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La « collaboration » qui hante le SoirMag

 

La sombre lumineuse histoire des SS wallons !

 

Nous remercions vivement notre fidèle correspondant Thibaut B. de nous avoir fait parvenir cet article du SoirMag, l’hebdomadaire belge de l’info TV (n° 4521, semaine du 16 au 22 février 2019), spécialisé dans la rectification des « Fake News » (voir ce blog au 28 novembre 2018) : c’est sous le fake titre La sombre histoire des SS wallons qu’est paru cet article, que nous corrigeons donc ici.

 

SoirMag.jpgSa page de couverture associait rien moins que « Majesté » Mathilde (comme elle exige qu’on l’appelle), Léon Degrelle en majesté sur les marches de la Bourse lors du défilé historique de la Légion Wallonie à Bruxelles, le 1er avril 1944, et « les ours et les loups », les animaux sauvages parmi les plus majestueux d’Europe, l’ours symbolisant Berlin, capitale de la nouvelle Europe, et le loup, Wolf, choisi comme emblème par le Führer Adolf Hitler (vous aurez vite identifié l’intruse dans cette association de majestés) !

 

Le prétexte de cette publication destinée à forcer le « succès de librairie » ? La réédition, aux éditions BelgOBelge sous le titre SS Wallons. Témoignages et récits (19,9€), du livre que Daniel-Charles Luytens avait publié en 2010 aux Editions Jourdan SS Wallons. Témoignages. Récits de la 28e division SS de grenadiers volontaires Wallonie

 

Décédé le 8 mai de l’année dernière, l’auteur Daniel-Charles Luytens était un chroniqueur populaire dans la veine d’un Jo Gérard. Sa soif de « scoop » pouvait parfois sembler puérile (Les fils cachés de Hitler, Les plus étonnantes histoires du IIIe Reich,…), mais elle permettait quand même à son lecteur de disposer, à chaque fois, de textes originaux et inédits. Avec ce recueil de « témoignages et récits », il eut le mérite insigne de produire enfin pour le grand public les témoignages authentiques de Volontaires du Front de l’Est. Et ce, sans prétendue contextualisation ni mise en perspective politiquement correcte.

 

Rien que pour cela, ce livre accessible dans toutes les librairies (ce qui est loin d’être le cas des ouvrages écrits par quelque Légionnaire que ce soit –voir en fin d’article– et certainement pas par Léon Degrelle !) mérite notre reconnaissance et, surtout, la recommandation de le diffuser le plus largement possible.

 

C’est un certain Pierre de Vuyst qui signe le compte rendu de cette réédition pour le SoirMag : « il peut écrire à peu près sur tout et parfois n’importe quoi » précise sa « Bio express » sur le site du Soir ! Et pourtant, il commence si bien son compte rendu que nous ne résistons pas au plaisir d’en citer toute l’introduction :

« L’épisode le plus troublant de cette collaboration est sans doute celui des SS wallons. Qu’est ce qui a bien pu amener des hommes francophones à servir volontairement dans les rangs de l’envahisseur nazi dont ils ne parlaient pas la langue, pour aller combattre les Russes sur le front de l’Est ? Constituée en juillet 1941, la Légion Wallonie rassemble des volontaires recrutés par le mouvement politique Rex. Dès novembre 1941, forte de 1.000 hommes, la légion est active dans le secteur sud du front de l’Est, combat sur le Donetz en mai 1942. En juin 1943, elle intègre la Waffen SS sous le nom de SS-Sturmbrigade « Wallonien », soit la Brigade d’Assaut SS Wallonie. Jusqu’en février 1944, les SS wallons combattent en Ukraine, en particulier à Tcherkassy où la brigade se distingue, mais est littéralement décimée. Dotée de nouvelles recrues dénichées notamment au sein des Jeunesses rexistes, elle se bat ensuite en Estonie, devient la 28e SS Panzer Grenadier Division (28. SS Pz Gren Div) en décembre 1944 et se bat en Poméranie. De février à avril 1945, elle participe aux combats de Stargard, Stettin et Altdam. Le 3 mai 1945, elle capitule dans la région de Schwerin. Au total, quelque 2.500 de ses combattants ont perdu la vie quelque part entre le Caucase et la Baltique. »

