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  • « Éléments », magazine de la Nouvelle Droite... et des idées à l'envers ?

     

    L'histoire revisitée par les clowns du wokisme triomphant

     

     

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    Le magazine Éléments dirigé par Alain de Benoist (La Nouvelle Droite au XXIe siècle : Orientations face aux années décisives, La Nouvelle Librairie, 2023) vient de publier une interview complaisante de Frédéric Saenen, promouvant sans réserve sa perfide satire de Léon Degrelle que son chroniqueur complice, Laurent Schang, toute vergogne avalée, ose nous vendre –en rubrique Histoire s'il vous plaît, et non Polémique ou même Humour– comme « le portrait sans fard ni trémolos d'un ambitieux qui, pour s'être rêvé en Führer des Wallons, finit sa vie avec le titre peu enviable de personnalité la plus détestée du royaume de Belgique » (ce blog au 1er décembre 2025).

     

    En 1992, la présence du nom de Léon Degrelle dans la liste proposée pour le classement des Cent Wallons du siècle suscita « des réactions indignées de la part de plusieurs résistants. » À l'époque, –Léon Degrelle vivait encore !–, les responsables de l'initiative convainquirent les indisposés « qu'une démarche historique qui se voulait scientifique ne pouvait occulter des aspects du passé quels qu'ils soient. » (Paul Delforge, in Les Cahiers nouveaux, septembre 2012, p. 62). On mesure la régression des démarches historiques quand on lit Clown auguste Schang ou d'autres « spécialistes », par exemple du Cegesoma, plus officiels, mais tout aussi bouffons (sur ce blog, cliquer sur « Cegesoma » dans les Archives par tags)...

     

     

     

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    Nous avons vu (ce blog au 1er décembre 2025) comment, dans son sketch sur « Léon Degrelle et la cause flamande », Clown blanc Saenen estimait impossible pour le Chef de Rex d' « entrer en réel dialogue avec le nord du pays ». En effet, « L'obstacle majeur au rapprochement de Degrelle avec la Flandre est avant tout... sa méconnaissance totale du néerlandais. »

     

    Quelques coupures de journaux illustrant les succès colossaux des meetings de Léon Degrelle expliquant son programme en français en région flamande établissent aisément l'absurdité de pareille thèse. Alors, que dire du délire qui s'empare des foules lorsqu'il s'essaie à le présenter en néerlandais, comme au Congrès de Rex à Lombeek, le 10 juillet 1938 ! (Léon Degrelle spreekt Vlaamsch –« Léon Degrelle parle en flamand »–, Supplément du Pays réel non daté, 60.000, REX Congrès national Lombeek, 10-7-38, p. 39, en cinq langues –français, néerlandais, espagnol, italien, anglais–, mais pas en allemand).

     

    Renvoyons surtout à notre série Léon Degrelle et le nationalisme flamand, sur notre blog Le Dernier Carré « Weltanschauung », à partir du 8 juillet 2016...

     

    À propos du Congrès de Lombeek, épinglons la petite canaillerie de Clown blanc l'artificieux (son bouquin en regorge, évidemment invisibles à Clown auguste) : à la fin de sa présentation, Frédéric Saenen ironise : « Debout à bord d'une voiture découverte qui, après être passée sous d'impressionnantes arcades, remonte lentement l'allée centrale, le Chef arrive à la tribune. Le Nuremberg du pauvre consacre Degrelle en Führerke (petit Führer en néerlandais) des rexistes. » Et de préciser en note de bas de page que ce n'est pas lui qui déconsidère de la sorte le congrès de Lombeek en l'appelant « Nuremberg du pauvre », mais le premier historien de Rex de l'après-guerre : « J.-M. Étienne, Le Mouvement rexiste jusqu'en 1940, op. cit., p. 156. ». Sauf que Jean-Michel Étienne ne prend pas la médisance à son compte, mais fait mine au contraire d'en dénoncer la méchanceté : « on a appelé méchamment ce congrès le Nuremberg du pauvre”... ». Autrement subtil.

     

     

    Que dire aussi de la saynète que Clown auguste Schang consacre à Hergé ? Sa fausse question vaut pourtant tellement son pesant de chafouinerie ! « Degrelle [...] s'est souvent vanté d'avoir inspiré le personnage de Tintin. Quelle est la part de vérité dans cette affirmation ? Si tant est qu'il y en ait une. » Mais qu'ajouter à ce que nous avons déjà démontré et redémontré ? Nous renvoyons donc simplement le lecteur à notre série Degrelle-Hergé, même combat ! (ce blog à partir du 21 septembre 2020 ou, mieux encore, cliquez sur « Hergé » dans les Archives par tags).

