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robert poulet

  • Cercle des Amis de Léon Degrelle

     

     

    38e Correspondance privée – Avril 2023

     

    C’est avec un infini plaisir qu’après une longue interruption qui nous faisait craindre le pire, nous avons reçu la dernière publication du Cercle des Amis de Léon Degrelle (notre dernière recension du courrier du Cercle remonte en effet au 13 octobre 2021 !).

    Et de fait, ce long silence traduisait bien les ennuis occasionnés par les démocrates champions de la liberté d’expression à sens unique. Mais il vaut mieux, chers Lecteurs, que vous preniez connaissance par vous-mêmes des explications des responsables de ce Cercle aux objectifs pourtant bien circonscrits. Documenter l’actualité degrellienne de la manière la plus scrupuleuse et exhaustive possible : c’est apparemment encore bien trop…

    Cercle Amis 38 p. 2.jpeg

    Nous ne pouvons que remercier chaleureusement nos Amis degrelliens de France pour leur inébranlable attachement à l’idéal solaire de l’auteur de Révolution des âmes : c’est un magnifique exemple de courage, d’abnégation et de persévérance qu’ils nous donnent, se montrant on ne peut plus dignes de la devise portée sur leur boucle de ceinturon par les Bourguignons de la Sturmbrigade Wallonien et leur Commandeur Léon Degrelle : « Mon Honneur s’appelle Fidélité » !



    Guy Sajer, alias Dimitri

     

    Ce n’est donc sûrement pas gratuitement si la première page de couverture s’orne de cette belle photo de Léon Degrelle, dédicacée, fin 1989, à « Guy Sajer, l’inoubliable poète de notre épopée en U.R.S.S. »

    Cette photo fut prise par notre Camarade Jacques de Schutter, photographe officiel de Léon Degrelle, dans son appartement de Madrid, au dernier étage de l’immeuble situé, à l’époque, rue García Morato, du nom de cet as de l’aviation nationaliste pendant la Guerre civile, comptant plus d’une cinquantaine de victoires –homologuées et présumées– dans ses duels aériens : après la mort de Franco et la damnatio memoriae –aujourd’hui, on dit « wokisme »– qui a frappé le souvenir de son époque, la rue s’est à nouveau appelée Calle Santa Engracia. Léon Degrelle se trouve à la fenêtre de son bureau donnant sur la vaste terrasse fleurie orientée à l’ouest, vers l’Escorial et le Valle de los Caídos : par temps clair, il avait le plaisir d’en contempler les montagnes de la Sierra de Guadarrama.

    Nous disions que le choix de cette photo par nos Amis du Cercle n’est sans doute pas dû au hasard, car, pour les jeunes d’aujourd’hui qui l’ignoreraient encore, Guy Sajer est l’auteur du livre Le Soldat oublié, l’un des récits les plus puissants sur la Seconde Guerre mondiale par l’expression naturelle de la foi du soldat en la justesse de son combat mais aussi par son évocation de l’horreur de la guerre et la peinture des souffrances, des émotions, des amitiés qu’il connaîtra sur le front et qui le marqueront à jamais.

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    Car c’est son histoire que Guy Sajer (le nom de sa mère) a racontée, celle d’un Alsacien, –pas tellement « malgré nous »–, engagé à 16 ans dans la prestigieuse division blindée Grossdeutschland, de la Wehrmacht, aux combats de laquelle il participera jusqu’à l’anéantissement du Reich. Après la guerre, Guy Mouminoux (le nom de son père) deviendra l’un des principaux auteurs de l’école franco-belge de bande dessinée, travaillant notamment pour les célèbres hebdomadaires Spirou et Pilote (dont il se fera éjecter à cause du Soldat oublié). Il  rejoindra alors Tintin (Hergé vient d'y publier Vol 714 pour Sydney, mais c'est Greg, –le créateur d'Achille Talon– alors rédacteur en chef du « Journal des jeunes de 7 à 77 ans », qu'il rencontre et qui l'engage) et même B.D. Magazine (dans le sillage de Charlie Hebdo dont le fondateur, le « Professeur Choron », un ancien d'Indochine, se prend d'affection pour lui, tout comme le rédac' chef, Cavanna). C’est sous le nom de Dimitri qu’il y entreprend sa meilleure série à succès Le Goulag (une vingtaine d’albums publiés chez différents éditeurs) et qu'il met en chantier ces chefs-d’œuvre de justesse et de réalisme dans la narration que sont les poignants récits de guerre Kaleunt et Raspoutitsa (Albin Michel).

    Le choix de cette photo dédicacée est d’autant plus approprié que dans une interview publiée en 2012 dans Guerres & Histoire, Guy Sajer livrait, avec sa franche simplicité, une expérience tout à fait semblable à celle que rapportait tout à l’heure l’éditorialiste du Cercle.

    A la question de savoir s’il avait gardé le contact avec un ancien de la Grossdeutschland qu’il met en scène dans Le Soldat oublié, Dieter Halls, l’auteur répondit : « Il est devenu citoyen américain après guerre. Nous sommes allés le voir avec mon épouse il y a une dizaine d’années à New York. Ça ne s’est pas très bien passé d’ailleurs. Il m’a un peu choqué : il avait tout renié. Nous étions devenus à ses yeux une bande de forbans qui avait massacré l’Europe. N’importe quoi ! La guerre, on nous l’a imposée. Il était devenu un autre type pour moi. Un Américain. Alors je n’ai pas cherché à le revoir. Moi, je ne crache pas sur les Allemands. »

     

    Raspoutitsa.jpeg

    Mise en images par Dimitri dans Raspoutitsa, c’est la séquence finale, de la tragédie vécue par Steinbek, un soldat allemand, au Front de l’Est et dans les goulags soviétiques. Ne jamais rien renier (ce qui n’empêche de toujours se faire couillonner)...

     

    Quant à son avis sur le Reich, on sent que ça dérange l’interviewer qui lui assène un « Hitler  ! » comme une objection irrécusable, mais Guy Sajer ne renie rien et retrouve les accents enthousiastes de sa jeunesse :

    « J’étais béat d’admiration devant l’Allemagne, je dois reconnaître. Tout était si impeccable, si organisé… J’étais conquis par ce pays. C’était une histoire d’amour. C’est un pays qui a une telle force. Regardez ce qui se passe encore aujourd’hui : c’est eux qui vont relever l’Europe ! Même dans la débandade finale, ils restaient organisés. Ils ont aussi leur lot de connerie, bien sûr.

    Mais Hitler, ça vous disait quelque chose quand même !
    Je l’ai vu une fois, à Chemnitz. Comme d’ici, la place ! Un petit bonhomme en casquette qui marchait très vite, qui saluait.

    Aviez-vous une affection particulière pour lui ?
    À nos yeux, il était le bienfaiteur de l’Allemagne. Il a totalement remonté le pays. Moi, j’étais rassuré par son régime. Je venais d’une France qui vivait dans un bordel invraisemblable. L’Allemagne était carrée, tout était précis, on savait ce qu’on avait à faire. Je n’étais pas maltraité. Il me semblait qu’avec l’Allemagne, j’avais retrouvé des parents qui géraient. On a chargé Hitler de tous les maux ! Absurde. C’était un sentimental. Arno Breker, le sculpteur intime d’Hitler, m’a raconté après guerre qu’il était un rêveur, un poète, un type extraordinaire. Je le crois toujours. »

     

    On croirait entendre Léon Degrelle…

     

     

    Degrelliana

     

     

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    Comme à son habitude, la Corrrespondance privée du Cercle passe en revue l’actualité à travers le prisme degrellien, sans oublier les livres, magazines et sites internet pouvant intéresser tout passionné de Léon Degrelle.

    C’est ainsi qu’au moment où se déroulent encore maintenant des procès de terroristes islamistes, on relira avec intérêt les observations sur les origines du terrorisme formulées dès après la guerre par Léon Degrelle dans son livre De Rex à Hitler publié bien après sa disparition (Editions de l’Homme Libre, 2015, 30 euros).

    De même, la dérive de skinheads américains échouant leur vie Dans l’Enfer carcéral américain (Rémi Tremblay, éd. Dualpha, 23 euros), après avoir désastreusement identifié la « défense de la race blanche » avec la violence urbaine et le meurtre, faute d’avoir eu accès à une véritable vie spirituelle –la Révolution des âmes degrellienne–, préalable indispensable à toute régénération politique de la société…

     

    SS Ukraine.jpgAffiche de recrutement pour la Waffen SS ukrainienne.

     

    L’interview de Fédor Kazan, qui appartenait à la division de la Waffen SS ukrainienne Galicie, est également riche d’enseignements sur la véritable politique nationale-socialiste en Ukraine, aussi bien au point de vue racial et social que religieux : mais cela ne saurait surprendre que ceux qui n’ont jamais lu les récits de Léon Degrelle.

    Il est impossible d’évoquer ici toutes les présentations des nombreuses publications que nous ne connaîtrions pas sans la lettre du Cercle.