 

Une telle objectivité inattendue n’était bien entendu qu’un leurre puisqu’elle ne correspondait en rien au postulat de l'exergue (« Traîtres à la Patrie, [les Volontaires du Front de l’Est] se considéraient comme superpatriotes »). En effet, la réponse à la question que nous venons de lire dans le passage cité, les motifs de l’engagement militaire antibolchevique des jeunes Légionnaires, ce n’est évidemment pas dans le livre de D.-C. Luytens que le « journaliste » va la chercher, comme il eût dû le faire, mais… chez le sectateur du CEGESOMA, Alain Colignon (voir ce blog au 18 mars 2016), qui se présente comme « grand spécialiste de la période de l’Occupation en Wallonie » ! Ce qui a, du coup, permis à De Vuyst d’obtenir son imprimatur politiquement correct…

 

C’est en constatant que jamais « un chercheur n’avait offert la parole aux combattants eux-mêmes » que Daniel-Charles Luytens avait publié ce livre. Colignon, lui, va se charger de nous dire qui étaient vraiment ces « combattants » ! Et ce n’est pas très joli ! Car pour les sectateurs de l’histoire issue de 1945, on ne peut trouver rien de positif chez ceux qui prirent les armes pour protéger l’Europe du communisme : c’étaient « des opportunistes qui se sont ralliés au courant collaborationniste par désir de promotion ou de revanche sociale ». Ils n’ont « collaboré avec l’occupant nazi » que « par opportunisme myope, par idéalisme et patriotisme fourvoyé ». Ils étaient coupablement inspirés par « le catholicisme intégraliste [?], un poujadisme exacerbé [rappelons à l’historien Colignon que Pierre Poujade n’a donné son nom à son courant politique qu’en 1953 !], des variétés locales d’un fascisme à la mode belgicaine [cette « mode » n’était même pas belge, mais « belgicaine » : que signifie ce terme dépréciatif ? et ces « variétés locales », ne devraient-elles pas être « sous-belges » alors ?] ou encore, pour la minorité de la minorité, ce furent des personnes qui adhéraient aux préceptes racistes du nazisme ». Donc, selon Colignon, la toute grande majorité des nazis belges n’étaient pas des nazis… On apprendra plus loin que les membres de la Garde Wallonne étaient « considérés comme des crapules », tandis que « les soldats SS se sont bien souvent cachés, de honte » !

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La simple lecture des témoignages recueillis par Daniel-Charles Luytens suffit à établir le contraire de cette affirmation gratuite qui, elle, est crapuleuse. Le mieux (ou le pire dans sa démarche !), c’est que De Vuyst (qui ne cite que deux courts extraits des textes des Légionnaires) en choisit justement un de Raymond Lemaire (qui fut si actif dans notre association de défense des Anciens !) qui répond parfaitement à cette menterie : « Nous n’avons rien trahi. Jamais. Capables de trahir notre pays, nous nous serions bien empressés de trahir nos nouveaux maîtres dès que nous nous serions aperçus que la victoire changeait de camp. Mais l’idée ne nous a jamais effleurés. »

 

Lemaire Raymond 02.JPGEt le courage des Volontaires au Front (salué, entre autres, par les décorations octroyées collectivement ou les citations à l’ordre de l’armée, passées sous silence) ? Colignon concède que « les Wallons se sont comportés bravement au combat », mais ils ne pouvaient faire autrement s’ils tenaient à la vie, décrète l’historien-faussaire : « ils n’avaient pas trop le choix, entre la balle dans la nuque qui les attendait en cas de capture par les bolcheviques et la perspective d’être fusillés par la feldgendarmerie en cas de désertion » !

