Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

jacques de launay

  • Léon Degrelle, par Frédéric Saenen

     

    Une biographie grand public ? Sans a priori ?

    La réponse est déjà dans le Prologue !

     

     

    À peine avions-nous reçu de notre fidèle petit libraire de quartier la nouvelle biographie de Léon Degrelle que nous parvenaient déjà des messages nous demandant si nous l'avions lue et, surtout, ce que nous en pensions.

     

    Nous n'avions certes pas l'intention de nous jeter toutes affaires cessantes sur cette brique épaisse car d'autres priorités se sont imposées à l'organisation de notre temps et puis, avouons que la présentation de l'éditeur ainsi que le commentaire bouffon déféqué par le mensuel Historia (ce blog au 28 février 2025) ne nous ont guère encouragé à tout laisser tomber pour sa lecture...

     

     

     

    Où est le temps...

     

    Historia HS 32 Int. SS.jpegLes temps changent. Les mentalités aussi, hélas...

     

    Qui oserait encore publier aujourd'hui un dossier sur la SS affirmant « On ne songe plus aujourd'hui à assimiler les combattants de la Waffen SS aux bourreaux des camps de concentration » ? Et confier la rédaction des articles à un Jean Mabire, spécialiste incontesté de la Waffen SS mais condamné aujourd'hui par l'encyclopédie de la bienpensance Wikipédia pour exprimer « une pensée politique classée à l'extrême droite, proche des milieux néo-fascistes » ? Ou à d'anciens Volontaires du Front de l'Est, même sous pseudonyme, tels Saint-Loup, Paul Terlin ou Henri Fernet ?

     

    Ce fut pourtant l'honneur du mensuel Historia qui sortit en 1973 son 32e Hors Série intitulé L'Internationale SS, 600.000 étrangers français, belges, suisses, etc...

     

    L'auteur de Les SS de la Toison d'Or y rappelait d'ailleurs le surnom Modeste Ier de Bourgogne donné plaisamment par ses hommes à Léon Degrelle, toujours fier et hardi. Et il en faisait le titre glorieux de son article (ce blog au 22 janvier 2016). Au lieu qu'aujourd'hui, Frédéric Saenen et, à sa suite, Historia, version woke contemporaine, en font un sobriquet sardonique : « ses légionnaires, railleurs, le surnomment Modeste Ier, roi de Bourgogne » (p. 8)...

     

    L'historien Jacques de Launay –qui rencontra Léon Degrelle en 1973– a témoigné qu'après la défaite, il ne s'agissait aucunement de raillerie : « Ses camarades de guerre l'appellent affectueusement Modeste » (Histoires secrètes de la Belgique, 1935-1945, p. 194). Ce que confirme Paul Terlin (le héros Henri Moreau, grand mutilé de guerre) qui précise l'origine du surnom, à la fois respectueux et spirituel, dans le récit des combats d'épouvante pour le village de Starosselié, en Ukraine : « Debout dans sa voiture, Léon Degrelle retrouve la voix et les gestes du tribun pour arrêter la débandade. [...] jamais brave officier ne fut aussi bon orateur. Celui que nous nommons entre nous Modeste Ier de Bourgogne, en raison de la gloriole qui accompagne ses exploits, galvanise les fuyards. [...] Magie du verbe et du courage. Les Rouges s'attendaient à tout, sauf à ce coup de gueule providentiel du chef rexiste. » (La Neige et le sang, p. 84).

     

    Historia HS 32 Saint-Loup.jpeg

     

    Nous ne pouvons, de plus, qu'engager l'amateur de sobriquets à vérifier la source de ses citations incorrectes, puisqu'il ne put jamais être question de « roi de Bourgogne », la principauté chère à Léon Degrelle étant celle du duché de Jean sans Peur, Philippe le Hardi, Philippe le Bon et Charles le Téméraire.

     

     

     

    Mais bon, les désirs de nos lecteurs nous étant tout de même quasi des ordres, nous avons enfin ouvert ce livre qui se présente comme la « première biographie grand public » de Léon Degrelle.

     

    En tenant l'ouvrage en mains –350 pages sans la moindre illustration, accompagnées d'un important appareil critique de bas de page et de plus de trente pages de notes–, nous nous demandons tout de même ce que l'éditeur considère alors comme ouvrage « non-grand public » !

     

    Autrement agréables à lire par leur style et leur mise en pages, enrichis de photographies parfois originales et toujours pertinentes, bref parfaitement « grand public » nous semblent –même si nous ne sommes pas toujours vraiment d'accord avec le contenu– les livres d'André Liénard (Légion Wallonie, ce blog au 3 mai 2021), Jean-Marie Frérotte (Le dernier fasciste, ce blog au 21 juin 2018) ou même Arnaud de la Croix (Degrelle, 1906-1994, ce blog au 13 décembre 2016) !

     

    Ici, le bouquin a tout l'air du pensum lourdement indigeste. Et, surtout, loin de l'affirmation péremptoire de la pub en quatrième de couverture d'être « Sans a priori ». Les quatorze pages du Prologue ne font en effet rien d'autre qu'exalter les a priori de l'auteur !

     

    Sans doute est-ce pour tenter de le cacher qu'il a intitulé aussi sobrement sa biographie Léon Degrelle, Mais quel est le Léon Degrelle qu'il se propose de nous présenter ?

     

    Son projet, nous assène-t-il, est de « se focaliser sur le destin d'un rejeton de la petite bourgeoisie ardennaise [...] qui, une fois relégué dans le camp des vaincus, s'est ingénié à forger avec complaisance son propre mythe » (p. 16) ; de raconter « L'histoire d'un Belge qui, sous des dehors caricaturaux et une bonhomie de façade, dissimulait un être à la fois autoritaire, assoiffé de notoriété et de pouvoir, roublard en affaires, jaloux et colérique, souvent veule et toujours comédien en représentation, doté d'une inébranlable assurance de soi qui pouvait l'amener jusqu'au déni de réalité » ! (p. 20). Mais aussi de présenter ce « fugitif, [...] trafiquant d'art, négationniste » (p. 8), incarnant « une figure repoussoir, contre-exemple absolu de l'éthique en politique » (p. 11)...