     

     

    Léon Degrelle, l' « hitlérolâtre »...

     

     

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    Nous avons souvent montré à travers notre iconographie (ce blog, pour cette seule année, aux 28 février, 15 mars et 11 août) comment Léon Degrelle était une cible privilégiée des caricaturistes et dessinateurs de presse, parfois vulgairement, parfois aussi avec humour et talent.

     

    On a ici un exemple de l'autrement clownesque René Magritte, qui se fit membre du Parti communiste en 1932 et réalisa, pour un Comité de Vigilance des Intellectuels Antifascistes, cette affiche en 1936 en réaction au triomphe électoral de Rex. Si, à l'époque, le dessin se voulait expressément calomniateur, il anticipait néanmoins avec justesse les sentiments qui allaient unir les deux hommes au cours de la guerre. Encore qu'en formulant son « hypothèse paternelle », ce serait plutôt Hitler qui se fût vu continué par Léon Degrelle (voir encore ci-après) !

     

    Si Magritte était donc un fier communiste « résistant » à la menace fasciste, il ne fallait pas lui en demander beaucoup plus : ce n'est pas lui qui, à l'exemple de Léon Degrelle, eût mis sa peau en jeu pour défendre ses idées. En effet, la maison de ventes Arenberg Auctions qui a mis aux enchères à Bruxelles, le 16 octobre dernier, un exemplaire de l'affiche a expliqué son caractère « absolument rarissime [...] par le fait qu’elle a été détruite, par prudence, lors de l’arrivée des Allemands au début de la Seconde Guerre mondiale [...]. Durant l’Occupation, si Magritte a peur d’être arrêté, c’est notamment à cause de cette image »... Estimée entre 2000 et 2500 euros, l'affiche (anti)degrellienne a été adjugée 38.400 euros !

     

     

    Clown auguste Schang : « À quel moment de son parcours situez-vous son basculement, du réactionnaire catholique au Germain hitlérolâtre ? »

    Clown blanc Saenen : « [...] Une fois revenu de ses prisons [...], Degrelle [...] comprend qu'il ne peut plus vraiment avoir de destinée strictement belge. Il s'offre alors littéralement à Hitler, dans une lettre stupéfiante d'avril 1941, donc deux mois avant le déclenchement de l'opération Barbarossa, qui signe son basculement complet. »

     

    Tout à son rôle d'asticoteur de Clown blanc Saenen, Clown auguste Schang ne veut présenter Léon Degrelle que de manière négative à ses lecteurs néo-droitistes : l'auteur de Révolution des Âmes n'était donc, à l'origine, qu'un « réactionnaire catholique », somme toute assez méprisable intellectuellement. Et voilà qu'à un moment donné de sa vie, il « bascule » et devient un Germain entre guillemets, c'est-à-dire, pour Clown auguste qui ne connaît rien des liens qui unirent les Wallons au Saint Empire Romain Germanique, un faux Germain ! Qui plus est, de l'espèce la plus ignominieuse, puisque, en outre, il « bascule » dans l'adoration stupide de l'homme le plus monstrueux de l'Histoire : il devient hitlérolâtre... (à propos de la germanité des Wallons et de l'intérêt tactique de sa proclamation par Léon Degrelle, voir ce blog aux 12 mai 2016 et 10 décembre 2017 ainsi que Persiste et signe, p. 304).

     

     

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    Emmené en avion –pour la seconde fois sur ordre exprès du Führer– du champ de bataille au Grand Quartier Général des Armées sur le Front de l'Est, le 27 août 1944, l'hitlérolâtre Léon Degrelle salue protocolairement en attendant que le chef suprême des armées, Adolf Hitler, rayonnant de joie, lui remette les plus prestigieuses décorations militaires du Reich, les Feuilles de Chêne à sa cravate de Chevalier de la Croix de Fer, l'Insigne en or des combats rapprochés, la Médaille en or des Blessés et la Croix allemande en or (ce blog, notamment, au 23 juillet 2021).

