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tombeau du géant

  • Léon Degrelle : un talent littéraire des plus précoces

     

    15 juin 1906 – 15 juin 2021

     

    Jeunesse 22 12 28 Martinet titre.jpgÀ l’occasion du cent-quinzième anniversaire de la naissance de Léon Degrelle, nous vous avons retrouvé un des tout premiers textes publiés par le jeune et talentueux conteur.

    C’était dans le dernier numéro de décembre 1922 de la « revue hebdomadaire illustrée » La Jeunesse. Léon Degrelle avait tout juste seize ans et il publiait, sous le pseudonyme de Noël (Léon à l’envers) L’épopée d’un martinet, un récit autobiographique quelque peu romancé, dans la rubrique « Les beaux contes de tous les pays » (pp. 901-903).

    Dès son plus jeune âge, Léon Degrelle témoigna d’exceptionnels talents d’écriture, reconnus d’emblée par son professeur du cycle inférieur des études secondaires à l’Institut Saint-Pierre, Paul Rosman : « Vous serez un grand écrivain ! ». Ce témoignage est d’autant plus intéressant qu’il émane d’un instituteur gaumais n’ayant exercé qu’à titre intérimaire à Bouillon au cours de l’année 1919 (la Gaume, appelée aussi Lorraine belge, est la région wallonne la plus au sud de Belgique ; Florenville, principale cité avec Virton, est à trente kilomètres de Bouillon) : étranger à la petite communauté citadine, il ne pouvait être influencé par aucun a priori local, familial ou social.

    Quatre ans plus tard, son professeur de poésie et de rhétorique (ainsi qu’on appelle les deux dernières années des Humanités classiques en Belgique), le père jésuite Paul Colmant, du Collège Notre-Dame de Namur, confirmera l’intuition de l’instituteur de Bouillon : « Depuis que j’enseigne, c’est la plus belle plume que j’ai rencontrée. »

    Son premier biographe, Usmard Legros, l’avait d’ailleurs aussi déduit de l’examen de ses premiers résultats d’école primaire : Léon Degrelle « fait son école primaire au collège diocésain de Bouillon que dirigent des prêtres séculiers. Bon élève, moyennement appliqué mais fort intuitif et compréhensif, il fait d’excellentes études et ses premières compositions révèlent déjà le futur styliste puisqu’elles lui valent, d’après les petits bulletins orgueilleusement conservés par ses sœurs, des récompenses flatteuses. » (Un homme… un chef. Léon Degrelle, 1938, p. 33).

    Institut Saint-Pierre 6.jpg

    C’est à l’Institut Saint-Pierre, situé en face de sa maison sur l’autre rive de la Semois, sous le château de Godefroid de Bouillon (et non à l’Athénée royal qui était pourtant juste à côté du domicile familial), qu’Edouard Degrelle choisit d’envoyer ses fils Léon et Edouard effectuer le cycle inférieur de leurs Humanités.

    L’Institut disparut dans les bombardements français aux premiers jours de la Seconde Guerre mondiale.

    Entrée en Belgique à l’aube du 10 mai, l’armée française occupa Bouillon qu’elle évacua vingt-quatre heures plus tard après avoir fait sauter tous les ponts enjambant la Semois. Pour retarder vainement l’avance allemande autant que pour venger cette fuite peu glorieuse, l’artillerie française bombarda aveuglément la ville au soir du 11 mai : les quartiers du quai du Rempart (où se trouvait l’Institut Saint-Pierre, sur la rive gauche de la Semois) et du quai de la Maladrerie, plus en aval, sur la rive droite, furent anéantis. La rive droite, en amont, où se trouvaient la propriété des Degrelle, l’Athénée et l’ancien couvent des Sépulcrines (transformé en habitations sociales pour les ouvriers de l’importante ferronnerie voisine), demeurera miraculeusement épargnée.

    Ci-dessous, une photo du quai de la Maladrerie ravagé par les bombardements français : elle fut publiée dans l’annuaire Die Wehrmacht Das Buch des Krieges 1939-40, avec la légende : « Si la ville de Bouillon a souffert des tirs d’artillerie, ce fut de la part des Français. C’est en vain que l’artillerie française a tenté d’arrêter les Allemands. Elle a échoué : le pont détruit a été remplacé dans les plus brefs délais par nos pionniers. » (p. 230). Ce pont provisoire, situé quelque peu en aval du Pont de Liège (visible du jardin des Degrelle) a été construit en une demi-journée par les troupes du génie allemand. N’attendant pas sa réalisation, les Panzers et les véhicules blindés de transport de troupes de la 1ère Division du 19e Corps d’Armée traversèrent néanmoins facilement la Semois, peu profonde et multipliant les gués à cette époque de l’année, pour foncer sur Sedan.

