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maurits cailliau

  • Un nouveau livre consacré aux 50 années d'exil en Espagne de Léon Degrelle

     

    2025 : décidément une Année Degrelle !

     

     

    Govaerts Spaanse jaren LD.jpeg

     

    L'année 2025 ne compte encore seulement que six mois et voilà déjà qu'apparaît un troisième volume consacré au fils qu'Adolf Hitler se fût choisi, Léon Degrelle, le dernier Commandeur de la Légion des Volontaires wallons au Front de l'Est !

     

    Après Rex ter zege de Bruno Cheyns (524 pages, ce blog au 28 février 2025) et Léon Degrelle de Frédéric Saenen (360 pages, ce blog au 25 mars 2025), sort aujourd'hui de presse un De man die uit de lucht viel, De Spaanse jaren van Léon Degrelle, 1945-1994 («  L'Homme qui tomba du ciel, Les années espagnoles de Léon Degrelle, 1945-1994 », 275 pages), de Bert Govaerts.

     

    Ces publications se succédant à un rythme rapproché constituent sans doute le plus cinglant démenti à la prétention exterminationniste de l'hebdomadaire flamand 't Pallieterke qui, voilà dix ans déjà, croyait pouvoir annoncer la mort médiatique de Léon Degrelle (la presse du sud de la Belgique n'avait alors pas évoqué le 80e anniversaire du ras-de-marée rexiste aux élections législatives de 1936) et inscrivait cet oubli volontaire (?) dans une stratégie francophone destinée à « couillonner les Flamands » en leur réservant à eux seuls le rôle de vilains Kollaborateurs (ce blog au 10 juin 2016) !

     

    À moins qu'il ne faille justement voir dans le fait que deux de ces trois ouvrages soient écrits en néerlandais une réaction flamande pour insister sur le passé non moins collaborationniste des Wallons (sur ce sujet, voir aussi ce blog au 12 janvier 2021) ?... Nous le saurons si la gazette nationale-linguistique en rend compte en reprenant significativement cette obsession inepte.

     

    Erfgoed.jpgBert Govaerts, l'auteur de ce pendant du Degrelle en exil de José Luis Jerez Riesco (ce blog au 28 mai 2016), n'éprouve en tout cas –contrairement à ce dernier– pas la moindre sympathie pour Léon Degrelle ou ses idées au sens le plus large (c'est-à-dire quelque nationalisme que ce soit, y compris flamand ; c'est pourquoi nous nous faisons un plaisir de publier notre commentaire ce 11 juillet, fête de la communauté flamande célébrant la bataille des Éperons d'Or en 1302).

     

    La courte notice de quatrième couverture présente Bert Govaerts comme un réalisateur de documentaires pour la chaîne publique flamande de radio et télévision, VRT. Ce qui lui donne certainement l'indispensable certificat « politiquement correct » pour se voir publié. On peut visionner sur Internet un exemple de son travail, Bommen op de Stad  Des bombes sur la ville ») à propos du bombardement d'Anvers par les V1 et V2 à la fin de la guerre. Son intérêt pour l'histoire de la Seconde Guerre mondiale s'est également traduit par la publication récente d'un livre –« Patrimoine en fuite »– sur l'évacuation de trésors des musées flamands, cachés dans les caves du château wallon de Lavaux-Sainte-Anne.

     

    C'est la présentation publiée par l'historien flamand Pieter Jan Verstraete (ce blog au 8 novembre 2019) sur le site du Mouvement flamand Doorbraak  Percée ») qui nous a appris l'existence de cette étude originale sur les années d'exil de Léon Degrelle.

     

    Verstraete.jpegPieter Jan Verstraete, coauteur (avec l'ancien Verdinaso Maurits Cailliau, principale cheville ouvrière du Centre d’Études Joris Van Severen) d'une « photobiographie » de Joris Van Severen (ce blog au 21 février 2021), est également l'auteur prolifique d'innombrables biographies de personnalités –essentiellement flamandes– de la Collaboration, dont, en 2011, un court essai (158 pages) intitulé Le beau Léon, tout à fait superficiel et fantaisiste et –on ne s'en plaindra pas– désormais indisponible.

