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soirées

  • Il y a 80 ans, le 36e anniversaire de Léon Degrelle

     

    C’est aujourd’hui l’anniversaire de la naissance de Léon Degrelle. Le cent-seizième.

    Il y a 80 ans, c’est de manière particulière que se fêta son 36e anniversaire –l’âge de l’accomplissement du destin terrestre de Jésus, assurant la gloire du Christ-Roi–, par la publication d’un éditorial dans Le Pays réel du dimanche 14 juin 1942 (le journal ne paraissait pas le lundi) : c’est, à notre connaissance, le seul article célébrant l’anniversaire du tribun bourguignon jamais publié dans la presse rexiste.

    Cet anniversaire emblématique fut également célébré de manière grandiose sur le Front du Donetz où se trouvaient alors Léon Degrelle et ses Légionnaires, grâce au Prévôt de la Jeunesse, John Hagemans, et son génie scénographique, qui emmenait le Second Contingent de Volontaires, celui, bouillonnant d’héroïsme, de la Jeunesse rexiste.

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    Cet éditorial du Pays réel, le quotidien du « Front intérieur »,  était signé « J.D. », c’est-à-dire Jean Denis (1902-1992) qui, alternant la fonction avec le rédacteur en chef José Streel, allait prendre sa place d’éditorialiste pendant deux semaines, du 12 au 25 juin.

    Proclamé Docteur en Philosophie et Lettres de l’Université Catholique de Louvain en 1926, Jean Denis milita à l’Association Catholique de la Jeunesse Belge (ACJB) de Mgr Louis Picard dont il était le secrétaire et chez qui Léon Degrelle avait installé son « kot » (logement d’étudiant : ce blog au 5 avril 2017).

    C’est donc auprès de Mgr Picard promouvant inlassablement le culte du Christ-Roi défini par le pape Pie XI dans l’encyclique Quas Primas (1925) et qui donnerait son nom au mouvement de révolution des âmes de Léon Degrelle (ce blog aux 2 avril et 25 décembre 2017 ; Mgr Picard écrira un de ses livres les plus importants, Le Christ-Roi, pour les éditions Rex en 1929) que les deux jeunes gens nouèrent leurs premiers liens d’amitié.

    Dès lors, Jean Denis demeurera d’une fidélité irrévocable à son engagement auprès de celui qu’il regardera toujours comme son « chef, c’est-à-dire le dépositaire de notre volonté collective » (dédicace de son ouvrage doctrinal Principes rexistes, 1936) : rédacteur en chef de l’hebdomadaire Soirées (1931), journaliste au Pays réel (1936), il sera élu député rexiste de Namur aux élections du 24 mai 1936.

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    Une des rares photos de Jean Denis que nous avons pu retrouver : publiée dans le « numéro spécial consacré à Rex » de Soirées (25 août 1933), elle montre le rédacteur en chef de ce magazine, fier d’avoir compris « le langage poétique de l’image » recherchant en permanence« la simple conjonction des textes et des documents photographiques ».

     

    Durant la guerre, celui que Léon Degrelle considérait comme l’ « un des premiers et des plus purs militants du rexisme » sera responsable du Département culturel de l’Etat-major du Chef de Rex (1941), tout en poursuivant son œuvre d’éditorialiste au Pays réel, de journaliste à Radio-Bruxelles et de chroniqueur au National-socialisme, l’ « Organe mensuel du mouvement rexiste », dès son lancement en décembre 1942. Il sera également nommé par le commandant de la Gendarmerie nationale, le colonel Adrien Van Coppenolle, professeur à l’école de Tervuren de la Police générale du Royaume.

    Avec José Streel (1911-1946, ce blog au 30 juin 2016), auteur, en 1941, de La Révolution du Vingtième Siècle (œuvre majeure qui vient de reparaître aux éditions de L’Æncre), Jean Denis est considéré comme l’idéologue du rexisme. Le destin des deux hommes, s’il fut quelque peu parallèle, ne connut cependant pas une identique fin funeste.

    Après avoir voulu mettre les leurs à l’abri en Allemagne en 1944 (Jean Denis était le papa de quatre jeunes enfants ; José Streel, de trois), ils seront vite rattrapés par la « justice » belge.

    Déjà condamné à mort par contumace le 17 janvier 1945, José Streel fut arrêté à Bruxelles le 3 mai et, après une parodie de procès, fusillé le 21 février 1946 ; tandis que Jean Denis, arrêté en Allemagne le 2 mai 1945, convaincu de « trahison » en sa qualité de lieutenant de réserve, fut également condamné à mort par le Conseil de Guerre de Bruxelles pour « ses causeries à la radio où il reprenait toutes les théories de Degrelle » (Le Soir, 6 janvier 1946). Le Ministère public les avait pourtant méprisées en décrétant ces billets « bêtes à faire pleurer, faits de ragots et de racontars farcis de fautes de français » (Le Soir, 29 novembre 1945) ! À cela s’ajouta également l’extravagante amende de deux millions de francs belges (près d’un million d’euros d’aujourd’hui !). La peine fut néanmoins commuée et après cinq ans d’un emprisonnement dans les conditions les plus dégradantes, Jean Denis fut libéré en 1951.

    Pays réel 1936.05.29 Jean Denis b.JPGPhotographie de Jean Denis publiée dans Le Pays réel, le 29 mai 1936, pour saluer son élection à la Chambre des Représentants parmi les 21 députés rexistes.

    Ruiné et profondément meurtri par la haine bestiale d’une justice prétendant avoir ainsi « épuré » la société, Jean Denis, refusant désormais d’encore s’exprimer, put se retirer dans une paisible bourgade rurale du Brabant wallon, mais à l’écart de Chastre, son village natal, dont le curé (le bien nommé abbé Maton) témoigna méchamment et stupidement à son procès, le dénonçant comme un « suppôt de l’hitlérisme », car il se serait prétendu « chrétien mais nazi » (La Libre Belgique, 4 décembre 1945)...

     

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    L’anniversaire du Chef de Rex

     

    Demain, quinze juin, Léon Degrelle entrera dans sa trente-septième année.

    Chaque année, cette date du 15 juin est célébrée par tous les rexistes avec une ferveur d’un caractère familial. A pareille époque, depuis deux lustres déjà, les lettres et les télégrammes de congratulation affluaient et des fleurs par brassées étaient adressées à celui qui fut vraiment pour nous tous le messager de Dieu et qui, à l’instant même où notre génération sacrifiée allait sombrer dans le désespoir, suscita en elle d’inépuisables énergies de rédemption.

    Marie-Paule Lemay Secours Légionnaire.jpgMarie-Paule Degrelle préside une réunion de Solidarité Légionnaire dont elle est la présidente.

     

    Aujourd’hui, nous aurons tous une pensée pour le Chef qui se trouve éloigné de nous de plus de trois mille kilomètres, et nos hommages iront à Madame Degrelle qui demeure l’admirable gardienne d’un foyer qui nous est cher à tous.

