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robert du welz

  • Léon Degrelle, toujours dans le collimateur

     

     Sous le manteau du Caudillo [3]

     

    Ragots en stock !

     

     

    Bajo el manto.pngNous avons pu, tout au long de deux articles bien loin d'être exhaustifs, mettre en évidence, pour tout ce qui est relatif à Léon Degrelle, les « qualités » professionnelles du Docteur en Histoire José Luis Rodríguez Jiménez, auteur de Bajo el manto del Caudillo Sous le manteau du Caudillo [Franco] » : ce blog aux 1er et 19 septembre 2024).

     

    Ces « qualités » sont plus évidemment des carences, tant sont flagrantes la complaisance pour les racontars de toutes sortes et l'outrecuidance dans la réécriture des faits. L'Université Rey Juan Carlos peut décidément compter sur son distingué professeur pour soigner aux petits oignons sa réputation pittoresque. Et ce, grâce à sa capacité à réviser unilatéralement l'histoire et à développer une cancel culture politiquement correcte, –ce qui est, à l'évidence, hautement apprécié aujourd'hui.

     

     

    Collaborer à tout prix !

     

    La puissance de ses raisonnements au service de l'histoire révisée pourra néanmoins en déconcerter plus d'un. La logique est d'ailleurs parfois tellement tirée par les cheveux qu'on ne comprend plus ni les tenants ni les aboutissants de la démonstration. Ainsi, par exemple : « La déception [de n'être pas partie prenante dans les projets de l'Allemagne victorieuse de la Belgique en mai 1940] ne poussa pas [Léon Degrelle] à faire marche arrière dans la collaboration déjà entamée [?] de Rex avec l'envahisseur ni dans l'adoption des allures et des idées [?] du nazisme. [...] Enfin, les déceptions furent nombreuses, mais cette marginalisation avait préparé le terrain [!!!] pour la collaboration avec l'occupant. » (pp. 65-66).

     

     

     

    LD Barbe juin 1940.jpeg

    Léon Degrelle libéré des geôles françaises, garda la barbe quelques semaines pour dissimuler les traces des sévices endurés durant sa captivité en France : le revoilà à Bruxelles, drève de Lorraine dans le bois de la Cambre, à l'entrée de sa propriété alors réquisitionnée par la Luftwaffe (pour prix de sa « collaboration » sans doute ? Voir La Cohue de 1940, p. 109 et ce blog au 8 octobre 2022).

    Pour l'historien diplômé de l'Université Complutense de Madrid, Léon Degrelle était en effet « collaborateur » du Reich dès avant mai 1940 ! C'est aussi ce que voulaient faire croire les autorités belges qui l'ont arrêté et ce qu'ont cru les militaires français qui l'ont torturé pour qu'il dévoile les plans secret d'Adolf Hitler ! « La police militaire française me croyait au courant de tous les secrets de Hitler. À force d'être rossé, je finirais bien par avouer quels étaient les plans de l'épouvantable Führer » ! (Léon Degrelle : persiste et signe, p. 220 ; ce blog aux 30 avril et 6 mai 2017).

    Mais loin de participer aux plans d'attaque de son pays, au moment de l'invasion allemande de la Belgique et du Luxembourg, Léon Degrelle était chez lui à Bruxelles où il récitait « lentement les admirables prières de l'Office des morts pour les héros qui succombaient à cette heure » (La Guerre en prison, p. 70). C'est à ce moment précis que « l'auditeur général Ganshof van der Meersch, le haineux factotum du ministre franc-maçon Janson » fit en sorte que, malgré son immunité parlementaire, il fût arrêté et enfermé « dans une cellule du palais de Justice de Bruxelles dès la première heure de la guerre, puis incarcéré à la prison de Saint-Gilles, mis au secret, transporté deux jours plus tard à la prison de Bruges, ensuite livré à la police française » (Persiste et signe, p. 217).

     

     

     

    Une fortune suspecte

     

    Nous pouvons étoffer ce dossier presque à l'infini : par exemple, à propos de la fortune de Léon Degrelle, lorsque Rodríguez reprend les soupçons psychotiques d'Anne Lemay[-Degrelle] (ce blog au 23 octobre 2022) : « Jamais sa fille n'a dit qu'il avait exercé quelque travail concret. [...] Bien entendu, les travaux [de La Carlina] qui durèrent plusieurs années, ont dû entraîner des coûts considérables. Le plus probable est qu'il dut faire face à ces frais grâce au soutien économique de certaines amitiés [etc. : voir ce blog sur la première fournée de ragots de Rodríguez, le 1er septembre 2024] » (p. 232).

     

     

     

    Plan LD Fontaine Carlina.jpg

    Anne Lemay[-Degrelle] n'a jamais précisé quel « travail concret » son père avait pu exercer, mais elle n'a jamais prétendu non plus qu'il fût totalement oisif. Elle raconte même l'avoir accompagné lors d'une visite chez des industriels basques avec lesquels il était en affaire (ce blog au 23 octobre 2022 ; voir aussi la lettre de Léon-Marie à sa cousine, quelques jours avant son accident, impressionné par les compétences de son père pour le commerce et l'industrie  : « Papa s’occupe beaucoup d’affaires diverses ; il est très adroit pour cela », ce blog au 26 février 2016). Mais cela n'intéresse pas Rodríguez. Ce sont pourtant ces revenus qui permirent la construction de La Carlina, dont Léon Degrelle –architecte, pour l'occasion !– dessina lui-même quelques plans ainsi que les principaux ornements et détails architecturaux (ici l'une des fontaines de la propriété).

     

     

    Si Léon Degrelle put compter dans les premiers temps de son exil sur le soutien précieux d'amis politiques avec qui il avait noué des liens personnels lors de son premier voyage en Espagne en février 1939 (ce blog au 1er septembre 2024), leur aide fut davantage matérielle (transport, abris, soins de santé, appuis politiques,...) que pécuniaire. Elle permit néanmoins à l'exilé de réunir les conditions nécessaires pour lui permettre de commencer à gagner sa vie. C'est ainsi qu' « À la date du 21 novembre 1947, la section du travail des étrangers a délivré la carte de travail numéro 20.969 correspondant au dossier numéro 28.164 au nom d'Enrique Durand, son nouveau patronyme, apatride né à Varsovie. Ce document l'autorisait à travailler à Madrid en tant qu'expert d'art dans l'entreprise d'Enrique Durán avec un salaire annuel de 12.000 pesetas. » (José Luis Jerez Riesco, Degrelle en el exilio, p. 114).

     

    Ce premier permis de travail n'avait cependant qu'une validité de quelques mois (jusqu'au 7 juillet 1948). Mais il permit le véritable démarrage de ses activités professionnelles, comme il l'a détaillé à Jean-Michel Charlier : « je suis arrivé à posséder en exil quelques biens, un toit, et surtout ce qui m'est indispensable dans la vie : des œuvres d'art. Comment ? C'est simple : j'ai trimé. [...] Pendant plusieurs années, coupé de presque tout le monde, perdu dans un bled de la Sierra Morena, à vingt kilomètres du premier village, je n'ai pu me servir que d'un vieux téléphone à moulinet pour mener mes premières opérations. C'était presque pittoresque. J'ai ensuite contribué à monter près du Guadalquivir une industrie métallurgique. J'ai réussi aussi d'excellentes opérations sur du coton d'Australie. Puis je suis devenu constructeur. J'ai fourni notamment un toit à cinquante ménages d'une base américaine. » (Persiste et signe, p. 395 ; voir les esquisses de plans pour les maisons américaines sur ce blog, le 23 octobre 2022). Sur le sujet, Rodríguez eût également pu et dû consulter la biographie consacrée à Léon Degrelle en exil par José Luis Jerez Riesco (p. 191 sv.). Mais sans doute trouve-t-il l'auteur trop peu recommandable, puisqu'il le dénonce comme « néo-nazi espagnol [...] admirateur du leader belge » (p. 366). Sa biographie (ce blog, entre autres, au 28 mai 2016) est pourtant bien mieux documentée que la publication de Rodríguez , par exemple sur les sociétés commerciales et entrepreneuriales créées par Léon Degrelle après la saisie de La Carlina, dans les années 1960-1970, pour gagner sa vie : MADESA (Madrid Europa SA), CODERSA (Comercio y Decoración SA), Torre del Sol SA, Tintebel,...

     

     

     

    LD Chantier Maisons américaines.jpg

    Devenu constructeur au début des années 1950, Léon Degrelle surveille le chantier des maisons à destination d'une cinquantaine de ménages d'une base américaine.

     

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    En civil pour passer inaperçu ?

     

    Autre détail complètement faux : Léon Degrelle abandonna son uniforme en quittant le Danemark pour la Norvège : « Habillés en civil, [Degrelle et Du Welz] voyagèrent sur un dragueur de mines allemand jusqu'à Oslo. » (p. 54). Déjà, dans La Campagne de Russie, le Commandeur de la Wallonie avait laissé entendre que l'hostilité relative de la population norvégienne à son égard et celui de ses compagnons était provoquée par l'uniforme allemand qu'ils portaient : « Nous nous arrêtâmes deux fois pour demander notre route. Les promeneurs nous dévisageaient : non, faisait chaque tête [,,,] malgré la brillance du printemps, la guerre et sa hargne passaient d'abord... » (p. 266). Il sera plus précis avec Wim Dannau en 1969 (mais dans le français approximatif typique du peu scrupuleux journaliste dans Face à face avec le rexisme, Le Scorpion, 1971) : « Oslo était de toutes parts frénésie de la libération, mais sans violence aucune ! Parce qu'enfin, nous étions en uniforme de la Waffen SS ! Ce n'était pas une recommandation : une auto de la Waffen SS ! Nous avons traversé la ville entière ; on était à l'avant de la petite voiture. Moi avec au cou mon collier de la Ritter-Kreuz ; ça se reconnaissait. Mais les gens faisaient des petits bonjours et on s'écartait pour laisser passer la voiture et c'est les même gens qui, le lendemain, ont massacré tous les Waffen SS qu'ils ont trouvés dans la ville quand sont descendus de la montagne les gens de la résistance. Mais les gens de la ville, ils étaient là, bien calmes ! » (p. 100).

     

    Ainsi que dans Tintin mon copain (écrit au début des années 1990, publié en 2000) : « Dans ma petite Volkswagen, Feuilles de Chêne au cou, je portais toujours mon uniforme de Commandeur de Division de la Waffen SS. S'il fallait périr, je voulais que ce fût fièrement, à l'ordonnance ! » (p. 136).