     

     

     

    LD Iberico CEDADE.jpg   LD + Lion CEDADE.jpeg

     

    Léon Degrelle « trafiquant d'art » soutient d'emblée Frédéric Saenen dans la deuxième page de son Prologue. En 1988, un scandale médiatico-judiciaire fut monté de toutes pièces : Léon Degrelle tenterait de monnayer des « trésors nationaux » espagnols à l'étranger !

     

    Mais le « trafiquant » produisit immédiatement les titres de propriété de ses antiquités et, la baudruche s'étant dégonflée à la confusion de ses calomniateurs, de rédiger illico presto la savoureuse brochure Léon Degrelle, un lion ibérique nazi publiée en espagnol par le CEDADE (Cercle Espagnol des Amis de l'Europe, ce blog au 4 février 2017). Frédéric Saenen le sait, mais pour lui, c'est sûr, il n'y a pas de fumée sans feu !

     

    Aujourd'hui le lion ibérique –toujours en Espagne en tant que trésor national inaliénable– est la propriété d'un ami de Léon Degrelle, héritier d'une grande maison de luxe.

     

    Ci-dessus, à gauche, la couverture de la brochure polémico-divertissante de Léon Degrelle ; une affiche tirée à plusieurs dizaines de milliers d'exemplaires couvrit les murs de Malaga, Madrid et Barcelone pour annoncer sa publication. À droite, Léon Degrelle pose devant le fameux lion celtibère qui ne quitta jamais ses propriétés (ici, dans sa Cabaña de Fuengirola ; photo extraite de la brochure du CEDADE).

     

    Ci-dessous, dans son appartement de Madrid, l'éternel amateur d'art épris de beauté et d'histoire, présente quelques-uns de ses trésors antiques.

     

    LD Antiquités.jpg

     

     

    N'en jetez plus ! Nous nageons effectivement dans le dénigrement diffamatoire plein d' « a priori », et ce, avec une jouissive complaisance !

     

    Nous craignions avoir affaire à « un énième opus politiquement correct » (ce blog au 28 février) ? Eh bien, nous serons gâtés ! Car Saenen revendique haut et fort (pp. 16-18) sa filiation avec le « critique littéraire belge Pol Vandromme » qui, dans sa sénescence, s'est dévalué en croyant noyer Léon Degrelle dans sa logorrhée haddockienne (ce blog au 14 avril 2016, mais plutôt que chez Vandromme, l'épigone reprendra le néologisme invectif egotrombinomanie chez Robert de Vroylande, ce blog au 27 octobre 2020) ; de même qu'il salue l'expertise de « l'écrivain Jonathan Littell » qui a « analysé la psyché de la masculinité fasciste » [sic] chez Léon Degrelle dans un obscène follicule scatologique (ce blog au 8 février 2018), et se place sous l'autorité de « chercheurs érudits » comme Eddy De Bruyne dont nous avons illustré les limites sévères de l'érudition (ce blog à partir du 23 mars 2017)... Mais la cerise sur le gâteau, c'est la génuflexion révérencieuse devant l'un des « historiens patentés » à la patente la plus rance de péremption qui soit, Francis Balace himself (ce blog, entre autres, au 12 mars 2019) ! Et de justifier sa prosternation devant le clown Poprof de l'Université de Liège par cette citation propre à déshonorer la recherche universitaire : « Degrelle mémorialiste appartient plus désormais au domaine du psychiatre qu'à celui de l'historien » (p. 18 ; sur les délires balaciens, voir aussi ce blog au 30 juin 2016) !

     

    Dès lors, Fédéric Saenen se fout royalement de notre balle en prétendant déduire on ne sait de quoi la nécessité de sa publication : « Il manquait donc, à l'usage du grand public francophone, une biographie complète de Léon Degrelle » !

     

    Outre que la précision « francophone » est pour le moins incongrue, ce nouvel ouvrage de la cancel culture de l'histoire du rexisme et de la Seconde Guerre mondiale en général et de Léon Degrelle en particulier ne se justifiait donc en rien. Ce qui manque au contraire de manière criante, c'est un ouvrage moderne qui rende justice au fondateur de Rex (dont l'importance historique inquiète manifestement encore), au pourfendeur des banksters (qui sévissent plus que jamais aujourd'hui) et au chantre de la révolution des âmes (toujours indispensable mais rendue héroïque dans une société qui s'ingénie à inverser toutes les valeurs) ; un ouvrage défendant enfin l'honneur de celui qui s'était donné pour mission « de repeindre de neuf chaque cœur délaissé, lassé, souillé, de recomposer une véritable communauté humaine, juste, fraternelle, de ranimer en elle les plus hautes vibrations d'âmes. » (Léon Degrelle : persiste et signe. Interviews recueillies pour la télévision française par Jean-Michel Charlier, p. 55).

     

     

     

    Autoportrait fasciste.jpgLes effets d'Autoportrait d'un fasciste, le « Dossier Noir » consacré à Léon Degrelle par Jean-Michel Charlier, tels que les imagine Alidor.