     

    Soucieux de « correctitude » politique, il y dénonçait le film La Führer de vivre de Philippe Dutilleul (ce blog aux 21 juin 2018 et 20 décembre 2022) car « nulle part, il n'a été mentionné que [Degrelle] était un véritable satyre sous forme humaine, un fasciste obstiné et corrompu, un menteur, une mauvaise personne... » et ne manquait pas de célébrer l'abject Jonathan Littell (ce blog aux 8 février 2018 et 19 septembre 2024) car, dans son scatologique Le sec et l'humide, il aurait analysé « méticuleusement la langue utilisée par Degrelle dans le récit épique du Front de l'Est, La Campagne de Russie » !...

     

    C'est probablement cet alignement de P.J. Verstraete sur le dénigrement aujourd'hui tacitement obligatoire du chef de Rex qui explique qu'il n'émette aucune remarque sur les préjugés, sous-entendus et calomnies proférés par ce M. Govaerts, ni même sur son style au ton carrément dénigrant qu'il salue au contraire comme constitutif d'une « grande verve » !

     

    Et de proclamer en conclusion qu'il a ainsi « brillamment réussi à compléter les années en grande partie manquantes » de la biographie de Léon Degrelle, lui apportant un « complément utile et bienvenu [...] bien écrit et au contenu riche ». Pour lui, son caractère scientifique serait établi par ses « quelques annexes, ses notes rassemblées en fin d'ouvrage, la bibliographie et l'index des noms ». Sauf que si la bibliographie va jusqu'en 2025, incluant Frédéric Saenen (ce blog au 25 mars 2025), elle ignore superbement notre blog Dernier Carré – Léon Degrelle (pourtant connu, évoqué inutilement p. 269), passe sous silence l'ouvrage posthume de Léon Degrelle, Cristeros (ce blog au 7 février 2019), ainsi que les contributions d'Armand Gérard dans Synthèse nationale (ce blog au 23 janvier 2016) ou le Magazine des Amis de Jean Mabire (ce blog au 27 janvier 2016). Ce qui ôte quasiment toute pertinence à nombre de ses considérations, depuis l'odyssée menant Léon Degrelle en Espagne à bord du Heinkel d'Albert Speer (ce blog aux 18 juin 2020 et 19 septembre 2024), jusqu'à l'épisode final de la dispersion de ses cendres (ce blog aux 31 mars 2019 et 15 juin 2024), en passant par « l'affaire Tintin mon copain » (ce blog à partir du 21 septembre 2020 et du 27 décembre 2021 au 5 janvier 2022), les relations de Léon Degrelle avec Jean-Marie Le Pen (ce blog au 10 janvier 2025) ou même avec le pape Jean-Paul II (ce blog au 25 juillet 2020)...

     

     

    Standaard 10.07.2025 Govaerts3.png

    Bert Govaerts (en médaillon) entre constats, appréciations et carabistouilles :

    - Constat et appréciation personnelle : « Degrelle n'aimait rien de plus que l'écriture, c'était une obsession. Il était moins motivé pour une carrière d'homme d'affaires. »

    - Carabistouilles : « Il paraît qu'un passager [du Heinkel crashé à San Sebastian] a perdu un bras, un autre, une jambe » (De Standaard, 10 juillet 2025, p. 12).

