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henri de man

  • Léon Degrelle dans l'art de la médaille

    Les médaillons de Victor Demanet et

    Marc Colmant

     

    Si Léon Degrelle a été abondamment dessiné (par exemple, en pré-Tintin, par Albert Raty, ce blog au 1er février 2016), peint (notamment par un artiste flamand, ce blog au 13 avril 2022) et caricaturé, le plus souvent méchamment et calomnieusement, mais aussi de manière sympathique (toujours chez Jam ; avec rosserie lorsque, après-guerre, il deviendra Alidor ! ce blog, par exemple, aux 2 février 2017, 4 juin 2019, 26 mai 2022), il fut aussi célébré dans le marbre, le bronze ou le cuivre, et ce, par les meilleurs artistes belges.

    victor demanet,marc colmant,albert raty,jam,alidor,révolution des Âmes,godefroid de bouillon,saint arnould,henri de man,plan du travail,orec,jules boever,fernand degreef,ganshoren,le cercle du collectionneurFusain du grand peintre ardennais Albert Raty, en frontispice de Mon pays me fait mal, publié en 1927 par un Léon Degrelle de vingt ans, dont la houppette inspirera Hergé (ce blog, entre autres, au 23 janvier 2016). Charles, le frère d'Albert Raty, avait épousé Jeanne, la sœur aînée de Léon Degrelle, le 23 avril 1924.

    Nous évoquerons ici quelques plaquettes, médaillons ou médailles ornés de son profil, constituant autant d'œuvres d'art séduisantes et pittoresques.

     

    Victor Demanet

     

    La plus belle plaque murale est due, sans doute, au ciseau de Victor Demanet (1895-1964) montrant un Degrelle sûr de lui, au visage fermé dont le sourcil anguleux souligne la détermination. Ce bas-relief fut fidèlement sculpté, en 1936, d’après le célèbre cliché diffusé au milieu des années 30 sous la forme d’une carte postale à la signature imprimée. Elle faisait partie d’une série de portraits de Léon Degrelle, vendus au profit du fonds de propagande de Rex. Ces photographies avaient été réalisées par le Studio Max, situé sur le prestigieux (à l’époque) boulevard de Waterloo de Bruxelles, dans le haut de la ville (ce blog au 3 mai 2021).

     

    LD Studio Max-horz.jpg

     

    Rien dans les biographies disponibles de Victor Demanet ne signale de particulière sympathie pour Léon Degrelle et le rexisme.

    Si la Biographie Nationale (t. 43, suppl. XV, fasc. 1er, col. 287-292) souligne bien son « amour du peuple » s’exprimant particulièrement dans sa « sculpture dédiée au labeur ouvrier », elle se garde bien de le rapprocher de la constante exhortation de Léon Degrelle à la « Révolution des âmes » (ce blog au 12 octobre 2023). L’auteur prend d’ailleurs soin de préciser qu’aux côtés de « nos rois (principalement le roi Albert), nos reines, nos princes », l’activité sculpturale officielle de Victor Demanet honore plus spécialement… « nos résistants ». Tant il est vrai que le sculpteur namurois fournit, après-guerre, nombre de bronzes exaltant la brigade Piron, le général Patton ou différentes personnalités de la résistance et de l’antirexisme, tel, par exemple, François Bovesse,

    Force nous est néanmoins de constater qu’au temps de la lutte épique contre les « banksters », des grands rassemblements populaires de Léon Degrelle et des formidables succès électoraux rexistes, Demanet multiplia les portraits du chef de Rex, notamment cette belle médaille du jeune Léon Degrelle au col de chemise ouvert, en 1938. Disponible en différents formats –dont une épinglette–, elle présente au revers la reproduction du célèbre bas-relief « Vouloir » (aussi appelé « L’Effort »), sommé du texte « Rex vaincra » ou, dans la version néerlandaise, « Rex Ter Zege ».

     

    Médaille FR 1 A Demanet-horz.jpg

    Les médailles conçues par Victor Demanet pour exalter la figure de Léon Degrelle et l’action spirituelle et sociale de son mouvement Rex ont été commercialisées sous deux formats : 8,25 et 5,35 cm, gravées des deux côtés de la pièce. À l’avers, le profil de Léon Degrelle, col ouvert, à l’expression déterminée, est entouré (auréolé !) de son nom : à gauche « LEON » précédé du monogramme de Victor Demanet ; à droite « DEGRELLE ». Le revers s’orne de la reproduction de « L’Effort » ou « Vouloir », sujet ayant servi de support à de nombreuses médailles commémoratives professionnelles ; au-dessus, la devise « REX VAINCRA » ; au-dessous, l’emblème de Rex en couronne du Christ-Roi, imaginé par Richard Krack (ce blog au 12 novembre 2020). Cette médaille existe également sous forme d'insigne à piquer au revers de son veston ou de broche pour le vêtement (2,25 cm de diamètre) dont l’arrière, aveugle, est muni d’une attache sous forme d’épingle verticale ou d’épingle à fermoir de sécurité.

