Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

marc sleen

  • Hélène Cornette, l'amie inconnue de Léon Degrelle

     

    Sous le manteau du Caudillo [5]

     

     

    Bajo el manto.pngDepuis sa publication, nous avons passé pas mal de temps à démonter les carabistouilles présentées comme des faits historiques par le singulier prof d'unif José Luis Rodríguez Jiménez dans son bouquin Bajo el manto del Caudillo Sous le manteau du Caudillo », ce blog à partir du 1er septembre 2024).

     

    Venons-en finalement à la seule information inédite –et encore, pas tout à fait : voir ci-après !– qu'il nous présente, à savoir l'existence d'Hélène Cornette, l'épouse d'un agent secret espagnol sur la tête duquel Léon Degrelle aurait planté d'autres petites cornes.

     

    Mais qui est cette femme dont le nom évocateur ne fut, à notre connaissance, jamais prononcé par qui que ce soit dans l'entourage de Léon Degrelle ?

     

    Hélène Cornette (1908-1999) est une Française qui épousa à Paris, le 13 octobre 1930, Pedro Urraca Rendueles (1904-1989), policier espagnol. Leur fils unique, Jean-Louis, naquit le 27 juillet 1936, très tôt rejeté par son père : « Durant ces mois [de 1939-40], Hélène faisait des allers-retours à Sèvres pour voir sa mère, Jeanne, et son fils Jean-Louis qui vivait quasi en permanence avec sa grand-mère. Son père a toujours voulu éloigner son fils de lui et de sa femme, ou plutôt il n'a jamais voulu de lui. » (p. 25). Le détail du rejet du père est important car il expliquera la présence de l'adolescent chez Léon Degrelle.

     

     

    Gemma Catalan.jpegCe policier doit toute sa (relative) notoriété à son action d'agent secret en France où il parvint à arrêter l'ancien président de la Généralité de Catalogne, Lluis Companys. Celui-ci, lors d'un coup d’État en avril 1934, avait proclamé la république catalane et, après la victoire des nationalistes en 1939, s'était réfugié en France. Livré par Pedro Urraca à la justice espagnole, il fut condamné pour haute trahison et passé par les armes.

     

    Pour en savoir davantage sur ce policier et sa famille et leur rapport avec Léon Degrelle, nous ne nous référerons pas au seul Rodríguez, car ce n'est évidemment pas lui qui a découvert cette relation inédite.

     

    La journaliste catalane Gemma Aguilera a consacré, il y a une douzaine d'années, une biographie à ce policier, Agent 447, L'home que va detenir el president Companys L'Agent 447, l'homme qui a arrêté le président Companys », en catalan en 2011 ; en espagnol en 2013). Dans ce livre, l'apparition de Léon Degrelle relève plutôt de l'anecdote, ce qui la fit sans doute passer inaperçue dans la sphère degrellienne.

     

    L'auteur y dresse ce portrait assez extravagant de Léon Degrelle : « Hélène surprend son mari avec cette proposition : confier Jean-Louis aux mains d'un bon ami à elle afin qu'il le corrige comme il le mérite et qu'il l'oriente vers la carrière militaire. Il s'agit de Léon Degrelle, ex-officier de la Waffen SS condamné à mort pour crimes de guerre et alors protégé par le régime de Franco ; Hélène l'a connu à Madrid en 1946 par des amis communs. Il vit confortablement installé dans un grand domaine, La Carlina, où il s'est fait construire un manoir et quelques résidences annexes qu'il a lui-même conçues. [...] Cet homme, qui mesure 2,03 mètres et est maigre comme un clou, se présente à Jean-Louis comme un héros de guerre, bien qu'il lui ait caché que peu de jours avant la chute de l'Allemagne, il avait déjà abandonné le champ de bataille et s'était enfui loin de la progression du front allié. » (pp. 143-144 de l'édition espagnole).

     

     

     

    Affiche jugement LD Fr+Nl.png   Affiche jugement LD.jpg

     

    Léon Degrelle, « condamné à mort pour crimes de guerre » ? C'est ce qu'il se colporte gratuitement depuis toujours. Rien de plus normal qu'un criminel de guerre soit condamné à mort ! Sauf que Léon Degrelle ne l'a jamais été. Ni criminel de guerre, ni condamné de ce chef, comme le montre le placard affiché le 30 janvier 1945 sur la Grand-Place de Bruxelles : il n'y est aucunement question de quelque crime ou violence à l'égard de civils, de prisonniers ou de blessés, constitutifs de crimes de guerre selon les conventions de Genève.