    Bouillon Die Werhmacht.jpeg

    Et Léon Degrelle se le rappelle dans ses premières confidences à son amie Louise Narvaez, à qui il confie ses souvenirs en 1945 dans sa prison-hôpital de San Sébastian :

    « Dès l’âge de treize ans, il écrivit. Il s’était mis à créer des récits et des contes pour les revues bruxelloises, Le Boy-Scout belge et La Jeunesse. […] Quand on regarde des gamins de treize ans, on doit faire un effort pour imaginer qu’un garçonnet de cet âge-là, en courtes culottes, les cheveux en bataille, perché au haut d’un arbre au-dessus de l’eau de la Semois, pouvait déjà être dévoré à ce point par un incendie intérieur. » (Louise, duchesse de Valence, Degrelle m’a dit, p. 35).

    Le Boy-scout avril 1924-horz.jpg

    En réalité, ce n’est pas dans Le Boy-Scout belge que le jeune Léon vit ses premiers textes publiés, mais dans le mensuel Le Boy-Scout où il fit paraître dès novembre 1920 (il a quatorze ans), par exemple, ses impressions sur le congrès de la jeunesse catholique luxembourgeoise ou le compte rendu de camps où sa troupe « Charles Théodore » accueille dans les forêts de Bouillon d’autres troupes scoutes, notamment de Bruxelles. Le Boy-Scout belge, quant à lui, est né quelques années plus tard, en 1927, de la fusion, associant leurs noms, des deux organes du scoutisme catholique belge Le Boy-Scout (né en 1919) et Le Scout belge (né en 1925).

    La troupe scoute de Léon Degrelle, « Charles Théodore » (dont les quatre-vingt membres sont divisés en trois pelotons, Léon Degrelle appartenant au premier), tirait son nom de l’hommage qu’elle voulait rendre au second fils du roi Albert –le « Roi-Chevalier » de la Grande Guerre–, frère du futur Léopold III, Charles, comte de Flandre. Ce dernier, après la capitulation du Reich en 1945 et l’empêchement du retour de son frère en Belgique, fut nommé régent du Royaume. On l’avait surnommé, par opposition à Léopold III, supposé collaborateur, le « Prince du maquis » ! S’il en est besoin, nous rappellerons que, contrairement à tous les autres pays européens, la Belgique, ni sous la régence de Charles, ni par la suite, n’adopta jamais la moindre loi d’amnistie ou de « réconciliation nationale » (voir ce blog au 27 novembre 2020).

    Tombeau du Géant L'Orient années 20 couleur.jpgPhoto colorisée du Tombeau du Géant situé sur la commune de Botassart, hameau de la ville de Bouillon, dans le Luxembourg belge. La graphie « L’Orient » figurant sur les cartes postales éditées par la maison Nels, de Bruxelles, est née d’une mauvaise compréhension du lieu-dit Lorihan, qui est le nom originel du massif constituant le Tombeau du Géant. Les rives de la Semois fourmillent de localités ou de lieux-dits présentant la désinence –han (probablement le germanique –heim, qui signale un domaine puissant) constituant autant de places fortes, de villages ou de positions stratégiques aisément défendables, établis par les Francs à la fin de l’Empire (IVe siècle). On peut ainsi relever dans la seule région de Bouillon : Poupehan, Frahan, Dohan, Libéhan, Briahan, Mohan, Merleu-Han,…

    Notons surtout que la troupe « Charles Théodore » organisa, début août 1922, le « Camp de la Joie » sur le site même du Tombeau du Géant (à Botassart, petit hameau de Bouillon, abritant aujourd’hui une partie des cendres de Léon Degrelle, voir ce blog au 31 mars 2019) auquel participa la troupe scoute de l’Institut Saint-Boniface d’Ixelles, à laquelle appartenait Georges Remi, alias Hergé. Peut-être est-ce là que se produisit la toute première rencontre entre le créateur de Tintin et son modèle (voir Léon Degrelle, Cristeros, Aux origines de Tintin, Introduction, p. 36 ; voir ce blog au 7 février 2019). Par la suite, les deux jeunes gens collaboreront tous deux au Boy Scout, comme aux revues de l’Association Catholique de la Jeunesse Belge, Le Blé qui lève et L’Effort, de même qu’à partir de 1928, au quotidien catholique Le XXe Siècle.

    St Boniface Fresque Hergé camps.jpg

    L’Institut Saint-Boniface d’Ixelles s’installe dans ses nouveaux et vastes locaux, en avril 1920. Ils comprennent une vaste chapelle néo-gothique à laquelle est accolée une maisonnette à deux étages qui deviendra le local de la troupe scoute de l’Institut. La décoration en sera bien sûr confiée à Hergé : les fresques et frises qu’il a imaginées (scouts et indiens rampant, chevaliers à cheval joutant à la lance, jeu du tir à la corde, emblèmes scouts à la fleur de lys,…) ont miraculeusement traversé les ans quoique fort endommagées. Cette œuvre –comme le local qui l’abrite et n'a plus servi que de débarras a sombré dans l’oubli pendant presque un siècle avant de réapparaître en 2007, année du centenaire du scoutisme : à peine le temps de permettre d’y consacrer une monographie (Philippe Goddin & Thierry Scaillet, Hergé et le décor des locaux scouts de l’Institut Saint-Boniface, Cahiers d’histoire belge du scoutisme, 2007, 2e édition 2013) : depuis lors, aucune mesure de conservation de cet exceptionnel témoignage de l’art de Hergé au service du scoutisme naissant en Belgique n’a jamais été prise… Jusqu’à ce que, tout récemment (mai 2021), le secrétaire d’état socialiste flamand en charge du patrimoine de la région bruxelloise annonce le lancement d’une procédure de classement, tout en précisant qu’il ne s’agissait pour le moment que « d’analyser le pour et le contre », vu –supposons-nous !– les amitiés douteuses de Hergé, en particulier celle le liant à Léon Degrelle (voir ce blog, notamment, le 24 octobre 2016 et les huit chapitres de Degrelle-Hergé, même combat, du 21 septembre au 1er décembre 2020).