    Voici un an, tandis que nous fêtions les 35 ans du Chef, il y avait dans nos hommages une sorte de tendresse affectueuse. Léon Degrelle, en effet, était à peine remis des souffrances indescriptibles qu’il avait endurées dans les prisons françaises et en nous souvenant du fait qu’un an auparavant, au moment où il entrait dans sa 35e année, il était prisonnier condamné à mort, nous appréciions mieux l’incalculable bienfait de la Providence qui, au terme d’une si longue épreuve, nous l’avait rendu, physiquement affaibli, mais moralement plus fort, plus grand et plus énergique que jamais.

    Pub Guerre en prison LD Pays réel 42.05.01.JPGLéon Degrelle vient de publier ses douloureux souvenirs de prison : arrêté par la Sûreté belge en dépit de son immunité parlementaire à l’aube du 10 mai 1940, il fut livré, avec une vingtaine d’autres Belges, au mépris de toute disposition légale, aux forces de police françaises et balloté de prisons en bagnes et en camps d’internement où il fut battu et torturé (voir ce blog au 6 mai 2017 ; publicité parue dans Le Pays réel, le 1er mai 1942).

     

    En ces instants où nous considérions un passé si récent et si douloureux avec une émotion que nous ne pouvions point cacher, nous ne soupçonnions pas que, huit jours plus tard, allait se produire en Europe un événement capital qui serait pour notre pays l’occasion de s’affirmer à nouveau dans le monde et, pour Léon Degrelle, le point de départ d’une nouvelle action et de nouveaux sacrifices, auprès desquels pâliraient tous ceux d’un passé pourtant chargé de luttes dramatiques.

    Le jour même où s’ouvraient les hostilités contre la barbarie bolcheviste, la Légion naissait dans la volonté du Chef de REX. Sans la Légion, nous ne serions aujourd’hui nulle part, non pas seulement nous, membres du mouvement rexiste, mais nous, Belges.

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    Défilé de Volontaires de la Légion Wallonie dans la croisade contre le bolchevisme, à Bruxelles, place Royale, devant la statue du premier Croisé, Godefroid de Bouillon (mai 1943).

     

    Avec la Légion, nous sommes maintenant partout chez nous en Europe. Et cela, c’est à Léon Degrelle, et à lui seul, que nous le devons. Il eut ce mouvement spontané du cœur, qui était en même temps un trait de génie, par lequel une occasion unique, une occasion qui ne se représente pas deux fois dans un siècle d’histoire, fut saisie fermement, instantanément, avec une irrésistible pugnacité.

    Pays réel 1942 06 10 Citation Légion.JPGÀ la Une du Pays réel du 10 juin 1942 : la Légion Wallonie entre dans la gloire des armées engagées sur le Front de l’Est.

     

    Telle doit être notre pensée dominante en ce jour anniversaire de Léon Degrelle et ce n’est plus au martyr persécuté, mais au héros légionnaire que doivent aller nos hommages affectueux.

    Plus que jamais nous devons être orgueilleux de notre Chef qui, par sa vaillance, a su imposer le prestige de notre nom à l’Europe entière.

    Nous n’avons pas à refaire aujourd’hui toute l’histoire de la Légion. Cette histoire est tellement chargée d’événements héroïques qu’il ne nous serait pas possible de les évoquer même schématiquement au cours d’un bref article.

     

     

    Le trente-sixième anniversaire de Léon Degrelle au Front de l’Est

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    A l'occasion du trente-sixième anniversaire de Léon Degrelle, le Prévôt de la Jeunesse, John Hagemans, qui vient d’arriver au Front avec le Contingent du 10 mars, issu principalement des « Serments de la Jeunesse » du mouvement rexiste, organise la présentation des nouveaux étendards de la Légion qu’il a dessinés personnellement, ainsi qu’une solennelle prestation de serment de fidélité des jeunes légionnaires rexistes au Chef.

     

    Il en laissera cette relation :

    « Il y a eu ici une cérémonie admirable le 15 juin [1942], pour l’anniversaire du Chef. Prestation de serment en sa présence, avec tous les participants (c’est certainement la première fois que ça arrive, hein, ça !) en feldgrau ! Casques d’acier, etc. Ce fut très simple, mais d’une grandeur vraiment extraordinaire. Après le serment, dont les paroles de renoncement prenaient une valeur particulière dans notre état militaire, le Chef fit un speech où les vieux partisans “thiois” comme nous eurent une indicible joie à l’entendre parler pour la première fois depuis que la Jeunesse Nationale-Socialiste combat avec ce thème bien précis de “cette Jeunesse thioise qui refera l’Empire, le Saint Empire d’Occident…”

    Voilà enfin une reconnaissance de fait qui nous passe bien de toutes les autres, n’est-ce pas ! Le thème général de son discours fut : “Refaire les Dix-Sept Provinces” et ce, au sein de la Germanité, avec le génie éclairé d’Adolf Hitler au sommet de ce tout admirable que sera le Grand Empire Germanique reconstitué. “Dans cet Empire, dit-il aussi, nous inscrirons comme aux plus beaux âges la splendeur de notre civilisation, de cette civilisation des Dix-Sept Provinces, la fleur de la culture germanique”, etc., etc. »

    (John Hagemans, Prévôt de la Jeunesse, 1914-1942, Edition de la Jeunesse Légionnaire, 1943, pp. 74-75).

     

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    John Hagemans a reconnu en Léon Degrelle son Chef naturel, tel qu’il le présente dans la Charte de la Jeunesse : « Seule la valeur personnelle d’un Chef pourra faire de lui un aide sérieux au point de vue moral. Le Chef veillera à être toujours de bonne humeur dans l’effort. S’il a bon caractère, il a gagné l’amitié de son équipe et s’il se montre courageux, dévoué, il gagnera rapidement son respect et sa considération. Le Chef doit être pour tous l’exemple vivant. »

    Sur ce cliché, John Hagemans et Léon Degrelle sont parmi les jeunes Légionnaires : « Le Chef communique sa bonne humeur. »

     

    Contentons-nous de donner à nos lecteurs quelques détails complémentaires au sujet des récentes distinctions dont fut honoré le Chef de REX. Ces renseignements, que les précédentes correspondances ne nous avaient pas fournis, nous ont été apportés par des légionnaires en permission.

    La nomination de Léon Degrelle au grade d’officier est un événement historique en ce sens que c’est la première nomination faite par Adolf Hitler, en tant que Chef des armées d’Europe. C’est la première fois que le Chancelier Hitler a nommé un officier étranger dans une armée d’étrangers, soumis à ses ordres pour la Croisade antibolcheviste. Cette nomination a été faite au Grand Quartier Général, au Front. Elle a été signée par le Fuehrer lui-même, et contresignée par le général Keitel. Enfin signalons encore que le document officiel indique que Léon Degrelle a été nommé officier « pour sa bravoure exceptionnelle au combat ». L’importance de ces quelques détails n’échappera certainement pas à nos militants et il est absolument inutile de la commenter.