     

    Peut-être est-ce d’ailleurs à cette proximité avec Léon Degrelle que le sculpteur dut la commande pour la ville de Bouillon (dont le père du tribun, le brasseur Edouard Degrelle, était conseiller communal, constamment réélu depuis 1904, en même temps d’ailleurs que conseiller provincial de Luxembourg) de deux statues emblématiques de la ville, Godefroid de Bouillon et Saint Arnould.

    L’initiative en revient à l’éphémère et inefficace Office de Redressement économique (OREC, un organisme imaginé par Henri De Man dans le cadre de son Plan du Travail et mis en place en avril 1935 pour stimuler un programme de travaux publics et de résorption du chômage : il disparut dès 1938), mais ce sont des mécènes, associés à l’Administration des Ponts et Chaussées, qui en assurèrent le financement. Prononçant le discours inaugural à la cérémonie de remise des statues à la ville de Bouillon, le représentant du gouvernement justifia le choix historique et artistique des nouveaux ornements du Pont de Liège, concluant : « À l’ombre du vieux château, ces statues de Godefroid de Bouillon et de Saint Arnould rappelleront qu’ici, l’on a toujours le culte de la patrie et de la grandeur nationale. »

    Av. Lxbg 28.06.1939.pngPeu après la réalisation des portraits de Léon Degrelle, Victor Demanet sculptera deux statues monumentales pour la ville natale de son modèle : Saint Arnould et Godefroid de Bouillon. Leur inauguration, le 25 juin 1939, fut l’occasion d’une cérémonie grandiose, associant les représentants de la Cour royale et du Gouvernement aux notables locaux. L’Avenir du Luxembourg, le grand quotidien catholique de la province (dont le grand-père maternel de Léon Degrelle, le Dr Jules Boever, fut l’un des fondateurs), en fit un compte rendu détaillé (« Pour honorer deux de ses illustres enfants, Bouillon a vécu des heures inoubliables »), mais en confondant les deux sculptures: la photo de première page ne reproduit pas le monument de Saint Arnould, mais celui de Godefroid de Bouillon !...


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    lacés de part et d’autre de l’accès au Pont de Liège du côté de la place Saint-Arnould, sur la même rive que la maison familiale des Degrelle, les deux monuments en pierre du pays de Gaume, entendaient immortaliser les principaux ducs de Bouillon, Saint Arnould, –premier de la lignée et patron des brasseurs–, et Godefroid de Bouillon, chef de la Première Croisade, avoué du Saint-Sépulcre et modèle inspirant de Léon Degrelle.

     

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    Dix mois après leur inauguration, les statues de Victor Demanet échappèrent miraculeusement à la destruction lorsque les artificiers du 295e régiment d’infanterie de l’armée française firent sauter, au soir du 11 mai 1940, les ponts de Bouillon sur la Semois, tout en bombardant les quartiers populaires situés en bordure de la rivière (les documents mis aujourd’hui à la disposition des touristes laissent entendre mensongèrement que la dévastation de la ville fut l’œuvre des Allemands. Ainsi du site Connaître la Wallonie qui écrit sans sourciller : « lors de l’invasion allemande de mai 1940, aucune chance n’est laissée au Pont de Liège. Le bombardement épargne miraculeusement les deux statues » !). Les ouvrages d’art furent rapidement réparés par le génie allemand, installant sur le pont de Liège une passerelle permettant le passage des piétons, assurant ailleurs la traversée pour le charroi le plus lourd (ce blog au 15 juin 2021).

    Saint Arnould 1940.pngPhoto prise peu après la prise de Bouillon par les Allemands en mai 1940. Une autochenille allemande Sd. Kfz. 10 (Sonderkraftfahrzeug 10) est stationnée à l'entrée du pont de Liège, près de la statue intacte de Saint Arnould.

