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Presse - Page 2

  • Cercle des Amis de Léon Degrelle


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    e Correspondance privée – Septembre 2023


    L
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    Cercle des Amis de Léon Degrelle a retrouvé la régularité de sa publication. Sortie ponctuellement en septembre, cette trente-neuvième « 
    Correspondance privée » du Cercle annonce d’ores et déjà sa quarantième édition pour janvier prochain.

    Comme il nous y a désormais accoutumés, le Cercle orne sa « Une » d’une photographie colorisée de Léon Degrelle.

     

    Une exposition sur la Légion Wallonie pour les 37 ans de son chef spirituel

     

    Il s’agit d’un cliché pris à l’occasion du vernissage, le vendredi 18 juin 1943, de l’ « Exposition photographique de la Légion Wallonie » organisée par l’Honneur Légionnaire pour le trente-septième anniversaire de Léon Degrelle (né le 15 juin 1906), dans ses locaux de la rue du Congrès, à Bruxelles. Cette manifestation d’hommage fut ouverte au public pendant toute la durée du week-end, c’est-à-dire jusqu’au dimanche 20 juin, de 9h à 19h, et était répartie en quatre sections : « La Légion à l’action », « La Légion au pays », « La Légion au repos » et « La Jeunesse Légionnaire », avec, anniversaire oblige, un grand panneau illustré, intitulé « Le Chef ». [Dans son ouvrage à la richissime iconographie, consacré à la Légion Wallonie (Heimdal, t. 2, p. 136), André Lienard confond inexplicablement cette exposition avec l’ « Exposition photographique de la Waffen-SS » (Die Waffen-SS im Bild), organisée au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles, du 18 mars au 17 avril 1944.]

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    Le Pays réel du 19 juin 1943 publie un bref reportage sur l’inauguration de l’ « Exposition photographique de la Légion Wallonie » organisée par L’Honneur Légionnaire, mais malheureusement sans la moindre illustration.

     

    Quoique la Légion fût officiellement intégrée à la Waffen-SS depuis le 1er juin 1943, le nouveau SS-Obersturmführer (lieutenant) Léon Degrelle porte encore l’uniforme de la Wehrmacht, avec ses insignes d’Oberleutnant. Il porte à la boutonnière le ruban de la Croix de Fer de Seconde Classe (3 mars 1942) et celui de la médaille de l’Est (Winterschlacht im Osten, 15 août 1942) ainsi que l’Insigne de combat d’infanterie en argent (Infanterie-Sturmabzeichen, 25 août 1942), la Croix de Fer de Première Classe (21 mai 1942) et l’Insigne des blessés en bronze (Verwundetenabzeichen, 23 mars 1942).

    Sur le document magnifiquement colorisé du Cercle, Léon Degrelle, en visitant cette exposition lui rendant hommage en même temps qu’à la Légion, passe devant l'agrandissement d'une des plus célèbres photographies prises durant la pénible Vormarsch vers le Caucase (juillet-août 1942) : à l’avant-plan, Léon Degrelle est rayonnant sur un fond de ciel bleu ennuagé avec, juste derrière lui, comme un Ange gardien, le Commandeur Lucien Lippert, tout sourire aussi, mais les yeux plissés autant sans doute par le soleil que par les soucis de son commandement. Un autre portrait est accroché à droite, celui de Paul Mezetta, nommé, en remplacement de John Hagemans –tué sur le Front du Caucase le 26 août 1942– Prévôt de la Jeunesse Légionnaire (nouvelle dénomination, depuis avril 1943, de la Jeunesse Nationale-Socialiste, qui était le nom donné en novembre 1941 par John Hagemans à la Jeunesse Rexiste originelle). Lui aussi est titulaire de la Médaille de l’Est et des Croix de Fer de Seconde et Première Classe.

    Il existe tout un reportage photographique de la visite de Léon Degrelle à cette exposition sur la Légion Wallonie : un des clichés les plus intéressants est certainement celui où Léon Degrelle observe le panneau de photos prises sur le Front le concernant : il est en compagnie du Leutnant Albert Lassois qui, en tant que directeur de L’Honneur Légionnaire (service d’aide sociale aux familles des Légionnaires wallons), était l’organisateur de l’exposition. Dans son discours d’inauguration, Albert Lassois, en situant les photos dans leur contexte militaire justifia pleinement la participation des Légionnaires à la croisade antibolchevique de libération de l’Europe.

     

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    Léon Degrelle visite l’Exposition photographique de la Légion Wallonie, organisée en l’honneur de son 37e anniversaire. Devant lui, sur le côté, se trouve le lieutenant Josef Wiemers (Oberzahlmeister, officier de la logistique pour la prise en charge de la Légion dans la Waffen-SS) ; derrière lui, on reconnaît le SS-Untersturmführer Paul Suys et le Leutnant Albert Lassois, responsable de L’Honneur Légionnaire (entre les deux, en retrait, le SS-Hauptsturmführer Karl-Theodor Moskopf, commandeur de l'Ersatzkommando Wallonien, responsable du recrutement). On remarque que Paul Suys porte déjà l’uniforme de la SS. En effet, après la « Campagne des 18 Jours », il s’engagea dans la Vlaams Legioen, rapidement intégrée à la Waffen-SS. Envoyé à l’école de sous-officiers de Lauenburg, puis au camp de formation d’Arys, il en sort SS-Untersturmführer (sous-lieutenant). Il est important de savoir qu’avant de s’engager à la Légion flamande, le 6 août 1941, Paul Suys, ancien chef de la propagande de Rex-Vlaanderen, fut secrétaire particulier de Léon Degrelle. En octobre 1944, il rejoindra la Division Wallonie et pourra ainsi accompagner Léon Degrelle à Limerlé lors de l’Offensive des Ardennes. C’est lui aussi qui sera chargé de la protection de Marie-Paule Lemay, l’épouse de Léon Degrelle, et de sa famille. C’est ainsi qu’il conduira le convoi familial du domicile de la drève de Lorraine jusqu’à la retraite que son époux lui avait soigneusement aménagée dans une propriété campagnarde à Höxter, en Westphalie (une soixantaine de kilomètres à l’est de Paderborn). Par la suite, cédant à l’insistance de Marie-Paule Degrelle, Paul Suys la conduira ainsi que sa plus jeune fille Marie-Christine et son aînée Chantal, jusqu’à la frontière suisse (voir ce blog au 13 mars 2023, bien qu’Anne [Degrelle-] Lemay ne cite jamais son nom).

     

    Cette photo est aussi particulièrement intéressante en ce qu’elle nous montre un buste de Léon Degrelle qui ne nous est pas connu : posé sur une colonne tendue d’un drap blanc, il se trouve juste derrière le groupe de personnages officiels inaugurant l’exposition.

    Dans son article de présentation que nous reproduisons ci-dessus, Le Pays réel évoque bien la présence de ce buste, « entouré de fleurs naturelles et de petits palmiers », mais, fâcheusement, sans mentionner le nom de l’artiste qui l’a créé. Cela n’eût pourtant pas constitué un renseignement sans importance, sachant qu’on ne connaît guère de portraits sculptés de Léon Degrelle (voir ce blog aussi au 13 avril 2022, à propos d'un portrait peint inconnu de Léon Degrelle).

     

    Les négociations Degrelle-Himmler

     

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    C’est dans le train spécial de Himmler, sur son quai de la Wolfschanze, le Grand Quartier général d’Adolf Hitler sur le Front de l’Est, que Léon Degrelle négocia, en mai 1943, le passage de la Légion Wallonie dans la Waffen-SS. En parlant directement et à cœur ouvert avec le Reichsführer en relation téléphonique régulière avec le Führer, Léon Degrelle les gagna à ses vues sur la nouvelle Bourgogne. Pour sceller son accord, il convainquit aussi le chef suprême des SS de visiter les Bourguignons dans leur camp d’entraînement de Pieske, le 24 mai 1943. On voit ici Heinrich Himmler en compagnie du Commandeur Lucien Lippert, observant les Wallons à l'exercice ; Léon Degrelle est sur une butte, un peu en retrait.

     

    La Correspondance du Cercle des Amis s’ouvre sur un compte rendu des négociations de Léon Degrelle avec Heinrich Himmler, préalables à l’intégration de la Légion Wallonie dans la Waffen-SS. Léon Degrelle l’avait rédigé dans les années soixante pour son livre De Rex à Hitler. Il en abandonna cependant la publication, mais les Editions de l’Homme Libre ressortirent l’ouvrage des archives pour l’éditer en 2015, assorti d’une mise en contexte (ce blog au 25 janvier 2016 ; toujours disponible, le livre est accessible ici, au prix de 30€).

    Ce texte est intéressant non seulement pour le détail des exigences de Léon Degrelle satisfaites par le Reichsführer, culminant dans le maintien de l’aumônier catholique, mais surtout pour la leçon de psychologie politique qu’il lui donna discrètement en insistant sur l’indispensable confiance à donner à ses partenaires loyaux, entièrement dévoués aux mêmes idéaux et avides de respect. Voilà qui ne pouvait qu’impressionner favorablement le chef du corps d’élite dont la devise était « Mon honneur s’appelle fidélité » (sur ces négociations, voir aussi ce blog, entre autres, aux 28 juin 2017 et 20 juillet 2018 ; lire surtout Léon Degrelle : persiste et signe, chapitres 27 et 28).

    La conclusion que Léon Degrelle tira à l’intention de la Duchesse de Valence de ce rêve bourguignon inabouti est tout autant amusée que désabusée : « Il est assez étonnant de constater qu’après la guerre, Degrelle a été condamné à mort comme “mauvais” Belge. On ne peut, à mon avis lui reprocher, notamment chez ses amis français, que d’avoir été trop “grand” Belge ! Au lieu de diminuer sa patrie, il la voulait plus vaste ! Et il fut à un doigt de la faire plus vaste, comme au temps de Charles le Téméraire, son modèle, son héraut, et de Charles-Quint, l’Empereur qui fut, par excellence, l’homme des Pays-Bas, balcon de l’Europe. » (Degrelle m’a dit, p. 380).

     

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    Un Himmler tout sourire et acquis à la cause bourguignonne prend congé du nouvellement promu SS-Sturmbannführer Lucien Lippert, désormais Commandeur de la 5.SS-Sturmbrigade « Wallonien ».

     

     

    L’histoire par un autre bout de lorgnette…

    Le crime caché de Leclerc

    C’est par une bien opportune coïncidence que le Cercle publie, dans sa livraison de septembre, le texte du neveu d’un des fusillés de Bad Reichenhall. En effet, l’hebdomadaire français Valeurs actuelles venait de publier, pour clore sa série de sept articles consacrés aux « Héros français », une célébration dithyrambique de Leclerc, le général bien-aimé (n° 4526, 24 août 2023, pp. 84-87). Aucune allusion bien entendu au côté sombre, fait de lamentable arrogance et d’arbitraire acrimonieux, de l’officier français, que le panégyriste de service n’hésite pas à qualifier de « plus prestigieux de son temps » et à comparer à Jeanne d’Arc (p. 87) !…

    Le Forum des lecteurs des numéros suivants de l’hebdomadaire ne manqua pas de réactions, la première étant celle du président de Renaissance catholique (mouvement de laïcs catholiques, placé justement sous le patronage de Sainte Jeanne d’Arc, œuvrant au « rétablissement du règne social du Christ », autrement dit du Christus Rex degrellien). Jean-Pierre Maugendre ne pouvait en effet pas se faire faute de rappeler ce « fait majeur de la biographie de Leclerc » que fut l’exécution de douze Français de la division Charlemagne, « fusillés sans jugement en Bavière sur ordre de Leclerc ».

     

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    Extrait du courrier des lecteurs de Valeurs actuelles du 7 septembre 2023, p. 87.

     

    Aussi le témoignage du neveu d’un des martyrs de Bad Reichenhall publié par le Cercle des Amis de Léon Degrelle tombe-t-il à pic. Il rappelle l’émotion si intense d’une jeune fille de la ville d’eau bavaroise, Erika Krayczyrski, qu’elle décida de consacrer sa vie à leur rendre un hommage fidèlement reconnaissant. C’est elle qui prendra soin du lieu de mémoire qui sera finalement réservé aux victimes de la haine fanatique du prétendu « général sans peur et sans reproche […] qui rêvait d’une France réconciliée » (p. 85).

    Après avoir été jetés dans une fosse commune, ces Français iniquement anathémisés reçurent tout de même, quatre ans plus tard, une sépulture au cimetière de Sankt Zeno, dans la banlieue de Bad Reichenhall : dans son interview-fleuve à Jean-Michel Charlier, Léon Degrelle en précisait exactement l’endroit, « au cimetière municipal de Bad Reichenhall, tombe 81-82, groupe 11, troisième rangée » (Persiste et signe, p. 373). Mais cette tombe pieusement honorée constituait sans doute encore une tache insupportable sur la réputation de celui qui devint maréchal à titre posthume : les innocents fusillés de Leclerc durent disparaître du cimetière en 1963. Seules demeurent aujourd’hui des plaques commémoratives apposées sur le monument aux morts de la Première Guerre mondiale.

    Apr
    ès 54 ans d’expression constante de sa sincère gratitude pour le sacrifice de ces étrangers offrant leur vie pour la protection de l'Allemagne et de l’Europe contre la terreur communiste, Erika décéda en juin 1989. Sa tombe rappelle désormais ce qui fut l'orgueil de sa vie : « Dame d’honneur de la Division française Charlemagne. IIe Guerre mondiale ».

    St-Zeno tombe Erika.JPG



    En guise de péroraison, faisons nôtre la réflexion de Paul Durand, auteur de l’indispensable Guide dissident de l’Allemagne et de l’Autriche, car elle reflète scrupuleusement l’exacte réalité: « Pas de procès, exécution après la fin officielle des combats : pour certains, les éléments constitutifs de l’infraction de crime de guerre sont réunis. Nous laissons cette appréciation à la sagacité de nos lecteurs. Les hagiographes de Leclerc sont en tout cas silencieux sur ce point. » (p. 50).

    Le thuriféraire incontinent de Leclerc dans Valeurs actuelles célèbre aussi la « furia francese » de la 2e DB de Leclerc « où cohabitèrent en bonne intelligence Free French des origines et ralliés de l’armée d’Afrique de 1943, monarchistes et républicains, catholiques, juifs et protestants, sans oublier les anarchistes, communistes et socialistes espagnols de la Nueve » : « Sidérant tous les états-majors par son audace et sa baraka, la division Leclerc accrochera un autre symbole à son palmarès en prenant le Berghof, dit le “Nid d’aigle” de Hitler au nez et à la barbe des Américains, qui étaient parvenus les premiers à Berchtesgaden. » (Valeurs actuelles n° 4526, pp. 84-85 et 87).

     

    Berchtesgaden tombe Grethlein-Lohr.pngTombe commune de Georg Grethlein et Josef Lohr à l’Alter Friedhof de Berchtesgaden.

     

    Nous avons déjà raconté comment la « furia francese » de l’agrégat hétéroclite de soudards avinés commandés par Leclerc suscita crainte, haine et horreur chez les civils bavarois, de même qu’antipathie et mépris des Américains de la 3e Division d’Infanterie. Pillages, viols, crimes furent le lot des civils locaux, exactions symbolisées par le meurtre gratuit de l’ingénieur Georg Grethlein et de son chauffeur Josef Lohr : leur sépulture est aujourd’hui encore l’objet d’un entretien permanent traduisant un véritable attachement populaire, comme le demeure d’ailleurs le cénotaphe des Français de la Charlemagne à Sankt Zeno (ce blog au 7 septembre 2021).

    Pour se faire une idée du genre d’esprit chevaleresque irrigant l’héroïsme des « petits gars de Leclerc » (Valeurs actuelles n° 4526, p. 85), nous conseillons vivement la lecture de l’article publié par ContreInfo.com à propos du décès de Robert Galley, qui fut non seulement lieutenant dans les troupes de Leclerc mais aussi son beau-fils et, accessoirement, « Compagnon de la Libération », grand officier de la Légion d’Honneur, maire de Troyes, ministre des Armées, etc.

     

    Guerre contre les partisans assassins

    Le Courrier des Amis de Léon Degrelle publie aussi la fin du témoignage de Fédor Kazan (ce blog au 10 mai 2023), singulier par l'inhabituel parler-vrai dont il témoigne. Fédor Kazan était membre de la 14e Division SS ukrainienne (« Division Galacie »). Wikipedia –source actuelle de tout savoir politiquement correct– rappelle opportunément que « Le 23 septembre 2020, la Cour suprême ukrainienne a statué que les symboles de la Division SS Galicie n’étaient pas liés au nazisme et ne pouvaient donc pas être interdits dans le pays. » On rêverait d’une telle reconnaissance de l’idéal de la Division Wallonie (à ce propos, on se reportera utilement à notre récent article sur ce blog, le 12 octobre 2023)…

     

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    Défilé de membres du Bataillon Azov à Kiev (2014 ?) : selon la Cour suprême ukrainienne, la rune du loup et le soleil noir n’ont rien à voir avec la symbolique nazie. Comment ne pourrait-on pas en dire alors tout autant des emblèmes de la Légion Wallonie, le drapeau belge et la croix de Bourgogne ?

