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le soir

  • Cercle des Amis de Léon Degrelle

     

     

    38e Correspondance privée – Avril 2023

     

    C’est avec un infini plaisir qu’après une longue interruption qui nous faisait craindre le pire, nous avons reçu la dernière publication du Cercle des Amis de Léon Degrelle (notre dernière recension du courrier du Cercle remonte en effet au 13 octobre 2021 !).

    Et de fait, ce long silence traduisait bien les ennuis occasionnés par les démocrates champions de la liberté d’expression à sens unique. Mais il vaut mieux, chers Lecteurs, que vous preniez connaissance par vous-mêmes des explications des responsables de ce Cercle aux objectifs pourtant bien circonscrits. Documenter l’actualité degrellienne de la manière la plus scrupuleuse et exhaustive possible : c’est apparemment encore bien trop…

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    Nous ne pouvons que remercier chaleureusement nos Amis degrelliens de France pour leur inébranlable attachement à l’idéal solaire de l’auteur de Révolution des âmes : c’est un magnifique exemple de courage, d’abnégation et de persévérance qu’ils nous donnent, se montrant on ne peut plus dignes de la devise portée sur leur boucle de ceinturon par les Bourguignons de la Sturmbrigade Wallonien et leur Commandeur Léon Degrelle : « Mon Honneur s’appelle Fidélité » !



    Guy Sajer, alias Dimitri

     

    Ce n’est donc sûrement pas gratuitement si la première page de couverture s’orne de cette belle photo de Léon Degrelle, dédicacée, fin 1989, à « Guy Sajer, l’inoubliable poète de notre épopée en U.R.S.S. »

    Cette photo fut prise par notre Camarade Jacques de Schutter, photographe officiel de Léon Degrelle, dans son appartement de Madrid, au dernier étage de l’immeuble situé, à l’époque, rue García Morato, du nom de cet as de l’aviation nationaliste pendant la Guerre civile, comptant plus d’une cinquantaine de victoires –homologuées et présumées– dans ses duels aériens : après la mort de Franco et la damnatio memoriae –aujourd’hui, on dit « wokisme »– qui a frappé le souvenir de son époque, la rue s’est à nouveau appelée Calle Santa Engracia. Léon Degrelle se trouve à la fenêtre de son bureau donnant sur la vaste terrasse fleurie orientée à l’ouest, vers l’Escorial et le Valle de los Caídos : par temps clair, il avait le plaisir d’en contempler les montagnes de la Sierra de Guadarrama.

    Nous disions que le choix de cette photo par nos Amis du Cercle n’est sans doute pas dû au hasard, car, pour les jeunes d’aujourd’hui qui l’ignoreraient encore, Guy Sajer est l’auteur du livre Le Soldat oublié, l’un des récits les plus puissants sur la Seconde Guerre mondiale par l’expression naturelle de la foi du soldat en la justesse de son combat mais aussi par son évocation de l’horreur de la guerre et la peinture des souffrances, des émotions, des amitiés qu’il connaîtra sur le front et qui le marqueront à jamais.

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    Car c’est son histoire que Guy Sajer (le nom de sa mère) a racontée, celle d’un Alsacien, –pas tellement « malgré nous »–, engagé à 16 ans dans la prestigieuse division blindée Grossdeutschland, de la Wehrmacht, aux combats de laquelle il participera jusqu’à l’anéantissement du Reich. Après la guerre, Guy Mouminoux (le nom de son père) deviendra l’un des principaux auteurs de l’école franco-belge de bande dessinée, travaillant notamment pour les célèbres hebdomadaires Spirou et Pilote (dont il se fera éjecter à cause du Soldat oublié). Il  rejoindra alors Tintin (Hergé vient d'y publier Vol 714 pour Sydney, mais c'est Greg, –le créateur d'Achille Talon– alors rédacteur en chef du « Journal des jeunes de 7 à 77 ans », qu'il rencontre et qui l'engage) et même B.D. Magazine (dans le sillage de Charlie Hebdo dont le fondateur, le « Professeur Choron », un ancien d'Indochine, se prend d'affection pour lui, tout comme le rédac' chef, Cavanna). C’est sous le nom de Dimitri qu’il y entreprend sa meilleure série à succès Le Goulag (une vingtaine d’albums publiés chez différents éditeurs) et qu'il met en chantier ces chefs-d’œuvre de justesse et de réalisme dans la narration que sont les poignants récits de guerre Kaleunt et Raspoutitsa (Albin Michel).

    Le choix de cette photo dédicacée est d’autant plus approprié que dans une interview publiée en 2012 dans Guerres & Histoire, Guy Sajer livrait, avec sa franche simplicité, une expérience tout à fait semblable à celle que rapportait tout à l’heure l’éditorialiste du Cercle.