    Pays réel 1942 05 10 LD Lieutenant Epée d'or.JPGDans l’euphorie suscitée par les honneurs récompensant l’héroïsme de Léon Degrelle, Victor Matthys, chef a.i. de Rex, lança une souscription pour offrir une épée en or au nouvel officier, gravée des noms des Légionnaires tombés au champ d’honneur. Quelques jours plus tard, Léon Degrelle fit savoir qu’il refusait pareil hommage et demanda d’offrir l’argent récolté à Solidarité légionnaire pour les familles des victimes du Front de l’Est.

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    Quant à la Croix de Fer de 1ère classe, celle-ci a été donnée au Chef de REX pendant les combats mêmes, à l’improviste, sans diplôme, à la lisière d’un petit bois où le Général de division avait rejoint la Légion. C’est donc une fois encore en reconnaissance des témoignages les plus évidents et les plus indiscutables d’une bravoure exceptionnelle que cette distinction a été décernée au Chef de REX. Il convient de noter à ce propos que l’attribution de la Croix de Fer de première classe est un fait extrêmement rare. Dans un secteur assez vaste du front où combat la Légion, Léon Degrelle est le seul titulaire de cette haute distinction.

    Pays réel 1942 06 09 Croix Fer 1Cl. LD.JPG


    I
    l y a, dans la vie, d’étranges concordances et d’émouvantes coïncidences. Les circonstances dans lesquelles fut attribuée au Chef la Croix de Fer de 1ère classe sont, à ce propos, particulièrement évocatrices.

    C’était, comme nous l’avons dit, à la lisière d’un petit bois, vers la fin de la matinée, le 21 mai dernier, au moment précis où toutes les hiérarchies du mouvement, des centaines de militants rexistes et de parents de légionnaires se trouvaient réunis dans la cour de la Caserne des Grenadiers à Bruxelles, pour la cérémonie religieuse de commémoration des Héros tombés dans le combat.

    Pays réel 1942 05 22 Hommage martyrs rexistes.JPG

    L’impressionnante cérémonie d’hommage aux « martyrs du Mouvement rexiste », –ceux d'avant-guerre, de la Légion au Front de l'Est ainsi que du « Front intérieur », auxquels étaient également associés le Chef du Verdinaso (mouvement national-solidariste thiois) Joris Van Severen et les vingt autres victimes d’Abbeville, assassinés deux ans auparavant, le 20 mai 1940–, fut organisée à la Caserne des Grenadiers, sise rue des Petits Carmes, derrière le Petit Sablon. Après-guerre, cette caserne fut connue sous le nom de « Caserne Prince Albert » (abritant le « Club Prince Albert », le mess des officiers de la garnison de Bruxelles). Il ne faut donc pas la confondre avec l’autre Caserne des Grenadiers située près du Parc royal de Laeken, qui abrita après-guerre l’Ecole des Cadets et accueille aujourd’hui la quatrième Ecole européenne de Bruxelles. Dans son ouvrage sur la Légion Wallonie (Heimdal, 2015), André Lienard situe, lui, l’événement dans une « Caserne Saint-Jean » inexistante et le date de 1943 (vol. 1, p. 401) !

    (Première page du Pays réel du 22 mai 1942)

    C’était au moment même où, des marches de l’autel, le prêtre officiant exaltait les vertus d’énergie, de courage et de volonté.

    Deux ans auparavant, jour pour jour, heure pour heure, Léon Degrelle, enchaîné, torturé par des bourreaux infâmes, passait à Abbeville, non loin du kiosque tragique et n’échappait à la mort que par un hasard miraculeux.

    Ainsi se manifeste à nous, jusque dans des détails visibles et troublants, le rythme d’une vie d’homme : la vie d’un homme qui est notre vie, parce que cet homme est notre Chef.

    Vers lui vont aujourd’hui toutes nos pensées. A lui vont toutes nos énergies. Et à la veille de cet anniversaire qui nous est si cher, nous ne pouvons mieux faire que de répéter le cri de guerre et de ralliement de nos Jeunesses :

    – Au Chef !

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  • Degrelle – Hergé, même combat ! (5)

    Le Sceptre d’Ottokar

    Il ne manque pas, dans l’œuvre de Hergé –surtout dans Quick et Flupke–, de dessins caricaturant Mussolini ou Hitler (ainsi d’ailleurs que n’importe quel dirigeant politique français ou britannique : voir, par exemple, Tintin mon copain, p. 34). Mais c’est surtout Le Sceptre d’Ottokar, (publié dans Le Petit Vingtième dans les années critiques 1938-1939) que l’on brandit pour prouver l’incompatibilité entre Hergé et le nazisme : le conflit borduro-syldave évoque l’Anschluss, les Bordures se servent d’avions « nazis » Heinkel HE 118 et le méchant chef de la Garde d’Acier (démarquage de la Garde de fer du « fasciste » roumain Codreanu) s’appelle Müsstler, nom associant Mussolini et Hitler : pouvait-on faire plus antinazi, et ce, en pleine « drôle de guerre » ?

     

    On ne peut certes que constater que les vilains Bordures ressemblent à des nazis : « à l’époque, c’est bien entendu l’Allemagne qui était visée », déclare Hergé à Numa Sadoul (Tintin et moi, p. 129). En cela, Hergé manifeste simplement qu’il est aussi le produit de son époque et de la société dans laquelle il vit. Société dont les opinions sont bien sûr également modelées par la presse qu’elle lit. Et à cette époque, la presse (y compris catholique) était unanimement aussi bien antihitlérienne qu’antibolchevique. Degrelle lui-même avait consacré un numéro spécial de Soirées contre Hitler dès le 12 mai 1933. Et par la suite, son hebdomadaire a continué d’éreinter le Führer et son régime pendant une grande partie de 1934 et 1935 (20 juillet 1934 : « La terreur hitlérienne, reportage hallucinant »)… Il faudra attendre l’entrevue avec Hitler du 26 septembre 1936 pour que le Degrelle de Prière à Notre-Dame de la Sagesse ne voie plus guère d’incompatibilité avec le Hitler de Mein Kampf avant de devenir définitivement le Degrelle de Hitler pour mille ans !