    Ainsi de deux brochures éditées par le « Cercle François Duprat, organe de formation et de réflexion de la communauté militante nationaliste-révolutionnaire Lyon Populaire ». La première reprend le discours que Léon Degrelle prononça, le 5 mars 1944, au Palais de Chaillot Aux armes pour l’Europe. Il est complété par Appel aux jeunes européens, que publièrent les éditions Avalon en 1992. La seconde est la Lettre aux Français que Léon Degrelle, interdit de séjour en France, fit paraître dans le numéro spécial de Je suis partout consacré à Rex (« Qu’est-ce que Rex ? »), le 24 octobre 1936. En complément est jointe la Lettre au Pape [à propos d’Auschwitz], (Editions de l’Europe réelle, 1979 ; ce blog au 25 juillet 2020).

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    Pour commander ces brochures, il faut se rendre sur leurs comptes Instagram ou Facebook.

     

     

    René Baert : esthétique et éthique

    C’est la réédition d’une rare pépite des éditions nationales-socialistes belges de La Roue solaire que nous annonce également le Cercle. L’épreuve du feu, à la recherche d’une éthique fut publié en mars 1944 par René Baert, critique littéraire et artistique du Pays réel, aux éditions qu’il cofonda, un an plus tôt.

    A sa sortie, ce livre fut présenté élogieusement dans la presse d’Ordre Nouveau, notamment par Le Nouveau Journal dont Robert Poulet fut le rédacteur en chef : « C’est à [la révolution nationale et sociale] que se consacre René Baert dans son livre L’épreuve du feu, qui porte en sous-titre : à la recherche d’une éthique.

    Baert Epreuve Feu 2.png

    Il s’agit d’une suite de courts essais dont le lien et l’unité sont évidents. Livre un peu aride, sans doute, –mais la facilité n’est plus de mise en ces temps de fer, et puisque, justement, c’est contre l’esprit de facilité qu’il faut d’abord lutter. Livre d’utile mise au point. L’essentiel de notre combat sur le plan de la pensée et de l’éthique, se trouve condensé dans de brefs chapitres qui s’intitulent notamment : La mesure du monde, Liberté chérie, Apprendre à servir, Le salut est en soi, Mystique de l’action, L’homme totalitaire, Le sens révolutionnaire.

    On n’entreprendra pas ici de résumer un message qui se trouve déjà fortement condensé dans ces pages, et dont la signification essentielle tient peut-être dans ces quelques lignes :

    Le révolutionnaire est celui qui lutte pour que nous ne connaissions plus jamais un temps comme celui que nous avons connu avant cette guerre… Ah ! combien à ce temps exécrable préférons-nous celui que nous vivons aujourd’hui ! Ce n’est pas que nous soyons heureux d’avoir fait les frais d’une aventure qui ne nous concernait pas, ce n’est pas que nous bénissions l’épreuve qui nous condamne à étaler toutes nos misères aux yeux d’autrui, –mais ce qui nous enchante, c’est d’être entrés de plain-pied dans la lutte, c’est de participer dans la faible mesure de nos moyens au gigantesque travail de l’avènement de l’Europe… Le sens révolutionnaire de notre époque extraordinaire se traduit précisément dans l’immense besoin de quelques-uns de sauver leur patrie malgré elle… La tâche, plus que jamais, doit appartenir aux révolutionnaires. C’est toujours à la minorité combattante qu’appartient l’initiative de la lutte. Mais qu’on n’oublie pas que seuls pourront y participer ceux qui n’auront pas préféré leurs petites aises au risque qui fait l’homme.

    Cette tâche, elle est politique et sociale, mais elle est aussi spirituelle, éthique. Aussi bien est-ce à la recherche d’une éthique révolutionnaire que s’applique l’auteur de L’épreuve du feu. Il ne le fait pas sans se référer à de hauts maîtres, tels que Nietzsche ou, plus près de nous, l’Allemand Ernst Jünger (dont René Baert analyse lucidement l’œuvre et l’enseignement dans un chapitre intitulé Le travailleur), les Français Drieu la Rochelle ou Montherlant (entre lesquels il établit un remarquable parallèle). » (Le Nouveau Journal, 6 avril 1944).

    René Baert.pngRené Baert, réfugié en Allemagne en 1945 où il tentait de se préserver des générosités assassines de la « Libération », est arrêté et fusillé sans autre forme de procès par des militaires belges. On ne dispose que de peu d’éléments biographiques sur lui bien qu’il existe un site modeste qui lui est consacré (cliquez ici).

     

     

    L’épreuve du feu, de René Baert, est sorti aux éditions du Lore et est disponible à la Boutique Nationaliste du Cercle des Amis de Léon Degrelle (26 euros + 7,5 euros de frais de port).

     

     

     

     

    « Incivique ! » : une insulte qui justifie les spoliations à très bon marché…

    Le Cercle évoque aussi un article du Soir (14 mars 2023) intitulé Dans les petits papiers d’Edouard Degrelle qu’il cite d’ailleurs en entier. L’article explique que les Archives de l’administration des dommages aux biens privés sont désormais accessibles dans les dépôts provinciaux des Archives Générales du Royaume. Et c’est dans le dépôt d’Arlon (province de Luxembourg) qu’a été épinglé le dossier du Papa de Léon Degrelle : « Comme des centaines de milliers d’habitants de la province du [sic] Luxembourg, Edouard Degrelle, le père de Léon Degrelle, a déposé un dossier où il détaille par le menu les dégâts occasionnés à sa maison par la destruction des ponts de Bouillon en mai 1940 […] par l’armée française » (ce blog au 15 juin 2021). Le Soir est heureux de communiquer le résultat de cette demande légitime : « Edouard Degrelle ne touchera toutefois par un sou. […] Les inciviques n’ont pas droit aux dommages de guerre. »

     

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    Ce que Le Soir ne dit pas, c’est que les « inciviques » comme Edouard Degrelle sont de toute façon condamnés à la confiscation de tous leurs biens et à crever comme des rats en prison…

    Précisons que la maison paternelle de Bouillon fut rasée et remplacée par un bâtiment abritant… la « Justice de Paix » ! Aujourd’hui, cette maison –qui était devenue entretemps la bibliothèque communale– doit être rasée et l’ensemble des terrains qui appartenaient aux Degrelle (jusqu’à l’ancien couvent des Sépulcrines) est destiné à la construction pharaonique d’un hôtel de tout grand luxe (plus de dix millions d’euros d’investissement : ce blog au 14 janvier 2020) !...

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    L’entrée de la maison paternelle, rue du Collège à Bouillon, s’ornait de rosiers grimpants. Les immeubles voisins étaient loués, maisons bourgeoises à droite, modeste salon de coiffure à gauche. Après la guerre, l’ensemble des propriétés fut purement et simplement confisqué, la maison paternelle abattue (il fallait –damnatio memoriae oblige– anéantir tout souvenir de la famille maudite) et remplacée –ironie autant que provocation– par un bâtiment de la « Justice de Paix », l’emplacement du coiffeur devenant son parking…

    Le comble est que les propriétés saisies furent vendues aux enchères en 1952, prétendument « pour sortir d’indivision » ! Comme si les héritiers Degrelle ne pouvaient s’entendre sur la répartition des biens de leur famille ! Cette « vente publique définitive » concernait toutes les propriétés qu’Édouard Degrelle avait acquises autour de sa brasserie. Remarquons le neuvième et dernier lot, le « Bel immeuble à usage d’habitation et de commerce […] occupé actuellement par l’Administration des Postes », situé en face de la maison familiale, le long de la Semois (où se trouvait aussi la gare des trams vicinaux). Il avait été hypothéqué en 1933 par le Papa de Léon Degrelle afin de lui permettre d’éponger les dettes des éditions Rex.

    (Documentation ® Jacques de Schutter)

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    Anne (Degrelle) Lemay

     

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    Le Cercle renvoie à l’analyse critique que nous avons publiée sur ce blog (un dernier chapitre doit encore paraître), mais il fournit aussi un fort intéressant complément en renseignant le film de la conférence de presse de présentation de son livre par Anne entourée de ses filles, organisée par son éditeur le 29 septembre 2022. Pour y avoir accès, nos lecteurs hispanophones peuvent cliquer ici. Les autres pourront du moins découvrir sa faconde énergique face à un public –qui n’a sans doute pas (bien) lu son livre– conquis par le simple fait qu’elle est la fille de Léon Degrelle.

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    Cercle des Amis de Léon Degrelle, adhésion (26 ou 33 euros, selon que vous résidiez en France ou non) et renseignements sur les livres dont le Cercle assure la diffusion : www.boutique-des-nationalistes.com

    Adresse : Cercle des Amis de LD, BP 92733, 21027 Dijon Cedex, France. lesamisdeleon.degrelle@gmail.com

     

  • Pierre Assouline, fieffé menteur antidegrellien (1)

    L’obligé de la Fondation Hergé connaît pourtant
    la vérité :
    Léon Degrelle est bien Tintin !