     

    Léon Degrelle, un homme « qui mesure 2,03 mètres et est maigre comme un clou » ? Même le géant Otto Skorzeny, qui faisait une quinzaine de centimètres de plus que Léon Degrelle, ne mesurait « que » 1,93m (l'avis de recherche lancé par les Alliés en 1945 renseigne une taille de 6 feet 4 inches : ci-dessous à droite). Si Léon Degrelle apparaît beaucoup plus maigre qu'à l'habitude sur la photo prise dans la finca de Majalimar en 1950 en compagnie d'Otto Skorzeny (voir aussi ce blog au 3 décembre 2024), c'est qu'il avait subi, quelque temps auparavant, une grave opération de l'estomac (voir ci-après). D'après le passeport fourni par Alain Delon (ce blog au 19 août 2024), Léon Degrelle mesurait 1,78m.

     

    Sur la protection de Franco, voir ce blog au 31 mars 2021 ; sur l'évasion de Norvège à bord du Heinkel d'Albert Speer, voir ce blog aux 18 juin 2020 et 19 septembre 2024).

     

    LD Skorzeny Carlina.jpg   Wanted Skorzeny 1.jpeg

     

     

     

     

    C'est donc ce bouquin qui permit à Rodríguez d'apprendre que l'épouse du policier qui traqua l'éphémère président de Catalogne, devint une amie du nazi Degrelle. Si le peu scrupuleux historien reconnaît quand même sa dette dans ses Références archivistiques [!], le nom de la journaliste –pourtant bien marquée à gauche aussi– n'apparaît jamais dans l'Index onomastique, ni son livre dans la Bibliographie...

     

    Rodríguez portera évidemment sur ces personnes compromises dans la collaboration franco-allemande et avec le régime franquiste un regard fort négatif, –ce qui n'étonnera personne–, mais qu'il assortira de sa touche personnelle et habituelle : le flou (la mère d'Hélène est peut-être coupable de vol) et la généralisation abusive (le pillage est une habitude chez certains Français et Espagnols) qui font les bons ragots.

     

    Les jeunes gens, Hélène et Pedro, « s'étaient connus trois ans avant [leur mariage] à Biarritz, dans le sud-ouest de la France, pendant les vacances de leurs parents respectifs » (p. 23). Hélène Cornette était la fille d'un premier mariage de sa mère, Jeanne Compveut (Rodríguez qui, on le sait depuis notre premier article –ce blog au 1er septembre 2024–, est un spécialiste de l'onomastique, nous explique qu' « à cette époque, les Français ne portaient que le nom du père » !), qui s'était remariée avec un veuf dont l'entreprise d'accessoires de mode avait fait faillite. Le détail est important pour la mauvaise réputation de la famille car, suite à cette faillite, les ateliers du mari avaient été transformés en appartements, dont l'un était loué à une artiste-peintre juive. Celle-ci aurait été dénoncée par Jeanne et dévalisée grâce à son gendre Pedro Urraca : « Peu après le début de l'Occupation, et avec la complicité de sa fille et de son gendre, Jeanne Compveut se servit de l'ascendance juive de Sachs et de ses amitiés de gauche pour la dénoncer à la police allemande, pénétrer dans son appartement qu'elle louait rue de l'Université et le réserver à son propre usage, après en avoir retiré le mobilier de l'artiste-peintre et, peut-être, avoir volé une partie des objets de valeur que cette dernière n'avait pas pu emporter. La pratique du pillage des biens des personnes en fuite était une habitude chez une partie des Français et du personnel allemand dans la France occupée. C'était la même chose pendant et après la guerre espagnole. Ceci fut la première, mais non la dernière action de pillage commise par Jeanne Compveut et son gendre sur des personnes craignant pour leur vie. Urraca créa un groupe –ou du moins en fit partie– destiné à spolier les familles juives qui tentaient de fuir la persécution nazie. » (p. 27).