    A la question de savoir s’il avait gardé le contact avec un ancien de la Grossdeutschland qu’il met en scène dans Le Soldat oublié, Dieter Halls, l’auteur répondit : « Il est devenu citoyen américain après guerre. Nous sommes allés le voir avec mon épouse il y a une dizaine d’années à New York. Ça ne s’est pas très bien passé d’ailleurs. Il m’a un peu choqué : il avait tout renié. Nous étions devenus à ses yeux une bande de forbans qui avait massacré l’Europe. N’importe quoi ! La guerre, on nous l’a imposée. Il était devenu un autre type pour moi. Un Américain. Alors je n’ai pas cherché à le revoir. Moi, je ne crache pas sur les Allemands. »

     

    Raspoutitsa.jpeg

    Mise en images par Dimitri dans Raspoutitsa, c’est la séquence finale, de la tragédie vécue par Steinbek, un soldat allemand, au Front de l’Est et dans les goulags soviétiques. Ne jamais rien renier (ce qui n’empêche de toujours se faire couillonner)...

     

    Quant à son avis sur le Reich, on sent que ça dérange l’interviewer qui lui assène un « Hitler  ! » comme une objection irrécusable, mais Guy Sajer ne renie rien et retrouve les accents enthousiastes de sa jeunesse :

    « J’étais béat d’admiration devant l’Allemagne, je dois reconnaître. Tout était si impeccable, si organisé… J’étais conquis par ce pays. C’était une histoire d’amour. C’est un pays qui a une telle force. Regardez ce qui se passe encore aujourd’hui : c’est eux qui vont relever l’Europe ! Même dans la débandade finale, ils restaient organisés. Ils ont aussi leur lot de connerie, bien sûr.

    Mais Hitler, ça vous disait quelque chose quand même !
    Je l’ai vu une fois, à Chemnitz. Comme d’ici, la place ! Un petit bonhomme en casquette qui marchait très vite, qui saluait.

    Aviez-vous une affection particulière pour lui ?
    À nos yeux, il était le bienfaiteur de l’Allemagne. Il a totalement remonté le pays. Moi, j’étais rassuré par son régime. Je venais d’une France qui vivait dans un bordel invraisemblable. L’Allemagne était carrée, tout était précis, on savait ce qu’on avait à faire. Je n’étais pas maltraité. Il me semblait qu’avec l’Allemagne, j’avais retrouvé des parents qui géraient. On a chargé Hitler de tous les maux ! Absurde. C’était un sentimental. Arno Breker, le sculpteur intime d’Hitler, m’a raconté après guerre qu’il était un rêveur, un poète, un type extraordinaire. Je le crois toujours. »

     

    On croirait entendre Léon Degrelle…

     

     

    Degrelliana

     

     

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    Comme à son habitude, la Corrrespondance privée du Cercle passe en revue l’actualité à travers le prisme degrellien, sans oublier les livres, magazines et sites internet pouvant intéresser tout passionné de Léon Degrelle.

    C’est ainsi qu’au moment où se déroulent encore maintenant des procès de terroristes islamistes, on relira avec intérêt les observations sur les origines du terrorisme formulées dès après la guerre par Léon Degrelle dans son livre De Rex à Hitler publié bien après sa disparition (Editions de l’Homme Libre, 2015, 30 euros).

    De même, la dérive de skinheads américains échouant leur vie Dans l’Enfer carcéral américain (Rémi Tremblay, éd. Dualpha, 23 euros), après avoir désastreusement identifié la « défense de la race blanche » avec la violence urbaine et le meurtre, faute d’avoir eu accès à une véritable vie spirituelle –la Révolution des âmes degrellienne–, préalable indispensable à toute régénération politique de la société…

     

    SS Ukraine.jpgAffiche de recrutement pour la Waffen SS ukrainienne.

     

    L’interview de Fédor Kazan, qui appartenait à la division de la Waffen SS ukrainienne Galicie, est également riche d’enseignements sur la véritable politique nationale-socialiste en Ukraine, aussi bien au point de vue racial et social que religieux : mais cela ne saurait surprendre que ceux qui n’ont jamais lu les récits de Léon Degrelle.

    Il est impossible d’évoquer ici toutes les présentations des nombreuses publications que nous ne connaîtrions pas sans la lettre du Cercle.

    Ainsi de deux brochures éditées par le « Cercle François Duprat, organe de formation et de réflexion de la communauté militante nationaliste-révolutionnaire Lyon Populaire ». La première reprend le discours que Léon Degrelle prononça, le 5 mars 1944, au Palais de Chaillot Aux armes pour l’Europe. Il est complété par Appel aux jeunes européens, que publièrent les éditions Avalon en 1992. La seconde est la Lettre aux Français que Léon Degrelle, interdit de séjour en France, fit paraître dans le numéro spécial de Je suis partout consacré à Rex (« Qu’est-ce que Rex ? »), le 24 octobre 1936. En complément est jointe la Lettre au Pape [à propos d’Auschwitz], (Editions de l’Europe réelle, 1979 ; ce blog au 25 juillet 2020).