     

    L’enfumage de la « biographie officielle »

     

    Ce n’est qu’aujourd’hui que nous est tombé entre les mains le numéro hors-série des Cahiers de la BD consacré à Hergé, l’ami de Léon Degrelle, sous le titre Hergé, Le père de Tintin se raconte (mars 2020).

    Cahiers BD Hergé.jpegLe titre de cet énième opuscule surfant sur l’image rémunératrice du maître de la ligne claire ne peut qu’induire en erreur son acheteur car, au lieu du scoop d’un récit autobiographique original, il n’aura droit qu’à des commentaires politiquement corrects, rédigés ou inspirés par des appointés et/ou obligés de la toute-puissante Fondation Hergé.

    Et le premier à se substituer à Hergé pour prétendre qu’il « se raconte » n’est autre que cette canaille de Pierre Assouline, auteur, en 1996 chez Plon, d’un Hergé, soi-disant « premier grand portrait d’Hergé [révélant] les coulisses de son œuvre » (Cahiers, p. 11).

    C’est dès ce bouquin qu’il lance la légende apologétique de sa parfaite indépendance d’esprit, gage de l’implacable objectivité de son travail de biographe de Hergé : « Philippe Goddin me proposa au nom de la Fondation Hergé de mettre ses archives à ma disposition pour écrire une biographie […]. Je les prévins aussitôt de l’esprit qui m’animait : la fascination critique pour un homme et une œuvre… la volonté de tout savoir… la liberté de tout écrire… le rejet de tout contrôle… […] Par la volonté de Fanny Rodwell, l’aide de la Fondation Hergé me fut acquise sans réserve ni contrepartie. […] Tout au long de mes recherches, ils ne me ménagèrent jamais leur soutien. Ils s’étaient convaincus que l’exposé rigoureux et la révélation la plus neutre de ces fameuses vérités-qui-ne-sont-pas-bonnes-à-dire valaient décidément mieux que l’insinuation, l’allusion et le soupçon permanent. » (Hergé, p. 12).

    Il nous ressort à nouveau cette fable pour carillonner que tout ce que contient son opus magnum ressortit à la Vérité gravée dans le marbre : « Fanny [Rodwell, la seconde épouse d’Hergé, qui gère les droits (NDLR)] nous a rejoints. Elle serait ravie, m’a-t-elle dit, si je me lançais dans une biographie d’Hergé. Soit, lui ai-je répondu, mais si je découvre un cadavre dans le placard, je le montrerai ! Elle a eu cette phrase décisive : “Vous aurez carte blanche pour tout raconter sans droit de regard de ma part car il y a pire que les accusations, ce sont les insinuations et je sais que, dur ou pas, un livre de vous les fera taire.” » (Cahiers, p. 7).

    Et les Cahiers, s’appuyant sur cette séduisante forfanterie, d’affirmer : « Aujourd’hui, Assouline reste l’une des autorités les plus fiables et les plus objectives sur les rapports ambigus entre Hergé et l’extrême droite. » (p. 7).

     
    Assouline, un chercheur indépendant ? Fumisterie !

    Cahiers BD Assouline.jpegSauf que le récit édifiant d’Assouline relève de l’enfumage : cette légende de la liberté totale d’investigation et d’expression a constitué le plus sûr paravent du mythe à garantir : Hergé n’aurait en fait rien à voir avec l’Ordre nouveau se proposant à l’Europe. Au mieux (ou au pire, c’est selon), il ne serait qu’une victime : victime de son temps, victime des circonstances, victime de ses fréquentations. « Hergé n’a aucun sens politique. […] Hergé, heureusement pour lui, n’est pas un intellectuel, il n’a rien écrit » ! (Cahiers, p. 11).

    Voilà qui est proprement insultant pour l’information du lecteur, mais surtout pour Hergé lui-même ! Hergé n’aurait aucun sens politique ? Il n’a rien écrit ? Mais cet idéaliste de la révolution des âmes, cet artiste « d’imprégnation rexiste » (Hergé, p. 105) a superlativement illustré ses idées, les rendant accessibles à tous, par ses dessins et ses scénarios : nous l’avons établi en abondance, notamment dans notre série « Degrelle-Hergé, même combat ! » (ce blog aux 21, 29 septembre ; 15, 20, 27 octobre ; 20, 27 novembre et 1er décembre 2020).

    Et pour démonter l’imposture du prétendu biographe s’enfonçant dans le mensonge, nous ne reprendrons que ses affirmations méprisables sur Léon Degrelle : « Je ne crois pas [que Léon Degrelle] ait eu beaucoup d’importance. Dès le début, Hergé prend ses distances avec ce confrère journaliste prétentieux et mythomane. À l’époque, ce qui gêne Hergé, c’est l’homme, pas le facho –qu’il n’est pas encore, d’ailleurs. Sur le plan artistique, il ne lui apporte rien non plus : des reporters courant le monde en culottes de golf, ce n’est pas ce qui manque… Je crois bien davantage à des modèles comme Robert Sexé ou Albert Londres, bien sûr ! » (Cahiers, p. 9).

    Passons sur les termes « prétentieux et mythomane », épithètes « balaciens » dont il semble désormais indispensable de marteler le portrait de Léon Degrelle (ils ne manquaient déjà pas dans sa biographie de Hergé, voir plus loin ; à propos de l’indigne prof de l’université de Liège Francis Balace, voir ce blog aux 30 juin 2016, 6 juillet et 8 novembre 2019).

    Cristeros.jpegSur l’importance insigne de Léon Degrelle dans la vie de Hergé, outre les articles de ce blog que nous venons de renseigner, nous ne pouvons que renvoyer à l’introduction Aux origines de Tintin de l’indispensable reprise de tous les textes de Léon Degrelle concernant les Cristeros (éditions de l’Homme libre; à compléter par le téléchargement du premier chapitre Cristeros Chapitre I.pdf, ce blog au 7 février 2019).

    Mais nous nous attaquerons quand même à ce postulat qu’Assouline avance tranquillement, comme s’il s’agissait d’une simple évidence : Léon Degrelle n’a pas eu beaucoup d’importance pour Hergé, surtout pas en tant qu'homme, même pas les culottes de golf : ce n’est qu’un mythomane !


    Hergé n’en avait rien à f… de Léon Degrelle ? Fumisterie !

    Nous avons analysé en détail la symbolique des culottes de golf ainsi que la signification révélatrice de leur abandon dans le dernier album complet, datant de 1976, Tintin et les Picaros dans Cristeros, Aux origines de Tintin (pp. 76-82) : nous y renvoyons nos lecteurs.

    Remarquons néanmoins –à propos de l’apparence toute singulière de Tintin– que si Léon Degrelle put émerveiller Hergé avec ses culottes de golf, ni Robert Sexé, ni Albert Londres (préférés par Assouline comme modèles de Tintin) n’en portèrent jamais en « courant le monde » !

     

    LD Golf Constantina1-horz.jpg

    Au cours de son exil, Léon Degrelle retrouva le goût des culottes de golf qui inspirèrent Hergé pour son Tintin (ce blog au 29 septembre 2020) : ici dans sa propriété de la Carlina, dans les années soixante.

    Mais nous ne pouvons laisser passer sans réagir la réaffirmation de ce mensonge selon lequel Léon Degrelle n’aurait guère eu d’importance pour Hergé. Si aujourd’hui, Assouline lance son assertion comme s’il s’agissait d’une vérité biblique partagée universellement, dans sa biographie d’il y a plus de vingt ans, il se prévalait d’arguments chronologiques qu’il croyait irréfutables mais que Cristeros, Aux origines de Tintin démonta en un tournemain, établissant le mensonge grossier.

    En 1996, en effet, Assouline canardait déjà ses verdicts pseudo-psychiatriques insultants et proférait : « Degrelle est fort en gueule, hâbleur et culotté. Il le restera jusqu’à sa mort à 87 ans. Mais avec l’âge, sa mythomanie et sa mégalomanie iront crescendo. Au soir de sa vie, il s’inventera un rôle de plus dans l’Histoire en assurant qu’à son retour d’un reportage en Amérique, il avait inspiré sinon imaginé le personnage de Tintin. Double mensonge, d‘abord sur les origines, puis chronologique. Tintin est né le 10 janvier 1929, le voyage de Degrelle outre-Atlantique date de décembre 1929-janvier 1930 et le premier article de son enquête sur les catholiques persécutés au Mexique est paru le 1er février 1930 dans le Vingtième Siècle… Ainsi l’abbé Wallez a-t-il expédié Degrelle au Mexique après avoir décidé d’envoyer Tintin au Congo et non le contraire. » (Hergé, pp. 78-79).

    A nouveau, comme dans l’expression enfantine « c’est celui qui dit qui l’est », le menteur n’était pas l’accusé, mais l’accusateur.