     

     

    Saenen ose parler de « biographie complète », mais jamais dans ce Prologue de présentation de son bouquin, il ne parle de sa méthode de travail, de son éventuel souci d'objectivité, de l'enquête qu'il aurait menée à charge et à décharge. On ne trouvera pas non plus d'explication de sa démarche qu'il veut manifestement étrangère à celle que s'imposa, par exemple, l'exigeant et irréprochable Jean-Michel Charlier pour la réalisation de son Dossier Noir consacré à Léon Degrelle (Autoportrait d'un fasciste) et jamais diffusé par les télévisions qui l'avaient financé (ce blog au 1er juillet 2017 : les deux liens donnant accès au film que nous avions renseignés ont également été démocratiquement rendus inopérants !) : « mon propos n'était ni de le défendre, ni de le pourfendre, mais de réaliser [...] un travail rigoureusement objectif et honnête. » (Persiste et signe, p. 11).

     

    Frédéric Saenen rejette d'ailleurs explicitement comme inutile, sinon néfaste, la « méthode Charlier » consistant à confronter tous les intéressés aux déclarations de Léon Degrelle afin de garantir une stricte impartialité dans l'information : « cette démarche aurait été peu fructueuse [...] ; qu'aurait d'ailleurs ajouté ce témoin [Fernand Kaisergruber] à son gros volume de souvenirs Nous n'irons pas à Touapse [...] ou aux quelques interviews accordées deux ans avant sa mort [ce blog, entre autres, aux 21 janvier 2017 et 29 mars 2018] ? De même pour les descendants de Degrelle : est-il jamais possible d'obtenir un portrait nuancé de cet homme de la part de celles et ceux qui ne le connurent que comme grand-père raconteur d'anecdotes truculentes ou parent au sombre passé ? Et que compter entendre d'autre de la part de ses admirateurs fanatiques que la régurgitation de sa version canonique des faits ? » (p. 17).

     

    Parmi ces « admirateurs fanatiques », figure sans doute le Cercle des Amis de Léon Degrelle que Frédéric Saenen a l'air de condamner à mort en 2017, ignorant apparemment son indispensable Correspondance privée trimestrielle dont nous rendons pourtant toujours régulièrement compte.

     

    Mais il le sait certainement puisque, juste après avoir parlé du Cercle, il fait à notre blog Dernier Carré Léon Degrelle l'honneur de lui consacrer un paragraphe de quelques lignes. Très probablement devons-nous donc également être englobés parmi les fanatiques régurgitant les canons degrelliens. C'est en effet ainsi qu'il doit considérer notre prétention d'éclairer objectivement, par un travail élémentaire de recherche et d'interprétation contextualisée de tous documents connus ou inédits, la personnalité et la vie de Léon Degrelle.

     

    Voilà qui doit être insupportable au néo-biographe qui entend faire carrière dans le sillage woke des prétendus spécialistes qu'il vient de citer. Aussi ne manquera-t-il pas de nous discréditer en traitant nos commentaires de « mises au point orientées », réduisant notre action à la promotion de « l'abonnement à [notre] bulletin annuel [qui était irrégulier, certes, mais plus ou moins trimestriel] ou la vente d'un calendrier, illustré de photos d'époque » (la verve blessante de Saenen a oublié nos cartes de vœux de Solstice, Noël et Nouvel An : ce blog au 11 décembre 2019 !) et en dénonçant l'anonymat du ou des animateurs de notre blog... Comme si notre ou nos rédacteurs courraient après quelque honneur académique ou reconnaissance officielle pour leur travail désintéressé alors que tous savent que ne pourraient le ou les « récompenser » que dénonciations et lynchage médiatique et autre...

     

     

     

    LD Bureau Fuengirola.jpg

    Léon Degrelle dans le bureau de sa Cabaña de Fuengirola, rédigeant Le Siècle de Hitler (derrière lui, la Pietà flamande du XVe siècle acquise lors du pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle, ce blog aux 18 octobre et 26 décembre 2024). « Sous le soleil espagnol, portant chemise claire et veston léger, [Degrelle] déambule avec des allures de vacancier dans les jardins de sa villa andalouse. Quinquagénaire, il pose en sage méditatif, assis à sa massive table de travail, absorbé par la rédaction de ses mémoires » persifle Saenen dans son Prologue (p. 10). Mais qu'attendre des souvenirs de celui dont le balacien prétend écrire la biographie ? « Degrelle s'est beaucoup (trop) raconté » (p. 17) pour lui accorder quelque crédit ! Aussi, y remédiera-t-il en réécrivant au besoin l'histoire.

     

    Par exemple par le sophisme faisant porter à Léon Degrelle la responsabilité de son état d'apatride étranger indésirable en Belgique, imposé par sa condamnation de 1945 et sa prescription toujours ajournée (sans parler de ses innombrables propositions de revenir à Bruxelles pour un véritable procès contradictoire) : « l'incivique apatride choisit après-guerre de se faire naturaliser espagnol, ce qui lui permet d'échapper habilement à la justice de son pays en s'en rendant définitivement étranger » (p. 9).

     

    Par exemple aussi à propos de ses « crimes de guerre » : « il n'a pas été établi qu'il aurait commis personnellement ou ordonné directement des crimes de guerre » (p. 19), mais son nom est cité dans des minutes du procès de Nuremberg, mais « son cautionnement de la répression violente », mais « sa participation à des prises de décision débouchant sur des exécutions », etc. (voir ce blog au 7 juin 2018). Pour Frédéric Saenen, c'est sûr, il n'y a jamais de fumée sans feu !

     

    Discours 11 1992 Torreon.jpg

    Pour noircir systématiquement Léon Degrelle, Saenen, qui se veut aussi pamphlétaire, n'hésite pas à chausser les pantoufles du vieux radoteur Vandromme, essayant d'adopter son outrance paradoxale : « Son talent oratoire n'est pas loin d'évoquer celui des pasteurs évangéliques superstars aux États-Unis, à la nuance près que le Messie dont il proclame l'avènement, ce n'est jamais que lui-même » (p. 11). Au bémol de la nuance près que le sujet des discours de Léon Degrelle ne fut jamais l'avènement de quelque Messie résolvant miraculeusement tout problème, mais au contraire l'indispensable, personnelle et tellement exigeante révolution des âmes permettant seule une authentique régénération nationale et européenne.

