement rexiste, totalement incompréhensible pour la majorité des Français » (ce blog au 4 février 2025), n'est pas un journal favorable à Rex et à son chef Léon Degrelle. Il soutiendra d'ailleurs ouvertement Paul Van Zeeland lors de l'élection législative partielle bruxelloise du 11 avril 1937, notamment dans l'article ci-dessus signé, le 6 avril, par Emmanuel d'Astier. Le Soir s'en fera généreusement l'écho au matin même des élections : « Un hebdomadaire français, L'Assaut, créé par M. Fabre-Luce pour combattre dans son pays le Front populaire, vient de rendre au Premier ministre belge un hommage qu'il n'est pas superflu de reproduire ici. [...] Les Belges seront assurément sensibles à un hommage qui leur est ainsi indirectement rendu. Les électeurs de l'arrondissement de Bruxelles s'en souviendront dimanche. » (Le Soir, 11 avril 1937, p. 2).

     

    L'Assaut enfoncera encore son clou pro-Van Zeeland au lendemain de l'élection, le 13 avril, dans un article signé cette fois par son rédacteur en chef.

     

    9 LD L'Assaut Fabre 13.04.1937 a.png

     

     

     

    Léon Degrelle n'était sans doute pas vraiment d'accord avec l'image de son adolescence donnée par Jouvenel, car Robert Brasillach le reprend en insistant sur le bien-fondé de ce trait de caractère qu'il a lui-même traduit en « dictateur des cours de récréation » : « Je ne pense pas qu'on doive se fâcher de ce mot, et Léon Degrelle moins que quiconque. ». Et pourquoi ? Parce qu'il exalte par excellence la puissance triomphale de la jeunesse : « Il met bien l'accent sur la jeunesse extraordinaire de ce mouvement, et sur la vertu de cette jeunesse ». Et d'insister : « Il est aisé de voir que c'est à Louvain que s'est formé le dictateur des cours de récréation. Non que des préoccupations plus sérieuses n'aient pas, à cet instant, déjà conquis Léon Degrelle et ses amis. Mais on s'en voudrait d'oublier cette chaude atmosphère de gaieté, de brasseries, de chahuts d'étudiants, de passion joueuse, qui donne aux abstractions (la jeunesse aime toujours les abstractions) une telle couleur vivante. Il s'amusa beaucoup. En un siècle où ne sait plus rire, avoue-t-il franchement, nous avons ri. Et d'ajouter avec gravité : La farce est un apostolat. La farce est une école. On y apprend à être inventif, décidé. Qui sait si la farce, après tout, n'est pas une excellente préparation politique ? Au moins enseigne-t-elle le mépris des conformismes, sans lequel je ne crois pas qu'on puisse jamais rien faire de bon. » (pp. 14-15).

     

    En prétendant répondre à Bertrand de Jouvenel, c'est pourtant la formule précise de Robert Brasillach que la Duchesse de Valence reprend, preuve assez flagrante que Léon Degrelle avait encore moins apprécié l'expression « dictateur des cours de récréation » que « dictateur de la cour du lycée ».

     

     

    Lt 03.04.1937 Brasillach Almeras Rex.jpg

    Robert Brasillach s'est passionné pour Rex et Léon Degrelle. En voyage en Italie, il se presse de rentrer pour vivre à Bruxelles l'élection législative partielle du 11 avril 1937 qui opposa Léon Degrelle au Premier ministre Van Zeeland, candidat unique du Système. Ci-dessus, le mot adressé par l'écrivain-poète à son ami le journaliste Roger d'Almeras, annonçant son départ pour la Belgique. Son compte rendu sera bien entendu publié dans l'hebdomadaire Je suis partout du 17 avril 1937. L'article prend le parfait contre-pied d'Alfred Fabre-Luce, comme on le voit à travers cette présentation du talent oratoire du tribun de Rex.

    « Je crois être assez insensible à l'art de l'éloquence. [...] L'éloquence de Léon Degrelle m'a toujours plu parce qu'elle est simple, directe, jamais ennuyeuse, jamais fausse. Mais je n'ai jamais rien entendu qui approche le discours de Léon Degrelle à la veille de l'élection du 11 avril.

    Je plaindrais ceux qui n'y ont pas été sensibles. Dans cette foule debout, qui aurait dû être fatiguée par l'attente interminable, la chaleur, je n'ai vu que des visages tendus, émerveillés, et parfois de longs cris interrompaient Léon Degrelle. Lentement, l'orateur extraordinaire construisait son poème devant nous. Je ne puis employer d'autres mots. Déjà, un jour où il avait tenu neuf réunions, je le savais, à la dernière, il n'avait parlé que... du printemps. Les orateurs communistes venus pour manifester n'avaient pas bougé : manifeste-t-on contre le printemps ? Cette fois, c'est de son pays que parle Léon Degrelle. Il écarte la haine, la division. Parmi les soutiens de son adversaire, il trouve les assassins de prêtres, les brûleurs d'églises. [...] Mais lui, ce soir, puisque le mot d'ordre de M. Van Zeeland est : "Votez belge", il veut chercher à savoir ce que c'est que la Belgique.

    Et il fait le portrait de son peuple. Je pense à Péguy, avec ses mots charnels, sa patiente construction d'un univers. [...] De ses mains, il semble modeler un visage invisible. Et pendant une heure et demie, la Belgique, avec ses arts, ses paysages, ses saints, ses génies, son histoire, son Empire, devant nous s'anime et vit. Il parle de la mer par où s'en allèrent les conquérants et les saints, ces soixante-dix kilomètres de mer qui suffisent à la Belgique pour son rêve. A un moment il invoque ses rois morts, et je ne suis pas sûr que la foule, emportée par la ferveur, ne les ait pas vus, réellement, se lever dans la lumière. Je le répète, je n'ai jamais rien entendu de pareil. » (Je suis partout, 17 avril 1937, p. 5)

     

    Je suis partout 17.04.1937.png

     

     

     

    Rien n'assombrit jamais l'amitié que nouèrent les deux jeunes idéalistes : à la veille de son exécution inique, Robert Brasillach donnera encore à d'ultimes vers, le titre degrellien qui l'avait vivement impressionné quelque dix ans auparavant, Mon pays me fait mal (ce blog au 12 novembre 2020), et Léon Degrelle ne manqua jamais, de son exil espagnol, de rendre hommage au poète qui le marqua indéfectiblement (ce blog au 25 octobre 2019).

     

     

    10 Mon Pays me fait mal.jpg     11 Brasillach Pays mal.png

    À gauche, la plaquette Mon Pays me fait mal, de Léon Degrelle, tirée en 1927 à 240 exemplaires ; à droite, le treizième des Poèmes de Fresnes, écrit par Robert Brasillach, à la veille d'être fusillé le 6 février 1945.

     

     

     

    Il n'empêche que Léon Degrelle ne se vit jamais en dictateur de quoi que ce soit, même pas des cours de récréation ! C'est ce qu'il tint à rappeler dans sa première biographie « autorisée », publiée sous la signature de Louise Narvaez, Duchesse de Valence. Nous avons vu (ce blog au 4 février 2025) comment, immédiatement, les points avaient été mis sur les « i ». La Duchesse affirmait n'avoir pas cru Bertrand de Jouvenel « dépeignant Degrelle en 1936 avec une grande sympathie, écrivant qu'il avait dû, au collège, être un dictateur des cours de récréation », et rapportait les propos mêmes de Léon Degrelle décrivant son entrée difficile au pensionnat :

    «  Jamais je n'avais quitté la maison, écrivit-il un jour. [...] De mon univers de gamin des bois, on me plongeait brusquement dans une lourde casemate, parmi deux cents “aristos”, à peu près tous garçons des villes, moitié noblesse, moitié grosse bourgeoisie. Je ne connaissais personne. Brusquement, ces hautes murailles grises, ces visages inconnus ! Je me cachais pendant la récréation, pour rester seul. À table, je me tenais muet, raide comme un piquet. On m'avait baptisé “amidon”. »

     

    L'anecdote de ce brocart, attesté par le principal intéressé, est tout de même assez incompatible avec l'histoire du « dictateur des cours de récréation ». Même Arnaud de la Croix, auteur d'une biographie faisant de Léon Degrelle –à l'instar, prétend-il, de son modèle Godefroid de Bouillon– un antisémite compulsif, a relevé cette invraisemblance : « De son côté, le journaliste français Bertrand de Jouvenel, qui interviewa Hitler en 1936, voit en Degrelle un dictateur des cours de récréation”. [...] Pourtant, dans son collège namurois, ses condisciples surnomment le jeune campagnard Amidon : un détail qui ne cadre guère avec le portrait supposé de meneur extraverti qui aurait, dès les années de collège, imposé aux autres son autorité. » (p. 22).

     

    Néanmoins l'expression, facile à détourner, est intéressante à conserver. Et donc, pour concilier les deux anecdotes, Stéphany, comme nous l'avons vu, va inventer une nouvelle origine au surnom : il proviendrait de l'insupportable arrogance de Léon à la chevelure gominée au Bakerfix (ce blog au 4 février 2025) !

     

     

     

     

    12 LD + Raty.pngLe collégien Léon Degrelle, à l'époque de ses deux dernières années d'humanités (Poésie et Rhétorique) : il a seize ou dix-sept ans, aux côtés de Charles Raty qui épousera Jeanne, sa sœur aînée (ce blog au 13 mars 2023).

     

     

    Pour connaître le vrai collégien Léon Degrelle, outre l'ouvrage –fidèle expression de Léon Degrelle lui-même– de la Duchesse de Valence, nous nous reporterons aussi sûrement vers l'autobiographie que l'exilé en Espagne écrivit pour ses enfants dont il était séparé depuis la fin de la guerre : elle fut publiée, dans les années 2000, sous le titre Mon Combat.

     

    « Collégien, il sera un élève à l'esprit vif, toujours en éveil, à la répartie vive ; les premières semaines lui paraîtront dures : il est dépaysé, il ne connaît personne, il se sent étranger dans ce grand collège où il croit qu'il ne s'habituera jamais... Il pense avec une nostalgie poignante à sa chère vieille maison si paisible, si accueillante, à ses parents, à sa mère surtout, et sa tendresse est grandie par l'absence... Très timide, un peu farouche même, il faudra tout un temps pour qu'il se lie à d'autres élèves ; il a l'impression qu'on rit de lui, car un garçon a imité, pour se moquer, son accent de Bouillon qui est plus dur que le parler chantant de la vallée de la Meuse. Et puis il est paralysé par la crainte de l'échec en classe : au Collège Saint Pierre, il était second ; bon ; mais on n'était que deux, et quand les oncles et tantes s'informaient de ses études, les sœurs criaient en s'esclaffant "il est dernier, dernier"... Ce qui était tout de même un peu vrai ; si cela devenait tout à fait vrai dans cette classe de trente élèves, quelle honte... Voilà les premiers concours. Qu'est-ce que cela va donner ? Le cœur battant, Léon attend les résultats. Quelle joie ! Il est parmi les premiers ! Du coup, il reprend confiance et voit le collège sous des couleurs plus riantes. Il quitte la classe en sifflotant dans le rang, ce qui lui vaut un bref rappel à l'ordre... Allons, ce n'est plus la vie quiète de Bouillon, ici, mais enfin, on peut y connaître aussi des bons jours ; et il écrira fièrement ses premiers succès à ses parents. » (p. 68).