    Et même double et triple menteur, car, dans son Tintin mon copain, Léon Degrelle n’a jamais affirmé avoir inspiré le personnage de Tintin « à son retour d’un reportage en Amérique » puisque, comme nous l’allons voir, c’est bien avant son départ en Amérique, lors du sac de l’expo bolchevique de Bruxelles de janvier 1928, que Léon Degrelle s’imposa comme modèle de Tintin. En l’occurrence, l’épopée mexicaine de Léon Degrelle et ses envois de journaux américains à Hergé lui ont carrément permis d’affirmer : « La B.D. européenne naît à Mexico » (p. 13).


    Il n’a jamais prétendu non plus avoir « imaginé le personnage de Tintin ». Il précise au contraire le rôle de chacun des ses « pères » : « C’est bien un prêtre catholique qui a extrait du néant ce petit bonhomme futé. Ce prêtre s’appelait Norbert Wallez. Tintin a eu d’ailleurs plusieurs pères. C’est le fruit dudit abbé, bien sûr ; ce l’est, en second lieu, du grand artiste Hergé lui-même, brandissant ses crayons. Et, indirectement, c’est de moi. » (p. 5). Léon Degrelle est donc bien clair : il n’a ni « inspiré [ni] imaginé le personnage de Tintin ». Ce rôle extrayant du néant le futur héros des jeunes de 7 à 77 ans revient à l’abbé Wallez. Comme revient au « grand artiste Hergé » le rôle de lui avoir donné forme et vie par « ses crayons ». Le rôle que se reconnaît Léon Degrelle, pour indirect qu’il soit, n’en est pourtant pas moins essentiel puisqu’il ressortit aux valeurs morales et spirituelles remarquées et partagées par Hergé qui les insuffla à Tintin.

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    Les trois « pères » de Tintin réunis par Alidor (alias Paul Jamin, au volant de la limousine décapotée), dans un dessin de 1992 signé Jam, décrypté dans Tintin mon copain (p. 227).

    Cette histoire commune a évidemment créé des liens étroits entre les deux hommes, même s’ils purent connaître des hauts et des bas (sur l’affaire ressassée jusqu’à plus soif de l’ « affiche volée à Hergé », voir ce blog au 20 octobre 2020). Assouline est d’ailleurs bien contraint d’en convenir, même si c’est du bout des lèvres, faisant semblant que c’est toujours à son corps défendant que Hergé a fréquenté Léon Degrelle, partagé ses idées, suivi son parcours.

    Ainsi, après sa démonstration ratée sur la non-relation Degrelle-Tintin, élucubre-t-il : « si Léon Degrelle n’a tenu aucun rôle dans l’imaginaire d’Hergé, cela ne signifie pas pour autant qu’il n’ait exercé aucune influence sur Georges Remi » (Hergé, p. 79). La quadrature du cercle, donc ! Léon Degrelle  n’a tenu aucun rôle dans l’imaginaire de Hergé, tout en exerçant quand même une influence sur lui. Pourquoi Assouline ne nous explique-t-il pas que Hergé aurait été une espèce de Docteur Jekill tout à fait étranger au Mister Hyde-Georges Remi ?

    Assouline doit donc multiplier les contre-vérités et les paradoxes : « Pour n’avoir pas su dire non à Léon Degrelle, [Hergé] va sans le savoir ajouter une pièce supplémentaire au procès à charge qui sera en permanence instruit contre lui longtemps après. » (p. 78). « A défaut d’être en connivence avec [Léon Degrelle], [Hergé] ne lui est pas hostile. » (p. 80). « Georges Remi […] s’est toujours voulu une éponge […]. Aussi n’est-il pas étonnant qu’il collabore plus avant avec Léon Degrelle, fût-ce discrètement. » (p. 81). « Cela étant, par sa formation, par ses amis, par ses idées, par le milieu dans lequel il baigne depuis dix ans, il est d’imprégnation rexiste. Malgré ses sentiments mêlés pour la personne de Léon Degrelle. » (p. 105)…

    Rappelons tout de même les propos explicites de Hergé sur Léon Degrelle : ils vont tous dans le même sens et sont tous positifs. Assouline lui-même en convient involontairement lorsqu’il prétend n’illustrer que l’intérêt du dessinateur pour « l’histoire contemporaine ». Il cite alors un tout bref extrait d’une lettre privée à Robert Crausaz, l’éditeur suisse de La Cohue de 1940 de Léon Degrelle (premier « livre de souvenirs » de Léon Degrelle publié après-guerre et non « nouveau » !) : « [Hergé] est plus sincère dans d’autres de ses élans. Dans son intérêt pour l’histoire contemporaine, par exemple, lorsque dès l’annonce de la parution du nouveau livre de souvenirs de Léon Degrelle La Cohue de 40, il se dépêche de le commander à son éditeur lausannois. Ou quand, en privé, il juge La Campagne de Russie du même Degrelle très émouvant et très bien écrit. » (Hergé, p. 367).

    Mais il n’y a pas que dans sa correspondance privée que Hergé est « sincère » ! Le dessinateur n’a pas craint non plus de s’exprimer publiquement sur Léon Degrelle en ne lui ménageant pas son admiration, même au sujet de son engagement au Front de l’Est et de l’acharnement du gouvernement belge à son encontre. Ainsi, dans une interview à la presse flamande, n’hésite-t-il pas à saluer le dernier Commandeur de la Légion Wallonie : « Degrelle était d’ailleurs bien un homme respectable : il a été lui-même au front de l’Est ; il n’y pas seulement envoyé quelques pauvres diables. Et militairement parlant, il s’est comporté là-bas comme un héros. » (Humo, 11 janvier 1973). Voilà un « intérêt pour l’histoire contemporaine » parfaitement et singulièrement circonscrit !

    De même –et cette déclaration, à elle seule, anéantit le raisonnement pseudo-chronologique d’Assouline pour disqualifier le lien Tintin-Léon Degrelle– concernant son art de la bande dessinée, reconnut-il sa dette vis-à-vis de Léon Degrelle, même s’il confond (exprès ?) les dates : « J’ai découvert la bande dessinée grâce à... Léon Degrelle ! Celui-ci, en effet, était parti comme journaliste au Mexique et il envoyait au Vingtième Siècle, non seulement des chroniques personnelles, mais aussi des journaux locaux (pour situer l’atmosphère) dans lesquels paraissaient des bandes dessinées américaines. J’ai découvert ainsi mes premiers comics. » (La Libre Belgique, 30 décembre 1975).

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    Serons-nous étonnés que ces déclarations de Hergé soient absentes du bouquin à charge d’Assouline ? Mais alors ? Était-ce pour ne pas avoir à dire que Hergé se trompait ou même mentait ? Et qu’elles rendaient impossible la thèse selon laquelle Léon Degrelle n’aurait compté que pour des prunes pour Hergé ?

    Cela est d’autant plus grotesque que dans son chapitre La providence des inciviques (reprenant l’expression de Robert Poulet : ce blog au 1er décembre 2020), Assouline souligne la fidélité absolue de Hergé à ses amis : « Hergé reste aussi fidèle à ses amis qu’envers Léopold III. Nul ne pourra le prendre en défaut sur ce plan-là. Il les défend bec et ongles, surtout s’ils sont dans l’adversité. Quelle que soit la réalité des faits, il arrive toujours à trouver des circonstances atténuantes aux vaincus de la Libération. » (p. 205). Sauf paradoxalement à Léon Degrelle, absent de la liste qu’il dresse : Paul Herten, Victor Meulenijzer, Jean Vermeire, Félicien Marceau, Julien De Proft, Norbert Wallez, Paul Jamin, Robert Poulet…

    Et comment l’expliquer alors que sa sollicitude ne concernait pas seulement ses vrais amis, mais s’étendait aux amis politiques au sens le plus large du mot puisqu’il s’agissait même d’ « inciviques » parfaitement inconnus : « Hergé providence des inciviques… La formule est encore plus juste qu’on ne le croit. Car non seulement il aide ses amis, les amis de ses amis et d’autres Belges en difficulté, mais aussi des épurés français qu’il ne connaît même pas. Sa réputation de samaritain des collaborateurs en détresse a passé la frontière. Son adresse est de celles qui circulent. Avec eux, comme avec les autres, il ne se fait pas prier. » (p. 207).

    Alors, Hergé n’aurait-il vraiment eu « aucun sens politique » ???

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    Ralph Soupault était le caricaturiste de Je suis Partout, dont les dessins antisémites étaient pour le moins aussi incisifs que ceux de son ami Jam dans la Brüsseler Zeitung. Mais l’étalon répressif français était sans doute moins brutal que le belge : Soupault écopa de quinze ans de travaux forcés alors que Jam fut condamné à mort. Les peines furent néanmoins commuées, mais toujours à l’avantage du condamné français : Soupault sortit de prison en 1950, Jam en 1952. Hergé ne l’avait jamais vu, mais connaître les raisons de sa condamnation et le savoir ami de Paul Jamin suffirent à Hergé pour aider Ralph Soupault. Ici, un de ses dessins publié dans Le Petit Parisien, le 19 décembre 1941.