     

    Fédor Kazan explique la réalité de la lutte contre les partisans, et sa dureté, notamment par le fanatisme de ces derniers et la terreur qu’ils faisaient régner parmi la population autochtone afin de la dissuader de toute collaboration avec les Allemands : « Rappelez-vous toujours que ces gens ont aidé à tuer des innocents. […] Il y avait des hommes, des femmes et même des enfants qui étaient dans ce combat. Ils venaient de partout et avaient terrorisé une très grande région. […] Un homme, dont la famille a été assassinée par cette bande, s’est joint à nous. Il a abattu tous ceux qui tentaient de se rendre. Il a fallu l’arrêter, nous avions besoin de prisonniers pour le renseignement. […] C’était très dur pour nous, même si nous nous sommes battus avec conviction et sachant que ces gens étaient des monstres maléfiques, la guerre n’est jamais facile. […] Des remerciements ont afflué de partout car ces groupes avaient pillé et tué sur un très large territoire. Nous avons même eu des veuves et des filles qui se sont portées volontaires pour nous aider –les Allemands ont refusé car ils disaient que les femmes devaient être protégées. Notre clergé [ukrainien] les a accueillies et les a mises au travail. »

    Fédor Kazan donne encore de nombreux exemples de la « terreur rouge » frappant indistinctement la population civile mais aussi les hôpitaux de campagne et leurs infirmières, précisant même : « Notre prêtre a été horrifié lorsqu’il a été appelé pour donner les derniers sacrements ; les larmes aux yeux, il a béni les morts. Je me souviens qu’il a fait remarquer que le Vatican devait être mis au courant de cela et des autres choses terribles qu’il avait vues. »

     


    Degrelliana

    Editions en hongrois

     

    Comme à son habitude, le Cercle renseigne une foultitude de livres et publications généralement inaccessibles dans les librairies épurées de nos cités pasteurisées. Parmi eux, nous ne reprendrons que la présentation de la traduction en hongrois de La Campagne de Russie (sous-titré « La Waffen-SS sur le Front de l'Est »), aux éditions Gede Testvérek, 408 pages, 2022, traduit par Albert Kovács, illustré par Tibor Gede, 6500 Forint (17 €). La première édition de ce titre date de 1985.

    Campagne Russie Hongrois-horz.jpg

    Les mêmes éditions ont également publié en 2015 la traduction hongroise de Hitler démocrate (550 pages), par Ferenc Molnár, 6500 Ft (17 €). A noter que l’auteur est alors présenté comme « Général Léon Degrelle » (Leon Degrelle Tábornok).

     

    Une tentative basque d'enlèvement de Léon Degrelle

    Parmi les infos piquantes qu'il a pêchées sur le Net, le Cercle épingle l’existence d’une Sabino Arana Fundazioa (fondation séparatiste du Pays basque) dont le site (disponible en grande partie en français) consacre l’éphéméride du 8 mai, non pas à la fin de la Seconde Guerre mondiale, mais plus particulièrement à l’arrivée de Léon Degrelle en Espagne.

     

    Sabino Arana LD 1.png

     

    Déplorant la protection assurée par « la dictature franquiste » qui a toujours refusé l’extradition de Léon Degrelle, l’auteur du texte (inchangé pour cette date depuis 2020, mais non traduit) avance une péripétie tout à fait inconnue dans l’exil de « l’éminent nazi de nationalité belge » : « Les services de renseignements du gouvernement basque, pour leur part, localisèrent Degrelle en Espagne et proposèrent son enlèvement aux Alliés, mais ceux-ci préférèrent laisser tomber. La guerre froide et l’anticommunisme de l’Espagne étaient plus forts que la justice et l’incident diplomatique qui se produirait probablement entre l’Espagne et la Belgique au cas où se réaliserait l’enlèvement du fasciste wallon. »

    Il n’y avait pas de « gouvernement basque » sur le sol espagnol, mais bien un gouvernement en exil dont les « services de renseignements », basés à Bayonne (Pyrénées atlantiques) pendant la Seconde Guerre mondiale, collectaient surtout des informations politiques et militaires pour le « Deuxième Bureau » de l’Armée française, chargé du renseignement. Ce qui est particulièrement singulier, c’est que cette organisation basque proposa de remettre Léon Degrelle aux Alliés… qui auraient refusé !

    Voilà qui est inédit car il s’agirait bien d’une tentative d’enlèvement dont jusqu’à présent personne n'avait encore parlé : nous avons répertorié naguère (ce blog au 3 janvier 2023) l’impressionnante série de tentatives de rapt dont Léon Degrelle fut l’objet, mais aucune ne concerne les Basques. Est-ce à dire qu’il s’agirait d’une forfanterie euzkadienne ? Sûrement pas, car nous savons que Léon Degrelle, au tournant des années soixante, faisait de bonnes affaires avec des entrepreneurs du pays basque et qu’il s’y rendait donc régulièrement (il y emmena d’ailleurs sa fille Anne lors de son premier séjour en Espagne : ce blog au 23 octobre 2022).

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    Au tournant des années 1960, Léon Degrelle –ici au travail dans le vaste bureau de sa demeure de Constantina– est un homme d’affaires prospère : ses activités commerciales, notamment avec les industriels des hauts-fourneaux du pays basque, lui ont permis de se bâtir la merveilleuse Carlina et de s’assurer un train de vie lui permettant de retrouver ses enfants dans l’aisance et le confort.

     

    José Luis Jerez Riesco, qui a minutieusement retracé les années espagnoles de Léon Degrelle, confirme d’ailleurs que c’est d’abord avec les métallurgistes asturiens que l’ancien Commandeur de la Légion Wallonie entreprit ses affaires : « Il prit immédiatement part à l’édification, à proximité du Guadalquivir, d’une industrie métallurgique. […] A l’origine, il pensait édifier une grande entreprise sidérurgique qui produirait des aciers spéciaux et qui s’occuperait du profilage de métaux. » (Degrelle en el exilio, pp. 192-193). Il ne serait donc nullement surprenant que les espions basques aient eu vent de ces activités et de l’identité de leur promoteur. Ce qui l’est davantage, c’est qu’ayant proposé son enlèvement aux Alliés, ceux-ci leur aient opposé une fin de non-recevoir, alors qu’à cette époque encore, tout le monde réclamait son extradition et se battait pour l’éliminer !

    C’est ainsi qu’au plus fort des pressions diplomatiques exercées sur l’Espagne non seulement par la Belgique mais par l’ensemble des pays coalisés contre l’Allemagne vaincue, il ne fallut pas moins que l’intervention personnelle de Francisco Franco, à la rouerie proverbiale, pour assurer la tranquillité de Léon Degrelle : « Lorsque les États-Unis, malgré les recherches intenses déployées par leurs plus fins limiers, s’aperçurent que Degrelle ne réapparaissait nulle part, leur ambassadeur se présenta devant Franco, dans sa résidence d’été du Pazo de Meirás [province de La Corogne, sur la façade atlantique], n’exigeant rien moins que des explications. Après quelques instants de tension, Franco déclara, d’une voix douce, à l’ambassadeur : “Si vous voulez voir les rapports, ils se trouvent justement sur ma table de travail”. Il le laissa dépouiller les faux rapports, ceux du Degrelle créé de toutes pièces, avec les télégrammes de l’escorte envoyés de toutes les stations ferroviaires sur la route, avec jusqu’à des communications sur ce qu’il mangeait, ses besoins urinaires, etc. Dans le “dossier” qui contenait les télégrammes que put collationner l’ambassadeur nord-américain, se trouvaient les messages transmis par la police qui le surveillait avec des textes comme : “Le prisonnier est bien arrivé”, “Le prisonnier est parti par l’endroit prévu dans la province de Salamanque”, “Le prisonnier a été réceptionné par un lieutenant-colonel portugais”… Cela tranquillisa l’ambassadeur. Le stratagème du Caudillo montrant au diplomate américain le “dossier” fabriqué par les forces de sécurité dans lequel, exécutant les ordres, elles informaient le Chef de l’État que le prisonnier avait été conduit à la frontière portugaise, avait réussi. L’ambassadeur sortit de la réunion convaincu. Entre-temps, le véritable Degrelle était tranquillement enfermé dans sa retraite étroite et opaque, occupé à écrire des livres, les uns après les autres, l’esprit absorbé dans ses souvenirs. » (Degrelle en el exilio, p. 97).

     

    LD Franco Valle.jpg

    Le 18 février 1939 déjà, Léon Degrelle avait rencontré le général Francisco Franco dans son quartier général de Saragosse : seul homme politique étranger à avoir eu l'honneur d'y être accueilli, le chef de Rex noua d'exceptionnels liens de fraternité politique et d'amitié personnelle avec le commandant suprême de la Croisade de reconquête nationale. Ces liens seront certainement à l'origine de la protection spéciale que le Caudillo assura de manière discrète mais permanente au désormais proscrit belge, et ce, dès son arrivée en Espagne, le 8 août 1945. Léon Degrelle lui en sera toujours reconnaissant : au décès du Généralissime, le 20 novembre 1975, il veilla deux heures durant, la nuit suivante, sa dépouille au Palais d'Orient (ce blog au 5 août 2023) et ne manqua jamais de fleurir sa tombe, dans le cœur de la basilique du Valle de los Caídos (sur la scandaleuse exhumation du chef d’État espagnol, voir ce blog au 25 octobre 2019).

     

    Mais cet épisode date de 1946 et, comme le souligne le site nationaliste basque, sans doute que, quinze ans plus tard, « La guerre froide et l'anticommunisme en Espagne étaient plus forts que la justice ».

    Ce que, tout de même, fait semblant d'oublier le rédacteur basque de cette anecdote inédite, c'est que ce que la « justice » reprochait à Léon Degrelle, c'était d'avoir pris les armes contre la Russie communiste menaçant l'Europe. C'est-à-dire, en cette période de guerre froide essayant de contenir la pression communiste de l'URSS menaçant toujours le monde occidental, d'avoir simplement eu raison un tout petit peu trop tôt !...

     

    Cercle des Amis de Léon Degrelle : adhésion (26 ou 33 euros, selon que vous résidiez en France ou non) et renseignements sur tous les livres présentés.

    Adresse : Cercle des Amis de LD, BP 92733, 21027 Dijon Cedex, France.       lesamisdeleon.degrelle@gmail.com

     

  • Cercle des Amis de Léon Degrelle

     

     

    38e Correspondance privée – Avril 2023

     

    C’est avec un infini plaisir qu’après une longue interruption qui nous faisait craindre le pire, nous avons reçu la dernière publication du Cercle des Amis de Léon Degrelle (notre dernière recension du courrier du Cercle remonte en effet au 13 octobre 2021 !).

    Et de fait, ce long silence traduisait bien les ennuis occasionnés par les démocrates champions de la liberté d’expression à sens unique. Mais il vaut mieux, chers Lecteurs, que vous preniez connaissance par vous-mêmes des explications des responsables de ce Cercle aux objectifs pourtant bien circonscrits. Documenter l’actualité degrellienne de la manière la plus scrupuleuse et exhaustive possible : c’est apparemment encore bien trop…

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    Nous ne pouvons que remercier chaleureusement nos Amis degrelliens de France pour leur inébranlable attachement à l’idéal solaire de l’auteur de Révolution des âmes : c’est un magnifique exemple de courage, d’abnégation et de persévérance qu’ils nous donnent, se montrant on ne peut plus dignes de la devise portée sur leur boucle de ceinturon par les Bourguignons de la Sturmbrigade Wallonien et leur Commandeur Léon Degrelle : « Mon Honneur s’appelle Fidélité » !



    Guy Sajer, alias Dimitri

     

    Ce n’est donc sûrement pas gratuitement si la première page de couverture s’orne de cette belle photo de Léon Degrelle, dédicacée, fin 1989, à « Guy Sajer, l’inoubliable poète de notre épopée en U.R.S.S. »

    Cette photo fut prise par notre Camarade Jacques de Schutter, photographe officiel de Léon Degrelle, dans son appartement de Madrid, au dernier étage de l’immeuble situé, à l’époque, rue García Morato, du nom de cet as de l’aviation nationaliste pendant la Guerre civile, comptant plus d’une cinquantaine de victoires –homologuées et présumées– dans ses duels aériens : après la mort de Franco et la damnatio memoriae –aujourd’hui, on dit « wokisme »– qui a frappé le souvenir de son époque, la rue s’est à nouveau appelée Calle Santa Engracia. Léon Degrelle se trouve à la fenêtre de son bureau donnant sur la vaste terrasse fleurie orientée à l’ouest, vers l’Escorial et le Valle de los Caídos : par temps clair, il avait le plaisir d’en contempler les montagnes de la Sierra de Guadarrama.

    Nous disions que le choix de cette photo par nos Amis du Cercle n’est sans doute pas dû au hasard, car, pour les jeunes d’aujourd’hui qui l’ignoreraient encore, Guy Sajer est l’auteur du livre Le Soldat oublié, l’un des récits les plus puissants sur la Seconde Guerre mondiale par l’expression naturelle de la foi du soldat en la justesse de son combat mais aussi par son évocation de l’horreur de la guerre et la peinture des souffrances, des émotions, des amitiés qu’il connaîtra sur le front et qui le marqueront à jamais.

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    Car c’est son histoire que Guy Sajer (le nom de sa mère) a racontée, celle d’un Alsacien, –pas tellement « malgré nous »–, engagé à 16 ans dans la prestigieuse division blindée Grossdeutschland, de la Wehrmacht, aux combats de laquelle il participera jusqu’à l’anéantissement du Reich. Après la guerre, Guy Mouminoux (le nom de son père) deviendra l’un des principaux auteurs de l’école franco-belge de bande dessinée, travaillant notamment pour les célèbres hebdomadaires Spirou et Pilote (dont il se fera éjecter à cause du Soldat oublié). Il  rejoindra alors Tintin (Hergé vient d'y publier Vol 714 pour Sydney, mais c'est Greg, –le créateur d'Achille Talon– alors rédacteur en chef du « Journal des jeunes de 7 à 77 ans », qu'il rencontre et qui l'engage) et même B.D. Magazine (dans le sillage de Charlie Hebdo dont le fondateur, le « Professeur Choron », un ancien d'Indochine, se prend d'affection pour lui, tout comme le rédac' chef, Cavanna). C’est sous le nom de Dimitri qu’il y entreprend sa meilleure série à succès Le Goulag (une vingtaine d’albums publiés chez différents éditeurs) et qu'il met en chantier ces chefs-d’œuvre de justesse et de réalisme dans la narration que sont les poignants récits de guerre Kaleunt et Raspoutitsa (Albin Michel).

    Le choix de cette photo dédicacée est d’autant plus approprié que dans une interview publiée en 2012 dans Guerres & Histoire, Guy Sajer livrait, avec sa franche simplicité, une expérience tout à fait semblable à celle que rapportait tout à l’heure l’éditorialiste du Cercle.

    A la question de savoir s’il avait gardé le contact avec un ancien de la Grossdeutschland qu’il met en scène dans Le Soldat oublié, Dieter Halls, l’auteur répondit : « Il est devenu citoyen américain après guerre. Nous sommes allés le voir avec mon épouse il y a une dizaine d’années à New York. Ça ne s’est pas très bien passé d’ailleurs. Il m’a un peu choqué : il avait tout renié. Nous étions devenus à ses yeux une bande de forbans qui avait massacré l’Europe. N’importe quoi ! La guerre, on nous l’a imposée. Il était devenu un autre type pour moi. Un Américain. Alors je n’ai pas cherché à le revoir. Moi, je ne crache pas sur les Allemands. »

     

    Raspoutitsa.jpeg

    Mise en images par Dimitri dans Raspoutitsa, c’est la séquence finale, de la tragédie vécue par Steinbek, un soldat allemand, au Front de l’Est et dans les goulags soviétiques. Ne jamais rien renier (ce qui n’empêche de toujours se faire couillonner)...

     

    Quant à son avis sur le Reich, on sent que ça dérange l’interviewer qui lui assène un « Hitler  ! » comme une objection irrécusable, mais Guy Sajer ne renie rien et retrouve les accents enthousiastes de sa jeunesse :

    « J’étais béat d’admiration devant l’Allemagne, je dois reconnaître. Tout était si impeccable, si organisé… J’étais conquis par ce pays. C’était une histoire d’amour. C’est un pays qui a une telle force. Regardez ce qui se passe encore aujourd’hui : c’est eux qui vont relever l’Europe ! Même dans la débandade finale, ils restaient organisés. Ils ont aussi leur lot de connerie, bien sûr.

    Mais Hitler, ça vous disait quelque chose quand même !
    Je l’ai vu une fois, à Chemnitz. Comme d’ici, la place ! Un petit bonhomme en casquette qui marchait très vite, qui saluait.

    Aviez-vous une affection particulière pour lui ?
    À nos yeux, il était le bienfaiteur de l’Allemagne. Il a totalement remonté le pays. Moi, j’étais rassuré par son régime. Je venais d’une France qui vivait dans un bordel invraisemblable. L’Allemagne était carrée, tout était précis, on savait ce qu’on avait à faire. Je n’étais pas maltraité. Il me semblait qu’avec l’Allemagne, j’avais retrouvé des parents qui géraient. On a chargé Hitler de tous les maux ! Absurde. C’était un sentimental. Arno Breker, le sculpteur intime d’Hitler, m’a raconté après guerre qu’il était un rêveur, un poète, un type extraordinaire. Je le crois toujours. »

     

    On croirait entendre Léon Degrelle…

     

     

    Degrelliana

     

     

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    Comme à son habitude, la Corrrespondance privée du Cercle passe en revue l’actualité à travers le prisme degrellien, sans oublier les livres, magazines et sites internet pouvant intéresser tout passionné de Léon Degrelle.