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    Pour commander ces brochures, il faut se rendre sur leurs comptes Instagram ou Facebook.

     

     

    René Baert : esthétique et éthique

    C’est la réédition d’une rare pépite des éditions nationales-socialistes belges de La Roue solaire que nous annonce également le Cercle. L’épreuve du feu, à la recherche d’une éthique fut publié en mars 1944 par René Baert, critique littéraire et artistique du Pays réel, aux éditions qu’il cofonda, un an plus tôt.

    A sa sortie, ce livre fut présenté élogieusement dans la presse d’Ordre Nouveau, notamment par Le Nouveau Journal dont Robert Poulet fut le rédacteur en chef : « C’est à [la révolution nationale et sociale] que se consacre René Baert dans son livre L’épreuve du feu, qui porte en sous-titre : à la recherche d’une éthique.

    Baert Epreuve Feu 2.png

    Il s’agit d’une suite de courts essais dont le lien et l’unité sont évidents. Livre un peu aride, sans doute, –mais la facilité n’est plus de mise en ces temps de fer, et puisque, justement, c’est contre l’esprit de facilité qu’il faut d’abord lutter. Livre d’utile mise au point. L’essentiel de notre combat sur le plan de la pensée et de l’éthique, se trouve condensé dans de brefs chapitres qui s’intitulent notamment : La mesure du monde, Liberté chérie, Apprendre à servir, Le salut est en soi, Mystique de l’action, L’homme totalitaire, Le sens révolutionnaire.

    On n’entreprendra pas ici de résumer un message qui se trouve déjà fortement condensé dans ces pages, et dont la signification essentielle tient peut-être dans ces quelques lignes :

    Le révolutionnaire est celui qui lutte pour que nous ne connaissions plus jamais un temps comme celui que nous avons connu avant cette guerre… Ah ! combien à ce temps exécrable préférons-nous celui que nous vivons aujourd’hui ! Ce n’est pas que nous soyons heureux d’avoir fait les frais d’une aventure qui ne nous concernait pas, ce n’est pas que nous bénissions l’épreuve qui nous condamne à étaler toutes nos misères aux yeux d’autrui, –mais ce qui nous enchante, c’est d’être entrés de plain-pied dans la lutte, c’est de participer dans la faible mesure de nos moyens au gigantesque travail de l’avènement de l’Europe… Le sens révolutionnaire de notre époque extraordinaire se traduit précisément dans l’immense besoin de quelques-uns de sauver leur patrie malgré elle… La tâche, plus que jamais, doit appartenir aux révolutionnaires. C’est toujours à la minorité combattante qu’appartient l’initiative de la lutte. Mais qu’on n’oublie pas que seuls pourront y participer ceux qui n’auront pas préféré leurs petites aises au risque qui fait l’homme.

    Cette tâche, elle est politique et sociale, mais elle est aussi spirituelle, éthique. Aussi bien est-ce à la recherche d’une éthique révolutionnaire que s’applique l’auteur de L’épreuve du feu. Il ne le fait pas sans se référer à de hauts maîtres, tels que Nietzsche ou, plus près de nous, l’Allemand Ernst Jünger (dont René Baert analyse lucidement l’œuvre et l’enseignement dans un chapitre intitulé Le travailleur), les Français Drieu la Rochelle ou Montherlant (entre lesquels il établit un remarquable parallèle). » (Le Nouveau Journal, 6 avril 1944).

    René Baert.pngRené Baert, réfugié en Allemagne en 1945 où il tentait de se préserver des générosités assassines de la « Libération », est arrêté et fusillé sans autre forme de procès par des militaires belges. On ne dispose que de peu d’éléments biographiques sur lui bien qu’il existe un site modeste qui lui est consacré (cliquez ici).

     

     

    L’épreuve du feu, de René Baert, est sorti aux éditions du Lore et est disponible à la Boutique Nationaliste du Cercle des Amis de Léon Degrelle (26 euros + 7,5 euros de frais de port).

     

     

     

     

    « Incivique ! » : une insulte qui justifie les spoliations à très bon marché…

    Le Cercle évoque aussi un article du Soir (14 mars 2023) intitulé Dans les petits papiers d’Edouard Degrelle qu’il cite d’ailleurs en entier. L’article explique que les Archives de l’administration des dommages aux biens privés sont désormais accessibles dans les dépôts provinciaux des Archives Générales du Royaume. Et c’est dans le dépôt d’Arlon (province de Luxembourg) qu’a été épinglé le dossier du Papa de Léon Degrelle : « Comme des centaines de milliers d’habitants de la province du [sic] Luxembourg, Edouard Degrelle, le père de Léon Degrelle, a déposé un dossier où il détaille par le menu les dégâts occasionnés à sa maison par la destruction des ponts de Bouillon en mai 1940 […] par l’armée française » (ce blog au 15 juin 2021). Le Soir est heureux de communiquer le résultat de cette demande légitime : « Edouard Degrelle ne touchera toutefois par un sou. […] Les inciviques n’ont pas droit aux dommages de guerre. »