     

     

    Au moment d'écrire ces lignes (10 juillet 2025), un bon et fidèle ami flamand nous a procuré le quotidien De Standaard du jour. De Standaard était autrefois un journal catholique, associant fièrement son titre à la devise du Mouvement flamand AVV-VVK (« Tout pour la Flandre – La Flandre pour le Christ ») qui a depuis longtemps disparu (en septembre 1999 !), le journal accentuant toujours plus une mue politiquement correcte s'apparentant désormais au wokisme. C'est ainsi qu'il concurrence Govaerts en traitant Léon Degrelle de tête pleine de vent (le terme utilisé, blaaskop –littéralement « tête de souffle »–, désigne au sens figuré, selon le Grand Dictionnaire de la Langue néerlandaise, « quelqu'un qui utilise beaucoup de mots pour ne rien dire ») : « Finalement, on pourrait le définir comme une enflure fasciste. »

     

    La gazette publie donc ce jour une interview illustrant éloquemment les limites des compétences du prétendu « historien » Bert Govaerts : constatation d'évidences, stupides approximations, considérations négatives et affirmations mensongères faussant bêtement l'histoire. Un exemple révélateur est son récit des rapports de Léon Degrelle avec Adolf Hitler.

     

    Standaard 10.07.2025 Govaerts4.pngÉvidence: « Absolument aucun combattant flamand du Front de l'Est n'approche même de l'ombre de la réputation de Degrelle ». C'est bien ce que n'avale pas un journal tel que 't Pallieterke (ce blog au 23 février 2020), alors que Léon Degrelle a bien expliqué (in Jean-Michel Charlier, Léon Degrelle : Persiste et signe, p. 265) l'erreur flamande de s'être immédiatement laissé malaxer dans la Waffen-SS sans la moindre négociation (ce blog au 10 décembre 2017).

     

    Approximation : « Le chef de la Légion wallonne obtint jusqu'à deux reprises une audience auprès d'Adolf Hitler.» Léon Degrelle ne demanda jamais d'audience au Führer : c'est le Führer lui-même qui, à deux reprises, envoya son Fieseler Storch privé chercher sur le front le soldat valeureux qu'il tenait à honorer personnellement en son Quartier Général (ce blog au 29 septembre 2020).

     

    Considérations négatives : « Ce faisant, le dictateur lui mit autour du cou la croix de chevalier, pour ainsi dire la plus haute décoration militaire. Jusqu'à la fin de sa vie, il a chéri ce bijou et le porta occasionnellement en public. » La cravate de chevalier de la Croix de Fer constitue sans aucun doute la décoration militaire allemande la plus estimée et respectée, mais, dans le cas de Léon Degrelle, Govaerts se plaît à la réduire à l'état de bijou arboré par vanité. Que doit-il penser des exhibitions régulières d'anciens résistants, la poitrine constellée de médailles sonnantes et étincelantes ?...

     

    Affirmations mensongères : « Selon Degrelle, Hitler lui aurait murmuré : Si j'avais un fils, je voudrais qu'il soit comme vous ! [...] Mais il ne parlait pas l'allemand, et Hitler, pas le français. L'entretien n'a duré qu'à peine quelques minutes et l'interprète présent ne put se rappeler cette conversation. Néanmoins, Hitler l'appelait parfois mon garçon”. Peut-être Degrelle a-t-il menti sur la vérité. »

     

    Sur la parfaite connaissance du français par Adolf Hitler, voir ce blog aux 26 avril 2023.

     

    Sur la connaissance correcte de l'allemand par Léon Degrelle, voir ce blog au 26 mai 2022.

     

     

     

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    Léon Degrelle accompagne le général Herbert Otto Gille à la prise d'armes célébrant la conquête de la forêt de Teclino par les Bourguignons, le 21 janvier 1944.

     

    Nous ajouterons encore à cet important dossier, le témoignage irréfutable de l'héroïque soldat Henri Moreau qui perdit les deux avant-bras dans les combats d'Estonie d'août 1944 :

    « La cérémonie [prise d'armes après les féroces combats de la forêt de Teclino (Ukraine) en janvier 1944] ne saurait se terminer sans discours. Après le Gruppenführer Gille vient le tour du Hauptsturmführer (capitaine) Léon Degrelle.