     

     

     

    LD+Du Welz 1945 Mola.jpg

    D'une terrasse du second étage de l'Hôpital Mola, Léon Degrelle (l'épaule gauche toujours plâtrée) et Robert Du Welz assistent à un match de boxe organisé dans le patio de la clinique : les deux officiers SS ont toujours le même pantalon feldgrau de l'uniforme qu'ils portaient lors du crash du Heinkel du ministre Speer dans la baie de San Sebastián au petit matin du 8 août 1945.

     

     

    De même, c'est sans équivoque que Léon Degrelle répondit à la question précise du journaliste de Playboy en avril 1979 (ce blog au 19 septembre 2024) :

    « DEGRELLE :La situation en Norvège était étrange, il n'y avait pas de haine. J'ai pu me promener pendant des heures dans les rues d'Oslo le jour de la capitulation.

    PLAYBOY : Habillé en civil ?

    DEGRELLE : Jamais je n'ai enlevé mon uniforme. Je suis arrivé en Espagne en le portant. »

     

    Pour preuve encore de l'insanité de l'affirmation gratuite de Rodríguez, l'anecdote savoureuse que Léon Degrelle confia à Jean-Michel Charlier en 1976 : « Dans ma chambrette de blessé à l'hôpital militaire de San Sebastián, j'étais au secret. Au bout de quinze mois, après que toutes mes offres de retour en Belgique eussent été repoussées, et mon expulsion théorique d'Espagne ordonnée, il m'a bien fallu déguerpir de cette bâtisse. Je ne possédais même pas de vêtements civils. J'étais tombé dans la mer en uniforme de la Waffen SS. Pour prendre le vert, j'avais absolument besoin d'au moins un pantalon qui ne fût pas de couleur feldgrau ! [...] Il me fallait donc faire teindre ce vieux pantalon hérétique. Pendant plusieurs semaines j'ai vendu à d'autres internés mes quelques cigarettes de blessé jusqu'à réunir les dix pesetas que la femme de charge de l'hôpital réclamait pour la teinture ! C'était le tarif le plus bas. La teinture, d'ailleurs, était tellement détestable que lorsque j'ai retiré ce pantalon historique, le soir de mon évasion, j'avais des cuisses noires comme celles du maréchal Mobutu ! La teinture s'était plaquée sur ma peau comme une décalcomanie. » (Persiste et signe, pp. 393-394).

     

     

    Un baragouineur et un faux gradé...

     

    Ou, autre exemple de renseignement non vérifié mais croustillant, l'affirmation (inspirée sans doute également par Anne Lemay[-Degrelle], ce blog au 3 janvier 2023), selon laquelle Léon Degrelle parlait « un espagnol grossier entrecoupé de phrases en français » (p. 244), alors que, cinq pages plus loin, Rodríguez cite le témoignage de Jean-Louis Urraca qui vécut plusieurs années auprès de l'exilé : « il s'exprimait couramment en espagnol qu'il parlait bien, avec tout le vocabulaire, mais avec un accent prononcé » (p. 249).

     

    Enfin –exemple beaucoup plus déplaisant–, cette allégation calomnieuse déniant à Léon Degrelle son grade de colonel. Pour l'occasion, Rodríguez n'hésite pas à reprendre l'antienne du Degrelle-menteur radotée par les historiens officiels : « [...] Himmler qu'il cherchait et qu'il finit par retrouver, d'après ce qu'il dit car il se pourrait bien que cette histoire ne serve qu'à mettre dans la bouche du chef de la SS son accession au grade de colonel, alors que tout était déjà perdu. Peut-être n'est-ce qu'un mensonge et qu'il ne pensait qu'à fuir et à se cacher. » (p. 54)

     

     

     

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    Le Soldbuch de Léon Degrelle détaille tout son parcours militaire depuis son engagement, le 8 août 1941, comme simple soldat jusqu'au grade de Standartenführer (colonel), obtenu le 20 avril 1945, jour du cinquante-sixième anniversaire du Führer. Et tant pis pour l'expertise universitaire de Rodríguez, Docteur ès histoires fabriquées.

     

     

    Ce nouveau « scoop » mouillé est peut-être bien issu de la prétendue Encyclopédie du Pic de la Mirandole Eddy De Bruyne (ce blog à partir du 23 mars 2017) qui prétend que le grade ultime de Léon Degrelle fut SS-Obersturmbannführer (lieutenant-colonel), à l'exclusion donc de colonel et, a fortiori, de général. Mais ce dictionnaire ne figure pas dans les Références bibliographiques et archivistiques de Rodríguez, au contraire des autres publications de De Bruyne. Les aurait-il mal lues, car, reprenant le Journal (non publié) de l'Untersturmführer (sous-lieutenant) Charles Generet, De Bruyne raconte : « Le 1er mai 1945, Degrelle et sa suite passèrent la nuit à Kalkhorst. Himmler y passa dans le courant de la matinée du 2 mai sans que Degrelle eût le temps de le rencontrer. L'ironie du sort voulut que Duwelz fût occupé à coudre les insignes de Standartenführer (colonel) sur l'uniforme de Degrelle ». (Léon Degrelle et la Légion Wallonie, la fin d'une légende, pp. 225-226).

     

    Sur les divagations de De Bruyne à propos du caractère illégitime des actes officiels de Heinrich Himmler après la dictée de son testament par Adolf Hitler, nous renvoyons à notre article circonstancié publié sur ce blog le 28 novembre 2017.

     

     

     

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    A la fin des années 50, très probablement à La Carlina, Léon Degrelle se fait photographier avec son uniforme en compagnie de son ami, le Standartenführer (colonel) Otto Skorzeny. On remarquera les pattes de col portant les insignes de Standartenführer cousus par l'officier d'ordonnance Robert Du Welz au petit matin du 2 août 1945.

    Le mariage à Madrid de la dernière fille de Léon Degrelle, Marie-Christine, avec un jeune avocat galicien, le 9 octobre 1969, fut à nouveau l'occasion d'un hourvari médiatique. Le journal flamand Telstar (hebdomadaire aujourd'hui disparu), en profita pour s'interroger sur les ressources financières de « Don León José de Ramírez Reina alias Léon Degrelle ». Et d'obtenir cette intéressante conclusion d'Otto Skorzeny : « Les initiés savent en effet que Léon Degrelle a connu financièrement aussi bien des hauts que des bas. C'est surtout son ami Otto Skorzeny, le libérateur de Mussolini, qui a toujours été présent pour le protéger quand les choses allaient mal. Skorzeny est le représentant de grandes entreprises en Espagne et n'a jamais laissé tomber son camarade Léon. Son explication toute sereine :

    Herr Léon était général SS. Et moi, colonel. Ainsi tout est dit. »

    (Telstar, 18 octobre 1969, p. 7)

     

     

     

    Un gendre collabo face à un beau-père patriote ?

     

    Allez ! Un dernier ragot pour la route : il nous éclairera sur l'étendue de la conscience professionnelle de ce docteur en histoire qui ne lit que superficiellement ses documents et, surtout, ne vérifie pas ses informations, ou plutôt ce qu'il a compris de ses lectures.

     

     

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    C'est ainsi que Rodríguez va nous élucubrer toute une faribole sur la rupture des relations entre Léon Degrelle et Marcel Lemay, son beau-père : « Mais du reste de la famille, [Degrelle] ne devait avoir que peu de nouvelles. Il vivait depuis des années dans un isolement physique et émotionnel, sans échanger de courrier avec sa femme ou sa belle-famille, avec lesquels les relations s'étaient détériorées depuis longtemps. Son beau-père avait trouvé la mort sur le front d'Alsace en combattant les Allemands et au moins un de ses beaux-frères s'était également battu contre la Wehrmacht. Le fait que Degrelle ait combattu sous l'uniforme allemand semble suffire à expliquer la rupture, mais il y a une autre raison, très commentée par la famille : sa fille Anne assure que le pire pour eux fut qu'il clôtura un de ses meetings en lançant le cri Heil Hitler ! ; il fit de même pour l'éditorial du Pays réel du 1er janvier 1941, intitulé Salut à 1941. » (p. 188).

     

     

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    Le contexte de cette publication est également des plus intéressants, car cet éditorial de Nouvel-An est significativement placé à côté de la proclamation de Nouvel-An d'Adolf Hitler annonçant la poursuite de l’œuvre politique du national-socialisme : garantir les droits élémentaires de l'homme à tous ceux qui n'ont rien.

     

     

    Le problème, c'est que Rodríguez embrouille la chronologie à plaisir, mélangeant dates et faits comme s'ils étaient strictement contemporains. À le lire, quand l'armée allemande est passée à l'offensive, le 10 mai 1940, les relations du chef de Rex avec son beau-père « s'étaient détériorées depuis longtemps », « depuis des années » même. La preuve étant que Marcel Lemay fut tué « sur le front d'Alsace en combattant les Allemands », alors que Léon Degrelle combattait « sous l'uniforme allemand », après avoir lancé « le cri Heil Hitler ! »... À l'appui de sa brillante démonstration, il invoque, dans ses Références bibliographiques et archivistiques, le témoignage irréfragable de Léon Degrelle lui-même : « S'agissant des données relatives à la famille Degrelle durant la guerre mondiale et l'après-guerre : la mort du beau-père, dans La Cohue de 1940, pp. 42-43 [...] » (p. 380).

     

    Apprenons donc au professeur d'université qu'au moment de l'invasion allemande, Léon Degrelle ne portait pas l'uniforme allemand et ne criait pas « Heil Hitler ! », mais avait été jeté en prison (ce blog aux 30 avril et 6 mai 2017). Quant à La Cohue de 1940, le professeur devrait certainement apprendre à lire ! « Je retrouvai à Paris [pour les fêtes de Noël 1939], venant directement de la ligne Maginot, mon beau-frère, jeune candidat officier, et mon beau-père, capitaine de réserve, qui, malgré ses cinquante-sept ans, avait lâché ses usines et était reparti gaillardement, comme volontaire, au front d'Alsace ; il allait mourir pour la France quelques mois plus tard. » (p. 43).

     

     

     

    PR 1936.09.12 Jean Lemay Espagne1.png

    Le Pays réel, 12 septembre 1936.

     

     

    Notons tout d'abord que les relations « détériorées depuis longtemps » avec son beau-père n'ont manifestement pas empêché Léon Degrelle de passer les fêtes de Noël 1939 avec lui et « au moins un de ses beaux-frères ». Rien de plus normal puisque ce beau-frère n'est autre que le très rexiste Jean Lemay, sous-lieutenant de l'armée française. Jean Lemay accompagna ainsi, en septembre 1936, les envoyés spéciaux du Pays réel (José Streel, Hubert d'Ydewalle, Serge Doring) dans leur visite du front nationaliste en pleine guerre civile espagnole.

