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  • Y aurait-il enfin du nouveau sur Léon Degrelle ?

     

    L'homme qui tomba du ciel.

    Les années espagnoles de Léon Degrelle, 1945-1994

     

     

    LD Govaerts Couv..jpegNous vous avons parlé naguère de la toute récente publication de ce livre en néerlandais de Bert Govaerts sur les années d'exil agitées de Léon Degrelle en Espagne, De man die uit de lucht viel  L'homme qui tomba du ciel »). Et nous regrettons sincèrement de l'avoir fait de manière vraiment trop « soupe au lait », réagissant avec véhémence à l'introduction, toute de conformisme, nous avait-il semblé, dans le dénigrement obligatoire de l'homme politique belge, incontestablement le plus important du XXe siècle (ce blog au 11 juillet 2025).

     

    Mais, –il nous faut bien désormais en convenir–, comment pouvoir encore se faire publier aujourd'hui sans se montrer un minimum « politiquement correct » ? Et pourtant, nous avons affaire ici à l'exact contraire de la « correctitude » d'un Frédéric Saenen dont le pensum non seulement ne nous apprend rien, mais ne constitue qu'un lamentable pamphlet sans originalité (ce blog au 25 mars 2025). S'il fallait encore vous convaincre des (in)compétences du pseudo-historien, infligez-vous l'émission que Radio Courtoisie lui a consacrée. Un fidèle lecteur, M. T. B., nous a en effet signalé que Pascal Lassalle lui avait consacré son Libre Journal du 9 août dernier. Vous y apprendrez ainsi, par exemple, parmi les longs et radiogéniques « Heuuuuummmmmmhh......... » de ce « tribunitien » radiophonique, que, lors de la tuerie d'Abbeville, « au petit matin, [les prisonniers] sont tous passés par les armes, je crois qu'il y a une septantaine, heu, soixante-dix personnes plus ou moins qui sont exécutées » !!! (sur les vingt et un martyrs d'Abbeville, voir, entre autres, ce blog au 6 mai 2017).

     

    Radio Courtoisie Saenen.png

     

    Mais revenons à l'ouvrage de Bert Govaerts dont l'importance se mesure à l'heureuse opportunité qu'il sut saisir de consulter les dossiers concernant Léon Degrelle dans les archives du Ministère des Affaires étrangères de Belgique, ainsi que dans celles, espagnoles, du Ministerio del Interior, et de l'Archivo General de la Administración. Toutes sources qui nous semblent avoir été exploitées pour la toute première fois avec un incontestable professionnalisme, ce qui souligne assez l'intérêt insigne des informations qu'y puise l'auteur.

     

    Si donc, nous n'avons rien à retirer à nos commentaires sur certaines erreurs ou faiblesses que nous avons hâtivement relevées chez le chroniqueur (la relation avec Hergé, l'avion de Speer, Jean-Marie Le Pen, Jean-Paul II, la réalité des conversations entre Adolf Hitler et Léon Degrelle –l'un possède le français, l'autre finit par comprendre l'allemand–, l'authenticité de la phrase « Si j'avais un fils, je voudrais qu'il fût tel que vous »,...) –car il ne s'agit que d'appréciations personnelles de Bert Govaerts–, nous saluons par contre volontiers la qualité de son travail lorsqu'il étudie les sources inédites auxquelles il a eu accès.

     

    Les indispensables du sac de voyage de Léon Degrelle

    Le tout premier document inédit que Bert Govaerts publie est le rapport détaillé de tout ce que possédait Léon Degrelle lors de son admission à l'Hôpital militaire Général Mola et qui avait pu être récupéré de l'avion écrasé dans la baie de San Sebastián. En effet, à peu près tout ce qui pouvait facilement s'emporter fut pillé : l'équipage perdit d'ailleurs ainsi l'ensemble de ses bagages (p. 14, voir aussi plus loin). Seuls Léon Degrelle et son aide de camp Robert Du Welz réussirent à conserver leur sac de voyage.

     

     

    Mola Sac 1 LD.jpeg

    Lors de son arrivée à l'Hôpital militaire Général Mola de San Sebastián, Léon Degrelle ne possédait plus, en tout et pour tout, qu'un sac à dos contenant ses effets personnels. Le contenu en a été très précisément inventorié par les services d'admission de l'hôpital (« Description des objets trouvés dans les sacs à dos ») :

     

    « Sac n° 1.- [de Léon Degrelle ; suit l'inventaire d'un « Sac n° 2 » appartenant à Robert Du Welz, que nous ne traduisons pas]

    Un nécessaire de toilette en cuir avec fermeture éclair.

    Scho-Ka-Kola.png6 boîtes contenant autant de portions de Scho-ta-tola -11/44 [erreur de lecture de la marque de chocolat riche en caféine Scho-Ka-Kola (Schokolade-Kaffee-Kolanuss) dont le nom était imprimé en lettres gothiques sur la boîte à destination de la Wehrmacht avec, dans un cercle central, soit l'aigle à croix gammée, soit la date de production]

    une petite boîte, un demi-pot, contenant du café concentré.