    C’est ainsi qu’au moment où se déroulent encore maintenant des procès de terroristes islamistes, on relira avec intérêt les observations sur les origines du terrorisme formulées dès après la guerre par Léon Degrelle dans son livre De Rex à Hitler publié bien après sa disparition (Editions de l’Homme Libre, 2015, 30 euros).

    De même, la dérive de skinheads américains échouant leur vie Dans l’Enfer carcéral américain (Rémi Tremblay, éd. Dualpha, 23 euros), après avoir désastreusement identifié la « défense de la race blanche » avec la violence urbaine et le meurtre, faute d’avoir eu accès à une véritable vie spirituelle –la Révolution des âmes degrellienne–, préalable indispensable à toute régénération politique de la société…

     

    SS Ukraine.jpgAffiche de recrutement pour la Waffen SS ukrainienne.

     

    L’interview de Fédor Kazan, qui appartenait à la division de la Waffen SS ukrainienne Galicie, est également riche d’enseignements sur la véritable politique nationale-socialiste en Ukraine, aussi bien au point de vue racial et social que religieux : mais cela ne saurait surprendre que ceux qui n’ont jamais lu les récits de Léon Degrelle.

    Il est impossible d’évoquer ici toutes les présentations des nombreuses publications que nous ne connaîtrions pas sans la lettre du Cercle.

    Ainsi de deux brochures éditées par le « Cercle François Duprat, organe de formation et de réflexion de la communauté militante nationaliste-révolutionnaire Lyon Populaire ». La première reprend le discours que Léon Degrelle prononça, le 5 mars 1944, au Palais de Chaillot Aux armes pour l’Europe. Il est complété par Appel aux jeunes européens, que publièrent les éditions Avalon en 1992. La seconde est la Lettre aux Français que Léon Degrelle, interdit de séjour en France, fit paraître dans le numéro spécial de Je suis partout consacré à Rex (« Qu’est-ce que Rex ? »), le 24 octobre 1936. En complément est jointe la Lettre au Pape [à propos d’Auschwitz], (Editions de l’Europe réelle, 1979 ; ce blog au 25 juillet 2020).

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    Pour commander ces brochures, il faut se rendre sur leurs comptes Instagram ou Facebook.

     

     

    René Baert : esthétique et éthique

    C’est la réédition d’une rare pépite des éditions nationales-socialistes belges de La Roue solaire que nous annonce également le Cercle. L’épreuve du feu, à la recherche d’une éthique fut publié en mars 1944 par René Baert, critique littéraire et artistique du Pays réel, aux éditions qu’il cofonda, un an plus tôt.

    A sa sortie, ce livre fut présenté élogieusement dans la presse d’Ordre Nouveau, notamment par Le Nouveau Journal dont Robert Poulet fut le rédacteur en chef : « C’est à [la révolution nationale et sociale] que se consacre René Baert dans son livre L’épreuve du feu, qui porte en sous-titre : à la recherche d’une éthique.

    Baert Epreuve Feu 2.png

    Il s’agit d’une suite de courts essais dont le lien et l’unité sont évidents. Livre un peu aride, sans doute, –mais la facilité n’est plus de mise en ces temps de fer, et puisque, justement, c’est contre l’esprit de facilité qu’il faut d’abord lutter. Livre d’utile mise au point. L’essentiel de notre combat sur le plan de la pensée et de l’éthique, se trouve condensé dans de brefs chapitres qui s’intitulent notamment : La mesure du monde, Liberté chérie, Apprendre à servir, Le salut est en soi, Mystique de l’action, L’homme totalitaire, Le sens révolutionnaire.

    On n’entreprendra pas ici de résumer un message qui se trouve déjà fortement condensé dans ces pages, et dont la signification essentielle tient peut-être dans ces quelques lignes :

    Le révolutionnaire est celui qui lutte pour que nous ne connaissions plus jamais un temps comme celui que nous avons connu avant cette guerre… Ah ! combien à ce temps exécrable préférons-nous celui que nous vivons aujourd’hui ! Ce n’est pas que nous soyons heureux d’avoir fait les frais d’une aventure qui ne nous concernait pas, ce n’est pas que nous bénissions l’épreuve qui nous condamne à étaler toutes nos misères aux yeux d’autrui, –mais ce qui nous enchante, c’est d’être entrés de plain-pied dans la lutte, c’est de participer dans la faible mesure de nos moyens au gigantesque travail de l’avènement de l’Europe… Le sens révolutionnaire de notre époque extraordinaire se traduit précisément dans l’immense besoin de quelques-uns de sauver leur patrie malgré elle… La tâche, plus que jamais, doit appartenir aux révolutionnaires. C’est toujours à la minorité combattante qu’appartient l’initiative de la lutte. Mais qu’on n’oublie pas que seuls pourront y participer ceux qui n’auront pas préféré leurs petites aises au risque qui fait l’homme.

    Cette tâche, elle est politique et sociale, mais elle est aussi spirituelle, éthique. Aussi bien est-ce à la recherche d’une éthique révolutionnaire que s’applique l’auteur de L’épreuve du feu. Il ne le fait pas sans se référer à de hauts maîtres, tels que Nietzsche ou, plus près de nous, l’Allemand Ernst Jünger (dont René Baert analyse lucidement l’œuvre et l’enseignement dans un chapitre intitulé Le travailleur), les Français Drieu la Rochelle ou Montherlant (entre lesquels il établit un remarquable parallèle). » (Le Nouveau Journal, 6 avril 1944).

    René Baert.pngRené Baert, réfugié en Allemagne en 1945 où il tentait de se préserver des générosités assassines de la « Libération », est arrêté et fusillé sans autre forme de procès par des militaires belges. On ne dispose que de peu d’éléments biographiques sur lui bien qu’il existe un site modeste qui lui est consacré (cliquez ici).

     

     

    L’épreuve du feu, de René Baert, est sorti aux éditions du Lore et est disponible à la Boutique Nationaliste du Cercle des Amis de Léon Degrelle (26 euros + 7,5 euros de frais de port).

     

     

     

     

    « Incivique ! » : une insulte qui justifie les spoliations à très bon marché…

    Le Cercle évoque aussi un article du Soir (14 mars 2023) intitulé Dans les petits papiers d’Edouard Degrelle qu’il cite d’ailleurs en entier. L’article explique que les Archives de l’administration des dommages aux biens privés sont désormais accessibles dans les dépôts provinciaux des Archives Générales du Royaume. Et c’est dans le dépôt d’Arlon (province de Luxembourg) qu’a été épinglé le dossier du Papa de Léon Degrelle : « Comme des centaines de milliers d’habitants de la province du [sic] Luxembourg, Edouard Degrelle, le père de Léon Degrelle, a déposé un dossier où il détaille par le menu les dégâts occasionnés à sa maison par la destruction des ponts de Bouillon en mai 1940 […] par l’armée française » (ce blog au 15 juin 2021). Le Soir est heureux de communiquer le résultat de cette demande légitime : « Edouard Degrelle ne touchera toutefois par un sou. […] Les inciviques n’ont pas droit aux dommages de guerre. »

     

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    Ce que Le Soir ne dit pas, c’est que les « inciviques » comme Edouard Degrelle sont de toute façon condamnés à la confiscation de tous leurs biens et à crever comme des rats en prison…

    Précisons que la maison paternelle de Bouillon fut rasée et remplacée par un bâtiment abritant… la « Justice de Paix » ! Aujourd’hui, cette maison –qui était devenue entretemps la bibliothèque communale– doit être rasée et l’ensemble des terrains qui appartenaient aux Degrelle (jusqu’à l’ancien couvent des Sépulcrines) est destiné à la construction pharaonique d’un hôtel de tout grand luxe (plus de dix millions d’euros d’investissement : ce blog au 14 janvier 2020) !...

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    L’entrée de la maison paternelle, rue du Collège à Bouillon, s’ornait de rosiers grimpants. Les immeubles voisins étaient loués, maisons bourgeoises à droite, modeste salon de coiffure à gauche. Après la guerre, l’ensemble des propriétés fut purement et simplement confisqué, la maison paternelle abattue (il fallait –damnatio memoriae oblige– anéantir tout souvenir de la famille maudite) et remplacée –ironie autant que provocation– par un bâtiment de la « Justice de Paix », l’emplacement du coiffeur devenant son parking…

    Le comble est que les propriétés saisies furent vendues aux enchères en 1952, prétendument « pour sortir d’indivision » ! Comme si les héritiers Degrelle ne pouvaient s’entendre sur la répartition des biens de leur famille ! Cette « vente publique définitive » concernait toutes les propriétés qu’Édouard Degrelle avait acquises autour de sa brasserie. Remarquons le neuvième et dernier lot, le « Bel immeuble à usage d’habitation et de commerce […] occupé actuellement par l’Administration des Postes », situé en face de la maison familiale, le long de la Semois (où se trouvait aussi la gare des trams vicinaux). Il avait été hypothéqué en 1933 par le Papa de Léon Degrelle afin de lui permettre d’éponger les dettes des éditions Rex.

    (Documentation ® Jacques de Schutter)

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    Anne (Degrelle) Lemay

     

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    Le Cercle renvoie à l’analyse critique que nous avons publiée sur ce blog (un dernier chapitre doit encore paraître), mais il fournit aussi un fort intéressant complément en renseignant le film de la conférence de presse de présentation de son livre par Anne entourée de ses filles, organisée par son éditeur le 29 septembre 2022. Pour y avoir accès, nos lecteurs hispanophones peuvent cliquer ici. Les autres pourront du moins découvrir sa faconde énergique face à un public –qui n’a sans doute pas (bien) lu son livre– conquis par le simple fait qu’elle est la fille de Léon Degrelle.

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    Cercle des Amis de Léon Degrelle, adhésion (26 ou 33 euros, selon que vous résidiez en France ou non) et renseignements sur les livres dont le Cercle assure la diffusion : www.boutique-des-nationalistes.com

    Adresse : Cercle des Amis de LD, BP 92733, 21027 Dijon Cedex, France. lesamisdeleon.degrelle@gmail.com

     

  • Des croix gammées pour Zelensky !

     

    C’est le Paris-Match de cette semaine qui l’a révélé. Par accident toutefois, car dans son article, le poids des mots n’a pas vraiment correspondu au choc de la photo !

     

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    L’hebdomadaire français publie de fait sous le titre « Si ce n’est pas un camouflet, ça y ressemble », une photo de Philippe, roi des Belges, recevant Volodymir Zelensky pour prendre le thé autour d’une table décorée… de magnifiques croix gammées !

    Mais là n’est pas le camouflet évoqué par le magazine politiquement correct : celui-ci stigmatisait plutôt le « doigt d’honneur » qu’aurait adressé le président ukrainien à l’Union européenne puisqu’il commença sa tournée européenne par le Royaume-Uni brexité, avant de se rendre à Paris, puis seulement à Bruxelles.

    Heureusement que le souverain belge a le sens du symbole. Alors que le lourdingue Zelensky lui offrait un débris métallique d’avion pour souligner son exigence de disposer des derniers modèles de nos zincs de chasse, Philippe préféra rappeler subrepticement à son hôte quels furent ceux qui parvinrent à libérer un temps l’Ukraine du joug soviétique.

    On raconte d’ailleurs –car ce ne serait pas la première fois que, discrètement voire inconsciemment, le roi rendrait hommage au plus illustre de ses compatriotes : ce blog au 3 juillet 2020–, on raconte en effet (mais faut-il le croire ?) qu’il offrit en retour à l’Ukrainien une édition de luxe en russe (que Volodymir maîtrise parfaitement) de La Campagne de Russie de Léon Degrelle. Histoire sans doute de lui rappeler le sacrifice de tant de Belges qui, de Gromowaja-Balka à Tcherkassy, laissèrent la vie dans les champs de tournesol ensoleillés de l’Ukraine et dans ses boues glacées…

     

    Carte postale 1.JPGInnombrables furent les tombes de Légionnaires wallons en Ukraine (voir ce blog au 26 août 2022, le cimetière de la Légion à Tscherjakow, où fut enterré John Hagemans). La Légion fut sans doute la seule à ne pas occulter cette réalité cruelle dans ses cartes de propagande en la poétisant dans une photographie suggestive : la silhouette d’un Légionnaire (l’estafette Jacques Druet) se recueille ici devant les sépultures de ses camarades (Jean André, 22 ans, et Mathieu Brossel, 29 ans, tombés lors de la campagne du Donetz, les 10 et 11 juin 1942). Ci-dessous, les tombes vues de face. Léon Degrelle a dédié La Campagne de Russie « A la mémoire et à la gloire des deux mille cinq cents Volontaires belges de la Légion Wallonie, morts en héros au Front de l’Est de 1941 à 1945, dans la lutte contre le bolchevisme, pour l’Europe et pour leur Patrie. »

    Tombes André+Brossel.jpeg

     

    Nul doute que cela fut apprécié par l’ancien « humoriste » dont le sketch le plus notoirement consternant est son interprétation du tube hébreu Hava Nagila au piano avec son zizi.

    Par contre, on ne sait si le dernier Commandeur de la Légion Wallonie eût apprécié ce rappel historique en faveur d’un régime dont la corruption fait un candidat idéal à une Union européenne où la corruption règne au plus haut niveau.

    Comme, dans notre monde où l’insulte remplace le débat, tout le monde est désormais le nazi de tout le monde, il n’est pas exclu de penser qu’au nazi Zelensky, bankster décadent, le fils qu’Adolf Hitler se fût choisi eût sans doute préféré le nazi Poutine, défenseur déclaré des valeurs naturelles, à la base des sociétés, des cultures et de la civilisation européennes.

     

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    En 1993, Léon Degrelle reçut cordialement dans son appartement de Málaga le jeune trentenaire Alexandre Douguine, celui que la presse occidentale présente aujourd’hui comme le « Raspoutine de Poutine ». A l’époque, proche du GRECE d’Alain de Benoist, il était venu présenter son magazine элементы (« Elementy »), publication similaire à la revue Eléments de la Nouvelle Droite française, et parler avec lui de l’avenir de l’Europe et de la Russie. Après l’expérience électorale décevante de son Parti national-bolchevique en 1998, Alexandre Douguine se consacre à la géopolitique et théorise un eurasisme impérial qui l’amena, en 2008, à réclamer la récupération de la Crimée et l’annexion des régions russophones de l’Ukraine qui, pour lui, fait d’ailleurs partie intégrante de la Russie. Ses prises de position nationalistes radicales lui vaudront d’être visé, le 20 août de l’année dernière, par un attentat à la voiture piégée auquel il échappera, mais qui tuera sa fille Daria, elle-même politologue de l’eurasisme panslave. Selon les services de renseignement américains, la responsabilité de cet assassinat incombe à « certaines parties du gouvernement ukrainien », tout en se refusant à préciser « si le président Volodymyr Zelensky avait signé la mission »…

  • La télévision belge et le « Corps Franc Wallonie »

    Journalistes ? Non : des agit-prop !

     

    Une fidèle correspondante revient sur la séquence relative au « Corps Franc de Wallonie » dans le reportage sur la « Guerre en Ukraine », diffusée voici peu dans le 19h trente, le journal du soir de la télévision belge francophone (ce blog au 11 mars 2022).

    Blog Corps franc RTBF 11.03.22.JPGElle nous interroge sur l’image diffusée en illustration par le journal télévisé, car « Ne s’agit-il pas de la photo que le Dernier Carré a publiée dans son calendrier de 2019, légendée “Mai 1942 : avant le match de foot, les adversaires Wallons et Allemands se saluent sous le drapeau à Croix de Bourgogne” ? Alors ? Qu’en est-il finalement ? La RTBF nous montre-t-elle vraiment des combattants formant un corps franc, c’est-à-dire, selon le Wiktionnaire d’Internet, une unité de combat civile ou paramilitaire […] dont la tactique est celle du harcèlement ou du coup de main, et donc susceptible de commettre tous les crimes de guerre dont nous parlent la RTBF et le CEGESOMA, qui les supposent incontestables, sinon à tout le moins plausibles ? Car tous ces hommes effectuant un salut nazi avant de partir pour quelque action inavouable ne sont pas vêtus d’uniformes réglementaires, ni d’ailleurs de tenues sportives. Continuerez-vous donc à prétendre que cette photographie illustre bien un innocent match de football et non pas une “Page sombre de notre histoire ? » persifle en conclusion notre correspondante faussement ingénue.

    Nous rassurerons immédiatement notre charmante amie, en même temps que tous nos lecteurs : l’image proposée par les faussaires subsidiés de la télévision belge a bien été soigneusement sélectionnée pour donner quelque crédibilité à leur propos censé impliquer des Légionnaires wallons sans uniforme dans des « crimes de guerre » et autres « massacres de civils » !

    Calendrier 11.2019 Foot Légion.JPG


    E
    t notre correspondante a parfaitement reconnu la photo diffusée : ces hommes saluant bras droit tendu appartiennent bien aux Volontaires wallons, comme l’indique le drapeau à croix de Bourgogne sous lequel ils sont alignés. Même s’il ne s’agit pas de l’affiche fantaisiste à marteau et épée dénoncée par la RTBF, il s’agit bien de l’étendard de la Légion Wallonie. Mais, s’affichant sans vergogne en vêtements civils, ces hommes déterminés ne seraient-ils pas les membres de ce Corps franc soupçonné de tous les crimes de guerre par le CEGESOMA, aux ordres de l’occupant dont on aperçoit des représentants, en uniforme ceux-là ?