     

     

    PR 1940.10.26 Mort Marcel Lemay.png

    Notons également que le beau-père Marcel Lemay n'est pas mort au front au cours de la Bataille d'Alsace en juin 1940. Léon Degrelle l'avait pourtant bien écrit noir sur blanc : « il allait mourir pour la France quelques mois plus tard », c'est-à-dire le 5 octobre 1940, à Eyliac, dans sa propriété de Dordogne (ce blog au 13 mars 2023). Son faire-part mortuaire publié dans Le Pays réel le 26 octobre 1940 reste assez vague sur les causes du décès, le déclarant « mort des suites de la guerre ». Comme le confiera son fils Michel à Philippe Dutilleul, réalisateur du film La Führer de vivre (février 2009, ce blog au 20 décembre 2022), son père serait plus sûrement mort « de chagrin » (L'Avenir, 26 mars 2009).

     

    Chagrin causé par la défaite humiliante de la France ? Chagrin causé par la captivité subie par son fils Jean dans un camp de prisonniers en Allemagne (la famille Lemay demandera d'ailleurs à Léon Degrelle d'intervenir pour sa libération : ce blog au 20 décembre 2022) ? On ne sait, mais ce chagrin ne fut certainement pas causé par un désaccord avec les positions politiques de son beau-fils, car un tel différend n'exista jamais, Rodríguez se gardant bien de citer la suite du texte de La Cohue de 1940 : « Je passai une semaine avec eux, blaguant, flânant. Mon beau-père et moi étions des amis intimes. J'admirais son patriotisme bruyant et incandescent. Son devoir à lui, Français, une fois la guerre engagée, était de se battre. Mon devoir à moi, Belge, tant que la guerre épargnait la Belgique, était d'éviter à mon pays cette catastrophe tout en lançant à l'Europe les derniers appels pacifiques qui pourraient encore, peut-être, la sauver des abîmes de feu et de sang vers lesquels elle se précipitait. » (p. 43).

     

    Il n'y eut donc jamais le moindre différend entre Marcel Lemay et Léon Degrelle, qui étaient « des amis intimes ». L'industriel tournaisien fut même le principal soutien financier de son gendre, participant, par exemple, au sauvetage des presses de Rex en 1934 à hauteur de 200.000 francs (+/- 18.000 euros), au financement des campagnes électorales du mouvement (500.000 francs –45.000 euros– en 1937 ; 800.000 francs –71.000 euros– en 1938) ainsi qu'à l'établissement du couple Degrelle à la Drève de Lorraine en 1939 (un prêt de 600.000 francs, ce blog au 13 mars 2023). Tous ces dons étaient parfaitement connus de tous, suscitant d'ailleurs le persiflage de la presse antirexiste.

     

     

    DH 1938.10.27 Drève Lemay.png

    Caricature parue en « une » de La Dernière Heure le 27 octobre 1938 (les élections communales du 16 octobre ne furent pas un succès pour le mouvement rexiste en crise depuis le revers électoral de 1937 : ce blog au 22 mai 2024).

     

     

    Cette fable de la rupture de la confiance et des relations entre le père et le grand-père d'Anne Lemay[-Degrelle] fut probablement inventée par la grand-mère, Jeanne Caton et ce, comme nous l'avons établi (ce blog au 24 janvier 2023), par sa « volonté de se montrer, après-guerre et par grégarisme opportuniste, le plus antihitlérien possible » afin de sauver autant que possible la florissante entreprise familiale. Mais qu'un historien reprenne cette fiction sans la moindre vérification et en triturant encore plus gravement la chronologie relève du mensonge, plus encore que de la mauvaise foi !

     

    Précisons aussi qu'après avoir défendu la politique officielle de la Belgique qui était celle de la neutralité, réaffirmée encore par le roi Léopold III à la fin de 1939 (ce blog au 20 mai 2018), Léon Degrelle qui, en tant qu'aîné de famille nombreuse, avait été exempté du service militaire (ce blog au 31 juillet 2017), demanda à s'engager dans les troupes belges, exactement à l'image de son beau-père (ce blog au 7 mai 2016).

     

    Alors, amalgamer la mort en 1940 du grand-père –prétendument tué au combat– au Heil Hitler tactique de janvier 1941 (destiné à rappeler au Führer la nécessité d'une politique nationale-socialiste en Belgique plutôt que la réactivation d'une Flamenpolitik par les hobereaux prussiens d'occupation : ce blog au 18 mai 2017) censé aggraver le port de l'uniforme allemand de juillet 1941 (héroïque participation à la croisade antibolchevique, nécessaire au retour respecté de la Belgique dans le concert des nations de l'Europe d'Ordre nouveau), ressortit à la diffamation. D'autant que, nous le savons aujourd'hui, malgré les contorsions des historiens officiels, aucune de ces actions de Léon Degrelle inspirées par un patriotisme qui n'avait rien à envier à celui de Marcel Lemay ne fut jamais condamnée par le roi, disposé d'ailleurs lui-même à jurer allégeance au Führer (ce blog au 28 juin 2017) !

     

     

     

    AH Léopold Bercht. 1940.11.16.jpg

    Affiche contre le retour du roi Léopold III soumis au référendum du 12 mars 1950 ; « Auteur responsable : Salomon Deloye Place Cardinal Mercier, Ougrée. Imprimerie Union coopérative, 26 place Saint-Lambert Liège – Directeur : J. Malaise »

     

    Après avoir grossièrement refusé de rencontrer Adolf Hitler en visite à Bruxelles le 1er juin 1940 (ce blog au 28 juin 2017), le roi Léopold III fut tout heureux de se voir accorder, grâce à l'entregent de sa sœur Marie-José, épouse du fils du roi d'Italie, un entretien avec le Führer, qui se tint à Berchtesgaden, le 19 novembre 1940 (et non le 16 comme indiqué sur ce placard). Cette rencontre conforta le souverain dans sa détestation du régime parlementaire et son inclination pour l'Ordre nouveau. Même si le cours des événements imposa finalement une indispensable marche arrière, il n'en reste pas moins que sa volonté communiquée par l'omniprésent secrétaire du Roi, le comte Capelle aux démentis à posteriori systématiques, encouragea aussi bien Léon Degrelle et les Volontaires au Front de l'Est, que des journalistes comme Robert Poulet à collaborer avec le Reich national-socialiste dans une perspective toute patriotique (ce blog au 25 mai 2016).

    Ce qui explique les contorsions embarrassées des historiens de cour, tel, par exemple, Martin Conway : « En fait, dans cette matière [l'attitude du Roi favorable à la Légion] comme dans tant d'autres relatives aux faits et gestes de Léopold III et de son entourage durant la guerre, beaucoup dépend de l'interprétation que l'on fait de certains commentaires assez réservés par ailleurs. » (Degrelle, les années de collaboration, p. 107). Le même Conway devant admettre du bout des lèvres que « des rumeurs persistent au sein de Rex et de la Légion selon lesquelles tous ceux qui ont demandé l'avis de la Cour n'ont pas été déconseillés de se battre en Russie. » (p. 108).

     

    Léopold III AH Berchtesgaden.pngIl est vrai que les témoignages abondent sur une réserve royale finalement assez peu réservée :

    « Le Comte Capelle m'a dit que le Roi était tout a fait favorable à la Légion, mais qu'il ne pouvait le manifester publiquement. » (Pierre Daye, in Recueil de documents établi par le Secrétariat du Roi concernant la période 1936-1949, p. 366).

     

    « Le 8 août 1941, [le Roi] dit à Capelle : [...] Sans être admirateur de Hitler, il faut reconnaître qu'il essaie de mettre de l'ordre dans son pays et d'inculquer l'esprit de discipline dans la jeunesse. [...] S'il ne parvient pas à abattre le bolchevisme, nous connaîtrons, après la guerre, le plus grand danger que l'Humanité ait jamais connu et que ne veulent pas soupçonner actuellement les esprits à courte vue. » (in Jan Velaers et Herman Van Goethem, Léopold III en Belgique, sous l'Occupation, in Léopold III, Éditions Complexe, p. 160).

     

    « le Roi me demanda un jour (en été 1940) si je croyais que dans une Europe fédérée sous l'hégémonie allemande, il pourrait en tant que Roi prêter à Hitler un serment comportant une certaine allégeance, comme dans le Reich d'antan les monarques à l'Empereur. [...] Après l'entrevue de Berchtesgaden en novembre 1940, le Roi me dit à plusieurs reprises que [...] il avait été profondément impressionné par la personnalité de Hitler. Au printemps de 1941, il alla même un jour jusqu'à dire : C'est un homme comme il en naît un tous les mille ans”. » Henri de Man, Le Dossier Léopold III, Éditions des Antipodes, p. 33).

     

    Pour un point sur les relations entre Léopold III, Adolf Hitler et Léon Degrelle, voir ce blog au 28 juin 2017. Mais c'est très volontiers que nous conclurions avec le malheureux Victor Matthys, condamné à mort par les tribunaux de la répression : « La moindre conclusion que l'on en tire, après les entretiens de Berchtesgaden, est [que le Roi] se réserve d’approuver le vainqueur. » (ce blog au 7 juin 2018).

     

    Dessin extrait d'une caricature anonyme publiée en 1940 par la Ligue d'Action wallonne

     

     

    Nous terminerons là notre revue largement incomplète des ragots et autres médisances de Rodríguez car c'est la réécriture complète du bouquin que la correction de ses billevesées imposerait...

     

    Cela ne veut néanmoins pas dire que nous allons maintenant quitter l'ouvrage du docte cathédrant car, –divine surprise !–, le lecteur pourra tout de même trouver quelques précieux renseignements inédits... cachés sous le manteau du Caudillo !

     

     

    À suivre

     

  • La première interview de Léon Degrelle d’après-guerre (2)

    Circonstances de l’interview

     

    Jaquette Francotte Heure Espagne.jpegVoici donc le contexte de l’interview tel que l’a donné Robert Francotte aux journaux socialistes qui vont le publier. Il sera suivi de la dactylographie complète de la copie manuscrite du texte donné par Léon Degrelle à son premier visiteur belge depuis son hospitalisation forcée. Les parenthèses dans le texte ainsi que les notes numérotées entre parenthèses sont du transcripteur. Par contre, pour permettre une meilleure compréhension des allusions degrelliennes par le lecteur contemporain, nous nous sommes permis quelques annotations numérotées entre crochets renvoyant à des commentaires sur fond coloré.