     

     

  • Un "copié-collé" traficoté du livre de la Duchesse de Valence !

     

    Le portrait médisant de Léon Degrelle,

    dans le SoirMag

     

    Feu Jean-Paul Chayrigues, marquis de Olmetta, a livré, dans ses Portraits anecdotiques, de Jean Gabin à Jany Le Pen, des souvenirs sur Léon Degrelle, parfois embellis par une mémoire –noblesse oblige– plutôt encline à l'idéalisation qu'au dénigrement (ce blog au 23 janvier 2025).

     

    Rien de tout cela, bien au contraire, chez le très politiquement correct SoirMag ! Voilà plusieurs semaines qu'il publie quelques « bonnes pages » d'un vieux bouquin de 2017 sur la Belgique de l'entre-deux-guerres commis par Pierre Stéphany (1925-2020).

     

    Concernant la Belgique des années 30, il fallait bien qu'on en arrivât à parler de Léon Degrelle. Et c'est ce qui est arrivé cette semaine. Mais sans la moindre empathie pour son sujet, ni même la distanciation que l'objectivité eût dû apporter à l'écriture.

     

     

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    Le SoirMag veut nous parler du Léon Degrelle des années 1920-1930 (il est alors âgé d'entre 14 et 24 ans), mais pour illustrer son propos, rien de tel que des photos anachroniques de la maturité : le congrès refondateur de Lombeek, le 10 juillet 1938 (ce blog au 15 mars 2024 ; Léon Degrelle a 32 ans !) ou, mieux car il y a des croix gammées, le discours au Palais de Chaillot, à Paris, le 5 mars 1944 (Léon Degrelle a 37 ans !)...

     

     

    Mais si chez les gens bien nés, le bon sang ne peut mentir, chez les pisse-copies de l'histoire officielle, c'est la course aux affirmations gratuites, aux travestissements, aux mensonges délibérés, aux insultes... Plus le temps passe d'ailleurs, moins il y a de retenue : la surenchère aux affabulations les plus délirantes est seule admise. Tant, faut-il croire, il est important –essentiel !– de laver le cerveau de nos contemporains et d'y boulonner le postulat du on sait où ça a mené ! Et du plus jamais ça !...

     

    Rien de positif ne peut plus être dit sur Léon Degrelle et ça commence donc dès avant sa naissance : « dans ce jardin [de l'Association Catholique de la Jeunesse Belge] apparut un jour, par un de ces accidents qu'en botanique on appelle aberration, une fleur phénoménale et bientôt monstrueuse »: Léon Degrelle, « le saltimbanque dépourvu du sens des réalités à cause de qui des milliers d'hommes connurent la mort et le déshonneur » !

     

    Après une telle « mise en bouche » outrancière et extravagante, nous voilà prévenus : tout ce qui sera dit sur Léon Degrelle, même les choses les plus anodines, sera au moins placé dans un contexte négatif.

     

    Ce traitement résolument hostile est d'autant plus spectaculaire que tous les renseignements sur l'enfant de Bouillon consisteront en simples copiés-collés traficotés de la biographie publiée par la Duchesse de Valence, Degrelle m'a dit, mais bien sûr sans jamais le dire, comme si les infos provenaient de recherches personnelles !

     

     

    Une famille catholique

    Pour éclairer son engagement de « meneur d'âmes », la Duchesse de Valence écrit : « Léon Degrelle eut trois oncles jésuites. Son père en avait eu trois, lui aussi. Un autre oncle de Léon Degrelle était curé de campagne ». Et de conclure logiquement : « Au fond, je crois, le grand rêve de sa vie eût été d'être un meneur d'âmes. [...] Pendant des années, il ne fut, au fond de lui-même que cela : un croyant qui voulait projeter sa foi dans la vie des autres. » (p. 29).

     

    Dans le SoirMag, cela devient : « Léon Degrelle avait à lui seul trois oncles jésuites et un autre curé. » Mais la conclusion est autre car la religion ne peut évidemment avoir aucune prise sur lui : « On le mit en pension à Namur dans un collège dont le nom lui convenait mal : Notre-Dame-de-la-Paix. »

     

    Léon Degrelle n'est-il pas en effet qu'un homme cherchant la bagarre, les disputes, l'affrontement ?...

     

     

     

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    Une famille unie dans la foi : l'enfant de chœur Léon Degrelle (à gauche, dix ans) lors de la Communion solennelle, en 1916, de sa sœur aînée Madeleine, douze ans (ce blog au 20 mars 2020) ; à droite, son petit frère Édouard, huit ans, également enfant de chœur, qui sera assassiné dans sa pharmacie, le 8 juillet 1944 ; à l'avant-plan Louise-Marie, neuf ans, et Suzanne, la petite dernière, née quelque quatre ans plus tôt. Le petit Léon servira ponctuellement la messe du matin du curé de Bouillon : « Comme tous les Degrelle, il posséda dès son enfance une foi vive, priant avec passion, partant, dès l'âge de huit ans, chaque matin, à cinq heures et demie, à travers l'ombre, la neige, les pluies de l'hiver ardennais, à l'église de sa paroisse. » (Degrelle m'a dit, p. 29).

     

     

     

    Le surnom

    Interrogé par la Duchesse de Valence, Léon Degrelle a raconté la brutalité du changement que représenta dans sa vie son entrée au pensionnat des jésuites namurois : « De mon univers de gamin des bois, on me plongeait brusquement dans une lourde casemate, parmi deux cents “aristos”, à peu près tous garçons des villes, moitié noblesse, moitié grosse bourgeoisie. Je ne connaissais personne. Brusquement, ces hautes murailles grises, ces visages inconnus ! Je me cachais pendant la récréation, pour rester seul. À table, je me tenais muet, raide comme un piquet. On m'avait baptisé “amidon”. » (Degrelle m'a dit, p. 37).

     

    Dans le SoirMag, cette expérience de harcèlement qui eût pu être traumatisante, devient au contraire la manifestation hautaine du mépris qu'avait l'adolescent déraciné pour ses condisciples: « Péremptoire, l'oeil noir impérieux, le nez en avant et les cheveux collés au Bakerfix, il impressionnait ses condisciples, qui le surnommèrent “l'amidon” ».

     

    Nous sommes ici dans une pure fabulation : Léon Degrelle vient d'expliquer l'origine du surnom par son maintien « raide comme un piquet », mais l'antirexiste de service prétend plutôt y voir la dénonciation de son attitude prétentieuse, « les cheveux collés au Bakerfix » ! Rappelons-nous que nous sommes en 1921 et que Léon Degrelle vient d'avoir quinze ans. Nous pourrons alors difficilement nous imaginer le gamin exilé sortir du dortoir du pensionnat jésuite les cheveux consciencieusement gominés ! D'autant plus que la brillantine Bakerfit promotionnée par la sulfureuse Joséphine Baker n'arriva en Belgique que dans les années... 1930 !

     

     

     

    Bakerfix LLB 08.04.1931.png

    La première apparition publicitaire de la marque Bakerfix dont Stéphany se gargarise en voulant se moquer de la coquetterie supposée du jeune Léon Degrelle en 1921 ne se retrouve que dans le quotidien catholique bruxellois La Libre Belgique du 8 avril 1931. Ci-dessous : publicités explicitant le nom de la marque par celui de l'artiste (Le Soir, 3 avril 1933 ; La Dernière Heure, 12 octobre 1933).

    Bakerfix Soir 03.04.1933.png   Bakerfix DH 12.10.1933.png

     

     

    Pourtant Léon Degrelle a bien expliqué comment il a pu se débarrasser intelligemment de ce surnom : « Les programmes des Jésuites ne correspondaient pas avec ceux de mon “Institut”. J'étais d'un an en retard en mathématiques et en grec. Mais les Jésuites sont des maîtres-hommes. Au bout de huit jours, mon professeur m'avait pris en main. Le premier concours était le concours de français, heureusement. Je sortis premier sur trente. Le soir même, le sobriquet “amidon” disparaissait. Oui, j'ai pioché. Dès la fin du trimestre, j'avais rattrapé la classe en mathématiques et en grec, et j'obtenais dans ces deux branches les huit dixièmes des points. » (p. 38)

     

    Mais le chroniqueur de l'entre-deux-guerres, apprenant cette faiblesse momentanée en mathématiques, va la traiter bien différemment : « En mathématiques, il apprit juste de quoi pouvoir plus tard bricoler des lettres de change et trafiquer des comptes afin d'éteindre une dette en en faisant une autre » !

     

    Léon Degrelle n'est-il pas en effet qu'un escroc ?

     

     

    Gabriele d'Annunzio

    Neuf pages plus loin, la Duchesse de Valence explique comment Léon Degrelle connut par la presse« le coup de Fiume » de Gabriele D'Annunzio et « la marche sur Rome » des Chemises Noires (ce blog au 3 mai 2024) : « Au moment du coup de force sur la ville adriatique de Fiume [par le grand poète et condottiere italien Gabriele d'Annunzio], Léon Degrelle, âgé alors d'une douzaine d'années, était en vacances de Noël chez un cousin, curé de village et humaniste. Cet intellectuel était abonné à quatre journaux, ce qui avait paru au petit Léon Degrelle une magnificence absolument fantastique. » (p. 47)

     

     

     

    LD 12 ans.pngLéon Degrelle a douze ans lorsqu'il s'enthousiasme pour le Condottiere à l'extravagance poétique, Gabriele d'Annunzio.

     

     

     

    Pour le SoirMag, il s'agit là de l'origine fasciste du personnage et de sa prétendue obsession du pouvoir : « un jour, en vacance chez l'oncle curé, Léon constata que celui-ci était abonné à quatre journaux. Le garçon les dévorait tous. C'est là qu'il apprit l'aventure de Mussolini et découvrit d'Annunzio, le poète condottière –“Giovinezza, primera di Belleza...”– dont les vers poussaient les jeunes à rejoindre les Chemises noires. L'idée fixe du pouvoir » !

     

    Léon Degrelle n'est-il pas en effet qu'un fasciste avide de puissance despotique ?

     

    Il nous faudra tout de même apprendre à la gazette –nous voulons croire qu'elle n'a pas été capable de recopier le texte original– que l'hymne fasciste n'est pas « Jeunesse, première de Beauté », mais « Jeunesse, Printemps de Beauté » : Primavera et non Primera ! À l'évidence, les collaborateurs du SoirMag n'ont malheureusement jamais pris plaisir à chanter cet hymne, à la mélodie entraînante et plutôt grisante.

     

     

    Bertrand de Jouvenel

    Ces contresens présentés comme des évidences constituent le fonds de commerce de l'échotier acquis au wokisme, comme on dit maintenant. Il poursuit donc sa démonstration en faisant semblant de se placer sous l'autorité d'un écrivain français qui aurait percé son contemporain à jour : « Ainsi se préparait “un dictateur pour cour de récréation”, comme devait dire Bertrand de Jouvenel, qui l'interviewa en 1936. » Mais l'imposteur n'a, pour sûr, pas lu le texte original (il aurait d'ailleurs été bien en peine de citer le titre du journal de 1936 ! il ne s'agit d'ailleurs pas d'une interview, mais d'un article comme le disent tous ceux qui en parlent en connaissance de cause). Sans doute seulement, comme pour tout son article, n'a-t-il lu que l'évocation de la Duchesse de Valence expliquant la parfaite bienveillance de l'écrivain qui, à son avis, se trompait en utilisant cette expression de manière conjecturale : « J'ai relu, dans un journal parisien, un article de Bertrand de Jouvenel, dépeignant Degrelle en 1936 avec une grande sympathie, écrivant qu'il avait dû, au collège, être un dictateur des cours de récréation. Je n'en crois absolument rien. Toutes les confidences que Degrelle m'a faites sur ces années de collège me donnent, au contraire, la certitude qu'il vivait, comme il a toujours vécu, en marge des autres ; distant (c'est-à-dire replié dans la compagnie de ses pensées), il devait être peu liant et peu lié. » (p. 52).