    1 pot de mortadelle

    1 pot de Maplet leat, Cheese [probablement le fromage américain Maple Leaf Cheese].

    7 paquets d'aliment concentré.

    1 paquet de biscuits Craquers

    1 boîte contenant des tablettes du produit Domino Cane Sugar [marque américaine de sucre, conditionné en tablettes d'environ 5,5 g, faisant partie de la ration alimentaire quotidienne des troupes américaines]

    4 tablettes de chocolat

    des mégots de cigarettes

    1 volume, de l'Histoire Générale de l'Art de Max Rooses Flandre

    Max Rooses LD 1944.png1 peigne avec son étui en cuir

    1 costume bleu marine

    1 bouteille de cognac ouverte [élément barré : il se retrouvera dans l'inventaire des affaires de Robert Du Welz]

    1 paire de bretelles

    1 cravate

    3 paires de chaussettes de laine

    8 mouchoirs

    2 caleçons neufs

    1 chemisette en maille

    1 chemise bleue neuve

    1 pyjama gris

    1 faux col

    1 serviette

    1 gant de toilette

    1 chemise homme de couleur verte en soie

    1 chemise homme de couleur grise »

     

    Commentaire judicieux de Bert Govaerts : « Dans les bagages de Degrelle figurait également un vieux livre de Max Rooses, le premier conservateur du Musée Plantin-Moretus d'Anvers : Flandre, le volume consacré à la Flandre d'une collection internationale sur l'histoire de l'art. L'intérêt de Degrelle pour l'art et l'histoire de l'art était manifestement si grand qu'il estimait un livre spécialisé de 332 pages aussi vital que de la mousse à raser ou des sous-vêtements. » (p. 14-15. L'édition originale de cet ouvrage de référence publié chez Hachette date de 1913 ; ici, une réédition de 1944).

     

     

    On constatera immédiatement que, dans ce rapport exhaustif, il n'est nullement question de bijoux volés à Bruxelles et dont l'ineffable faussaire que l'Université de Liège employa hélas comme professeur prétendit qu'ils permirent au rescapé du crash de vivre « de la vente de [ces] bijoux pendant les premiers temps de son exil espagnol... » (Francis Balace, La nuit la plus courte... La libération de Bruxelles, in Jours de guerre, t. 19, « Jours libérés I », 1995, p. 59.). Le prétendu historien prétendra alors étayer sa scélératesse par une source confortablement invérifiable : « selon des agents américains de l'O.S.S. qui le surveillaient »... Et d'essayer de crédibiliser cette crapuleuse calomnie en divaguant une histoire du trésor : « Degrelle [...] se fait remettre bijoux et lingots, dans l'intention, dira-t-il, de les renvoyer en Belgique. Cette restitution n'aura jamais lieu. »

     

     

     

    Histoire tous HS 11a.jpeg

    Comme pour tous les crimes dont on l'a accusé, Léon Degrelle a bien sûr réagi à la rumeur qui le faisait vivre du butin d'exactions criminelles commises par des rexistes dévoyés. C'était dans le numéro spécial n° 11 d'Histoire pour tous, daté de mars-avril 1979. À l'époque, c'est un certain Yves Naud qui s'était chargé de la calomnie.

     

    Chose qui n'existerait plus aujourd'hui, la revue communiqua l'article-réquisitoire à l'accusé avant publication afin de lui permettre de se défendre. C'est ce que fit vigoureusement et avec rigueur Léon Degrelle dans sa Réponse à mes accusateurs.

     

    Histoire tous HS 11b.jpeg

     

    Dans son ultime Réponse à Léon Degrelle, le prétendu historien emberlificota encore la légitimité de ses accusations dans des considérations à nouveau tout à fait étrangères à Léon Degrelle et à la Légion Wallonie : « Le nettoyage du ghetto de Varsovie, les exécutions sommaires à l'Est et à l'Ouest : autant de crimes qu'il est impossible de passer sous silence. » Et de justifier (tout en prétendant le regretter) l'exploitation de prétendues sources devant obligatoirement rester secrètes : « Nous espérons vivement qu'une réforme rapide [sic] de ces lois permettra un jour [sic] aux historiens de travailler dans de meilleures conditions et d'être, ainsi [sic], à l'abri de pareilles accusations » !

     

    Seize ans plus tard, en 1995, un an après le décès de l'éternel proscrit, la situation n'avait, semble-t-il, toujours pas évolué : un « professeur » de l'envergure d'une Besace (ainsi le surnommait Léon Degrelle au vu de ses tsunamis d'affabulations) se cache encore derrière d'introuvables « agents américains de l'O.S.S. » pour recycler le mensonge du recel lucratif. À nouveau seize ans plus tard, en 2011, pourquoi le « chercheur » se priverait-il d'un trucage aussi commode ? Il sollicitera alors une source clandestine pour affirmer que le Chef de Rex se serait vu refuser une promotion au demeurant jamais sollicitée (ce blog au 31 juillet 2017).