     

     

     

    Gemma Espagnol.jpegL'édition catalane du livre de Gemma Aguilera (ci-avant) affiche le portrait de Pedro Urraca en couverture puisque c'est à lui qu'est consacrée cette biographie. Mais la traduction espagnole produit la photographie d'une foule anonyme : il s'agit de personnes regardant le cortège funèbre d'un anarchiste mort dans l'assaut d'une caserne à Barcelone en 1936 : le président de la Généralité de Catalogne, Lluís Companys, est le civil de droite (avec une pochette blanche). Vengeance posthume ourdie par la biographe de Pedro Urraca ? Sa victime lui vole en tout cas la vedette en couverture de sa propre biographie...

     

     

    « L'année 1948 commença très mal pour Urraca et sa famille. Lui-même, son épouse et sa belle-mère avaient été jugés par contumace et la Cour d'Appel de Paris avait rendu son jugement le 5 janvier, condamnant Pedro Urraca à mort pour intelligence avec l'ennemi dans la persécution de Français et lui confisquant tous ses biens. Hélène Cornette fut condamnée à cinq ans de prison, une amende de 100.000 francs, la confiscation de ses biens présents et à venir au bénéfice de la nation et l'indignité nationale, ce qui impliquait la perte de la nationalité, pour commission d'actes nuisibles à la défense nationale, en ce compris l'aide à son époux dans la collaboration avec l'ennemi et sa participation au réseau de persécution d'Espagnols et de Français. [La mère d'Hélène,] Jeanne Compveut [...] fut condamnée pour commission d'actes nuisibles à la défense nationale à deux années de prison, une amende de 100.000 francs et l'indignité nationale. Comme elle ne paya pas son amende, ses deux maisons en France [...] furent confisquées. » (p. 234).

     

    Voilà donc de bien peu recommandables personnages qui seraient entrés dans la vie d'un Léon Degrelle qui, pour avoir subi des préjudices semblables (mais sans avoir jamais été soupçonné d'avoir dépouillé qui que ce soit), ne s'en effarouchera certes pas. Selon Rodríguez, ils sont de toute façon à mettre dans le même sac, même si la Belgique ne pouvait représenter pour Hélène Cornette la même chose que pour Léon Degrelle et que les opinions géopolitiques que lui prête Rodríguez relèvent d'une évidente spéculation : « Ils partageaient un passé semblable, avec le souvenir de la Seconde Guerre mondiale, leurs expériences de vaincus et de condamnés, ainsi que les liens avec la Belgique. Ils partageaient aussi le diagnostic politique sur le danger que représentait l'Union soviétique. » (p. 235).

     

    Mais comment se sont-ils rencontrés ?

     

    Rodríguez va en faire le récit assorti de ses habituelles insinuations malveillantes (notamment quant à l'endroit où Hélène et sa famille auraient caché le produit de leurs brigandages) : « Pendant ces années [d'après-guerre], aussi bien le policier que sa famille conservèrent l'immunité diplomatique et leurs passeports aux fausses identités afin de voyager dans différents pays, y compris peut-être celui où ils avaient déposé une partie de leurs biens d'origine suspecte. Ils se rendraient également à Madrid. Ce sera surtout le cas d'Hélène qui alternait des séjours de plusieurs semaines une ou plusieurs fois par an, parfois seule avec son fils, et d'autres fois avec sa mère pour visiter ou recevoir leurs amis. C'est à cette époque qu'elle connut Pilar Primo de Rivera et Clarita Stauffer et il est fort probable que ce fut cette dernière qui présenta Hélène à Degrelle, entre lesquels se serait développée une histoire d'amour. » (p. 235). Gemma Aguilera n'est guère mieux inspirée en précisant que c'est « Léon Degrelle, ex-officier des Waffen SS condamné à mort pour crimes de guerre et alors protégé par le régime de Franco qu'Hélène connut à Madrid en 1946 grâce à des amis communs. » (p. 143)

     

    Cela nous semble pratiquement impossible car après son évasion de l'Hôpital Mola, le 21 août 1946, Léon Degrelle vécut, grâce au Cuñadisimo Ramón Serrano Suñer (ce blog au 5 août 2023), en sécurité mais strictement enfermé pendant plus d'un an dans une chambre de bonnes, Calle Goya à Madrid, chez un couple de vieux retraités ignorant son identité et ne parlant pas le français. « Le Chef de Rex [...] n'en sortit jamais une fois pendant les mois qu'il y passa. Il ne reçut aucune visite. C'était la claustration totale, car ainsi seulement sa sécurité était assurée. » (Mon Combat, p. 251).