     

    Nous n'avons pas retrouvé le journal parisien où a paru l'article de Bertrand de Jouvenel (qui, en 1936 toujours, publia dans Paris-Midi une interview fracassante d'Adolf Hitler : ce blog au 7 septembre 2021). Sans doute cet article doit-il exister car Le Pays réel du 14 mars 1938 s'en souvenait encore : « Bertrand de Jouvenel, journaliste de grande classe, est un des rares esprits d'outre-Quiévrain qui se soient penchés avec intérêt et sympathie sur le mouvement rexiste, totalement incompréhensible pour la majorité des Français. »

     

     

     

    Paris-Midi 22.03.1936 LD.png

    C'est dans le Paris-Midi du 28 février 1936 que Bertrand de Jouvenel publia, en exclusivité, une interview sensationnelle du Chancelier allemand Adolf Hitler. Un mois plus tard, le 22 mars, le même journal publiait un portrait en demi-teinte de Léon Degrelle, mais d'une autre illustre signature. C'était le premier volet d'une série Trois candidats dictateurs se disputent la Belgique (le second concernait Joris Van Severen, raciste et chef des “Dinasos” ; le troisième, Paul Hoornaert, fasciste et chef de la “Légion Nationale”). Ces reportages étaient l’œuvre de Jacques Ploncard (d'Assac, 1910-2005), condamné à mort en 1947, réfugié au Portugal où il sera conseiller du Premier ministre Salazar ; auteur reconnu de nombreux ouvrages sur le corporatisme, le nationalisme, la franc-maçonnerie, le communisme,...

     

     

    Mais le tout premier à évoquer la bienveillante curiosité de Bertrand de Jouvenel pour Léon Degrelle est Robert Brasillach, dans son opuscule Léon Degrelle et l'avenir de “Rex” (ce blog au 12 novembre 2020). C'est d'ailleurs lui qui est à l'origine des références postérieures.

     

    Robert Brasillach cite le mot, mais en le commentant abondamment, pour bien préciser le sens tout positif à donner à l'expression insolite utilisée par Jouvenel : « A son sujet [Léon Degrelle], Bertrand de Jouvenel évoquait un jour ces garçons autour de qui, dans les lycées et les collèges, on se range naturellement, qui font la loi dans la classe, que l'on aime et que l'on admire. Et, bien que la plupart du temps, ces admirations ne survivent pas à l'âge d'homme, il déclarait trouver en Léon Degrelle comme un souvenir du “dictateur des cours de récréation” qu'il avait dû être. Je ne pense pas qu'on doive se fâcher de ce mot, et Léon Degrelle moins que quiconque. Car il met bien l'accent sur la jeunesse extraordinaire de ce mouvement, et sur la vertu de cette jeunesse, malgré les railleries des gens de bon sens. Il est aisé de voir que c'est à Louvain que s'est formé le dictateur des cours de récréation. Non que des proccupations plus sérieuses n'aient pas, à cet instant, déjà conquis Léon Degrelle et ses amis. Mais on s'en voudrait d'oublier cette chaude atmosphère de gaieté, de brasseries, de chahuts d'étudiants, de passion joueuse, qui donne aux abstractions (la jeunesse aime toujours les abstractions) une couleur vivante. » (p. 14).

     

     

     

    LD ACJB+Nothomb.jpg

    L'étudiant Léon Degrelle vu par Alidor (Jam, au Pays réel), face à l'un des pisse-vinaigre qui deviendra un ponte du Parti Catholique, le sénateur Pierre Nothomb (qui, à la demande de Léon Degrelle, écrira néanmoins en quelques jours pour les éditions Rex, Le Roi Albert, au lendemain de l'accident mortel du souverain, le 17 février 1934).

     

     

    Singulière, l'expression le fut assurément, qui connut une fortune telle que c'est généralement tout ce qu'on retient de Jouvenel quand on parle du rexisme. Mais c'est le plus souvent en maquillant son propos. C'est ainsi que Stéphany fait de « dictateur des cours de récréation », « dictateur pour cour de récréation ». Ce qui signifie que le dictateur qu'aurait aspiré à être Léon Degrelle n'était tout juste bon qu'à exercer ses abus de pouvoir dans les cours de récréation des écoles. Alors que Jouvenel, supputant la biographie de Léon Degrelle, voulait dire –comme le souligne Brasillach– que le jeune collégien jouissait d'une telle autorité naturelle dans son école qu'il avait sûrement dû être le dictateur de ses cours de récréation. On verra aussi pareil travestissement non anodin chez le vieux méchant atrabilaire Pol Vandromme prétendant citer Jouvenel, mais écrivant « dictateur de cour de récréation » (Le loup au cou de chien, p. 19 ; ce blog au 14 avril 2016) : le passage du pluriel au singulier marque aussi un changement de sens. Il entend ridiculiser le prétendu apprenti-dictateur, en raillant jusqu'à sa dénomination par son déterminant : un dictateur de cour de récréation, c'est un dictateur pour rire, un dictateur de carnaval !...

     

    Le décor sournoisement calomnieux étant planté, Pierre Stéphany peut désormais mettre allègrement ses pas dans les poncifs injurieux des pseudo-historiens officiels (ce blog, entre autres, au 18 mars 2016) : c'est ainsi que l'étudiant des jésuites qui, en 1925, se fit avec succès le champion de Charles Maurras auprès des jeunes catholiques belges (ce blog aux 29 mars 2017 et 2 mars 2021) n'est qu'un « démagogue dont l'égocentrisme agité allait sous peu tourner à la paranoïa », « l'hurluberlu qui avait été le boutefeu » de la condamnation par l'Eglise de l'Action française...

     

     

     

    Pays réel 03.11.1936 Maurras.pngLa condamnation du Vatican en 1926 n'empêche pas Charles Maurras de poursuivre son combat politique. Ses articles virulents contre Léon Blum le feront condamner dix ans plus tard à la prison ferme pour « complicité de provocation au meurtre ». Il purgera sa peine à la prison de la Santé du 29 octobre 1936 au 6 juillet 1937. Le Pays réel publie cet écho le 3 novembre 1936.

     

     

    L'auteur de ce pensum inutile et sans intérêt est décédé depuis quelque cinq ans. Sa longévité rédactionnelle vient certainement de son talent manifeste de raconteur d'histoires : ce fut un prolifique scénariste de bandes dessinées pour l'hebdomadaire Tintin des années 50 à 80, avant de se faire le ragoteur singulier d'affaires criminelles piquantes ou d'épisodes de guerre romancés de manière insolite.

     

    Un des sommets de son art de potins de commère est sans doute son gros bouquin (350 pages) sur Le monde de Pan, l'hebdomadaire satirique bruxellois animé par Alidor, l'ancien Jam de Rex. Là aussi, sa petite vingtaine d'évocations de Léon Degrelle seront prisonnières des clichés obligatoires pour se faire publier... Ainsi de son talent oratoire : il fallait « écouter l'aspirant dictateur lors des meetings délirants qu'il donnait au Palais des Sports à Bruxelles dans le plus pur style hitlérien [...] avec lequel le comédien fanatisait les foules. » (p. 175)

     

     

  • Trente ans après la disparition de Léon Degrelle

     

    L' « hommage » du SoirMag

     

    Qui l'eût cru ? L'hebdo TV du Soir (merci à notre fidèle ami, courageusement abonné au SoirMag, de nous avoir envoyé l'article) a célébré –à sa façon, il est vrai– le trentenaire de la disparition de Léon Degrelle : « Décédé il y a 30 ans, Léon Degrelle reste comme une tache noire sur l'histoire de Belgique. » Preuve s'il en fallait, qu'encore et toujours, Léon Degrelle demeure populaire et qu'encore et toujours, à temps et à contretemps, il faut salir sa mémoire à coups de ragots et de mensonges...

     

    SoirMag 30.03.2024 a.jpeg

     

    Pourquoi en effet consacrer sans cesse autant d'encre à diffamer le charismatique Chef de Rex, si son combat contre la pourriture politique ne trouvait pas, aujourd'hui encore, écho naturellement positif dans notre particratie aux scandales politico-financiers permanents ? Ce n'est sûrement pas pour rien que le journaleux de service se devait de rappeler qu'en 1936 déjà, Léon Degrelle « invente le mot banksters pour fustiger le grand capital » !

     

    C'est donc sur une double-page intitulée doctement Le crépuscule d'un traître que l'hebdomadaire entend raisonner ses lecteurs et leur rappeler qu'il faut détester le seul homme politique belge dont le programme n'était pas que socio-économico-politique, mais essentiellement spirituel et moral : « rendre à notre peuple sa pureté et sa noblesse [...], lui rendre la passion du foyer, lui rendre la foi dans les grandes valeurs morales [...] en renouant avec nos traditions de fierté et d'héroïsme. » (ce blog au 15 mars 2024)...

     

    Pour ce faire, pour établir la « tache noire » que représenterait sur l'histoire de la Belgique le défenseur des Cristeros offrant leur vie à Christus Rex contre les lois violemment irréligieuses de la république mexicaine (ce blog, entre autres, au 7 février 2019), le SoirMag va donc chercher une infaillible (?) caution historique chez les appointés des Archives de l’État, « spécialisés » dans la Deuxième Guerre mondiale, dont nous avons souvent pu épingler l'incompétence crasse (ce blog dès le 18 mars 2016) : c'est ainsi qu'ils soulignent, par exemple, dans leur « inventaire de ses méfaits [dressé] pour le Cegesoma », le fait que Léon Degrelle « a été décoré par Hitler en août 1944 » !

     

    Signal 44 LD Finlande.pngUn crime de guerre inexpiable de Léon Degrelle : avoir été élevé, par Adolf Hitler en personne, au rang de Chevalier de la Croix de Fer en récompense de son héroïsme dans les combats du Front de l'Est. C'était  le 20 février 1944 et non « en août 1944 » où, le 27, il devait encore recevoir, toujours des mains du Führer, les Feuilles de Chêne. Et sans doute Léon Degrelle aggrava-t-il son cas en faisant la « une » du grand bimensuel populaire allemand Signal célébrant cet événement exceptionnel (ici, l'édition finlandaise du 1er mars 1944 ; voir aussi ce blog au 9 mai 2016).

     

     

    Ainsi d'Alain Colignon n'hésitant pas à culpabiliser une « enfant de la collaboration » d'avoir involontairement sauvé la vie de sa mère vouée au peloton d'exécution parce qu'elle en était enceinte (ce blog au 15 décembre 2020). Ainsi de Chantal Kesteloot insinuant systématiquement que les Volontaires du Front de l'Est n'étaient que des « criminels de guerre » (ce blog aux 11 mars 2022 et 12 octobre 2023). Ainsi même de l'inénarrable Francis Balace (que, vu l'enflure de son impéritie, Léon Degrelle n'appelait plus que « Besace », ce blog au 30 juin 2016), le plus calamiteux professeur d'Histoire de l'Université de Liège (ce blog, entre autres, au 8 novembre 2019)...

