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bert govaerts

  • Le livre qui tombe comme un cheveu dans la soupe de la bien-pensance !

     

     

    L'homme qui tomba du ciel.

    Les années espagnoles de Léon Degrelle, 1945-1994

     

    Un dézingage en douceur de Jonathan Littell

     

    LD Govaerts Couv..jpegNous avons dit (ce blog au 2 septembre 2025) que nos critiques de l'ouvrage de Bert Govaerts concernaient ses commentaires personnels sur des questions ou des faits étrangers aux archives inédites auxquelles il a eu accès. Mais son analyse d'autres documents n'en est pas pour autant dénuée d'intérêt. Ainsi de ses observations sur La Campagne de Russie et surtout sur les prétentions pseudo-scientifiques du maniaco-détraqué Jonathan Littell (voir ce blog au 8 février 2018).

     

    Sans doute sont-elles pour lui l'occasion de régler (gentiment) son compte au répugnant scatologue qui prétend, dans son opuscule Le sec et l'humide, élucider la langue utilisée par Léon Degrelle dans La Campagne de Russie, assurant y retrouver « la structure mentale de la personnalité fasciste » telle que délirée par une espèce de psychanalyste erratique, Klaus Theweleit. Alors qu'en réalité, l'auteur des Bienveillantes –« Bad Sex in Fiction Award 2009 » récompensant la pire scène de sexe dans un roman–, n'a fait que projeter sur Léon Degrelle ses obsessions sexuelles déviantes afin de présenter une justification sans le moindre fondement à la scatologie nauséabonde de sa littérature.

     

    Ce tour de passe-passe n'a pas échappé à Bert Govaerts qui lui consacre un Appendix 2 où il excipe –avec humour– de son incompétence en la matière pour ne pas aborder le prétentieux et abscons domaine psychiatrico-linguistique du romancier songe-creux : « Les avis divergent quant à la valeur de cet essai, qui fait appel à des concepts comme la reterritorialisation et la déterritorialisation, issus du vocabulaire de penseurs français compliqués comme Gilles Deleuze et Félix Guattari ainsi que de la théorie du fascisme de l'Allemand Klaus Theweleit. » (p. 235).

     

     

    Theweleit.pngL'espèce de manuel d'étude pratique de la « structure mentale fasciste » et de méthodologie de son langage, par Klaus Theweleit, qu'utilisa prétendument Littell pour sa dissertation degrellienne n'existait alors qu'en allemand (Männerphantasien, 1977) et en anglais (Male Fantasies, 1987). Il a été traduit depuis en français (2016) avec un titre en mot-valise (Fantasmâlgories) comme les affectionnent les « penseurs » pour qui aucun vocabulaire existant n'est jamais satisfaisant. Ce charabia aurait-il impressionné Govaerts ? « Le texte de Littell fait en tout cas impression par son grand sérieux, qui contraste fortement avec le manque de rigueur dans les données historiques encadrant son essai. » (p. 235). Une manière plaisante de mettre en doute la confiance à accorder au psychanalyste alors qu'on sait ne pas pouvoir croire l'historien et que Littell n'est manifestement ni l'un ni l'autre... Ici, l'édition de 2020.

     

     

    Govaerts n'en pense effectivement pas moins. Ainsi éclaire-t-il la projection des fantasmes de Littell sur Léon Degrelle à propos de l'absence de Juifs dans La Campagne de Russie : « La Shoah est [la] préoccupation la plus importante [de Littell]. » Et donc cette absence ne peut pas être normale ; « Il s'agit d'une tactique, pense Littell. Après les procès de Nuremberg, parler de l'extermination des Juifs n'est plus sans danger. Mais pareille explication ne peut évidemment pas satisfaire quelqu'un qui cite de grands penseurs français. Il doit donc y avoir une raison ontologique : dans la tête de Degrelle, la Shoah est tout simplement accomplie, le monde est Judenrein [purifié des Juifs]. Pourquoi encore y revenir alors ? » (sur cette question, voir ce blog au 19 septembre 2024).

     

    Prudemment, Govaerts préfère ne pas s'interroger sur la pertinence de pareil jugement et veut se limiter à ce que Littell « écrit à propos des années espagnoles ». Et la première chose qu'il épingle est évidemment la question de l'argent : « Comment, en effet, Degrelle a-t-il financé son château en Espagne » que le pseudo-psychanalyste place dans la banlieue de Málaga alors qu'il en « est éloigné de plus de 200 kilomètres ». Mais le plus important, c'est le retour inattendu du mantra imaginé par la Besace pollueuse de l'Histoire (ce blog au 2 septembre 2025) : « [Littell] affirme sans sourciller : Les historiens ont démontré qu'au début de son exil, il vivait du butin de razzias rexistes meurtrières sur les bijouteries de Bruxelles, effectuées juste avant la Libération”. Il aurait été plus correct d'indiquer qu'un seul historien a suggéré cela, incidemment, sur base de preuves pour le moins insuffisantes. » (p. 235).

     

     

    Carlina construction.jpg

    Le chantier de construction de La Carlina entrepris en 1952 ne s'acheva pas avant 1959. On voit ici la fin des travaux du monumental porche d'entrée au Leo Belgicus (ce blog au 17 octobre 2018). Les colonnes romaines à droite sur la photo, surmontées de bustes de marbre blanc (il y en a cinq au total) proviendraient du site d'Italica, la ville romaine proche de Séville ; quelques énormes jarres à vin de terre cuite attendent sur le chantier de pouvoir rythmer le mur d'enceinte de la propriété (on en comptera une bonne trentaine). À l'avant-plan, se trouvent probablement Yvonne Leroy ainsi qu'une personne (espagnole ?) non identifiée.

     

     

    Le reste des informations fournies par Littell sur l'exil espagnol sont de la même eau frelatée : « Par la suite, [Littell] perd complètement la boussole » :

    - à propos de prétendus contrats de construction « pour plusieurs bases de l'OTAN en Espagne » parfaitement étrangers à Léon Degrelle et qu'il « n'a jamais été question de confier à un entrepreneur amateur incapable de construire des maisons de vacances de qualité » (p. 236), moque Govaerts à propos du «village social » que Léon Degrelle voulait construire à Constantina : les maisons s'écroulèrent lors d'un violent orage à cause de la mauvaise qualité des matériaux de construction choisis par l'architecte (ce blog au 23 octobre 2022) ;

    - à propos des considérations de Littell sur la vie de « prince déchu [de Degrelle], berçant ses regrets dans les bras des belles filles et un luxe ostentatoire, sous le soleil radieux de la péninsule », Govaerts ironise laconiquement : « De même, au sujet du reste des années espagnoles de Degrelle, Littell brosse un tableau kitsch qui ne correspond pas vraiment aux faits qui nous sont connus. » (p. 236 ; ce blog au 22 octobre 2019) ;

    - à propos de la photo de Léon Degrelle après son opération de l'estomac en 1948 présentée par Littell comme « la savante mise en scène de son héroïsme viril et fatigué », Govaerts observera qu'il s'agit bien d' « une illustration du caractère superficiel de son enquête historique », surtout qu'elle s'alimente chez le complice de Balace, Eddy De Bruyne : « Littel n'accorde pas de crédit à l'image car il a lu chez l'historien de la Légion Wallonie, Eddy de Bruyne, que Degrelle n'a jamais subi de graves blessures au Front de l'Est. » Il s'agirait donc d'une photo prise « sur son lit d'hôpital à San Sebastián, après l'atterrissage en catastrophe du Heinkel ». En effet, Littell soutient que le blessé a « le bras droit fracturé [...] retenu par une attelle ». Commentaire de Govaerts : « Avec la meilleure volonté du monde, on ne peut pas voir la moindre trace d'attelle, mais, de plus, nous savons par les données médicales qu'à San Sebastián, c'est son bras gauche que Degrelle avait cassé. » (p. 237). Inutile de dire que les observations de Bert Govaerts concernant cette photo vont dans le droit sens des informations de notre blog le 25 mai dernier.