     

     

    On sait que Léon Degrelle –il n'en a jamais fait mystère– avait une grande admiration pour Adolf Hitler, multipliant d'ailleurs explications, précisions, déclarations proclamant, par exemple, qu'il « était le génie universel qui entendait bien créer un monde nouveau et un type d'homme nouveau » (Persiste et signe, p. 179). Il savait aussi, –après l'écrasement du Reich, la destruction de ses réalisations, la prohibition de sa vision du monde et le récit officiel qui en est proposé depuis–, ce que sa proximité avec le Führer pouvait susciter comme réactions ; il semble même répondre à l'avance à nos deux clowns : « Tant qu'il a été entendu qu'Hitler n'était qu'un fou abominable, le fait que je l'aie fréquenté était collé sévèrement dans mon dossier à charge ! [...] Quel monstre n'étais-je donc pas moi-même ! [...] On me jetait à la figure la phrase que m'adressa Hitler en 1944, en me remettant le Collier de la Ritterkreuz avec Feuilles de Chêne : Si j'avais un fils, je voudrais qu'il soit comme vous ! [...] Mais voilà que les temps ont changé, Hitler est devenu un objet de fascination mondiale ! [...] Alors, du coup [...], on nie nos rapports et surtout leur qualité, je ne peux plus l'avoir connu, ou alors, au maximum, un jour ou l'autre, entre deux portes, à toute vitesse ! » (Persiste et signe, pp. 181-182).

     

    Mais nos deux complices ne s'embarrassent pas de ce distinguo : Clown blanc Saenen prétend avoir trouvé la preuve de l'hitlérolâtrie coupable de Léon Degrelle et Clown auguste Schang reprend le texte accusateur, en capitales grasses en milieu de page : « [Degrelle] s'offre alors littéralement à Hitler, dans une lettre stupéfiante d'avril 1941, donc deux mois avant le déclenchement de l'opération Barbarossa, qui signe son basculement complet. À partir de là, il devient un croisé de l'hitlérisme et n'a de cesse de proclamer la germanité des Wallons afin de rejoindre les rangs de l'élite suprême à ses yeux, la Waffen SS. »

     

     

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    Clown blanc ne nous permettra pas de lire un traître mot de cette lettre, mais nous sommes priés de croire qu'elle est « stupéfiante » et qu'elle constitue une oblation sacrificielle à Hitler : Pétain avait fait don de sa personne à la France, mais ici, c'est « Degrelle [qui] s'offre littéralement à Hitler » ! La manœuvre falsificatrice est trop scandaleuse pour n'y pas répondre. Nous avions d'ailleurs déjà évoqué très clairement cette lettre courageuse du jeune chef idéaliste sur ce blog, le 7 mai 2016. Nous n'avons donc rien d'autre à faire que nous répéter...

     

    Aîné d’une famille de plus de six enfants, Léon Degrelle avait été exempté d’office de son obligation de service militaire par la loi de 1928. Ce qui ne l’a pas empêché de demander son incorporation sous les drapeaux (armée de l’air) en 1939, requête refusée au motif qu’il était député de Bruxelles.

     

    Par ailleurs, après la défaite de la Belgique et les épreuves subies au cours de sa captivité en France, et dans l’inactivité totale où il est réduit depuis son retour au pays, Léon Degrelle, toujours habité par son idéal dont la réalisation se concrétise ailleurs et sans lui, se rappelle au bon souvenir d’Adolf Hitler lui-même. Il lui écrit le 10 avril 1941 (c’est-à-dire bien avant le déclenchement de l’opération Barbarossa, le 22 juin) : « […] C’est pour sortir de cette inaction que je vous écris, Führer, afin d’obtenir de vous l’honneur insigne de pouvoir lutter, fraternellement, à côté de vos soldats. Pendant la durée de la guerre, je ne puis, politiquement, être d’aucune utilité. Laissez-moi donc alors, Führer, mettre à votre disposition, sur les champs de bataille, ma force et ma jeunesse ! […] Führer, je suis certain que vous ne me refuserez pas cette joie. Vous vous souviendrez du jeune homme qui, dès 1936, venait à Berlin vous apporter le salut de Rex. […] Vous me permettrez, j’en suis convaincu, de mêler mon effort à l’effort de la jeunesse du IIIe Reich et de m’engager volontairement parmi vos troupes. Je serai infiniment heureux, malgré mon attachement à mon foyer et à mes quatre petits enfants, de connaître le destin militaire de votre jeunesse héroïque. Que Dieu, Führer, conduise vos drapeaux à la victoire et à la paix. » Il reçut la réponse de Hitler par un courrier du Chef des Oberkommando der Wehrmacht en personne, le Generalfeldmarschall Wilhelm Keitel, le 4 ou le 5 juillet : sa requête est refusée « pour des raisons de principe » : « Le Führer ne peut pas vous laisser partir pour le front parce que vous êtes indispensable pour votre activité politique » (Cahiers d’Histoire de la Seconde Guerre mondiale, 1978, pp. 168-170).