     

    Et certes, nous pouvons donc adopter l'argumentation de Léon Degrelle qui, elle aussi, est toujours d'actualité : « M. Besace se garde bien de présenter les preuves dont il parle. Le dilemme est pourtant net : ou elles existent ou elles n'existent pas. Si elles n'existent pas, et que Besace en fait état, que signifie cette pantalonnade ? Et si elles existent, qui empêche Besace de la communiquer à ses lecteurs ? Chacun, vous comme moi, est en droit de lui demander de sortir son document. »

     

     

    C'est très sereinement que Bert Govaerts va rétablir la vérité : « Selon l'historien liégeois Francis Balace des agents secrets américains rapportent à cette époque que Degrelle vit de la vente de bijoux », précisant en note : « Degrelle a confirmé dans la longue interview à Maurice de Wilde [pour sa série L'Ordre Nouveau diffusée par la télévision flamande à partir de 1982] qu'il avait eu connaissance des vols de bijoux par des rexistes mais qu'il leur avait confisqué le butin, du volume d' « une boîte en carton » et renvoyé en Belgique. Pierre Dengis, le chef du service de sécurité interne de Rex, a raconté au même De Wilde qu'il avait retrouvé le butin, selon lui cinq coffres, mais que les Allemands les avaient saisis et mis en sécurité dans une banque de Hanovre. Après la guerre les propriétaires légitimes auraient pu récupérer les bijoux grâce à ses indications. » (pp. 46 et 261, note 59 ; seule petite confusion de la part de Bert Govaerts, ce n'est pas dans l'article Les hoquets de la liberté, publié dans le vol. 20 de Jours de guerre, mais dans l'article sur La libération de Bruxelles que le menteur académique a publié ses insanités. Sur ce qu'il faut penser du traitement fallacieux de l'histoire opéré par ce professeur charlatanesque, voir ce blog, entre autres, aux 30 juin 2016, 6 juillet et 8 novembre 2019).

     

    En l'absence de sources irréfutables et de faits établis concernant l'implication de Léon Degrelle dans cette affaire des bijoux bruxellois, Bert Govaerts donne également une leçon de bon sens à l'usurpateur qui déhonore l'université : « Les bagages de Degrellle ont été minutieusement fouillés dès son arrivée à San Sebastián. Dans les documents disponibles, il n'est aucunement question d'or ou de bijoux. Mais l'ombre d'un petit doute plane néanmoins sur ces rapports. Il est question de dix coffres de voyage qui ont “disparu”. Cela semble beaucoup, mais ces coffres n'appartenaient évidemment pas au seul Degrelle. Leur contenu est décrit : meilleurs uniformes militaires, vêtements civils, meilleurs sous-vêtements, jumelles, décorations... Est-ce qu'à ce moment, Degrelle, gravement blessé, aurait pu mettre aussitôt en place une combine pour garder son trésor de guerre loin des regards ? Cela paraît tout de même fort improbable. Il pourrait aussi avoir été volé. En tout cas, au moment de sa prétendue expulsion [vers le Portugal, le 21 août 1946], il était tellement nécessiteux que Franco jugea nécessaire de lui faire remettre une somme importante [20.000 pesetas : ce blog au 31 mars 2021]. » (p. 46).

     

     

    Handelsblad 1946.09.17 Franco LD Serviteur.png

    Avoir involontairement provoqué la mort de Pierre Laval en autorisant son extradition blessa douloureusement la Hidalguía (esprit chevaleresque espagnol) de Franco et lui servit d'amère leçon : il ne livrera pas Léon Degrelle à la Belgique en pleine fureur d'épuration. Mieux même, au vu de son dénuement total, le Caudillo lui octroya un secours de 20.000 pesetas pour subvenir aux premiers besoins de son exil. Et ce ne fut aucunement en faisant du persécuté son maître d'hôtel, comme le suggère le journal économique flamand Het Handelsblad (17 septembre 1946) : « OÙ EST DEGRELLE ? Franco : Laissons-les seulement chercher, Léon. En Pedro, mon majordome, ils reconnaîtront difficilement l'ancien Chef de Rex”. »

     

     

    Bert Govaerts ajoutera encore, –in cauda venenum !–, à propos des commentaires des agents secrets américains sur les sources de revenus de Léon Degrelle : « Des agents de la CIA écrivent également, au début des années cinquante, qu'il retirait des émoluments royaux de ses publications. Ce qui est tout de même quelque chose de plus vraisemblable. » (p. 46). Et, contrairement au docte imposteur ex cathedra, de préciser ses sources, extraites d'Internet Archive (p. 261, n. 61), d'en publier la copie (p. 76, avec une malheureuse faute de frappe dans la légende explicative du rapport, le datant de 1954 au lieu de 1953) et d'en donner la traduction (p. 246).