     

    32 Soirées 1933 05 12.jpegPremier numéro spécial de Soirées sur Adolf Hitler, peu après son accession au pouvoir. Un an plus tard, le ton sera beaucoup plus agressif. Après la défense désespérée de la politique de neutralité face à l’Allemagne et aux alliés franco-britanniques, l’hostilité au régime national-socialiste culminera lors de l’invasion. Le Pays réel titrera en grandes capitales sur toute sa première page, encadrant un grand portrait du roi Léopold III : « Un crime. L’Allemagne attaque la Belgique. […] Rex au service de la Belgique. […] Vive la Belgique ! Vive le Roi ! Vive Léon Degrelle ! » A ce moment, le député Léon Degrelle était déjà incarcéré et soumis à l’arbitraire de la Sûreté de l’Etat belge (voir ce blog aux 30 avril et 6 mai 2017)…

     

    Et si Hergé n’alla peut-être pas si loin, remarquons néanmoins que la détestation unanime de la presse de l’époque manifestée pour Hitler et le national-socialisme ne l’empêcha pas, à la même époque que le Sceptre d’Ottokar, de critiquer le refus des offres de paix de Hitler dans des planches spectaculaires où Flupke montant la garde à la frontière est remplacé par un sourd-muet pour rendre inaudibles et inefficaces les propos amicaux d’un Führer qui s’en repart découragé, ni de publier, en 1939, la série antibelliciste de Monsieur Bellum (voir Tintin mon copain, pp. 58 et 60-62)… A ce propos, nous ne pouvons passer sous silence l’interprétation délibérément mensongère de celui qui se présente comme un « hergéologue distingué », Philippe Goddin, larbin en chef de la Fondation Hergé, chargé du lissage politiquement correct de l’image de Hergé. Contre toute vraisemblance, il n’hésite pas à présenter cette planche destinée à l’hebdomadaire Vers le Vrai de son ami d’enfance Julien De Proft (condamné à deux ans de prison par les tribunaux d’épuration) comme un acte hostile à Hitler : « Un vétéran belge de la Grande Guerre juge plus prudent de remplacer son jeune compatriote, qui n’est autre que Flupke, par un sourd-muet, moins exposé à la propagande de cet inquiétant Führer » (Philippe Goddin, Hergé, Lignes de vie, p. 197 ; ce tricheur multipliera ainsi les contresens en réinterprétant tous les engagements de Hergé pour s’efforcer de les désamorcer, ainsi, par exemple, du sens pourtant limpide de L’Etoile mystérieuse, p. 292 : «Certains iront jusqu'à assimiler la bannière étoilée du Peary à un gage donné aux Allemands. Une vue contestable [...]. Le gouvernement des Etats-Unis n'est impliqué ni de près ni de loin dans l'histoire. »).

     

    Mais revenons au Sceptre d’Ottokar pour y découvrir que ce n’est pas tant l’essence du national-socialisme qui y est dénoncée (dont le culte de la beauté et de la nature eût dû séduire Hergé), mais plutôt les emblèmes, organisations, saluts,… si faciles à caricaturer. Et d’ailleurs, nous affirmons que ce faisant, Hergé dénonce tous les « régimes aveuglément dictatoriaux » mis dans le même sac : « La Bordurie est clairement un régime fasciste [mais] la Bordurie est tout simplement un état policier, c’est tout. Et je suis contre les états policiers, point » explique-t-il aux journalistes de Humo (11 janvier 1973, p. 21). C’est d’ailleurs ainsi qu’il faudrait lire le nom du despote Müsstler un peu autrement que le précise Hergé à qui on reproche à ce moment ses prises de positions anticommunistes : Müs-st-ler, pour Mussolini, Staline et Hitler. Hergé cherche en effet alors à se dédouaner dans ses interviews à Humo ou à Numa Sadoul : « le mauvais du Sceptre d’Ottokar ne s’appelle-t-il pas Müsstler, combinaison évidente de Mussolini-Hitler ? » (Numa Sadoul, Tintin et moi, p. 129). Mais dans son interview aux néerlandais Heinemans et Van Impe, il supprimera encore un dictateur, rendant complètement caduc son jeu de mots : « Mon “Müsstler” dans Le Sceptre d’Ottokar , c’est Mussolini » (Elsevier, 22 décembre 1973, p. 155)…

     

    De même qu’on fait toujours semblant d’oublier que si la Garde d’Acier évoque sans doute la Garde de Fer –le mouvement nationaliste roumain–, son antenne syldave, le ZZRK, porte, elle, un nom aux relents bien soviétiques : Zyldav Zentral Revolutzionär Komitzät ! Quelque dix ans après la guerre, dans l’Affaire Tournesol, la Bordurie sera d’ailleurs clairement identifiée à un état stalinien, avec les moustaches du Petit père des peuples comme emblème national.

     

    Parlant de son essence, il faut bien convenir que le national-socialisme est avant tout une éthique de vie et même une esthétique de vie où le destin personnel ne s’accomplit qu’en communion avec et pour les siens. À partir de là, on comprend mieux la démarche de Hergé : son opposition au régime bordure qui a des allures nazies dans Le Sceptre d’Ottokar alors qu’il devient plus clairement soviétique dans L’Affaire Tournesol, ressortit davantage à la dénonciation de toute dictature imbécile où ne peuvent exister ni épanouissement individuel ni justice sociale (voir, dans la conclusion Comment rester Tintin sans Léon Degrelle, ce que Hergé illustrera dans les Picaros). C’est également ce qu’avait manifestement compris la censure allemande lorsqu’elle signifia à l’auteur du Sceptre qu’elle avait bien saisi ses intentions profondes (voir plus loin le sujet La tragédie de la « libération »).

     

    Le gommage des traits antisémites

    À l’appui de la rupture radicale qu’aurait opérée Hergé avec ses « péchés de jeunesse », on a relevé con amore la saga impressionnante des « corrections » supprimant les gags mettant en scène des juifs, changeant les noms à consonance sémitique, réécrivant, redessinant ou modifiant tout ce qui pourrait encore donner prise à l’infamante accusation de racisme (voir Tintin mon copain, pp. 150 sv.). Cette course au politiquement correct rendant toujours plus incolores, inodores et insipides les aventures de Tintin a cependant souffert deux exceptions notables.

     

    La première concerne l’absence de suppression (ou de correction) d’une caricature antisémite évidente. Il s’agit d’un dessin de L’Oreille cassée (voir Tintin mon copain, p. 81) où on voit le boutiquier d’un magasin de brocante présenter toutes les caractéristiques caricaturales du juif : nez crochu, dos voûté, barbe, calotte, lorgnons et les mains qui se frottent de plaisir à la perspective d’une bonne affaire (sans parler de l’accent yiddish : « Ah, voui !... »). Ce juif-ci est resté inexplicablement intact, depuis sa première publication dans Le Petit Vingtième, le 21 janvier 1937, jusqu’à ses plus récents tirages d’aujourd’hui !

     

    33 LD T-shirt Tintin Copain.jpgAutre exception, d’un tout autre genre puisqu’il s’agit d’une création originale, véritable « hyperbolisation » du trait juif le plus brocardé, –l’imposante protubérance nasale !–, présentée en une hilarante séquence au second degré et qui nuance de manière surprenante cette autocensure que l’on croyait devenue automatique chez le Hergé d’après-guerre.