     

     

     

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    Lorsqu'enfin, l'offensive Barbarossa permit de contrer la menace communiste sur l'Europe, Léon Degrelle vit là l'occasion unique de rendre à une Belgique rétablie dans son Histoire sa place dans l'Europe nouvelle. Ayant mis sur pied la Légion Wallonie, il lui confie le drapeau bourguignon bordé des trois couleurs nationales et fait jouer, pour la première fois depuis le 28 mai 1940, la Brabançonne par la fanfare de l'Occupant allemand. Léon Degrelle, le « faux Belge » selon Clown blanc Saenen (ce blog au 1er décembre 2025), partit comme simple soldat après avoir magnifié le patriotisme de ses camarades : « Rien ne sera trop dur, la mort nous sera légère et même chère, si notre glorieuse patrie peut, forte et libre, redevenir un des centres vitaux d'une Europe dont elle fut la jetée fameuse vers la richesse occidentale et le Mare Germanicum. » (ce blog au 8 août 2017).

     

     

    Et nous ajoutions, à l'intention probablement d'éventuelles interprétations clownesques : « Il est important de préciser dans quelle perspective Léon Degrelle avait entrepris cette démarche : non pas pour s’aligner aveuglement sur l’Allemagne et s’intégrer inconsidérément dans sa politique, mais pour donner une chance à la Belgique de retrouver un rôle dans l’Europe nouvelle. »

     

    C’est ce qu’expliqua encore le Commandeur des Bourguignons sur le Front de l'Est dans une interview à Défense de l’Occident (novembre 1972, voir ce blog au 4 juin 2016) : « Dès le début, je m’étais dit qu’il n’y avait de solution que militaire. Les Allemands étaient des soldats qui avaient triomphé, nous étions des vaincus et des civils. Tout était contre nous. Il fallait donc revenir à égalité avec eux et cette égalité, nous ne l’obtiendrions que par l’égalité du sacrifice. Je vais vous révéler un fait peu connu. En avril 1941, quand j’ai vu que l’affaire tournait très mal pour la Belgique et que les Allemands s’affirmaient comme les maîtres de l’Europe, qu’ils avaient balayé les Balkans, la Grèce, la Crète, j’ai écrit à Hitler pour m’engager. À ce moment, je ne pensais pas lever des volontaires. La guerre contre la Russie n’avait pas encore commencé. Je ne cherche donc même pas les circonstances atténuantes de la lutte contre le communisme. Mais comme je ne voulais pas lancer mon pays dans une aventure militaire absurde, je m’y suis lancé tout seul. Ceci dit, j’ai été ravi que l’Allemagne attaque l’Union soviétique deux mois plus tard, car cela nous a permis de nous lancer en masse dans la bagarre. ».

     

     

    Le Roi et ses ministres, hitlérolâtres... et Hitler degrellolâtre !

     

     

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    Non, jamais Adolf Hitler n'eût voulu de Léopold III comme fils, malgré la verve parodique d'Alidor (Pan, 28 mars 1973). Seul Léon Degrelle put susciter pareil élan de la part du Führer.

     

     

    Cela dit, nous connaissons plus « stupéfiant » que la lettre de Léon Degrelle. Par exemple, outre l'incroyable défilé chez Léon Degrelle de grosses légumes politiques belges essayant de se positionner avantageusement dans la Collaboration après la capitulation du 28 mai 1940 (voir La Cohue de 1940), il faut citer le courrier que le Premier ministre belge Hubert Pierlot, qui s'était enfui en France avec son gouvernement, envoie le 18 juillet 1940 au vice-président du Sénat affirmant que « Le plus favorable serait que la Belgique [soit] englobée dans un Zollverein ayant à sa tête un Gauleiter » (ce blog au 18 mai 2017). Et encore plus « stupéfiant », à tomber le cul par terre : le roi Léopold III qui envisage, pendant l'été 1940, de « prêter à Hitler un serment comportant une certaine allégeance, comme dans le Reich d'antan les monarques à l'Empereur » (ce blog au 3 décembre 2024).