     

    C'était d'ailleurs déjà la conclusion de Jean-Marie Frérotte (Le dernier fasciste, Legrain, 1987) à qui Léon Degrelle avait apparemment fait quelques confidences lors de ses rencontres de 1982 et 1983 (p. 5) ; « Pas mal de chefs nazis [...] sont partis, cousus d'or [...]. De là à dire que le Heinkel 111 était rempli d'or, c'est plus facile à dire que de franchir les Pyrénées. De l'or, [Léon Degrelle] en avait : un petit bâton d'environ 300 grammes, vendu 16.000 pesetas à l'arrivée à San Sebastián : pas de quoi bronzer bien longtemps. De quoi put-il vivre pendant 40 ans ? Essentiellement de sa plume. Jamais il n'a cessé d'écrire et ses papiers se vendent pas mal. » (p. 220).

     

    Difficile de croire que l'évadé d'Oslo aurait avoué à Frérotte quelque implication dans les pillages criminels de bijouteries bruxelloises. On sait que Léon Degrelle possédait de la fortune, dont il donna l'essentiel à son épouse lors de son transfert en Westphalie, le 31 août 1944 (ce blog au 20 octobre 2023). Comment ce lingotin d'or de probablement 250 grammes se retrouva-t-il en Espagne ? Son propriétaire l'avait-il sur lui (probablement ne fut-il pas personnellement fouillé car l'agenda qui se trouvait dans une des poches de son uniforme échappa également à l'inventaire : « Les Espagnols ne le remarquèrent probablement pas », p. 50) ou put-il se le faire envoyer de Belgique ? Bert Govaerts sait en tout cas que  « Degrelle avait donc réussi à sauver certains effets des mains de la justice et même à les faire parvenir en Espagne. » (p. 265, n. 142). La somme obtenue par la vente de cet or, même bradé, donne quand même une idée de l'importance du viatique de 20.000 pesetas que le Caudillo fit parvenir à son protégé encombrant.

     

     

    Mola Photo LD Consulat.jpeg

    Dans les dossiers du Ministère des Affaires étrangères, Bert Govaerts a également trouvé quelques photographies assez floues de Léon Degrelle soigné à l'Hospital Militar General Mola. Leur intérêt est qu'elles furent prises clandestinement à partir du consulat honoraire de Belgique à San Sebastián, peut-être par le consul lui-même, Pierre de San (directeur de la succursale espagnole de la firme Remy, leader mondial dans la production d'amidon de riz) ou par le vice-consul Luis Lizarriturri, ancien agent de la Sûreté de l'État belge, également impliqué dans la toute première tentative d'enlèvement de Léon Degrelle (pp. 18-20 ; ce blog au 3 janvier 2023). Le consulat devait probablement se trouver dans un bâtiment en face de l'hôpital, près du croisement entre le Paseo del Duque de Mandas et la Calle Aldakonea. D'après Bert Govaerts, les photos ont été prises à l'été 1945 et montreraient Léon Degrelle en compagnie de ses gardiens militaires sur une terrasse de l'hôpital (voir aussi ce blog au 16 septembre 2022).

     

     

    Une tentative d'enlèvement inconnue

    Voici quelque temps déjà, nous avons passé en revue les multiples tentatives d'enlèvement et d'assassinat qui ont visé Léon Degrelle tout au long de son exil (ce blog au 3 janvier 2023). Nous en avions dénombré pas moins de treize !

     

     

     

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    L'hebdomadaire flamand 't Pallieterke : « Degrelle ne doit d'être devenu plus célèbre qu'à l'interdiction qui pesait sur lui. » (21 août 2025).

     

     

    Dans sa récente interview à l'hebdomadaire flamand 't Pallieterke (21 août 2025), Bert Govaerts ne croit pas vraiment fondées ces tentatives de kidnapping de Léon Degrelle. Tout au plus en recense-t-il cinq, et encore met-il en doute l'entreprise du colonel Georges de Lovinfosse : « Il faut le croire sur parole », estime-t-il. Les autres sont pour lui encore plus suspectes car « seul Degrelle en a fait mention ».

     

    Cela n'est pas très exact car l'ordre de mission, signé par le Premier ministre Achille Van Acker, dont pouvait se prévaloir Lovinfosse fut publié dans La Libre Belgique le 18 décembre 1974 et le colonel n'agissait pas seul ; il existe des témoignages (Me Paul Stasse, André Hautain, William Ugeux...) qui doivent être disponibles dans les archives du Cegesoma.

     

    Quant à la tentative d'enlèvement par des bras cassés communistes recrutés par les services secrets israéliens, fin 1964, elle doit bien avoir été documentée quelque part puisque la Sûreté espagnole arrêta les auteurs qui furent condamnés à de lourdes peines de prison en février 1965. De même que la tentative d'assassinat organisée en juin 1969 par le Belge Oscar Herman et déjouée encore par la Sûreté espagnole...

     

    Toujours est-il que Bert Govaerts nous en sert une nouvelle – et inédite–, de tentative d'enlèvement. Une quatorzième donc ; et la troisième à placer dans l'ordre chronologique de notre liste des « tentatives criminelles contre Léon Degrelle » (ce blog au 3 janvier 2023). Même si, à nouveau, elle relève de l'amateurisme loufoque. Mais laissons parler l'auteur.