     

    Ces textes destinés au journal socialiste Le Peuple seront rassemblés peu après dans le livre L’Heure de l’Espagne (Bruxelles, Editions De Visscher, 1947), mais, comme nous l’avons dit, ne constituent qu’une partie des quatorze pages du manuscrit degrellien.

    Peuple 1946 05 11 Une.JPG

    Première page du quotidien Le Peuple, le 11 mai 1946 : « Notre envoyé Robert Francotte a pu interviewer le sinistre Degrelle. L’entretien a duré trois heures et demie. […] La communication qui suit a été téléphonée par notre correspondant, de Saint-Sébastien, à la United Press. »

     

    Contexte de la visite de Robert Francotte à Léon Degrelle (extraits)

     

    L’Affaire Degrelle

     

    Enfin, il est un problème extrêmement épineux et toujours pendant entre l’Espagne et la Belgique. La livraison de Léon Degrelle !

     

    – […] à l’origine, il nous a été impossible de recevoir la demande d’extradition pure et simple formulée par le Gouvernement Belge, car elle est en contradiction avec les belgo-espagnols antérieurs en cette matière. […] Enfin, il est extrêmement pénible, pour un pays, de livrer délibérément un réfugié à la mort. A ce propos, je vous avouerai que, bien que n’étant pas à l’origine de la décision, je porte encore le remord de l’affaire Laval. Le droit d’asile ne doit pas être un vain mot ! Guillaume II fut-il livré par la Hollande ? Et ne suis-je pas forcé de me souvenir qu’aux jours sombres de la révolution de 1936, ici, à Madrid même, je ne dus la vie qu’à la protection de l’Ambassade mexicaine (communiste pourtant) […] ?

    Mort Laval 2.jpeg

    « Dans les premiers jours de juin [1945], radios et journaux annoncèrent l’arrivée en Espagne et l’internement “provisoire” de Laval ordonné par Franco à la forteresse de Monjuich, dominant Barcelone. […] Le général De Gaulle exigea que Laval soit immédiatement livré à la “justice” française. Lâchement, Franco céda et ordonna hypocritement de faire ramener Laval, non à la frontière franco-espagnole, mais au point géographique d’où il avait quitté l’Allemagne. Ce point se trouvait dans la zone d’occupation américaine. […] Quelques heures après son arrivée, Laval fut livré à la Police française qui procéda à la saisie de ses valises et de l’ensemble des documents […]. (René de Chambrun, Laval devant l’Histoire, pp. 213-215)

    « [Laval] s’adosse au poteau. On lui lie les mains. Sa figure se crispe à peine. […] Un adjudant est debout sur une chaise. Je vois Laval qui nous regarde. Tout est rapide : “En joue !” –“Vive la France !” crie Laval. – “Feu !” Et je vois Laval qui glisse. Il est tombé à genoux, la figure contre terre. » (Jacques Baraduc, Dans la cellule de Pierre Laval, pp. 199-200)

     

    […] – Malheureusement, l’opinion étrangère et celle de mon pays en particulier, sont particulièrement choquées d’apprendre que Degrelle, non content de jouir de la protection espagnole, vit princièrement […]. Je crois qu’il serait du plus haut intérêt, pour nos deux pays, de permettre à un correspondant belge de constater, par lui-même, l’inexactitude éventuelle de ces affirmations. Voulez-vous me donner cette autorisation ?

     

    – (Un temps de réflexion.) D’accord ! Monsieur Lojendio communiquera au Gouverneur Civil de la Province de Guipuscoa les instructions nécessaires et vous pourrez vous rendre à l’hôpital Mola de San Sebastian. […] J’espère contribuer, par ceci, au maintien des bonnes relations entre votre pays et le mien.

     

    Ainsi je quittai le Ministre des Affaires Extérieures, porteur d’une autorisation inespérée que je devais utiliser dès le lendemain.

     

    […] Dès le premier pas dans la ville, je sursaute en voyant toutes les voitures portant, devant leurs numéros, les sinistres initiales SS en noir sur fond blanc ! Fausse alerte ! Il ne s’agit que des initiales de la ville de San Sebastian. […]

    Hôpital Mola San Sebastian.jpg

    « Hospital Militar General Mola », San Sebastian.

     

    Le Gouverneur de la Province me fait remettre les instructions écrites destinées au Directeur de l’Hôpital Militaire Mola et, dans sa propre voiture, fanion en tête, je me rends aussitôt auprès d’un des hommes dont on parle le plus en ce moment, auprès de celui que la Belgique réclame au titre de traître numéro un […]. Léon Degrelle, l’inventeur de Rex, l’apprenti dictateur foudroyé, l’orateur magnétiseur des foules, l’homme au balai, l’imitateur d’Hitler, le subsidié de Mussolini… l’homme qu’enfin je vais voir !

     

    La voiture me dépose devant l’Hôpital Militaire, une ancienne école transformée en établissement hospitalier depuis la guerre civile.

     

    Déjà, deux sentinelles armées témoignent de précautions spéciales.

     

    Peu d’instants plus tard, le Directeur, auquel je me présente, fait appeler l’officier de garde et… sans autre formalité, je suis immédiatement escorté, de couloir en couloir, à travers l’hôpital. A chaque porte, une sentinelle présente les armes, puis, gravissant quelques courts escaliers, j’en trouve une autre à chaque palier appuyée au mur, lequel porte les traces de longues stations précédentes.

     

    1945. Cpt Ortega, LD, Du Welz.jpg

    1945. Mola LD Ring (MV).jpg

    Sur une terrasse surplombant le patio de l’hôpital, les rescapés du crash du Heinkel dans la baie de San Sebastian assistent à un… match de boxe ! Sur la photo du haut, un gardien vient prendre les ordres du capitaine Ortega, chef de la garde des Belges hospitalisés, Léon Degrelle dont le bras gauche est encore plâtré et Robert Du Welz. Sur la photo du bas, on distingue le ring installé dans la cour intérieure.

     

    Un dernier palier puis nous tournons à gauche, l’officier pousse une porte vitrée et, de derrière une table où il est assis, se lève brusquement… Degrelle ! Oui… Degrelle lui-même !

    En me voyant, il a un sursaut, une sorte de prise de défensive que, sans doute, mon uniforme lui inspire (car il m’a plu de le rencontrer dans la tenue que j’ai portée, de mon côté, pendant la guerre).

    Mais après l’exposé de ma qualité et de mes intentions, il reprend un équilibre immédiat, m’offre un siège et entame un monologue (ou presque) qui durera trois heures et demie.

    Les traits sont durement marqués. Au moins physiquement, l’homme a souffert. Il est plus maigre. Mais ses yeux ont toujours une vie intense, une mobilité extraordinaire. De sa chute, il ne reste guère de traces. Les cinq fractures sont réduites mais l’épaule reste ankylosée. Qu’à cela ne tienne, de l’autre bras, il fera tous les moulinets nécessaires et abattra le poing sur la table comme aux plus belles heures de ses meetings.

    On sent que pour cet être dynamique, cette idole des foules, la détention doit être pénible.


    Je viens d’employer le mot « détention ». De quoi s’agit-il ? Degrelle est-il, oui ou non, soumis aux mêmes conditions que tous les autres émigrés ?

     

    Heinkel 111 LD San Sebastian.jpgL’épave du Heinkel 111 qui, à bout d’essence, s’écrasa dans la baie de San Sebastian, à quelques kilomètres de la frontière française : grièvement blessé, Léon Degrelle dut à son état de ne pas être immédiatement extradé en Belgique (ce blog aux 20 mai 2016 et 18 juin 2020).

     

    NON ! Depuis le jour où il fut retiré blessé de l’avion qui venait de s’écraser sur la plage de Saint-Sébastien, il vit, gardé étroitement, dans cette petite chambre dans cet hôpital où son état ne le retient plus. Sous sa fenêtre, des sentinelles armées montent une garde permanente. A sa porte, la lampe du palier est toujours allumée. En face, la porte de l’officier de garde est toujours ouverte, tandis qu’à trois mètres, une sentinelle armée veille au départ de l’escalier. A côté d’elle, s’ouvre la porte du corps de garde om quatre ou cinq soldats en permanence tiennent sous leur regard le toit-terrasse où Degrelle est autorisé à prendre l’air de temps en temps. Enfin, comme je l’ai dit précédemment, à chaque volée d’escalier, un cerbère veille nuit et jour. Notons encore que, comble de précaution, toute cette garde (quarante hommes au total) est changée tous les jours ! C’est une manière d’île du Diable, l’île en moins, le diable en plus.

    En fait, l’ex-führer de Rex ne voit que son infirmière, le personnel d’entretien et ses gardes. Il est strictement au régime de « l’incommunicado », c’est-à-dire du secret absolu. Pas de correspondance, pas de visite, rien que l’usage d’un petit poste récepteur de radio.

    Défiant par nature, j’ai fouillé du regard les moindres recoins de sa chambre. J’ai relevé ces mille et un détails qui témoignent d’une longue habitation par son occupant actuel. Tous ces petits riens qu’il est impossible d’improviser en vue d’une visite.

    Ce sont ces graffiti à même le mur blanc. Vers de Péguy, de Verhaeren, citations de Racine. Cartes géographiques annotées où s’inscrivent les campagnes de Russie de la Légion Wallonne et l’itinéraire du voyage final Oslo-Saint-Sébastien. Photos familiales et menus souvenirs. Traces d’usure aux endroits fréquemment utilisés, etc. etc.

    Tout le reste, réceptions, sorties et fêtes n’est que légende et il est même étonnant de constater avec quelle rigueur, au contraire, l’Espagne traite un émigré, si l’on consent, un instant, à se placer du point de vue d’un pays neutre ou sympathisant de l’Axe. […]

    1946 mai. Mola 2 (Francotte).jpgLéon Degrelle dans sa chambre-cellule de l’Hôpital Mola (photo prise en mai 1946 par Francotte).

     

    Dans sa petite chambre d’hôpital, meublée d’un lit au dessus duquel un crucifix s’incline, d’une table où il écrit le troisième tome de ses mémoires et décorée des cartes de ses campagnes de Russie, des photos de sa femme et de ses enfants, d’une page en couleurs de Signal représentant des tanks allemands dans les steppes enneigées, et sur les murs ces passages de Corneille, de Verhaeren et de Péguy, je contemple avec l’intensité que l’on devine : l’homme. Et cet homme dont mon pays réclame la tête, rédige le texte suivant, parmi quatorze pages de notes qu’il me destine.

    Signal 18-2sept1941.jpeg

    La revue Signal, célèbre pour ses magnifiques clichés géants en couleur de scènes du front, n’a pas publié de photo de chars allemands « dans les steppes enneigées », mais « sur la grande piste qui mène vers l’infini de l’Est » : c’était durant la Vormarsch de l’été 1941 vers le Caucase à laquelle participa Léon Degrelle et la Légion Wallonie.