     

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    Ce que Le Soir ne dit pas, c’est que les « inciviques » comme Edouard Degrelle sont de toute façon condamnés à la confiscation de tous leurs biens et à crever comme des rats en prison…

    Précisons que la maison paternelle de Bouillon fut rasée et remplacée par un bâtiment abritant… la « Justice de Paix » ! Aujourd’hui, cette maison –qui était devenue entretemps la bibliothèque communale– doit être rasée et l’ensemble des terrains qui appartenaient aux Degrelle (jusqu’à l’ancien couvent des Sépulcrines) est destiné à la construction pharaonique d’un hôtel de tout grand luxe (plus de dix millions d’euros d’investissement : ce blog au 14 janvier 2020) !...

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    L’entrée de la maison paternelle, rue du Collège à Bouillon, s’ornait de rosiers grimpants. Les immeubles voisins étaient loués, maisons bourgeoises à droite, modeste salon de coiffure à gauche. Après la guerre, l’ensemble des propriétés fut purement et simplement confisqué, la maison paternelle abattue (il fallait –damnatio memoriae oblige– anéantir tout souvenir de la famille maudite) et remplacée –ironie autant que provocation– par un bâtiment de la « Justice de Paix », l’emplacement du coiffeur devenant son parking…

    Le comble est que les propriétés saisies furent vendues aux enchères en 1952, prétendument « pour sortir d’indivision » ! Comme si les héritiers Degrelle ne pouvaient s’entendre sur la répartition des biens de leur famille ! Cette « vente publique définitive » concernait toutes les propriétés qu’Édouard Degrelle avait acquises autour de sa brasserie. Remarquons le neuvième et dernier lot, le « Bel immeuble à usage d’habitation et de commerce […] occupé actuellement par l’Administration des Postes », situé en face de la maison familiale, le long de la Semois (où se trouvait aussi la gare des trams vicinaux). Il avait été hypothéqué en 1933 par le Papa de Léon Degrelle afin de lui permettre d’éponger les dettes des éditions Rex.

    (Documentation ® Jacques de Schutter)

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    Anne (Degrelle) Lemay

     

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    Le Cercle renvoie à l’analyse critique que nous avons publiée sur ce blog (un dernier chapitre doit encore paraître), mais il fournit aussi un fort intéressant complément en renseignant le film de la conférence de presse de présentation de son livre par Anne entourée de ses filles, organisée par son éditeur le 29 septembre 2022. Pour y avoir accès, nos lecteurs hispanophones peuvent cliquer ici. Les autres pourront du moins découvrir sa faconde énergique face à un public –qui n’a sans doute pas (bien) lu son livre– conquis par le simple fait qu’elle est la fille de Léon Degrelle.

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    Cercle des Amis de Léon Degrelle, adhésion (26 ou 33 euros, selon que vous résidiez en France ou non) et renseignements sur les livres dont le Cercle assure la diffusion : www.boutique-des-nationalistes.com

    Adresse : Cercle des Amis de LD, BP 92733, 21027 Dijon Cedex, France. lesamisdeleon.degrelle@gmail.com

     

  • Degrelle – Hergé, même combat! (7)

    La Tragédie de la « Libération »

    Comme on peut le constater grâce au Tintin mon copain de Léon Degrelle, Hergé se caractérise par une fidélité à toute épreuve à ses idées et à ses amis. Surtout quand l’adversité s’en mêle et que son monde personnel s’écroule avec fracas.

    Hergé fera la très amère expérience de l’adversité à l’issue de la Deuxième Guerre Mondiale. Certes, dès 1940, il avait connu la vexation de la démobilisation pour raisons de santé ainsi que, comme tous les Belges, la stupeur de l’écrasement militaire et l’affolement de l’exode. Mais cet écroulement du monde vermoulu combattu par Léon Degrelle signifiait aussi pour lui la possible naissance d’un monde nouveau en même temps que l’accession au plus prestigieux quotidien belge, Le Soir, désormais dirigé et rédigé par une talentueuse équipe de ses amis, tout acquis aux thèses de l’Europe nouvelle : le journaliste Raymond De Becker, l’académicien Horace van Offel, le poète Jean Libert, le caricaturiste Paul Jamin, l’ami proche Jacques Van Melkebeke, peintre et chroniqueur d’art qui s’occupera du Soir Jeunesse, Paul Kinnet, auteur de romans policiers et chroniqueur de jazz, etc. Cette époque représente pour Hergé l’âge d’or qui lui a permis de créer et diffuser des chefs-d’œuvre tels que Le Crabe aux Pinces d’or, L’Etoile mystérieuse, Le Secret de la Licorne, Le Trésor de Rackham le Rouge, Les Sept Boules de cristal