     

    Autre caution du « sérieux » de l'information de cet article : l'ésotériste Arnaud de la Croix (ce blog au 13 décembre 2016) qui postule un antisémitisme pourtant inexistant chez Léon Degrelle (ce blog au 12 octobre 2023). Il est vrai que, pour ce pseudo-historien, le croisé du Front de l'Est était inspiré par son modèle Godefroid de Bouillon, tout autant antisémite puisqu'il aurait rançonné tous les Juifs rencontrés sur sa route lors de la Première Croisade !

     

    On aura deviné qu'il est inutile de passer en revue le chapelet de calomnies de cet article uniquement destiné à salir l'image de celui qui est présenté comme un « traître [qui] écrit pour justifier ses actes en déformant la vérité » ! Quand on sait que son premier livre de souvenirs, La Cohue de 1940, fut interdit de diffusion et les exemplaires qu'on parvint à saisir, mis au pilon, on se doute bien que les vérités qui y étaient dévoilées sur les politiciens de 1940, à nouveau aux affaires après 1945, n'étaient vraiment pas bonnes pour leur réputation...

     

    Ce qui dérange en particulier tous ces gens d'alors et d'aujourd'hui, c'est l'aura qui se dégage toujours de ce personnage légendaire et la sympathie qu'il suscite naturellement. Sympathie qu'il faut absolument stigmatiser et condamner, à défaut de pouvoir l'interdire : « Le souvenir de Degrelle continue de gêner la Belgique », « il a réellement séduit, enflammé et rallié une partie de ses compatriotes au service de l'Allemagne nazie », « comment cet homme put à ce point galvaniser une partie de nos compatriotes avec ses diatribes fascisantes, finalement assez primaires », « un intrigant qui subjugua pourtant certains Bruxellois et Wallons, [...] dont le nom provoque encore un profond malaise »...

     

    LD Rex Foule drapelets.jpeg

    LD Torreon 11.1992.jpg

    En 1990 comme en 1930, la même ferveur a toujours accompagné le fascinant Léon Degrelle.

     

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    « Stéphane Steeman sème le trouble en faisant le déplacement [en Espagne pour rencontrer Léon Degrelle], ce qui ne manque pas de susciter la polémique à Bruxelles autour de l'humoriste » (voir ce blog, entre autres, aux 27 janvier 2016 et 21 septembre 2020). Sur cette photo prise en octobre 1991, Léon Degrelle et Stéphane Steeman devisent agréablement à une terrasse sur le Paseo Maritimo de Malaga.

     

    Pour illustrer notre propos et vérifier qui déforme réellement la vérité, épinglons seulement cette ahurissante affirmation : « [Léon Degrelle] est condamné à mort par fusillade le 27 décembre 1944 par le Conseil de guerre à Bruxelles. Par contumace, car il s'est enfui outre-Rhin, [...] cherchant à se dissimuler pour échapper à ses poursuivants » !

     

    Comme si Léon Degrelle avait cherché à échapper à son procès et à sa condamnation ! Mais il ignorait même totalement la tenue d'une telle iniquité qui prétendit le condamner à partir de lois d'exception ! C'est le 16 décembre 1944 que le persécuteur Ganshof van der Meersch (ce blog au 30 avril 2017) signe le mandat d'arrêt de Léon Degrelle et que, trois jours plus tard, l'assignation à comparaître parvient au... bourgmestre d'Uccle (fuyant le terrorisme de la résistance, la famille Degrelle avait quitté la Drève de Lorraine depuis le mois de septembre 1944 : ce blog au 13 mars 2023). Léon Degrelle a donc tout ignoré et de son procès et de sa condamnation : le 16 décembre 1944 débutait l'offensive Von Rundstedt et le Commandeur des Bourguignons se trouvait alors en visite à Prague et à Vienne.

     

    La Division Wallonie reformée et forte de plus de 4000 hommes était, quant à elle, à l'entraînement dans le Hanovre et Léon Degrelle était surtout préoccupé de la transformer en corps d'armée Occident réunissant Français et Wallons sous son commandement (ce blog au 25 mai 2021).

     

    Ce n'est que le 24 décembre que Léon Degrelle reçut l'ordre de Himmler de se rendre dans les Ardennes, non pour combattre, mais pour assurer, en tant que Volksführer, «  l'ordre civil, politique et militaire dans les territoires occupés par les troupes allemandes ». Le jour de Noël, il sera à Saint-Vith qu'il quitte dès le lendemain car les bombardiers anglo-américains s'appliquaient à anéantir la petite cité germanophone belge sous des tonnes de bombes incendiaires, exterminant quasiment la population civile restée sur place. Il se logera alors à Limerlé, à une vingtaine de kilomètres plus au sud. Vu l'échec de la bataille des Ardennes, Léon Degrelle et son état-major quittèrent ce village le 10 janvier 1945 au matin et rejoignirent la Division Wallonie engagée dans les ultimes combats de Poméranie pour retarder les hordes staliniennes et permettre aux populations civiles allemandes de leur échapper.

     

    LD Limerlé.jpegPendant l'opération Wacht am Rhein de reconquête de la Belgique par l'Allemagne, Léon Degrelle (ici, surplombant un Saint-Vith pas encore tout à fait réduit en cendres) est investi, en tant que Chef de Peuple, de tous les pouvoirs politiques et militaires pour restaurer la paix civile.

     

    Loin donc d'être « latitant », Léon Degrelle n'a rien su à ce moment de ses démêlés judiciaires, ni surtout des extravagances juridiques qui prétendirent les fonder (ce blog au 9 janvier 2021) : lois rétroactives, réduction à six mois du délai d'appel, déchéance automatique de la nationalité belge, perte définitive des droits civils et politiques,... Rappelons que l'extradition de Léon Degrelle d'Espagne exigée par la Belgique avait pour objet l'exécution de la sentence de mort et en aucun cas la tenue d'un nouveau procès, contradictoire cette fois, proposée en vain et réclamée à maintes reprises par le contumace malgré lui...

     

    Mais cela ne suffit pas à l'establishment s'indignant que si « Degrelle figure dans le camp des vaincus », « il n'a jamais été rattrapé par son passé. [...] Il ne sera pas inquiété dans sa retraite au soleil » (une bonne douzaine de tentatives d'assassinat ou d'enlèvement quand même ! Voir ce blog au 3 janvier 2023). Néanmoins, l'auteur de l'article peut tout de même se réjouir : « Mais sa famille a été condamnée : femme, parents, frère assassiné par les résistants à la fin du conflit » !

     

    De quoi certainement mettre du baume au cœur de ces gens confits dans la haine recuite ! Quelle différence avec celui qu'Adolf Hitler a déclaré considérer comme le fils qu'il se fût choisi (ce blog, entre autres, au 20 juillet 2018) et a logiquement reconnu comme « Chef de peuple » (ce blog au 28 novembre 2017) !

     

    Comment Léon Degrelle envisageait-il en effet sa mission au moment même où, le 27 décembre 1944, sa condamnation était affichée sur la Grand-Place de Bruxelles et où le peloton d'exécution fourbissait ses armes dans la cour de la prison de Saint-Gilles ?

     

    Il s'en est expliqué dans le documentaire historique de Jean-Michel Charlier, Autoportrait d'un fasciste (ce blog au 1er juillet 2017), qui fut invariablement déprogrammé des chaînes françaises de la télévision. Mais l'essentiel de l'interview peut toujours se retrouver dans l'ouvrage Léon Degrelle : persiste et signe (Interviews recueillies pour la télévision française par Jean-Michel Charlier, éd. Jean Picollec, 1985) :

     

    « A mon arrivée au front des Ardennes, lors de l'offensive du maréchal von Rundstedt, le jour de la Noël 1944, quelle fut ma première initiative ? Je fis imprimer des milliers de tracts à jeter sur la Belgique : j'accordais l'amnistie immédiate à tous nos adversaires, en vertu de mes pouvoirs de Volksführer reconnu officiellement par Hitler, dans le strict respect des accords internationaux et plus particulièrement de la Convention de La Haye qui fixe les droits des délégués du pouvoir militaire en zone de guerre. Usant de ces prérogatives, je lançais également un décret accordant immédiatement à tous nos compatriotes luttant dans le camp des Alliés des droits identiques à ceux de nos soldats, au port de leurs décorations, aux pensions des invalides, des orphelins et des veuves, leur assurant la considération due à tous les braves, quelle qu'eût été politiquement leur couleur.

    Nous bâtissions notre œuvre future dans un esprit de fraternité. C'était normal. Il n'y a pas un homme d’État qui puisse baser un grand travail sur la haine. La haine est un complexe d'infériorité, le réflexe de l'homme qui doute de son pouvoir de conviction. Si le responsable d'un pays y recourt, il n'est plus qu'un politicien déporté par ses passions et par la peur. On travaille par amour de son peuple et avec l'amour de son peuple. Jamais nous n'avons connu d'autre loi dans notre aciton, du premier au dernier jour du Rexisme. » (p. 375).

     

    LD Voiture Limerlé 1.jpeg LD Voiture Limerlé 2.jpegCes photos de la voiture de Léon Degrelle abandonnée dans les Ardennes ont été publiées par Giovanni Hoyois, ancien secrétaire général de l'ACJB (l'Action catholique de la Jeunesse belge où milita également l'étudiant Léon Degrelle, ce blog au 15 mars 2024) dans son livre L'Ardenne dans la tourmente (Dupuis, [1945]).

    L'auteur raconte : « Un jour, Degrelle s'enhardit à vouloir se rendre à La Roche, mais son auto fut mitraillée près d'Houffalize et il eut peine à la ramener à Limerlé où force lui fut de l'abandonner. » (p. 167).

    Quoique devenu résolument antidegrellien après la condamnation épiscopale de Rex le 20 novembre 1935 (ce blog au 8 avril 2017), Hoyois confirme la détermination de Léon Degrelle d'apaiser les passions déchirant le royaume, même s'il met cette volonté sur le compte de la hâblerie  : « Degrelle se vantait des grandes victoires qu'il escomptait toujours et il se gonflait d'importance : Nous sommes à Liége et aux portes de Bruxelles. Je suis nommé gouverneur général de la Belgique. Dans six mois, la guerre sera finie et je rentrerai à Bruxelles pour pacifier le pays. » (p. 166).

  • De Gaulle a lu Hitler qui a lu De Gaulle

    Pas sûr ! Méfions-nous des récits apologétiques...

     

    A la suite de notre article qui moquait le SoirMag présentant de manière rigolote la réédition de Mein Kampf remis au goût du jour (ce blog au 22 juin 2021), une lectrice nous a exprimé son étonnement d’apprendre que l’œuvre fondatrice du national-socialisme soit diffusée en français, sans discontinuer depuis l’accession au pouvoir du chancelier Adolf Hitler : « Comment se fait-il qu’un éditeur français nazi ait pu et puisse encore diffuser en toute impunité l’œuvre maudite par excellence alors qu’il est impossible de trouver un seul livre de Léon Degrelle dans une librairie dite normale ? »

    Mein Kampf Sorlot.jpgRappelons, tout d’abord, que si le politiquement correct aggravé par la « Cancel Culture » empêche de se procurer normalement les livres de Léon Degrelle (et de bien d’autres !), on peut se procurer ses plus récentes publications aux Editions de l'Homme Libre ou quelques éditions originales sur le site de la Boutique Nationaliste.