     

     

    Littell LD opéré.jpeg

    La photo du délire ! Voici le prétentieux et incompréhensible galimatias pseudo-scientifique de Littell grâce auquel il prétend enfermer sa victime dans de foireuses explications psychanalytiques (tout en la traitant d'imposteur) : « Il importe, pour apprécier à leur juste mesure les images déployées au long de cette analyse, de tenir compte de la distinction entre la nécessité inconsciente du fasciste de structurer et de renforcer son Moi extériorisé, et sa volonté consciente de bâtir et de projeter son image. Il faut aussi reconnaître que les deux niveaux, sans cesse, se superposent ou s'entremêlent, ce qui génère de nombreux plans d'interférence voire d'ambiguïtés. Prenons cette photo : comment faut-il la lire ? Comme le moment d'effondrement du Moi-carapace de Degrelle, où l'informe s'écoule par les fissures de son corps crevé, à peine retenu par les bandages ? Ou comme la savante mise en scène de son héroïsme viril et fatigué ? [... ] Y a-t-il même, ici, une cicatrice sous les pansements ? » (Jonathan Littell, Le sec et l'humide, p. 107).

     

     

     

    Des commentaires pertinents sur La Campagne de Russie

     

    Littell a prétendu appliquer la « méthodologie » de Theweleit au texte degrellien qui devrait structurer le réel entre le sec et l'humide, « le dur et le mou », « le raide et le flasque », « le doux et le visqueux, et ainsi de suite » : « Contre tout ce qui coule, [Degrelle] doit évidemment ériger tout ce qui bande » (p. 35). Et de citer des passages de La Campagne de Russie où il est question de tours, de clochers, de beffrois –le ferme monde fasciste–, face à d'autres où il est question de boue, de vase, de fange visqueuse –le spongieux monde bolchevique... Une fantaisie qui en apprend davantage sur les obsessions malsaines du prétendu analyste, mais rien sur le supposé décortiqué !

     

    Autrement intéressantes sont les questions que se pose Bert Govaerts à propos des mémoires militaires de Léon Degrelle ! Même s'il commence par chicaner de manière étrange sur leur qualité historique : « Ma Campagne de Russie aurait été un titre plus correct [...]. Tout est raconté à partir de son expérience individuelle. » Comme si ce n'était justement pas le propre de tous mémoires ? Son précédent ouvrage, Feldpost, eût-il aussi dû s'intituler Mes lettres du front ? Et que signifient les pseudo-justifications, tout à fait hors de propos, de ce jugement péremptoire : « car Degrelle ne tente pas de reconstituer le combat sur le front de l'est comme un épisode militaro-historique. Il ne rend même pas justice à l'histoire de sa propre Légion wallonne » (p. 47) ? Comprenne qui pourra...

     

    Car Govaerts s'interroge de manière très judicieuse sur la genèse du récit degrellien : « La question demeure de savoir comment il a pu écrire entre août et décembre 1945, dans sa chambre d'hôpital à San Sebastián, ce livre avec ses milliers de détails souvent subtils sur les situations de combat, les paysages et les conditions météorologiques, avec leurs datations précises, comme s'ils se trouvaient comme de petits drapeaux sur une carte militaire. » Du coup, ces mémoires présenteraient tout de même un véritable intérêt militaro-historique ?... car « selon le rapport du gouverneur de Guipúzcoa, il n'y avait aucune journal de campagne dans son bagage [...]. Ce qui n'est pas tout à fait exact. Un petit agenda avait également assez bien survécu au bain de mer dans une des poches de l'uniforme de Léon Degrelle. » (p. 50).

     

    C'est peut-être bien la trace d'un premier outil manuscrit de La Campagne de Russie que Bert Govaerts a détectée : « Il s'y trouve de très courtes notes du front pour une partie de l'année 1944. La plus remarquable date du 26 décembre 1944. Degrelle note qu'il a terminé le toilettage d'un manuscrit pour un livre sur les Wallons au Front de l'Est. Il le confie le même jour à quelqu'un qui rentre à Bruxelles. Il avait donc déjà écrit une partie de son récit, au milieu des combats. » (p. 51).

     

     

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    De nombreuses pages de l'agenda de Léon Degrelle ont été reproduites par Wim Dannau dans sa série de treize volumes Ainsi parla Léon Degrelle (Byblos, 1972-1976). Mais il s'agit bien de notes de 1943, et non de 1944, car cette année-là, c'est en Belgique que Léon Degrelle fêtera Noël, dans les Ardennes, au cours de l'Offensive Von Rundstedt (La Campagne de Russie, p. 382). Il n'était néanmoins plus question pour un Légionnaire de rentrer alors en permission à Bruxelles occupée par les Alliés.

    Bert Govaerts s'est laissé trompé par le commentaire farfelu de Wim Dannau qui prétend : « il s'agit d'un carnet de 1943 que Degrelle a adapté à 1944 un certain temps » (vol. 11, p. 161). Mais c'est bien à la date du 26 décembre (1943) que Bert Govaerts a identifié la première trace de La Campagne de Russie, où l'on peut lire : « Travaillé toute la journée à faire la toilette de mon livre Au front Russe, avec les Wallons que Georges Gravey emportera demain matin à Bruxelles. » C'est sans doute ici le premier titre de son livre que nous découvrons, en même temps qu'est identifié le « quelqu'un » qui sauvera le précieux texte en le ramenant en Belgique. Ce Georges Gravey ne nous est pas autrement connu. Le patronyme Gravey est, pour ainsi dire, inconnu en Belgique (l'acteur belge naturalisé français Fernand Gravey utilisait un pseudonyme et s'appelait en réalité Mertens) : pourrait-il s'agir d'un légionnaire français ayant rejoint la Wallonie ? « nous avions, dans notre Brigade, une centaine de volontaires français » précise Léon Degrelle dans La Campagne de Russie (p. 213).

    L'agenda de Léon Degrelle emporté par l'indélicat Wim Dannau aurait finalement échoué aux États-Unis, dans des archives d'histoire de la Seconde Guerre mondiale...

     

     

    Il serait néanmoins imprudent d'affirmer que toutes les notes de cet agenda servirent d'aide-mémoire pour La Campagne de Russie, car si son premier état, intitulé Au front Russe, avec les Wallons et s'arrêtant à la fin de 1943, voit sa correction achevée au 26 décembre. on n'y retrouve, par exemple, pas (malgré que Bert Govaerts estime que Léon Degrelle privilégie « son expérience individuelle ») l'importante promotion datée du 22 décembre : « Suis proposé pour Croix Allemande en or »...

     

    Il y avait certes encore beaucoup à raconter pour achever finalement le récit jusqu'au 8 mai 1945. Car, ainsi que Feldpost rapportait son expérience du front jusqu'en 1942, Au front Russe, avec les Wallons racontait ses aventures jusqu'en 1943, personne ne pouvant alors prévoir jusqu'à quand la guerre allait encore continuer. L'aventure tourna cependant court et il s'agissait maintenant d'en terminer le récit, d'où le titre définitif La Campagne de Russie, 1941-1945.