    Le chef du mouvement rexiste, qui compte les meetings par milliers et les combats par dizaines, affectionne les beaux morceaux d'éloquence. Il vante les hauts faits de ses Bourguignons aux officiers de la Waffen SS, hommage à notre courage. Mais si en français, Degrelle parle comme un tribun, en allemand, il récite comme un écolier, malgré son éloquence enflammée... L'accent ardennais de notre meneur provoque le sourire du Gruppenführer Gille. Après tout, ce que le prestigieux général SS demande à ses hommes de la Sturmbrigade Wallonie ce n'est certes pas de parler un bon allemand mais de se battre en braves Belges. » (Paul Terlin, La neige et le sang, p. 52).

     

    Sur la vraisemblance de la phrase « Si j'avais un fils... », voir ce blog aux 21 juin et 20 juillet 2018 et sur l'avis de l'interprète de Hitler (« Le maître du IIIe Reich avait un faible pour Degrelle : il l'appelait le gamin »), ce blog au 12 mai 2016.

     

     

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    L'hôpital Parque San Antonio sur l'avenue longeant la plage de Malaga-Este, tel qu'il était en 1994. 

     

    La chambre de Léon Degrelle (qu'il occupait seul), au troisième étage, donnait directement sur la mer ; son lit était le plus proche de la fenêtre.

     

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    On observera que le Commandeur de la Wallonie parvint en Espagne par sa façade Atlantique, sur la plage de San Sebastian. Il remit son âme à Dieu à l'opposé, face à la Mer Méditerranée, le Jeudi Saint 31 mars 1994, premier jour du Triduum pascal, jour du lavement des pieds, de l'absolution des péchés et de l'institution de l'Eucharistie.

     

     

    Pour donner quand même une idée plus précise de l'éclairage systématiquement dépréciatif que le prétendu « historien » Govaerts porte sur son « héros », voici la traduction des toutes premières lignes de son travail biographique sur les cinquante dernières années de la vie de Léon Degrelle :

     

    « Le timing n'a pas été vraiment parfait : Léon Degrelle mourut le Jeudi Saint 31 mars 1994, à 23h15. Le Vendredi Saint aurait mieux convenu à son ego, mais ces 46 dernières minutes ne lui furent pas accordées. Le 1er avril 1994 eût également été une date plus attrayante pour des raisons militaro-historiques : cinquante ans jour pour jour après que, à bord d'un véhicule blindé emprunté et accompagné de trois de ses petits enfants, il parcourut les rues de Bruxelles à la tête des survivants de sa Sturmbrigade Wallonien, acclamé avec enthousiasme par une foule nombreuse. L'homme qui brava mille dangers sur le Front de l'Est, mourut très bourgeoisement, comme un vieux pacha, dans un lit d'hôpital tout près d'une Costa espagnole, à Malaga. Il avait atteint 87 ans. »

     

    Nul doute que si Léon Degrelle eût vu son agonie prolongée de trois quarts d'heure, Govaerts-le-raffiné se fût réjoui du bon poisson d'avril que le destin eût réservé à l'auteur de Révolution des Âmes et du Siècle de Hitler...

     

     

  • A propos de Joris Van Severen, le « bon vivant », Adolf Hitler « à la vie ennuyeuse » et Léon Degrelle, le « dandy »…

    Considérations sur « La Séduction d’un fasciste »,

    la nouvelle biographie annoncée de Joris Van Severen

     

    Le chef du Verdinaso, Joris Van Severen, arrêté et livré aux Français en même temps que Léon Degrelle dès que les Allemands envahirent la Belgique, le 10 mai 1940, et assassiné à Abbeville dix jours plus tard, bénéficie d’un Centre d’Etudes performant, organisant régulièrement un colloque, animant un site internet (www.jorisvanseveren.org), publiant régulièrement un trimestriel ainsi qu’un annuaire, des études historiques, littéraires, critiques, iconographiques de grande qualité, effectuées par des collaborateurs indépendants et non inféodés au politiquement correct. Toutes choses absolument impensables du côté francophone du pays, et certainement pas si l’objet d’étude de pareil Centre serait les Volontaires wallons du Front de l’Est et l’œuvre et la personnalité de Léon Degrelle…

    Joris VS 4 trim 2020.jpegLe dernier numéro du trimestriel (4e trimestre 2020) est essentiellement consacré à l’annonce d’un nouvel ouvrage sur « le premier fasciste de Flandre » : La séduction d’un fasciste, par Dieter Vandenbroucke, spécialisé en histoire de la littérature.