     

    Voilà qui, sans aucun doute, est encore plus Germain que « Germain » !!!

     

    Tout aussi essentiel à garder à l'esprit : si Léon Degrelle fut « hitlérolâtre », Adolf Hitler fut tout autant degrellolâtre ! Nous avons passé maintes fois en revue les multiples événements documentant les liens unissant les deux hommes depuis leur première rencontre magique de 1936 (ce blog, dans les Archives, cliquer sur le tag « si j'avais un fils »). Rappelons-en quelques exemples, dont sa colère lorsqu’il crut Léon Degrelle assassiné à Abbeville, le 20 mai 1940, sa décision de le rencontrer avant Léopold III, le 26 octobre 1940, son ordre donné à Ribbentrop de le soutenir –et lui seul– en Belgique, le 31 janvier 1943, sa résolution de le nommer chancelier du nouvel État bourguignon, en mars 1943, sa reconnaissance de Léon Degrelle comme Volksführer, le 23 novembre 1944, la délégation des pleins pouvoirs civils, politiques et militaires en Belgique reconquise qu’il lui fit le 1er janvier 1945... Nous avons également documenté son inquiétude constante et répétée sur le sort du désormais Commandeur de la Division Wallonien au Front de l'Est (ce blog au 21 juin 2018). Et tant que nous y sommes, rajoutons ce dernier élément établissant le caractère insigne des relations entre le Führer abandonné de tous (sauf d'Eva Braun, son épouse, et de Josef Goebbels, le fidélissime, et sa famille) et son indéfectible paladin étranger. En avril 1945, dans le bunker des ruines de sa Chancellerie, Adolf Hitler vient de vivre son cinquante-sixième anniversaire parmi les trahisons de ses plus proches collaborateurs, les revers militaires catastrophiques, les bombardements incessants des soviétiques encerclant Berlin anéantie... Il confie à Martin Bormann d'ultimes et amères réflexions que rapporte un témoin accidentel et sans le moindre lien avec Léon Degrelle.

     

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    « engagé dans la L.V.F. (Légion des Volontaires français contre le bolchevisme) puis sous-officier dans la division SS Charlemagne, Louis Chastang – c'est le nom qu'il se donne – s'est décidé à parler. [...] Isolé de mon groupe, je me trouvais avec un autre Français dans un détachement de la division Nordland (composée de volontaires des pays scandinaves). Il y avait avec nous un SS allemand, le capitaine Eckermann. [...] De 1938 à 1945, il avait été membre de la Leibenstandarte [sic] Adolf Hitler, la garde personnelle du führer. [...] le 30 avril 1945 [...] nous savions que la guerre était finie, perdue. Avec le capitaine Erckmann [sic] et mon camarade français nous tentions de sortir de Berlin. Soudain, [...] nous avons vu deux hommes qui avançaient dans notre direction. Eckermann nous a dit : Attention ! Ce sont des huiles. Cachons-nous... [...] les deux hommes se sont arrêtés à quelques mètres de nous. L'un d'eux était grand et portait un uniforme vert sans distinction de grade : c'était le médecin SS Ludwig Stumpfegger [1910-1945, chirurgien personnel d'Adolf Hitler ; c'est lui qui aurait fourni les capsules de cyanure aux couples Hitler et Goebbels]. L'autre, plus petit, râblé, avait la tenue beige des membres du parti : Martin Bormann. Les deux hommes ont commencé à parler. À travers le fracas des explosions qui secouaient la ville, j'ai pu saisir quelques bribes du dialogue. Bormann s'étonnait que Hitler ait choisi l'amiral Doenitz comme son successeur. Il a dit aussi à Stumpfegger que le führer avait parlé avec amertume de la trahison de la plupart des dignitaires de l'armée et du parti et que le führer avait exprimé son regret de ne pas avoir confié le commandement de ses troupes à Léon Degrelle, le chef nazi belge. » Suit le récit du suicide par capsule de poison (France-Soir, 11-12 février 1973, p. 5 ; Léon Degrelle évoque l'histoire dans Tintin mon copain, mais il ne donne pas la bonne référence, datant le quotidien français de janvier au lieu de février, p. 134).