     

    Les statues ne furent que peu abîmées : la photo de 1940 (ci-contre) montre en effet un Saint Arnould intact alors que celles de 1941 (ouvrant et fermant cette digression) le montrent, neuf mois plus tard, décapité, Godefroid demeurant entier. Certains n’ont pas manqué de voir dans cette mutilation une menace voilée contre le brasseur Edouard Degrelle via son saint patron…

     

    Après la guerre, les œuvres d’art restaurées ne furent néanmoins pas autorisées à rejoindre le lieu pour lequel elles avaient été conçues : punition pour la supposée (et dès lors coupable) proximité degrellienne de leur concepteur ?

     

    Godefroid fut le mieux traité, placé à la fin du sentier pédestre menant à l’entrée de son château. Saint Arnould, quant à lui, a été relégué tout au bout du quai de la Tannerie, en surplomb de la Semois, loin de toute habitation et dissimulé par l’abondante végétation, ce qui a grandement facilité une nouvelle décapitation par d’imbéciles vandales en juin 2020.

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    (Les photos ouvrant et fermant ce texte ont été prises le 6 février 1941 par le Service photographique de Ministère des Travaux publics de Belgique et sont conservées aux Archives générales du Royaume).

     

     

    Marc Colmant

     

    Le sculpteur bruxellois Marc Colmant (1898-1962) est un artiste moins connu que Victor Demanet, ne bénéficiant pas de notice dans la Biographie Nationale, ni même d’une référence sur « Wikipedia ».

    IMG_20231107_123824.jpgC’est dire que nous n’avons guère de renseignements sur lui, sinon qu’il réalisa de belles statuettes dans le style romantique qui connaissent toujours le succès dans les ventes d'art contemporaines ainsi que des médaillons pour quelques tombes de notables, notamment celle du bourgmestre de Ganshoren, Jan Frans (Fernand) Degreef, mort en 1928 (photo ci-contre).

     

     

    Colmant Faune.jpg« Marc Colmant est un sculpteur qui, à en juger par ce qu'il expose, aime à travailler en petites dimensions. La plupart du temps, cela lui réussit très bien. Il y a dans Faune à la Sarbacane [...] un mouvement, une élégance nerveuse du meilleur aloi. » (Le Nouveau Journal, 26 novembre 1943).

     

    Ce n’est pourtant pas par hasard que Marc Colmant réalisa une médaille en l’honneur de Léon Degrelle : il était lui-même militant rexiste et même troisième candidat de la liste de Rex aux élections communales du 16 octobre 1938 à Ganshoren, la commune du nord de l'agglomération bruxelloise où il habitait. Il ne sera malheureusement pas élu.

    Médaille LD Marc Colmant.png

     

    Le médaillon proposé par Marc Colmant (diam. 14 cm) est, tout comme le bas-relief de Victor Demanet, inspiré de la photographie du Studio Max. Mais il n'est pas traité à la manière de Demanet que nous pourrions qualifier d' « hyperréaliste ». Si les accentuations de relief et l'arrondi de la tête mettent sa jeunesse en évidence, ils confèrent aussi à Léon Degrelle une expression plus introspective, soulignée par sa moue mi-amusée, mi-dubitative et des sourcils interrogateurs. Un portrait du jeune chef tout au service du destin de renaissance spirituelle du peuple qu'il s'est assigné, autrement dit, la « révolution des âmes » (ce blog, entre autres, au 31 mars 2020).

    Pour l'artiste, qui signe fièrement son œuvre, aucun besoin de nommer le portrait de celui qui s'est rendu célèbre en chassant les banksters de la cité, à l'instar de Celui qui chassa les marchands du Temple. Seul compte le mot d'ordre : REX VAINCRA.

    À l'évidence, l’œuvre d'un artiste qui connaît son modèle de près et apprécie sa joie de vivre et son humanité curieuse et attentive.

    Après la guerre, il semble bien que Marc Colmant eut à souffrir d'une définitive damnatio memoriae car nous n'avons plus trouvé trace d'aucune exposition accueillant ses œuvres, ni d'aucune critique les commentant. Même sa tombe a subi cette loi inique de l'effacement en disparaissant du cimetière communal de Ganshoren.

    Colmant Tombe Ganshoren.jpg

    Marc Colmant est mort en 1962 à l'âge de 64 ans seulement. Il reposait dans le caveau de ses parents qu'il avait aménagé dans l'ancien cimetière de Ganshoren. Malgré sa valeur aussi bien historique que patrimoniale, sa tombe a été rasée peu avant l'ouverture du Nouveau Cimetière en 1976. Voici l'endroit où se trouvait le monument funéraire, dans la seconde allée, à l'emplacement numéro 68...