    Le centre d’histoire des Archives de l’Etat belge a certainement dû retourner toute sa documentation pour trouver cette seule et unique photo où l’on voit des Légionnaires wallons ne portant pas d’uniforme, sans être manifestement au repos !

    Il n’empêche qu’il s’agit bien, –comme indiqué dans le calendrier du « Dernier Carré »–, d’une photo prise à l’occasion d’un match de football disputé par les Légionnaires en mai 1942. Et les « historiens » du CEGESOMA pouvaient d’autant moins l’ignorer qu’ils ont repêché ce document dans la série de douze photographies de propagande de la Légion Wallonie, éditée pour les fêtes de fin d’année 1942 au profit du Service Légionnaire d’entraide et de protection aux familles d’engagés (dirigé par le major Georges Jacobs, ancien Commandeur de la Légion, et qui remplaça, à partir du 15 décembre 1942, Solidarité Légionnaire, le service social présidé par l’épouse de Léon Degrelle, Marie-Paule Lemay : ce blog aux 8 août 2017 et 15 décembre 2020).

    Carte postale Foot recto-vert.jpg


    C
    es cartes présentent en effet toutes, dans le coin supérieur gauche de la photo imprimée au recto, l’écusson de bras de la Légion, aux trois couleurs nationales belges surmontées de la mention « Wallonie » (ce blog au 2 février 2021). Au verso, dans la partie réservée à la correspondance, la carte s’orne en filigrane du fameux bas-relief d’Arno Breker, Combat contre les serpents entouré d’un cartouche affirmant « L’Europe connaît le bolchevisme et lutte contre lui jusqu’à la victoire finale ». Cette sentence est quelque peu paraphrasée au bas de la carte : « L’Europe connaît le bolchevisme, et le combattra jusqu’à la victoire finale. » En exergue, cet aphorisme : « Des Wallons combattent pour la liberté de l’Europe. »

    Breker Combat Serpents.jpegPrésenté à la grande exposition « Arno Breker » au musée de l’Orangerie à Paris du 15 mai au 31 juillet 1942, le bas-relief Der Rächer Le Vengeur », sculpté en 1940-41) a reçu comme appellation « Combat contre les Serpents. Etude pour un relief en pierre ». Dans l’ouvrage publié à cette occasion par Charles Despiau (Arno Breker, Flammarion, 1942 ; la photo du bas-relief, signée Charlotte Rohrbach, se trouve à la page 102), le grand sculpteur français écrit : « Toucher le peuple, l’émouvoir, l’exalter au-dessus des tâches, telle est la mission que s’est donnée Arno Breker ; et si sa statuaire est colossale c’est afin de parler non pas seulement à l’individu, mais aux masses assemblées ; de les appeler à la communion dans la Beauté, dans l’Idéal. Que nombre de ses œuvres soient déjà popularisées, que leurs formes déjà hantent les mémoires, que leurs photographies ornent des chambres d’étudiants, des chambrées de soldats […] voila qui prouve assez en faveur de son esthétique. Que la jeunesse, enfin, devant les héros qu’il expose, beaux de forme et nobles d’accent, dise ou pense : “Voilà ce que je voudrais devenir”, cela montre la valeur hautement éducative d’un art imprégné d’idéal. » (p. 112)

    La carte postale qui nous occupe, montre donc bien deux équipes de football (le ballon se trouve entre les pieds du cinquième joueur de l’équipe alignée à gauche) se saluant sous le drapeau de la Légion Wallonie, avec cette légende on ne peut plus explicite : « Les Wallons sont des amateurs enthousiastes de sport ! Avant un match de foot-ball contre une équipe de camarades allemands. » Ces joueurs ne portent évidemment pas leur uniforme de campagne et n’ont pas revêtu non plus de tenue sportive, ni chaussé de crampons… Il faut dire qu’ils se trouvent sur le front d’Ukraine (plus exactement, fin mai 1942, en repos après avoir participé aux combats de la Seconde Bataille de Kharkov qui valurent à Léon Degrelle sa Croix de Fer de Première Classe) et que la tenue de footballeur ne fait pas vraiment partie de leur barda réglementaire… D’où ces tenues hétéroclites : chemises à manches courtes ou retroussées, shorts improvisés et godasses ou souliers peu adaptés aux matchs de foot professionnels…

    LD CF 1Cl. Pays réel 1942.06.09.JPG

    La Croix de Fer de Première Classe de Léon Degrelle fait la « Une » du Pays réel, le 9 juin 1942.

    Comble de malchance pour les escrocs du CEGESOMA, ce match a même eu les honneurs d’un compte rendu –en première page !– dans Le Pays réel du 6 juin 1942. Ce reportage est surtout révélateur de la compassion des Légionnaires pour la population locale (que le journaliste-légionnaire, Ferny, n’identifie pas comme « ukrainienne », mais appelle indistinctement « russe »), de la sympathie réciproque que chacun se manifeste, et donc –dans toute son évidence– de la parfaite mauvaise foi des menteurs professionnels chargés de réécrire l’histoire de la Seconde Guerre mondiale de manière toujours plus horrifique.

    Pays réel 1942 06 06 p.1 b.JPG« Le petit village russe que nous occupons ne nous offre aucun moyen de nous délasser agréablement ; comme partout en Russie soviétique, il y fait sale, il y fait triste… triste à mourir… Des chaumières délabrées, des pistes affreuses, les mines résignées et les yeux sans éclat des habitants de l’endroit (leur esclavage dure depuis vingt-cinq ans !), voilà tout ce qui s’offre à nos regards… Ce n’est pas folichon !

    Aussi n’est-il pas exagéré de dire que, une fois le service terminé, si nous étions libres durant quelques heures, nous nous ennuyions royalement.

    Mais ce dimanche, un beau dimanche de mai, nous avons passé un charmant après-midi sportif. Les camarades allemands occupant le village voisin avaient organisé une petite fête à laquelle était invitée l’équipe de football de la Légion Wallonie.

    Un peu avant trois heures, nous assistons tout d’abord à une compétition intéressante à laquelle participent les meilleurs spécialistes allemands. Intéressante, mais… difficile. Pensez donc ! : les concurrents doivent, au pas de course, et porteurs du fusil et du masque à gaz, sauter un fossé, franchir une série d’obstacles placés en chicane, passer sur une poutrelle étroite, charger l’arme et tirer sur une cible, puis, toujours courant, remettre le masque à gaz et revenir au point de départ en passant une dernière série d’obstacles !

    Ensuite, petit intermède comique : la course de sacs. Ce jeu est également très connu chez nous : les trémoussements des concurrents empêtrés dans leur sac étroit provoquèrent bien des éclats de rire.

    Au programme figurait encore une course de chevaux… avec jockeys russes. Nous avons déjà dit que les Russes sont en général d’excellents cavaliers, leur agilité et la vitesse de leurs chevaux sont réellement étonnantes. Ils furent acclamés comme ils le méritaient.

    Enfin, ce fut le grand match “Allemagne – Belgique”. Nous avons perdu par 2 à 8, mais ce résultat n’était nullement déshonorant pour les équipiers bourguignons qui n’avaient pas eu le temps de s’entraîner. Lutte courtoise et très sportive où tous rivalisèrent d’entrain.

    Tout de suite après eut lieu, devant les compagnies rassemblées, la remise des distinctions aux concurrents qui s’étaient spécialement distingués. La fête sportive proprement dite était terminée. Mais la population de l’endroit nous donnait tout aussitôt et gratuitement, un autre spectacle : chants et danses russes par un groupe de jeunes filles ayant mis, pour la circonstance, leurs plus beaux atours.

    Bref, réunion charmante pendant laquelle le Chef de REX signa de nombreuses photos pour les camarades allemands qui l’assaillaient littéralement. »

    Foot mai 1942 a-vert.jpg

    Deux autres photographies nous sont parvenues, qui documentent ce dimanche sportif de mai 1942 sur le front d’Ukraine. Celle du haut montre les deux équipes de football et les arbitres au milieu du terrain avant le coup d’envoi. Sur le périmètre, des militaires sont assis ou debout en spectateurs, au pied du mât où flotte le drapeau bourguignon.

    La photo du bas montre une autre partie de l’assistance où se mélangent, sans protocole, militaires wallons et allemands et population ukrainienne locale : des hommes, de nombreuses femmes et beaucoup d’enfants aussi… A noter, à l’arrière-plan, un des « jockeys russes » et sa monture dont l’agilité et la vitesse firent une vive impression.

    Tous documents démontrant l’inanité de vouloir associer les Volontaires de la Légion Wallonie à quelque crime de guerre envers la population civile ukrainienne ou russe. Etablissant aussi la fausseté méchante des accusations des soi-disant historiens du CEGESOMA et des agit-prop des grands médias de désinformation : ces serpents que nous nous devons aussi de combattre.

  • La canaille Assouline : les preuves définitives !

    Pierre Assouline, fieffé menteur antidegrellien (3)

     

     

    Foin des fumisteries : Assouline n’est qu’une vilaine canaille !

    Pour établir son mensonge d’appointé, Assouline a même osé utiliser l’argument –qu’il croyait sans aucun doute massue– d’un témoignage du familier des deux amis, Paul Jamin, alias Jam et Alidor : « Degrelle est un vantard. Il n’a jamais été Tintin, ni inspiré Hergé en quoi que ce soit. C’est tellement évident quand on songe qu’en plus, Tintin, lui, est le contraire d’un fanfaron… » (Hergé, p. 79).

    Tonnerre de Brest ! Serions-nous refaits ? Mais quelle est la référence de pareille affirmation ? La note 101 du bouquin nous la fournit : « Témoignage de Paul Jamin à l’auteur. » C’est-à-dire des propos absolument invérifiables, qu'Assouline met dans la bouche du caricaturiste décédé depuis un an (le 19 février 1995) : nous sommes donc condamnés à devoir croire la canaille sur parole !…

    Alors, Paul Jamin a-t-il vraiment raconté à Assouline ce que celui-ci voulait tellement entendre ? Nous nous permettons d’en douter, ne fût-ce que par la seule phrase « Degrelle n’a jamais inspiré Hergé en quoi que ce soit », contredite, comme nous venons de le voir, par Hergé lui-même (ce blog au 27 décembre 2021), ce que ne pouvait ignorer le fidèle Paul Jamin.

     

    Déménagement Jamin.jpeg

    Tintin mon copain, contrairement aux verba volatils prétendument rapportés par le laquais politiquement correct, a produit des scripta tangibles les contredisant de manière bien plus crédible. Le dessin bien élucidé par sa légende que nous reprenons ci-avant de la page 227 associe Tintin et Léon Degrelle, comme dans tant d'autres d'Alidor publiés dans l'hebdomadaire Pan. Pourquoi donc le dessinateur aurait-il associé régulièrement les deux personnages s'ils n'avaient rien à voir l'un avec l'autre ?

     

    Jam Hergé Wallez Ticket Parade.jpegCe dessin corrobore d’ailleurs celui des « trois pères de Tintin » que nous avons reproduit en début d’article (ce blog au 27 décembre 2021). L'explication du thème de sa vignette fournie par Paul Jamin aux éditeurs du livre dont il devait illustrer la couverture (Eric Fournet, Quand Hergé découvrait l’Amérique, Didier Hatier, 1992) contredit d’ailleurs clairement la pseudo-confidence à Assouline et confirme son caractère apocryphe : Jam n’a pas dessiné un vrai Tintin (ce qui ne lui aurait bien évidemment posé aucun problème), mais, comme il y insiste, « un jeune homme qui pourrait fort bien appartenir à la famille de celui que Hergé envoya en reportage en la Russie des Soviets » (p. 9), c’est-à-dire son frère d’âme, son modèle Léon Degrelle. Rappelons aussi que Paul Jamin, non seulement a relu, en 1989-90, le livre ultime de Léon Degrelle documentant son rapport à Tintin, mais qu’il conseilla judicieusement à son auteur de le faire relire aussi par le spécialiste par excellence de l’œuvre de Hergé, Stéphane Steeman, qui se rendit à Malaga, une première fois, en octobre 1991 (ce blog au 21 mai 2016)…

    Pour autant, Assouline ignorait-il l’identité Degrelle-Tintin ? Non, bien évidemment !

    Nous avons montré comment la chronologie d’Assouline et ses supputations relèvent de la fumisterie et de ses basses besognes au service de la politique commerciale de l’usurpateur Rodwell. Mais veut-on une preuve supplémentaire de sa duplicité ?

     

     

    Profiter de Tintin ? Non ! Attaquer les banksters !

    La thèse d’Assouline est que ce n’est qu’« au soir de sa vie » que Léon Degrelle, incorrigible « prétentieux et mythomane », se serait inventé le rôle de modèle de Tintin : pour les besoins de son Tintin mon copain, toujours en achèvement à l’hôpital où il décéda le 31 mars 1994 (ce blog au 21 septembre 2020 ; notons qu’en 1996, Assouline publia sa biographie censée ruiner le crédit de Tintin mon copain sans avoir même pu lire le dernier livre de Léon Degrelle : il ne sortit des presses syldaves du Pélican d’Or qu’à la « Noël 2000 », comme indiqué à la page 2, –voir ce blog au 10 mai 2017).

    En prétendant cela, Assouline sait que ce n’est pas vrai et qu’il ment : la confidence a effectivement échappé en 1976 (près de vingt auparavant et du vivant de Hergé donc) à Léon Degrelle interviewé par Jean-Michel Charlier pour les deux formidables « Dossiers Noirs » qu’il lui consacra (Autoportrait d’un fasciste : ce blog au 1er juillet 2017). Il est donc primordial de disqualifier ses propos. Voyons ensemble de quelle perverse façon.

    Dans son interview à Jean-Michel Charlier, Léon Degrelle raconte comment, engagé dans l’action catholique (ce blog aux 5 et 8 avril 2017), –le mouvement Rex n’existait pas encore–, il en était rapidement venu aux prises avec la hiérarchie catholique dans les prémisses de ce qui deviendra son combat contre les banksters : « Je m’étais mis, entre autres, à dénoncer le “Boerenbond”. […] C’était la plus grosse organisation religioso-financière des Flandres, une organisation théoriquement parfaite, qui avait pour mission officielle et tout à fait louable de venir en aide aux paysans mais qui, en réalité, avait branché sur ce plan pieux une organisation bancaire géante qui drainait les économies des campagnards chrétiens. Elle avait fait disparaître dans des spéculations des centaines de millions de francs : c’était une affaire honteuse. Mais l’Eglise d’alors touchait sa part sur tout. […] Dès l’instant où j’ai sauté avec mon gourdin sur tous ces salauds, j’ai vu se dresser contre moi le cardinal Van Roey, brandissant sa crosse. La situation était presque comique parce que, précisément, peu avant, il venait de préfacer un bouquin à moi, une Histoire de la guerre scolaire, ouvrage aux parrains originaux puisque la couverture portait, en dehors de mon nom, “Préface du cardinal Van Roey”, archevêque de Malines, et ensuite, “Illustrations de Hergé”, le brave Hergé, Remy Georges, grand copain, le père de Tintin l’universel affublé de mes pantalons de golf. Dès que ma campagne de Vlan eut été déclenchée, le cardinal, avec encore au début une certaine discrétion, me voua aux feux dévorants de l’Enfer où grillent –et c’est juste– les anti-ploutocrates. » (Léon Degrelle: Persiste et signe, Interviews recueillies pour la télévision française par Jean-Michel Charlier, Jean Picollec Editeur, 1985, p. 71).

     

    Histoire Guerre scolaire-horz.jpg

    Ce n’est pas à proprement parler une « préface » que signa le cardinal Van Roey à l’Histoire de la Guerre scolaire de Léon Degrelle, mais une élogieuse lettre de félicitations, reproduite à la fin de l’ouvrage.

     

    On aura bien compris que la référence à Tintin est purement anecdotique dans le récit degrellien de ses premiers démêlés avec le cardinal-primat de Belgique : il ne s’agissait aucunement de parler de son rôle dans les aventures de Tintin, mais de mettre en évidence l’incongruité de la réaction du cardinal qui venait de lui signer une épître flatteuse pour son livre illustré par Hergé. Rien de plus, sinon de rappeler au passage que le héros de Hergé –autre détail cocasse–  avait été affublé de ses pantalons de golf…

    Mais comment Assouline rapporte-t-il le témoignage de Léon Degrelle ? Bien évidemment sans préciser le moindre contexte ! Comme s’il l’avait surpris en flagrant délit de mensonge ! « L’identification de Léon Degrelle à Tintin est d’ailleurs bien trop tardive pour n’être pas a priori suspecte. En 1976 encore, enregistrant douze heures de film et vingt heures de bande-son pour y raconter sa vie en long et en large, il ne citera Hergé qu’une seule fois. Pour affirmer que son “grand copain” avait affublé son petit personnage “de mes pantalons de golf”. Comme s’il avait été le seul à en porter alors qu’entre les deux guerres, c’était l’uniforme des grands voyageurs soucieux de leur mise ! » (Hergé, p. 79).

    Remarquons à nouveau que si les pantalons de golf constituaient prétendument, à l'époque, « l’uniforme des grands voyageurs soucieux de leur mise », Assouline se garde bien d’en donner le moindre exemple, et certainement pas Robert Sexé ou Albert Londres !