 

Concernant les énormités et les mensonges proférés sur Léon Degrelle, il nous suffira de renvoyer aux articles de notre blog : ils sont solidement argumentés, étayés par toutes les références nécessaires et constituent le meilleur antidote au bourrage de crâne des élucubrateurs d'une Histoire tenue en laisse :

- « le mythique Duché de Bourgogne », voir ce blog au 28 juin 2017 ;

- la « première gaffe [de Léon Degrelle] en s’alliant au VNV, notoirement antibelge et cryptoséparatiste », voir ce blog au 10 juin 2016 ;

- « sa deuxième erreur est de défier tous les partis politiques et principalement le Premier ministre Van Zeeland qui le bat sévèrement aux élections suivantes », voir ce blog aux 6 mai 2016 et 14 avril 2017 ;

- « Le déclenchement de la guerre à l’Est en juin 1941 va remettre Degrelle bien en cour chez les nazis. Non seulement il joue [sic] les agents recruteurs mais aussi les chefs combattants », voir ce blog aux 18 janvier 2016, 7 mai 2016, 31 juillet 2017, 5 mars 2018.

 

Mais revenons au livre de D.-C. Luytens qui n’a pas eu besoin du CEGESOMA pour expliquer sa démarche, autrement respectueuse de la vérité historique et contredisant d’ailleurs formellement les calomnies des prétentieux menteurs à la Colignon : « Le but était d’avoir les témoignages les plus vrais possible, sur ce que furent les actes, mais surtout sur ce qu’avaient été les mentalités, l’esprit de ceux à qui jamais on n’avait laissé la possibilité de s’expliquer. […] Il me fallait rester neutre et ne tomber ni dans le jugement hâtif les condamnant, ni dans la tentation de l’admiration spontanée du guerrier […] ; je suis un historien qui ne fait que rapporter les documents propres à notre Histoire afin que les générations futures puissent comprendre et travailler sur un matériau de première source. […] En tant qu’historien, quelle chance de pouvoir bénéficier aujourd’hui en ce XXIe siècle débutant, de leurs relations, ce qui est rarement le cas en Histoire. […] Ce qui m’a le plus marqué dans ce travail, c’est la mémoire de ces anciens soldats belges du camp des vaincus. Ces volontaires bien souvent à tort ou à raison restés fidèles à leur idéal, n’ont rien oublié, ne regrettent rien –si ce n’est d’avoir perdu la guerre– et relatent avec une surprenante précision leurs expériences. »

 

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Petite précision : pour trouver le bouquin chez votre libraire, peut-être vous faudra-t-il le chercher sous le nom d’auteur d’Alain Libert, qui remplace « D.-C. Luytens » de l’édition originale. S’agissait-il d’un pseudonyme ? Non pas : le Soir Mag nous apprend qu’il s’agirait d’un livre « écrit à quatre mains ». Mais ce Libert semble coutumier du fait : il avait déjà réédité, en compagnie d’un autre auteur, un bouquin déjà publié sous deux autres noms (écrit à huit mains donc ?) qui s’intitulait… Les testicules de Hitler ! Vous oseriez demander ça à la vendeuse du Furet du Nord ?!...

 

Devons-nous supposer qu’après le décès de Daniel-Charles Luytens, ce Libert a également voulu toucher des droits d’auteur en s’affichant seul sur la couverture de la réédition ? Qu’importe, puisqu’il permet à nouveau au grand public de disposer de ces textes indispensables, dont un important article de Fernand Kaisergruber sur les engagés du 10 mars 1942 et de non moins intéressants souvenirs du Sturmbannführer Georges Tchekhoff, Russe blanc réfugié en Belgique et engagé de la première heure à la Légion Wallonie, qui devint le troisième Commandeur de la Légion.