    41 Horace van Offel Crommelinck 1935.jpgPortrait d’Horace Van Offel par Albert Crommelynck (eau-forte pour l’édition des Contes, 1935). Né en 1876, Horace Van Offel –le « Dumas » belge – compte parmi les meilleurs auteurs de romans historiques, mais aussi de fiction politique, tel La Terreur fauve, dénonçant une société bolchévisée. Horace Van Offel confiera plusieurs de ses titres à la « Collection Nationale » des éditions Rex (Le Jongleur d’épée, La Flûte corsaire). Elu à l’Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique en 1936, Horace Van Offel sera appelé à prendre pendant quelques semaines de juin 1940 le poste de rédacteur en chef du quotidien Le Soir. Menacé par la résistance communiste, lors de l’avance alliée en 1944, il se réfugie en Allemagne où, malade et à bout de force, il meurt, à 68 ans, à Fulda, le 6 octobre 1944. Quinze jours plus tard, le 21 octobre, l’Académie belge le radie et installe un an plus tard à son fauteuil numéro 21 le politicien socialiste enfui à Londres Paul-Henri Spaak !...

     
    C’est néanmoins en ce temps-là que Hergé subira les foudres de la répression nazie, d’ailleurs aussi absurde qu’incohérente : « Pendant la guerre, les Allemands ont fait interdire deux de mes albums : Tintin en Amérique, probablement parce qu’ils s’imaginaient que c’était une apologie des Américains, et L’Île noire, parce qu’il y avait un écossais sur la couverture !... » (Numa Sadoul, Tintin et moi, p. 154). Cette censure abusive apparaîtra dans toute sa stupidité lorsque Hergé précisera à des journalistes néerlandais : « Par contre les livres stigmatisant Mussolini [Le Sceptre d’Ottokar] et dénigrant violemment les Japonais [Le Lotus bleu] ont pu rester dans le commerce pour d’obscures raisons. Paresse ou simple erreur du censeur allemand ? » (Jan Heinemans et Marc Van Impe, Entretien à cœur ouvert avec Hergé, in ElsevierMagazine [en néerlandais], 22 décembre 1973, p. 155).

    Hergé a néanmoins aussi raconté à Numa Sadoul comment le « Sicherheitsdienst – le service de sécurité en pays occupés », se souvenant soudain de certains dessins du Sceptre d’Ottokar (sans sourciller cependant face à l’évocation critique de l’Anschluss !) n’aurait pas manqué de le menacer des pires sévices : « un Allemand appartenant au Sicherheitsdienst […] est venu au Soir me dire : “L’avion, là, dans Le Sceptre d’Ottokar, c’est un Heinkel, n’est-ce pas ? Il ne faudrait pas recommencer trop souvent ce genre de plaisanterie !” C’était tout, mais il m’avait mis sérieusement en garde… » (p. 129)

    Numa Sadoul –qui a publié, en 1975, un livre intitulé Tintin et moi basé sur ses conversations avec Hergé– est ce nombriliste qui se permet, dans une note de bas de page, d’asséner du haut de son ignorance crasse : « il est important de préciser que celui-là [Hergé] ne partagea jamais les idées de celui-ci [Degrelle] » !!! (p.63)

    On imagine la jouissance intérieure de Hergé lorsqu’il raconta à ce journaliste français, assoiffé de scoops mais imperméable à son humour sybillin, cette gentille anecdote sous forme de haut fait d’armes !

    Deux ans auparavant, Hergé avait raconté bien simplement à William Rothuizen et Peter Schröder, journalistes néerlandais du Haagse Post que pendant l’Occupation, « je n’avais pas d’amis allemands et mon travail n’a jamais été censuré » (Tintin & Hergé, in Haagse Post [en néerlandais], p. 44). Et pourquoi l’eût-il été puisque, pour lui, comme pour tous les Belges (même les plus éminents comme le roi Léopold III ou le président du Parti socialiste et conseiller du roi, Henri de Man : voir ce blog aux 18 mai et 28 juin 2017), le système parlementaire démocratique, à l’origine de tous les malheurs, s’était effondré : « Je reconnais que moi aussi, j’ai cru que l’avenir de l’Occident pouvait dépendre de l’Ordre nouveau. Pour beaucoup, la démocratie s’était montrée décevante et l’Ordre nouveau apportait un nouvel espoir. C’est surtout dans les cercles catholiques que ces opinions étaient le plus largement exprimées » ? (Haagse Post, p.44)…

    Après le récit de cette prétendue remarque de l’occupant, –seule et unique, même pas une admonestation !–manifestant plutôt son empathie, Hergé devra raconter d’une bien moins agréable manière à son jeune biographe l’épisode autrement tragique de la répression qui s’abattra sur les « inciviques » belges dès 1944 !

    Car la « libération » de la Belgique s’apparentera bien à une tragédie.

    Comment appeler autrement en effet la situation provoquée par la prétendue « épuration » qui l’accompagna ? Il n’est que d’observer le caractère absolu que cette intolérance a eu en Belgique, en comparant le cas belge avec, par exemple, la situation française qu’on a pourtant coutume de présenter comme particulièrement terrible.