     

     

    La confidence fortuite

    Quant à l’argument de la date « tardive », il suinte également la mauvaise foi la plus crasse : « En 1976 encore »… Comme s’il s’agissait d’un nouvel exemple de la récupération qu’il dénonce.

    Non ! C’est en 1976 que cette confidence échappe incidemment à Léon Degrelle, pour la seule et unique fois du vivant de Hergé (nous verrons plus loin pourquoi). Cette allusion tout à fait accessoire au Tintin de Hergé est même très convaincante en ce qu’elle est spontanée et naturelle : Léon Degrelle se souvient simplement que le dessinateur qui s’inspira de lui pour son nouveau héros était involontairement mêlé à ses déboires avec le cardinal Van Roey, ce qui rendait la situation « presque comique ».

    La meilleure preuve qu’Assouline a bien compris ce que Léon Degrelle voulait dire, c’est qu’il cache la raison de l'évocation de Tintin et fait semblant de déplorer que Léon Degrelle, prétendument tout à son autoglorification au long de « douze heures de film », n’aura cité Hergé que cette seule et unique fois. Et ce, pour l'unique raison de s'accaparer indument la paternité de Tintin !

     

    Hergé Voilà.jpegTémoignage manifeste de la proximité indéniable de Hergé avec les idéaux d’Ordre nouveau défendus non seulement par Léon Degrelle et Rex mais également par la rédaction de son journal Le Soir : Hergé fait la « une » de l’hebdomadaire rexiste Voilà en pleine guerre, le 10 juillet 1942. Il surclasse, tel le bienveillant Créateur, un Tintin interloqué (dessin du caricaturiste maison R.V. Roy). Cette « gazette hebdomadaire de la bonne humeur » créée par Léon Degrelle et fort populaire (tirage : 30.000 exemplaires) était dirigée par Victor Meulenijzer, ami d’enfance de Hergé, qui avait été directeur du Pays réel après le départ de Léon Degrelle pour le Front de l’Est. Il paiera de sa vie sa fidélité à l’idéal bourguignon de son chef : il fut fusillé le 30 août 1945, après une parodie de procès qui désespéra son ami Hergé.

     

    Rappelons que Hergé était toujours vivant lorsque Léon Degrelle confia à Jean-Michel Charlier ce détail presque superfétatoire s’il n’avait été amusant. Une telle publicité eût néanmoins pu lui porter préjudice. Léon Degrelle en était d’ailleurs conscient, qui témoignera, après le décès de son ami, dans son Tintin mon copain : « D’un Hergé rexiste, on avait assez peu parlé après 1945. Dans mon refuge, je n’allais pas compromettre un vieux frère comme Georges, qui avait déjà fort à faire pour désherber dans ses albums les quelques nez crochus que la Résistance avait dénichés à la loupe ! » (p. 195).

    Amis Mabire.jpgEn fait, Tintin mon copain, entrepris après la disparition du dessinateur en 1983, n’est en rien une tentative de récupération : c’est un hommage à l’ami fraternel. Nous avons montré comment un article de Jean Mabire, Léon Degrelle fut-il Tintin ?, datant de plus ou moins 1985 et resté inédit, amena la décision de Léon Degrelle de révéler tous les tenants et aboutissants de sa précoce amitié avec Hergé (Léon Degrelle était bien Tintin ! L’intuition première de Jean Mabire, in Magazine des Amis de Jean Mabire, n° 45, Solstice d’été 2015, pp. 18-29).

    Et, comme nous l’avons déjà dit, ces liens d’amitié ne se démentirent jamais après-guerre, par les visites de Germaine Kieckens et Paul Jamin en Espagne, par l’envoi de ses albums par Hergé à Léon Degrelle, par les courriers d’invitation, de remerciements, de recommandations envoyés par Léon Degrelle à Hergé (ce blog au 10 mai 2017).

    Voici quelques exemples éloquents de lettres –adressées pour toute sécurité au fidèle ami commun, Paul Jamin– contenant des messages personnels pour Hergé :

    « Merci aussi au cher Georges de ses quatre bouquins, merveilleux (comme toute la série). Dis-lui que je serais très heureux de le voir se détendre ici. Si ça leur plaît, qu’ils viennent faire un séjour ici, s’inspirer dans une atmosphère très naturelle. Sa femme serait dans un très beau site, nous l’aiderions à se retaper à force d’air pur, de bons plats, et d’affection ! » (21 juillet 1959).

    « Vois un peu si Monsieur Tintin n’a pas besoin d’un beau palais andalou. Il serait à lui à bon compte, et sur-le-champ. » (28 janvier 1961 ; Léon Degrelle évoque ici sa belle propriété de la Carlina –ce blog au 17 octobre 2018– où se rendit effectivement, mais seule, Germaine Kieckens, à au moins deux reprises : ce blog au 10 mai 2017).

    « Je t’envoie, en insistant beaucoup là-dessus, une preuve du talent de l’artiste de Lyon dont je t’avais parlé et que je te demande de recommander vraiment à notre bon vieil Hergé (un fuerte abrazo !). […] Décide Hergé à lui faire une offre intéressante. Il me ferait grand plaisir. » (3 janvier 1967).

     

    LD Picaros.jpg

    Hergé n’a jamais manqué de faire parvenir ses albums de Tintin à celui qui avait inspiré son héros. Jusqu’à Tintin et les Picaros, en 1976. Seul Tintin et l’Alph-art, posthume (1986), a toujours manqué à sa collection.

     

    Voulez-vous une ultime preuve qu’Assouline ne croit absolument pas à la thèse politiquement correcte selon laquelle Léon Degrelle serait définitivement étranger à Tintin ? Et que donc Assouline a menti pour satisfaire ses commanditaires, les héritiers abusifs de la Fondation Hergé qui veulent à tout prix imposer leur menterie ?

     

     

    L'éclairante dédicace

    Nous la trouverons dans la dédicace de son ouvrage Hergé publié à l’instigation de ladite Fondation deux ans seulement après la disparition de Léon Degrelle, tant elle appréhendait la publication annoncée de Tintin mon copain et voulait à tout prix la désamorcer (voir Armand Gérard, Léon Degrelle était bien Tintin ! L’intuition première de Jean Mabire, op. cit., p. 18).

    Cette dédicace était destinée à la propre veuve de Léon Degrelle, à qui l'auteur envoya son ouvrage en priorité, dès sa sortie de presse (l'achevé d'imprimé et le dépôt légal renseignent, à la page 467, « février 1996 » !). Il écrivit, à la suite du titre Hergé :

    « pour Jeanne Degrelle
    et tintin pour les autres !
    Elle y trouvera la trace et
    l’ombre de qui vous savez…

                                                                 Pierre
                                                                         Assouline

                                                                    Mars 96 »

     

    Dédicace Assoulline Jeanne.jpeg

    Par le jeu de mots qu’il effectue sur le nom de Tintin en le privant de sa majuscule, Assouline détruit explicitement, –en s’en amusant !–, la thèse officielle qu’il a été obligé de défendre dans sa biographie de commande : « tintin, rien, bernique pour les autres ! » Le point d’exclamation est d’Assouline, transformant bien le nom du héros des jeunes de 7 à 77 ans en interjection envoyant au diable tous ceux qui se refusent obstinément à comprendre Hergé, à reconnaître le vrai Tintin et seront donc sans doute satisfaits de lire cette biographie bienséante du pourtant « rexisant » ami de Léon Degrelle.

    Examinons d’ailleurs la forme de la dédicace d’Assouline. Il n’utilise pas la préposition « à » que l’on attendrait pour l’hommage du livre à une personne chère ou simplement intéressée, mais la préposition « pour », juste après le titre Hergé, et sur la même ligne, indiquant manifestement qui est la véritable destinataire de l’œuvre. L’auteur confesse donc à Jeanne Degrelle que ce livre a en fait été écrit « pour » elle et pas pour ceux qui l’ont officiellement commandé : « tintin pour les autres ! », précise-t-il explicitement.

    Notons aussi le passage, dans la même phrase, de l’emploi du pronom personnel de la troisième personne du singulier « Elle », logique en ce qu’il évoque la dédicataire « Jeanne Degrelle », à la forme de politesse du pronom de la seconde personne du singulier « vous » : Pierre Assouline exprime donc son implication personnelle dans la dédicace.

    Jeanne Degrelle peut et doit lui faire confiance : ce qu’il lui dit là est la stricte vérité. Nous ne sommes plus dans la dédicace académique où l’on eût attendu « l’ombre de qui elle sait », mais dans une relation personnelle, « l’ombre de qui vous savez » : ce n’est plus un Assouline qui parle à une Madame Degrelle, c’est maintenant moi, Pierre, qui vous parle, à vous, Jeanne. Et c’est d’ailleurs signé familièrement du prénom « Pierre », le nom étant reporté significativement à la ligne suivante…

    Certes, Jeanne Degrelle ne pourra trouver dans cette biographie que « la trace et l’ombre » de Léon Degrelle qui était pourtant si proche de Hergé, puisqu’il s’agit d’une œuvre de commande. Mais la confidence qu’Assouline lui fait dans sa dédicace doit suffire à rétablir la vérité : c’est « tintin » pour les autres, les commanditaires, car « Tintin », c’est et ce sera toujours Léon Degrelle !

     

    Jeanne+LD Malaga.jpg

    Jeanne Degrelle et son tellement plus que Tintin d’époux, à Malaga, au début des années 1990…

     

    Cette analyse serait tirée par les cheveux ? Mais ce serait faire injure au fin connaisseur de la langue française qu’est Assouline que de prétendre le contraire : comme nous l’avons constaté, il n’utilise aucun mot ou tournure au hasard, même et surtout si c’est pour se garantir le confort et la sécurité de ses mensonges. C’est ainsi qu’en 2014, au moment même de la disparition d’une Jeanne Degrelle qu’il estimait ne plus devoir ménager (Jeanne Degrelle-Brevet décéda le 15 décembre 2014 : ce blog au 17 janvier 2016), il commettra un roman, Sigmaringen (Gallimard), où il se permettra à nouveau d’outrager Léon Degrelle, en reprenant les calomnies qu’il dut crédibiliser dans sa biographie aux ordres : nous ne manquerons pas d’y revenir bientôt.

    En vérité, cette dédicace –toute personnelle et que son auteur ne destinait évidemment pas à quelque publicité (sans doute ne fut-elle d'ailleurs envoyée dans l'urgence à Jeanne Degrelle que dans le but de « désamorcer » sa légitime réaction à la lecture de l'histoire biaisée des relations Hergé-Degrelle)– désigne la dédicataire comme seule habilitée à trouver dans son livre fallacieux « la trace et l’ombre » de qui elle sait pertinemment être le vrai Tintin, c’est-à-dire, à l’évidence, son immortel époux Léon Degrelle.

     

     

    Tintin LD Aramis 20.07.1991.jpgA l’occasion de sa visite chez Léon Degrelle à Malaga en 1991, le dessinateur Aramis (Minute, Présent, Le Crapouillot, Valeurs Actuelles,…) a dédicacé à ses hôtes ce dessin original et explicite dans la plus pure tradition de la « ligne claire » hergéenne. Le créateur de Tintin avait déjà revêtu son héros de tous les uniformes militaires du IIIe Reich (Hergé, L’Aviation. Guerre 1939-1945, collection « Voir et Savoir », 1953 : ce blog au 29 septembre 2020), Aramis lui donne, avec encore plus de pertinence, l’uniforme degrellien de SS-Sturmbannführer (commandant) muni de toutes ses décorations, y compris la croix de Chevalier de la Croix de Fer reçue des mains mêmes d’Adolf Hitler.

  • Assouline : « Tintin ? N’importe qui plutôt que Degrelle ! »

    Pierre Assouline, fieffé menteur antidegrellien (2)

     

    La chronologie d’Assouline ? Fumisterie !

    La preuve chronologique décisive avancée par Assouline pour établir l’impossibilité d’une quelconque influence de Léon Degrelle sur Tintin est également toute spécieuse : prétendant convaincre son lecteur, elle n’a d’autre but que de le circonvenir et le tromper. Lorsqu’il dessina les premières cases de Tintin au pays des Soviets en janvier 1929, Hergé n’a en effet pas eu besoin d’attendre les articles de Léon Degrelle de février 1930 pour connaître ses réactions aux persécutions des Cristeros puisqu’elles avaient été publiées… dès le mois d’octobre 1928 ! (ce blog au 7 février 2019).

    Bien plus, Hergé connaissait Léon Degrelle, sa rectitude morale comme sa joie de vivre depuis leur participation commune à la presse scoute catholique (1922-1925), au journal estudiantin L’Avant-Garde (1927) et au quotidien catholique Le XXe Siècle (1928). C’est d’ailleurs le 12 janvier 1928 que Léon Degrelle organisa le saccage de l’exposition soviétique dont l’abbé Norbert Wallez avait dénoncé l’organisation à Bruxelles dans son journal : cette action d’éclat provoqua un véritable séisme secouant le monde médiatique et politique belge. L’abbé Wallez fut le seul à l’appuyer sans réserve : il engagea illico le jeune étudiant dans son équipe rédactionnelle du XXe Siècle et enjoignit Hergé d’envoyer son nouveau héros  combattre les Soviets, à l’image de Léon Degrelle, à partir du 10 janvier 1929 (retrouvez tous ces détails appartenant à la genèse de Tintin dans l’introduction à Cristeros, Aux origines de Tintin) !

    XX S. 1928 01 13 Sac expo Soviets Bxl.JPGEn « Une » du 13 janvier 1928, Le XXe Siècle, le quotidien de l’abbé Wallez, salue « Les justes ravages faits dans l’exposition des bolchevistes russes à Bruxelles par les “Jeunesses Nationales” et les étudiants universitaires ».

     On peut donc affirmer –en respectant la chronologie et les faits– que l’engagement anticommuniste de Tintin puisa –comme chacun sait– les anecdotes de ses aventures dans les mémoires de l’ancien consul belge en Russie, Joseph Douillet, Moscou sans voiles (neuf ans de travail au pays des Soviets) que l’abbé Wallez confia à Hergé en décembre 1928 pour documenter les aventures de Tintin. Mais pour étoffer la personnalité de son nouveau personnage, il s’inspira du courage, de la détermination, du sens de l’initiative et de l’humour de Léon Degrelle, héros du saccage en janvier 1928 de l’exposition bolchevique de Bruxelles.


    C’est ainsi et pas autrement que naîtront Les aventures de Tintin reporter au « Petit Vingtième » au pays des Soviets.

    Un dernier mot pour documenter le peu de sérieux de l’argumentation chronologique d’Assouline prétendant impossible la filiation Degrelle-Tintin puisque le directeur du XXe Siècle n’aurait envoyé Léon Degrelle au Mexique qu’après le début des premières aventures de Tintin… au Congo ! « Ainsi l’abbé Wallez a-t-il expédié Degrelle au Mexique après avoir décidé d’envoyer Tintin au Congo et non le contraire. »

    A nouveau, double erreur : si Léon Degrelle ne se rendit effectivement au Mexique qu’en janvier 1930, ce ne fut qu’avec, pour seule aide de l’abbé Wallez, un pécule de cinq mille francs. Ce voyage ne fut en rien décidé par l’abbé qui ne fit que céder aux sollicitations de son journaliste se muant en reporter de terrain (voir Cristeros, Aux origines de Tintin, p. 73). Mais c’est l’engagement antisoviétique de Léon Degrelle qui donna à l’abbé l’idée d’envoyer Tintin, non pas au Congo, mais chez les Soviets. Comme Léon Degrelle, Tintin y dénoncera les « ignominies » des « révolutionnaires moscovites » (Norbert Wallez, in Le XXe Siècle, 13 janvier 1928).

    Ce n’est que pour ses aventures suivantes que Tintin se rendra au Congo, y exaltant l’œuvre des Pères Blancs.

    Qu’Assouline confonde les deux albums ne plaide guère pour le sérieux de sa réflexion. Une confusion qui fait plutôt désordre dans un passage où l’auteur prétend accuser de mensonge celui qu’il sait dire la vérité…

    LD Avt-Garde 1928 11 22 Leb.jpg

    Portrait de Léon Degrelle, secrétaire de rédaction de L’Avant-Garde depuis un an, par l’étudiant et dessinateur « Leb » (Pierre Lebon), publié dans l’hebdomadaire louvaniste, le 22 novembre 1928. Plus tard, Leb dessinera aussi pour Le XXe Siècle (on trouvera, par exemple, son portrait de Pierre Nothomb dans Le « XXe » littéraire et artistique du 10 août 1930).

    Voilà les faits et la véritable chronologie : tout est expliqué en détail dans Cristeros, Aux origines de Tintin, même si Assouline fait semblant que ce livre et cette mise au point n’existent pas !

     

     

    Le modèle de Tintin serait Robert Sexé ? Fumisterie !

    Enfin, parachevant son boulot antidegrellien pour lequel il fut engagé par l’ex-madame Hergé, épouse Rodwell, l’omnipotent patron de la despotique société Moulinsart, Assouline ose affirmer –ce qui ne se trouvait aucunement dans son bouquin de 1996 !– qu’en aucun cas Léon Degrelle n’aurait pu inspirer Hergé pour son héros Tintin : « Je crois bien davantage à des modèles comme Robert Sexé ou Albert Londres, bien sûr ! » (Cahiers, p. 9).