     

    Alors, après toutes ces évidences, qu'en avons-nous encore à faire de la vaine question agacée de Clown auguste Schang : « Oui ou non, Degrelle fut-il le fils qu'Hitler aurait voulu avoir, selon la petite phrase tant et tant de fois répétée ? » Et de la réponse pontifiante de Clown blanc Saenen tout empreinte d'insolente mauvaise foi : « [Cette phrase] fait partie de ces éléments fantasmatiques et des effets de rhétorique dont usera Degrelle tout au long de sa vie pour forger son mythe. Elle découle de la fusion fluidique qu'il veut à tout crin voir dans sa relation avec Hitler. » Et de nier, contre toute évidence, l'existence de « sentiments amicaux, encore moins filiaux »... (mais le Führer n'a jamais dit : « Si j'avais un père... »)...

     

     

    Qui alors pour remettre les « idées à l'endroit » ?

    Réfléchir&Agir !

     

     

    RHE 25 Saenen.jpgRevue d'Histoire Européenne, n° 25, août-septembre 2025.

     

     

    Nous croyions être à peu près seuls, avec le Cercle des Amis de Léon Degrelle, à nous être retrouvés interloqués par cet article d'Éléments. Même la Revue d'Histoire européenne –dont nous avons fait l'éloge trop prématurément et donc imprudemment (ce blog au 20 avril 2025)–, s'est jointe au chœur démocratique de dithyrambes insensés. Mais non ! Seuls à sauver l'honneur du journalisme indépendant, à l'esprit critique et à l'engagement nationaliste cohérent, nos amis de Réfléchir&Agir ont vivement réagi par un billet d'humeur concis, mais incisif et bien renseigné, d'Eugène Krampon, Je défends la mémoire de Léon Degrelle (n° 88 [!], Hiver 2025, p. 6). C'est surtout à Frédéric Saenen qu'il s'en prend et pas nécessairement à Laurent Schang qui est pourtant tout autant blâmable dans la mesure où nous attendions de sa recension connaissance du sujet, capacité de doute, sens critique, souci de vérification élémentaire des assertions...

     

    Frédéric Saenen, au fond, ne fait que son boulot : noircir la vie de son personnage pour convaincre son lecteur, –inculte au cerveau lavé par quatre-vingts ans de mensonges officiels–, de l'horreur de ses convictions nationales-socialistes qui sont autant d'inconduites, voire de délits (« affabulateur compulsif », « hypocrite, cauteleux », « panier percé, mauvais payeur »), de ses intentions politiques coupables (« mauvais Belge », « réintégration [...] au Reich allemand »), de sa proximité avec le régime nazi abhorré (« croisé de l'hitlérisme »), de son absence totale de repentance (« quelqu'un qui passe son temps à nier l'existence des chambres à gaz ou à chanter les louanges posthumes d'Hitler »), de la profondeur honteuse de ses sentiments pour le repoussoir absolu de l'humanité que fut Adolf Hitler (« il s'offre littéralement à Hitler »)...

     

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    Encore eût-il fallu que Laurent Schang maîtrise son sujet, connaisse quelque chose à Léon Degrelle, voire même ait véritablement lu le monument de sornettes publié par son éditeur Perrin. Car enfin, il faut ne pas avoir ouvert le pensum pour prétendre gratuitement (et de quelle autorité ?) que « la biographie de Frédéric Saenen est incontestablement la plus complète, la plus documentée et la plus approfondie » ! Nous avons montré comment, dès les toutes premières pages, Saenen trafique ses sources pour laisser entendre, par exemple, que Léon Degrelle était un criminel de guerre (ce blog au 25 mars 2025). Schang eût pu le vérifier lui-même, lui qui, spécialiste maison de la Seconde Guerre mondiale, a certainement accès à la quarantaine de volumes des minutes du procès de Nuremberg où Saenen prétend avoir trouvé son information !...

     

    Et s'il avait vérifié un tant soit peu les allégations de son auteur, par exemple sur les origines de l'antisémitisme de Léon Degrelle qui lui donne des haut-le-cœur (voir ci-après), il aurait pu constater les mêmes procédés manipulateurs.