    Le livre devrait sortir au cours de cette année mais est d’ores et déjà présenté par l’auteur sur le site Belgium WWII, la « plateforme virtuelle sur la Belgique et ses habitants durant la Seconde Guerre mondiale » (où sévissent aussi l’ineffable Besace –voir ce blog au 30 juin 2016ainsi que tous les affidés du CEGESOMA).

     

    C’est ce texte qui est repris dans le trimestriel. L’angle de vue qui se veut original, loin des dénigrements gratuits aussi bien que des hagiographies, prétend examiner comment Joris Van Severen pouvait concilier ses activités de « parlementaire du parti Frontiste nationaliste flamand » et sa vie privée de « dandy, amateur de femmes, toujours habillé avec recherche ».

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    Joris Van Severen « dandy, amateur de femmes, toujours habillé avec recherche », mais « dans sa vie privée, sombrant dans la solitude et l’inquiétude ».

    Il effectue à ce propos une comparaison avec ce qu’aurait déclaré Léon Degrelle sur l’art du tribun : « Le Chef de Rex, Léon Degrelle, a dû revenir sur ses propos lorsqu’il compara la foule à des femmes devant, de préférence, être “prises” rapidement ; selon Van Severen, de semblables femmes se laissent également prendre avec la même rapidité par d’autres. “Rien n’est plus fuyant que les femmes”. De même qu’une relation durable nécessite plus d’efforts, ainsi la foule doit-elle être intégrée dans un ordre discipliné. Selon Van Severen, le Verdinaso parfaitement masculin en était garant. »

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    « Le Verdinaso parfaitement masculin était garant de l’intégration de la foule dans un ordre discipliné. »

     Du coup, l’auteur se pose la question de savoir « comment l’image que se faisait Van Severen de la femme et des relations féminines pouvait s’intégrer à l’idéologie du Verdinaso qui considérait la famille et le mariage comme la pierre angulaire de la vie en société. »

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    Les femmes ne sont pas absentes du Verdinaso, elles occupent leur place dans l’organisation (le Vedivro, Union des Femmes et Jeunes filles thioises), bien à part de ce public quasi-masculin.

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    Dans le public rexiste, les femmes sont aussi nombreuses que les hommes et les jeunes gens, et non moins enthousiastes. Les meetings (en bas, à Lombeek) sont d’ailleurs l’occasion de vastes rassemblements familiaux, dans la joie et la décontraction, avant la ferveur de l’unanime communion politique avec le Chef.

    Pour y répondre, l’auteur s’est surtout servi de documents privés inédits (journaux intimes, notes et correspondance) le montrant surtout amateur de littérature décadente (Baudelaire, d’Annunzio…). Ce serait d’ailleurs cette attitude poétique matérialisant la formule de l’artiste-aventurier, héros révolutionnaire de Fiume, « Faire de ma vie une œuvre d’art » qui, devenant son précepte, l’aurait ainsi mené vers les « eaux extrémistes » du fascisme au « caractère théâtral ». C’est ainsi que Dieter Vandenbroucke suggère de considérer Joris Van Severen « comme un acteur, un artiste de l’art-performance exprimant sur scène assurance et détermination mais, en coulisses, dans sa vie privée, sombrant dans la solitude et l’inquiétude. »

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    « Joris Van Severen, artiste de l’art-performance exprimant sur scène assurance et détermination ».

     

    On imagine bien que pareil diagnostic de psychiatre ayant reçu Van Severen sur son divan a valu à son auteur une visite de mise au point d’un responsable du Centre d’études.

    C’est ainsi que Ruud Bruijns se fend de quelques commentaires où sont dénoncées « la comparaison conventionnelle et injuste avec Hitler » ainsi que la présentation de Van Severen en dandy : « Si on veut parler d’apparences et de séduction, le “beau Léon” Degrelle a facilement dépassé Van Severen ».