    Outre que, vu ses mensonges à répétition, on se moque bien de savoir ce qu’Assouline croit, on pourrait quand même se demander de quel chapeau sortent Robert Sexé et Albert Londres qui n’ont jamais approché Hergé. Hergé qui ne connaissait absolument pas Sexé (ce blog au 1er février 2016). Hergé qui ne connaissait pas davantage Albert Londres, sauf pour en avoir peut-être lu l’une ou l’autre œuvre et dont il aurait illustré, en 1930, un texte concernant non les Soviets, mais les Juifs (voir plus loin).

    Remarquons qu’à la fin de sa remarque, Assouline assène la locution adverbiale « bien sûr », renforcée d’un point d’exclamation, pour transformer son affirmation gratuitement péremptoire en évidence que le lecteur n’oserait mettre en doute sous peine de passer pour un imbécile !

    Or rarissimes sont ceux à avoir jamais entendu parler de Robert Sexé, valeureux globe-trotter à moto du début des années 1920, jusqu’à ce qu’un certain Janpol Schulz n’en propose, en 1996, une biographie intitulée Sexé au pays des Soviets, opportunément préfacée par… le secrétaire général de la Fondation Hergé, Philippe Goddin, saluant un « reporter dynamique, entreprenant et courageux dont, peut-être, les articles et les photos étaient tombés sous les yeux du jeune dessinateur Hergé. » Mais ce tintinologue officiel s’est toujours bien gardé d’évoquer jusqu’au nom même de Sexé dans ses multiples ouvrages, y compris dans sa monumentale Chronologie d’une œuvre (7 volumes, éditions Moulinsart, de 2000 à 2011).

    Dans sa contribution bienveillante, Goddin s’est contenté de conclure : « Qui sait si un jour, on ne découvrira pas la photo de Robert Sexé dans les archives conservées à la Fondation Hergé ? ». C’était à la fin du siècle dernier et il semble bien que, depuis, rien n’ait jamais été découvert permettant de relier concrètement à Hergé cet aventurier d’exception qui réalisa le premier tour du monde en moto. Même si, collaborateur de La Gerbe, l’hebdomadaire ouvertement national-socialiste d’Alphonse de Châteaubriant, Robert Sexé partageait à l’évidence les idées de Hergé quant au nouvel ordre européen.

    Soir Sexé 1926 12 05.jpg

    Quoi qu’en aient dit Janpol Schulz ou Francis Bergeron, Le XXe Siècle ne reçut jamais Robert Sexé dans ses locaux pour quelque interview ni ne publia jamais de photo de lui. Contrairement au Soir qui, le 5 décembre 1926, illustra d’un cliché son reportage sur la réception à Bruxelles du motocycliste et de son compagnon Henri Andrieu après leur tour du monde.

    C’est le directeur du quotidien Présent, Francis Bergeron, maladivement antidegrellien, qui a répandu dans les milieux nationalistes la fable de Robert Sexé, modèle de Tintin, dans une interview à Rivarol, en octobre 2015. Il entendait en effet poursuivre sa dénonciation de « ceux qui ont voulu du mal à Hergé (ainsi que Degrelle lui-même) », mais sans fournir le moindre élément permettant d’étayer pareille accusation, invraisemblable sinon diffamatoire (Georges Remi, dit Hergé, Pardès, 2011, p. 35).

    Nous avons suffisamment démonté l’argumentaire fantaisiste de Bergeron pour ne plus y revenir (ce blog aux 1er février et 4 mai 2016) : ce sympathique motocycliste de Robert Sexé, quadragénaire et myope, n’a, à l’évidence, jamais pu servir de modèle pour Tintin.

    S’il fallait encore s’en convaincre, il suffit d’ouvrir le livre de Janpol Schulz, Robert Sexé au pays des Soviets –usurpant le titre de Hergé pour mieux accréditer la supercherie– où est notamment repris le reportage de Sexé sur son séjour à Moscou en 1925 pour le bimensuel Moto Revue. On verra que le contenu, tout d’enthousiasme et de bienveillance pour le pays des Soviets, n’a rien à voir avec les aventures de Tintin mettant à nu la terrible réalité du pays des Soviets, telle que la perçut et l’illustra Hergé.

    A cet égard, Robert Sexé se conduirait plutôt comme ces « communistes anglais à qui l’on montre les beautés du bolchevisme » (Tintin au pays des Soviets, p. 29, case 3) en exaltant, par exemple, la riche diversité de la production industrielle soviétique, n’oubliant pas les cierges dont le clergé orthodoxe ferait encore grande consommation : « Et nous réalisons l’immensité de ce “pays des Soviets” : le continent russe. Le laboratoire thermodynamique est en plein quartier d’usines. Tout près, des ateliers d’état fabriquent des avions complets, des automobiles, marque AMO et une fabrique soviétique produit des bougies et de magnifiques cierges d’église… » (Robert Sexé au pays des Soviets, p. 123).

    Le hasard (ou la malchance) veut que l’on peut également mettre en parallèle avec le reportage de Sexé le fameux épisode de la « distribution de pain gratuite aux pauvres de Moscou […], ces bandes d’enfants abandonnés, vagabondant dans les villes et les campagnes vivant de vol et de mendicité » où un petit mendiant se fait traiter de « chien » et chasser d’un violent coup de pied pour n’être pas communiste (Tintin au pays des Soviets, p. 78, case 3, et p. 79, case 1). Robert Sexé choisirait plutôt, quant à lui, le camp du policier soviétique : « Heureusement, pour le pittoresque de la rue, ces caractères classiques de la vie russe, le mendiant et le pope, existent toujours […]. Le petit tzigane s’accroche à vous en pleurnichant, la jeune romanichelle vous mendie des kopeks, les “militionnaires” (agents de police) ferment l’œil sur toute cette mendicité, mais ils sont prompts à intervenir au besoin. Les occasions ne leur manquent pas et ils ont fort à faire contre les terribles jeunes “arabes”, enfance abandonnée et criminelle réfugiée à Moscou depuis la grande famine. » (Robert Sexé au pays des Soviets, p. 124).

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    Sympathique portrait d’un agent de police soviétique (un « militionnaire ») réalisé par Robert Sexé lors de son séjour à Moscou. A comparer avec les mines patibulaires dont Hergé afflige tous les protagonistes bolcheviques dans Tintin au pays des Soviets. 



    Le modèle de Tintin serait Albert Londres ? Fumisterie !

    En serait-il autrement d’Albert Londres dont le nom n’est sans doute cité par Assouline que pour évoquer un journaliste-explorateur plus célèbre que Robert Sexé ?

    Selon les « hergéologues » appointés, un lien existerait bien avec Hergé censé avoir illustré, comme nous l’avons dit, des passages d’un livre d’Albert Londres venant d’être publié, Le Juif errant est arrivé. C’était le 16 février 1930, dans le supplément dominical du XXe Siècle, Le “XXe” littéraire et artistique. Hergé venait de publier les cent quatorzième et cent quinzième planches de Tintin au pays des Soviets (sur cent trente-huit au final) dans le petit “XXe” du 13 février 1930. Mais ce n’est pas le reportage d’Albert Londres Dans la Russie des Soviets que Hergé aurait illustré, mais son enquête sur les Juifs, des ghettos d’Europe vers la Palestine.

    De quoi établir un lien entre Albert Londres et Tintin ? Sûrement pas ! Au même moment, Léon Degrelle, lui, était aux prises avec les soviets mexicains. Et envoyait à Hergé ce clin d’œil complice reprenant la fameuse anecdote des visiteurs anglais de l’usine soviétique que son ami avait publiée dans le petit “XXe”, le 11 avril 1929 : « Il y a entre la Révolution Russe et la Révolution Mexicaine des similitudes nombreuses qui ne manquent point de saveur. La plus pittoresque est leur commun désir d’épater les visiteurs étrangers. On n’oubliera jamais le voyage à Moscou de la délégation anglaise : sur son passage les Soviets n’hésitèrent point à brûler, sous les cheminées des usines à l’abandon, les dernières charretées de foin des paysans russes, afin que les voyageurs d’Outre-Manche fussent émerveillés par l’épanouissement industriel de l’U.R.S.S. ! » (Le Vingtième Siècle, 11 février 1930).

    Huibrecht Van Opstal avait signalé en 1998 dans son Tracé RG, Le phénomène Hergé que le dessinateur avait illustré le texte sur les Juifs d’Albert Londres (p. 58), mais sans rien reproduire. Philippe Goddin rapportera également l’information en 2000 dans le premier volume de son Hergé, Chronologie d’une œuvre (p. 298), sans en donner non plus d’exemple.

    Serait-ce que les dessins de Hergé exhalassent quelque relent raciste ? On pourrait le supposer à lire le difficultueux ouvrage de Van Opstal (abréviations quasi incompréhensibles, organisation compliquée de l’index, bibliographie hermétique,…). La référence à Albert Londres se trouve en effet dans une recension de dessins chargeant le trait sémite : « [Hergé] illustra Angelroth (sur le juif errant, dans LBQL, 1925), Londres (sur le sionisme, Le Juif Errant est arrivé, dans LVLEA, 1930) et de Vroylande (sur des Juifs avides, en 1941. […] » (Tracé RG, Le Phénomène Hergé, p. 58).

    Nous pensons plutôt qui si les spécialistes officiels de Hergé ont choisi de ne pas publier ce dessin « londrien », c’est que son attribution n’est vraiment pas avérée car, contrairement aux autres illustrations du « XXe » littéraire et artistique (complaisamment reproduites par Goddin dans sa Chronologie), il n’est pas signé « HERGE ». Et l’original ne semble pas non plus appartenir aux archives quasi exhaustives de la Fondation Hergé (ce qui aurait permis d’en authentifier l’auteur).

    XXe litt. 1930 02 16.jpg

    C’est le 16 février 1930 que Le « XXe » littéraire et artistique publie des extraits du Juif errant est arrivé ! d’Albert Londres. Van Opstal et Goddin attribuent le dessin à Hergé, mais rien n’est moins sûr puisque, contrairement à son habitude constante, le dessinateur n’aurait pas signé son œuvre. Et comme tant d’autres dessinateurs –tel Leb, voir ci-avant– ont travaillé pour le supplément littéraire du XXe Siècle… La seule certitude « hergéenne », c’est que Le « XXe » littéraire et artistique faisait régulièrement de la publicité pour Tintin au pays des Soviets !

     

    Si Assouline préfère donc ne pas évoquer l’illustration du Juif errant est arrivé dans son interview aux Cahiers de la BD, peut-être ne cite-t-il alors Albert Londres comme modèle de Tintin que parce qu’en 2014, il est devenu à son tour le héros d’une bande dessinée surfant sur le succès de Tintin et reprenant le même procédé que Schulz dans son titre, Albert Londres au pays des Soviets (Luc Révillon, scénario, et Gérard Berthelot, dessin, Editions Joe). L’éditeur ne manquera d’ailleurs pas du culot de prétendre –tout à fait gratuitement–, en quatrième page de couverture, que «  lorsque Hergé enverra son petit reporter en Russie des Soviets, il se souviendra d’Albert Londres, illustre prédécesseur auquel il vouait une grande admiration » (rappelons que le dessin attribué à Hergé pour Londres est postérieur d’un an aux premières planches des aventures de Tintin).

    Albert Londres BD.jpgDans la biographie qu’il a consacrée au célèbre journaliste (Albert Londres, vie et mort d’un grand reporter, Balland, 505 pages, 1989), Pierre Assouline n’évoque en tout cas jamais les premières aventures de Tintin, ce qui d’ailleurs, à l’époque, n’eût probablement pas été perçu comme particulièrement valorisant, alors qu’aujourd’hui, la préface des Editions de Londres qui diffusent Dans la Russie des Soviets (2012), n’hésite plus à établir ce parallèle : « il est facile et abusif de comparer l’ouvrage avec Tintin au pays des Soviets de 1929. Mais si nous parlons bien de la même époque, les conditions qui conduisent à la naissance des deux œuvres sont presque antinomiques. Si Tintin au pays des Soviets est avant tout une BD anti-soviétique, Dans la Russie des Soviets est un reportage. Et puis, n’oublions pas, si la relation d’Hergé est loin d’être objective, les faits qu’il raconte, notamment l’épisode de la visite de communistes anglais dans les usines soviétiques, ne sont pas totalement idiots à la lumière de ce que l’on sait maintenant de l’époque stalinienne. » (p. 4).

    Cette argumentation est bien alambiquée (en quoi « la relation d’Hergé » est-elle « loin d’être objective » ?) car ce n’est pas « à la lumière de ce que l’on sait maintenant » que les aventures de Tintin chez les Soviets ont été imaginées, ni –cela eût été possible– à celle de ce qu’écrivit Albert Londres en 1920, mais –comme nous venons de le rappeler–, ce reportage en BD (Tintin rédige son article-fleuve aux pages 38-39 de Tintin au pays des Soviets) s’est écrit à la lumière du Moscou sans voiles de Joseph Douillet (l'anecdote de la visite des communistes anglais se trouve aux pages 18-19). La seule chose qu’on pourrait trouver « antinomique » avec l’œuvre de Londres, c’est que Tintin ne se contente pas d’écrire et de dénoncer, il agit, combat activement, avec son intelligence et ses poings, l’injustice et la tyrannie du bolchevisme.

    Car il est vrai qu’à l’inverse des impressions de voyage publiées par Sexé, le reportage d’Albert Londres est, lui, sans complaisance pour le régime soviétique et ses réalisations : « ce sont des étables pour hommes », écrira-t-il, en dénonçant l’implacable système bolchevique organisant, au nom de la dictature du prolétariat, la misère et la famine du peuple russe. Mais il s’en tient à cela, qui est déjà fort bien et fort courageux : il décrit ce qu’il voit et alerte ainsi le monde extérieur, victime de la propagande du régime et de la complaisance de ceux qui se sont contentés de voyages « encadrés »…

    Albert-Londres-1923.jpgCélèbre photographie d’Albert Londres, prise en 1923. Dans sa présentation des Œuvres complètes du reporter (Arléa, 2007), Assouline décrit Albert Londres de la manière suivante (p. VIII) : « Au physique : un bourgeois français, moyen en tout. Signes particuliers : néant. » Rien là qui puisse rappeler Tintin. « Au moral : sentimental, raffiné, dédaigneux, douillet, soucieux de sa ligne, taquin, gourmand, capricieux, courageux, inconscient, impatient, ironique, entêté, potache, fantaisiste, cinglant, ambitieux, insaisissable, taiseux, orgueilleux et fier. Il préfère écouter que parler, regarder plutôt que décrire. » Parmi ces qualificatifs, les seuls pouvant concerner Tintin seraient sans doute sentimental, courageux, entêté. Et peut-être aussi fantaisiste… L’identification avec Léon Degrelle –au physique et au moral !– est, ô combien, plus réussie et convaincante (voir l’introduction de Cristeros, Aux origines de Tintin).

    Pour suivre Tintin et agir concrètement contre le bolchevisme, avec son intelligence et ses poings, il faudra attendre juin 1941 et un certain Léon Degrelle dont l’action antibolchevique de 1928 avait justement été à l’origine des premières aventures de Tintin !

    Ni le quadragénaire à lunettes Sexé, ni le quadragénaire barbichu Londres ne peuvent décidément prétendre avoir servi de modèle à Tintin…

     

    (À suivre)

  • Pierre Assouline, fieffé menteur antidegrellien (1)

    L’obligé de la Fondation Hergé connaît pourtant
    la vérité :
    Léon Degrelle est bien Tintin !

     

    L’enfumage de la « biographie officielle »

     

    Ce n’est qu’aujourd’hui que nous est tombé entre les mains le numéro hors-série des Cahiers de la BD consacré à Hergé, l’ami de Léon Degrelle, sous le titre Hergé, Le père de Tintin se raconte (mars 2020).

    Cahiers BD Hergé.jpegLe titre de cet énième opuscule surfant sur l’image rémunératrice du maître de la ligne claire ne peut qu’induire en erreur son acheteur car, au lieu du scoop d’un récit autobiographique original, il n’aura droit qu’à des commentaires politiquement corrects, rédigés ou inspirés par des appointés et/ou obligés de la toute-puissante Fondation Hergé.

    Et le premier à se substituer à Hergé pour prétendre qu’il « se raconte » n’est autre que cette canaille de Pierre Assouline, auteur, en 1996 chez Plon, d’un Hergé, soi-disant « premier grand portrait d’Hergé [révélant] les coulisses de son œuvre » (Cahiers, p. 11).

    C’est dès ce bouquin qu’il lance la légende apologétique de sa parfaite indépendance d’esprit, gage de l’implacable objectivité de son travail de biographe de Hergé : « Philippe Goddin me proposa au nom de la Fondation Hergé de mettre ses archives à ma disposition pour écrire une biographie […]. Je les prévins aussitôt de l’esprit qui m’animait : la fascination critique pour un homme et une œuvre… la volonté de tout savoir… la liberté de tout écrire… le rejet de tout contrôle… […] Par la volonté de Fanny Rodwell, l’aide de la Fondation Hergé me fut acquise sans réserve ni contrepartie. […] Tout au long de mes recherches, ils ne me ménagèrent jamais leur soutien. Ils s’étaient convaincus que l’exposé rigoureux et la révélation la plus neutre de ces fameuses vérités-qui-ne-sont-pas-bonnes-à-dire valaient décidément mieux que l’insinuation, l’allusion et le soupçon permanent. » (Hergé, p. 12).