     

    Il s’agit du fameux épisode du « nasique » de Vol 714 pour Sidney (p. 42), publié en 1967. On y voit les « méchants » Allan et Rastapopoulos en embuscade dans la forêt indonésienne et surpris par un singe au gros nez mou, le nasique. Effrayé, le singe s’enfuit sous les sarcasmes d’Allan : « Oh ! un… truc, un… chose, un… un nasique ! C’est ça, un nasique !...Ha ! ha !... Regardez-le détaler comme un lapin ! Quel pif !... Non mais, quel pif !... vous avez vu ce pif ?!... Il me rappelle vaguement quelqu’un… Mais qui ?... » A ce moment, Allan, décomposé, croise le regard furieux de Rastapopoulos avec son gros nez sémitique !

     

    Mais Rastapopoulos est-il juif ? Certains ont prétendu que l’affairiste grec Aristote Onassis lui aurait servi de modèle, au moins dans cette aventure de Tintin où il reçoit sur son yacht luxueux la cantatrice Bianca Castafiore, tel Onassis invitant la « jet-set » internationale à bord du somptueux Christina, avec surtout une certaine Maria Callas…

     

    D’autres insistent sur une lettre de 1973 dans laquelle Hergé présente son personnage comme suit : « Rastapopoulos ne représente exactement personne en particulier. Tout est parti d'un nom, nom qui m'avait été suggéré par un ami ; et tout s'est articulé autour de ce nom. Rastapopoulos, pour moi, est plus ou moins grec levantin (sans plus de précision), de toute façon apatride, c'est-à-dire (de mon point de vue à l'époque) sans foi ni loi ! ... Un détail encore : il n'est pas juif ! » (Benoît Peeters, Hergé, fils de Tintin, p. 105)

     

    Le « détail » a son importance car il contredit tout ce qui précède et qui caractérise traditionnellement le juif dans la caricature : apatride, sans foi ni loi… La parenthèse « (sans plus de précision) » qui s’applique à « grec levantin » empêche de préciser qui le terme « levantin » désigne. C’est-à-dire la population non musulmane de l’Empire ottoman, principalement juive. Et levantin juif n’exclut bien sûr pas d’être « plus ou moins » d’origine grecque (comme Onassis, originaire de Smyrne !)… D’où la nécessité du détail rédempteur : « il n’est pas juif ! »

     

    On le voit : cette explication de Hergé sent l’embrouille, et pour cause : il s’agit d’une réponse (10 novembre 1973) au courrier d’un lecteur de l’hebdomadaire Tintin (Benoît Peeters, Hergé, fils de Tintin, p. 105, n. 1). Passé maître, depuis l’épuration de 1945, dans l’art du camouflage, Hergé a l’habitude de noyer le poisson, comme lorsqu’il répond, en 1961, à un autre lecteur qui lui demandait « Comment vous voyiez-vous il y a 15 ans ? » , c’est-à-dire en 1946 : « Conscient de l’importance de la question, je désire que nos lecteurs profitent de l’expérience que j’ai acquise dans ce domaine. Pour me voir, j’ai toujours utilisé, il y a quinze ans comme aujourd’hui, et avec d’excellents résultats, un appareil extrêmement ingénieux qu’on nomme “miroir” » ! (Tintin mon copain, p. 177)

     

    34 Vroylande Contes.jpgBien qu’il fût illustré par de magnifiques dessins de Hergé, ce recueil de Fables de Robert de Vroylande (Styx, 1941) ne connut jamais de réédition (à part un fac-simile en trente exemplaires publié par l’Association des Amis de Hergé du Canton de Vaud, en 2005). Et ce, à cause du seul conte Les deux juifs et leur pari décrété antisémite. Rappelons que le très catholique Robert du Bois de Vroylande, après avoir été rédacteur en chef de Rex en 1934-35, rompit avec Léon Degrelle engagé contre les « banksters » du Parti catholique et fit paraître en 1936 les pamphlets rageusement impuissants Quand Rex était petit et Léon Degrelle pourri. Du coup, la bien-pensance d’aujourd’hui n’hésite pas à imputer de manière diffamatoire à Léon Degrelle l’arrestation, la déportation et la mort en camp de concentration allemand en 1944 de l’opposant Robert du Bois de Vroylande, décoré de la Croix du Prisonnier politique à titre posthume…

     

    Pour autant, jamais Hergé n’avait mis en évidence avec une telle insistance le trait physique juif le plus caricaturé : son nez ! Et il le fait par un gag le comparant à l’appendice d’un primate ! Est-ce pour exonérer Rastapopoulos de sa judéité ? On nous permettra d’en douter car l’animal est justement un « nazi-que » : le nom seul, par antiphrase, suffit à évoquer le juif ! Et il est d’ailleurs plus que probable que ce soit le nom même de l’animal (qu’Allan prend soin de répéter à son « patron ») qui a inspiré cette séquence du plus haut comique !

     

    À l’appui de cette conviction, rappelons que, lorsqu’il faisait parler des étrangers fantaisistes (Syldaves, Arumbayas,…) ou lorsqu’il donnait des noms de fantaisie à ses héros: l’émir Ben Kalish Ezab [jus de réglisse] ou le cheikh Bab El Ehr [radoteur] dans Tintin au pays de l’or noir, Endaddine Akass [et ça dans ta caisse] dans Tintin et l’Alph-Art, etc., Hergé utilisait le marollien, dialecte bruxellois uniquement compréhensible par ses lecteurs de la capitale belge. Et, en flamand de Bruxelles, « Nazike » signifie « petit nazi » (à propos du marollien dans l’œuvre de Hergé, voir aussi Tintin mon copain, p. 6)…

     

    Qu’on nous permette enfin de préciser que les traits sémitiques de Rastapopoulos soulignés dans cette séquence au second degré sont comme par hasard associés à un redoutable bankster (président d’une hollywoodienne Cosmos Pictures dans Les Cigares du Pharaon, trafiquant d’opium dans Le Lotus bleu, trafiquant d’armes et d’esclaves dans Coke en Stock, etc.) : dans Vol 714 pour Sydney, ce redoutable chef de gang, gêné « de ne plus être milliardaire », a décidé d’enlever « un célèbre milliardaire », trouvant « plus simple et plus rapide de prendre une partie » de sa fortune… (pp. 3 et 20).

     

    Pareille association est d’ailleurs récurrente dans l’œuvre de Hergé qui, dès Tintin au Congo, y pourfend systématiquement l’impérialisme américain, à l’instar d’un certain Léon Degrelle. L’identification des dirigeants de banques ou de multinationales américaines avec des personnages sémitiques culminera, comme chacun sait, dans L’Etoile mystérieuse où Tintin, mandaté par le « Fonds Européen de Recherches Scientifiques » mettra en échec les manœuvres de la banque américaine Blumenstein/Bohlewinkel (lire le chapitre « L’ennemi : l’impérialisme américain », in Cristeros, pp. 70-75).