     

     

    Lire Mein Kampf en français

    De plus, les Nouvelles Editions Latines ne représentent en aucun cas une officine nazie ! L’édition française de Mein Kampf constituait même une action patriotique censée permettre aux Français de connaître au plus intime la pensée du Führer, pensée que celui-ci n’aurait pas voulu permettre aux Français de connaître…

    Mais laissons le journaliste-historien Eric Branca –qui publia naguère Les Entretiens oubliés d’Hitler, 1923-1940 (ce blog au 28 février 2019)–, nous le présenter dans son nouvel opus, De Gaulle et les grands (février 2020) :

    « C’est […] un éditeur proche de l’Action française, Fernand Sorlot, propriétaire des Nouvelles Editions latines, qui décida de son propre chef de passer outre au veto de Hitler et de publier une traduction intégrale du texte de Mein Kampf. L’initiative fut soutenue par la LICA (la Ligue internationale contre l’antisémitisme, ancêtre de la LICRA), pourtant bien opposée aux idées de Maurras mais qui […] versa 50.000 francs à Sorlot pour aider à la diffusion de l’ouvrage. Dès la première page y figurait cette injonction du maréchal Lyautey : “Tout Français doit lire ce livre”. Exactement ce que Hitler ne voulait pas… De fait, à peine l’ouvrage sorti des presses, l’éditeur allemand de Hitler, Max Aman, attaqua Sorlot devant le tribunal de la Seine en faisant valoir qu’il ne lui avait jamais cédé le moindre droit d’exploitation. Ce qui provoqua, le 18 juin 1934, la condamnation de Sorlot et le retrait du commerce de tous les exemplaires du Mein Kampf déjà en place. » (p. 81).

    Cahiers Institut allemand Sorlot.jpg
    On peut toutefois ajouter que la germanophobie de Fernand Sorlot s’adoucira quelque peu durant l’Occupation, grâce sans doute à l’entregent francophile de l’ambassadeur du Reich à Paris, Otto Abetz, marié à une Française et créateur des fameux Cahiers franco-allemands – Deutsch-Französische Monatshefte. Il fonda également l’Institut allemand de Paris favorisant une meilleure connaissance du patrimoine littéraire et culturel allemand en France. C’est ainsi que se multiplièrent les traductions d’ouvrages allemands et leur publication, notamment par Fernand Sorlot, qui était également l’éditeur des Cahiers de l’Institut allemand. Ce qui lui valut une sévère condamnation, le 15 mai 1948, à vingt ans d’indignité nationale et une amende de deux millions de francs !...

    Eric Branca aurait quand même pu ajouter que si Adolf Hitler ne voulait pas diffuser son livre en France tel qu’il l’avait écrit en 1924, dans sa prison de Landsberg, c’est qu’il estimait que ses considérations belliqueuses concernant la France avaient perdu toute pertinence, ainsi qu’il l’expliqua dans une interview à un journaliste français que le chroniqueur avait pourtant reprise dans son récent ouvrage que nous venons d’évoquer, Entretiens oubliés (au surtitre éloquent, signé Adolf Hitler : « On m’insulte en répétant que je veux faire la guerre ») :

    « J’étais en prison quand j’ai écrit ce livre. Les troupes françaises occupaient la Ruhr. C’était le moment de la plus grande tension entre nos deux pays. Oui, nous étions ennemis ! […] Mais aujourd’hui, il n’y a plus de raison de conflit. Vous voulez que je fasse des corrections dans mon livre, comme un écrivain qui prépare une nouvelle édition de ses œuvres ? Je ne suis pas un écrivain, je suis un homme politique. Ma rectification ? Je l’apporte tous les jours dans ma politique extérieure toute tendue vers l’amitié avec la France ! Si je réussis le rapprochement franco-allemand comme je le veux, ça, ce sera une rectification digne de moi ! Ma rectification, je l’écrirai dans le grand livre de l’Histoire ! » (pp. 201-202, interview d’Adolf Hitler accordée à Bertrand de Jouvenel, publiée dans le quotidien Paris-Midi, le 28 février 1936).

     

    Paris-Midi 1936 02 28.JPEG


    Albert Speer, ancien ministre de l’Armement (à ce titre, responsable du formidable effort de guerre de l’Allemagne nazie dans les derniers mois du conflit, mais qui sauva sa tête en crachant allègrement dans la soupe devant le Tribunal de Nuremberg), le confirme dans ses mémoires (même si c’est d’une manière suspecte, lui permettant d’affirmer n’avoir jamais pu lire le livre maudit) : « La politique, pour Hitler, était une question d’opportunité. Même sa profession de foi, Mein Kampf, n’échappait pas à ce critère. Il prétendait, en effet, que bien des parties de son livre n’étaient plus valables, qu’il n’aurait jamais dû fixer si tôt ses pensées par écrit, remarque qui me fit abandonner mes tentatives, vaines jusqu’alors, de lire ce livre. » (Au cœur du Troisième Reich, p. 174).

    Voilà pour l’édition « princeps » de Mein Kampf en français (encore qu’il soit parfaitement possible de se procurer ce texte sans débourser les 100 euros de la « mise à jour » au bénéfice de la Fondation Auschwitz, ou les 36 euros du « Sorlot 1934 », en le téléchargeant, gratuitement et en toute légalité, sur le site québécois de textes appartenant au domaine public La Bibliothèque électronique du Québec, dans la Collection Polémique et Propagande).

     

     

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  • « Hitler est un fou », mais c’est celui qui dit qui est !

    Le « journalisme » rigolo du SoirMag

     

    Monsieur Bellum.jpgCertains connaissent peut-être l’excellente bande dessinée de Hergé parue dans l’hebdomadaire neutraliste belge L’Ouest en 1939. Voulant illustrer la détermination de Hergé, –sentant « que la catastrophe approchait » d’une nouvelle guerre endeuillant l’Europe–, à « combattre en Belgique la folie belliciste des littératuriers de presse », Léon Degrelle a repris, dans son Tintin mon copain, cette brève mais éloquente séquence de Monsieur Bellum, ce belliciste à la conscience formatée par les médias officiels, tel Le Soir (« Bellum » veut dire « Guerre » en latin, et non, comme le suggère mon neveu branché, « Bel homme » en volapuk SMS !). Description précise de la BD :

    « Dans les deux premiers “strips”, Monsieur Bellum écoute distraitement la radio. Il est en bras de chemise, mais porte néanmoins un faux-col, raide comme la Tour Eiffel. Il lit “Le Soir”, ainsi que le veut la bienséance. Soudain une voix surgit dans l’appareil de radio : “Et dans le conflit actuel, la Belgique se doit de garder la plus stricte neutralité”. Le sang de Monsieur Bellum passe aussitôt du violet à l’écarlate. Il se dresse, virulent. Des flèches, des étoiles, des vapeurs jaillissent de ses bras, de son nez rond, de son crâne luisant sur lequel se hérisse une mèche de cheveux, droite comme un vieux blaireau de coiffeur :

    “–Neutralité ! Neutralité ! mais la neutralité des consciences, ça jamais !”

    Au cinquième dessin, M. Bellum arrive dans une rue lépreuse, aux briques fatiguées, près d’une inscription lyriquement évocatrice, “Jules est avec Mariette”. Il s’arrête, tend l’oreille, les mains en alerte. Personne à l’horizon. Alors, en hâte, M. Bellum inscrit, vengeur, sur le mur rongé : “Hitler est un fou !”... Ni vu, ni connu. Il a pu faire du patriotisme sans être pris ! Faisant marche arrière, frottant la craie de ses paumes afin d’effacer toute trace accusatrice de son exploit, il se remet en route, le cigare vainqueur. Il a sauvé la conscience de la Belgique !

    Tous les dessins donnés par Hergé à “L’Ouest” sont de la même veine, sarcastiques, incisifs, démasquant à travers la pleutrerie trépidante de M. Bellum la fausse neutralité des trois quarts des Belges d’alors. » (p. 61)

    Aujourd’hui, à l’occasion d’une édition de Mein Kampf « officialisée », le SoirMag reprend le rôle de M. Bellum lisant Le Soir, de manière presque aussi rigolote.

    Dans son édition du 12 au 18 juin (cette fois, c’est notre voisine qui nous a donné son exemplaire périmé), l’hebdomadaire TV bruxellois présentait la réédition du « livre du pire, retitré Historiciser le mal » : « Une couverture blanche, neutre. Pas de photo du Führer. Un autre titre, savant, qui annonce un traitement critique. Pas de large diffusion en librairie ; disponible uniquement sur commande au prix de 100 euros. »…

    Guère de quoi appâter le chaland amateur de sensations fortes, donc !... Aussi, l’illustration de l’article ne reprendra pas la « neutralité » décourageante de la nouvelle publication en français, mais bien la bonne vieille édition allemande du parti national-socialiste avec photo officielle et grande signature de l’auteur : ça au moins, ça attire l’attention et ça fait lire !...

    Soir Mag Mein Kampf.jpeg

    Mais soyons sérieux : on nous affirme qu’il était nécessaire de rééditer « le brûlot de Hitler » car il était « tombé dans le domaine public en 2016 ». On ne voit pas trop ce que ça changeait, sinon de fournir une occasion de l’assortir d’un « appareil critique puissant, sans concession », de quelque « 2800 notes en face à face des passages décortiqués » pour analyser « ce concentré d’antisémitisme, de racisme et de bellicisme ».

    Pour ce faire, on n’a pas lésiné : on « a mobilisé une cinquantaine de chercheurs », travaillant avec l’aide de « l’Institut d’histoire contemporaine de Munich (IFZ) ». On nous l’affirme : il fallait absolument éviter que ces « 896 pages » pesant « 3,6 kilos » puissent encore « galvaniser les nostalgiques et les néo-nazis », car c’est un livre dangereux qui s’était « répandu comme un poison en Allemagne »…

    En fait, le SoirMag concède que ce n’est même pas vrai : « En réalité, peu de monde l’a lu. » Ah bon ? Et pourquoi ça ? Tout simplement parce qu’il « démontre la faiblesse de son auteur » et sa « pensée pauvre et confuse » : « dans sa forme inaboutie, incohérente et haineuse, avec les obsessions de Hitler, son style [est] consternant, sa prose minable ». Bref, « l’affaire d’un homme hystérique devenu monstrueux »…

    Bien différent du nazisme qui est, lui, « plus réfléchi, plus abominable ». D’ailleurs, en haut lieu, on préférait le nazisme, cet « écosystème en vigueur en Allemagne dans les années 30 » [?] et on mettait donc la théorie de cet « écosystème » en pratique, plutôt que de se préoccuper du « contenu idéologique » de Mein Kampf

    Voilà qui nous rassure et ne nous poussera certes pas à débourser une centaine d’euros pour pareil pensum !... Mais du coup, on se demande pourquoi il fallait tant d’efforts pour réaliser un tel ouvrage –qui, nous dit la directrice des éditions Fayard, n’est finalement pas vraiment une réédition, « mais un livre contre “Mein Kampf” »–, puisque quasiment personne (même en haut lieu) ne le lisait et que pratiquement tout le monde se foutait bien de son contenu ?