     

     

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    De même d'ailleurs qu'à propos du rôle qu'a pu jouer Feldpost ainsi que le suggère Bert Govaerts : « Il est possible que ses amis phalangistes l'aient aidé en lui fournissant encore plus de de matériel documentaire. Par exemple avec son propre livre Feldpost, comportant les notes qu'il avait prises quotidiennement au front entre septembre 1941 et février 1942 et qui fut publié en janvier 1944. Une fois arrivé dans son refuge de Madrid, du matériel complémentaire lui sera fourni. Les courriers rexistes sont apparus très tôt en Espagne. » (p. 51). Pareille étude documentaire serait autrement intéressante que les élucubrations de Littell...

     

    Mais Bert Govaerts s'intéresse également à la réception du livre ou plutôt à son... interdiction ! Il faut savoir que « Publier en Belgique était impossible pour Degrelle. Le tristement célèbre article 123 sexies du code pénal y veillait : tout condamné pour avoir porté atteinte aux institutions de l'État recevait comme peine complémentaire une interdiction de publication à perpétuité (le terme technique était déchéance) » (p. 46). Et c'est donc en France –« où pareille interdiction de publication n'existait pas pour les collaborateurs condamnés »– que fut officiellement édité La Campagne de Russie, à l'été 1949.

     

    Voilà qui était insupportable aux donneurs de leçons démocratiques du Parti communiste. Une campagne orchestrée par l'ancien ministre Fernand Demany, dévot idolâtre de Staline, par ailleurs grand résistant (mais, bien entendu, seulement après la rupture du pacte germano-soviétique en juin 1941 !) en tant que secrétaire général du Front de l'Indépendance et député communiste de Charleroi, enjoignit le gouvernement belge d'intervenir auprès du gouvernement français pour faire interdire le livre.

     

     

     

    Demany Staline DR 1949.11.14.png

    Demany Camp.Russie DR 1949.09.10.png    Demany Camp.Russie DR 1949.09.23.png

    Le Drapeau rouge du 14 novembre 1949 magnifie le tribut passionnel de Fernand Demany au camarade Staline pour son 70e anniversaire ; en dessous, les éditions des 10 et 23 septembre 1949 réclamant la censure de La Campagne de Russie. L'intolérant sectaire s'était déjà illustré dans ses diatribes exaltées contre Hergé lors du lancement de l'hebdomadaire Tintin en 1947.

     

     

    C'est Paul Van Zeeland (ce blog au 14 avril 2017), rentré blanchi de Londres et revenu aux affaires, qui était devenu ministre des Affaires étrangères : il ne pouvait refuser à ses anciens alliés d'obtempérer et d'exercer les plus fortes pressions outre-Quiévrain. Alors que « Les Français avaient autorisé précédemment la publication des mémoires de Laval et d'autres figures de Vichy » et qu'ils « avaient également remarqué que la justice belge n'était pas intervenue contre l'hebdomadaire bruxellois Europe Amérique qui avait publié pendant trois semaines une série d'extraits du livre de Degrelle », ils auraient néanmoins, selon Bert Govaerts, pris un arrêté ministériel pour interdire l'ouvrage.

     

    Mais la manœuvre qui allait réussir un an plus tard avec La Cohue de 1940, –les mémoires que les ministres belges de l'époque (Spaak en tête) craignaient trop explosifs–, fit long feu. Aucun arrêté ministériel français ne sanctionna, en fait, le récit de l'épopée degrellienne. Tout au plus peut-on quand même retrouver un arrêté de la préfecture de police de Paris ordonnant l' « Interdiction de l'exposition, de la vente et de l'offre publique de l'ouvrage intitulé La Campagne de Russie 1941-1945 », publié dans le Bulletin municipal officiel de la Ville de Paris des 6 et 7 novembre 1949 (p. 1332). Mais cette interdiction ne concerna donc que le territoire de la ville de Paris.

       

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    Bull.mun.off.VilleParis 1949.11.06d.png

     

    Sans doute ce pis-aller pour les épurateurs de l'Histoire fut-il le résultat de l'action des relais communistes de Demany au Conseil municipal de Paris ? On peut lire en effet dans La Libre Belgique du 25 septembre 1949 : « Il paraît que le Front de l'Indépendance, dont le grand cacique est M. Fernand Demany, député communiste, vient d'adresser au ministre des Affaires étrangères une lettre le priant d'intervenir auprès du gouvernement de la République française pour que la vente de la Campagne de Russie [...] soit interdite en France. [...] M. Demany a enfin écrit au ministre des Communications pour lui demander si son département a pris les dispositions nécessaires pour interdire le transport de la Campagne de Russie en Belgique. [...] Il est vrai que, tout récemment, une cabale de fonctionnaires communistes a pu se déchaîner au ministère français de l'Intérieur contre un hebdomadaire belge qui avait publié [...] des extraits de la Campagne de Russie de Degrelle. Était-ce M. Demany qui avait alerté ses camarades d'Outre-Quiévrain ? La plaisanterie, en tout cas, ne fut pas au goût du Quai d'Orsay qui protesta avec énergie auprès des tyranneaux rouges du ministère de l'Intérieur à Paris. »

     

    À suivre

     

     

     

  • Y aurait-il enfin du nouveau sur Léon Degrelle ?

     

    L'homme qui tomba du ciel.

    Les années espagnoles de Léon Degrelle, 1945-1994

     

     

    LD Govaerts Couv..jpegNous vous avons parlé naguère de la toute récente publication de ce livre en néerlandais de Bert Govaerts sur les années d'exil agitées de Léon Degrelle en Espagne, De man die uit de lucht viel  L'homme qui tomba du ciel »). Et nous regrettons sincèrement de l'avoir fait de manière vraiment trop « soupe au lait », réagissant avec véhémence à l'introduction, toute de conformisme, nous avait-il semblé, dans le dénigrement obligatoire de l'homme politique belge, incontestablement le plus important du XXe siècle (ce blog au 11 juillet 2025).

     

    Mais, –il nous faut bien désormais en convenir–, comment pouvoir encore se faire publier aujourd'hui sans se montrer un minimum « politiquement correct » ? Et pourtant, nous avons affaire ici à l'exact contraire de la « correctitude » d'un Frédéric Saenen dont le pensum non seulement ne nous apprend rien, mais ne constitue qu'un lamentable pamphlet sans originalité (ce blog au 25 mars 2025). S'il fallait encore vous convaincre des (in)compétences du pseudo-historien, infligez-vous l'émission que Radio Courtoisie lui a consacrée. Un fidèle lecteur, M. T. B., nous a en effet signalé que Pascal Lassalle lui avait consacré son Libre Journal du 9 août dernier. Vous y apprendrez ainsi, par exemple, parmi les longs et radiogéniques « Heuuuuummmmmmhh......... » de ce « tribunitien » radiophonique, que, lors de la tuerie d'Abbeville, « au petit matin, [les prisonniers] sont tous passés par les armes, je crois qu'il y a une septantaine, heu, soixante-dix personnes plus ou moins qui sont exécutées » !!! (sur les vingt et un martyrs d'Abbeville, voir, entre autres, ce blog au 6 mai 2017).

     

    Radio Courtoisie Saenen.png

     

    Mais revenons à l'ouvrage de Bert Govaerts dont l'importance se mesure à l'heureuse opportunité qu'il sut saisir de consulter les dossiers concernant Léon Degrelle dans les archives du Ministère des Affaires étrangères de Belgique, ainsi que dans celles, espagnoles, du Ministerio del Interior, et de l'Archivo General de la Administración. Toutes sources qui nous semblent avoir été exploitées pour la toute première fois avec un incontestable professionnalisme, ce qui souligne assez l'intérêt insigne des informations qu'y puise l'auteur.