     

    Nous conclurons ce chapitre en rappelant la réponse de Hergé aux accusations récurrentes de racisme et d’antisémitisme : « Quand est-ce qu’on va enfin bien vouloir voir ce que le plus petit enfant voit : que tous ces albums sont, de a à z, des caricatures. Les Noirs et les Jaunes et les Peaux-rouges et les Juifs et les Arabes ont tous des traits exagérés et sont laids à faire peur, d’accord. Mais regardez un peu aussi les figures de Blancs : ils n’ont quand même pas l’air plus beaux pour un poil ! Et alors, on me fout dans les pattes que les méchants de l’histoire sont noirs ou juifs ou n’importe quoi. Mais sacrebleu ! Qu’ils comptent une fois combien de mauvais blancs se baladent dans les albums de Tintin ! Rastapopoulos, c’est un brave homme, sans doute ? Et le colonel Boris, Dawson, les frères Loiseau, Miller, le docteur Müller, Allan Thompson, Alfred Halambique, Bohlwinkel et tant d’autres : tous de braves blancs sans doute ? Dans mes histoires, je ne m’intéresse pas aux races, mais aux gens. Comment est-ce que Tintin pourrait vivre une aventure à l’étranger si n’y habitaient pas des gens de l’endroit ? Ces types voudraient peut-être que l’Amérique du Sud ou l’Inde soit remplie de Blancs ? Je trouve toutes ces insinuations parfaitement dégoûtantes ! » (Humo, 11 janvier 1973, p. 24).

     

    Nous remarquerons, au passage, la candeur de Hergé qui évacue l’accusation d’antisémitisme en rangeant simplement les « méchants juifs » parmi les « méchants blancs »… Comme si cela allait suffire aux censeurs de l’inexpiable !

     

     A suivre

     

     

  • L’engagement de vie de Léon Degrelle

    1906 – 1994

    88 ans d’un Apostolat de Rectitude Morale et de Justice Sociale

     

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    Les quasi quatre-vingt-huit ans de la vie de Léon Degrelle ont toujours été placés sous le signe de la foi catholique et inspirés par la volonté de l’incarner dans ses œuvres.

     

    Aussi ne passerons-nous pas ce jour de recueillement et d’hommage à l’occasion du vingt-sixième anniversaire de la disparition du plus charismatique des chefs de peuple européens à nous confiner dans une tristesse stérile, même si notre chagrin est réel. Mais il nous pousse surtout à nous inspirer de sa vie, toujours tendue comme un arc vers le vrai, le beau et le bon.

     

    Cette orientation, malgré tous les obstacles, toutes les trahisons, toutes les désillusions, toutes les calomnies, tous les échecs, toutes les condamnations, inspira toujours et de manière absolue ses pensées et ses actes.

     

    En témoigne éloquemment, ce manifeste écrit aux tout débuts du mouvement rexiste et publié dans un numéro spécial de l’hebdomadaire Soirées, soulignant simplement son exigence de service et de sacrifice, mais aussi son essence de noblesse et de joie.

     

    3207028788.jpegCet engagement de vie proposé par Léon Degrelle aux jeunes de son pays, fut bien entendu celui qui non seulement enflamma sa propre jeunesse, mais anima sa vie entière d’écolier espiègle et d’enfant de chœur dévoué, de poète de la Création et de l’Amour, de meneur estudiantin, de journaliste éveilleur des consciences, de tribun politique, de soldat de la croisade antibolchevique pour l’Europe nouvelle, de héraut de la révolution nationale-socialiste, de chroniqueur de l’histoire authentique du XXe siècle…

     

    Une vie nous exhortant sans cesse à l’indispensable révolution des âmes.

     

    Une vie marquée du sceau de l’Honneur et de la Fidélité.

     

     

    AVENIR

     

    Tout est à faire. L’apostolat moderne, tel que nous le concevons aujourd’hui encore n’est qu’un mot. Mais ce mot nous le ferons vivre avec notre jeunesse, avec notre idéal et avec le sang qui court dans nos corps.

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    Léon Degrelle, écolier et enfant de chœur : « Nous avions ri, beaucoup  joué. Était-ce mal ? Jésus aussi jouait dans son pays natal. Et, sûrement, gobait les œufs des hirondelles, Comme nous, et rongeait les acides prunelles... C’était permis, cela. Même être un peu fripon, Pour rire, quand le cœur chantait comme un pinson ! » (La Chanson Ardennaise, p. 183)

     

    « Je me souviens, j’avais huit ans, j’étais un petit gamin de rien du tout: chaque matin pourtant, à cinq heures et demie, je partais à travers la vallée de la Semois, par une obscurité absolue, dans la neige épaisse souvent, vers le vieux clocher de ma paroisse. [...] Je grimpais tout en haut de l’église, par des échelles raides, pour aller sonner les cloches. Un gamin de huit ans, qui s’en va ainsi tout seul à travers la nuit, qui grimpe ainsi dans le mystère d’une tour, qui ne s’affole pas, a déjà reçu une empreinte, une leçon. » (Léon Degrelle : Persiste et signe, p. 26)

     

    *

    *  *

     

    Nous voici au poste où Dieu nous a placés pour Le servir. Le bonheur est là, et la douceur de vivre et la force d’espérer. Nous serrons les dents aux heures lourdes. Nous ne voulons ni faiblir, ni trahir. Nous demandons simplement au peuple qui nous suit de mêler son travail au nôtre, d’unir ses efforts à ceux que nous faisons pour donner un souffle et un cœur nouveaux au catholicisme chez nous. Nous ne sommes qu’au début de notre action. Mais, sans ces débuts, rien ne se fera.

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    « Quand j’avais vingt ans, l’évidence était là déjà: beaucoup d’ouvriers vivaient en dehors de toute vie spirituelle. Ils vivaient en dehors de la religion parce que la religion était liée à toutes sortes de formes de domination du capitalisme. [...] C’étaient aux laïcs chrétiens à retrousser leurs manches pour pétrir la pâte temporelle. Dans les luttes sordides des partis et de la surenchère syndicale, l’Eglise ne devait, à aucun prix, embourber son action spirituelle. [...] dès alors, tout jeune que je fusse, j’ai entrepris une action apostolique directe, vivante, près des masses. » (Léon Degrelle : Persiste et signe, p. 50)

     

    Si nous gagnons ces premières batailles, demain nous repartirons avec des muscles plus forts et des battements de cœur plus vigoureux. Chaque jour doit s’envoler avec des coups d’ailes clairs et sensibles. Ne tolérons dans notre élan ni lourdeur, ni nonchalance, ni lassitude.

    Avec une volonté têtue réunissons tous nos efforts.