    N’est-il donc pas inconcevable de vouloir exclure Léon Degrelle du cercle hergéen ? D’autant plus que les deux hommes avaient noué de véritables liens d’amitié qui ne se démentirent jamais : comme nous avons eu l’occasion de l’établir irréfutablement, les contacts entre Léon Degrelle et Hergé ne se sont jamais rompus, qu’ils se soient poursuivis par l’intermédiaire de Germaine Kieckens, sa première épouse, ou via Paul Jamin (alias « Jam » et « Alidor »), le fidèle ami commun (ce blog au 20 octobre 2020).

    En réalité – et nous l’établirons plus loin encore– Assouline savait fort bien que Léon Degrelle est tellement consubstantiel à Tintin que Hergé ne pouvait pas imaginer, cinquante ans plus tard, de les dissocier, même au prix d’un anachronisme (voir aussi ce blog au 15 octobre 2020)…

     

    (À suivre)

  • Degrelle – Hergé, même combat! (8)

    Mon Honneur s’appelle Fidélité

     

    Hergé échappera aux tribunaux de l’épuration qui semblent avoir éprouvé, selon le dessinateur, la peur du ridicule : « Je n'ai cependant pas figuré au procès des collaborateurs du Soir, j'y étais en spectateur… Un des avocats de la défense a d'ailleurs demandé : “Pourquoi n'a-t-on pas aussi arrêté Hergé ?”, ce à quoi l'Auditeur militaire a répondu : “Mais je me serais couvert de ridicule !” » (Pol Vandromme, Le Monde de Tintin, p. 52)

    Mais sa prise de conscience de la mauvaise foi criminelle des vainqueurs (« Grotesque et ignoble ! », écrit-il à son épouse en lui annonçant le verdict du procès du Soir) n’hésitant pas à condamner à mort (et même à exécuter) les plus purs patriotes de ses amis l’amènera à s’engager à fond dans une aide concrète, matérielle et ô combien opportune à tous les persécutés de son entourage.

    En témoignera avec émotion l’écrivain Robert Poulet à l’occasion du décès du dessinateur (« Adieu, Georges », Rivarol, 18 mars 1983, cité dans Tintin, mon copain, p. 130) :« On peut bien le dire à présent : entre 1950 et 1960, il fut la providence des “inciviques”, le grand recours des honnis et des bannis, dont il connaissait la parfaite honnêteté. Il me rendit, à moi parmi beaucoup d’autres, de grands services aux heures difficiles. Je reste et resterai moralement son débiteur. »

    C’est ainsi que son ami très proche, l’artiste Jacques Van Melkebeke, condamné à dix ans de prison pour « incivisme »est engagé comme rédacteur en chef du nouvel hebdomadaire Tintin avec l’appui de Hergé qui ne souffle mot de sa condamnation. Quand la police vient l’arrêter, Van Melkebeke a pu fuir, mais est démissionné d’autorité par Raymond Leblanc, le propriétaire du magazine. Désormais, c’est clandestinement qu’il travaillera à Tintin, pour Hergé, mais aussi pour Edgar P. Jacobs.

    C’est ainsi que Robert Poulet, condamné à mort et, finalement, après six ans de prison, expulsé de Belgique, fut hébergé par Hergé qui, instruit par le précédent de Van Melkebeke, l’engagea également clandestinement dans l’équipe de Tintin pour y écrire des contes pour enfants : son salaire était payé par chèques libellés au nom de jeune fille de son épouse !

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    Extrait des esquisses de prison de « Jam » : caricature de Robert Poulet se promenant, boulet au pied, à la prison de Saint-Gilles en 1946.

     

    C’est ainsi qu’il soutint constamment l’abbé Norbert Wallez à la santé ruinée par ses quatre années de prison épouvantables ; le caricaturiste Jam dont il aida matériellement l’épouse durant les six ans de sa réclusion et qu’il soutiendra encore jusqu’à ce qu’il retrouve un travail ; le dessinateur de Je Suis Partout, Ralph Soupault, qu’il ne connaissait pas personnellement, mais que, recommandé par Paul Jamin, il aida et recommanda à Casterman ; ainsi que son ami le SS-Hauptsturmführer Jean Vermeire –qu’il connut au Petit Vingtième où il signait ses dessin « Jiv »–, officier de liaison de Léon Degrelle à Berlin, avec qui il allait au restaurant lors de ses permissions (en uniforme SS, toujours de fantaisie : voir Huibrecht van Opstal, Tracé RG, Le Phénomène Hergé, p. 89 et Saint-Loup, Les SS de la Toison d’Or,  p. 81) et pour lequel, lorsqu’il apprit sa condamnation à mort, il signa sans hésitation une pétition réclamant sa grâce au prince Charles, régent du Royaume, puisqu’ « il n’a cessé d’agir par idéalisme » (Pierre Assouline, Hergé, p. 205)…

    Alors, s’il faut encore remettre les pendules à l’heure, citons à nouveau Hergé dont l’honneur s’appelle fidélité et qui refusa toujours de participer à la condamnation universelle de Léon Degrelle :« Degrelle était d’ailleurs un homme respectable, il a été lui-même au Front de l’Est, il n’y a pas seulement envoyé quelques pauvres diables. Et militairement parlant, il s’est comporté là-bas comme un héros. » (interview de Hergé dans l’hebdomadaire flamand Humo, 11 janvier 1973, citée dans Tintin mon copain, p. 144).

     

    Comment rester Tintin sans Léon Degrelle ?

     

    La tragédie de la « libération » a provoqué une lente évolution du personnage de Tintin qui est certes toujours resté fidèle à ses idéaux de justice et de solidarité, mais a peu à peu abandonné son rôle de redresseur de tort universel et de justicier des sociétés et des nations (ce qu’illustrent d’ailleurs également les « réécritures » des anciens albums dans un sens «politiquement correct»).

    Tintin a ainsi progressivement changé de modèle en passant petit à petit du Léon Degrelle héroïque au Hergé débonnaire. Très éclairant à ce point de vue est le tout dernier album Tintin et les Picaros : filant au San Theodoros pour sauver Bianca Castafiore et les Dupondt du dictateur capitalisto-stalinien Tapioca, Tintin, pour parvenir à ses fins, se lie aux Picaros du général Alcazar (d’allure castriste mais vivant sous la coupe d’une mégère de l’American Way of Life : c’est dire s’il s’agit de dictateurs interchangeables !).

    Et si Tintin s’emploie à aider les Picaros dans leur pseudo-révolution, ce n’est que dans une seule intention, comme le reconnaît Tintin lui-même à la page 46 :« Non, on ne s’en fiche pas, capitaine [de la révolution du général Alcazar]… car nos amis les Dupondt, la Castafiore, Irma et Wagner sont en danger !... Et ils ne seront sauvés que si Alcazar triomphe de Tapioca et prend le pouvoir. » Une fois ce but atteint, c’est alors sans état d’âme qu’il quitte un pays qui a simplement changé de dictateur et son peuple toujours misérable pour rentrer chez lui et vivre tranquille avec ses amis.
    Le dernier dialogue clôturant l’album est très éclairant sur ce repli de l’héroïque Degrelle vers le pragmatique Hergé, affichant sans détour ni vergogne un esprit plutôt petit-bourgeois. Haddock :
    « Eh bien, je ne serai pas fâché de me retrouver chez nous, à Moulinsart… » ; Tintin : « Moi aussi, capitaine… »

    hergé,pol vandromme,robert poulet,jam,léon degrelle,humo,tintin,association pétain-verdun,restaurant botínLe véritable message de Tintin et les Picaros est celui d’un constat d’impuissance face aux mirifiques promesses des uns et des autres qui ne sont que bonnets blancs et blancs bonnets du profitariat politicien. Le souci de justice sociale s’est ici réduit au seul groupe de familiers, comme l’exprime d’ailleurs avec une effusion expansive Bianca Castafiore à la page précédente :« Ah !quelle joie d’être de nouveau tous réunis ! Il faut absolument que je chante ! » Plus rien d’autre ne compte que de se retrouver entre soi…

    C’est donc bien ici que s’exprime pour la première fois avec évidence le resserrement d’ « idéologie » de Tintin : du combat pour la justice sociale de son modèle Léon Degrelle vers la défense du cercle familier de son père Hergé.

    Et désormais, comme Tintin dans les Picaros, il nous faut bien constater avec désenchantement que depuis que l’idéal solaire qui enflamma Hergé et Léon Degrelle a été fracassé par la coalition universelle des matérialismes ploutocratico-marxistes craignant la contagion, nos sociétés sont en totale perdition, prisonnières d’une pensée unique qui les font se résigner à leur sort et à leur sujétion, la justice sociale étant reléguée au rayon des utopies.