     

    Si donc, nous n'avons rien à retirer à nos commentaires sur certaines erreurs ou faiblesses que nous avons hâtivement relevées chez le chroniqueur (la relation avec Hergé, l'avion de Speer, Jean-Marie Le Pen, Jean-Paul II, la réalité des conversations entre Adolf Hitler et Léon Degrelle –l'un possède le français, l'autre finit par comprendre l'allemand–, l'authenticité de la phrase « Si j'avais un fils, je voudrais qu'il fût tel que vous »,...) –car il ne s'agit que d'appréciations personnelles de Bert Govaerts–, nous saluons par contre volontiers la qualité de son travail lorsqu'il étudie les sources inédites auxquelles il a eu accès.

     

    Les indispensables du sac de voyage de Léon Degrelle

    Le tout premier document inédit que Bert Govaerts publie est le rapport détaillé de tout ce que possédait Léon Degrelle lors de son admission à l'Hôpital militaire Général Mola et qui avait pu être récupéré de l'avion écrasé dans la baie de San Sebastián. En effet, à peu près tout ce qui pouvait facilement s'emporter fut pillé : l'équipage perdit d'ailleurs ainsi l'ensemble de ses bagages (p. 14, voir aussi plus loin). Seuls Léon Degrelle et son aide de camp Robert Du Welz réussirent à conserver leur sac de voyage.

     

     

    Mola Sac 1 LD.jpeg

    Lors de son arrivée à l'Hôpital militaire Général Mola de San Sebastián, Léon Degrelle ne possédait plus, en tout et pour tout, qu'un sac à dos contenant ses effets personnels. Le contenu en a été très précisément inventorié par les services d'admission de l'hôpital (« Description des objets trouvés dans les sacs à dos ») :

     

    « Sac n° 1.- [de Léon Degrelle ; suit l'inventaire d'un « Sac n° 2 » appartenant à Robert Du Welz, que nous ne traduisons pas]

    Un nécessaire de toilette en cuir avec fermeture éclair.

    Scho-Ka-Kola.png6 boîtes contenant autant de portions de Scho-ta-tola -11/44 [erreur de lecture de la marque de chocolat riche en caféine Scho-Ka-Kola (Schokolade-Kaffee-Kolanuss) dont le nom était imprimé en lettres gothiques sur la boîte à destination de la Wehrmacht avec, dans un cercle central, soit l'aigle à croix gammée, soit la date de production]

    une petite boîte, un demi-pot, contenant du café concentré.

    1 pot de mortadelle

    1 pot de Maplet leat, Cheese [probablement le fromage américain Maple Leaf Cheese].

    7 paquets d'aliment concentré.

    1 paquet de biscuits Craquers

    1 boîte contenant des tablettes du produit Domino Cane Sugar [marque américaine de sucre, conditionné en tablettes d'environ 5,5 g, faisant partie de la ration alimentaire quotidienne des troupes américaines]

    4 tablettes de chocolat

    des mégots de cigarettes

    1 volume, de l'Histoire Générale de l'Art de Max Rooses Flandre

    Max Rooses LD 1944.png1 peigne avec son étui en cuir

    1 costume bleu marine

    1 bouteille de cognac ouverte [élément barré : il se retrouvera dans l'inventaire des affaires de Robert Du Welz]

    1 paire de bretelles

    1 cravate

    3 paires de chaussettes de laine

    8 mouchoirs

    2 caleçons neufs

    1 chemisette en maille

    1 chemise bleue neuve

    1 pyjama gris

    1 faux col

    1 serviette

    1 gant de toilette

    1 chemise homme de couleur verte en soie

    1 chemise homme de couleur grise »

     

    Commentaire judicieux de Bert Govaerts : « Dans les bagages de Degrelle figurait également un vieux livre de Max Rooses, le premier conservateur du Musée Plantin-Moretus d'Anvers : Flandre, le volume consacré à la Flandre d'une collection internationale sur l'histoire de l'art. L'intérêt de Degrelle pour l'art et l'histoire de l'art était manifestement si grand qu'il estimait un livre spécialisé de 332 pages aussi vital que de la mousse à raser ou des sous-vêtements. » (p. 14-15. L'édition originale de cet ouvrage de référence publié chez Hachette date de 1913 ; ici, une réédition de 1944).

     

     

    On constatera immédiatement que, dans ce rapport exhaustif, il n'est nullement question de bijoux volés à Bruxelles et dont l'ineffable faussaire que l'Université de Liège employa hélas comme professeur prétendit qu'ils permirent au rescapé du crash de vivre « de la vente de [ces] bijoux pendant les premiers temps de son exil espagnol... » (Francis Balace, La nuit la plus courte... La libération de Bruxelles, in Jours de guerre, t. 19, « Jours libérés I », 1995, p. 59.). Le prétendu historien prétendra alors étayer sa scélératesse par une source confortablement invérifiable : « selon des agents américains de l'O.S.S. qui le surveillaient »... Et d'essayer de crédibiliser cette crapuleuse calomnie en divaguant une histoire du trésor : « Degrelle [...] se fait remettre bijoux et lingots, dans l'intention, dira-t-il, de les renvoyer en Belgique. Cette restitution n'aura jamais lieu. »

     

     

     

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    Comme pour tous les crimes dont on l'a accusé, Léon Degrelle a bien sûr réagi à la rumeur qui le faisait vivre du butin d'exactions criminelles commises par des rexistes dévoyés. C'était dans le numéro spécial n° 11 d'Histoire pour tous, daté de mars-avril 1979. À l'époque, c'est un certain Yves Naud qui s'était chargé de la calomnie.

     

    Chose qui n'existerait plus aujourd'hui, la revue communiqua l'article-réquisitoire à l'accusé avant publication afin de lui permettre de se défendre. C'est ce que fit vigoureusement et avec rigueur Léon Degrelle dans sa Réponse à mes accusateurs.

     

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    Dans son ultime Réponse à Léon Degrelle, le prétendu historien emberlificota encore la légitimité de ses accusations dans des considérations à nouveau tout à fait étrangères à Léon Degrelle et à la Légion Wallonie : « Le nettoyage du ghetto de Varsovie, les exécutions sommaires à l'Est et à l'Ouest : autant de crimes qu'il est impossible de passer sous silence. » Et de justifier (tout en prétendant le regretter) l'exploitation de prétendues sources devant obligatoirement rester secrètes : « Nous espérons vivement qu'une réforme rapide [sic] de ces lois permettra un jour [sic] aux historiens de travailler dans de meilleures conditions et d'être, ainsi [sic], à l'abri de pareilles accusations » !

     

    Seize ans plus tard, en 1995, un an après le décès de l'éternel proscrit, la situation n'avait, semble-t-il, toujours pas évolué : un « professeur » de l'envergure d'une Besace (ainsi le surnommait Léon Degrelle au vu de ses tsunamis d'affabulations) se cache encore derrière d'introuvables « agents américains de l'O.S.S. » pour recycler le mensonge du recel lucratif. À nouveau seize ans plus tard, en 2011, pourquoi le « chercheur » se priverait-il d'un trucage aussi commode ? Il sollicitera alors une source clandestine pour affirmer que le Chef de Rex se serait vu refuser une promotion au demeurant jamais sollicitée (ce blog au 31 juillet 2017).