     

     

     

    Nieuwe Standaard 1946.08.27.png   Nieuwe Standaard 1946.08.28.png

    Depuis sa disparition de l'Hôpital Mola de San Sebastián, la presse voit Léon Degrelle n'importe où : qui dans une meule de foin au pays basque (AFP, 23 août 1946), qui sur un bateau argentin (Daily Telegraph, 26 août 1946), qui en Irlande (La Libre Belgique, 6 septembre 1946), en Equateur (Le Monde, 21 septembre 1946), ou au Brésil (AFP, 18 novembre 1946)...

    Reprenant une « information » du Daily Telegraph, le quotidien flamand De Nieuwe Standaard publie une caricature de Léon Degrelle en route vers (ou revenant de) « Beunos Ayres » par le célèbre dessinateur flamand Marc Sleen (auteur de la populaire série Les Aventures de Néron et Cie, publiée dans les quotidiens belges catholiques de gauche Het Volk et La Cité). À gauche, « Le Daily Telegraph communique que, selon un rapport de Madrid, Léon Degrelle se trouve à bord du navire espagnol Monta Ayala de 2.955 tonnes affrété pour Buenos-Aires. Le navire a quitté Bilbao jeudi, jour où fut communiquée la disparition de Degrelle. » (De Nieuwe Standaard, 27 août 1946) ; à droite, l'illustration de Marc Sleen dans De Nieuwe Standaard, le 28 août 1946.

    Les 2 et 10 octobre 1947, La Dernière Heure, reprenant des informations de la presse italienne, révèle que Léon Degrelle serait le chef d'orchestre du Jazzband de l'Hôtel Rivadaria, à San Sebastián (dessin de Marcel Antoine, 1897-1959, chansonnier-dessinateur célèbre avant-guerre pour son personnage de Slache, héros caricatural bruxellois) : le Ministère des Affaires étrangères belge ne manquera pas de diligenter une enquête et son chargé d'affaires à Madrid lui enverra ses conclusions judicieuses : « L'Hôtel Rivadaria n'existe pas. [...] Je suis persuadé que Degrelle ne songerait pas à se produire dans un lieu aussi public qu'un restaurant connu de Saint-Sébastien. »

    DH 1947.10.02 LD chef orchestre.JPG   DH 1947.10.10 LD orchestre Marcel Antoine.JPG

     

     

     

    Ce n'est qu'à la fin de l'année 1947, quand purent s'assouplir ses conditions de vie que Léon Degrelle fit la connaissance de Clara Stauffer, par l'intermédiaire d'amis phalangistes, anciens de la Légion Azul, qui l'aidaient à correspondre avec sa famille de Bruxelles grâce à la valise diplomatique. Très impliquée dans l'aide aux réfugiés allemands pour gagner l'Amérique latine, elle connaît aussi Pierre Daye qui essaie alors de convaincre son ami Léon Degrelle de le rejoindre en Argentine.

     

    Est-ce au même moment qu'une rencontre avec Hélène Cornette eut lieu ? Nous en doutons également car, d'une part, Léon Degrelle envisageant sérieusement de s'installer à Buenos Aires ne développe alors de vie sociale qu'utile et profitable, évitant tout comportement imprudent ou périlleux. D'autre part, depuis mai 1946, Hélène Cornette et toute sa famille (mari, fils, mère) habitent, comme le souligne Gemma Aguilera, un appartement à Bruxelles et, par ailleurs, tout au long de l'année 1947, elle « accompagne son mari dans tous ses voyages en Hollande, au Luxembourg et en Suisse, alors que sa mère et le petit Jean-Louis poursuivent une vie normale dans la capitale. » (p. 128-129).