    (Ici, discours de Léon Degrelle au restaurant El Torreón del Pardo à Madrid, en novembre 1992, ce blog au 1er décembre 2020 ; sur l'art oratoire de Léon Degrelle, ce blog au 14 mars 2021).

     

     

    En conclusion de son Prologue, Frédéric Saenen se moque encore fameusement de nous en prétendant (et il souligne ces mots) « prendre enfin au sérieux » Léon Degrelle. Car jamais il ne l'écoutera ni n'essaiera même de le comprendre comme le fit Jean-Michel Charlier et entend toujours le faire le Dernier Carré Léon Degrelle.

     

    Prendre au sérieux Léon Degrelle, décrète-t-il, c'est en « déjouer les séductions ». Et se garder soigneusement d'éprouver jamais pour lui la moindre sympathie (p. 20).

     

    Voilà ce que Saenen appelle une biographie « sans a priori »...

     

    Autant que le lecteur soit prévenu et sache à quoi s'attendre.

     

     

    À suivre (peut-être)

     

     

     

     

    Les « crimes de guerre » de Léon Degrelle

     

    LD Donetz 1942.jpeg

    Horreur ! Le lieutenant Léon Degrelle fait le coup de feu contre les bolcheviques sur le Donetz en juin 1942.

     

    Abordant dans son Prologue la question des crimes de guerre de Léon Degrelle, son biographe « sans a priori » écrit d'une manière sibylline propice aux sous-entendus accusateurs : « À cet égard, la question de sa part de “responsabilité du mal” risque d'occuper encore longtemps les historiens. Son nom n'est en effet cité qu'une seule fois dans les minutes du procès de Nuremberg, très précisément dans le document PS-705 reproduisant des notes secrètes du 20 janvier 1943 relatives à une conférence du comité de travail SS sur l'espace germanique tenue le 12 janvier précédent. » Et d'ajouter en note les références de cette trace exceptionnelle –mais d'autant plus importante– de l'implication de Léon Degrelle dans le mal : « Procès des grands criminels de guerre devant le tribunal militaire international : Nuremberg, 14 novembre 1945 - 1er octobre 1946 : [documents et autre matériel de preuve]. Tome 26, Tribunal militaire international, Nuremberg, 1947-1949, p. 264. »

     

    Bigre ! Voilà du sérieux ! Même si le nom de Léon Degrelle n'est cité qu' « une seule fois », c'est quand même « dans les minutes du procès [...] des grands criminels de guerre devant le tribunal militaire international » de Nuremberg ! Ce n'est pas rien ! D'autant qu'elles reproduisent des « notes secrètes » d'une « conférence du comité de travail SS sur l'espace germanique ». Autant dire qu'il s'agissait peut-être de la préparation d'une espèce d'épuration ethnique criminelle ?...

     

    Mais au fait, pourquoi diable Frédéric Saenen épingle-t-il cette mention dans les archives du Tribunal de Nuremberg en lui consacrant pas moins de neuf lignes (cinq dans le texte du Prologue et quatre dans la note de référence) ? Et pourquoi diable, tant qu'il y est et puisqu'il a tout le matériel sous la main, ne nous cite-t-il pas précisément le court passage –trois lignes et demie seulement !– où Léon Degrelle apparaît ? Car on peut tout de même penser qu'excessivement peu nombreux sont ceux qui possèdent l'édition des quarante volumes documentant le Procès de Nuremberg...

     

    Eh bien, on vous le donne en mille, parce que ces fameuses « notes secrètes » avec le nom de Léon Degrelle ne concernent aucunement quelque travail de nettoyage de l'espace germanique par la déportation ou l'assassinat ! Elles ne font que commenter et pas que positivement ! les premières approches effectuées en janvier 1943 par le lieutenant de la Wehrmacht qu'était alors Léon Degrelle auprès de Richard Jungclaus, représentant de Himmler en Belgique, pour rejoindre la Waffen-SS.

     

    Tout cela est parfaitement documenté par Albert De Jonghe un authentique historien celui-là, et même pas degrellien pour un sou !–, dans son étude fouillée sur « La lutte Himmler-Reeder », dans les Cahiers d'Histoire de la Seconde Guerre mondiale de décembre 1978. Il cite très exactement sources et texte du rapport destiné au général Gottlob Berger, chef du Bureau central de la SS (SS-Hauptamt). Nous reproduisons sa note avec une traduction exacte, ne laissant plus de place aux extrapolations orientées de Saenen.

     

    De Jonghe LD Trib. Nuremberg.png

    Procès-verbal de la réunion du Comité SS de la Communauté de travail pour l'Espace germanique, le 12.1.1943, 12h, au SS-Hauptamt (IfZM [Institut für Zeitgeschichte München], PS-705 et NO-1783). On lit dans cette note, concernant Degrelle : « Dans l'évaluation du rapport entre religion et politique, il appert qu'en son for intérieur, Léon Degrelle est un esprit latin... C'est un catholique pratiquant qu'il nous faut prendre avec précaution ; d'autre part, c'est un homme dont nous avons encore absolument besoin politiquement. » Cfr aussi IMT [International Military Tribunal], éd. française, XXVI, p. 264.

     

    Ainsi Frédéric Saenen allume-t-il le feu de ses fumées...


    Ne fût-ce qu'évoquer le travail de vérification effectué par un Jean-Michel Charlier sur l'implication éventuelle de Léon Degrelle dans quelque crime de guerre n'entrait manifestement pas dans la démarche « scientifique » du pseudo-biographe du dernier Commandeur de la Légion Wallonie...

     

    Rappelons-en lui tout de même les conclusions définitives !