    Si l’on veut bien tenir compte de l’énorme différence de population (une population française, en 1945, près de 4,75 fois supérieure à la belge ; Belgique : 8,5 millions d’habitants ; France : 40,3 millions), on verra, dans le tableau ci-après (ne concernant pas l’épuration sauvage dont les innombrables récits sont épouvantables, mais les chiffres aléatoires, mais la seule répression judiciaire dont les chiffres sont officiels), que si, en chiffres absolus, le nombre d’exécutions a été trois fois supérieur en France par rapport à la Belgique, la répression, toujours en chiffres absolus, a concerné davantage de personnes et a brisé davantage de vies en Belgique qu’en France.

     

    Maurice Baudoux, 29 ans,
    Héros de Tcherkassy, Martyr de la « résistance »

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    Engagé, avec Léon Degrelle, dans le premier contingent de Volontaires de la Légion Wallonie –en même temps que son jeune frère Louis qui tombera à Gromowaja Balka, âgé de 19 ans seulement–, Maurice Baudoux était né en 1916 à Montignies-le-Tilleul et était camionneur de profession. Profitant de la permission récompensant la percée victorieuse de Tcherkassy, il participa aux glorieux défilés de Charleroi et Bruxelles avant de rentrer chez lui, dans le petit village de Gozée. « Mais, reconnu par un résistant particulièrement haineux, il sera battu à mort le 27 juin 1945 par la populace locale. Le garde-champêtre de Gozée l’extraira courageusement de la foule et le traînera dans sa maison ; mais en vain puisque le malheureux expirera sous ses yeux. » (Théo Verlaine, La Légion Wallonie, De Krijger, 2005, p. 303). Ce lynchage odieux d’un jeune soldat valeureux et trop confiant (confiance provoquée par l'enthousiasme euphorique de la population célébrant les Légionnaires à Bruxelles ?) n’est qu’un exemple parmi les innombrables assassinats dont furent victimes les Légionnaires et les membres de leur famille, payant de leur vie la guerre civile organisée par les terroristes communistes en Belgique dès que l’URSS fut envahie par la Wehrmacht, le 22 juin 1941 (voir ce blog au 7 juin 2018 : Victor Matthys y rappelle qu’officiellement, dans les seuls trois premiers mois de 1944, près de 800 personnes furent tuées par la « Résistance » chargée d’établir un climat de terreur parmi les partisans de l’Ordre Nouveau, en massacrant d’ailleurs souvent des mères ou des épouses de Légionnaires absents de leur domicile).

    Cette photo accablante fait de l’infortuné Maurice Baudoux le martyr emblématique des Légionnaires victimes de la sauvagerie aveugle de la prétendue Résistance ensanglantant le pays.

     

    Tenons également et surtout compte du fait qu’en Belgique, jamais aucune amnistie n’a été accordée, contrairement à la France qui la vota dès 1951 ! Et que les condamnations belges ont donc le plus souvent revêtu un caractère définitif, en tout cas pour la déchéance des droits civils et politiques !

     

              Belgique                                                     France

     

        Inculpations                             405.067               311.263+108+69.797=
                                                                                          381.168

        Condamnations à mort          2.940                   6.763+18= 6.781

        Exécutions                                242                       767+3= 770

        Prison à perpétuité                 2.340                    2.702

        Dégradation nationale à vie 43.093                  3.578+15+14.701= 18.294

     

    (Chiffres belges: site antifasciste www.resistances.be; chiffres français : wikipedia.org: en noir, chiffres des Cours de justice; en rouge, chiffres de la Haute Cour de justice jugeant les membres du gouvernement; en vert, chiffres des Chambres civiques qui ne prononcèrent que des peines de dégradation nationale)

     

    Pour prendre conscience du traumatisme que provoqua la « libération » chez Hergé, il suffira de lire ce passage d’une lettre écrite le 21 juillet 1946 (jour de la « fête nationale » belge !) à son ami Paul Jamin (le caricaturiste Jam) condamné à mort et qui attend son sort à la prison de Saint-Gilles : « Mais jamais on n’avait imaginé une guerre comme celle-là, doublée d’une véritable guerre civile. Qui donc aurait cru que les Belges en seraient venus à se haïr avec une telle violence ? Ah ! La haine, la haine !... Notre pauvre pays en est encore empoisonné. Il en guérira, bien sûr. Mais en attendant, que de larmes, que de souffrances, que de deuils ! » (Philippe Goddin, Hergé, Lignes de vie, p. 361).