     

    « Un fonctionnaire des Affaires étrangères à Bruxelles, le secrétaire d'ambassade de première classe, Marcel Houtman, s'amène avec un nouveau plan. Il n'y a pas qu'à la Duchesse de Valence que Léon Degrelle fasse tourner la tête. Houtman veut lui tendre un piège. Le mythe Degrelle intègre désormais également l'histoire selon laquelle il connaîtrait de noirs secrets du gouvernement qu'il pourrait révéler à l'occasion d'un nouveau procès. Ce qui pourrait fournir une explication à l'intransigeance de Spaak. Houtman veut réagir à cela. Il veut faire croire à Degrelle que le gouvernement belge a peur de ses révélations, ce pourquoi il lui propose un passeport argentin en échange de son silence. Ce passeport devrait lui être délivré par des diplomates belges, qui lui proposeraient en même temps de le conduire au port de Bordeaux d'où partirait son bateau pour Buenos Aires. Mais au lieu d'aller à Bordeaux, ils rouleraient simplement vers Bruxelles. À l'ambassade de Belgique à Madrid, quelqu'un fait remarquer que ce plan puéril a été conçu par un collègue devenu diplomate sans passer aucun examen. Il est naturellement irréalisable pour des raisons pratiques, mais aussi éthiques : C'est porter atteinte à la dignité du gouvernement belge de tromper quelqu'un aussi grossièrement, même s'il s'agit d'une canaille comme Degrelle”. » (pp. 35-36 ; le document exploité par Bert Govaerts date du 17 août 1946).

     

     

    Nation belge 1946.09.21 Spaak LD.png

    Les « noirs secrets » de Léon Degrelle concernant Spaak et ses offres de service à l'Allemagne après la capitulation de la Belgique relèveraient-ils vraiment du « mythe Degrelle » ? Ici, la « Une » de La Nation belge du 21 septembre 1946 (voir aussi ce blog aux 11 octobre 2016 et 7 juin 2018).

     

     

    L'avocat Marcel Houtman (1910-1948), secrétaire général de l'Association libérale d'Ixelles, à l'origine d'une ligue antirexiste et témoin à charge cité par le ministre libéral Marcel-Henri Jaspar dans son procès contre Léon Degrelle en 1937 (ce blog au 3 mai 2024), ne nous est quand même pas tout à fait inconnu.

     

    Paul Sérant, ancien résistant français, historien de l'épuration en Europe occidentale à la fin de la Seconde Guerre mondiale, a épinglé la haine fanatique de l'ancien résistant belge appelant de ses vœux « une épuration ayant le caractère implacable de l'hitlérisme » ! Et de conclure avec raison le portrait de l'aspirant Fouquier-Tinville de la répression aveugle par cette évidence : « peut-on vraiment cimenter le moral d'une nation en exaltant la haine des citoyens contre les hommes qui sont, qu'on le veuille ou non, leurs compatriotes ? » (Les Vaincus de la Libération, Robert Laffont, 1964, pp. 383-384).

     

     

    Marcel Houtman DH 1948.01.25.pngLa Dernière Heure, 25 janvier 1948.

     

    La haine d'Houtman semble s'être particulièrement focalisée sur Léon Degrelle qu'il tient pour responsable de ses déboires carcéraux, ainsi qu'il le détaille dans Après quatre ans d'occupation..., rabâchage de ses ressentiments publié dans la foulée de la Libération (Ferdinand Larcier, 1945) : « Pour ma part, je me rappelais mes écrits, ma propagande anti-naziste d'avant-guerre, ma lutte acharnée contre le parti rexiste, la création du mouvement Belgique-Toujours opposé à Rex, mes interventions dans le procès intenté à Degrelle, tout ce que, pour avoir eu mille fois raison, je payais aujourd'hui de la paille humide du cachot. » (p. 54). Léon Degrelle qu'il compte d'ailleurs stupidement parmi les voleurs et profiteurs de la Collaboration (c'est un leitmotiv cher aussi aux historiens à la Francis Balace, voir ci-avant) : « Il est certain que des traîtres en vedette ont pris des précautions, pendant la guerre, pour mettre leurs biens en sécurité. C'est ainsi que, dès avril 1943, Degrelle se préoccupait de liquider ses biens en Belgique. Au lendemain même d'un discours au Palais des Beaux Arts où il annonçait la certitude de la victoire allemande, Degrelle hypothéquait tous ses immeubles, notamment sa villa de la drève de Lorraine, à Bruxelles, et chargeait le notaire Moulin –qu'il fit arrêter dans la suite– de lui acquérir pour plusieurs millions de terrains (le rexisme rapporte) dans l'Estérel. [...] Il importe d'atteindre tous ces biens, fussent-ils réfugiés au delà des frontières. » (p, 154).