     

    Toutes les œuvres ici décrites sont disponibles sur le site Le Cercle du Collectionneur.

  • Joris van Severen et Léon Degrelle

    Léon Degrelle s’engagea au Front de l’Est.

    Joris van Severen aurait-il franchi ce pas ?

     

    Suite à un article paru dans le courrier trimestriel du Centre d’Etudes Joris van Severen (« Un camarade de tranchée de Joris van Severen sur le front de l’Yser, officier sur le Front de l’Est ? »), nous nous sommes intéressé à l’histoire du colonel Jules Frankignoul, officier de l’armée belge prisonnier à l’Oflag de Prenzlau, qui, en 1944, se porta volontaire pour rejoindre la Division Wallonie au Front de l’Est avant d’y renoncer sur pression de son entourage (voir ce blog au 23 janvier 2019).

     

    Nous avions écrit que nous ne pouvions « souscrire à la conclusion de Maurits Cailliau, sentant par trop son politiquement correct contemporain » car nous avions interprété qu’il se réjouissait que l’ami de Joris van Severen ne se soit pas compromis au Front de l’Est.

     

    Nous posant la question de savoir en quoi la qualité d’ami de Joris van Severen eût pu paraître incompatible avec un engagement au Front de l’Est, nous ajoutions : « Il n’est évidemment pas question pour nous d’imaginer ce que l’histoire du Verdinaso, du mouvement flamand et de la collaboration fût devenue si Joris van Severen n’avait pas été assassiné le 20 mai 1940. Mais peut-on exclure qu’il eût pu entrevoir de nouvelles possibilités pour le Dietschland après la victoire allemande ? qu’il eût d’ailleurs pu s’y voir encouragé par l’entourage royal ? qu’à l’instar de Léon Degrelle, il se fût engagé contre le communisme, aussi patriotiquement que tant d’autres Flamands ? qu’il eût pu se montrer fier de l’engagement de son ami Frankignoul dans les rangs de ceux qui voulaient bâtir une nouvelle Europe libérée des banksters, authentiquement nationale et sociale ? »

     

    Joris vitrail.jpegC’est à cela qu’entend répondre M. Maurits Cailliau dans le nouveau courrier (2e trimestre 2019, pp. 19-20) du Studiecentrum Joris van Severen.

     

    Entretemps, il nous est prêté, en tant que rédacteur de notre Courrier, un excès de « political correctness » –accusation que, par ailleurs, nous rejetons avec force. Elle se fonde sur le soupçon que nous aurions voulu innocenter celui qui fut l’ami de Joris van Severen au temps du Front de l’Yser d’un possible engagement au Front de l’Est. Nous savons tous en effet que nombre de disciples de Joris van Severen –et sûrement pas parmi les plus modestes d’entre eux – ont résolument franchi ce pas.

    En ce qui nous concerne, nous nous garderons bien d’écrire l’histoire avec des « et si… » à propos de ce que Joris van Severen aurait pu faire s’il n’avait pas été assassiné à Abbeville en mai 1940. Toutefois, et après avoir étudié de nombreux documents allemands ainsi que les notes du journal de Joris van Severen lui-même, nous avons bien peur de devoir penser qu’il aurait plutôt partagé le sort d’un Paul Hoornaert, le chef de la Légion Nationale, qui mourut dans un camp de concentration allemand [certains parlent de Sonnenburg, aujourd’hui en Pologne, sur l’Oder, réservé à des opposants politiques des pays occupés ; d’autres du Fort de Breendonk, près d’Anvers] (nous avons rassemblé nos conclusions dans un essai intitulé « Les soupçons légitimes des Allemands sur le Verdinaso » qui sera publié dans le 23e Annuaire Joris van Severen qui paraîtra en mai prochain).

     

    Nous regrettons d’avoir heurté M. Cailliau à propos de ce que nous avons compris à tort comme une tentation de « politiquement correct » et nous ne polémiquerons pas sur le fait de savoir qui écrit le plus d’histoire-fiction en évoquant la possibilité de réaliser le rêve thiois au sein du IIIe Reich ou celle d’aller mourir dans un de ses camps de concentration puisque, malheureusement, Joris van Severen n’a eu la possibilité d’effectuer aucun de ces choix après son assassinat à Abbeville, le 24 mai 1940.