     

    À suivre

     

  • La première interview de Léon Degrelle d’après-guerre (1)

     

    20 pages datées de San Sebastian 1946 !

     

    Capture.JPG

     

    Voilà quelque temps, un lecteur fréquentant assidument tous les sites « militaria » réels et virtuels nous a alerté à propos de la vente d’importants manuscrits de Léon Degrelle sur le site belge 2ememain.be. D’après le propriétaire qui garantissait « à 100% l’authenticité de l’origine », il s’agirait de « notes rédigées le 9 mai 1946 par Léon Degrelle à Saint-Sébastien en Espagne, dans l’hôpital où il dut séjourner après le crash de son avion ».

     

    Le propriétaire nous expliqua avoir reçu ces documents d’un habitant de sa commune de la banlieue bruxelloise, un ancien officier rexiste ayant appartenu à la NSKK.

     

    Un simple coup d’œil aux photos proposées permet immédiatement de se rendre compte qu’il ne s’agit pas de l’écriture de Léon Degrelle, mais d’une retranscription datant de l’époque immédiatement postérieure à son atterrissage en catastrophe en Espagne.

     

    La lecture de ce texte couvrant vingt feuillets confirme d’ailleurs la thèse de la transcription puisqu’en cinq endroits, le copiste ressent le besoin d’expliciter ce que Léon Degrelle veut dire (deux fois à la page 4, une fois aux pages 12, 15 et 16). De même, à la dernière page (page 20), le copiste décrit le texte original tel qu’il l’a eu en sa possession pour le retranscrire : il couvrait « quatorze feuillets écrits d’un seul côté » et ces quatorze feuillets (ce détail numérique est important : voir ci-après) étaient « de la main de Léon Degrelle », formant deux ensembles, l’un de la page 1 à 11 et un autre de la page a à c. Les premiers feuillets (1 et a) étaient signés, les derniers (11 et c) paraphés.

     

    Tous ces détails contribuent à authentifier l’origine du texte : en l’absence de photocopieur qui ne se généralisera sur le marché qu’une trentaine d’années plus tard, cette transcription peut fonctionner comme « copie certifiée conforme » du texte rédigé par Léon Degrelle.

     

    Mais qui a effectué la transcription ? L’officier rexiste bruxellois, non identifié ? Le Hauptsturmführer Robert Du Welz, compagnon belge de Léon Degrelle ayant pris place à ses côtés dans le désormais légendaire Heinkel HE 111 H23 du ministre Speer (ce blog aux 20 mai 2016 et 18 juin 2020) et qui put lui servir de « secrétaire » ? Ou quelque autre inconnu ?

     

    Du Welz+LD mai 45 b.jpgQuelques jours après avoir atteint de justesse la baie de San Sebastian, dans l’écrasement de leur avion à bout de carburant mais saufs, Robert Du Welz –toujours en uniforme SS, son seul vêtement– et son chef Léon Degrelle sont à l’hôpital militaire « Général Mola » : le dernier Commandeur de la Wallonie y a été admis en raison de ses multiples fractures. Remarquez la croix de Chevalier de la Croix de Fer sommant le lit d’hôpital de Léon Degrelle.

     

    Sans exemple de l’écriture du capitaine Du Welz, il nous est impossible de nous prononcer, mais, les hésitations du copiste dans certaines transcriptions de noms propres nous font pourtant hésiter à le croire : un Belge eût su comment écrire Wezembeek-Oppem (ou Wesembeek-Ophem selon l’orthographe flamande originelle : page 1), de même un Légionnaire ne se fût pas interrogé sur la lisibilité du nom Stargard, ville où il venait de livrer de si cruels combats (p. 9)…

     

    Néanmoins, l’importance de ce texte n’en demeure pas moins réelle.

     

    Intitulé « Notes rédigées par Léon Degrelle à Saint-Sébastien (Espagne) le neuf mai 1946 », ce texte, de toute évidence écrit par celui que la Belgique a condamné à mort et dont elle réclame officiellement l’extradition, constitue son aide-mémoire pour la première interview qu’il va accorder tout juste un an après son hospitalisation, le 8 mai 1945.

     

    Le nouveau ministre des Affaires Etrangères, Alberto Martín-Artajo, avait en effet exceptionnellement autorisé le capitaine Robert-André Francotte, « War Correspondent » et envoyé du quotidien socialiste Le Peuple, à rencontrer Léon Degrelle dans l’espoir de « contribuer, par ceci, au maintien des bonnes relations entre [la Belgique et l’Espagne]. » (Francotte, L’Heure de l’Espagne, p. 122).

     

    Alberto Martin-Artajo gros-plan.jpgEn juillet 1945, Alberto Martin-Artajo (1905-1979), président du Conseil technique d’Action Catholique, remplaça le phalangiste José-Félix de Lequerica au poste de ministre des Affaires Etrangères d’Espagne. Le Caudillo Franco estimait alors avoir besoin d’un catholique « bon teint » pour améliorer l’image de l’Espagne au lendemain de la guerre. Cet homme aux fermes convictions refusera de livrer Léon Degrelle au même sort que Pierre Laval, comme en témoignera Jacques de Thier, l’ambassadeur de Belgique en Espagne : « La résistance du ministre Martin Artajo n’est pas inspirée par un parti pris, il veut régler l’affaire par une procédure conforme aux principes juridiques et qui satisfasse sa conscience. » (Un diplomate au XXe siècle, p. 106).

     

    Nous avons la confirmation que ce texte était bien destiné au reporter du Peuple (ou Le Monde du Travail, l’édition liégeoise du Peuple) ainsi que du quotidien socialiste flamand Vooruit, puisque Robert Francotte écrit : « cet homme dont mon pays réclame la tête, rédige le texte suivant, parmi quatorze pages qu’il me destine » (L’Heure de l’Espagne, p. 129. Nous soulignons).

     

    Il semble donc que le texte original a bien été confié au journaliste. Pourquoi dès lors une copie « conforme » ? Était-elle destinée à d’éventuels autres journalistes ? Cela paraît peu vraisemblable puisque le ministre Artajo précisa bien à Francotte : « Monsieur Lojendio [Luis Lojendio, son attaché de presse] communiquera au Gouverneur Civil de la Province de Guipuscoa [le phalangiste Francisco Sáenz de Tejada, baron de Benasque, 1895-1966] les instructions nécessaires et vous pourrez vous rendre à l’hôpital Mola de San Sebastian. Mais je tiens à vous faire remarquer que vous êtes le premier et le seul visiteur que Degrelle aura été autorisé à voir depuis son atterrissage en Espagne ! » (L’Heure de l’Espagne, p. 122).

     

    Francotte 1.jpeg

    Dans son bouquin sur l’Espagne de Franco, le capitaine Robert-André Francotte n’a pas manqué de publier sa photo en uniforme anglais, portant sur l’extrémité des épaulettes l’écusson « British War Correspondent ». Très fier de son look british, Francotte ne résiste pas à théâtraliser sa rencontre avec « celui que la Belgique réclame au titre de traître numéro un » : « de derrière une table où il est assis, se lève brusquement… Degrelle ! Oui… Degrelle lui-même ! En me voyant, il a un sursaut, une sorte de prise de défensive que, sans doute, mon uniforme lui inspire (car il m’a plu de le rencontrer dans la tenue que j’ai portée, de mon côté, pendant la guerre). »

     

    Pouvait-il plutôt s’agir de confier une copie du texte authentique à un correspondant belge de confiance (ancien Légionnaire ?) capable de vérifier sur place que le journaliste avait fait un usage correct des déclarations sensationnelles de Léon Degrelle proposant rien moins que se livrer à la Belgique pour participer à un procès honorable ?

     

    En l’état actuel de nos connaissances, nous en sommes réduit à ces conjectures. L’important néanmoins se trouve dans les déclarations que Léon Degrelle destinait au journaliste pour publication. Ce ne sera pour lui qu’une demi-satisfaction car tout à la délectation de son « scoop », Francotte ne retiendra des quatorze pages degrelliennes que ce qui agite les esprits belges, c’est-à-dire le retour du condamné à Bruxelles.

     

    Ce qui précède cet épisode dans son reportage est une description dramatisée des conditions de vie de Léon Degrelle; ce qui le suit, est une pseudo-relation de prétendus propos de Léon Degrelle, censés entretenir la veine des révélations sensationnelles (dont la moindre n’est pas la supputation qu’Adolf Hitler serait toujours en vie !)…

     

    Les autres informations contenues dans les notes de San Sebastian n’étaient pourtant pas moins sensationnelles, mais… au seul avantage de Léon Degrelle puisqu’elles mettaient dangereusement en cause tant de politiciens belges toujours en place. Elles seront reprises et explicitées dans La Cohue de 1940, mais là aussi la police belge de la pensée veilla : ce fut le seul livre qu’elle fit jamais saisir (en Suisse !) et mettre au pilon !

     

    Soir 1950 09 28 p.2 Interdiction Cohue.JPG

    Le Soir rend compte de l’interdiction suisse de diffusion de La Cohue de 1940 (28 septembre 1950, p. 2).

    Jl off. Rép. fr. 1950.06.03 Interdiction Cohue.JPG

    La France n’a pas attendu la saisie de La Cohue de 1940 en Suisse pour répondre au souhait du gouvernement belge et en interdire la diffusion sur son territoire : dès le 30 mai, le ministre de l’Intérieur signe l’arrêté de censure (Journal officiel de la République française, 3 juin 1950).

     

    À suivre

  • Léon Degrelle à la mer ; le drame religieux du national-socialisme ; toute l’actualité degrellienne

    37e Correspondance du Cercle des Amis de Léon Degrelle

     

    Cercle 37.jpegLa livraison de septembre de la publication du Cercle des Amis de Léon Degrelle est ponctuellement tombée dans la boîte aux lettres des abonnés : il s’agit déjà de la trente-septième fournée d’informations degrelliennes précieuses et irremplaçables, car quasi-exhaustives.

    Et cette livraison mérite bien le terme de « fournée », tant elle est abondante. L’éditeur lui avait d’ailleurs donné ce nom, avant de s’aviser malicieusement tomber sous le coup de la censure politiquement correcte des talibans de la justice, des réseaux sociaux et autres aboyeurs de la Toile et reprendre l’intitulé traditionnel de « correspondance privée » : Jean-Marie Le Pen l’avait bien appris à ses dépens naguère.