     

    L'année 1948 est, nous l'avons vu, celle où le couple fut lourdement condamné par la justice française et Pedro Urraca, promu inspecteur de première classe travaille alors au consulat général d'Espagne à Anvers et Bruxelles, chargé de la surveillance du Parti communiste espagnol en exil. Un poste qui le confine dans la sécurité des locaux de l'ambassade.

     

    Quant à Léon Degrelle, 1948 lui fut également une année des plus pénibles : il vit caché à Torremolinos dans un isolement quasi complet et apprend la mort en prison de son père et de son beau-frère Charles Raty. Sa blessure au ventre provoquée par l'explosion d'un obus sur le front du Caucase en 1942 s'infecte à nouveau, provoquant des hémorragies internes qui nécessitent une opération d'urgence. Elle se pratiquera en septembre, suivie d'une longue convalescence où il perdra une trentaine de kilos (une nouvelle opération chirurgicale sera nécessaire en octobre 1950).

     

    Ce n'est qu'au printemps 1949 que, grâce à son ami le ministre du Travail José Antonio Girón, il pourra trouver un logement sûr dans la grande finca sévillane de Majalimar où il demeurera jusqu'en 1954. Il y écrira son grand récit autobiographique Mon Combat (voir ci-avant), le poème Les Îles blanches resté inédit, le roman La Grande Bagarre (ce blog au 26 mai 2016) et Les Âmes qui brûlent, ouvrage, selon son traducteur espagnol, l'éminent académicien Gregorio Marañon, « étincelant comme une flamme, [...] d'une beauté impossible à surpasser », ce blog au 24 janvier 2023). C'est également de Majalimar qu'il se lancera dans ses premières affaires commerciales et industrielles lui permettant d'acquérir en 1952 un ancien vignoble dans le village de Constantina et d'y construire son vaste domaine de La Carlina où il emménagera définitivement en avril 1954, à la mort du propriétaire de Majalimar, emporté par un cancer de l'estomac.

     

     

     

    Majalimar Entrée Finca.jpg

    Majalimar Pavillon LD 1949a.jpg

    Au-dessus, l'entrée principale de la finca Majalimar (photographie contemporaine) ; au-dessous, le pavillon où résida Léon Degrelle de 1949 à 1954. Ce vaste domaine agricole de 1200 ha appartenait au plus important industriel lainier de la région de Salamanque, Leandro Cascón Pablos (1883-1954), ami proche du ministre du Travail José Antonio Girón. Le pavillon occupé par Léon Degrelle, construit sur un promontoire dominant la finca, était protégé par une vaste clôture de fer forgé. L'entrée, décorée par des azulejos religieux, exprime le fervent catholicisme du propriétaire, effectuant de fréquents pèlerinages en Terre Sainte. La faïence placée à droite de la porte de chêne ouvragé sous le portique d'entrée invoque la Vierge (« Ave Maria »). Au-dessus, un azulejo plus grand représentant le Christ qui désigne son cœur marqué par les stigmates de la Passion place l'habitation sous la protection du Sacré-Cœur : « Je bénirai les maisons où l'image de mon cœur sera exposée et adorée. Les personnes qui propagent cette dévotion auront leur nom gravé dans mon cœur et il n'en sera jamais effacé. »

    La tradition de consacrer sa demeure au Sacré-Cœur de Jésus remonte aux visions de Marguerite-Marie Alacoque qui, au XVIIe siècle, se vit chargée de propager le culte du Sacré-Cœur, ainsi qu'à l'institution officielle de sa fête par le pape Pie IX, deux siècles plus tard. Cette dévotion connaîtra un regain de popularité lors du Congrès eucharistique de Lourdes en août 1914 liant son culte à l'établissement de la royauté du Christ dans le monde. Comment le défenseur des Cristeros (ce blog, entre autres, au 7 février 2019), fondateur du mouvement Rex prêchant la révolution des âmes en l'honneur du Christ-Roi, n'y aurait-il pas été sensible ?

    Ci-dessous, à gauche, l'entrée du pavillon de Léon Degrelle (photographie contemporaine) ; à droite, Léon Degrelle amaigri par ses graves opérations de 1948 et 1950.

     

    Majalimar Pavillon LD Entrée1.jpg   Majalimar LD amaigri 1.jpg

     

     

     

     

    À suivre