    Face à notre impuissance, ne nous resterait-il plus –comme semble le penser Hergé– qu’à nous replier sur notre cercle familier où, jusqu’à présent du moins, nous pouvons encore entretenir et pérenniser la petite flamme de la vérité, de la beauté, de la justice et de la solidarité ?...

    Entretenir cette petite flamme de l’honneur et de la fidélité et nous efforcer de la propager : c’est bien le moins que nous devions à Léon Degrelle ainsi qu’à tous ceux qui ont été jusqu’à offrir le sacrifice de leur vie pour que l’Europe ne soit pas engloutie dans la nuit mortelle du stalinisme et, –hélas, mille fois hélas, en vain !–, pour que vive ce monde d’épanouissement personnel et de justice sociale que Léon Degrelle a voulu forger et que Hergé a pu approcher, mais que nous ne pourrons sans doute plus connaître.

     

    Armand Gérard

     

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    Si le souci de son couple et de ses amis proches a toujours été essentiel pour Léon Degrelle (ci-dessus avec son épouse Jeanne, sur la plage de Malaga ; et avec quelques intimes dont Raymond Van Leeuw, héros du Front de l’Est, son épouse Mia, et le photographe Jacques de Schutter, au restaurant Botín de Madrid : le propriétaire décorait toujours la table de Léon Degrelle d’œillets rouges et blancs, couleurs du drapeau bourguignon) ; à l’inverse de Hergé, sa mission de « passeur d’idéal » et de héraut de la révolution des âmes véhiculée par le national-socialisme a animé jusqu’à son dernier souffle le tribun politique et le chef de peuple que Léon Degrelle fut toujours (ci-dessous, discours à ses camarades Légionnaires du Front de l’Est à Palma de Majorque en 1989, haie d’honneur de jeunes Européens pour un meeting à Madrid et rencontre avec l’Association Pétain-Verdun).

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    Bibliographie

     

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    Delesse Catherine, Le vrai-faux réel dans la bande dessinée : la presse et autres médias dans Tintin, Palimpsestes, http://palimpsestes.revues.org/838; DOI : 10.4000/palimpsestes.838.

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    , Introduction à : Léon Degrelle Cristeros, Aux origines de Tintin, L’Homme Libre, 2019.

    Goddin Philippe, Hergé, Lignes de vie, Biographie, Editions Moulinsart, 2007.

    Heinemans Jan et Van Impe Marc, Openhartig gesprek met Hergé [Entretien à cœur ouvert avec Hergé], Elseviers Magazine, 22 décembre 1973.

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    Hitler Adolf, Libres propos sur la guerre et la paix, Flammarion, 1952.

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    Benoît-Jannin Maxime, Les guerres d’Hergé, Aden, Bruxelles, 2007.

    Mathieu Olivier, De Léon Degrelle à Tintin, Retranscription du texte de la conférence prononcée le vendredi 26 octobre 1990, à 20 heures, à l’occasion de la première manifestation du CER (cercle d’étudiants révisionnistes), au 104, boulevard Bockstael, Auditorium Bockstael, 1020 Bruxelles, édition à compte d’auteur, 1990.

    Mathot René, Au ravin du loup, Hitler en Belgique et en France, mai-juin 1940, Racine, 2000.

    Van Opstal Huibrecht, Tracé RG, Le Phénomène Hergé, Claude Lefrancq, Bruxelles, 1998.

    Peeters Benoît, Hergé, fils de Tintin, Grandes biographies, Flammarion, Paris, 2002.

    Poulet Robert, Adieu Georges, in Rivarol, 18 mars 1983.

    Riesco José Luis Jerez, Degrelle en el exilio. 1945-1994, EdicionesWandervögel, Buenos Aires, 2000. Cette date doit être apocryphe puisque, entre autres exemples, l’auteur évoque la date du décès de Marie-Christine, une des filles de Léon Degrelle, en 2006 (p. 287).

    Rothuizen William et Schröder Peter, Kuifje & Hergé [Tintin & Hergé], Haagse Post, 31 mars 1973.

    Sadoul Numa, Tintin et moi, Entretiens avec Hergé, Champs-Flammarion, 4e édition, Paris, 2000.

    Saint-Loup, Les SS de la Toison d’Or, Presses de la Cité, 1975.

    Springael Hervé, Avant Tintin, Dialogue sur Hergé, chez l’auteur, 1987.

    Valla Jean-Claude, La France sous les bombes américaines, 1942-1945, Librairie nationale, 2001.

    Vandromme Pol, Le Monde de Tintin, Gallimard, Paris, 1959.

    Wagner Friedlind, Héritage de feu, Souvenirs de Bayreuth, Plon, 1947.

     

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    C’est en 1989 que Korbo réalisa l’un des plus beaux portraits de Léon Degrelle, tellement reproduit que plus personne ne se soucie de son auteur, croyant l'œuvre libre de droits et appartenant au domaine public !

     

  • Degrelle – Hergé, même combat! (7)

    La Tragédie de la « Libération »

    Comme on peut le constater grâce au Tintin mon copain de Léon Degrelle, Hergé se caractérise par une fidélité à toute épreuve à ses idées et à ses amis. Surtout quand l’adversité s’en mêle et que son monde personnel s’écroule avec fracas.

    Hergé fera la très amère expérience de l’adversité à l’issue de la Deuxième Guerre Mondiale. Certes, dès 1940, il avait connu la vexation de la démobilisation pour raisons de santé ainsi que, comme tous les Belges, la stupeur de l’écrasement militaire et l’affolement de l’exode. Mais cet écroulement du monde vermoulu combattu par Léon Degrelle signifiait aussi pour lui la possible naissance d’un monde nouveau en même temps que l’accession au plus prestigieux quotidien belge, Le Soir, désormais dirigé et rédigé par une talentueuse équipe de ses amis, tout acquis aux thèses de l’Europe nouvelle : le journaliste Raymond De Becker, l’académicien Horace van Offel, le poète Jean Libert, le caricaturiste Paul Jamin, l’ami proche Jacques Van Melkebeke, peintre et chroniqueur d’art qui s’occupera du Soir Jeunesse, Paul Kinnet, auteur de romans policiers et chroniqueur de jazz, etc. Cette époque représente pour Hergé l’âge d’or qui lui a permis de créer et diffuser des chefs-d’œuvre tels que Le Crabe aux Pinces d’or, L’Etoile mystérieuse, Le Secret de la Licorne, Le Trésor de Rackham le Rouge, Les Sept Boules de cristal


    41 Horace van Offel Crommelinck 1935.jpgPortrait d’Horace Van Offel par Albert Crommelynck (eau-forte pour l’édition des Contes, 1935). Né en 1876, Horace Van Offel –le « Dumas » belge – compte parmi les meilleurs auteurs de romans historiques, mais aussi de fiction politique, tel La Terreur fauve, dénonçant une société bolchévisée. Horace Van Offel confiera plusieurs de ses titres à la « Collection Nationale » des éditions Rex (Le Jongleur d’épée, La Flûte corsaire). Elu à l’Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique en 1936, Horace Van Offel sera appelé à prendre pendant quelques semaines de juin 1940 le poste de rédacteur en chef du quotidien Le Soir. Menacé par la résistance communiste, lors de l’avance alliée en 1944, il se réfugie en Allemagne où, malade et à bout de force, il meurt, à 68 ans, à Fulda, le 6 octobre 1944. Quinze jours plus tard, le 21 octobre, l’Académie belge le radie et installe un an plus tard à son fauteuil numéro 21 le politicien socialiste enfui à Londres Paul-Henri Spaak !...

     
    C’est néanmoins en ce temps-là que Hergé subira les foudres de la répression nazie, d’ailleurs aussi absurde qu’incohérente : « Pendant la guerre, les Allemands ont fait interdire deux de mes albums : Tintin en Amérique, probablement parce qu’ils s’imaginaient que c’était une apologie des Américains, et L’Île noire, parce qu’il y avait un écossais sur la couverture !... » (Numa Sadoul, Tintin et moi, p. 154). Cette censure abusive apparaîtra dans toute sa stupidité lorsque Hergé précisera à des journalistes néerlandais : « Par contre les livres stigmatisant Mussolini [Le Sceptre d’Ottokar] et dénigrant violemment les Japonais [Le Lotus bleu] ont pu rester dans le commerce pour d’obscures raisons. Paresse ou simple erreur du censeur allemand ? » (Jan Heinemans et Marc Van Impe, Entretien à cœur ouvert avec Hergé, in ElsevierMagazine [en néerlandais], 22 décembre 1973, p. 155).