     

    Et certes, nous pouvons donc adopter l'argumentation de Léon Degrelle qui, elle aussi, est toujours d'actualité : « M. Besace se garde bien de présenter les preuves dont il parle. Le dilemme est pourtant net : ou elles existent ou elles n'existent pas. Si elles n'existent pas, et que Besace en fait état, que signifie cette pantalonnade ? Et si elles existent, qui empêche Besace de la communiquer à ses lecteurs ? Chacun, vous comme moi, est en droit de lui demander de sortir son document. »

     

     

    C'est très sereinement que Bert Govaerts va rétablir la vérité : « Selon l'historien liégeois Francis Balace des agents secrets américains rapportent à cette époque que Degrelle vit de la vente de bijoux », précisant en note : « Degrelle a confirmé dans la longue interview à Maurice de Wilde [pour sa série L'Ordre Nouveau diffusée par la télévision flamande à partir de 1982] qu'il avait eu connaissance des vols de bijoux par des rexistes mais qu'il leur avait confisqué le butin, du volume d' « une boîte en carton » et renvoyé en Belgique. Pierre Dengis, le chef du service de sécurité interne de Rex, a raconté au même De Wilde qu'il avait retrouvé le butin, selon lui cinq coffres, mais que les Allemands les avaient saisis et mis en sécurité dans une banque de Hanovre. Après la guerre les propriétaires légitimes auraient pu récupérer les bijoux grâce à ses indications. » (pp. 46 et 261, note 59 ; seule petite confusion de la part de Bert Govaerts, ce n'est pas dans l'article Les hoquets de la liberté, publié dans le vol. 20 de Jours de guerre, mais dans l'article sur La libération de Bruxelles que le menteur académique a publié ses insanités. Sur ce qu'il faut penser du traitement fallacieux de l'histoire opéré par ce professeur charlatanesque, voir ce blog, entre autres, aux 30 juin 2016, 6 juillet et 8 novembre 2019).

     

    En l'absence de sources irréfutables et de faits établis concernant l'implication de Léon Degrelle dans cette affaire des bijoux bruxellois, Bert Govaerts donne également une leçon de bon sens à l'usurpateur qui déhonore l'université : « Les bagages de Degrellle ont été minutieusement fouillés dès son arrivée à San Sebastián. Dans les documents disponibles, il n'est aucunement question d'or ou de bijoux. Mais l'ombre d'un petit doute plane néanmoins sur ces rapports. Il est question de dix coffres de voyage qui ont “disparu”. Cela semble beaucoup, mais ces coffres n'appartenaient évidemment pas au seul Degrelle. Leur contenu est décrit : meilleurs uniformes militaires, vêtements civils, meilleurs sous-vêtements, jumelles, décorations... Est-ce qu'à ce moment, Degrelle, gravement blessé, aurait pu mettre aussitôt en place une combine pour garder son trésor de guerre loin des regards ? Cela paraît tout de même fort improbable. Il pourrait aussi avoir été volé. En tout cas, au moment de sa prétendue expulsion [vers le Portugal, le 21 août 1946], il était tellement nécessiteux que Franco jugea nécessaire de lui faire remettre une somme importante [20.000 pesetas : ce blog au 31 mars 2021]. » (p. 46).

     

     

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    Avoir involontairement provoqué la mort de Pierre Laval en autorisant son extradition blessa douloureusement la Hidalguía (esprit chevaleresque espagnol) de Franco et lui servit d'amère leçon : il ne livrera pas Léon Degrelle à la Belgique en pleine fureur d'épuration. Mieux même, au vu de son dénuement total, le Caudillo lui octroya un secours de 20.000 pesetas pour subvenir aux premiers besoins de son exil. Et ce ne fut aucunement en faisant du persécuté son maître d'hôtel, comme le suggère le journal économique flamand Het Handelsblad (17 septembre 1946) : « OÙ EST DEGRELLE ? Franco : Laissons-les seulement chercher, Léon. En Pedro, mon majordome, ils reconnaîtront difficilement l'ancien Chef de Rex”. »

     

     

    Bert Govaerts ajoutera encore, –in cauda venenum !–, à propos des commentaires des agents secrets américains sur les sources de revenus de Léon Degrelle : « Des agents de la CIA écrivent également, au début des années cinquante, qu'il retirait des émoluments royaux de ses publications. Ce qui est tout de même quelque chose de plus vraisemblable. » (p. 46). Et, contrairement au docte imposteur ex cathedra, de préciser ses sources, extraites d'Internet Archive (p. 261, n. 61), d'en publier la copie (p. 76, avec une malheureuse faute de frappe dans la légende explicative du rapport, le datant de 1954 au lieu de 1953) et d'en donner la traduction (p. 246).

     

    C'était d'ailleurs déjà la conclusion de Jean-Marie Frérotte (Le dernier fasciste, Legrain, 1987) à qui Léon Degrelle avait apparemment fait quelques confidences lors de ses rencontres de 1982 et 1983 (p. 5) ; « Pas mal de chefs nazis [...] sont partis, cousus d'or [...]. De là à dire que le Heinkel 111 était rempli d'or, c'est plus facile à dire que de franchir les Pyrénées. De l'or, [Léon Degrelle] en avait : un petit bâton d'environ 300 grammes, vendu 16.000 pesetas à l'arrivée à San Sebastián : pas de quoi bronzer bien longtemps. De quoi put-il vivre pendant 40 ans ? Essentiellement de sa plume. Jamais il n'a cessé d'écrire et ses papiers se vendent pas mal. » (p. 220).

     

    Difficile de croire que l'évadé d'Oslo aurait avoué à Frérotte quelque implication dans les pillages criminels de bijouteries bruxelloises. On sait que Léon Degrelle possédait de la fortune, dont il donna l'essentiel à son épouse lors de son transfert en Westphalie, le 31 août 1944 (ce blog au 20 octobre 2023). Comment ce lingotin d'or de probablement 250 grammes se retrouva-t-il en Espagne ? Son propriétaire l'avait-il sur lui (probablement ne fut-il pas personnellement fouillé car l'agenda qui se trouvait dans une des poches de son uniforme échappa également à l'inventaire : « Les Espagnols ne le remarquèrent probablement pas », p. 50) ou put-il se le faire envoyer de Belgique ? Bert Govaerts sait en tout cas que  « Degrelle avait donc réussi à sauver certains effets des mains de la justice et même à les faire parvenir en Espagne. » (p. 265, n. 142). La somme obtenue par la vente de cet or, même bradé, donne quand même une idée de l'importance du viatique de 20.000 pesetas que le Caudillo fit parvenir à son protégé encombrant.

     

     

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    Dans les dossiers du Ministère des Affaires étrangères, Bert Govaerts a également trouvé quelques photographies assez floues de Léon Degrelle soigné à l'Hospital Militar General Mola. Leur intérêt est qu'elles furent prises clandestinement à partir du consulat honoraire de Belgique à San Sebastián, peut-être par le consul lui-même, Pierre de San (directeur de la succursale espagnole de la firme Remy, leader mondial dans la production d'amidon de riz) ou par le vice-consul Luis Lizarriturri, ancien agent de la Sûreté de l'État belge, également impliqué dans la toute première tentative d'enlèvement de Léon Degrelle (pp. 18-20 ; ce blog au 3 janvier 2023). Le consulat devait probablement se trouver dans un bâtiment en face de l'hôpital, près du croisement entre le Paseo del Duque de Mandas et la Calle Aldakonea. D'après Bert Govaerts, les photos ont été prises à l'été 1945 et montreraient Léon Degrelle en compagnie de ses gardiens militaires sur une terrasse de l'hôpital (voir aussi ce blog au 16 septembre 2022).

     

     

    Une tentative d'enlèvement inconnue

    Voici quelque temps déjà, nous avons passé en revue les multiples tentatives d'enlèvement et d'assassinat qui ont visé Léon Degrelle tout au long de son exil (ce blog au 3 janvier 2023). Nous en avions dénombré pas moins de treize !

     

     

     

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    L'hebdomadaire flamand 't Pallieterke : « Degrelle ne doit d'être devenu plus célèbre qu'à l'interdiction qui pesait sur lui. » (21 août 2025).