     

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  • Léopold III, Adolf Hitler et... Léon Degrelle. En marge de l'Encyclopédie perfide et mensongère de De Bruyne

    La restauration de la Bourgogne historique : le projet des chefs de peuple
    Adolf Hitler et Léon Degrelle

     

     

    Fiery_Grayscale_2 (3).jpgDans la première livraison de notre critique de l'Encyclopédie de l’Occupation, de la Collaboration et de l’Ordre Nouveau en Belgique francophone (1940-1945) d'Eddy De Bruyne (voir ce blog au 23 mars 2017), nous commencions par nous étonner de l'absence sinon de certains « Collaborateurs » éminents, du moins de quelques-uns des principaux acteurs de « l'Occupation, de la Collaboration et de l'Ordre Nouveau en Belgique », à commencer par le roi des Belges lui-même, Léopold III, qui compta parmi ceux qui firent le plus « des pieds et des mains pour rencontrer le Führer, lui serrer la pince et prendre le thé avec lui ».

    Un lecteur nous reproche cependant d'en faire un peu trop en laissant entendre que le roi était tout acquis à l'Ordre Nouveau : « Lorsque vous écrivez que dans l'immédiat après-guerre, Léopold III revint à Berchtesgaden "séduit par ce sanctuaire hitlérien aux étonnantes prouesses architecturales [...] pour compléter son premier séjour par la visite de l'impressionnant Kehlsteinhaus construit pour le 50e anniversaire du Führer : un pèlerinage éclairant sur les vrais sentiments du roi à l'égard du maître du IIIe Reich ?", êtes-vous certain de ne pas prendre vos désirs pour la réalité ? Car il faut bien constater que la visite du roi au Führer s'est soldée par un échec et que la suite a montré que Hitler ne traita pas très favorablement son prisonnier royal, lui refusant tout ce qu'il sollicita et l'emmenant en captivité en Allemagne après le débarquement des alliés. Dès lors, la visite, après-guerre, de Léopold III au Kehlsteinshaus (pour autant qu'elle ait vraiment eu lieu) ne s'apparenterait-elle pas plutôt à la revanche d'un vaincu humilié plutôt qu'au "pèlerinage" d'un disciple convaincu ? »

    Nous donnons bien volontiers raison à notre correspondant sur ce dernier point, tant il est vrai que le Führer ne s'en laissa jamais conter par quelque monarque brandissant son statut pour extorquer quelque privilège et qu'il dut trop souvent rappeler son encombrant prisonnier à la réalité de son statut et de ses responsabilités dans un conflit où chacun devait tenir sa place: l'histoire avait changé toutes les données géopolitiques et c'est l'Allemagne nationale-socialiste qui se retrouvait investie du destin européen auquel chaque pays devait prendre sa part de combat et de souffrance (comme s'y engagèrent d'ailleurs spontanément Léon Degrelle et la Légion Wallonie). Ce que le Führer ne manqua évidemment pas d'essayer –vainement– de faire comprendre à son royal interlocuteur.

     

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  • L’Encyclopédie de De Bruyne : mensonges et perfidie (10)

     

    La « collaboration » selon Léon Degrelle

     

    « Débouté dans ses tentatives [de jouer un rôle politique de premier plan], la Collaboration lui semble la seule issue possible pour arriver à ses fins. Il s’y résout lors d’un meeting à Liège (05.01.1941 – suite à l’éditorial du Pays Réel du 1er janvier 1941, ponctué par le salut hitlérien) au cours duquel il lance de nouveau un vibrant Heil Hitler (alors qu’en octobre 1939 il avait formellement interdit le salut hitlérien). »

     

    Le goût de l’ellipse confine à la dissimulation et au mensonge par omission chez un De Bruyne que son empressement à établir ses contre-vérités brouille avec la grammaire la plus élémentaire (ignorance des règles régissant l’épithète détachée) et même avec le vocabulaire (seul l’électeur a « débouté » –tout provisoirement– Léon Degrelle de ses prétentions politiques en 1937 ; par contre, en 1940, Léon Degrelle eût certes apprécié avoir affaire à la vraie justice avant d’être arrêté, mis au secret, déporté et torturé !)…

     

     48 P.E. Janson 1937.jpgÀ sa libération des prisons françaises, Léon Degrelle n’a pas imaginé un seul instant « jouer un rôle politique de premier plan » hors de la « Collaboration », c’est-à-dire de la mise en œuvre de l’ordre nouveau national-socialiste rejoignant l’idéal rexiste. Avant même de rentrer à Bruxelles, il rencontre à Paris son ami, l’ambassadeur Otto Abetz (avec d’ailleurs les encouragements écrits de Paul-Emile Janson, le ministre de la Justice responsable de ses avanies !) pour évoquer l’avenir de la Belgique bourguignonne dans le nouvel ordre européen. Il retournera encore à Paris en août pour poursuivre ses discussions, cette fois en compagnie d’Henri De Man.