    Hergé a néanmoins aussi raconté à Numa Sadoul comment le « Sicherheitsdienst – le service de sécurité en pays occupés », se souvenant soudain de certains dessins du Sceptre d’Ottokar (sans sourciller cependant face à l’évocation critique de l’Anschluss !) n’aurait pas manqué de le menacer des pires sévices : « un Allemand appartenant au Sicherheitsdienst […] est venu au Soir me dire : “L’avion, là, dans Le Sceptre d’Ottokar, c’est un Heinkel, n’est-ce pas ? Il ne faudrait pas recommencer trop souvent ce genre de plaisanterie !” C’était tout, mais il m’avait mis sérieusement en garde… » (p. 129)

    Numa Sadoul –qui a publié, en 1975, un livre intitulé Tintin et moi basé sur ses conversations avec Hergé– est ce nombriliste qui se permet, dans une note de bas de page, d’asséner du haut de son ignorance crasse : « il est important de préciser que celui-là [Hergé] ne partagea jamais les idées de celui-ci [Degrelle] » !!! (p.63)

    On imagine la jouissance intérieure de Hergé lorsqu’il raconta à ce journaliste français, assoiffé de scoops mais imperméable à son humour sybillin, cette gentille anecdote sous forme de haut fait d’armes !

    Deux ans auparavant, Hergé avait raconté bien simplement à William Rothuizen et Peter Schröder, journalistes néerlandais du Haagse Post que pendant l’Occupation, « je n’avais pas d’amis allemands et mon travail n’a jamais été censuré » (Tintin & Hergé, in Haagse Post [en néerlandais], p. 44). Et pourquoi l’eût-il été puisque, pour lui, comme pour tous les Belges (même les plus éminents comme le roi Léopold III ou le président du Parti socialiste et conseiller du roi, Henri de Man : voir ce blog aux 18 mai et 28 juin 2017), le système parlementaire démocratique, à l’origine de tous les malheurs, s’était effondré : « Je reconnais que moi aussi, j’ai cru que l’avenir de l’Occident pouvait dépendre de l’Ordre nouveau. Pour beaucoup, la démocratie s’était montrée décevante et l’Ordre nouveau apportait un nouvel espoir. C’est surtout dans les cercles catholiques que ces opinions étaient le plus largement exprimées » ? (Haagse Post, p.44)…

    Après le récit de cette prétendue remarque de l’occupant, –seule et unique, même pas une admonestation !–manifestant plutôt son empathie, Hergé devra raconter d’une bien moins agréable manière à son jeune biographe l’épisode autrement tragique de la répression qui s’abattra sur les « inciviques » belges dès 1944 !

    Car la « libération » de la Belgique s’apparentera bien à une tragédie.

    Comment appeler autrement en effet la situation provoquée par la prétendue « épuration » qui l’accompagna ? Il n’est que d’observer le caractère absolu que cette intolérance a eu en Belgique, en comparant le cas belge avec, par exemple, la situation française qu’on a pourtant coutume de présenter comme particulièrement terrible.

    Si l’on veut bien tenir compte de l’énorme différence de population (une population française, en 1945, près de 4,75 fois supérieure à la belge ; Belgique : 8,5 millions d’habitants ; France : 40,3 millions), on verra, dans le tableau ci-après (ne concernant pas l’épuration sauvage dont les innombrables récits sont épouvantables, mais les chiffres aléatoires, mais la seule répression judiciaire dont les chiffres sont officiels), que si, en chiffres absolus, le nombre d’exécutions a été trois fois supérieur en France par rapport à la Belgique, la répression, toujours en chiffres absolus, a concerné davantage de personnes et a brisé davantage de vies en Belgique qu’en France.

     

    Maurice Baudoux, 29 ans,
    Héros de Tcherkassy, Martyr de la « résistance »

    42 Lynchage Marcel Baudoux.jpeg

    Engagé, avec Léon Degrelle, dans le premier contingent de Volontaires de la Légion Wallonie –en même temps que son jeune frère Louis qui tombera à Gromowaja Balka, âgé de 19 ans seulement–, Maurice Baudoux était né en 1916 à Montignies-le-Tilleul et était camionneur de profession. Profitant de la permission récompensant la percée victorieuse de Tcherkassy, il participa aux glorieux défilés de Charleroi et Bruxelles avant de rentrer chez lui, dans le petit village de Gozée. « Mais, reconnu par un résistant particulièrement haineux, il sera battu à mort le 27 juin 1945 par la populace locale. Le garde-champêtre de Gozée l’extraira courageusement de la foule et le traînera dans sa maison ; mais en vain puisque le malheureux expirera sous ses yeux. » (Théo Verlaine, La Légion Wallonie, De Krijger, 2005, p. 303). Ce lynchage odieux d’un jeune soldat valeureux et trop confiant (confiance provoquée par l'enthousiasme euphorique de la population célébrant les Légionnaires à Bruxelles ?) n’est qu’un exemple parmi les innombrables assassinats dont furent victimes les Légionnaires et les membres de leur famille, payant de leur vie la guerre civile organisée par les terroristes communistes en Belgique dès que l’URSS fut envahie par la Wehrmacht, le 22 juin 1941 (voir ce blog au 7 juin 2018 : Victor Matthys y rappelle qu’officiellement, dans les seuls trois premiers mois de 1944, près de 800 personnes furent tuées par la « Résistance » chargée d’établir un climat de terreur parmi les partisans de l’Ordre Nouveau, en massacrant d’ailleurs souvent des mères ou des épouses de Légionnaires absents de leur domicile).

    Cette photo accablante fait de l’infortuné Maurice Baudoux le martyr emblématique des Légionnaires victimes de la sauvagerie aveugle de la prétendue Résistance ensanglantant le pays.

     

    Tenons également et surtout compte du fait qu’en Belgique, jamais aucune amnistie n’a été accordée, contrairement à la France qui la vota dès 1951 ! Et que les condamnations belges ont donc le plus souvent revêtu un caractère définitif, en tout cas pour la déchéance des droits civils et politiques !

     

              Belgique                                                     France

     

        Inculpations                             405.067               311.263+108+69.797=
                                                                                          381.168

        Condamnations à mort          2.940                   6.763+18= 6.781

        Exécutions                                242                       767+3= 770

        Prison à perpétuité                 2.340                    2.702

        Dégradation nationale à vie 43.093                  3.578+15+14.701= 18.294

     

    (Chiffres belges: site antifasciste www.resistances.be; chiffres français : wikipedia.org: en noir, chiffres des Cours de justice; en rouge, chiffres de la Haute Cour de justice jugeant les membres du gouvernement; en vert, chiffres des Chambres civiques qui ne prononcèrent que des peines de dégradation nationale)

     

    Pour prendre conscience du traumatisme que provoqua la « libération » chez Hergé, il suffira de lire ce passage d’une lettre écrite le 21 juillet 1946 (jour de la « fête nationale » belge !) à son ami Paul Jamin (le caricaturiste Jam) condamné à mort et qui attend son sort à la prison de Saint-Gilles : « Mais jamais on n’avait imaginé une guerre comme celle-là, doublée d’une véritable guerre civile. Qui donc aurait cru que les Belges en seraient venus à se haïr avec une telle violence ? Ah ! La haine, la haine !... Notre pauvre pays en est encore empoisonné. Il en guérira, bien sûr. Mais en attendant, que de larmes, que de souffrances, que de deuils ! » (Philippe Goddin, Hergé, Lignes de vie, p. 361).

     

    Hergé avait naïvement cru pouvoir « rester en dehors de la mêlée » et, « en toute liberté d’esprit », « rester calme au milieu de cette espèce d’hystérie patriotarde » ! C’est ainsi qu’il écrit, en juillet 1941 déjà, à un ami « patriote écœuré » qui l’insulte de « traître, vendu, lécheur de bottes » : « Il s’agit uniquement de rester un “honnête homme” et, lorsqu’on nous dit, par exemple : “Ils nous prennent tout”, de répondre que c’est inexact. Non par germanophilie, non par “léchage de bottes”, mais par respect de la vérité qui, même en temps de guerre, conserve ses droits. » (Goddin, pp.277-278)

    Hergé fut arrêté à quatre reprises.

    Tout d’abord par la Sûreté de l’Etat. Il est « avec d’autres détenus, emmené à pied et hué, interrogé dans la prison de Saint-Gilles et enfermé » (Huibrecht van Opstal, Tracé RG, p. 91). Robert Poulet, le célèbre romancier et critique littéraire qui, lui aussi, fut la dupe des encouragements royaux à reprendre la plume et à fonder, avec Paul Colin, Le Nouveau Journal (voir Léon Degrelle, La Cohue de 1940, p. 279 sv.), nous livrera un précieux témoignage de ces événements : « En 1944, il y avait eu cette autre rencontre, dans l’escalier de Saint-Gilles, la prison bruxelloise où s’entassaient des “traîtres” épurés, dont l’ensemble s’identifiait à peu près avec l’élite du pays. Les “patriotes” londoniens avaient aussi arrêté Hergé, pour le seul motif qu’il avait publié ses dessins dans un journal censuré (et comment un journal aurait-il pu n’être pas censuré en temps de guerre ?). Nous échangeâmes, Georges et moi, le sourire vaillant de rigueur, avant de rentrer, chacun de notre côté, dans l’enfer ignoble des “cellules à huit”. » (Robert Poulet, Adieu Georges, in Rivarol n° 1667, 18 mars 1983). Dans sa cellule où il ne resta heureusement qu’une seule nuit, Hergé eut comme compagnon Paul Herten, qui fut le directeur du Nouveau Journal après l’assassinat de Paul Colin par la « résistance » : il était venu se constituer prisonnier par scrupule patriotique ; il sera fusillé.