     

    « Mon tout premier soin fut de vérifier ce que m'avait solennellement affirmé Léon Degrelle : à savoir que jamais il n'avait été recherché, ni condamné comme criminel de guerre, ni même simplement poursuivi comme tel.

    Je me fis communiquer les listes officielles, établies par les Alliés, les Allemands, les Israéliens, et surtout les Soviétiques, puisque, de 1941 à 1945, Degrelle avait combattu pratiquement sans interruption sur le front de l'Est. Je consultai également les listes établies par Simon Wiesenthal (chasseur antinazi) et recensant tous les criminels nazis responsables de crimes contre l'humanité. Le nom de Degrelle ne figurait sur aucune de ces listes. [...] L'exposé des motifs de sa condamnation à mort ne relève d'ailleurs à son égard aucune accusation de crime de guerre, voire de participation, quelle qu'elle soit, à une quelconque action de représailles.

    [...] Léon Degrelle n'a été condamné à mort que pour avoir porté les armes contre les Alliés de la Belgique et avoir constitué une armée à cet effet. »

    (Léon Degrelle : persiste et signe. Interviews recueillies pour la télévision française par Jean-Michel Charlier, p. 13).

     

    Mais sans doute la place de Jean-Michel Charlier est-elle désormais dans les mêmes fosses d'aisance que celles où Saenen précipite les « fanatiques » régurgitant leurs degrelleries ?

     

    LD Himmler 1943.jpeg

    Y a-t-il pire crime que de parler avec le Reichsführer SS Heinrich Himmler et faire la « une » du mensuel National-Socialisme du 15 juin 1943, date du trente-septième anniversaire de Léon Degrelle ?

     

  • Ça alors ! Hitler et Degrelle pouvaient donc se comprendre !...

    Heinz Linge Jusqu'à la chute.jpegLe Figaro Magazine du 21 avril dernier rend compte de la récente traduction française des mémoires de Heinz Linge, le (bien nommé) valet de chambre d’Adolf Hitler, Jusqu’à la chute, Mémoires du majordome d’Hitler (Perrin, mars 2023).

    Si ce bref article s’intéresse aux détails « scabreux infirmant la légende d’un Hitler impuissant », il rapporte aussi l’information capitale de la bonne connaissance du français par le Führer, tout en mettant fortement en doute ces récits du majordome : « vrais ou faux », « stupéfiants », « sans interprète, et donc en français ! »…

    Le préposé aux commentaires dans ce livre (un certain Thierry Lentz, spécialiste de Napoléon, a en effet été mandaté par l’éditeur pour présenter et annoter ces « Mémoires » qu’on pouvait imaginer –avec raison !– trop peu politiquement corrects) montre d’ailleurs l’exemple chaque fois qu’il se trouve face à des considérations de Linge pouvant contredire l’histoire officielle (pour se justifier, il prétend d’ailleurs que le « lecteur qui connaît l’épaisseur des mensonges et des crimes » du IIIe Reich ne peut et ne doit qu’en ressentir « un malaise », p. 8).

    Si donc Heinz Linge ose écrire « Ce qui se passait pendant la guerre dans les camps de concentration resta inconnu de moi comme de tous ceux de l’entourage du Führer » (p. 153), cela ne peut relever que du mensonge, quelles que soient les explications avancées par les témoins directs (ce blog au 25 mai 2016) : « On ne pouvait pas s’attendre à mieux » (p. 8) assénera le juge aux notes de bas de page, ajoutant : « Ce morceau du Je ne savais pas est classique et, hélas, attendu dans les mémoires et déclarations des anciens collaborateurs d’Hitler, y compris haut placés » (p. 153). Il est vrai que le moindre examen critique des mémoires en question pourrait laisser soupçonner quelque révisionnisme aujourd'hui passible des tribunaux.

     

    16455456.jpg

    Heinz Linge n’échappa pas à la vindicte des vainqueurs. Prisonnier des Soviétiques, il fut torturé afin de lui extorquer les « secrets » de son Chef qui furent à la base du « Dossier Hitler » commandé par Staline (publié en 2006, mais sans aucun rapport avec les mémoires qui sortent aujourd'hui en français).

     

    Ailleurs, l’annotateur patenté se laissera aller à corriger le majordome en réécrivant ses souvenirs : « Une autre fois, Eva laissa parler son cœur en reprochant à Hitler de permettre à des soldats de se conduire non plus comme des soldats dignes de la Wehrmacht, mais comme des soudards, et de les laisser traiter les femmes brutalement et grossièrement. Le Führer, surpris, sursauta littéralement : visiblement, ni Himmler ni Bormann ne l’avaient informé de ces comportements. Furieux, il déclara qu’il allait sur-le-champ y porter remède » (p. 83). Commentaire de l’ « historien » : « On laissera le lecteur apprécier la vraisemblance de cette anecdote. Linge confond peut-être cette conversation avec celle que se permit d’avoir Henriette Hoffmann, fille du photographe et épouse de Baldur von Schirach, gauleiter des Alpes et du Danube, en juin 1943. La jeune femme, croyant que son ancienne proximité avec Hitler la protégeait, lui conta le sort fait aux femmes juives en Hollande, où elle avait assisté à des scènes violentes. Dans une colère noire, le Führer fit dire aux Schirach de quitter le Berghof. » (pp. 83-84). Il est vrai qu’en lisant cette note, le lecteur se demandera où est la vraisemblance et l’invraisemblance : dans les souvenirs du mémorialiste Linge ou dans la réécriture du napoléonien Lentz, rectifiant Eva Braun en Henriette Hoffmann et remplaçant les grossièretés faites aux femmes allemandes par des violences infligées aux Juives néerlandaises… Y a-t-il vraiment là matière à confusion ?