    Concernant son premier argument à propos d’Adolf Hitler, voilà ce qu’il nous assène : « Van Severen était un bon vivant qui profitait de la vie, alors que Hitler, à beaucoup de points de vue, menait une vie plutôt austère et même ennuyeuse – sans boisson, sans festins, sans pratiquement aucune femme. Hitler n’était pas non plus un grand lecteur ni un penseur profond, au contraire de Van Severen. » Voilà qui relève on ne peut mieux du conventionnel et de l’injuste, pour ne pas dire plus…

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    « Hitler menait une vie ennuyeuse » : ici, après-dîner, avec d’anciens camarades de la Première Guerre mondiale.

    Nous ne nous étendrons pas sur l’énormité de cette proposition, comme si le fait de refuser l’alcool (le régime national-socialiste fut le premier à lutter contre les addictions au tabac et à l’alcool), ou de refuser de manger de la viande de boucherie (allez dire cela aux végétariens, végétaliens ou végans tellement à la mode aujourd’hui) était rédhibitoire et empêchait de profiter de la vie. Le Führer servait d’ailleurs à ses invités viandes, poissons ou gibier, arrosés de champagne ou de vin. En témoignent ses « Propos de table » qui ne manquent pas non plus ni de piquant, ni d’humour, ni de culture (il faut lire, pour s’en rendre compte les Tischgespräche im Führerhauptquartier : ils viennent d’être retraduits et publiés aux éditions para-universitaires du Nouveau Monde ; devons-nous nous étonner aussi que M. Bruijns n’évoque pas les goûts artistiques et musicaux du Führer ?).

    Pour notre part, nous n’avons en tout cas qu’exceptionnellement pu trouver une photo où Joris Van Severen manifeste quelque joie de vivre ou sourie tout simplement : à croire, effectivement, qu’au-dehors, il se considérait toujours en représentation. Parmi les nombreuses photographies de la Joris Van Severen Fotobiografie (voir en fin d’article), nous n’en avons guère trouvé que trois (pp. 54, 128 et 165) où le Leider esquisse un sourire et une seule où il en fait un peu plus (p.185: ci-dessous)…

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    Exceptionnel document montrant un Joris Van Severen surpris par l’objectif (c’est-à-dire en ne posant pas) et affichant un vrai sourire, en compagnie de son ami, le photographe Willy Kessels.

    Quant aux relations d’Adolf Hitler avec les femmes, il existe nombre de livres traitant le sujet, même s’ils ne brillent souvent pas par leur niveau (il y en a même un qui ose s’intituler Les Testicules de Hitler !) : mais les historiens sérieux concluent néanmoins que le Führer ne les méprisait pas davantage que Van Severen et qu’il ne traita certainement pas plus mal Eva Braun que Van Severen ne traita Rachel Baes. Quant à ses qualités de lecteur et l’étendue de sa bibliothèque, contentons-nous de renvoyer au livre de Timothy W. Ryback, de son propre aveu lacunaire, Dans la bibliothèque privée d’Hitler (Le Cherche Midi, 2008, 416 pages), tout en nous interrogeant sur l’œuvre de penseur que nous a laissée Joris Van Severen dont, à l’inverse d’Adolf Hitler, nous ne connaissons pas grand-chose, si ce n’est à travers sa correspondance ou ses publications de presse. La Fotobiografie ne documente que cinq brochures écrites de sa plume : De la fracture populaire démolibérale au Pays thiois et à l’Ordre par le Verdinaso, Le Mouvement flamand et l’esclavage des Pays-Bas, Trois discours de Joris Van Severen, Le Verdinaso et La Constitution des Pays-Bas.

    AH Ex-libris.jpg« Hitler n'était pas non plus un grand lecteur ». On n’a guère retrouvé que quelque 1200 livres appartenant à la bibliothèque privée d’Adolf Hitler. Ils portent en principe tous cet ex-libris.