     

    On ne s'étonnera donc pas que ce patriote à la vengeance boulonnée au crâne ait tout fait pour traîner au poteau d'exécution celui qui cristallisait sa furieuse rancœur. Bert Govaerts nous prévient d'ailleurs qu'il ne devait qu'à sa qualité d'ancien résistant d'avoir été pistonné dans le cadre diplomatique (« sur base d'une mesure exceptionnelle », p. 259, n. 40). Ce qui ne put qu'indisposer tous ceux dont la carrière n'existait et ne se développait que par l'examen sélectif de leurs compétences.

     

    Aussi les collègues frustrés s'empressèrent-ils de torpiller joyeusement l'infantile machination élucubrée par ce fonctionnaire dont le poste ne servait sans doute qu'à assouvir sa vengeance.

     

    À suivre

     

     

     

  • Trente ans après la disparition de Léon Degrelle

     

    L' « hommage » du SoirMag

     

    Qui l'eût cru ? L'hebdo TV du Soir (merci à notre fidèle ami, courageusement abonné au SoirMag, de nous avoir envoyé l'article) a célébré –à sa façon, il est vrai– le trentenaire de la disparition de Léon Degrelle : « Décédé il y a 30 ans, Léon Degrelle reste comme une tache noire sur l'histoire de Belgique. » Preuve s'il en fallait, qu'encore et toujours, Léon Degrelle demeure populaire et qu'encore et toujours, à temps et à contretemps, il faut salir sa mémoire à coups de ragots et de mensonges...

     

    SoirMag 30.03.2024 a.jpeg

     

    Pourquoi en effet consacrer sans cesse autant d'encre à diffamer le charismatique Chef de Rex, si son combat contre la pourriture politique ne trouvait pas, aujourd'hui encore, écho naturellement positif dans notre particratie aux scandales politico-financiers permanents ? Ce n'est sûrement pas pour rien que le journaleux de service se devait de rappeler qu'en 1936 déjà, Léon Degrelle « invente le mot banksters pour fustiger le grand capital » !

     

    C'est donc sur une double-page intitulée doctement Le crépuscule d'un traître que l'hebdomadaire entend raisonner ses lecteurs et leur rappeler qu'il faut détester le seul homme politique belge dont le programme n'était pas que socio-économico-politique, mais essentiellement spirituel et moral : « rendre à notre peuple sa pureté et sa noblesse [...], lui rendre la passion du foyer, lui rendre la foi dans les grandes valeurs morales [...] en renouant avec nos traditions de fierté et d'héroïsme. » (ce blog au 15 mars 2024)...

     

    Pour ce faire, pour établir la « tache noire » que représenterait sur l'histoire de la Belgique le défenseur des Cristeros offrant leur vie à Christus Rex contre les lois violemment irréligieuses de la république mexicaine (ce blog, entre autres, au 7 février 2019), le SoirMag va donc chercher une infaillible (?) caution historique chez les appointés des Archives de l’État, « spécialisés » dans la Deuxième Guerre mondiale, dont nous avons souvent pu épingler l'incompétence crasse (ce blog dès le 18 mars 2016) : c'est ainsi qu'ils soulignent, par exemple, dans leur « inventaire de ses méfaits [dressé] pour le Cegesoma », le fait que Léon Degrelle « a été décoré par Hitler en août 1944 » !

     

    Signal 44 LD Finlande.pngUn crime de guerre inexpiable de Léon Degrelle : avoir été élevé, par Adolf Hitler en personne, au rang de Chevalier de la Croix de Fer en récompense de son héroïsme dans les combats du Front de l'Est. C'était  le 20 février 1944 et non « en août 1944 » où, le 27, il devait encore recevoir, toujours des mains du Führer, les Feuilles de Chêne. Et sans doute Léon Degrelle aggrava-t-il son cas en faisant la « une » du grand bimensuel populaire allemand Signal célébrant cet événement exceptionnel (ici, l'édition finlandaise du 1er mars 1944 ; voir aussi ce blog au 9 mai 2016).

     

     

    Ainsi d'Alain Colignon n'hésitant pas à culpabiliser une « enfant de la collaboration » d'avoir involontairement sauvé la vie de sa mère vouée au peloton d'exécution parce qu'elle en était enceinte (ce blog au 15 décembre 2020). Ainsi de Chantal Kesteloot insinuant systématiquement que les Volontaires du Front de l'Est n'étaient que des « criminels de guerre » (ce blog aux 11 mars 2022 et 12 octobre 2023). Ainsi même de l'inénarrable Francis Balace (que, vu l'enflure de son impéritie, Léon Degrelle n'appelait plus que « Besace », ce blog au 30 juin 2016), le plus calamiteux professeur d'Histoire de l'Université de Liège (ce blog, entre autres, au 8 novembre 2019)...

     

    Autre caution du « sérieux » de l'information de cet article : l'ésotériste Arnaud de la Croix (ce blog au 13 décembre 2016) qui postule un antisémitisme pourtant inexistant chez Léon Degrelle (ce blog au 12 octobre 2023). Il est vrai que, pour ce pseudo-historien, le croisé du Front de l'Est était inspiré par son modèle Godefroid de Bouillon, tout autant antisémite puisqu'il aurait rançonné tous les Juifs rencontrés sur sa route lors de la Première Croisade !