     

    Frédéric Saenen prétend ainsi que le chef de Rex « se plaît à raconter que, enfant, à la liturgie du Vendredi saint, il chantait en chœur : Oremus et pro perfidis Judaeis » (p. 123), avec un appel de note où se trouve effectivement une référence livresque mais sans fournir la citation du récit degrellien que l'on s'attendait à trouver. Et si vous avez la curiosité de vous reporter au livre évoqué (Jean-Marie Frérotte, Léon Degrelle, le dernier fasciste), vous lirez la simple information suivante : « La liturgie du Vendredi-Saint chantait : Oremus et pro perfidis Judaeis... », sans la moindre mention du plaisir éventuel de Léon Degrelle à chanter cette prière. Dans La Chanson Ardennaise où il raconte sa vie à Bouillon au rythme du calendrier liturgique, comme dans les récits de son enfance pieuse rapportés dans Mon Combat, il n'est jamais question de la prière du Vendredi Saint pour la conversion des Juifs. Ce terme n'apparaît d'ailleurs nulle part dans ses écrits, preuve sans doute que cette prière n'impressionna pas particulièrement le petit Léon et qu'il ne put à l'évidence y prendre jamais la moindre joie perverse.

     

     

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    Le petit Léon « se levait tôt, allait sonner les cloches à l'église [Saints Pierre et Paul de Bouillon] et servait la première Messe » (Mon Combat, p. 27). Il pouvait admirer ainsi tous les jours l'impressionnant maître-autel qui s'orne des statues des deux saints patrons, Saint Paul tenant le glaive de la Parole de Dieu et Saint Pierre avec les clefs du Royaume des Cieux.

     

    À leurs côtés, seraient-ce les statues de deux Juifs ayant bénéficié de la prière pour les « perfidis Judaeis » ? La paroisse de Bouillon n'a malheureusement pas même été capable de nous les identifier... Quel est encore ce clergé post-conciliaire coupé de ses racines historiques, bibliques, ecclésiales ? À gauche, se trouve donc Aaron avec son pectoral aux douze gemmes symbolisant les tribus d'Israël et tenant l'encensoir purifiant les offrandes à Dieu ; à droite, voilà l'autre grand-prêtre d'Israël, Melchisedech, représenté avec du pain et une aiguière de vin. Leurs attributs font le lien entre l'Ancien et le Nouveau Testament.

     

    Quand Léon Degrelle évoque la Pâques campagnarde et le Vendredi Saint, il écrit « Les offices divins étaient magnifiques dans leur dépouillement, les prières de ce jour-là sont les plus beaux poèmes qui soient au monde. [...] Il fallait d'abord prier près [des cruches d'eau bénite], lancer les chants sublimes pour tous ceux qui connaissaient les égarements de l'ombre et les morsures de la douleur. » (Mon Combat. p. 34). Et ce serait là l'origine de l'antisémitisme de Léon Degrelle ? qui ne reprend jamais aucun terme de la prière pour les Juifs, mais en généralise la portée ?...

     

     

    Saenen poursuit alors sur sa lancée l'explication de l'antisémitisme degrellien : « En Belgique, dans les années 1900-1910, les réseaux du catholicisme intégral marqués par le traditionalisme et l'antijudaïsme étaient en outre très actifs dans les milieux néothomistes, et ont notamment inspiré l'ACJB. » (p. 123).

     

    L'ACJB est l'Action catholique de la jeunesse belge, mouvement où s'engagèrent la plupart des jeunes catholiques belges, dont Léon Degrelle (et Hergé). A la fin de la phrase évoquant l'ACJB, se trouve à nouveau un appel de note censé expliquer en quoi ce mouvement fut inspiré par l'antijudaïsme. Et nous lisons : « Au sujet de réseaux tels que La Sapinière de Mgr Benigni et de leurs relations avec la Revue internationale des société secrètes de Mgr Jouin, introducteur des Protocoles des Sages de Sion en France, voir N. Valboousquet [sic], Catholique et antisémite. Le réseau de Mgr Benigni [...] » (p. 315). Mais ce livre ne cite jamais ni l'ACJB, ni aucun de ses dirigeants (qui furent proches de Léon Degrelle), Mgr Picard ou Giovanni Hoyois ! Quant au correspondant belge de cette fameuse Sapinière n'ayant eu aucun lien ni avec l'ACJB, ni avec Léon Degrelle, il en fut exclu pour collaboration avec l'occupant allemand pendant la Première Guerre mondiale ! (Nina Valbousquet, Catholique et antisémite, p. 57). Le seul intérêt de cette note est donc bien de citer les mots « Protocoles des Sages de Sion » et « antisémite ».