    Eh bien, il paraît que des « éditions pirates, brutes et sans recul, circulent toujours en Turquie, dans les pays arabes et en Inde » ! Ça alors ! Et ces gens-là parviennent malgré tout à lire ce bouquin ? Potentiel danger supplémentaire : sont-ce les mêmes qui viennent ensuite migrer chez nous, risquant de propager le poison ?

    Sans doute qu’ils parviennent à le lire et d’autres aussi d'ailleurs et dans toutes les langues, car même si sa « lecture semble ardue et fastidieuse […], les tares qu’il traîne dans ses pages prolifèrent sur le Net… et dans les têtes » !!!...

    Bon ! À force de voir le SoirMag écrire tout et son contraire, on n’y comprend plus rien ! Hitler est un fou ? ou c’est celui qui dit qui est ?... Décidément, le SoirMag est un fou !

    Hitler Linz.jpeg« Hitler, c’était le sens interdit ! Le plan de démontage de l’Allemagne de Hitler était, dès 1935, visible à l’œil nu. […] Les barrières fanatiquement dressées entre Européens nous coupaient de toute possibilité de rechercher des arrangements qui eussent pu sauver la vie aux cinquante millions de personnes qui périrent entre 1939 et 1945. » (Léon Degrelle, Tintin mon copain, pp. 49-52).

     

    Photo extraite de Hitler dans sa patrie (Heinrich Hoffmann, 1938) : Adolf Hitler entre dans son pays natal, suite à l’Anschluss du 13 mars 1938 (les Autrichiens l’avaliseront à 99,75 % par le plébiscite du 10 avril 1938).

     

    Post-scriptum : si ce bouquin illisible est tombé dans le domaine public en 2016, les Nouvelles Editions Latines en assurent la diffusion en français, sans discontinuer, depuis… 1934 ! Mein Kampf – Mon Combat est donc toujours disponible au prix de 36 euros et ne pèse que 1,4 kg pour 686 pages ! Et les NEL n’ont pas attendu l’armée de chercheurs français de l’Histoire correcte pour prendre du recul et assortir le livre d’une mise en garde initiale de huit pages : Nouvelles Editions Latines.

     

  • C’est décidé : les Légionnaires wallons sont des criminels de guerre !

    La curée est lancée pour tenter

    d’accréditer cette odieuse calomnie…

     

    Nous avons relevé naguère qu’une offensive se mettait en place, tendant à criminaliser les Légionnaires wallons sur le Front de l’Est et à les transformer en criminels de guerre, auteurs de génocide et autres crimes imprescriptibles contre l’humanité, alors qu’en quasiment un siècle, aucun dossier de ce genre ne fut jamais ouvert, ni qu’aucun élément à charge de ce type ne fut jamais produit !

    Nous rendions alors compte de la scandaleuse émission diffusée, le 26 novembre 2019, sur la chaîne de télévision publique belge RTBF « Mon père était un SS wallon ». Elle se permettait d’affirmer tout en apportant la preuve du contraire ! que « Les Légionnaires wallons au Front de l’Est ont massacré des juifs. C’est un fait historique » !!! (ce blog au 30 novembre 2019).

    A la base de ce grossier mensonge (bien historique, lui !), les pseudo-historiens du CEGESOMA et leurs suspicions fantasmagoriques : « Comment expliquez-vous qu’il n’y a pas eu ou pratiquement pas eu de condamnations de Belges pour crimes de guerre ? » ; « On ne cherche pas toujours non plus à savoir quel a été le comportement vraiment des Belges qui sont partis se battre sur le Front de l’Est » ; « Ce qui s’est passé sur le front, ça, ça reste une grande inconnue » ; « On s’est intéressé au rexisme en tant que mouvement, mais visiblement pas à tout ce qui a été fait par les soldats qui ont suivi Léon Degrelle à la Légion Wallonie »…

    L’émission « Les enfants de la Collaboration », le 25 novembre 2020 enfonça encore le clou en présentant ces fils et filles de « collaborateurs » comme autant de citoyens conscients des crimes inexpiables de leur parent et condamnant uniment leurs agissements (à l’exception notable du petit-fils du Commandeur de la « Wallonie », José Antonio de la Rosa-Degrelle, voir ce blog au 15 décembre 2020).

    SoirMag 1a.jpegAujourd’hui, c’est le SoirMag qui vient donner sa ruade asine. Son édition du 5 au 11 juin publie, sous le titre se voulant sensationnel : « Mon père était un Waffen-SS », son scoop plutôt faisandé. En effet, c’était déjà sous un titre similaire –« Waffen-SS » était plus sobrement « SS wallon »– que le même témoin –« Julien » s’appelait alors « Antoine »– était venu faire part à la télévision de son mal-être face aux soupçons (aujourd’hui certitudes) des crimes inévitablement commis par son père…

    Et c’est vrai que le pauvre anonyme fils d’incognito semble bien devenu maboul, soigné par un psychanalyste car il n’avait pas « intégré l’impact imaginaire [?] que pouvait avoir le passé de [s]on père sur [lui] et [s]a famille ». Sans doute n’avait-il pas intégré non plus l’impact sur son père et son frère de ses réactions de « post-soixante-huitard » car tous les deux se sont suicidés, sans qu’on en connaisse les raisons précises, mais la présentation qu’en fait le malheureux Julien ou Antoine laisse augurer d’un véritable dérangement mental : « Leur manière de se suicider m’a interpellé d’ailleurs. L’un par balle, comma la Shoah par balle, l’autre par le gaz, comme dans les chambres à gaz » !...

    Ce que le pitoyable Julien-Antoine cherche désespérément à établir, c’est la culpabilité de son papa : « Les Waffen-SS […] se sont attaqués aux Juifs, mais aussi aux Slaves. Des atrocités ont été commises en Pologne, dans le Caucase et en Ukraine, où mon père a été envoyé. » Mais il ne trouve rien. Même le « dossier moral et répressif » de son père qu’il a pu consulter aux Archives générales du Royaume est pour lui « superficiel »… Quelque 230 pages, quand même ! Mais toujours rien sur des « crimes de guerre ». Et pourtant son papa a été promu « sergent dans les troupes de choc » (c’est-à-dire dans son unité militaire dont l’héroïsme fut célébré par de multiples citations à l’ordre du jour de l’armée, voir ce blog au 30 décembre 2019), ce que, dans son obstination, il ne peut interpréter que comme un indice de culpabilité, « une preuve de plus de son engagement »… Conclusion : « si de nombreux aspects de la Légion Wallonie sont très bien documentés, la question des crimes de guerre n’est jamais abordée. […] Et personne ne cherche à savoir s’ils y ont commis des crimes de guerre ».

    Vers le front Enfants train.JPG

    Les « génocidaires » wallons ont toujours été si terrifiants que les enfants des populations slaves se pressaient le long de leur convoi pour profiter de leurs cadeaux.

    Jamais l’idée n’effleurera le lamentable Julien que, sans doute, cette absence totale de document établissant des crimes de guerre dans autant d’archives différentes, est probablement la preuve la plus évidente que son papa, comme d’ailleurs les autres Waffen-SS wallons, n’a pas commis le moindre crime de guerre sur le Front de l’Est.

    Mais il paraît qu’aujourd’hui, le combat de Julien en perpétuelle crise existentielle, c’est d’obtenir un « libre accès aux archives militaires », c’est-à-dire aux « dossiers des collaborateurs de l’Allemagne nazie », car, explique-t-il, « je ne suis pas autorisé à entreprendre ce genre de recherches […]. Mais j’espère que des historiens y parviendront un jour. »

     

    Le problème, c’est justement que jusqu’à aujourd’hui, seuls les historiens patentés ont accès à ces dossiers. Et ils n’y ont jamais rien trouvé, comme le regrette une certaine Florence Rasmont, collaboratrice du tout-puissant CEGESOMA : « on a peu d’infos sur les agissements des légionnaires sur le front de l’Est, les actes commis contre les juifs, les partisans et des populations locales. » Ce que, malgré tous les récits et mémoires concordants des anciens Légionnaires, elle explique par l’ignorance des procureurs de l’épuration : « Au moment de constituer ces dossiers d’instruction à l’époque, on n’avait pas encore pris la pleine mesure des massacres perpétrés sur les populations juives, et leur déportation vers les camps de concentration »!

    Messe Légion+Ukrainiens.JPGLes « génocidaires » wallons ont toujours eu un aumônier pour les accompagner spirituellement. Les messes qu’il célébrait en plein air bénéficiaient également aux populations locales ne se sentant nullement menacées. D’autres photos témoignant de la parfaite entente entre les Bourguignons et leurs hôtes slaves ont été publiées sur ce blog le 23 février 2020).

    Encore une fois, ce qu’il faut absolument mettre dans la tête des gens, c’est que les Volontaires de la croisade contre le bolchevisme ont participé activement à ce qu’il faut désormais considérer comme le but ultime de la Deuxième Guerre mondiale, l’extermination des juifs. Et si le père du toujours masochiste Julien a osé dire, comme d’ailleurs tout le monde, jusqu’au plus haut dans la hiérarchie du IIIe Reich (voir ce blog au 25 mai 2016) : « Je ne savais pas. Les massacres de masse, les camps de concentration, ce que les nazis ont fait aux Juifs, je ne l’ai su qu’en rentrant », cette ignorance coupable n’a rien à voir avec l’ignorance excusable des procureurs de 1945 !

    Ceux-ci ont maintenant appris ce qu’ils devaient apprendre et ceux-là n’ont désormais plus qu’à bien se tenir : « C’est un vrai sujet de recherche qui reste à mener », indique la « docteure » Rasmont. Soyons donc certains que le CEGESOMA saura fantasmer d’autant plus à sa guise les crimes et la culpabilité des Légionnaires que ces derniers sont désormais tous décédés et réduits au silence…

     

    Le SoirMag ou la régie de la « correct fantasy »

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    Il ne faut plus parler de journalisme quand on a affaire au SoirMag, et sûrement pas quand il traite de sujets concernant la Seconde Guerre mondiale : il ne s’agit alors plus que de mises en scène d’épouvante, d’éclairages horrifiques, de commentaires suscitant effroi et exécration…

    Ainsi la banale déclaration du pauvre Julien « Mon père était un Waffen-SS » est-elle introduite par le dramatique « Il nous assène cette déclaration glaçante » ! Et quand le malheureux commente la « révélation » de sa mère : « Les meilleurs amis de mon père étaient tous des anciens de la Légion Wallonie ! », le SoirMag commente : « Pendant toutes ces années, Julien les a côtoyés en ignorant tout de leur ignoble passé commun » !

    Ne nous étonnons pas : l’auteur nous est bien connu, c’est le fameux Pierre De Vuyst, celui qui, selon sa rédaction, « peut écrire à peu près sur tout et parfois n’importe quoi » (voir ce blog aux 28 février 2019 et 30 avril 2020). Nous l’avions encore épinglé récemment pour sa légende toute hurluberlue d’une photo du défilé bruxellois célébrant la percée victorieuse de Tcherkassy (ce blog au 22 octobre 2020). Et nous aurions ignoré l’article d’aujourd’hui (il y a longtemps que nous avons résilié notre abonnement) si un lecteur, M. Michel R., ne nous avait pas communiqué sa réaction au SoirMag : le pigiste habituel des pages sur la Collaboration n’avait en effet rien trouvé de mieux que de publier à nouveau une photo du défilé devant la Bourse, mais avec la même légende apocryphe...