    Libéré, Hergé fut cependant arrêté à nouveau par la Police Judiciaire qui l’interrogea et le relâcha. Puis s’en mêlèrent les « résistants » du Mouvement National Belge qui, mitraillette au poing, perquisitionnèrent sa maison, l’interrogèrent et le relâchèrent derechef. Enfin, les communistes du Front de l’Indépendance se manifestèrent…

    « Comme il y avait, à ce moment, une bonne douzaine d’organismes semblables, je croyais qu’ils allaient venir m’arrêter chacun à tour de rôle. Mais non, cela s’est arrêté comme cela, sans raison apparente », plaisante Hergé dans une lettre de janvier 1945 à l’abbé Norbert Wallez, alors détenu avec neuf autres « inciviques » dans une cellule de deux mètres sur cinq à la prison de Charleroi.

    43 Arrestation Collaborateur.jpegArrestation, à Anvers en septembre 1944, d’un présumé « collaborateur » par une foule armée de « résistants » dont les intentions criminelles ne font guère de doute. Certes (et heureusement), les arrestations de Hergé ne se passèrent pas dans une telle ambiance délétère qui pouvait à tout moment déboucher sur des scènes de justice expéditive, pour ne pas dire de lynchage : le jeune homme ici capturé a manifestement déjà été brutalisé et n’en mène pas large dans l’angoisse de son sort…

     

    On comprend que les résistants, ce n’était vraiment pas la tasse de thé de Hergé, comme il le déclara un jour sans ambages : « Je détestais le genre Résistant. On m'a proposé quelquefois d'en faire partie, mais je trouvais cela contraire aux lois de la guerre. Je savais que pour chaque acte de la résistance, on allait arrêter des otages et les fusiller. » (Maxime Benoît-Jannin, Les Guerres d’Hergé, p. 50).

    Tout comme il apprécie à sa juste valeur la façon dont les Anglo-Américains procèdent pour « libérer » le pays, c’est-à-dire en ne le bombardant pas autrement que le territoire du Reich. S’il n’existe pas encore d’ouvrage tel que L’incendie, de Jörg Friedrich, pour rappeler le sort des pays occupés sous les tapis de bombes alliés, Jean-Claude Valla a néanmoins publié un désormais indispensable La France sous les bombes américaines, 1942-1945 (Librairie nationale, 2001 ; dans la foulée, ont également paru Eddy Florentin, Quand les Alliés bombardaient la France, 1940-1945, Perrin, 2008 et Andrew Knapp, Les Français sous les bombes alliées, 1940-1945, Tallandier, 2014).

    C’est ainsi que Hergé écrit à son ami Charles Lesne, directeur des éditions Casterman situées à Tournai qui venait de subir un violent bombardement en juin 1944 : « Tu connais sans doute la formule : Seigneur, libérez-nous de nos Protecteurs et protégez-nous de nos Libérateurs ! […] Ici aussi, tout est calme, à part un avion allemand qui s’est abattu samedi dernier à deux kilomètres de chez nous. À part aussi un quadrimoteur américain qui, touché par la D.C.A. s’est abattu à un kilomètre d’ici, sur le boulevard du Souverain. À part encore un obus non éclaté qui est retombé à cent mètres de chez nous en faisant un joli tintamarre, et pas de victime. À part, enfin, un gros éclat d’obus qui est retombé à quelques pas de moi. En vérité, je te le répète, tout est calme… » (Philippe Goddin, Hergé, Lignes de vie, p. 323)

    Hergé restera marqué à vie par la tragédie de la libération et son « épuration » aveugle: « J’avais des amis journalistes et dont je persiste aujourd’hui encore à croire qu’ils étaient absolument purs et pas à la solde de l’ennemi. Et quand j’ai vu certains de ces gens condamnés à mort et certains même fusillés, je n’ai plus rien compris à rien. Ça a été une expérience de l’intolérance absolue. C’était affreux, affreux ! » (interview à Benoît Peeters, citée dans Tintin, mon copain, p. 129).

    44 Hergé Voilà.jpeg

    Témoignage manifeste de la proximité indéniable de Hergé avec les idéaux d’Ordre nouveau défendus non seulement par Léon Degrelle et Rex mais également par la rédaction de son journal Le Soir : Hergé fait la « une » de l’hebdomadaire rexiste Voilà en pleine guerre, le 10 juillet 1942. Il surclasse, tel le bienveillant Créateur, un Tintin interloqué (dessin du caricaturiste maison R.V. Roy). Cette « gazette hebdomadaire de la bonne humeur » créée par Léon Degrelle et fort populaire (tirage : 30.000 exemplaires) était dirigée par Victor Meulenijzer, ami d’enfance de Hergé, qui avait été directeur du Pays réel après le départ de Léon Degrelle pour le Front de l’Est. Il paiera de sa vie sa fidélité à l’idéal bourguignon de son chef : il fut fusillé le 30 août 1945, après une parodie de procès qui désespéra son ami Hergé.

     

    En évoquant, horrifié, les « fusillés », Hergé a certainement, entre autres, à l’esprit son ami Victor Meulenijzer, compagnon du collège Saint-Boniface et de sa troupe scoute, qu’il caricatura notamment, à ses côtés, dans un épisode de Quick et Flupke dans Le Petit Vingtième du 18 mai 1933, qui fut le rédacteur en chef de l’hebdomadaire rexiste Voilà –dont Hergé fit la couverture le 10 juillet 1942– et qui fut fusillé, après une parodie de procès, le 30 août 1945.

    Parmi les autres amis de Hergé condamnés à mort, citons Paul Herten (fusillé), José Streel (fusillé), Paul Jamin, Jean Vermeire, Raymond De Becker, Robert Poulet, Gaston Derijke, Paul Werrie,… sans parler de Léon Degrelle !

     

    A suivre

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    Paul Jamin (c’est-à-dire le dessinateur « Jam » du Pays réel, du Soir et de la Brüsseler Zeitung) fut condamné à mort et enfermé à la Prison de Saint-Gilles en attendant l’exécution de la sentence : « Ce sont les exécutions que l’on entend au petit matin dans la cour de la prison, le claquement des balles sur le mur, les longues journées à attendre que l’on vienne vous chercher… » Jam passe désormais son temps à croquer ses compagnons d’infortune, à réaliser des dessins d’ambiance ou caricaturer ses gardiens. A gauche, sa cellule ; à droite, un de ses pandores (à propos de la détention de Paul Jamin, voir ce blog aux 8 novembre 2019 et 20 mars 2020).

     

  • Degrelle. Qui suis-je ? Par Francis Bergeron, éditions Pardès, 2016, 125 pages

     

    XVI. Léon Degrelle, négateur de l’Histoire ?

    « Degrelle aurait pu (ce serait bien le moins) faire le constat de la ruine de l’Europe et de l’Allemagne […] et reconnaître la part de responsabilité du Führer. […] Si Degrelle est resté […] interdit de tout, […] c’est à cause de ce négationnisme historique. À cause de son refus absolu […] de reconnaître l’échec, pourtant évident, de l’aventure hitlérienne. […] C’est ce que lui reprochait, par exemple, son compatriote Robert Poulet […]. Il lui reprochait de nier certaines vérités et il considérait cette approche comme étant pour le moins maladroite. […] L’historien […] peut donc trouver scandaleux chez Degrelle ce refus de reconnaître la réalité de ce que fut […] le régime hitlérien au-delà du débat (interdit) sur les chambres à gaz. […] Mais, pour conforter sa démonstration, Degrelle a parfois “sollicité” […] la pensée du Führer ou de ses proches. C’est, en gros, me semble-t-il, ce qu’ont déploré un Robert Poulet ou un Pol Vandromme, qui ne peuvent pourtant guère passer pour des adeptes du politiquement correct et de la pensée unique. » (Bergeron, pp. 99-102).

    Le seul véritable reproche que nous nous permettrons de faire à Francis Bergeron est de porter un jugement sur la défense et l’illustration d’Adolf Hitler et du national-socialisme qu’assura Léon Degrelle avec une loyauté et une assurance fortes de ses certitudes venant de son expérience personnelle mais aussi de vérifications historiques et de recoupements rigoureux. Et de porter ce jugement au nom de la doxa contemporaine, nécessairement « politiquement correcte » et qui impose – comme il le sait et le dit – de considérer Hitler comme « le mal absolu, l’horizon indépassable de l’horreur, le tabou suprême dont les signes mêmes (la croix gammée, le salut “à la romaine”) sont interdits de représentation » (p. 99).

     

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