    Souvenez-vous qu’en 2014, le toujours président d’honneur du Front National et député européen, ayant cloué au pilori les « artistes » attaquant son parti, répondit à la journaliste de son « Carnet de bord » hebdomadaire qui lui faisait remarquer avoir oublié Patrick Bruel « On fera une fournée la prochaine fois » : après sept ans de procédure, il s’est retrouvé, le 1er septembre dernier devant l’incontournable 17e Chambre correctionnelle du tribunal de Paris, mais on attend toujours le jugement prévu, paraît-il, le 29 octobre prochain [le tribunal a finalement prononcé la relaxe du nonagénaire Jean-Marie Le Pen estimant que ses propos constituaient « une jubilation pour faire un bon mot face à un auditoire acquis »].

     

    Au Mur de l’Atlantique de la côte belge : Léon Degrelle à la mer...
     
    Cet hommage discret au courageux chef historique du Front National introduit la belle photo de couverture de l’héroïque Commandeur de la SS-Sturmbrigade Wallonien : Léon Degrelle est en uniforme –fraîchement décoré par le Führer de la Croix de Chevalier de la Croix de Fer– avec deux de ses enfants, Léon-Marie et Chantal. Comme pour la 36e Correspondance, l’éditeur a recouru à la colorisation, fort réussie dans les tons pastel. Nous regretterons seulement que les documents concernant Léon Degrelle ne soient quasiment jamais référencés.

    Cette photo, par exemple, a été prise au lendemain du défilé triomphal célébrant la percée de Tcherkassy, à Bruxelles, le 1er avril 1944 (ce blog aux 17 février 2017, 15 décembre 2020, 15 et 26 janvier 2021). Alors en permission, le chef de famille bruxellois passa la journée de Pâques à la côte belge, en compagnie de Léon-Marie (5 ans, que l’on voit encapuchonné sur la photo) et Chantal (debout, avec une petite sacoche, devant son Papa), et de son ami Robert Du Welz (ce blog aux 20 mai 2016 et 28 novembre 2017), dont on voit une des filles aux côtés du Commandeur.

    Est-ce pour faciliter ce bref séjour à la mer de ses enfants que Léon Degrelle visita à cette occasion une garnison du mur de l’Atlantique ? C’est possible car approcher les plages devenues domaine militaire était alors interdit : mais pouvait-on refuser quoi que ce soit à celui qui sortait du Quartier Général du Führer l’ayant personnellement honoré de la Croix de Chevalier, et qui venait de vivre un véritable triomphe romain dans la capitale ?

    Cette visite du 9 avril 1944, jour de Pâques, est en tout cas largement documentée par un reportage photographique d’une vingtaine de clichés, où l’on voit le héros de Tcherkassy, accompagné de son fidèle Robert Du Welz, entre-temps SS-Untersturmführer (sous-lieutenant), passer en revue les soldats allemands du mur de l’Atlantique à Coxyde (près de La Panne, non loin de la frontière française) et profiter de l’air iodé de la côte belge.

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    Mur de l'Atlantique L.D 9 avril 1944 Du Welz (010).JPG

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    C’est le 9 avril, Dimanche de Pâques 1944, que Léon Degrelle, joignant l’utile à l’agréable, visite une garnison du Mur de l’Atlantique, à Coxyde, en compagnie de ses enfants ainsi que de Robert Du Welz et de sa famille.

    De haut en bas, nous disposons tout d’abord d’une vue générale de la prise d’armes. On voit alors le commandant de la place présenter Léon Degrelle et la SS-Sturmbrigade « Wallonien » à ses hommes, soulignant l’héroïsme de leur engagement dans la percée de Tcherkassy, qui attira sur eux l’attention toute particulière du Führer. Le Commandeur passe ensuite le détachement en revue. Puis, les Allemands présentent les fortifications de Coxyde aux Wallons (Robert Du Welz est à gauche, penché pour écouter les explications d’un officier de la Wehrmacht ; un de ses fils est en culotte de golf).

    Arrive enfin la partie récréative : tout le monde se rend dans les dunes et sur la plage : Robert Du Welz donne la main à deux de ses enfants tandis que le commandant de la place emmène Chantal et Léon-Marie. Les enfants Degrelle et Du Welz posent encore au sommet de la dune où les militaires allemands ont réalisé une belle mosaïque de coquillages, manifestant leur confiance en la justesse de leur combat (pareille décoration pouvait aussi ressortir à l’imprudence et fournir une cible : la veille même de la visite de Léon Degrelle, le Samedi Saint, une vingtaine de bombardiers anglo-américains avaient lâché 250 bombes incendiaires sur la cité balnéaire et son petit aérodrome, causant une trentaine de morts dont de nombreux civils).

    Un an plus tard, le 4 août 1945, alors que l’armée allemande a depuis longtemps quitté l’endroit, un avion de reconnaissance américain a photographié toute la côte belge, de Knocke à La Panne. Ce document exceptionnel livrant un panorama complet du littoral belge vient d’être édité (Birger Stichelbaut, Wouter Gheyle, Jeroen Cornilly et Mathieu De Meyer, De Kust, 4 augustus 1945, De zomer van de vrijheid [La Côte, 4 août 1945, l’été de la liberté], Tijdsbeeld, 2021). Sur un des clichés de Coxyde, nous pouvons aisément reconnaître l’endroit précis de la visite de Léon Degrelle, à Pâques de l’année précédente : la villa ayant servi de mess à la garnison allemande est bien reconnaissable et on distingue parfaitement le mur sur lequel étaient juchés les petits Léon-Marie et Chantal. On devine aussi le camouflage des bunkers visités par le nouveau Chevalier de la Croix de Fer. Ces fortifications ne résisteront pas à l’urbanisation touristique frénétique de l’après-guerre et seront détruites dans les années 70 (comme la plupart des bunkers de la côte, sauf ceux de Raversyde –non loin d'Ostende, dans l’ancienne propriété du prince Charles– appartenant aujourd’hui au splendide musée de plein air Atlantikwall). Par contre, la villa a traversé l’histoire jusqu’à aujourd’hui et, malgré son quasi-enfouissement dans le sable des dunes, un peu à l’écart des immeubles résidentiels contemporains, appartient toujours à d’heureux propriétaires privés.

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    Le drame religieux du national-socialisme

     

    61ryhcgDTHL.jpgCette 37e Correspondance privée du Cercle des Amis de Léon Degrelle  s’ouvre sur un texte de Léon Degrelle expliquant la différence –en ce qui concerne le sentiment religieux– entre rexisme et national-socialisme. Ici aussi, il aurait été intéressant de donner la référence du texte afin de permettre au lecteur de lire la totalité du chapitre (voire le livre entier) dont il est extrait, De Rex à Hitler (sans date, éditions de l’Homme Libre, pp. 241-246).

    Pour Léon Degrelle, le national-socialisme des débuts se caractérisait par un anticléricalisme absolu chez certains de ses dirigeants. C’est ainsi qu’il agrippe le ministre de l’Education populaire et de la Propagande : « Un ministre intelligent comme Goebbels avait été, avant la guerre, possédé par une haine féroce de l’Eglise catholique, tentant de l’affaiblir par d’affreux procès de mœurs. » Le « procès de mœurs » dont il est ici particulièrement question vise le sordide assassinat –en Belgique– d’un jeune garçon par un Frère des Ecoles Chrétiennes qui lui avait fait subir des violences sexuelles. Léon Degrelle reproche au ministre du Reich d’avoir voulu monter ce fait divers en épingle en envoyant à Bruxelles « un avion spécial contenant vingt journalistes berlinois », car il s’agissait d’un « faible d’esprit, médicalement irresponsable ». Dans le Journal 1933-1939 de Joseph Goebbels, on lit à la date du 2 avril 1937 : « Les procès de Coblence [contre des Franciscains pédophiles et violeurs] vont commencer. Là-dessus, en guise d’ouverture, un horrible crime sexuel commis sur un jeune garçon, dans un couvent belge. J’expédie aussitôt de Berlin un envoyé spécial qui part pour Bruxelles et mènera là-bas son enquête. » (p. 404)

    Abbé Moreau Soirées 24.11.1934 b.jpgUn curé défroqué dénommé Moreau avait entrepris une série de conférences dévoilant « Les Secrets de la confession » dans les cercles francs-maçons de Wallonie : Léon Degrelle y apporta systématiquement la contradiction jusqu’à dénoncer publiquement l’obsédé sexuel qu’était le prêtre apostat (photo : Soirées, 24 novembre 1934).

     

    Certains ne pourraient-ils reprocher au chef de Rex d’avoir oublié son marathon de 1934 poursuivant l’abbé défroqué Moreau dans ses conférences des Maisons du Peuple socialistes et franc-maçonnes censées dénoncer « Les Secrets de la confession » ? Le tartuffissime Pol Vandromme ne manqua en tout cas pas de dénoncer les « injures de poubellier » de Léon Degrelle. Allant jusqu’à plaindre l’ex-curé agitant ses apostasies pour le compte du Parti socialiste, il osa écrire : « L’indignité d’un malheureux, que ses faiblesses eussent pu rendre pitoyable, alors que son outrecuidance relevait du mépris, ne valait pas cette cruauté acharnée et spectaculaire. […] Le silence seul était digne » !!! (Paul Vandromme, Le loup au cou de chien, Degrelle au service d’Hitler, 1978, p. 67 ; voir ce blog au 14 avril 2016).

    Quel dommage que ce méchant haineux n’ait jamais trouvé pareille dignité ! Que sont en effet ses commisérations hypocrites et ses récriminations vindicatives face au bon sens degrellien ? « Pour moi, l’essentiel de la vie d’un prêtre, c’est d’être un porteur de sainteté. Il doit être en exclusivité un héraut de la vie spirituelle. […] Un prêtre qui est tourneboulé sans arrêt par des affaires de contestation politique, de syndicalisme, d’avortement, de pédérastie et cent histoires de ce goût-là, pour moi c’est un rebouteux d’église, ce n’est pas un prêtre. » (Persiste et signe, p. 49 ; sur l'affaire de l'abbé Moreau, voir le récit de Léon Degrelle, pp. 88-92). 

    Il existe cependant une différence fondamentale entre la campagne de Joseph Goebbels exploitant le crime d’un religieux et la campagne de Léon Degrelle discréditant la réputation d’un curé défroqué : le premier, en généralisant un cas particulier, voulait attaquer l’Eglise catholique ; le second, en dénonçant les conférences du prêtre excommunié ridiculisant la confession, a ruiné la campagne anticléricale du Parti socialiste.

