C’était donc bien un hommage !
La belle photo de Léon Degrelle publiée par Bruzz
pour le 25e anniversaire de sa mort
Nous vous avons présenté la singulière initiative de l’hebdomadaire flamand de Bruxelles Bruzz pour le 25e anniversaire de la disparition de Léon Degrelle : une superbe photo d’un meeting de 1936, issue des archives de Photo News ! (voir ce blog au 9 avril 2019).
Il est vrai que cet hommage se dissimulait quand même sous un commentaire des plus ambigus du chroniqueur Michaël Bellon, évoquant un film américain, Magnolia, où s’illustre un « coacher », maître de la séduction. L’occasion pour le commentateur de comparer le « beau Léon » au séducteur Tom Cruise, de moquer celui qui n’aurait loué le Palais des Sports de Bruxelles que pour éviter les questions dérangeantes des journalistes, sans oublier de l’assimiler à tous ceux que le « politiquement correct » d’aujourd’hui désigne comme « populistes », en leur souhaitant d’aller se faire pendre avec leur éternelle cravate.
Bien sûr, nous avons pris la mouche et n’avons pas manqué de renvoyer M. Bellon à son parc à huîtres d’inculture !
Sans doute aurions-nous dû patienter quelque peu, car finalement, si hommage à Léon Degrelle il y avait, il fallait quand même aussi comprendre qu’il fallait bien le dissimuler un peu en donnant quelques gages au «politiquement correct». Car, tout compte fait, s’agissant de méchancetés, notre héros a dû en affronter –dans sa vie et même par après !– de bien pires et de bien plus méchantes et calomniatrices ! D’ailleurs, l’hommage à Léon ne s’est-il pas poursuivi avec la rubrique suivante de « Légende d’image » consacrée à son contemporain, le plus adulé des Premiers ministres anglais ?
En effet, figurez-vous que la semaine suivante, celle du 10 avril, c’était au tour d’une photo de Churchill d’être commentée. Et là, on en est resté comme deux ronds de flanc !
Sous le titre Le cigare, c’était les enfants (en néerlandais « être le cigare » signifie « être la dupe »), après avoir évoqué en Churchill une « figure haute en couleur qui a gagné le prix Nobel de Littérature et qui n’a pas perdu la guerre » et patati et patata, notre Bellon 000 a foncé illico dans la super et grave déconne :
« Churchill se permettait également toutes sortes d’extravagances. C’est ainsi, par exemple, qu’on sait qu’il mangeait volontiers des petits enfants et que cette tradition de l’aristocratie angélo-saxonne, qui avait largement disparu, a connu grâce à lui une nouvelle vie […]. Dans les années qui ont suivi la guerre, quand il est devenu clair que le baby-boom allait provoquer une catastrophe démographique, les patriotes reconnaissants le laissèrent même choisir parmi leur progéniture. […] Longtemps, cette pratique de manger les enfants de pays amis a été insuffisamment documentée et laissée de côté. Jusqu’à ce qu’en 1972, l’Oxford University Press publie la biographie Bulldog ou Boucher ? Tout ce que vous devriez savoir sur Sir Winston Churchill. L’auteur, Alexandre B.P. Johnson y a consacré les pages les plus terribles au chapitre Promotion de la Pédophagie. La consommation d’enfants par Churchill, ce qui provoqua nombre de questions parlementaires et des tensions diplomatiques. Notamment en Allemagne où les survivants se plaignirent que Churchill s’était montré un peu trop insistant sur la Wiedergutmachung (les indemnisations) sous forme d’enfants travaillés en bratwurst et en schnitzels. […] Par ailleurs, l’ingurgitation d’enfants coûta à Churchill beaucoup de sang, de labeur, de larmes et de sueur. […] Au cours des périodes où il n’exerça aucun mandat, l’homme d’Etat restait une grande partie de la journée tout nu dans son lit à digérer grâce à des siestes, des pousse-cafés et ses inévitables cigares. Churchill en aurait fumé 250.000 dans sa vie. On ne sait pas combien d’enfants sont ainsi devenus ses cigares. »
Reconnaître en Churchill un bouffeur d’enfants, lui qui n’a cessé de massacrer les jeunes tommies depuis les Dardanelles de la Première Guerre mondiale jusqu’à l’extermination de toutes les populations civiles allemandes –hommes, femmes et enfants– forcées de « jouer au cigare » et de « se transformer en bratwurst » sous ses bombardements terroristes lors de la Seconde, c’est vraiment fort bien vu. Sauf qu’ici, notre Bellon blinde sa coquille et défie résolument le politiquement correct, allant jusqu’à associer le funeste aphorisme churchillien sur le sang et les larmes au potentiel digestif du pédophage !
Voilà qui est grandiose ! Surtout que l’auteur semble bien vouloir célébrer l’anniversaire du « moment où Churchill n’exerça plus de mandat » : c’est en effet le 6 avril 1955 que l’ogre plus monstrueux encore que ceux des contes les plus terrifiants de notre enfance abandonna définitivement son poste de Premier ministre.
C’est dire si dans le Bruzz qui a suivi, le courrier des lecteurs n’en avait que pour Churchill et cette rubrique de salubrité iconoclaste : « Je me suis demandé si c’était une blague tardive de 1er avril de mauvais goût. […] Nous sommes tous redevables à Churchill d’avoir été libérés de la peste brune. C’est pourquoi je trouve révoltante cette fake news le concernant. » « Après avoir effectué une recherche dans les bases de données scientifiques, je puis affirmer qu’il n’y a RIEN à trouver ni sur l’auteur du livre, ni sur le livre ! »
Grandiose, on vous dit ! Et donc, bien sûr, l’auteur a dû passer sous les fourches caudines des plates excuses à « tous ceux qu’il aurait pu blesser » : « L’image de la photo est prétexte à inspirer une histoire qui, la plupart du temps, ne doit pas être prise au sérieux. La dame bruxelloise de la photo qui présente son enfant à Churchill ne le fait évidemment pas pour qu’il le mange, de même la littérature qui la commente est fictive. »
Finalement, après avoir nous-même été victime de son humour « valve-sans-rire », force nous est de constater que Michaël Bellon appartient bien à la classe des rares humoristes capables de renouveler l’inattendu et désopilant scandale des droits d’auteur sur le roman La Barbe ensanglantée, prétendument réclamés par la famille d’Alexandre Dumas Petit-Fils : voir Léon Degrelle, Les Grandes Farces de Louvain, chapitre IV « Le procès Dumas-"Avant-Garde" » !
À ce titre, nous lui décernons volontiers un « Léon » d’or virtuel !