     

     

    Dans sa récente interview à l'hebdomadaire flamand 't Pallieterke (21 août 2025), Bert Govaerts ne croit pas vraiment fondées ces tentatives de kidnapping de Léon Degrelle. Tout au plus en recense-t-il cinq, et encore met-il en doute l'entreprise du colonel Georges de Lovinfosse : « Il faut le croire sur parole », estime-t-il. Les autres sont pour lui encore plus suspectes car « seul Degrelle en a fait mention ».

     

    Cela n'est pas très exact car l'ordre de mission, signé par le Premier ministre Achille Van Acker, dont pouvait se prévaloir Lovinfosse fut publié dans La Libre Belgique le 18 décembre 1974 et le colonel n'agissait pas seul ; il existe des témoignages (Me Paul Stasse, André Hautain, William Ugeux...) qui doivent être disponibles dans les archives du Cegesoma.

     

    Quant à la tentative d'enlèvement par des bras cassés communistes recrutés par les services secrets israéliens, fin 1964, elle doit bien avoir été documentée quelque part puisque la Sûreté espagnole arrêta les auteurs qui furent condamnés à de lourdes peines de prison en février 1965. De même que la tentative d'assassinat organisée en juin 1969 par le Belge Oscar Herman et déjouée encore par la Sûreté espagnole...

     

    Toujours est-il que Bert Govaerts nous en sert une nouvelle – et inédite–, de tentative d'enlèvement. Une quatorzième donc ; et la troisième à placer dans l'ordre chronologique de notre liste des « tentatives criminelles contre Léon Degrelle » (ce blog au 3 janvier 2023). Même si, à nouveau, elle relève de l'amateurisme loufoque. Mais laissons parler l'auteur.

     

    « Un fonctionnaire des Affaires étrangères à Bruxelles, le secrétaire d'ambassade de première classe, Marcel Houtman, s'amène avec un nouveau plan. Il n'y a pas qu'à la Duchesse de Valence que Léon Degrelle fasse tourner la tête. Houtman veut lui tendre un piège. Le mythe Degrelle intègre désormais également l'histoire selon laquelle il connaîtrait de noirs secrets du gouvernement qu'il pourrait révéler à l'occasion d'un nouveau procès. Ce qui pourrait fournir une explication à l'intransigeance de Spaak. Houtman veut réagir à cela. Il veut faire croire à Degrelle que le gouvernement belge a peur de ses révélations, ce pourquoi il lui propose un passeport argentin en échange de son silence. Ce passeport devrait lui être délivré par des diplomates belges, qui lui proposeraient en même temps de le conduire au port de Bordeaux d'où partirait son bateau pour Buenos Aires. Mais au lieu d'aller à Bordeaux, ils rouleraient simplement vers Bruxelles. À l'ambassade de Belgique à Madrid, quelqu'un fait remarquer que ce plan puéril a été conçu par un collègue devenu diplomate sans passer aucun examen. Il est naturellement irréalisable pour des raisons pratiques, mais aussi éthiques : C'est porter atteinte à la dignité du gouvernement belge de tromper quelqu'un aussi grossièrement, même s'il s'agit d'une canaille comme Degrelle”. » (pp. 35-36 ; le document exploité par Bert Govaerts date du 17 août 1946).

     

     

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    Les « noirs secrets » de Léon Degrelle concernant Spaak et ses offres de service à l'Allemagne après la capitulation de la Belgique relèveraient-ils vraiment du « mythe Degrelle » ? Ici, la « Une » de La Nation belge du 21 septembre 1946 (voir aussi ce blog aux 11 octobre 2016 et 7 juin 2018).

     

     

    L'avocat Marcel Houtman (1910-1948), secrétaire général de l'Association libérale d'Ixelles, à l'origine d'une ligue antirexiste et témoin à charge cité par le ministre libéral Marcel-Henri Jaspar dans son procès contre Léon Degrelle en 1937 (ce blog au 3 mai 2024), ne nous est quand même pas tout à fait inconnu.

     

    Paul Sérant, ancien résistant français, historien de l'épuration en Europe occidentale à la fin de la Seconde Guerre mondiale, a épinglé la haine fanatique de l'ancien résistant belge appelant de ses vœux « une épuration ayant le caractère implacable de l'hitlérisme » ! Et de conclure avec raison le portrait de l'aspirant Fouquier-Tinville de la répression aveugle par cette évidence : « peut-on vraiment cimenter le moral d'une nation en exaltant la haine des citoyens contre les hommes qui sont, qu'on le veuille ou non, leurs compatriotes ? » (Les Vaincus de la Libération, Robert Laffont, 1964, pp. 383-384).

     

     

    Marcel Houtman DH 1948.01.25.pngLa Dernière Heure, 25 janvier 1948.

     

    La haine d'Houtman semble s'être particulièrement focalisée sur Léon Degrelle qu'il tient pour responsable de ses déboires carcéraux, ainsi qu'il le détaille dans Après quatre ans d'occupation..., rabâchage de ses ressentiments publié dans la foulée de la Libération (Ferdinand Larcier, 1945) : « Pour ma part, je me rappelais mes écrits, ma propagande anti-naziste d'avant-guerre, ma lutte acharnée contre le parti rexiste, la création du mouvement Belgique-Toujours opposé à Rex, mes interventions dans le procès intenté à Degrelle, tout ce que, pour avoir eu mille fois raison, je payais aujourd'hui de la paille humide du cachot. » (p. 54). Léon Degrelle qu'il compte d'ailleurs stupidement parmi les voleurs et profiteurs de la Collaboration (c'est un leitmotiv cher aussi aux historiens à la Francis Balace, voir ci-avant) : « Il est certain que des traîtres en vedette ont pris des précautions, pendant la guerre, pour mettre leurs biens en sécurité. C'est ainsi que, dès avril 1943, Degrelle se préoccupait de liquider ses biens en Belgique. Au lendemain même d'un discours au Palais des Beaux Arts où il annonçait la certitude de la victoire allemande, Degrelle hypothéquait tous ses immeubles, notamment sa villa de la drève de Lorraine, à Bruxelles, et chargeait le notaire Moulin –qu'il fit arrêter dans la suite– de lui acquérir pour plusieurs millions de terrains (le rexisme rapporte) dans l'Estérel. [...] Il importe d'atteindre tous ces biens, fussent-ils réfugiés au delà des frontières. » (p, 154).

     

    On ne s'étonnera donc pas que ce patriote à la vengeance boulonnée au crâne ait tout fait pour traîner au poteau d'exécution celui qui cristallisait sa furieuse rancœur. Bert Govaerts nous prévient d'ailleurs qu'il ne devait qu'à sa qualité d'ancien résistant d'avoir été pistonné dans le cadre diplomatique (« sur base d'une mesure exceptionnelle », p. 259, n. 40). Ce qui ne put qu'indisposer tous ceux dont la carrière n'existait et ne se développait que par l'examen sélectif de leurs compétences.

     

    Aussi les collègues frustrés s'empressèrent-ils de torpiller joyeusement l'infantile machination élucubrée par ce fonctionnaire dont le poste ne servait sans doute qu'à assouvir sa vengeance.

     

    À suivre

     

     

     

  • Un nouveau livre consacré aux 50 années d'exil en Espagne de Léon Degrelle

     

    2025 : décidément une Année Degrelle !

     

     

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    L'année 2025 ne compte encore seulement que six mois et voilà déjà qu'apparaît un troisième volume consacré au fils qu'Adolf Hitler se fût choisi, Léon Degrelle, le dernier Commandeur de la Légion des Volontaires wallons au Front de l'Est !