    On observe donc que, dès le début de son action politique (nous sommes alors en 1934), Léon Degrelle n’a qu’un objectif, la révolution des âmes, c’est-à-dire le renouveau spirituel du peuple, seule assise solide à l’action politique et sociale. Cette conviction inébranlable fut certainement à l’origine de l’affection que lui porta, dès leur première rencontre de 1936, Adolf Hitler, lui qui estimait que « Le combat intérieur doit précéder le combat extérieur » (ce blog au 25 mai 2021).

    Comme on le sait aujourd’hui, les « cas particuliers » que Goebbels attaquait virulemment avec l’aval du Führer ont constitué jusqu’en ce vingt-et-unième siècle le plus grand scandale de l’Eglise, et ce, dans tous les pays, comme le démontrent les innombrables commissions d’enquête qui se multiplient à travers le monde : en ce sens, les quelque 250 procès intentés dans l’Allemagne nationale-socialiste contre des religieux catholiques pour abus sexuels eussent pu mener –si, en décembre 1937, Adolf Hitler n’avait mis un terme au zèle judiciaire de Joseph Goebbels– à une purge salutaire de l’Eglise institutionnelle.

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    Mais ce n’était pas une régénérescence de l’Eglise catholique que visait Goebbels : pour lui, elle ne constituait qu’une institution hégémonique cachant ses ambitions politiques sous des oripeaux religieux : « Nous devons bien comprendre que l’Eglise catholique constitue une internationale et qu’au moment critique, elle sera toujours contre nous. » (Journal 1939-1942, p. 338). Il ne pouvait opérer la distinction entre Eglise institutionnelle et instrument d’élévation spirituelle purifiant l’action politique, distinction que fit toujours Léon Degrelle (ce blog, par exemple, aux 8 avril 2017, 13 mai 2018 ou 25 juin 2020) et que comprenait parfaitement Adolf Hitler (ce blog au 25 mai 2021).

    Ce dernier –souverainement méfiant vis-à-vis de l’institution catholique– s’est en effet exprimé dans le même sens que Léon Degrelle : « Pourquoi détruirions-nous ce merveilleux pouvoir que la plupart des hommes ont d’incarner le sentiment du divin qui est en eux ? » (Libres Propos, 14 octobre 1941).

    Le ministre de l’Education populaire reprendra aussi ce point de vue, mais de manière purement tactique, pour mieux installer la « discipline de l’Etat » dans les territoires de l’Est : « La jeunesse s’est totalement éloignée des Eglises, et même de la religion. Nous devons tout de même tenter de raviver ces besoins, car l’activité religieuse, dans ces territoires, peut au moins être une base de la discipline de l’Etat. Mais c’est très difficile à mettre en œuvre, parce qu’il n’y a ni prêtre, ni popes ; ils ont tous été éliminés. On se retrouve donc dans cette situation absurde où nous, nationaux-socialistes, sommes contraints d’introduire des prêtres dans ces territoires » ! (Journal 1939-1942, p. 363).

    Quel était alors le sens religieux de Joseph Goebbels (excommunié à cause de son mariage, en décembre 1931, avec la protestante Maria Magdalena Ritschel, au surplus divorcée de l’industriel Günther Quandt) ?

    Ces réflexions qu’il confie à son Journal fournissent peut-être des éléments de réponse : « Pourquoi reprocher à l’humanité actuelle de ne plus avoir de foi ? Ne doit-elle pas perdre toute foi ? Ce n’est ni le mal ni le mauvais qui, à eux seuls, amènent le déclin, c’est le mensonge et la fausseté.

    Éliminez le mensonge, le “faire comme si”, alors nous redeviendrons peut-être sains. […]

    Et à quoi donc est-ce que je crois ? J’ai tant perdu de toute cette foi vigoureuse qui déterminait autrefois mes actions et mes pensées. Depuis que, chez moi, les yeux se sont dessillés, je suis devenu sarcastique, ironique, sceptique et relativiste. Cela m’a enlevé une part énorme de la force d’impact et de la puissance de conviction qui étaient les miennes.

    Je ne crois plus qu’à ceci : la vérité finira par être plus forte que le mensonge, je ne crois plus qu’à la victoire finale de la vérité et je ne crois plus qu’en moi-même.

    Cette foi doit poursuivre fermement et solidement sa vie en moi. C’est d’elle que je tirerai toute mon énergie et toute ma qualité. D’ailleurs, peu importe en quoi nous croyons, pourvu que nous croyions. Le peuple qui perd la foi se perd lui-même. Nous pouvons tout prendre au peuple, sauf ce en quoi il croit, qu’il s’agisse du Christ ou de Rome ou de la race ou de la nation ou de que sais-je encore. » (Journal 1923-1933, p. 12).

     

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    Un hymen frappé d’anathème par l’Eglise…

    Carte de remerciements pour les vœux de bonheur reçus à l’occasion du mariage du Dr Joseph Goebbels et Mme Magda Ritschel. Les noces furent célébrées le 19 décembre 1931 ; la carte est datée de Noël 1931 et est signée « Votre Dr Goebbels et Madame ».

     

    Plus loin, il écrira aussi, logiquement : « Mon Parti est mon Eglise, et je crois servir le Seigneur au mieux quand j’accomplis sa volonté et que je libère mon peuple opprimé des chaînes de l’esclavage » (p. 291). Et cette « église » politique, libératrice du peuple est bien radicalement opposée au christianisme, « doctrine de la déchéance » professée par les églises institutionnelles catholique ou protestante : « Par toute sa conception et sa structure intellectuelle, notre christianisme sera toujours opposé à une vision nationale forte. C’est que son essence même est entièrement marquée par le judaïsme. […] En réalité, le christianisme est une doctrine de la déchéance. Pour un homme moderne, il ne mérite que le mépris intellectuel. […] Mais dans tous les cas, notre mission actuelle est d’éliminer l’influence politique des églises. Ce qu’elles veulent ou ce qu’elles s’efforcent d’atteindre sur le plan religieux nous indiffère dans la perspective des grandes missions que nous nous sommes données sur cette terre ; mais dès qu’elles se mêlent de la problématique terrestre, il faut les remettre sévèrement à leur place. » (Journal 1939-1942, pp. 446-447).

    Léon Degrelle dira-t-il autre chose en racontant crûment son expérience des élections de 1937 à Jean-Michel Charlier pour son grand documentaire Autoportrait d’un fasciste : « Van Roey [le cardinal primat de Belgique] se mit à envoyer des messages dans tous les sens pour ordonner à ses curés de prendre parti contre moi, affirmant que mon action était contraire à la charité chrétienne. Évidemment, la charité chrétienne eût dû consister à caresser l’échine des voleurs de la politico-finance, au lieu de leur marteler les fesses, comme je le faisais, avec une sainte ardeur ! » (Persiste et signe, p. 108).

     

    L’actualité degrellienne

    C’est certainement en suivant à la trace tout ce qui se publie de et sur Léon Degrelle que la publication du Cercle des Amis de Léon Degrelle illustre au mieux le caractère irremplaçable de son travail pour tous les fidèles de l’auteur de Révolution des âmes.

    C’est ainsi qu’il nous apprend qu’à l’occasion de l’anniversaire du décès de celui qu’elle appelle « le fils adoptif d’Hitler », une section du mouvement de jeunesse des Fratelli d’Italia, –Gioventù Nazionale Verona–, a publié un bref hommage sur son compte Facebook : « Léon Degrelle 15/06/1906 – 31/03/1994. Pour tous ceux qui rêvent encore d’un siècle de chevaliers. »

    C’en fut déjà trop pour le gardien de l’orthodoxie démocratique, de la woke culture et de la doxa migrantifa réunies qu’est le réseau « social » de Zuckenberg (cinquième plus grande fortune du monde) : alerté par les politicards véronais de droite comme de gauche, Facebook a immédiatement censuré cette inconvenante marque de respect, considérée sans doute comme une vile trumperie

    Sur le héros du Front de l’Est, on ne peut décemment publier que de vilaines caricatures ou des contre-vérités certifiées conformes à l’évangile officiel.

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    Ainsi d’un dessin de Riss dans Charlie Hebdo, censé ridiculiser Philippe Vardon, directeur de campagne du candidat Rassemblement National aux dernières élections régionales en Région Sud.

    Ainsi du livre, publié en avril dernier par Jorge Tria Sagnier, l’avocat de Violeta Friedman (qui attaqua Léon Degrelle en justice pour ses opinions), « Violeta Friedman contre Léon Degrelle, un procès singulier contre le négationnisme de l’Holocauste » (Hebraica Ediciones, Madrid, 2021, 105 pages). C’est l’occasion pour le Cercle des Amis de résumer l’affaire en en rappelant l’origine –un article du Tiempo en 1985, « Des chasseurs de nazis viendront en Espagne pour capturer Degrelle », qui donnait la parole à l’exilé– et rappelant ses acquittements successifs avant que le tribunal constitutionnel ne reconnaisse en novembre 1991 à la plaignante son « intérêt légitime » à attaquer les déclarations de Léon Degrelle. Afin d’accélérer l’aboutissement des procédures anti-révisionnistes, en 1995, le code pénal espagnol s’est aligné sur les lois « mémorielles » se multipliant en Europe pour punir les historiens réfractaires.

    Heureusement, nombreuses sont encore les rééditions des œuvres de Léon Degrelle qui continuent à voir régulièrement le jour : passons-les en revue, en fournissant les liens permettant aux collectionneurs de compléter exhaustivement leur bibliothèque (les prix indiqués sont ceux figurant sur les sites, sans les frais d’envoi).

    Moja droga.jpgUne traduction polonaise de Mon chemin de Saint Jacques, aux éditions Agencja Wydawniczo-Reklamowa, Moja droga do Santiago (168 pages, 11,50 euros).

     

    Une traduction bulgare de l’édition allemande de La Campagne de Russie, aux éditions Edelweiss-press, de Bulgarie, Защото омразата умира (254 pages, 10,25 euros). Traduite de la version allemande, cette édition comporte également la préface que Léon Degrelle avait écrite pour elle.

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    la-rivoluzione.pngLa première édition en italien de Révolution des Âmes, aux éditions Passaggio al Bosco, La Rivoluzione delle Anime (124 pages, 12 euros).