     

    Hergé avait naïvement cru pouvoir « rester en dehors de la mêlée » et, « en toute liberté d’esprit », « rester calme au milieu de cette espèce d’hystérie patriotarde » ! C’est ainsi qu’il écrit, en juillet 1941 déjà, à un ami « patriote écœuré » qui l’insulte de « traître, vendu, lécheur de bottes » : « Il s’agit uniquement de rester un “honnête homme” et, lorsqu’on nous dit, par exemple : “Ils nous prennent tout”, de répondre que c’est inexact. Non par germanophilie, non par “léchage de bottes”, mais par respect de la vérité qui, même en temps de guerre, conserve ses droits. » (Goddin, pp.277-278)

    Hergé fut arrêté à quatre reprises.

    Tout d’abord par la Sûreté de l’Etat. Il est « avec d’autres détenus, emmené à pied et hué, interrogé dans la prison de Saint-Gilles et enfermé » (Huibrecht van Opstal, Tracé RG, p. 91). Robert Poulet, le célèbre romancier et critique littéraire qui, lui aussi, fut la dupe des encouragements royaux à reprendre la plume et à fonder, avec Paul Colin, Le Nouveau Journal (voir Léon Degrelle, La Cohue de 1940, p. 279 sv.), nous livrera un précieux témoignage de ces événements : « En 1944, il y avait eu cette autre rencontre, dans l’escalier de Saint-Gilles, la prison bruxelloise où s’entassaient des “traîtres” épurés, dont l’ensemble s’identifiait à peu près avec l’élite du pays. Les “patriotes” londoniens avaient aussi arrêté Hergé, pour le seul motif qu’il avait publié ses dessins dans un journal censuré (et comment un journal aurait-il pu n’être pas censuré en temps de guerre ?). Nous échangeâmes, Georges et moi, le sourire vaillant de rigueur, avant de rentrer, chacun de notre côté, dans l’enfer ignoble des “cellules à huit”. » (Robert Poulet, Adieu Georges, in Rivarol n° 1667, 18 mars 1983). Dans sa cellule où il ne resta heureusement qu’une seule nuit, Hergé eut comme compagnon Paul Herten, qui fut le directeur du Nouveau Journal après l’assassinat de Paul Colin par la « résistance » : il était venu se constituer prisonnier par scrupule patriotique ; il sera fusillé.

    Libéré, Hergé fut cependant arrêté à nouveau par la Police Judiciaire qui l’interrogea et le relâcha. Puis s’en mêlèrent les « résistants » du Mouvement National Belge qui, mitraillette au poing, perquisitionnèrent sa maison, l’interrogèrent et le relâchèrent derechef. Enfin, les communistes du Front de l’Indépendance se manifestèrent…

    « Comme il y avait, à ce moment, une bonne douzaine d’organismes semblables, je croyais qu’ils allaient venir m’arrêter chacun à tour de rôle. Mais non, cela s’est arrêté comme cela, sans raison apparente », plaisante Hergé dans une lettre de janvier 1945 à l’abbé Norbert Wallez, alors détenu avec neuf autres « inciviques » dans une cellule de deux mètres sur cinq à la prison de Charleroi.

    43 Arrestation Collaborateur.jpegArrestation, à Anvers en septembre 1944, d’un présumé « collaborateur » par une foule armée de « résistants » dont les intentions criminelles ne font guère de doute. Certes (et heureusement), les arrestations de Hergé ne se passèrent pas dans une telle ambiance délétère qui pouvait à tout moment déboucher sur des scènes de justice expéditive, pour ne pas dire de lynchage : le jeune homme ici capturé a manifestement déjà été brutalisé et n’en mène pas large dans l’angoisse de son sort…

     

    On comprend que les résistants, ce n’était vraiment pas la tasse de thé de Hergé, comme il le déclara un jour sans ambages : « Je détestais le genre Résistant. On m'a proposé quelquefois d'en faire partie, mais je trouvais cela contraire aux lois de la guerre. Je savais que pour chaque acte de la résistance, on allait arrêter des otages et les fusiller. » (Maxime Benoît-Jannin, Les Guerres d’Hergé, p. 50).

    Tout comme il apprécie à sa juste valeur la façon dont les Anglo-Américains procèdent pour « libérer » le pays, c’est-à-dire en ne le bombardant pas autrement que le territoire du Reich. S’il n’existe pas encore d’ouvrage tel que L’incendie, de Jörg Friedrich, pour rappeler le sort des pays occupés sous les tapis de bombes alliés, Jean-Claude Valla a néanmoins publié un désormais indispensable La France sous les bombes américaines, 1942-1945 (Librairie nationale, 2001 ; dans la foulée, ont également paru Eddy Florentin, Quand les Alliés bombardaient la France, 1940-1945, Perrin, 2008 et Andrew Knapp, Les Français sous les bombes alliées, 1940-1945, Tallandier, 2014).