     

    On aura deviné qu'il est inutile de passer en revue le chapelet de calomnies de cet article uniquement destiné à salir l'image de celui qui est présenté comme un « traître [qui] écrit pour justifier ses actes en déformant la vérité » ! Quand on sait que son premier livre de souvenirs, La Cohue de 1940, fut interdit de diffusion et les exemplaires qu'on parvint à saisir, mis au pilon, on se doute bien que les vérités qui y étaient dévoilées sur les politiciens de 1940, à nouveau aux affaires après 1945, n'étaient vraiment pas bonnes pour leur réputation...

     

    Ce qui dérange en particulier tous ces gens d'alors et d'aujourd'hui, c'est l'aura qui se dégage toujours de ce personnage légendaire et la sympathie qu'il suscite naturellement. Sympathie qu'il faut absolument stigmatiser et condamner, à défaut de pouvoir l'interdire : « Le souvenir de Degrelle continue de gêner la Belgique », « il a réellement séduit, enflammé et rallié une partie de ses compatriotes au service de l'Allemagne nazie », « comment cet homme put à ce point galvaniser une partie de nos compatriotes avec ses diatribes fascisantes, finalement assez primaires », « un intrigant qui subjugua pourtant certains Bruxellois et Wallons, [...] dont le nom provoque encore un profond malaise »...

     

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    En 1990 comme en 1930, la même ferveur a toujours accompagné le fascinant Léon Degrelle.

     

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    « Stéphane Steeman sème le trouble en faisant le déplacement [en Espagne pour rencontrer Léon Degrelle], ce qui ne manque pas de susciter la polémique à Bruxelles autour de l'humoriste » (voir ce blog, entre autres, aux 27 janvier 2016 et 21 septembre 2020). Sur cette photo prise en octobre 1991, Léon Degrelle et Stéphane Steeman devisent agréablement à une terrasse sur le Paseo Maritimo de Malaga.

     

    Pour illustrer notre propos et vérifier qui déforme réellement la vérité, épinglons seulement cette ahurissante affirmation : « [Léon Degrelle] est condamné à mort par fusillade le 27 décembre 1944 par le Conseil de guerre à Bruxelles. Par contumace, car il s'est enfui outre-Rhin, [...] cherchant à se dissimuler pour échapper à ses poursuivants » !

     

    Comme si Léon Degrelle avait cherché à échapper à son procès et à sa condamnation ! Mais il ignorait même totalement la tenue d'une telle iniquité qui prétendit le condamner à partir de lois d'exception ! C'est le 16 décembre 1944 que le persécuteur Ganshof van der Meersch (ce blog au 30 avril 2017) signe le mandat d'arrêt de Léon Degrelle et que, trois jours plus tard, l'assignation à comparaître parvient au... bourgmestre d'Uccle (fuyant le terrorisme de la résistance, la famille Degrelle avait quitté la Drève de Lorraine depuis le mois de septembre 1944 : ce blog au 13 mars 2023). Léon Degrelle a donc tout ignoré et de son procès et de sa condamnation : le 16 décembre 1944 débutait l'offensive Von Rundstedt et le Commandeur des Bourguignons se trouvait alors en visite à Prague et à Vienne.

     

    La Division Wallonie reformée et forte de plus de 4000 hommes était, quant à elle, à l'entraînement dans le Hanovre et Léon Degrelle était surtout préoccupé de la transformer en corps d'armée Occident réunissant Français et Wallons sous son commandement (ce blog au 25 mai 2021).

     

    Ce n'est que le 24 décembre que Léon Degrelle reçut l'ordre de Himmler de se rendre dans les Ardennes, non pour combattre, mais pour assurer, en tant que Volksführer, «  l'ordre civil, politique et militaire dans les territoires occupés par les troupes allemandes ». Le jour de Noël, il sera à Saint-Vith qu'il quitte dès le lendemain car les bombardiers anglo-américains s'appliquaient à anéantir la petite cité germanophone belge sous des tonnes de bombes incendiaires, exterminant quasiment la population civile restée sur place. Il se logera alors à Limerlé, à une vingtaine de kilomètres plus au sud. Vu l'échec de la bataille des Ardennes, Léon Degrelle et son état-major quittèrent ce village le 10 janvier 1945 au matin et rejoignirent la Division Wallonie engagée dans les ultimes combats de Poméranie pour retarder les hordes staliniennes et permettre aux populations civiles allemandes de leur échapper.

     

    LD Limerlé.jpegPendant l'opération Wacht am Rhein de reconquête de la Belgique par l'Allemagne, Léon Degrelle (ici, surplombant un Saint-Vith pas encore tout à fait réduit en cendres) est investi, en tant que Chef de Peuple, de tous les pouvoirs politiques et militaires pour restaurer la paix civile.