    Mais revenons au détail de la connaissance du français par Adolf Hitler, que Le Figaro Magazine juge stupéfiante, soulignant d’un point d’exclamation incrédule le fait que si le Führer a parlé à des Français sans interprète, c’est que, chose incroyable, il eût dû pouvoir manier leur langue…

    Linge Figaro.jpeg


    M
    ais c’est exactement ce que nous avons établi depuis longtemps face aux sarcasmes de tous les pseudo-historiens officiels qui se sont permis de railler Léon Degrelle rapportant ses conversations avec le Führer (voir ce sommet anthologique de cuistrerie sur ce blog au 25 mai 2021) puisqu’il est bien entendu que celui-ci ne pouvait rien comprendre au français, tandis que l’autre aurait été encore plus sourd à l’allemand !...

    Nous avons ainsi démontré de manière irréfutable l’intelligence intuitive de la langue allemande qu’avait développée Léon Degrelle au fil de la guerre (Léon Degrelle, De Rex à Hitler, p. 328 ; ce blog au 26 mai 2022). Et surtout, nous avons établi la bonne connaissance du français qu’avait Adolf Hitler.

    Nous renvoyons donc aux articles documentés que nous avons publiés sur ce blog, mais rappelons quand même les témoignages que nous avons rassemblés (grâce aussi à la sagacité du Cercle des Amis de Léon Degrelle).

    C’est ainsi que nous avons vu que le Führer pouvait saisir au vol des insultes et les comprendre parfaitement :
    « ich habe noch das Bild vor Augen einer Franzözin, die in Lille, am Fenster stehend, meiner ansichtig wird und "Le Diable !" ruft ! » (Adolf Hitler, Monologe im Führer-Hauptquartier 1941-1944, p. 116 ; « j’ai encore devant les yeux l’image de cette Lilloise qui, m’apercevant de sa fenêtre, s’exclama : “Le diable ! », Adolf Hitler, Libres Propos sur la guerre et la paix, p. 98 ; ce blog au 5 janvier 2018).

     

    AH Voiture Ypres.jpegAu départ d’Ypres, le 26 juin 1940, Adolf Hitler entreprend son pèlerinage sur les lieux de ses combats de la Première Guerre mondiale en voiture découverte.

     

    De son côté, Hans Baur, documentant la fin de la visite de la ville de Paris le 2 juin 1940, raconta comment Adolf Hitler parla familièrement et plaisanta avec des ouvriers français, sans le moindre interprète : « La tournée dura une bonne heure et nous étions de retour à l'aérodrome un peu après 6 heures. Le départ fut retardé parce que le pneu de la roue arrière était crevé. Il fallut le réparer. Dans l'intervalle, Hitler s'entretint avec un certain nombre de Français, pour la plupart des travailleurs et des mécaniciens de l'aéroport. On rit beaucoup. » (Hans Baur, J’étais pilote de Hitler, p. 176 ; ce blog au 5 janvier 2018).

    Présent lors de cette même visite des monuments parisiens, l’architecte Hermann Giesler écrira ce qui suit à l’historien René Mathot, auteur du livre
    Au Ravin du Loup, Hitler en Belgique et en France, mai-juin 1940 : « Adolf Hitler avait la connaissance d’un français d’école. Lorsqu’il considérait quelque chose comme important, il s’assurait d’une traduction exacte par un interprète. » (p. 237).

    Ce qui n’empêchera néanmoins pas le chef suprême des armées du Reich d’aborder des sujets politiques et militaires en français avec le maréchal roumain Ion Antonescu –et peut-on vraiment encore parler de « français d’école » ?– : « Le 5 août [1944], le maréchal Antonescu fut reçu par Hitler à la Tanière du Loup dans l’espoir de conforter les liens avec la Roumanie. […] A ma grande surprise, je l’entendis faire un exposé de la situation militaire dans un excellent français au Conducator roumain. » (Bernd Freytag von Loringhoven, Dans le Bunker de Hitler, p. 121 ; ce blog au 25 mai 2021).

    Linge+AH.jpeg

    Heinz Linge suit le Führer comme son ombre dans tous ses déplacements. Il l’accompagne ici au départ d’Ypres, en juin 1940.


    N
    ous avions évidemment également invoqué le témoignage du valet de chambre d’Adolf Hitler, Heinz Linge, mais c’était d’après la traduction anglaise (ce blog au 5 janvier 2018). Vient donc de paraître aujourd’hui la version en français, qui nous permet d’enfin connaître un peu dans sa vérité élémentaire celui qui ne nous est jamais décrit que comme un monstre abominable : comme le dit le journaliste du
    Figaro Magazine, Jean-Louis Tremblais, il s’agit d’ « une mine d’informations inédites » !

    V
    oici le témoignage complet du majordome d’Adolf Hitler, Heinz Linge, concernant les capacités linguistiques françaises du Führer.

    «  Des habitants curieux entourèrent notre convoi automobile lorsque le Führer descendit, regarda autour de lui et se dirigea vers la ferme du paysan Joseph Goethals, Markt 18, où il avait été cantonné vingt-trois ans plus tôt. À la porte se tenaient son ancien logeur et son épouse. Ils discutèrent –mais aucun d’entre nous ne put comprendre ce dont ils parlèrent. Dans tous les cas, Hitler –qui n’avait pas eu besoin d’interprète– en revint très pensif. […] À Fournes, où il avait été hébergé dans une boucherie pendant la Première Guerre mondiale, il se rendit même avec Amann et Schmidt [deux anciens camarades de la Grande Guerre] dans la chambre où il avait dormi en tant qu’estafette du régiment. Bien que je fusse surpris qu’il ne se servît pas d’interprète pour parler avec des étrangers –ce qui n’était pas dans ses habitudes– et qu’il se comportât aussi très différemment, je n’allai pas plus loin dans mes réflexions. » (pp. 219-220).