     

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  • Un point de vue flamand : « Léon Degrelle et la Légion Wallonie : la collaboration en Belgique francophone »

    Oorlogskranten LD.jpgÀ l’occasion de la sortie d’un numéro consacré à Léon Degrelle, nous avons présenté sur ce blog l’entreprise Journaux de Guerre qui diffuse des fac-similés de journaux (essentiellement) publiés sous contrôle allemand entre 1940-1945, et ce, agrémentés de commentaires on ne peut plus « politiquement corrects » émanant du CEGESOMA (18 mars 2016).

     

    Il existe une édition flamande (de Oorlogskranten) qui vient de publier à son tour (c’est le n° 37 ; en français, c’était le n° 7) la copie du Pays réel du 1er janvier 1941, en même temps qu’un autre quotidien –Vooruit– publiant la traduction néerlandaise du discours de Léon Degrelle au Palais des Sports de Bruxelles, le 5 janvier de la même année, célébrant l’action révolutionnaire du Führer.

     

    L’intérêt de cette publication est que la double page de commentaires censés « encadrer » les dangereux fac-similés, ne reprend absolument pas en traduction les divagations des « experts » cégésomesques, mais propose une contextualisation originale en néerlandais de jeunes historiens flamands réunis en une « association sans but lucratif » Geheugen Collectief – Historisch projectbureau (Collectif Mémoire – Bureau de projet historique).

     

    Contrairement au CEGESOMA qui est une organisation de l’Etat fédéral belge appartenant aux Archives de l’Etat, cette organisation privée se veut un « bureau de recherche historique » au service de ses clients, allant même jusqu’à écrire sur son site internet, dans la présentation de sa Vision entrepreneuriale : « Nous recherchons constamment un résultat non seulement qui vous satisfera mais dont vous pourrez également être fier. Grâce à de nombreuses discussions et un échange de réactions suffisant, nous nous assurons que notre produit sera totalement dans la ligne de vos attentes. Le responsable de projet est votre interlocuteur personnel chargé de tout diriger sur la bonne voie. » Dans cette perspective toute commerciale, les chercheurs du bureau sont « des historiens professionnels qui ont fait leurs preuves […] en rendant l’histoire attrayante auprès d’un large public. » Face à une telle publicité, nous nous attendions donc au pire, mais il faut convenir qu’il n’y a pas pire que le CEGESOMA !!!

     

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  • "Les Journaux de guerre": ça n’en finira jamais... Léon Degrelle, toujours dans le collimateur du CEGESOMA !

    LD Journaux de guerre CEGES.jpgLe CEGESOMA, – l’ancien Centre de documentation de la Seconde Guerre Mondiale – a repris l’idée de la reproduction de journaux de cette époque et décidé de donner sa « collaboration » [sic] à la « publication indépendante » Les Journaux de Guerre 1940-1945... La neuvième livraison est consacrée à Léon Degrelle et reproduit le numéro du 1er janvier 1941 du Pays Réel, avec les vœux du Chef de Rex ainsi que le discours de nouvel an d’Adolf Hitler : une lecture roborative et toujours brûlante d’actualité, aujourd’hui que nos sociétés en totale déliquescence sont mises en coupe réglée par les désormais sacro-saints banksters politico-financiers.

    Mais pour accompagner et encadrer le public ignare dans une lecture qui pourrait lui donner des idées dangereusement incorrectes, l’éditeur a pris soin de joindre une grande double page précisant ce qu’il faut penser de Léon Degrelle, de ses idées, de son mouvement. A la manœuvre: des briscards chevronnés de l’antifascisme – ayant parfois bénéficié sans vergogne de l’hospitalité de Léon Degrelle – tels Martin Conway (professeur-réviseur d’histoire à Oxford) en juillet 1988, ou l’inamovible bibliothécaire de la vérité officielle Alain Colignon, et des seconds couteaux tels le journaleux Olivier Rogeau et la jeune universitaire tout juste formatée Sophie Soukias qui a ici l’occasion de régurgiter sa parfaite soumission au politiquement correct…

     

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