    Il nous ressort à nouveau cette fable pour carillonner que tout ce que contient son opus magnum ressortit à la Vérité gravée dans le marbre : « Fanny [Rodwell, la seconde épouse d’Hergé, qui gère les droits (NDLR)] nous a rejoints. Elle serait ravie, m’a-t-elle dit, si je me lançais dans une biographie d’Hergé. Soit, lui ai-je répondu, mais si je découvre un cadavre dans le placard, je le montrerai ! Elle a eu cette phrase décisive : “Vous aurez carte blanche pour tout raconter sans droit de regard de ma part car il y a pire que les accusations, ce sont les insinuations et je sais que, dur ou pas, un livre de vous les fera taire.” » (Cahiers, p. 7).

    Et les Cahiers, s’appuyant sur cette séduisante forfanterie, d’affirmer : « Aujourd’hui, Assouline reste l’une des autorités les plus fiables et les plus objectives sur les rapports ambigus entre Hergé et l’extrême droite. » (p. 7).

     
    Assouline, un chercheur indépendant ? Fumisterie !

    Cahiers BD Assouline.jpegSauf que le récit édifiant d’Assouline relève de l’enfumage : cette légende de la liberté totale d’investigation et d’expression a constitué le plus sûr paravent du mythe à garantir : Hergé n’aurait en fait rien à voir avec l’Ordre nouveau se proposant à l’Europe. Au mieux (ou au pire, c’est selon), il ne serait qu’une victime : victime de son temps, victime des circonstances, victime de ses fréquentations. « Hergé n’a aucun sens politique. […] Hergé, heureusement pour lui, n’est pas un intellectuel, il n’a rien écrit » ! (Cahiers, p. 11).

    Voilà qui est proprement insultant pour l’information du lecteur, mais surtout pour Hergé lui-même ! Hergé n’aurait aucun sens politique ? Il n’a rien écrit ? Mais cet idéaliste de la révolution des âmes, cet artiste « d’imprégnation rexiste » (Hergé, p. 105) a superlativement illustré ses idées, les rendant accessibles à tous, par ses dessins et ses scénarios : nous l’avons établi en abondance, notamment dans notre série « Degrelle-Hergé, même combat ! » (ce blog aux 21, 29 septembre ; 15, 20, 27 octobre ; 20, 27 novembre et 1er décembre 2020).

    Et pour démonter l’imposture du prétendu biographe s’enfonçant dans le mensonge, nous ne reprendrons que ses affirmations méprisables sur Léon Degrelle : « Je ne crois pas [que Léon Degrelle] ait eu beaucoup d’importance. Dès le début, Hergé prend ses distances avec ce confrère journaliste prétentieux et mythomane. À l’époque, ce qui gêne Hergé, c’est l’homme, pas le facho –qu’il n’est pas encore, d’ailleurs. Sur le plan artistique, il ne lui apporte rien non plus : des reporters courant le monde en culottes de golf, ce n’est pas ce qui manque… Je crois bien davantage à des modèles comme Robert Sexé ou Albert Londres, bien sûr ! » (Cahiers, p. 9).

    Passons sur les termes « prétentieux et mythomane », épithètes « balaciens » dont il semble désormais indispensable de marteler le portrait de Léon Degrelle (ils ne manquaient déjà pas dans sa biographie de Hergé, voir plus loin ; à propos de l’indigne prof de l’université de Liège Francis Balace, voir ce blog aux 30 juin 2016, 6 juillet et 8 novembre 2019).

    Cristeros.jpegSur l’importance insigne de Léon Degrelle dans la vie de Hergé, outre les articles de ce blog que nous venons de renseigner, nous ne pouvons que renvoyer à l’introduction Aux origines de Tintin de l’indispensable reprise de tous les textes de Léon Degrelle concernant les Cristeros (éditions de l’Homme libre; à compléter par le téléchargement du premier chapitre Cristeros Chapitre I.pdf, ce blog au 7 février 2019).

    Mais nous nous attaquerons quand même à ce postulat qu’Assouline avance tranquillement, comme s’il s’agissait d’une simple évidence : Léon Degrelle n’a pas eu beaucoup d’importance pour Hergé, surtout pas en tant qu'homme, même pas les culottes de golf : ce n’est qu’un mythomane !


    Hergé n’en avait rien à f… de Léon Degrelle ? Fumisterie !

    Nous avons analysé en détail la symbolique des culottes de golf ainsi que la signification révélatrice de leur abandon dans le dernier album complet, datant de 1976, Tintin et les Picaros dans Cristeros, Aux origines de Tintin (pp. 76-82) : nous y renvoyons nos lecteurs.

    Remarquons néanmoins –à propos de l’apparence toute singulière de Tintin– que si Léon Degrelle put émerveiller Hergé avec ses culottes de golf, ni Robert Sexé, ni Albert Londres (préférés par Assouline comme modèles de Tintin) n’en portèrent jamais en « courant le monde » !

     

    LD Golf Constantina1-horz.jpg

    Au cours de son exil, Léon Degrelle retrouva le goût des culottes de golf qui inspirèrent Hergé pour son Tintin (ce blog au 29 septembre 2020) : ici dans sa propriété de la Carlina, dans les années soixante.

    Mais nous ne pouvons laisser passer sans réagir la réaffirmation de ce mensonge selon lequel Léon Degrelle n’aurait guère eu d’importance pour Hergé. Si aujourd’hui, Assouline lance son assertion comme s’il s’agissait d’une vérité biblique partagée universellement, dans sa biographie d’il y a plus de vingt ans, il se prévalait d’arguments chronologiques qu’il croyait irréfutables mais que Cristeros, Aux origines de Tintin démonta en un tournemain, établissant le mensonge grossier.

    En 1996, en effet, Assouline canardait déjà ses verdicts pseudo-psychiatriques insultants et proférait : « Degrelle est fort en gueule, hâbleur et culotté. Il le restera jusqu’à sa mort à 87 ans. Mais avec l’âge, sa mythomanie et sa mégalomanie iront crescendo. Au soir de sa vie, il s’inventera un rôle de plus dans l’Histoire en assurant qu’à son retour d’un reportage en Amérique, il avait inspiré sinon imaginé le personnage de Tintin. Double mensonge, d‘abord sur les origines, puis chronologique. Tintin est né le 10 janvier 1929, le voyage de Degrelle outre-Atlantique date de décembre 1929-janvier 1930 et le premier article de son enquête sur les catholiques persécutés au Mexique est paru le 1er février 1930 dans le Vingtième Siècle… Ainsi l’abbé Wallez a-t-il expédié Degrelle au Mexique après avoir décidé d’envoyer Tintin au Congo et non le contraire. » (Hergé, pp. 78-79).

    A nouveau, comme dans l’expression enfantine « c’est celui qui dit qui l’est », le menteur n’était pas l’accusé, mais l’accusateur.

    Et même double et triple menteur, car, dans son Tintin mon copain, Léon Degrelle n’a jamais affirmé avoir inspiré le personnage de Tintin « à son retour d’un reportage en Amérique » puisque, comme nous l’allons voir, c’est bien avant son départ en Amérique, lors du sac de l’expo bolchevique de Bruxelles de janvier 1928, que Léon Degrelle s’imposa comme modèle de Tintin. En l’occurrence, l’épopée mexicaine de Léon Degrelle et ses envois de journaux américains à Hergé lui ont carrément permis d’affirmer : « La B.D. européenne naît à Mexico » (p. 13).


    Il n’a jamais prétendu non plus avoir « imaginé le personnage de Tintin ». Il précise au contraire le rôle de chacun des ses « pères » : « C’est bien un prêtre catholique qui a extrait du néant ce petit bonhomme futé. Ce prêtre s’appelait Norbert Wallez. Tintin a eu d’ailleurs plusieurs pères. C’est le fruit dudit abbé, bien sûr ; ce l’est, en second lieu, du grand artiste Hergé lui-même, brandissant ses crayons. Et, indirectement, c’est de moi. » (p. 5). Léon Degrelle est donc bien clair : il n’a ni « inspiré [ni] imaginé le personnage de Tintin ». Ce rôle extrayant du néant le futur héros des jeunes de 7 à 77 ans revient à l’abbé Wallez. Comme revient au « grand artiste Hergé » le rôle de lui avoir donné forme et vie par « ses crayons ». Le rôle que se reconnaît Léon Degrelle, pour indirect qu’il soit, n’en est pourtant pas moins essentiel puisqu’il ressortit aux valeurs morales et spirituelles remarquées et partagées par Hergé qui les insuffla à Tintin.

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    Les trois « pères » de Tintin réunis par Alidor (alias Paul Jamin, au volant de la limousine décapotée), dans un dessin de 1992 signé Jam, décrypté dans Tintin mon copain (p. 227).

    Cette histoire commune a évidemment créé des liens étroits entre les deux hommes, même s’ils purent connaître des hauts et des bas (sur l’affaire ressassée jusqu’à plus soif de l’ « affiche volée à Hergé », voir ce blog au 20 octobre 2020). Assouline est d’ailleurs bien contraint d’en convenir, même si c’est du bout des lèvres, faisant semblant que c’est toujours à son corps défendant que Hergé a fréquenté Léon Degrelle, partagé ses idées, suivi son parcours.

    Ainsi, après sa démonstration ratée sur la non-relation Degrelle-Tintin, élucubre-t-il : « si Léon Degrelle n’a tenu aucun rôle dans l’imaginaire d’Hergé, cela ne signifie pas pour autant qu’il n’ait exercé aucune influence sur Georges Remi » (Hergé, p. 79). La quadrature du cercle, donc ! Léon Degrelle  n’a tenu aucun rôle dans l’imaginaire de Hergé, tout en exerçant quand même une influence sur lui. Pourquoi Assouline ne nous explique-t-il pas que Hergé aurait été une espèce de Docteur Jekill tout à fait étranger au Mister Hyde-Georges Remi ?

    Assouline doit donc multiplier les contre-vérités et les paradoxes : « Pour n’avoir pas su dire non à Léon Degrelle, [Hergé] va sans le savoir ajouter une pièce supplémentaire au procès à charge qui sera en permanence instruit contre lui longtemps après. » (p. 78). « A défaut d’être en connivence avec [Léon Degrelle], [Hergé] ne lui est pas hostile. » (p. 80). « Georges Remi […] s’est toujours voulu une éponge […]. Aussi n’est-il pas étonnant qu’il collabore plus avant avec Léon Degrelle, fût-ce discrètement. » (p. 81). « Cela étant, par sa formation, par ses amis, par ses idées, par le milieu dans lequel il baigne depuis dix ans, il est d’imprégnation rexiste. Malgré ses sentiments mêlés pour la personne de Léon Degrelle. » (p. 105)…

    Rappelons tout de même les propos explicites de Hergé sur Léon Degrelle : ils vont tous dans le même sens et sont tous positifs. Assouline lui-même en convient involontairement lorsqu’il prétend n’illustrer que l’intérêt du dessinateur pour « l’histoire contemporaine ». Il cite alors un tout bref extrait d’une lettre privée à Robert Crausaz, l’éditeur suisse de La Cohue de 1940 de Léon Degrelle (premier « livre de souvenirs » de Léon Degrelle publié après-guerre et non « nouveau » !) : « [Hergé] est plus sincère dans d’autres de ses élans. Dans son intérêt pour l’histoire contemporaine, par exemple, lorsque dès l’annonce de la parution du nouveau livre de souvenirs de Léon Degrelle La Cohue de 40, il se dépêche de le commander à son éditeur lausannois. Ou quand, en privé, il juge La Campagne de Russie du même Degrelle très émouvant et très bien écrit. » (Hergé, p. 367).

    Mais il n’y a pas que dans sa correspondance privée que Hergé est « sincère » ! Le dessinateur n’a pas craint non plus de s’exprimer publiquement sur Léon Degrelle en ne lui ménageant pas son admiration, même au sujet de son engagement au Front de l’Est et de l’acharnement du gouvernement belge à son encontre. Ainsi, dans une interview à la presse flamande, n’hésite-t-il pas à saluer le dernier Commandeur de la Légion Wallonie : « Degrelle était d’ailleurs bien un homme respectable : il a été lui-même au front de l’Est ; il n’y pas seulement envoyé quelques pauvres diables. Et militairement parlant, il s’est comporté là-bas comme un héros. » (Humo, 11 janvier 1973). Voilà un « intérêt pour l’histoire contemporaine » parfaitement et singulièrement circonscrit !

    De même –et cette déclaration, à elle seule, anéantit le raisonnement pseudo-chronologique d’Assouline pour disqualifier le lien Tintin-Léon Degrelle– concernant son art de la bande dessinée, reconnut-il sa dette vis-à-vis de Léon Degrelle, même s’il confond (exprès ?) les dates : « J’ai découvert la bande dessinée grâce à... Léon Degrelle ! Celui-ci, en effet, était parti comme journaliste au Mexique et il envoyait au Vingtième Siècle, non seulement des chroniques personnelles, mais aussi des journaux locaux (pour situer l’atmosphère) dans lesquels paraissaient des bandes dessinées américaines. J’ai découvert ainsi mes premiers comics. » (La Libre Belgique, 30 décembre 1975).

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    Serons-nous étonnés que ces déclarations de Hergé soient absentes du bouquin à charge d’Assouline ? Mais alors ? Était-ce pour ne pas avoir à dire que Hergé se trompait ou même mentait ? Et qu’elles rendaient impossible la thèse selon laquelle Léon Degrelle n’aurait compté que pour des prunes pour Hergé ?

    Cela est d’autant plus grotesque que dans son chapitre La providence des inciviques (reprenant l’expression de Robert Poulet : ce blog au 1er décembre 2020), Assouline souligne la fidélité absolue de Hergé à ses amis : « Hergé reste aussi fidèle à ses amis qu’envers Léopold III. Nul ne pourra le prendre en défaut sur ce plan-là. Il les défend bec et ongles, surtout s’ils sont dans l’adversité. Quelle que soit la réalité des faits, il arrive toujours à trouver des circonstances atténuantes aux vaincus de la Libération. » (p. 205). Sauf paradoxalement à Léon Degrelle, absent de la liste qu’il dresse : Paul Herten, Victor Meulenijzer, Jean Vermeire, Félicien Marceau, Julien De Proft, Norbert Wallez, Paul Jamin, Robert Poulet…

    Et comment l’expliquer alors que sa sollicitude ne concernait pas seulement ses vrais amis, mais s’étendait aux amis politiques au sens le plus large du mot puisqu’il s’agissait même d’ « inciviques » parfaitement inconnus : « Hergé providence des inciviques… La formule est encore plus juste qu’on ne le croit. Car non seulement il aide ses amis, les amis de ses amis et d’autres Belges en difficulté, mais aussi des épurés français qu’il ne connaît même pas. Sa réputation de samaritain des collaborateurs en détresse a passé la frontière. Son adresse est de celles qui circulent. Avec eux, comme avec les autres, il ne se fait pas prier. » (p. 207).

    Alors, Hergé n’aurait-il vraiment eu « aucun sens politique » ???

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    Ralph Soupault était le caricaturiste de Je suis Partout, dont les dessins antisémites étaient pour le moins aussi incisifs que ceux de son ami Jam dans la Brüsseler Zeitung. Mais l’étalon répressif français était sans doute moins brutal que le belge : Soupault écopa de quinze ans de travaux forcés alors que Jam fut condamné à mort. Les peines furent néanmoins commuées, mais toujours à l’avantage du condamné français : Soupault sortit de prison en 1950, Jam en 1952. Hergé ne l’avait jamais vu, mais connaître les raisons de sa condamnation et le savoir ami de Paul Jamin suffirent à Hergé pour aider Ralph Soupault. Ici, un de ses dessins publié dans Le Petit Parisien, le 19 décembre 1941.

    N’est-il donc pas inconcevable de vouloir exclure Léon Degrelle du cercle hergéen ? D’autant plus que les deux hommes avaient noué de véritables liens d’amitié qui ne se démentirent jamais : comme nous avons eu l’occasion de l’établir irréfutablement, les contacts entre Léon Degrelle et Hergé ne se sont jamais rompus, qu’ils se soient poursuivis par l’intermédiaire de Germaine Kieckens, sa première épouse, ou via Paul Jamin (alias « Jam » et « Alidor »), le fidèle ami commun (ce blog au 20 octobre 2020).

    En réalité – et nous l’établirons plus loin encore– Assouline savait fort bien que Léon Degrelle est tellement consubstantiel à Tintin que Hergé ne pouvait pas imaginer, cinquante ans plus tard, de les dissocier, même au prix d’un anachronisme (voir aussi ce blog au 15 octobre 2020)…

     

    (À suivre)

  • « Hitler est un fou », mais c’est celui qui dit qui est !