     

    LD journaliste.jpgLe journaliste de combat Léon Degrelle : « J’ai commencé par étriper dans Vlan les pseudo-catholiques. Oui ! C’était une question de sincérité ! Ah ! mais alors, quel vacarme ! Je militais toujours au sein de l’Action catholique. Et je m’en prenais aux grands bonzes, pharisiens tout-puissants ! Mais, c’est précisément en tant que catholique qu’il me fallait botter ces gens-là, qu’il me fallait les flanquer en l’air comme des quartiers de viande putréfiée ! Ces gens-là, malheureusement, dominaient le pays. Et ces gens-là payaient grassement tout le monde, y compris la sainte Eglise. »
    (Léon Degrelle : Persiste et signe, p. 70)

     

    *

    *  *

     

    Nous avons, autour de nous, des vies dont nous pouvons tout recevoir et tout exiger. On ne réussit pas seulement en s’appuyant sur des fortunes, mais sur des sacrifices, sur des immolations totales. La jeunesse qui se donne à nous sait que notre action est juste, noble, nécessaire ; qu’au milieu de la veulerie sans nom d’aujourd’hui, nous représentons l’intrépidité, l’initiative, l’organisation, la discipline ; que nous voulons, avec une énergie sauvage, implanter notre idéal ; que nous portons en nous la foi divine et l’énergie humaine ; que nous culbuterons tout pour triompher.

     

    Annotation 2020-03-30 131120.pngLe tribun politique Léon Degrelle : « Tous ces scandales, cette déchéance de l’honnêteté et de l’honneur, cette impudeur dans la certitude de l’impunité, cette passion de l’argent qui balaye conventions, dignité, respect de soi-même, cette immoralité devenue inconsciente, décèlent un mal infiniment profond qui réclame des remèdes d’une égale ampleur. […] Nous ne sortirons de cette déchéance que par un immense redressement moral, en réapprenant aux hommes à aimer, à se sacrifier, à vivre, à lutter et à mourir pour un idéal supérieur. Et c’est parce que nous avons saisi la nécessité, à côté d’un ensemble de réformes structurelles, d’un retour à l’héroïsme, à l’abnégation, au désintéressement, à la fraternité, que nous voulons apporter des bases sûres et durables à la reconstruction du pays de demain. » (Duchesse de Valence, p. 170)

     

    Ceux qui nous suivent, nous suivront jusqu’au bout. On le sait. On le voit. Qui arrêterait un tel élan ?

     

    *

    *  *

     

    Rien, pas même les plus amères douleurs, n’empêchera notre action de s’amplifier, de s’épanouir, de tout submerger tôt ou tard. Nous y donnerons toutes nos énergies jusqu’à notre dernier râle, avec fougue, avec rigueur, avec un mépris absolu des transactions, des concessions, des reculades. Nous jouerons toujours pile ou face. Nous voulons tout ou nous ne voulons rien.

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    Pour le soldat Léon Degrelle, la foi catholique n’est aucunement inconciliable avec le sursaut régénérateur du national-socialisme : « Au front, je n’ai pas, en quatre ans, entendu, une seule fois un général prononcer un propos anti-religieux. Les aumôniers naviguaient –le catholique et le protestant accouplés– comme il leur plaisait ; et certains avaient le verbe agressif. Beaucoup de bonnes choses du national-socialisme auraient été dédouanées par l’Eglise, un jour ou l’autre. Je suis convaincu qu’on fût arrivé à créer un état de paix satisfaisant et spirituellement fécond entre l’Eglise et l’Europe Nouvelle. » (Duchesse de Valence, p. 386)

    « Hitler, en six ans, de 1933 à 1939, ramena de l’abîme son pays anéanti, rendit un travail digne et rémunérateur à six millions de chômeurs en détresse, réconcilia, dans le respect de la justice, les classes sociales, rivales mortelles la veille encore, refit du peuple paysan un peuple solide et honoré, glorifia la famille, apporta à la jeunesse un idéal de feu, fomenta une révolution scientifique multiforme… En quelques années, il avait fait de l’Allemagne prostrée un pays totalement rénové. » (Le fascinant Hitler, p. 95)

     

    Venez à nous les intransigeants, les apôtres farouches, qui préférez l’échec total au succès médiocre, le rugissement dangereux du lion aux bêlements interminables des brebis.

     

    Léon DEGRELLE

    (Soirées, 25 août 1933)

     

    1976. LD 1 (Debbaudt).jpg

     

  • La Noël avec les Mexicains

    Après la brillante réussite de sa première année à l’Université Catholique de Louvain, le jeune Léon Degrelle emménage chez Mgr Louis Picard, dans l’immeuble qui sera bientôt le siège des Editions Rex, mais qui, pour l’heure, abrite surtout l’Association Catholique de la Jeunesse Belge (ACJB) où milite d’ailleurs le bouillant Bouillonnais !

     

    La maison est également le siège de multiples organisations de défense des Cristeros, ces catholiques mexicains persécutés à mort par leur gouvernement bestialement anticlérical. Mgr Picard est leur ardent défenseur, n’hésitant pas à appliquer à leur cas la notion augustinienne de « guerre juste », c’est-à-dire de légitimer la violence pour assurer leur droit à l’existence.

     

    Ce sont donc les persécutions mexicaines qui seront à l’origine de l’extraordinaire succès de la dévotion au Christ-Roi qui imprégnera toute l’existence de Léon Degrelle allant ainsi jusqu’à baptiser son mouvement de régénérescence politique et spirituelle « REX ».

     

    Avt-Garde 1928 10 01 Picard Christ-Roi.JPGMgr Picard écrira un vibrant appel à la mobilisation pour les Cristeros dans le magazine des étudiants louvanistes dirigé par Léon Degrelle, sous le titre « La Persécution mexicaine : l’indomptable fierté des jeunes martyrs – Comment on assassine en plein XXe Siècle ». Cette exaltation du martyre pour le Christ-Roi se termine ainsi : « C’est à l’occasion de l’inauguration [du monument au Christ-Roi au centre géographique du Mexique] que l’Evêque de Léon lança pour la première fois l’acclamation qui depuis a fait son tour du monde : Vive le Christ-Roi ! […]

    Une fortune inouïe était réservée à ce cri de foi et d’amour de l’Evêque de Léon. Il exprime la volonté catholique de ne pas se laisser faire et de ne pas laisser faire, de ne pas permettre que le Christ-Roi soit dépossédé, sans résistance et sans protestation à outrance, de la moindre parcelle de ses domaines inaliénables. Les martyrs mexicains résument en ce cri sublime toutes les raisons de leur vie et de leur mort. Lorsque les fusils du peloton d’exécution sont levés et que les têtes des soldats se penchent en attendant le commandement mortel, le martyr, debout, jette à la face des persécuteurs et à la face du Ciel et de la terre toute son âme par ces trois mots qui sont devenus comme un rite du martyre moderne : Vive le Christ-Roi !