    Concernant le second argument, relatif à Léon Degrelle, M. Bruijns sous-entend que le tribun wallon, contrairement à Joris Van Severen, faisait tout pour profiter de son pouvoir de séduction sur les femmes et que finalement, il était donc bien plus «dandy» que le chef du Verdinaso. D’ailleurs, « le style personnel de Van Severen n’était certes pas unique en politique. Il y avait d’innombrables politiciens séduisants qui s’habillaient élégamment. L’adage est toujours valable aujourd’hui, selon lequel l’habit fait le moine. »

    En ce qui concerne Léon Degrelle, nous constaterons que le problème ne se pose guère en ces termes et que s’il s’habillait toujours correctement, il n’en fit jamais un fromage. Sauf pour expliquer son goût pour les culottes de golf, que lui emprunta d’ailleurs Hergé pour en vêtir Tintin : « Mes premières ressources me suffisaient toutefois pour m’offrir le vêtement qui, par-dessus tout, m’enchantait : une culotte de golf ! Pourquoi ?... Je n’ai jamais joué au golf ! Mais cet accoutrement me paraissait d’une suprême élégance. Cette folie se limitait d’ailleurs à un achat annuel. Je m’amenais, à cette fin, au grand magasin de vêtements masculins “Les Trois Suisses”, champion bruxellois du merveilleux –à mes yeux !– prêt à porter ! Je me déshabillais, j’essayais, je payais, j’abandonnais sur une chaise vide l’ancien pantalon, désormais inutile. Je n’avais plus qu’à ressortir rutilant, requinqué à neuf ! » (Tintin mon copain, p. 19).

    LD Dandy Golf.jpgLe « dandy » Léon Degrelle portant sa culotte de golf « d’une suprême élégance ».

    Pour le reste, nous avons déjà établi un court parallélisme entre les deux chefs attachés à la reconstitution des XVII Provinces (voir ce blog au 7 mai 2019), mais nous pensons que ce qui distinguait fondamentalement les deux hommes, c’était justement le concept de «joie de vivre», à la base de la Révolution des âmes prônée par Léon Degrelle. Nous pensons même que c’est cette philosophie de vie (affirmée dans les nombreux ouvrages qu’il nous a laissés) qui l’a rapproché aussi intimement d’Adolf Hitler, et ce, dès leur première rencontre de 1936, ce qui explique d’ailleurs l’incroyable évolution de leurs relations (ce blog, notamment, aux 12 mai 2016, 21 juin et 20 juillet 2018).

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    La joie de vivre d’Adolf Hitler.

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    La joie de vivre de Léon Degrelle : le « dandy » chef de Rex, le père de famille au chevet de sa fille gravement malade, le soldat au Front de l’Est.

    La dispute de M. Bruijns avec l’auteur de La Séduction d’un fasciste porte évidemment et essentiellement sur « l’idée d’analyser Van Severen sur base d’’une “interaction entre la vie publique et la vie privée, en ce compris des questions sur le genre et la sexualité” » que le critique n’estime guère pertinente car elle relierait trop « la masculinité en politique au fascisme ».

    Nous attendrons donc avec curiosité la nouvelle biographie insolite de Dieter Vandenbroucke pour en juger.

     

    joris van severen,verdinaso,dieter vandenbroucke,cegesoma,vedivro,rud bruijns,willy kessels,timothy ryback,fotobiografie,pieter jan verstraete,maurits cailliauLes photographies de Joris Van Severen sont extraites du magnifique ouvrage de Pieter Jan Verstraete et Maurits Cailliau, Joris Van Severen, Fotobiografie, Studiecentrum Joris Van Severen, 2014. Le livre –248 pages, 648 illustrations– est toujours disponible en versant 65 euros, frais de port compris, sur le compte du Studiecentrum Joris Van Severen BE71 0001 7058 1469. Pour tout renseignement : www.jorisvanseveren.org.

  • Joris van Severen et Léon Degrelle

    Léon Degrelle s’engagea au Front de l’Est.

    Joris van Severen aurait-il franchi ce pas ?