     

    « Comptons les erreurs : 1) ce n'était pas en août 1941, mais en avril 1944 ; 2) c'était la célébration du retour de Tcherkassy et non le départ au front ; 3) la Légion Wallonie n'a été mutée à la Waffen-SS qu’en juin 1943 (double impossibilité pour situer la photo en 1941 !) ; 4) en août 41, Léon Degrelle était simple soldat, servant de mitrailleuse (et non « promu capitaine » ; et en avril 1944, il fut promu Sturmbannführer, c’est-à-dire major). Ça fait quand même beaucoup en UNE SEULE PHRASE ! Surtout qu'on trouve ces infos en deux clics sur Wikipédia »

    S'il est vraisemblable que Wikipedia eût sans doute mieux informé un pisse-copie de la trempe de De Vuyst, cette officine du politiquement correct est quand même loin d’être l’Evangile ! Notre blog constitue certainement une source encore plus fiable…

     

  • Dernier Carré – Communauté des Anciens du Front de l’Est

    Centième numéro de la Feuille de Contact
    entre les Membres et Amis

     

    C’est un historique centième numéro que la communauté des Anciens du Front de l’Est « Dernier Carré » vient de publier à l'intention de ses membres.

     

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    Ce numéro spécial de trente-deux pages est placé sous le mot d’ordre :

    « Gloire et Honneur aux Légionnaires wallons

    et à leur Chef Léon Degrelle ! »

     

    Aujourd’hui, en effet, que tout scrupule scientifique est désormais absent des récits et chroniques les concernant, prétendument historiques ou biographiques, il nous semblait nécessaire d’affirmer haut et fort la noblesse et l’héroïsme de ceux qui offrirent leurs forces, leur sang et jusqu'à leur vie pour que puisse vivre dans la dignité, la justice et la liberté une Europe menacée par la ploutocratie et le communisme.

    Leur épopée ne fut ni imaginaire ni absurde mais marqua l’histoire et suscita l’enthousiasme, comme le montre la photo de couverture, prise à Bruxelles, le 1er avril 1944, à l’occasion de la glorieuse manifestation célébrant la victoire de la percée de Tcherkassy.

    Ce défilé triomphal, le seul qu’une unité de Volontaires européens put jamais organiser au cours de la guerre dans son pays d’origine, marqua une étape décisive dans le parcours aventureux que s’imposa Léon Degrelle s’engageant dans la croisade antibolchevique lancée par le Troisième Reich.

    Se retrouvant simple soldat parmi les autres Légionnaires du pays vaincu qu’était la Belgique, il avait voulu gagner, par son héroïsme militaire et celui de ses Bourguignons, le respect des anciens vainqueurs en même temps que le droit et l’honneur d’assurer l’avenir de son peuple dans l’Europe nouvelle. Ce droit, Léon Degrelle, devenu Commandeur de la Division Wallonie, couverte de la gloire des combats au Front de l’Est, et décoré lui-même, deux semaines auparavant par le Führer en personne, de la Croix de Chevalier de la Croix de Fer, ce droit, il le manifestait et l’imposait par cette apothéose au milieu de son peuple enthousiaste. Adolf Hitler avait déjà annoncé à Himmler qu’il voulait Léon Degrelle comme chancelier d’une Belgique retrouvant ses dimensions bourguignonnes (voir ce blog au 20 mai 2018) : cinq mois plus tard, il le recevrait à nouveau en son quartier général pour accrocher les Feuilles de Chêne à sa croix de Chevalier de la Croix de Fer et lui adresser son émouvante confidence historique « Si j’avais un fils, j’aimerais qu’il soit comme vous » ! (voir ce blog, entre autres, aux 21 juin et 20 juillet 2018)

    Que nous reste-t-il aujourd'hui de cette épopée fracassée ? de cette croisade contre le communisme menaçant d’anéantissement notre civilisation ? de cet ultime sursaut vital contre les matérialismes délétères ?

    Il nous en reste l’essentiel si nous nous détournons des mensonges officiels: l'idéal de vie. La nécessité de l’amour des autres, l’exemple du don de soi pour sa famille, ses proches et sa communauté, l’engagement pour une société de justice et de responsabilité.

    Dur et Pur !

    Révolution des âmes !

     

    Au sommaire de cette feuille de contact :

    - Editorial : Wenn alle untreu werden… nous resterons toujours fidèles

    - Calendrier 2021 : Dur et Pur ! Pour la Révolution des âmes !

    - Degrelle-Hergé, même combat !

    - La fin de guerre de Marie-Paule Degrelle

    - Parcours d’un jeune Volontaire, à la fin de la guerre

    - Récit d’un Volontaire wallon, ancien travailleur dans les usines du Reich

    - Lectures décapantes :

    - Olivier Pigoreau, Son âme au diable, Jean-Marie Balestre
    - Jean-Marc Berlière, Franck Liaigre, Ainsi finissent les salauds
    - Jean-Marc Berlière, François Le Goarant de Tromelin, Liaisons dangereuses
    - Xavier Laroudie, Un seul châtiment pour les traîtres

    - A travers la presse :

             - Fernand Kaisergruber (Moustique)
             - La séduction d’un fasciste, par Dieter Vandenbroucke
               (Joris Van Severen)
             - Les collabos belges (SoirMag)
             - Les Caryatides (Rivarol)
    - A propos de deux rééditions de Léon Degrelle et l’avenir de “Rex”, de Robert Brasillach

     

    Feuille de contact des membres du Dernier Carré.

    Adhésion : 13 euros à verser au compte BE04 2100 4559 7631.


  • Adolf Hitler, 1945-2020

     Le SOIRmag commémore le 75e anniversaire de la
    disparition du Führer !

     

    Soir mag 1-horz.jpg

     

    Certes, en ces temps de confinement, la page de couverture est toute occupée par le coronavirus, mais ce ne sont pas moins de quatre pages intérieures que le SOIRmag consacre à commémorer cet anniversaire !

     

    Mais pas de panique, c’est sous le titre La fin d’un monstre et inspiré d’ «historiens» bien en cour, le Cegesomesque Alain Colignon et Jean Lopez, auteur d’un déjà ancien Les cent derniers jours d’Hitler, que paraît cette évocation inattendue et… incongrue. C’est signé par un certain Pierre De Vuyst dont l’employeur parle en ces termes : « il peut écrire à peu près sur tout et parfois n’importe quoi » (https://soirmag.lesoir.be/index/ journalistes). Cet amateurisme désinvolte –et insupportable en la matière– se vérifie largement ici.

     

    Car quel crédit accorder à ce récit inspiré par ce falsificateur de Lopez, capable de déglutir 434 pages sur la bataille de Tcherkassy sans pratiquement citer la Division Wallonie et en réduisant l’exigence historique d’Adolf Hitler de recevoir personnellement les artisans de la percée salvatrice (les généraux Theo Lieb et Herbert Gille ainsi que l’Hauptsturmführer Léon Degrelle) à une séance anodine de photographies publicitaires dont il n'y a guère à dire, sauf –diffame l’infect Lopetz– que «Degrelle [est] littéralement ébaubi par son Führer » (Le Chaudron de Tcherkassy-Korsun, p. 404)…

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    C’est ainsi que la commémoration du SOIRmag s’ouvre sur la contre-vérité de la destitution et de la sanction du SS-Reichsführer Heinrich Himmler.

     

    « Tout a commencé dans l’après-midi, avec l’annonce par des radios alliées, dont la BBC, que le Reichsführer-SS Himmler –son bras droit !– avait donné ordre de capituler. Que Göring le vaniteux ait choisi de se donner un rôle de premier plan, c’était prévisible. Mais pas le “fidèle Heirich” [sic], à qui il aurait donné sa vie ! “La nouvelle assomme littéralement Hitler qui pleura tout d’abord comme un enfant, puis se mit à rugir comme un possédé. Il chasse Himmler du parti et le déclare traître”, explique le journaliste et historien Jean Lopez dans [son livre]. L’amiral Dönitz, commandant la kriegsmarine [sic], devra s’assurer que Himmler reçoit le châtiment qu’il mérite. »

     

    Outre que le pigiste du SOIRmag  a sans doute voulu dire que c’est Heinrich Himmler qui eût donné sa vie pour son chef Adolf Hitler, on lui conseillera de recouper les lieux communs de Lopetz concernant la « trahison » du Reichsführer avant de les recopier (ce que nos lecteurs savent depuis ce blog au 28 novembre 2017) :

    1. On aimerait connaître la référence « académique » sur laquelle s'appuie Lopez pour affirmer qu'à l'annonce de la prétendue trahison de Himmler, le Führer « pleura tout d'abord comme un enfant »... Car, de toute évidence, il s'agit-là d'un véritable scoop !

     

    2. « L’annonce par des radios alliées, dont la BBC» (en fait une dépêche de l’agence Reuters relayée par Radio-Stockholm) ne concernait nullement un « ordre de capituler » donné par Himmler aux armées allemandes, mais une demande d’ouvrir des négociations de paix.

    3. Si « Göring le vaniteux» envoya, le 23 avril 1945, son malheureux télégramme au Führerbunker, ce n’était certes pas pour « se donner un rôle de premier plan », mais parce qu’il crut de bonne foi Hitler hors d’état d’agir : « Il s’estima donc tenu de le remplacer, conformément à la déclaration faite au Reichstag qui n’avait jamais été annulée » (Walter Lüdde-Neurath (aide de camp du grand-amiral Doenitz), Les derniers jours du Troisième Reich, p. 49). Son épouse Emmy, témoignera de son chagrin et de son désespoir après avoir appris la mort du Führer : « Désormais, je ne pourrai plus jamais me justifier, lui crier en face que je lui suis toujours demeuré fidèle ! » (Goering, p. 185).

    4. Jamais personne ne fut au courant de la disgrâce du Reichsführer, seulement enregistrée dans le testament politique du chef de l’Etat, dicté dans la nuit du 28 au 29 avril 1945, et jamais parvenu à ses destinataires, dont l’amiral Dönitz, nouveau chef de l’Etat allemand, qui ne put en prendre connaissance qu’en 1946, dans sa cellule de la prison de Nuremberg…

    5. Karl Dönitz ne frappa donc jamais Himmler du « châtiment qu’il mérite» puisque non seulement il ignora tout de la décision du Führer, mais il crut même que la dépêche de Reuters qui la justifiait était fausse. C’est ce qu’il rapporte dans ses mémoires : « Était-il vrai, lui demandé-je [à Himmler], qu’il eût tenté d’entrer en liaison avec les Alliés par l’intermédiaire du comte Bernadotte ? Il le nia […]. Nous nous séparâmes en bons termes. […] Peu après la capitulation, j’appris qu’il m’avait menti en niant ses négociations. […] Pendant l’hiver [1946-47], j’eus connaissance du testament de Hitler dans lequel il réclamait la continuation de la lutte. » (Dix ans et vingt jours, pp. 350-352)

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    Q
    ue voilà de nombreuses erreurs dans ce seul premier paragraphe du contempteur par procuration De Vuyst, tout en servile correctitude politique (pour tous détails sur ce dossier, voir ce blog au 28 novembre 2017).