     

    Loin donc d'être « latitant », Léon Degrelle n'a rien su à ce moment de ses démêlés judiciaires, ni surtout des extravagances juridiques qui prétendirent les fonder (ce blog au 9 janvier 2021) : lois rétroactives, réduction à six mois du délai d'appel, déchéance automatique de la nationalité belge, perte définitive des droits civils et politiques,... Rappelons que l'extradition de Léon Degrelle d'Espagne exigée par la Belgique avait pour objet l'exécution de la sentence de mort et en aucun cas la tenue d'un nouveau procès, contradictoire cette fois, proposée en vain et réclamée à maintes reprises par le contumace malgré lui...

     

    Mais cela ne suffit pas à l'establishment s'indignant que si « Degrelle figure dans le camp des vaincus », « il n'a jamais été rattrapé par son passé. [...] Il ne sera pas inquiété dans sa retraite au soleil » (une bonne douzaine de tentatives d'assassinat ou d'enlèvement quand même ! Voir ce blog au 3 janvier 2023). Néanmoins, l'auteur de l'article peut tout de même se réjouir : « Mais sa famille a été condamnée : femme, parents, frère assassiné par les résistants à la fin du conflit » !

     

    De quoi certainement mettre du baume au cœur de ces gens confits dans la haine recuite ! Quelle différence avec celui qu'Adolf Hitler a déclaré considérer comme le fils qu'il se fût choisi (ce blog, entre autres, au 20 juillet 2018) et a logiquement reconnu comme « Chef de peuple » (ce blog au 28 novembre 2017) !

     

    Comment Léon Degrelle envisageait-il en effet sa mission au moment même où, le 27 décembre 1944, sa condamnation était affichée sur la Grand-Place de Bruxelles et où le peloton d'exécution fourbissait ses armes dans la cour de la prison de Saint-Gilles ?

     

    Il s'en est expliqué dans le documentaire historique de Jean-Michel Charlier, Autoportrait d'un fasciste (ce blog au 1er juillet 2017), qui fut invariablement déprogrammé des chaînes françaises de la télévision. Mais l'essentiel de l'interview peut toujours se retrouver dans l'ouvrage Léon Degrelle : persiste et signe (Interviews recueillies pour la télévision française par Jean-Michel Charlier, éd. Jean Picollec, 1985) :

     

    « A mon arrivée au front des Ardennes, lors de l'offensive du maréchal von Rundstedt, le jour de la Noël 1944, quelle fut ma première initiative ? Je fis imprimer des milliers de tracts à jeter sur la Belgique : j'accordais l'amnistie immédiate à tous nos adversaires, en vertu de mes pouvoirs de Volksführer reconnu officiellement par Hitler, dans le strict respect des accords internationaux et plus particulièrement de la Convention de La Haye qui fixe les droits des délégués du pouvoir militaire en zone de guerre. Usant de ces prérogatives, je lançais également un décret accordant immédiatement à tous nos compatriotes luttant dans le camp des Alliés des droits identiques à ceux de nos soldats, au port de leurs décorations, aux pensions des invalides, des orphelins et des veuves, leur assurant la considération due à tous les braves, quelle qu'eût été politiquement leur couleur.

    Nous bâtissions notre œuvre future dans un esprit de fraternité. C'était normal. Il n'y a pas un homme d’État qui puisse baser un grand travail sur la haine. La haine est un complexe d'infériorité, le réflexe de l'homme qui doute de son pouvoir de conviction. Si le responsable d'un pays y recourt, il n'est plus qu'un politicien déporté par ses passions et par la peur. On travaille par amour de son peuple et avec l'amour de son peuple. Jamais nous n'avons connu d'autre loi dans notre aciton, du premier au dernier jour du Rexisme. » (p. 375).

     

    LD Voiture Limerlé 1.jpeg LD Voiture Limerlé 2.jpegCes photos de la voiture de Léon Degrelle abandonnée dans les Ardennes ont été publiées par Giovanni Hoyois, ancien secrétaire général de l'ACJB (l'Action catholique de la Jeunesse belge où milita également l'étudiant Léon Degrelle, ce blog au 15 mars 2024) dans son livre L'Ardenne dans la tourmente (Dupuis, [1945]).

    L'auteur raconte : « Un jour, Degrelle s'enhardit à vouloir se rendre à La Roche, mais son auto fut mitraillée près d'Houffalize et il eut peine à la ramener à Limerlé où force lui fut de l'abandonner. » (p. 167).

    Quoique devenu résolument antidegrellien après la condamnation épiscopale de Rex le 20 novembre 1935 (ce blog au 8 avril 2017), Hoyois confirme la détermination de Léon Degrelle d'apaiser les passions déchirant le royaume, même s'il met cette volonté sur le compte de la hâblerie  : « Degrelle se vantait des grandes victoires qu'il escomptait toujours et il se gonflait d'importance : Nous sommes à Liége et aux portes de Bruxelles. Je suis nommé gouverneur général de la Belgique. Dans six mois, la guerre sera finie et je rentrerai à Bruxelles pour pacifier le pays. » (p. 166).