     

    Nous retrouvons exactement le même procédé que pour les « crimes de guerre » de Léon Degrelle : l'important était alors d'associer son nom aux mots « Procès des grands criminels de guerre devant le tribunal militaire international : Nuremberg ». Jamais rien de pertinent, mais, toujours, des amalgames, des approximations, des suggestions, de la malveillance...

     

     

    Des procédés uniment malhonnêtes

     

    Et c'est ainsi tout au long de la prétendue biographie où tout les faits, anecdotes, témoignages sont présentés négativement. C'est bien sûr le droit de Frédéric Saenen –comme de son comparse Laurent Schang– de ne pas apprécier Léon Degrelle, mais il faut rester honnête et loyal, et le prétendu critique d'Éléments, spécialiste de la Deuxième Guerre mondiale, eût pu aisément vérifier le tripatouillage des sources.

     

    Il semble bien, cependant, qu'il n'en ait rien à faire puisque ses questions ne sont qu'oratoires, reflétant purement et simplement l'avis de l'interrogé ou, comme chez les clowns du cirque, amplifiant encore les postulats du clown blanc qui occultent la supercherie et font prendre ses propositions pour des vérités d'Évangile (voir encore ci-dessus, à propos de Hergé).

     

    Ainsi, –revenons-y–, de l'antisémitisme degrellien. Schang ne pose pas de question, il adopte d'emblée le discours dominant pour proférer une nouvelle considération axiomatique : « Beaucoup moins drôle [sic] que ses affabulations sont ses prises de position négationnistes à partir des années 1970... » Ce qui permet au sophiste Saenen de nier tout caractère « scientifique » aux études réclamées par Léon Degrelle puisque « Cela confirme à mon sens l'ancrage du projet négationniste [terme remplaçant désormais « révisionniste »], non pas dans une quelconque tradition de pensée critique, mais bien dans l'idéologie nazie. » En effet, qu'est Léon Degrelle, sinon un « acteur de la guerre, engagé sous uniforme nazi » ! Il n'y aurait donc vraiment plus aucune raison d'encore exercer quelque « pensée critique » sur pareil sujet (ce que les lois interdisent d'ailleurs de toute façon).

     

    Frédéric Saenen a achevé correctement sa mission. Il a rempli son contrat efficacement : son bouquin est publié et diffusé par une grande maison d'édition ; il reçoit en retour l'hommage publicitaire de la presse conventionnelle unanime. Aussi unanime que le fut, en 1937 contre Léon Degrelle, tout l'éventail de la société, des catholiques aux communistes, de l'Église aux Loges. Mais constater qu'aujourd'hui, la presse de la « Nouvelle Droite » entend s'y associer, la presse qui prétend mettre les « idées à l'endroit » afin de fournir des « éléments pour la civilisation européenne », cela donne une idée de l'état effarant dans lequel se retrouve désormais la transmission de l'histoire contemporaine...

     

     

     

    PR 1943.09.08 Télégramme AH LD.pngEt une dernière pour la route !

     

    Voici encore une manifestation de la sollicitude qu'Adolf Hitler manifestait avec constance à Léon Degrelle, celui qu'il eût aimé avoir pour fils.

    (Le Pays réel, 8 septembre 1943)

     

     

     

    Mais brisons-là et laissons à Léon Degrelle le dernier mot (qu'on dirait d'ailleurs prononcé pour remettre à leur place tous les clowns d'aujourd'hui et de demain !) :

     

    « Je n'impose mon jugement à personne, mais je n'ai pas non plus à l'étouffer quand se déchaînent les pense-petit, ou à avoir honte de la puissante camaraderie qui m'a uni à celui qui fut l'homme le plus sensationnel de notre siècle.

     

    Ces scribouillards antihitlériens, à l'encre rancie, que sont-ils, eux, à côté d'un génie comme Hitler ? Dans dix ans, nul ne saura plus qu'ils ont existé. Mais on connaîtra encore le nom d'Hitler dans cent siècles. » (Persiste et signe, pp. 182-183).

     

     

     

    Breker Médaillon Hitler.jpg

    Grand portrait d'Adolf Hitler en médaillon sculpté de profil par Arno Breker (fonte, environ 50 cm de diamètre).