    C’est ainsi que Hergé écrit à son ami Charles Lesne, directeur des éditions Casterman situées à Tournai qui venait de subir un violent bombardement en juin 1944 : « Tu connais sans doute la formule : Seigneur, libérez-nous de nos Protecteurs et protégez-nous de nos Libérateurs ! […] Ici aussi, tout est calme, à part un avion allemand qui s’est abattu samedi dernier à deux kilomètres de chez nous. À part aussi un quadrimoteur américain qui, touché par la D.C.A. s’est abattu à un kilomètre d’ici, sur le boulevard du Souverain. À part encore un obus non éclaté qui est retombé à cent mètres de chez nous en faisant un joli tintamarre, et pas de victime. À part, enfin, un gros éclat d’obus qui est retombé à quelques pas de moi. En vérité, je te le répète, tout est calme… » (Philippe Goddin, Hergé, Lignes de vie, p. 323)

    Hergé restera marqué à vie par la tragédie de la libération et son « épuration » aveugle: « J’avais des amis journalistes et dont je persiste aujourd’hui encore à croire qu’ils étaient absolument purs et pas à la solde de l’ennemi. Et quand j’ai vu certains de ces gens condamnés à mort et certains même fusillés, je n’ai plus rien compris à rien. Ça a été une expérience de l’intolérance absolue. C’était affreux, affreux ! » (interview à Benoît Peeters, citée dans Tintin, mon copain, p. 129).

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    Témoignage manifeste de la proximité indéniable de Hergé avec les idéaux d’Ordre nouveau défendus non seulement par Léon Degrelle et Rex mais également par la rédaction de son journal Le Soir : Hergé fait la « une » de l’hebdomadaire rexiste Voilà en pleine guerre, le 10 juillet 1942. Il surclasse, tel le bienveillant Créateur, un Tintin interloqué (dessin du caricaturiste maison R.V. Roy). Cette « gazette hebdomadaire de la bonne humeur » créée par Léon Degrelle et fort populaire (tirage : 30.000 exemplaires) était dirigée par Victor Meulenijzer, ami d’enfance de Hergé, qui avait été directeur du Pays réel après le départ de Léon Degrelle pour le Front de l’Est. Il paiera de sa vie sa fidélité à l’idéal bourguignon de son chef : il fut fusillé le 30 août 1945, après une parodie de procès qui désespéra son ami Hergé.

     

    En évoquant, horrifié, les « fusillés », Hergé a certainement, entre autres, à l’esprit son ami Victor Meulenijzer, compagnon du collège Saint-Boniface et de sa troupe scoute, qu’il caricatura notamment, à ses côtés, dans un épisode de Quick et Flupke dans Le Petit Vingtième du 18 mai 1933, qui fut le rédacteur en chef de l’hebdomadaire rexiste Voilà –dont Hergé fit la couverture le 10 juillet 1942– et qui fut fusillé, après une parodie de procès, le 30 août 1945.

    Parmi les autres amis de Hergé condamnés à mort, citons Paul Herten (fusillé), José Streel (fusillé), Paul Jamin, Jean Vermeire, Raymond De Becker, Robert Poulet, Gaston Derijke, Paul Werrie,… sans parler de Léon Degrelle !

     

    A suivre

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    Paul Jamin (c’est-à-dire le dessinateur « Jam » du Pays réel, du Soir et de la Brüsseler Zeitung) fut condamné à mort et enfermé à la Prison de Saint-Gilles en attendant l’exécution de la sentence : « Ce sont les exécutions que l’on entend au petit matin dans la cour de la prison, le claquement des balles sur le mur, les longues journées à attendre que l’on vienne vous chercher… » Jam passe désormais son temps à croquer ses compagnons d’infortune, à réaliser des dessins d’ambiance ou caricaturer ses gardiens. A gauche, sa cellule ; à droite, un de ses pandores (à propos de la détention de Paul Jamin, voir ce blog aux 8 novembre 2019 et 20 mars 2020).

     

  • Léon Degrelle : bientôt le héros d'un opéra ?

    LD Lohengrin.jpgL'OperaBalletVlaanderen (la scène lyrique d'Anvers et Gand) vient d'annoncer la création (en coproduction avec les opéras de Nuremberg et de Madrid) d'un nouvel opéra intitulé Les Bienveillantes, d'après le roman éponyme de l'américano-français Jonathan Littell retraçant le parcours inévitable d'un méchant nazi à travers l'historiographie convenue de la IIe Guerre mondiale.

     

    Publié en 2006, ce pensum de plus de 1400 pages est vite devenu, grâce aux trompettes unanimes de la presse stipendiée, un best-seller trustant le Grand Prix du Roman de l'Académie française, puis le Prix Goncourt. Grâce à une habile et lucrative politique en matière de droits d'auteur, cette œuvre romanesque –la seule qu'il écrivit jamais– suffira à assurer le bien-être matériel de son auteur puisqu'on a recensé une vente de près d'un million d'exemplaires rien que dans l'espace francophone et qu'entre 2006 et 2011, ce docu-fiction horrifico-pornographique a été traduit en une vingtaine de langues pour se vendre à travers tous les continents, suscitant des « produits dérivés » sous forme de pièces de théâtre et, aujourd'hui, pour relancer la machine douze ans plus tard,... un opéra !

     

     ***

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