    On pourrait croire que la première conversation dans le village belge de Flandre occidentale d’Aardooie s’est déroulée en allemand, mais le fait que les accompagnateurs d’Adolf Hitler –jamais fort éloignés– n’aient rien compris aux propos échangés et que le majordome insiste sur le fait que le Führer n'a pas eu besoin d'interprète donne à penser que la conversation ne s'est pas tenue en allemand, pourtant réputé proche du flamand. Peut-être peut-on alors penser que le Führer –qui, au cours de la Première Guerre mondiale, expérimentait son français « s’aidant au besoin d’un petit dictionnaire de poche allemand-français » (Jacques de Launay, Hitler en Flandres, p. 22 ; ce blog au 5 janvier 2018)– avait l'habitude de parler avec ses hôtes flamands d’alors également en français, une langue sûrement ressentie comme davantage sympathique que l’allemand pendant la guerre, surtout parlée par un soldat ennemi. Et sans doute ces paysans habitant à une vingtaine de kilomètres de la frontière française le parlaient-ils d’ailleurs couramment. D’où la reprise spontanée de leurs habitudes d’antan pour leur conversation…

     

    Linge+AH Mouchoir.jpeg

    Parfait majordome, Heinz Linge s’apprête à frotter les bottes du Führer, encrottées par les boues des champs flamands…

     

    Par contre, à Fournes-en-Weppe, en France, les conversations ne purent, indubitablement, s’être déroulées qu’en français. Heinz Linge rapporte ici la visite de la boucherie Coustenoble-Corbeil, de la rue Faidherbe, où logea le Führer. Mais, comme le rapporte Franz Hailer, un pilote qui participa à ce voyage commémoratif, il visita aussi peu avant, l’ancien poste de secours allemand de la Première Guerre mondiale qui se trouvait dans le bureau de perception des taxes, situé juste en face de la boucherie. C’est en effet dans son jardin que fut prise les célèbres photos de l’estafette Hitler avec six autres coursiers et le chien Foxl.

    Franz Hailer raconte : « Le Führer descend, ouvre la porte comme il y a vingt-quatre ans et entre dans son ancien poste de campagne. Il en ressort, rayonnant, avec, dans les mains, la célèbre photo de groupe, bien encadrée où, simple soldat avec sa moustache, il est assis parmi ses camarades. » C’est le percepteur Louis Guichard qui a reçu le Führer et lui a montré le portrait qui fait sa fierté : il se fera d'ailleurs photographier avec par Heinrich Hoffmann (voir ce blog au 15 octobre 2020). Que ce soit chez le boucher ou le percepteur, encore une fois, en l'absence de tout interprète, Adolf Hitler n’a pu qu’exercer sa connaissance du français…

     

    AH Jardin Fournes.jpegPlusieurs photos furent prises dans le jardin du percepteur de Fournes (que nous avons publiées sur ce blog le 15 octobre 2020) : sur celle-ci (non publiée alors), le chien Foxl n’est pas présent ; elle montre l’estafette Adolf Hitler (n° 1) détendu parmi ses camarades. C’est l’époque où il n’hésite pas à enrichir son français au contact des civils de l’endroit. A tel point, écrit Heinz Linge, que « deux jours avant de retourner une fois encore à Fromelles, Fournes, Wavrin et Noyelles-lez-Seclin, […] il fit appeler Himmler et lui ordonna de faire rechercher quelqu’un dans les environs des localités mentionnées. […] il s’agissait apparemment d’une femme et de son fils. » (p. 221). Linge dit avoir appris 37 ans plus tard qu’il s’agissait de l’affaire de Jean-Marie Loret, le prétendu fils de Hitler. Qu’il s’agisse ou non de cela, il n’en reste pas moins qu’Adolf Hitler chercha à retrouver des Français, une femme et son fils, qu’il avait connus de près en 1916… et, certainement, en parlant français !...

    [Des historiens ont remis en doute la visite d'Adolf Hitler à Aardooie ou, du moins, invoqué la difficulté de la dater précisément, imputant la responsabilité du problème à l'historien allemand Werner Maser qui aurait échafaudé des arguments pour accréditer sa thèse présentant Jean-Marie Loret comme fils d'Adolf Hitler (Siegfried Debaeke, Hitler in Vlaanderen, p. 163 ; Sjoerd J. De Boer, The Hitler Myths, p. 46,...), mais cela n'enlève rien à la pertinence des réflexions de Heinz Linge sur l'absence d'interprète lors des conversations du Führer avec les civils flamands et français ayant connu la Première Guerre mondiale.]

     

    La conclusion s’impose donc, comme en mai 2021 et mai 2022 : « Adolf Hitler comprenait parfaitement le français. Léon Degrelle, quant à lui, comprenait l’allemand suffisamment pour en avoir au moins une bonne connaissance passive. Les deux hommes pouvaient donc pleinement se comprendre, quelle que soit la langue utilisée. »

     

  • Un scoop ? Adolf Hitler comprenait très bien le français !

    Quand Bruno Cheyns, le nouveau biographe de Léon Degrelle, évoque des problèmes linguistiques avec le Führer : manque de nuances accidentel ou mensonges délibérés ?

     

    Cheyns Couverture.jpgIl y a peu, nous vous avons présenté la nouvelle biographie de Léon Degrelle (De Führer uit Bouillon – « Le Führer qui venait de Bouillon ») écrite en néerlandais par Bruno Cheyns (voir ce blog au 10 décembre 2017).