     

    Suite à un article paru dans le courrier trimestriel du Centre d’Etudes Joris van Severen (« Un camarade de tranchée de Joris van Severen sur le front de l’Yser, officier sur le Front de l’Est ? »), nous nous sommes intéressé à l’histoire du colonel Jules Frankignoul, officier de l’armée belge prisonnier à l’Oflag de Prenzlau, qui, en 1944, se porta volontaire pour rejoindre la Division Wallonie au Front de l’Est avant d’y renoncer sur pression de son entourage (voir ce blog au 23 janvier 2019).

     

    Nous avions écrit que nous ne pouvions « souscrire à la conclusion de Maurits Cailliau, sentant par trop son politiquement correct contemporain » car nous avions interprété qu’il se réjouissait que l’ami de Joris van Severen ne se soit pas compromis au Front de l’Est.

     

    Nous posant la question de savoir en quoi la qualité d’ami de Joris van Severen eût pu paraître incompatible avec un engagement au Front de l’Est, nous ajoutions : « Il n’est évidemment pas question pour nous d’imaginer ce que l’histoire du Verdinaso, du mouvement flamand et de la collaboration fût devenue si Joris van Severen n’avait pas été assassiné le 20 mai 1940. Mais peut-on exclure qu’il eût pu entrevoir de nouvelles possibilités pour le Dietschland après la victoire allemande ? qu’il eût d’ailleurs pu s’y voir encouragé par l’entourage royal ? qu’à l’instar de Léon Degrelle, il se fût engagé contre le communisme, aussi patriotiquement que tant d’autres Flamands ? qu’il eût pu se montrer fier de l’engagement de son ami Frankignoul dans les rangs de ceux qui voulaient bâtir une nouvelle Europe libérée des banksters, authentiquement nationale et sociale ? »

     

    Joris vitrail.jpegC’est à cela qu’entend répondre M. Maurits Cailliau dans le nouveau courrier (2e trimestre 2019, pp. 19-20) du Studiecentrum Joris van Severen.

     

    Entretemps, il nous est prêté, en tant que rédacteur de notre Courrier, un excès de « political correctness » –accusation que, par ailleurs, nous rejetons avec force. Elle se fonde sur le soupçon que nous aurions voulu innocenter celui qui fut l’ami de Joris van Severen au temps du Front de l’Yser d’un possible engagement au Front de l’Est. Nous savons tous en effet que nombre de disciples de Joris van Severen –et sûrement pas parmi les plus modestes d’entre eux – ont résolument franchi ce pas.

    En ce qui nous concerne, nous nous garderons bien d’écrire l’histoire avec des « et si… » à propos de ce que Joris van Severen aurait pu faire s’il n’avait pas été assassiné à Abbeville en mai 1940. Toutefois, et après avoir étudié de nombreux documents allemands ainsi que les notes du journal de Joris van Severen lui-même, nous avons bien peur de devoir penser qu’il aurait plutôt partagé le sort d’un Paul Hoornaert, le chef de la Légion Nationale, qui mourut dans un camp de concentration allemand [certains parlent de Sonnenburg, aujourd’hui en Pologne, sur l’Oder, réservé à des opposants politiques des pays occupés ; d’autres du Fort de Breendonk, près d’Anvers] (nous avons rassemblé nos conclusions dans un essai intitulé « Les soupçons légitimes des Allemands sur le Verdinaso » qui sera publié dans le 23e Annuaire Joris van Severen qui paraîtra en mai prochain).

     

    Nous regrettons d’avoir heurté M. Cailliau à propos de ce que nous avons compris à tort comme une tentation de « politiquement correct » et nous ne polémiquerons pas sur le fait de savoir qui écrit le plus d’histoire-fiction en évoquant la possibilité de réaliser le rêve thiois au sein du IIIe Reich ou celle d’aller mourir dans un de ses camps de concentration puisque, malheureusement, Joris van Severen n’a eu la possibilité d’effectuer aucun de ces choix après son assassinat à Abbeville, le 24 mai 1940.

     

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