     

    Après Rex ter zege de Bruno Cheyns (524 pages, ce blog au 28 février 2025) et Léon Degrelle de Frédéric Saenen (360 pages, ce blog au 25 mars 2025), sort aujourd'hui de presse un De man die uit de lucht viel, De Spaanse jaren van Léon Degrelle, 1945-1994 («  L'Homme qui tomba du ciel, Les années espagnoles de Léon Degrelle, 1945-1994 », 275 pages), de Bert Govaerts.

     

    Ces publications se succédant à un rythme rapproché constituent sans doute le plus cinglant démenti à la prétention exterminationniste de l'hebdomadaire flamand 't Pallieterke qui, voilà dix ans déjà, croyait pouvoir annoncer la mort médiatique de Léon Degrelle (la presse du sud de la Belgique n'avait alors pas évoqué le 80e anniversaire du ras-de-marée rexiste aux élections législatives de 1936) et inscrivait cet oubli volontaire (?) dans une stratégie francophone destinée à « couillonner les Flamands » en leur réservant à eux seuls le rôle de vilains Kollaborateurs (ce blog au 10 juin 2016) !

     

    À moins qu'il ne faille justement voir dans le fait que deux de ces trois ouvrages soient écrits en néerlandais une réaction flamande pour insister sur le passé non moins collaborationniste des Wallons (sur ce sujet, voir aussi ce blog au 12 janvier 2021) ?... Nous le saurons si la gazette nationale-linguistique en rend compte en reprenant significativement cette obsession inepte.

     

    Erfgoed.jpgBert Govaerts, l'auteur de ce pendant du Degrelle en exil de José Luis Jerez Riesco (ce blog au 28 mai 2016), n'éprouve en tout cas –contrairement à ce dernier– pas la moindre sympathie pour Léon Degrelle ou ses idées au sens le plus large (c'est-à-dire quelque nationalisme que ce soit, y compris flamand ; c'est pourquoi nous nous faisons un plaisir de publier notre commentaire ce 11 juillet, fête de la communauté flamande célébrant la bataille des Éperons d'Or en 1302).

     

    La courte notice de quatrième couverture présente Bert Govaerts comme un réalisateur de documentaires pour la chaîne publique flamande de radio et télévision, VRT. Ce qui lui donne certainement l'indispensable certificat « politiquement correct » pour se voir publié. On peut visionner sur Internet un exemple de son travail, Bommen op de Stad  Des bombes sur la ville ») à propos du bombardement d'Anvers par les V1 et V2 à la fin de la guerre. Son intérêt pour l'histoire de la Seconde Guerre mondiale s'est également traduit par la publication récente d'un livre –« Patrimoine en fuite »– sur l'évacuation de trésors des musées flamands, cachés dans les caves du château wallon de Lavaux-Sainte-Anne.

     

    C'est la présentation publiée par l'historien flamand Pieter Jan Verstraete (ce blog au 8 novembre 2019) sur le site du Mouvement flamand Doorbraak  Percée ») qui nous a appris l'existence de cette étude originale sur les années d'exil de Léon Degrelle.

     

    Verstraete.jpegPieter Jan Verstraete, coauteur (avec l'ancien Verdinaso Maurits Cailliau, principale cheville ouvrière du Centre d’Études Joris Van Severen) d'une « photobiographie » de Joris Van Severen (ce blog au 21 février 2021), est également l'auteur prolifique d'innombrables biographies de personnalités –essentiellement flamandes– de la Collaboration, dont, en 2011, un court essai (158 pages) intitulé Le beau Léon, tout à fait superficiel et fantaisiste et –on ne s'en plaindra pas– désormais indisponible.

     

    Soucieux de « correctitude » politique, il y dénonçait le film La Führer de vivre de Philippe Dutilleul (ce blog aux 21 juin 2018 et 20 décembre 2022) car « nulle part, il n'a été mentionné que [Degrelle] était un véritable satyre sous forme humaine, un fasciste obstiné et corrompu, un menteur, une mauvaise personne... » et ne manquait pas de célébrer l'abject Jonathan Littell (ce blog aux 8 février 2018 et 19 septembre 2024) qui, dans son scatologique Le sec et l'humide, aurait analysé « méticuleusement la langue utilisée par Degrelle dans le récit épique du Front de l'Est, La Campagne de Russie » !...

     

    C'est probablement cet alignement de P.J. Verstraete sur le dénigrement aujourd'hui tacitement obligatoire du chef de Rex qui explique qu'il n'émette aucune remarque sur les préjugés, sous-entendus et calomnies proférés par ce M. Govaerts, ni même sur son style au ton carrément dénigrant qu'il salue au contraire comme constitutif d'une « grande verve » !

     

    Et de proclamer en conclusion qu'il a ainsi « brillamment réussi à compléter les années en grande partie manquantes » de la biographie de Léon Degrelle, lui apportant un « complément utile et bienvenu [...] bien écrit et au contenu riche ». Pour lui, son caractère scientifique serait établi par ses « quelques annexes, ses notes rassemblées en fin d'ouvrage, la bibliographie et l'index des noms ». Sauf que si la bibliographie va jusqu'en 2025, incluant Frédéric Saenen (ce blog au 25 mars 2025), elle ignore superbement notre blog Dernier Carré – Léon Degrelle (pourtant connu, évoqué inutilement p. 269), passe sous silence l'ouvrage posthume de Léon Degrelle, Cristeros (ce blog au 7 février 2019), ainsi que les contributions d'Armand Gérard dans Synthèse nationale (ce blog au 23 janvier 2016) ou le Magazine des Amis de Jean Mabire (ce blog au 27 janvier 2016), indispensables à la compréhension des relations entre Léon Degrelle et Hergé.

     

    Ce qui ôte quasiment toute pertinence à nombre de considérations de Bert Govaerts, depuis l'odyssée menant Léon Degrelle en Espagne à bord du Heinkel d'Albert Speer (ce blog aux 18 juin 2020 et 19 septembre 2024), jusqu'à l'épisode final de la dispersion de ses cendres (ce blog aux 31 mars 2019 et 15 juin 2024), en passant par « l'affaire Tintin mon copain » (ce blog à partir du 21 septembre 2020 et du 27 décembre 2021 au 5 janvier 2022), les relations de Léon Degrelle avec Jean-Marie Le Pen (ce blog au 10 janvier 2025) ou même avec le pape Jean-Paul II (ce blog au 25 juillet 2020)...

     

     

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    Bert Govaerts (en médaillon) entre constats, appréciations et carabistouilles :

    - Constat et appréciation personnelle : « Degrelle n'aimait rien de plus que l'écriture, c'était une obsession. Il était moins motivé pour une carrière d'homme d'affaires. »

    - Carabistouilles : « Il paraît qu'un passager [du Heinkel crashé à San Sebastian] a perdu un bras, un autre, une jambe » (De Standaard, 10 juillet 2025, p. 12).

     

     

    Au moment d'écrire ces lignes (10 juillet 2025), un bon et fidèle ami flamand nous a procuré le quotidien De Standaard du jour. De Standaard était autrefois un journal catholique, associant fièrement son titre à la devise du Mouvement flamand AVV-VVK (« Tout pour la Flandre – La Flandre pour le Christ ») qui a depuis longtemps disparu (en septembre 1999 !), le journal accentuant toujours plus une mue politiquement correcte s'apparentant désormais au wokisme. C'est ainsi qu'il concurrence Govaerts en traitant Léon Degrelle de tête pleine de vent (le terme utilisé, blaaskop –littéralement « tête de soufflage »–, désigne au sens figuré, selon le Grand Dictionnaire de la Langue néerlandaise, « quelqu'un qui utilise beaucoup de mots pour ne rien dire ») : « Finalement, on pourrait le définir [Léon Degrelle] comme une enflure fasciste. »

     

    La gazette publie donc ce jour une interview illustrant éloquemment les limites des compétences du prétendu « historien » Bert Govaerts : évidences présentées de manière blessante, stupides approximations, considérations négatives et affirmations mensongères faussant bêtement l'histoire. Un exemple révélateur est son récit des rapports de Léon Degrelle avec Adolf Hitler.