    Une nouvelle édition en français des Âmes qui brûlent (180 pages, 21 euros), mais avec un titre qui reprend le sous-titre de la version espagnole de 1954 : « Notes sur la paix, la guerre et l’exil » aux éditions Omnia Veritas, ainsi qu’une nouvelle édition de la traduction espagnole, Almas ardiendo, Notas de paz, de guerra y de exilio (il faut noter cette bizarrerie que le tout premier chapitre « Le feu et les cendres » n’a jamais été traduit en espagnol), chez le même éditeur (172 pages, 21 euros), mais sans le « prologue » du grand académicien espagnol Gregorio Marañón, auquel tenait pourtant beaucoup Léon Degrelle (ce blog au 31 mars 2021) et que les éditions de l’Homme Libre avaient traduit en français pour sa belle réédition de Les Âmes qui brûlent (158 pages, 15 euros). Il faut dire que le Cercle dénonce sans détour le peu de scrupule des éditions Omnia Veritas qui n’ont pas hésité non plus à publier sans autorisation de l’auteur une réédition « en un format ridicule et sur du papier médiocre » du rare et indispensable L’Ordre SS d’Edwige Thibaud.

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    À
    propos des Âmes qui brûlent, précisons également que la citation degrellienne sur laquelle se termine traditionnellement la Correspondance du Cercle des Amis de Léon Degrelle, est, cette fois-ci, précisément extraite de cette œuvre (Deuxième partie « Sources de vie », chapitre IV « La terre originelle ») : «On est l’homme d’un peuple, d’un sol, d’un passé. On peut ne pas le savoir. On peut essayer de l’oublier. Mais les événements se chargent vite de nous ramener aux sources de vie.
     »

     

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    En ce qui concerne les livres parlant de Léon Degrelle, la Correspondance du Cercle mentionne le livre en anglais de Massimiliano Afiero, Belgian Waffen-SS Legions & Brigades, 1941-1944 (Osprey Publishing, 48 pages, en version téléchargeable ou en version papier sur des sites tels Amazon, 14,76 euros, ou Bol.com, 13,19 euros). C’est un des livres de la bibliographie de l’article du même Massimiliano Afiero sur « Les Volontaires wallons dans les forces armées allemandes » de la revue The Axis Forces in World War Two dont nous avons rendu compte sur notre blog le 23 août dernier.

    A ce moment, nous nous sommes contentés –coupablement !– d’évoquer la bibliographie sommaire présentée par Massimiliano Afiero : « trois de ses propres ouvrages consacrés à la Légion, que nous ne connaissons pas : un en anglais et deux en italien » ! Réparons immédiatement cette désinvolture inconvenante en en donnant toutes les coordonnées.

    Le premier, en anglais, dont nous venons de parler bénéficie des remarquables illustrations du dessinateur de presse argentin Ramiro Bujeiro, spécialiste de l’histoire militaire (essentiellement la Deuxième Guerre mondiale, mais aussi le Vietnam, l’Afghanistan, l’Irak,… : plus d’une cinquantaine d’ouvrages aux éditions Osprey !). Il semble bien que l’article dont nous avons rendu compte sur notre blog soit le résumé de cette brochure qui contient les mêmes petites erreurs et confusions dans un récit au demeurant toujours passionnant et fourmillant de détails techniques singuliers.

    Comme l’a bien observé le Cercle, la couverture s’illustre, à droite, d’un beau portrait en pied de Léon Degrelle. À gauche, on reconnaît le lieutenant Lucien Lippert, futur Commandeur de la Légion, et au centre, le SS-Obersturmführer Léon Gillis, qui, le 30 novembre 1944, jour de la Saint-André, patron des Bourguignons, reçut lors de la prise d’armes rassemblant à Gronau (Hanovre) l’ensemble des troupes de la 28. SS-Freiwilligen-Grenadier-Division « Wallonien », la Croix de Chevalier de la Croix de Fer des mains du Commandeur Léon Degrelle pour s’être héroïquement distingué durant les combats d’Estonie (août 1944) : à la tête de son peloton antichar, il avait empêché la progression soviétique en anéantissant plusieurs blindés russes T34, avant d'être lui-même grièvement blessé.

    L’artiste Ramiro Bujeiro propose encore dans cette brochure de Massimiliano Afiero, parmi sa magnifique et riche iconographie, une aquarelle représentant le Schütze Léon Degrelle : il prononce son serment de fidélité au Führer Adolf Hitler dans le cadre de la guerre contre le bolchevisme, le 22 août 1941, au terme de son instruction au camp Regenwurmlager de Meseritz, à la frontière polonaise.

    Afiero 2-horz.jpgLes deux autres ouvrages de Massimiliano Afiero, en italien, consacrés aux Bourguignons sur le Front de l’Est et à leur Chef, sont Wallonie, I volontari belgi valloni sul fronte dell’Est (Editions Marvia, 346 pages, 2006, 30,40 euros) et Rex vaincra, Leon Degrelle e la Legione Wallonie  (Soldiershop Serie Ritterkreuz, 86 pages, 2018, 24,95 euros).


    Léon Degrelle répond au « Questionnaire de Proust »

    Cedade août 1980.jpegLa 37e Correspondance du Cercle des Amis de Léon Degrelle a également eu la bonne idée de traduire les réponses de l’infatigable exilé rexiste au « Questionnaire de Proust » que lui proposa Eva Muns à l’issue de la conférence  qu’il donna le 30 janvier 1981 à l’occasion du quarante-septième anniversaire de la prise de pouvoir d’Adolf Hitler en Allemagne. Cette conférence avait été donnée dans les locaux du Cercle espagnol des Amis de l’Europe (CEDADE) et avait été l’occasion d’un article de la journaliste militante sur la Révolution totale de Rex dans le numéro d’août suivant de la revue du CEDADE, dont la couverture s’ornait d’une photo de l’orateur pendant sa conférence.

    Eva Muns est une personnalité historique du Cercle espagnol des Amis de l’Europe, animatrice infatigable de sa section féminine, artiste, musicienne, sportive, auteur et coauteur de nombreux articles dont le chapitre consacré à la peinture dans El Arte en el Tercer Reich (Ediciones Wotan, 2 vol., 1981). Après la fin du CEDADE (ce blog au 25 juin 2020), Eva Muns suivit Jorge Mota dans l’aventure wagnérienne de l’Associació Wagneriana de Barcelone dont elle dirige la revue en catalan.


    Voici quelques-unes des réponses-phares de Léon Degrelle au fameux Questionnaire, dans la traduction du Cercle des Amis.

     

    CEDADE : Quelle est votre caractéristique principale ?

    Léon Degrelle : L’esprit de conquête.

     

    C : Qu’appréciez-vous le plus chez un ami ?

    LD : La fidélité.

     

    C : Qui aimeriez-vous être ?

    LD : Celui qui reconstruira l’Europe. 

    Eva.jpegEva Muns joue de la flûte en compagnie de Jordi Mota, à l’occasion d’une excursion dans les montagnes pyrénéennes (photo extraite du numéro spécial de Wagneriana, décembre 2017, en hommage au président de l’Association wagnérienne catalane, Jordi Mota, pour le premier anniversaire de sa disparition : ce blog au 4 février 2017).

    C : Quels sont vos compositeurs préférés ?

    LD : Wagner et Beethoven.

     

    C : Quel est votre vrai héros ?

    LD : Hitler.

     

    C : Quel personnage politique méprisez-vous le plus ?

    LD : Churchill, pour avoir commis le meurtre de l’Europe.

     

    C : Quelle réforme politique admirez-vous le plus ?

    LD : La nationale-socialiste.

     

    C : Quels dons naturels aimeriez-vous posséder ?

    LD : L’amour des autres (don spirituel) et la force de ne jamais se fatiguer (don physique).

     

    C : Quels faits vous inspirent le plus d’indulgence ?

    LD : Les actes d’amour.

     

    Cercle des Amis de Léon Degrelle, adhésion (26 ou 33 euros, selon que vous résidiez en France ou non) et renseignements sur les livres présentés : www.boutique-nationaliste.com

    Adresse : Cercle des Amis de LD, BP 92733, 21027 Dijon Cedex, France. lesamisdeleon.degrelle@gmail.com

     

  • L’Encyclopédie de De Bruyne : mensonges et perfidie (14)

    La vraie carrière militaire de Léon Degrelle

    (première partie)

     

     

    1. Validité des grades militaires de Léon Degrelle conférés par Heinrich Himmler

     

    « Carrière militaire

    [...] Lors de la mise sur pied de la Légion Wallonie, la commission au grade d’officier lui ayant été refusée, il est engagé comme Schütze (août 1941) ;

    - Gefreiter (10.02.1942) ;

    - Feldwebel (22.03.1942) ;

    - Leutnant (01.05.1942);

    - SS-Ostuf. (01.06.1943) ;

    - SS-Hstuf. (01.01.1944) ;

    - SS-Stubaf. (20.041944) ;

    - SS-Stubaf. u. Kdr 28.SS-Freiw.Gr.Div.Wallonien (17.09.1944) ;

    - SS-Ostubaf. U. Kdr 28. SS-Freiw.Gr.Div.Wallonien (01.01.1945). [...]

    Nommé Volksführer der Wallonen (23.11.1944) avec pleins pouvoirs civils, militaires et administratifs sur tous les Wallons résidant sur le territoire allemand (à l'exception des compatriotes incarcérés pour motifs graves). »

     

    De Bruyne a plaisir, nous l’avons vu (voir ce blog au 31 juillet 2017), à prétendre mensongèrement que « la commission au grade d’officier lui ayant été refusée », c’est comme simple soldat de 2e classe que Léon Degrelle dut partir, le 8 août 1941, pour le camp de formation militaire de Regenwurmlager (Meseritz, ouest de la Pologne actuelle). Nous le répétons : il s'agit là d'une inqualifiable calomnie, sans référence valable, de la part du prétendu « Encyclopédiste » !

     

    Il ne s'en tient malheureusement pas là car, sous le titre « Carrière militaire », le moins précis et le moins complet des encyclopédistes est bien loin de retracer, même sommairement, le parcours militaire de Léon Degrelle !

     

    Pour De Bruyne, la « Carrière militaire » de Léon Degrelle se limite aux grades reçus, grades que, de plus, il arrête d'autorité à celui de SS-Obersturmbannführer und Kommandeur der SS-Freiwilliger Grenadier Division Wallonien, obtenus le 1er janvier 1945 (et que, de plus, il ne fournit prétentieusement que sous la forme, incompréhensible pour le profane, des abréviations d'usage dans la Waffen-SS !).

     

    Soldbuch Promotions.jpgLe Soldbuch présente effectivement la collation du grade d'Obersturmbannführer au 1er janvier 1945. Cependant, non seulement De Bruyne prétend que Léon Degrelle n'avait pas droit au grade de général (Oberführer) qu'il aurait obtenu à la toute fin de la guerre, lors de son ultime rencontre avec le Reichsführer-SS Heinrich Himmler, le 2 mai 1945, mais surtout il ignore la promotion au grade de Standartenführer (colonel) obtenue le 20 avril 1945 et qui figure en bonne et due forme au Soldbuch...

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