     

    Contrastant avec cette histoire biaisée, combien Léon Degrelle reflète plus sûrement la vérité historique dans ses souvenirs des derniers moments du IIIe Reich. Lui aussi apprit par la radio la tentative d’ouverture de négociations entre Himmler et les alliés anglo-américains. Mais il ne conclut pas hâtivement à une trahison. Et n’intima pas à son supérieur de justifier ses actes ! Heinrich Himmler est demeuré de toute évidence, même et surtout après l’annonce de la mort du Führer, son chef et Befehlshaber dont il s’efforce d’obtenir les ordres nécessaires pour les Volontaires européens au Front de l'Est dans ces nouvelles circonstances.

     

    En ce jour d’anniversaire funeste, c’est le récit degrellien que nous privilégierons sans la moindre hésitation, authentique dans son réalisme et son émotion, prémonitoire sinon prophétique dans le portrait que lui permet son expérience personnelle et tellement juste dans son analyse intuitive.

     

    Le 30 avril 1945 au matin, à huit heures, j’appris, par Radio-Londres, une nouvelle stupéfiante : « Himmler négociait un armistice ! » Les pourparlers avaient lieu, paraît-il, dans les environs de Lubeck. […] J’étais décidé à voir Himmler coûte que coûte, à obtenir de lui des ordres nets pour ma Division et la Division Flandre, à lui rappeler l’existence de dizaines de milliers de Volontaires étrangers, vaillants parmi les plus vaillants. Se souvenait-on encore d’eux, dans les débats de Lubeck ? Allait-on les laisser sombrer dans un gouffre ? Tant qu’il restait une possibilité de sauver mes garçons, je voulais la saisir. Et, coupant à travers les campagnes, doublant impétueusement tout ce qui était devant moi, je lançai ma Volkswagen vers Lubeck et vers Himmler. […]

    J’absorbai chiquet à chiquet les kilomètres et aboutis enfin l’après-midi à Lubeck, à l’État-major du Grand Amiral Dœnitz. Un des collaborateurs immédiats de celui-ci m’emmena vers un coin du bureau et me fit à mi-voix –c’était le 30 avril 1945, à cinq heures et demie du soir– cette confidence qui me glaça le sang :

    – Faites attention : demain on annoncera la mort du Führer !

    Hitler était-il vraiment mort ?... Essayait-on de gagner du temps avant de publier cette nouvelle terrible ? Ou préparait-on autre chose ?...

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    Léon Degrelle appelle la jeunesse européenne au combat vital pour l'Ordre nouveau sous la figure emblématique d’Adolf Hitler.

     

    En tout cas, un jour entier avant la déclaration historique du Grand Amiral Dœnitz : « Aujourd’hui, premier mai, à deux heures et demie de l’après-midi, le Führer est tombé en héros au cours de la lutte de Berlin », la nouvelle du décès de Hitler me fut dite à l’oreille, à l’État-major même du Grand Amiral.

    Je fus plus convaincu encore de l’approche du dénouement quand j’atteignis, au nord de Lubeck, au bord du golfe rayé par la pluie, les bureaux de l’État-major des Waffen SS : « Hâtez-vous de voir Himmler, me dit-on, ce n’est plus qu’une question d’heures ! » Mais nul ne savait exactement où se trouvait le Reichsführer SS. […]

    Il réapparut le matin, en coup de vent. Mais il ne s’arrêta que pour quelques minutes. Nous n’eûmes même pas le temps de le voir. Quand nous arrivâmes à l’escalier, il était déjà reparti, blafard, non rasé. Nous aperçûmes seulement trois autos qui cahotaient dans le chemin de sable. Himmler avait, toutefois, signé sans déport, tel que je l’avais fait préparer la nuit même, l’ordre de repli de la Division Wallonie et de la Division Flandre vers Bad-Sedeberg, localité du Schleswig-Holstein, au nord-ouest de Lubeck. Il avait déclaré qu’il désirait me voir. Je devais chercher un logement dans les parages et attendre son retour. […]

    Je m’étais installé dans une petite maison de forgeron, sur la chaussée de Wismar. J’avais pris une chaise et m’étais mis sur le pas de la porte, comme je le faisais le soir, près de mes parents, dans ma ville natale, quand j’étais petit.

    Les camions passaient par centaines. Plus que jamais, les Tipfliegers [chasseurs bombardiers américains] dominaient les chemins. Les rafales crépitaient à l’est, au nord, à l’ouest, au-dessus d’interminables files de brasiers rouges et gris.

    Mon esprit rêvait. Mes yeux erraient dans le vide, comme si le monde dans lequel j’avais si intensément vécu avait déjà perdu le souffle et s’effilochait en fumées tristes.

    soirmag,pierre de vuyst,jean lopez,alain colignon,adolf hitler,tcherkassy,himmler,goering,dönitzLa mer Baltique était à une demi-heure de là, au bout de labourés où les blés avrillés pointaient. J’allai, au crépuscule, m’y asseoir sur une grosse pierre brune. Le soir était à peine rose. On n’entendait rien du tumulte inouï des routes. Seul, de temps en temps, un avion allemand longeait la mer, rasait les flots, pour rester invisible.

    Est-ce que mon rêve mourait, lui aussi, comme ce ciel pâle que la nuit envahissait ?

    Je me relevai, revins par les emblaves et m’étendis, tout équipé, dans le noir, près du forgeron immobile.

    A deux heures du matin, un grand fracas ébranla la porte.

    Je courus ouvrir.

    Une bougie éclairait par gros pans la chambre modeste.

    Un jeune colonel allemand, envoyé par Himmler, se tenait tout raide devant moi, les traits tirés.

    J’avais compris avant qu’il eût dit un mot.

    Je m’étais mis au garde à vous.

    – Le Führer est mort, murmura-t-il…

    Nous nous tûmes tous les deux. Le forgeron, lui aussi, se taisait.

    Puis deux larmes, les larmes des cœurs purs, coulèrent sur ses vieilles joues tannées… […]

    Je passai le reste de la nuit à penser à Hitler.

    J’ignorais les termes de la déclaration de l’Amiral Dœnitz, matériellement fausse. Aucun doute sur la mort du Führer n’eût donc pu m’effleurer alors.

    Je le revoyais, si simple, le cœur sensible, grondant de génie et de puissance. Son peuple l’avait aimé et suivi jusqu’à la fin. Pas une secousse n’avait ébranlé, durant toute la guerre, l’admirable fidélité des masses allemandes pour l’homme dont elles connaissaient le désintéressement, l’honnêteté, l’esprit social, le sens de la grandeur germanique.

    C’était un fait quasi unique dans l’histoire du monde : meurtri, broyé, livré aux souffrances les plus affreuses qu’un peuple ait jamais dû subir, ce peuple n’avait pas eu un murmure contre le chef qui l’avait engagé et maintenu dans cette voie terrible.

    Dans chaque maison, dans chaque charrette sur les routes, j’en étais sûr, on pleurait à cette heure ou on priait. Mais nul, j’en étais certain, n’avait un mot de reproche. Nul ne se plaignait. C’est lui qu’on plaignait.

    Il disparaissait dans l’apothéose des dieux vaincus, parmi des fracas de fin du monde qui semblaient jaillir de chœurs de Wagner. S’en aller ainsi, c’était déjà ressusciter, avec une intensité surhumaine, dans l’imagination des peuples, projeté dans une épopée qui ne s’éteindrait plus.

    (La Campagne de Russie, pp. 466 sv.)

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    Léon Degrelle dans son bureau de Malaga, près du portrait dédicacé d’Adolf Hitler.

  • La « collaboration » qui hante le SoirMag

     

    La sombre lumineuse histoire des SS wallons !

     

    Nous remercions vivement notre fidèle correspondant Thibaut B. de nous avoir fait parvenir cet article du SoirMag, l’hebdomadaire belge de l’info TV (n° 4521, semaine du 16 au 22 février 2019), spécialisé dans la rectification des « Fake News » (voir ce blog au 28 novembre 2018) : c’est sous le fake titre La sombre histoire des SS wallons qu’est paru cet article, que nous corrigeons donc ici.

     

    SoirMag.jpgSa page de couverture associait rien moins que « Majesté » Mathilde (comme elle exige qu’on l’appelle), Léon Degrelle en majesté sur les marches de la Bourse lors du défilé historique de la Légion Wallonie à Bruxelles, le 1er avril 1944, et « les ours et les loups », les animaux sauvages parmi les plus majestueux d’Europe, l’ours symbolisant Berlin, capitale de la nouvelle Europe, et le loup, Wolf, choisi comme emblème par le Führer Adolf Hitler (vous aurez vite identifié l’intruse dans cette association de majestés) !

     

    Le prétexte de cette publication destinée à forcer le « succès de librairie » ? La réédition, aux éditions BelgOBelge sous le titre SS Wallons. Témoignages et récits (19,9€), du livre que Daniel-Charles Luytens avait publié en 2010 aux Editions Jourdan SS Wallons. Témoignages. Récits de la 28e division SS de grenadiers volontaires Wallonie

     

    Décédé le 8 mai de l’année dernière, l’auteur Daniel-Charles Luytens était un chroniqueur populaire dans la veine d’un Jo Gérard. Sa soif de « scoop » pouvait parfois sembler puérile (Les fils cachés de Hitler, Les plus étonnantes histoires du IIIe Reich,…), mais elle permettait quand même à son lecteur de disposer, à chaque fois, de textes originaux et inédits. Avec ce recueil de « témoignages et récits », il eut le mérite insigne de produire enfin pour le grand public les témoignages authentiques de Volontaires du Front de l’Est. Et ce, sans prétendue contextualisation ni mise en perspective politiquement correcte.

     

    Rien que pour cela, ce livre accessible dans toutes les librairies (ce qui est loin d’être le cas des ouvrages écrits par quelque Légionnaire que ce soit –voir en fin d’article– et certainement pas par Léon Degrelle !) mérite notre reconnaissance et, surtout, la recommandation de le diffuser le plus largement possible.

     

    C’est un certain Pierre de Vuyst qui signe le compte rendu de cette réédition pour le SoirMag : « il peut écrire à peu près sur tout et parfois n’importe quoi » précise sa « Bio express » sur le site du Soir ! Et pourtant, il commence si bien son compte rendu que nous ne résistons pas au plaisir d’en citer toute l’introduction :

    « L’épisode le plus troublant de cette collaboration est sans doute celui des SS wallons. Qu’est ce qui a bien pu amener des hommes francophones à servir volontairement dans les rangs de l’envahisseur nazi dont ils ne parlaient pas la langue, pour aller combattre les Russes sur le front de l’Est ? Constituée en juillet 1941, la Légion Wallonie rassemble des volontaires recrutés par le mouvement politique Rex. Dès novembre 1941, forte de 1.000 hommes, la légion est active dans le secteur sud du front de l’Est, combat sur le Donetz en mai 1942. En juin 1943, elle intègre la Waffen SS sous le nom de SS-Sturmbrigade « Wallonien », soit la Brigade d’Assaut SS Wallonie. Jusqu’en février 1944, les SS wallons combattent en Ukraine, en particulier à Tcherkassy où la brigade se distingue, mais est littéralement décimée. Dotée de nouvelles recrues dénichées notamment au sein des Jeunesses rexistes, elle se bat ensuite en Estonie, devient la 28e SS Panzer Grenadier Division (28. SS Pz Gren Div) en décembre 1944 et se bat en Poméranie. De février à avril 1945, elle participe aux combats de Stargard, Stettin et Altdam. Le 3 mai 1945, elle capitule dans la région de Schwerin. Au total, quelque 2.500 de ses combattants ont perdu la vie quelque part entre le Caucase et la Baltique. »

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