    Le même cri fera vibrer nos lèvres et nos âmes en ce retour de la fête par excellence des milices et de la chevalerie du Christ-Roi. » (L’Avant-Garde, 1er octobre 1928)

     

    A la suite de son article enflammé saluant le meurtre du président mexicain par un Cristero, et mis au défi par la presse socialiste et communiste d’aller vérifier la réalité de la situation au Mexique, Léon Degrelle fut ainsi le seul journaliste belge à s’être rendu sur place et à avoir réalisé un reportage sur le vif de la condition du peuple catholique et la corruption de ses dirigeants.

     

    Voici comment Léon Degrelle rend compte de son Noël 1928 (les photos illustrant cet article paru dans Soirées du 25 décembre 1932, proviennent toutes de l’appareil de Léon Degrelle).

     

     

    J’étais installé dans une villa sans étage, toute couverte de roses, avec des jets d’eau jaillissant dans des vasques de faïences multicolores... Les servantes étaient des Indiennes de tout repos, tannées comme des crêpes et vêtues d’étoffe bleu sombre. Le dimanche, un prêtre venait dire la messe dans le garage. Il s’asseyait sur une chaise dans le jardin et on se confessait à la queue leu-leu, agenouillé dans l’herbe. Puis, il s’installait près d’un camion et, entouré de pauvres gens en loques et de femmes en noir, il consacrait la Sainte-Hostie. C’était émouvant à pleurer. On communiait entre deux fûts de goudron. A la sortie, le prêtre, en civil, nous tendait son porte-plume réservoir, où l’encre était remplacée par de l’eau bénite.

     

    Mais si j’étais resté là à contempler les roses, à manger des « dulces » et des cacahuètes, à jouer avec la ribambelle des petites Conchita, Angela et Guadalupe de la maison, mon enquête n’eût point avancé. Il me fallait sortir, étudier de près le peuple mexicain, me mêler à sa vie, pénétrer dans tous les milieux, surtout dans les milieux officiels. Le matin, je partais en chasse, flanqué de mes gardes personnels et ne rentrais que le soir, non sans passer d’abord à toute allure devant la villa, histoire de voir si la police ne m’attendait point pour prendre avec moi le potage au riz ! Sacrée police ! Je ne tirais jamais mon veston le soir, sans m’imaginer la surprise qu’il y aurait à être réveillé tout à coup par les soldats dévalant par le vitrage, comme ils l’avaient fait chez bon nombre de catholiques. Cela ne m’empêchait pas de ronfler comme une locomotive de « vicinal » ou un sénateur en séance d’après-midi. Je les eusse accueillis en pyjama et en parfaite humeur. Je regrette presque de ne pas avoir été coffré : c’eût été épatant de tomber là-bas, avec vingt balles à travers le corps, en criant, comme les douze mille martyrs : « Viva Cristo Rey ! »

     

    Mais il faut croire que le bon Dieu ne voulait pas d’un gaillard comme moi, bruyant et vantard, plus tôt qu’il ne fallait ! Jamais un flic n’essaya de me mettre la main au collet, malgré des bravades insensées.

     

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    Vraiment, je n’ai pas eu... de chance : Le dernier jour de décembre 1929, près de l’Océan Pacifique, à quelques kilomètres de Guadalajara, je fis une ballade sans danger chez des tribus indiennes, mais six catholiques, qui suivaient à un quart d’heure de là, tombés dans une embuscade révolutionnaire, étaient descendus sans merci. Je serais dans un cimetière brûlant, sous les Tropiques... Allons, ce sera pour une autre fois et... pour ailleurs.

     

    Dès mon arrivée, je m’étais donc créé une flotte de relations. Dans le monde catholique pour commencer. Pour tout le monde j’étais le Docteur..., mettons Machin, et je savais discuter sur le cancer avec d’autant plus de compétence, que personne n’y connaissant quoi que ce soit, je pouvais hardiment inventer les théories les plus extravagantes, en situer l’origine dans le ver solitaire ou dans les cors aux pieds ou dans les épanchements de synovie !

     

    J’allais ainsi assister aux fêtes extrêmement pittoresques de la Noël, les « posadas ».

     

    8.L'on récite.jpegElles se succèdent pendant les neuf jours qui précèdent la Noël. On se réunit le soir dans le « patio » et l’on récite une série de prières naïves, demandant au maître de maison l’entrée pour saint Joseph et la sainte Vierge... Celle-ci accordée, on se livre, à travers toutes les places, à une cavalcade où la dévotion s’unit à la curiosité. On récite des litanies tout en dévorant des yeux (du moins les dames) le matériel somptuaire ou utilitaire des envahis ! Une fois les tours de piste terminés, le vin du pays lampé et les épices ingurgitées, on descend dans le « patio » où est suspendu la « pignata. » C’est une espèce de grande mascotte, dont le ventre en terre cuite renferme les babioles les plus invraisemblables, allant de briquets d’argent et de portefeuilles à des caricatures d’agent de police !

     

    8.C'est à l'aveuglette.jpeg

    Mais il s’agit de la casser. Ce n’est pas une petite affaire, car la « pignata » est suspendue à des cordes qui permettent de balancer, dans tous les sens, le pot aux trésors. Celui qui doit l’enfoncer a les yeux bandés. Si bien que c’est, à l’aveuglette, à travers le vide, un grand combat au bâton. On finit par faire voler en morceau la terre cuite. Alors c’est la ruée des gosses, des dames ballonnées, des jeunes filles glapissantes. Après neuf jours de sports pareils, toutes les terres cuites du Mexique sont en morceaux et toutes les dames ont retrouvé, grâce à ces loopings, la sveltesse du printemps perdu !

     

    Parmi ce brouhaha et ces exercices natatoires, je repérais les gens intéressants et je les faisais parler. Il me restait, toutefois, à pénétrer dans les maisons et dans l’intimité des révolutionnaires. J’allais m’y faufiler, en faisant de belles courbettes, des baise-mains, des compliments et en me payant la tête de mes victimes !

     

  • L’Encyclopédie de De Bruyne : mensonges et perfidie (4)

     

    Pour Christus Rex, les éditions Rex

     

    L’engagement au service de Christus Rex

     

    15 XXs 27 10 1928 Mexique1.jpg« Séjour (déc. 1929-févr. 1930) au Mexique où il prend fait et cause des [sic] Cristeros, rébellion paysanne qui souhaite défendre l’Eglise catholique face à l’Etat mexicain, alors fortement anticlérical. »

    Ce n’est pas un simple « séjour » qu’a effectué Léon Degrelle au Mexique (c’est-à-dire y passer un certain temps), mais un « reportage » sur le terrain, rencontrant les protagonistes du conflit, visitant les lieux du pouvoir et des combats.

     

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