    Le « journalisme » rigolo du SoirMag

     

    Monsieur Bellum.jpgCertains connaissent peut-être l’excellente bande dessinée de Hergé parue dans l’hebdomadaire neutraliste belge L’Ouest en 1939. Voulant illustrer la détermination de Hergé, –sentant « que la catastrophe approchait » d’une nouvelle guerre endeuillant l’Europe–, à « combattre en Belgique la folie belliciste des littératuriers de presse », Léon Degrelle a repris, dans son Tintin mon copain, cette brève mais éloquente séquence de Monsieur Bellum, ce belliciste à la conscience formatée par les médias officiels, tel Le Soir (« Bellum » veut dire « Guerre » en latin, et non, comme le suggère mon neveu branché, « Bel homme » en volapuk SMS !). Description précise de la BD :

    « Dans les deux premiers “strips”, Monsieur Bellum écoute distraitement la radio. Il est en bras de chemise, mais porte néanmoins un faux-col, raide comme la Tour Eiffel. Il lit “Le Soir”, ainsi que le veut la bienséance. Soudain une voix surgit dans l’appareil de radio : “Et dans le conflit actuel, la Belgique se doit de garder la plus stricte neutralité”. Le sang de Monsieur Bellum passe aussitôt du violet à l’écarlate. Il se dresse, virulent. Des flèches, des étoiles, des vapeurs jaillissent de ses bras, de son nez rond, de son crâne luisant sur lequel se hérisse une mèche de cheveux, droite comme un vieux blaireau de coiffeur :

    “–Neutralité ! Neutralité ! mais la neutralité des consciences, ça jamais !”

    Au cinquième dessin, M. Bellum arrive dans une rue lépreuse, aux briques fatiguées, près d’une inscription lyriquement évocatrice, “Jules est avec Mariette”. Il s’arrête, tend l’oreille, les mains en alerte. Personne à l’horizon. Alors, en hâte, M. Bellum inscrit, vengeur, sur le mur rongé : “Hitler est un fou !”... Ni vu, ni connu. Il a pu faire du patriotisme sans être pris ! Faisant marche arrière, frottant la craie de ses paumes afin d’effacer toute trace accusatrice de son exploit, il se remet en route, le cigare vainqueur. Il a sauvé la conscience de la Belgique !

    Tous les dessins donnés par Hergé à “L’Ouest” sont de la même veine, sarcastiques, incisifs, démasquant à travers la pleutrerie trépidante de M. Bellum la fausse neutralité des trois quarts des Belges d’alors. » (p. 61)

    Aujourd’hui, à l’occasion d’une édition de Mein Kampf « officialisée », le SoirMag reprend le rôle de M. Bellum lisant Le Soir, de manière presque aussi rigolote.

    Dans son édition du 12 au 18 juin (cette fois, c’est notre voisine qui nous a donné son exemplaire périmé), l’hebdomadaire TV bruxellois présentait la réédition du « livre du pire, retitré Historiciser le mal » : « Une couverture blanche, neutre. Pas de photo du Führer. Un autre titre, savant, qui annonce un traitement critique. Pas de large diffusion en librairie ; disponible uniquement sur commande au prix de 100 euros. »…

    Guère de quoi appâter le chaland amateur de sensations fortes, donc !... Aussi, l’illustration de l’article ne reprendra pas la « neutralité » décourageante de la nouvelle publication en français, mais bien la bonne vieille édition allemande du parti national-socialiste avec photo officielle et grande signature de l’auteur : ça au moins, ça attire l’attention et ça fait lire !...

    Soir Mag Mein Kampf.jpeg

    Mais soyons sérieux : on nous affirme qu’il était nécessaire de rééditer « le brûlot de Hitler » car il était « tombé dans le domaine public en 2016 ». On ne voit pas trop ce que ça changeait, sinon de fournir une occasion de l’assortir d’un « appareil critique puissant, sans concession », de quelque « 2800 notes en face à face des passages décortiqués » pour analyser « ce concentré d’antisémitisme, de racisme et de bellicisme ».

    Pour ce faire, on n’a pas lésiné : on « a mobilisé une cinquantaine de chercheurs », travaillant avec l’aide de « l’Institut d’histoire contemporaine de Munich (IFZ) ». On nous l’affirme : il fallait absolument éviter que ces « 896 pages » pesant « 3,6 kilos » puissent encore « galvaniser les nostalgiques et les néo-nazis », car c’est un livre dangereux qui s’était « répandu comme un poison en Allemagne »…

    En fait, le SoirMag concède que ce n’est même pas vrai : « En réalité, peu de monde l’a lu. » Ah bon ? Et pourquoi ça ? Tout simplement parce qu’il « démontre la faiblesse de son auteur » et sa « pensée pauvre et confuse » : « dans sa forme inaboutie, incohérente et haineuse, avec les obsessions de Hitler, son style [est] consternant, sa prose minable ». Bref, « l’affaire d’un homme hystérique devenu monstrueux »…

    Bien différent du nazisme qui est, lui, « plus réfléchi, plus abominable ». D’ailleurs, en haut lieu, on préférait le nazisme, cet « écosystème en vigueur en Allemagne dans les années 30 » [?] et on mettait donc la théorie de cet « écosystème » en pratique, plutôt que de se préoccuper du « contenu idéologique » de Mein Kampf

    Voilà qui nous rassure et ne nous poussera certes pas à débourser une centaine d’euros pour pareil pensum !... Mais du coup, on se demande pourquoi il fallait tant d’efforts pour réaliser un tel ouvrage –qui, nous dit la directrice des éditions Fayard, n’est finalement pas vraiment une réédition, « mais un livre contre “Mein Kampf” »–, puisque quasiment personne (même en haut lieu) ne le lisait et que pratiquement tout le monde se foutait bien de son contenu ?

    Eh bien, il paraît que des « éditions pirates, brutes et sans recul, circulent toujours en Turquie, dans les pays arabes et en Inde » ! Ça alors ! Et ces gens-là parviennent malgré tout à lire ce bouquin ? Potentiel danger supplémentaire : sont-ce les mêmes qui viennent ensuite migrer chez nous, risquant de propager le poison ?

    Sans doute qu’ils parviennent à le lire et d’autres aussi d'ailleurs et dans toutes les langues, car même si sa « lecture semble ardue et fastidieuse […], les tares qu’il traîne dans ses pages prolifèrent sur le Net… et dans les têtes » !!!...

    Bon ! À force de voir le SoirMag écrire tout et son contraire, on n’y comprend plus rien ! Hitler est un fou ? ou c’est celui qui dit qui est ?... Décidément, le SoirMag est un fou !

    Hitler Linz.jpeg« Hitler, c’était le sens interdit ! Le plan de démontage de l’Allemagne de Hitler était, dès 1935, visible à l’œil nu. […] Les barrières fanatiquement dressées entre Européens nous coupaient de toute possibilité de rechercher des arrangements qui eussent pu sauver la vie aux cinquante millions de personnes qui périrent entre 1939 et 1945. » (Léon Degrelle, Tintin mon copain, pp. 49-52).

     

    Photo extraite de Hitler dans sa patrie (Heinrich Hoffmann, 1938) : Adolf Hitler entre dans son pays natal, suite à l’Anschluss du 13 mars 1938 (les Autrichiens l’avaliseront à 99,75 % par le plébiscite du 10 avril 1938).

     

    Post-scriptum : si ce bouquin illisible est tombé dans le domaine public en 2016, les Nouvelles Editions Latines en assurent la diffusion en français, sans discontinuer, depuis… 1934 ! Mein Kampf – Mon Combat est donc toujours disponible au prix de 36 euros et ne pèse que 1,4 kg pour 686 pages ! Et les NEL n’ont pas attendu l’armée de chercheurs français de l’Histoire correcte pour prendre du recul et assortir le livre d’une mise en garde initiale de huit pages : Nouvelles Editions Latines.

     

  • C’est décidé : les Légionnaires wallons sont des criminels de guerre !

    La curée est lancée pour tenter

    d’accréditer cette odieuse calomnie…

     

    Nous avons relevé naguère qu’une offensive se mettait en place, tendant à criminaliser les Légionnaires wallons sur le Front de l’Est et à les transformer en criminels de guerre, auteurs de génocide et autres crimes imprescriptibles contre l’humanité, alors qu’en quasiment un siècle, aucun dossier de ce genre ne fut jamais ouvert, ni qu’aucun élément à charge de ce type ne fut jamais produit !

    Nous rendions alors compte de la scandaleuse émission diffusée, le 26 novembre 2019, sur la chaîne de télévision publique belge RTBF « Mon père était un SS wallon ». Elle se permettait d’affirmer tout en apportant la preuve du contraire ! que « Les Légionnaires wallons au Front de l’Est ont massacré des juifs. C’est un fait historique » !!! (ce blog au 30 novembre 2019).

    A la base de ce grossier mensonge (bien historique, lui !), les pseudo-historiens du CEGESOMA et leurs suspicions fantasmagoriques : « Comment expliquez-vous qu’il n’y a pas eu ou pratiquement pas eu de condamnations de Belges pour crimes de guerre ? » ; « On ne cherche pas toujours non plus à savoir quel a été le comportement vraiment des Belges qui sont partis se battre sur le Front de l’Est » ; « Ce qui s’est passé sur le front, ça, ça reste une grande inconnue » ; « On s’est intéressé au rexisme en tant que mouvement, mais visiblement pas à tout ce qui a été fait par les soldats qui ont suivi Léon Degrelle à la Légion Wallonie »…

    L’émission « Les enfants de la Collaboration », le 25 novembre 2020 enfonça encore le clou en présentant ces fils et filles de « collaborateurs » comme autant de citoyens conscients des crimes inexpiables de leur parent et condamnant uniment leurs agissements (à l’exception notable du petit-fils du Commandeur de la « Wallonie », José Antonio de la Rosa-Degrelle, voir ce blog au 15 décembre 2020).

    SoirMag 1a.jpegAujourd’hui, c’est le SoirMag qui vient donner sa ruade asine. Son édition du 5 au 11 juin publie, sous le titre se voulant sensationnel : « Mon père était un Waffen-SS », son scoop plutôt faisandé. En effet, c’était déjà sous un titre similaire –« Waffen-SS » était plus sobrement « SS wallon »– que le même témoin –« Julien » s’appelait alors « Antoine »– était venu faire part à la télévision de son mal-être face aux soupçons (aujourd’hui certitudes) des crimes inévitablement commis par son père…

    Et c’est vrai que le pauvre anonyme fils d’incognito semble bien devenu maboul, soigné par un psychanalyste car il n’avait pas « intégré l’impact imaginaire [?] que pouvait avoir le passé de [s]on père sur [lui] et [s]a famille ». Sans doute n’avait-il pas intégré non plus l’impact sur son père et son frère de ses réactions de « post-soixante-huitard » car tous les deux se sont suicidés, sans qu’on en connaisse les raisons précises, mais la présentation qu’en fait le malheureux Julien ou Antoine laisse augurer d’un véritable dérangement mental : « Leur manière de se suicider m’a interpellé d’ailleurs. L’un par balle, comma la Shoah par balle, l’autre par le gaz, comme dans les chambres à gaz » !...

    Ce que le pitoyable Julien-Antoine cherche désespérément à établir, c’est la culpabilité de son papa : « Les Waffen-SS […] se sont attaqués aux Juifs, mais aussi aux Slaves. Des atrocités ont été commises en Pologne, dans le Caucase et en Ukraine, où mon père a été envoyé. » Mais il ne trouve rien. Même le « dossier moral et répressif » de son père qu’il a pu consulter aux Archives générales du Royaume est pour lui « superficiel »… Quelque 230 pages, quand même ! Mais toujours rien sur des « crimes de guerre ». Et pourtant son papa a été promu « sergent dans les troupes de choc » (c’est-à-dire dans son unité militaire dont l’héroïsme fut célébré par de multiples citations à l’ordre du jour de l’armée, voir ce blog au 30 décembre 2019), ce que, dans son obstination, il ne peut interpréter que comme un indice de culpabilité, « une preuve de plus de son engagement »… Conclusion : « si de nombreux aspects de la Légion Wallonie sont très bien documentés, la question des crimes de guerre n’est jamais abordée. […] Et personne ne cherche à savoir s’ils y ont commis des crimes de guerre ».

    Vers le front Enfants train.JPG

    Les « génocidaires » wallons ont toujours été si terrifiants que les enfants des populations slaves se pressaient le long de leur convoi pour profiter de leurs cadeaux.

    Jamais l’idée n’effleurera le lamentable Julien que, sans doute, cette absence totale de document établissant des crimes de guerre dans autant d’archives différentes, est probablement la preuve la plus évidente que son papa, comme d’ailleurs les autres Waffen-SS wallons, n’a pas commis le moindre crime de guerre sur le Front de l’Est.

    Mais il paraît qu’aujourd’hui, le combat de Julien en perpétuelle crise existentielle, c’est d’obtenir un « libre accès aux archives militaires », c’est-à-dire aux « dossiers des collaborateurs de l’Allemagne nazie », car, explique-t-il, « je ne suis pas autorisé à entreprendre ce genre de recherches […]. Mais j’espère que des historiens y parviendront un jour. »

     

    Le problème, c’est justement que jusqu’à aujourd’hui, seuls les historiens patentés ont accès à ces dossiers. Et ils n’y ont jamais rien trouvé, comme le regrette une certaine Florence Rasmont, collaboratrice du tout-puissant CEGESOMA : « on a peu d’infos sur les agissements des légionnaires sur le front de l’Est, les actes commis contre les juifs, les partisans et des populations locales. » Ce que, malgré tous les récits et mémoires concordants des anciens Légionnaires, elle explique par l’ignorance des procureurs de l’épuration : « Au moment de constituer ces dossiers d’instruction à l’époque, on n’avait pas encore pris la pleine mesure des massacres perpétrés sur les populations juives, et leur déportation vers les camps de concentration »!

    Messe Légion+Ukrainiens.JPGLes « génocidaires » wallons ont toujours eu un aumônier pour les accompagner spirituellement. Les messes qu’il célébrait en plein air bénéficiaient également aux populations locales ne se sentant nullement menacées. D’autres photos témoignant de la parfaite entente entre les Bourguignons et leurs hôtes slaves ont été publiées sur ce blog le 23 février 2020).

    Encore une fois, ce qu’il faut absolument mettre dans la tête des gens, c’est que les Volontaires de la croisade contre le bolchevisme ont participé activement à ce qu’il faut désormais considérer comme le but ultime de la Deuxième Guerre mondiale, l’extermination des juifs. Et si le père du toujours masochiste Julien a osé dire, comme d’ailleurs tout le monde, jusqu’au plus haut dans la hiérarchie du IIIe Reich (voir ce blog au 25 mai 2016) : « Je ne savais pas. Les massacres de masse, les camps de concentration, ce que les nazis ont fait aux Juifs, je ne l’ai su qu’en rentrant », cette ignorance coupable n’a rien à voir avec l’ignorance excusable des procureurs de 1945 !

    Ceux-ci ont maintenant appris ce qu’ils devaient apprendre et ceux-là n’ont désormais plus qu’à bien se tenir : « C’est un vrai sujet de recherche qui reste à mener », indique la « docteure » Rasmont. Soyons donc certains que le CEGESOMA saura fantasmer d’autant plus à sa guise les crimes et la culpabilité des Légionnaires que ces derniers sont désormais tous décédés et réduits au silence…

     

    Le SoirMag ou la régie de la « correct fantasy »

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    Il ne faut plus parler de journalisme quand on a affaire au SoirMag, et sûrement pas quand il traite de sujets concernant la Seconde Guerre mondiale : il ne s’agit alors plus que de mises en scène d’épouvante, d’éclairages horrifiques, de commentaires suscitant effroi et exécration…

    Ainsi la banale déclaration du pauvre Julien « Mon père était un Waffen-SS » est-elle introduite par le dramatique « Il nous assène cette déclaration glaçante » ! Et quand le malheureux commente la « révélation » de sa mère : « Les meilleurs amis de mon père étaient tous des anciens de la Légion Wallonie ! », le SoirMag commente : « Pendant toutes ces années, Julien les a côtoyés en ignorant tout de leur ignoble passé commun » !

    Ne nous étonnons pas : l’auteur nous est bien connu, c’est le fameux Pierre De Vuyst, celui qui, selon sa rédaction, « peut écrire à peu près sur tout et parfois n’importe quoi » (voir ce blog aux 28 février 2019 et 30 avril 2020). Nous l’avions encore épinglé récemment pour sa légende toute hurluberlue d’une photo du défilé bruxellois célébrant la percée victorieuse de Tcherkassy (ce blog au 22 octobre 2020). Et nous aurions ignoré l’article d’aujourd’hui (il y a longtemps que nous avons résilié notre abonnement) si un lecteur, M. Michel R., ne nous avait pas communiqué sa réaction au SoirMag : le pigiste habituel des pages sur la Collaboration n’avait en effet rien trouvé de mieux que de publier à nouveau une photo du défilé devant la Bourse, mais avec la même légende apocryphe...

     

    « Comptons les erreurs : 1) ce n'était pas en août 1941, mais en avril 1944 ; 2) c'était la célébration du retour de Tcherkassy et non le départ au front ; 3) la Légion Wallonie n'a été mutée à la Waffen-SS qu’en juin 1943 (double impossibilité pour situer la photo en 1941 !) ; 4) en août 41, Léon Degrelle était simple soldat, servant de mitrailleuse (et non « promu capitaine » ; et en avril 1944, il fut promu Sturmbannführer, c’est-à-dire major). Ça fait quand même beaucoup en UNE SEULE PHRASE ! Surtout qu'on trouve ces infos en deux clics sur Wikipédia »

    S'il est vraisemblable que Wikipedia eût sans doute mieux informé un pisse-copie de la trempe de De Vuyst, cette officine du politiquement correct est quand même loin d’être l’Evangile ! Notre blog constitue certainement une source encore plus fiable…