     

    Dans cette présentation s'appuyant sur une interview de l'auteur à l'hebdomadaire nationaliste flamand 't Pallieterke, nous soupçonnions Bruno Cheyns de vouloir demeurer dans les limites « du politiquement correct à la Martin Conway, Eddy De Bruyne ou Francis Balace dont il semble reprendre, traduire et amplifier les fadaises. »

     

    Et c'est bien ce qui se confirme puisque Bruno Cheyns ne manque pas de le souligner dans son Introduction avec la reconnaissance de la brosse à reluire : « De plus, le nombre d'études sur la collaboration au sud du pays est particulièrement limité, ce qui s'explique en grande partie par le manque de sources objectives. A part le chef-d’œuvre de l'historien britannique Martin Conway [ndlr : qui ne manque pas de renvoyer l'ascenseur puisque le professeur d'Oxford apothéose le livre de B. Cheyns comme « Une prestation impressionnante. Ce livre présente un panorama complet du rôle politique de Léon Degrelle dans l'histoire de Belgique » !, p. 4 de couverture], on n'a pas publié jusqu'à aujourd'hui le moindre travail de synthèse digne de ce nom sur le rexisme. Ce qui constitue un sérieux handicap pour la rédaction d'une biographie d'un des acteurs principaux ayant marqué cette période agitée de notre histoire. [...] L'historien Eddy De Bruyne, qui a entre-temps étudié pendant à peu près un quart de siècle la collaboration militaire wallonne, a été le premier chercheur à entreprendre une tentative sérieuse d'écriture objective de cette page noire de l'histoire de Wallonie. Il fut l'un des derniers historiens à avoir la chance unique d'interviewer des dizaines de survivants de la Légion Wallonie et de transcrire leurs récits personnels. Ce travail de bénédictin a permis la publication, en 2016, d'une volumineuse encyclopédie de la collaboration en Belgique francophone entre 1940 et 1945. » (p. 11).

     

    Certes, cette « Encyclopédie » constitue un outil original et utile, même si on s'interroge sur les critères de sélection des Légionnaires y figurant, mais elle est certainement d'un intérêt limité pour ce qui concerne le premier d'entre eux, Léon Degrelle, comme nous le montrons régulièrement sur ce blog depuis le 23 mars 2017 !... Le dernier Commandeur de la Wallonie fait en effet l'objet d'une haine non expliquée de la part du prétendu encyclopédiste, gauchissant systématiquement ses commentaires pour le moins inobjectifs !

     

    Aussi, à l'opposé de ce que Bruno Cheyns écrit, nous affirmons que ce ne sont pas les « travaux de synthèse » contemporains qui font défaut, bien au contraire puisque ce sont eux qui travestissent les faits et réécrivent l'histoire. Pour notre part, plutôt que de recourir aux Conway et De Bruyne, et de recopier leurs affirmations arbitraires, nous préférerons toujours privilégier les sources originales, les documents des témoins directs et des acteurs réels des faits : c'est d'ailleurs ainsi que nous avons pu donner tort aux ragotards d'aujourd'hui en démontrant, par exemple, que Léon Degrelle est bien le modèle originel physique, politique et spirituel de Tintin, en prouvant que ce n'est pas Fernand Rouleau mais bien Léon Degrelle qui est le « père » de la Légion Wallonie, en attestant que le Reichsführer-SS Heinrich Himmler a bien conservé toutes ses prérogatives jusqu'à la toute fin de la guerre et que tous les grades dont s'est prévalu Léon Degrelle sont parfaitement valables, et que nous établirons aujourd'hui que Léon Degrelle et Adolf Hitler pouvaient très bien se comprendre sans interprète...

     

    C'est donc sous les auspices particulièrement « orientés » de ces historiens politiquement corrects que le nouveau biographe de Léon Degrelle a choisi de se placer. Pour le vérifier, –et, comme le lecteur le constatera, nous n'avons pas été déçu !–, nous avons ouvert au hasard son livre et sommes tombé sur cette page où Bruno Cheyns écrit : « Après la guerre, Degrelle profitera de cette rencontre avec Hitler pour insister sur ses liens particuliers avec la direction du Troisième Reich. Dans son récit, il préféra ignorer le fait que le Gruppenführer Herbert Otto Gille fut reçu en même temps que lui. De plus, Degrelle parlait encore toujours un allemand imparfait et Hitler ne connaissait pas un mot de français, ce qui fait que l'entretien entre les deux hommes s'est probablement déroulé de manière plus difficile que ce que Degrelle laissa entendre par la suite. » (p. 412).

     

    Pareilles affirmations relèvent toutes de l'opinion préconçue, de la supposition gratuite ou, au mieux, du renseignement non vérifié. Prenons-les une par une.

     

    Lire la suite

  • Degrelle. Qui suis-je ? Par Francis Bergeron, éditions Pardès, 2016, 125 pages

     

    XI. La Grande Bourgogne

    « Rex a dû abandonner le rêve (plutôt fou !) d’une restauration de l’Empire bourguignon, au profit de l’idée de l’intégration du peuple wallon, peuple défini désormais comme germain, dans le grand Reich. » (Bergeron, p. 77)

    Figaro Kersten.jpgCe n’est pas du tout le sens de la proclamation de la germanité des Wallons ni du passage dans la Waffen SS, qui exprimèrent au contraire le refus de l’absorption pure et simple des Wallons dans le grand Reich, comme le souhaitait l’administration allemande conservatrice.

    Ces prises de position de Léon Degrelle permirent en effet de donner vraiment corps à ce fameux « rêve bourguignon ». Francis Bergeron en convient d’ailleurs bizarrement plus loin : « 1947 […] (21 mai) L’ancien ambassadeur de France en Allemagne, André François-Poncet, confirme, dans les pages du Figaro, l’authenticité du projet hitlérien de grande Bourgogne sous l’autorité de Degrelle, et publie des extraits du document fondateur. » (p. 107)


    deLaunay Couverture.jpgTous les détails et les références utiles concernant la « restauration de l’Empire bourguignon » se trouvent dans Jacques de Launay, Histoires secrètes de la Belgique, 1975, pp. 243-252 : « Grande Bourgogne et Volkstumpolitik ».

     

    deLaunay Bourgogne.jpg

     

    (A Suivre)