     

    Standaard 10.07.2025 Govaerts4.pngÉvidence: « Absolument aucun combattant flamand du Front de l'Est ne s'approche même de l'ombre de la réputation de Degrelle ». C'est bien ce que n'avale pas un journal tel que 't Pallieterke (ce blog au 23 février 2020), alors que Léon Degrelle a bien expliqué (in Jean-Michel Charlier, Léon Degrelle : Persiste et signe, p. 265) l'erreur flamande de s'être immédiatement laissé malaxer dans la Waffen-SS sans la moindre négociation (ce blog au 10 décembre 2017).

     

    Approximation : « Le chef de la Légion wallonne obtint jusqu'à deux reprises une audience auprès d'Adolf Hitler.» Jamais Léon Degrelle ne demanda d'audience au Führer : c'est le Führer lui-même qui, à deux reprises, envoya son Fieseler Storch privé chercher sur le front le soldat valeureux qu'il tenait à honorer personnellement en son Quartier Général (ce blog au 29 septembre 2020).

     

    Considérations négatives : « Ce faisant, le dictateur lui mit autour du cou la croix de chevalier, pour ainsi dire la plus haute décoration militaire. Jusqu'à la fin de sa vie, il a chéri ce bijou et le porta occasionnellement en public. » La cravate de chevalier de la Croix de Fer constitue sans aucun doute la décoration militaire allemande la plus estimée et respectée, mais, dans le cas de Léon Degrelle, Govaerts se plaît à la réduire à l'état de bijou arboré par vanité.

     

    Affirmations mensongères : « Selon Degrelle, Hitler lui aurait murmuré : Si j'avais un fils, je voudrais qu'il soit comme vous ! [...] Mais il ne parlait pas l'allemand, et Hitler, pas le français. L'entretien n'a duré qu'à peine quelques minutes et l'interprète présent ne put se rappeler cette conversation. Néanmoins, Hitler l'appelait parfois mon garçon”. Peut-être Degrelle a-t-il menti sur la vérité. »

     

    Sur la parfaite connaissance du français par Adolf Hitler, voir ce blog aux 26 avril 2023.

     

    Sur la connaissance correcte de l'allemand par Léon Degrelle, voir ce blog au 26 mai 2022.

     

     

     

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    Léon Degrelle accompagne le général Herbert Otto Gille à la prise d'armes célébrant la conquête de la forêt de Teclino par les Bourguignons, le 21 janvier 1944.

     

    Nous ajouterons encore à cet important dossier, le témoignage irréfutable de l'héroïque soldat Henri Moreau qui perdit les deux avant-bras dans les combats d'Estonie d'août 1944 :

    « La cérémonie [prise d'armes après les féroces combats de la forêt de Teclino (Ukraine) en janvier 1944] ne saurait se terminer sans discours. Après le Gruppenführer Gille vient le tour du Hauptsturmführer (capitaine) Léon Degrelle.

    Le chef du mouvement rexiste, qui compte les meetings par milliers et les combats par dizaines, affectionne les beaux morceaux d'éloquence. Il vante les hauts faits de ses Bourguignons aux officiers de la Waffen SS, hommage à notre courage. Mais si en français, Degrelle parle comme un tribun, en allemand, il récite comme un écolier, malgré son éloquence enflammée... L'accent ardennais de notre meneur provoque le sourire du Gruppenführer Gille. Après tout, ce que le prestigieux général SS demande à ses hommes de la Sturmbrigade Wallonie ce n'est certes pas de parler un bon allemand mais de se battre en braves Belges. » (Paul Terlin, La neige et le sang, p. 52).

     

    Sur la vraisemblance de la phrase « Si j'avais un fils... », voir ce blog aux 21 juin et 20 juillet 2018 et sur l'avis de l'interprète de Hitler (« Le maître du IIIe Reich avait un faible pour Degrelle : il l'appelait le gamin », précisons que Paul-Otto Schmidt qui rapporte ce détail significatif n'assista pas à la fameuse rencontre du 27 août 1944), ce blog au 12 mai 2016.

     

     

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    Pour donner quand même une idée plus précise de l'éclairage systématiquement dépréciatif que le prétendu « historien » Govaerts porte sur son « héros », voici la traduction des toutes premières lignes de son travail biographique sur les cinquante dernières années de la vie de Léon Degrelle :

     

    « Le timing n'a pas été vraiment parfait : Léon Degrelle mourut le Jeudi Saint 31 mars 1994, à 23h15. Le Vendredi Saint aurait mieux convenu à son ego, mais ces 46 dernières minutes ne lui furent pas accordées. Le 1er avril 1994 eût également été une date plus attrayante pour des raisons militaro-historiques : cinquante ans jour pour jour après que, à bord d'un véhicule blindé emprunté et accompagné de trois de ses petits enfants, il parcourut les rues de Bruxelles à la tête des survivants de sa Sturmbrigade Wallonien, acclamé avec enthousiasme par une foule nombreuse. L'homme qui brava mille dangers sur le Front de l'Est, mourut très bourgeoisement, comme un vieux pacha, dans un lit d'hôpital tout près d'une Costa espagnole, à Malaga. Il avait atteint 87 ans. »

     

    Nul doute que si Léon Degrelle eût vu son agonie prolongée de trois quarts d'heure, Govaerts-le-raffiné se fût réjoui du bon poisson d'avril que le destin eût réservé à l'auteur de Révolution des Âmes et du Siècle de Hitler...

     

     

     

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    L'hôpital Parque San Antonio sur l'avenue longeant la plage de Malaga-Este, tel qu'il était en 1994 lorsqu'il accueillit Léon Degrelle pour l'alerte cardiaque qui lui fut fatale. 

     

    La chambre de Léon Degrelle (qu'il occupait seul), au troisième étage, donnait directement sur la mer ; son lit était le plus proche de la fenêtre.

     

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    On observera que le Commandeur de la Wallonie parvint en Espagne, le 8 mai 1945, par sa façade Atlantique, sur la plage de San Sebastian. Les circonstances dramatiques de l'atterrissage de son avion lui évoquèrent la protection de Saint Michel Archange, justement fêté ce jour-là. Aussi publia-t-il, au premier anniversaire de son arrivée, cette prière d'action de grâce (ce blog au 19 avril 2019).

     

     

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    8 MAI

    Apparition de

    Saint Michel Archange

    Alléluia, alléluia. Défendez-nous dans le combat, ô Saint Michel Archange, afin que nous ne périssions pas dans le terrible jugement. Alléluia.

    La mer fut ébranlée et la terre trembla quand l'Archange Saint Michel descendit du ciel. Alléluia.

    (Messe du 8 mai)

     

    En souvenir du 8 mai 1945 où, échappant grâce à une protection divine constante, au "terrible jugement" d'ennemis sans pitié, je descendis à 6 h 40 min., sur la plage de la Concha de S.S., dans le grand fracas de mon avion, ébranlant la terre et la mer.

     

    C'est de l'autre côté de la Péninsule, face à la Mer Méditerranée, que Léon Degrelle remit son âme à Dieu, le Jeudi Saint 31 mars 1994, premier jour du Triduum pascal, jour du lavement des pieds, de l'absolution des péchés et de l'institution de l'Eucharistie.