 

Rappelons également que notre association « Le Dernier Carré » réserve à ses membres quelques Mémoires d’Anciens Volontaires de la Légion Wallonie :

- Abel Delannoy, SS Assassins (60 pages)

- Léon Dupont, Les Wallons au Front de l’Est (38 pages)

- Nicolas Guyot, Maria Magdalena (38 pages)

- Lucien Lambert, Témoignages (26 pages)

- Louis Maghe, Les Damnés (65 pages)

- André Poulet, Patrouilles (21 pages) et La bataille de Monte Cassino (45 pages)

- Marcel Bonniver, Campagne d’Esthonie (38 pages).

 

Adolf Hitler dans le texte

Et, puisque nous parlons de rares textes originaux des témoins et des acteurs appartenant au camp des vaincus de la Seconde Guerre mondiale, comment ne dirions-nous pas un mot de ce livre qui vient de sortir, Les entretiens oubliés d’Hitler. 1923-1940 (301 pages, Perrin éditeur, janvier 2019. 22€).

Hitler dans le texte.jpg

Il s’agit de l’exhumation de sept interviews accordées avant-guerre par Adolf Hitler à des journalistes français (Le Matin, Paris-Soir, Paris-Midi, Le Journal et L’Illustration) et de la traduction de neuf autres entretiens avec des journalistes anglais et américains (parmi lesquels des juifs). Ces textes sont du plus haut intérêt pour l’histoire, bien évidemment, mais aussi et surtout pour comprendre les buts politiques, économiques, sociaux, culturels du national-socialisme sous la conduite du Führer, et donc son besoin évident de paix, comme sa vigilance normale face à des ennemis qui jurèrent sa perte dès sa prise du pouvoir.

 

Tous ces textes sont passionnants et indispensables à connaître. Mais, tout comme les rééditions de Mein Kampf tombé dans le domaine public, ils doivent maintenant s’assortir d’une exégèse « pour les nuls » afin qu’il ne vienne à l’idée de personne de prendre leur contenu pour argent comptant. Dame ! Comment pourrait-on, aujourd’hui, parler d’Adolf Hitler autrement que comme le monstre assoiffé de sang qui n’eut de cesse de provoquer la plus meurtrière et suicidaire des guerres, tout en exterminant gratuitement tous ceux qui lui déplaisaient : juifs, romanichels, handicapés, lesbiennes, gays, bisexuels, transgenres et nous en oublions certainement.

 

Donc les 142 pages livrant « Hitler dans le texte. 1923-1940 » sont précédées de 103 pages de commentaires censés nous expliquer que le chef du IIIe Reich ne fait rien que de mentir, qu’il ne faut surtout rien croire de ce qu’il dit, car si ces pages sont intéressantes, c’est surtout « par ce qu’elles dissimulent »… Il n’empêche que tous les proches de Hitler, dans leurs mémoires ou leurs journaux intimes –qu’ils n’étaient pas censés écrire ou livrer à la curiosité publique et qui furent tous publiés après-guerre– ont confirmé la teneur de ces interviews (August Kubizek, Traudl Junge, Arno Breker, Winifred Wagner, Joseph Goebbels, Albert Speer, etc.).

 

Néanmoins, l’ « historien et journaliste Eric Branca, [auteur de] plusieurs ouvrages à succès » n’est pas du gabarit indignement imbécile d’un quelconque Colignon. Son texte, pour partisan et politiquement correctissime qu’il soit, est loin d’être inintéressant par les renseignements et références qu’il fournit. Et il divertira tous ses lecteurs qui sauront lire entre les lignes ou plus simplement démonter les élucubrations s’efforçant de faire dire aux phrases le contraire de ce qu’elles disent.

Commentaires

  • je viens de l'acheter et déja je l'ai dévore. ce livre est très bien fait et apprends pas mal de choses a ceux de ma génération qui n'étaient pas présents.A lire absolument pour les passionnés

  • je viens de l'acheter et déja je l'ai dévore. ce livre est très bien fait et apprends pas mal de choses a ceux de ma génération qui n'étaient pas présents.A lire absolument pour les passionnés

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