    Ces fresques nous intéressent en ce qu’elles authentifient le passage de la troupe scoute de Hergé à Bouillon et sa participation au Camp de la Joie organisé par la troupe scoute de Léon Degrelle à Botassart, sur le site du Tombeau du Géant, en août 1922 : une vaste carte de Belgique indique par des tentes d’indiens rouges les différents camps de la troupe ; sur le côté droit, une liste en récapitule les endroits par ordre chronologique entre 1919 et 1922 : le camp de Botassart est l’avant-dernier, avant celui des Dolomites. Est-ce alors et au Tombeau du Géant que Hergé et Léon Degrelle firent connaissance ?...

     

    L’épopée d’un martinet.

     

    Jamais je ne l’oublierai, ce fameux martinet...

     

    Son souvenir est trop bien gravé dans ma mémoire et aussi, je crois, dans... !

     

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    La guerre touchait à sa fin… Les Boches, dans une déroute sans pareille, regagnaient leurs centres d’outre-Rhin. Aussi était-il temps de s’y prendre pour pouvoir garder quelques souvenirs. C’est ce que, dans notre philosophie, nous nous communiquions, mon frère Edouard et moi…

     

    Les occasions pleuvaient… ; notre chambre se vit bientôt transformée en un véritable arsenal où nous nous chargions pour nous exercer à la prochaine guerre, de tout démantibuler !

     

    Un midi, nous allions nous mettre à table quand voilà tout à coup Edouard qui arrive, fier comme Artaban, brandissant un martinet monumental… croyant, le malheureux gosse, à un engin militaire !

    LD Larousse Martinet 2.jpegLe Nouveau Petit Larousse illustré (1924) de Léon Degrelle était toujours à portée de main et le mémorialiste ne s’est jamais privé de l’annoter et de l’illustrer (voir ce blog au 13 mai 2018). Ici, alors qu’il fut bien marqué par l’épisode du martinet de son frère Edouard, c’est plutôt l’oiseau qui retient son attention dans son dictionnaire !

     

    Il était à peine entré que ma grande sœur Marie, vrai gendarme en jupons à qui incombait la police de la garnison bondit sur le martinet :

    « Ah ! je vous tiens maintenant ! Qu’il y en ait encore un qui bouge ! »

     

    Le coup avait été si brusque, si rapide, que devant cette apparition vengeresse, nous croyant arrivés au jugement dernier, atterrés et anéantis par le malheur, nous ne pûmes que baisser la tête dans un désespoir navrant…

     

    Le dîner fut épouvantablement lugubre…

     

    Nous n’osions lever le nez, en proie à de noirs pressentiments !

     

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    Les voies de fait allaient bientôt suivre !...

     

    Deux jours après… au cours d’un combat mémorable où les deux frères, avec l’énergique intention de se démantibuler mutuellement le tempérament, se roulaient sur le plancher rivalisant de force, d’adresse et de courage ! La musique adoucit les mœurs, dit-on… Ici, je crois bien que c’était le contraire car les notes éclatantes que nous lancions ne faisaient que nous exciter davantage !

     

    « Le lutte était ardente et noire »… Quand soudain, armée du martinet, Marie apparaît dans l’embrasure de la porte ! Pif ! Paf ! Pouf ! et avant d’avoir pu nous esquiver, nous recevions tous deux une correction de main de maître !

    img_7372.jpg

    « La lutte était ardente et noire » : célèbre vers du poème L’expiation de Victor Hugo : le combat épique entre les deux frères atteint, pour Léon, les sommets hugoliens des Châtiments qui vont bientôt s’abattre sur lui !...

    Image du Panorama, dans la rotonde jouxtant la butte du Lion de Waterloo : cette peinture monumentale (110 mètres de long sur 12 mètres de haut), réalisée sous la direction du peintre français Louis Dumoulin (1860-1924), exalte la charge héroïque de la cavalerie du maréchal Ney contre les troupes anglaises. A noter que cet endroit censé commémorer la victoire des alliés anglo-néerlando-allemands sur Napoléon –le lion qui domine la butte est le Leo Belgicus symbolisant le Royaume uni des Pays-Bas (voir ce blog au 17 octobre 2018)– est devenu, pour tous les touristes, un mémorial napoléonien…

     

    Un commun malheur nous avait réconciliés !

     

    « Tu peux toujours te vanter, sais-tu toi, d’avoir apporté ce martinet, dis-je à Edouard en me frottant les côtes ! En tout cas, j’en ai assez. Il faut en finir. Tu y es ?

    – Oui.

    – Et bien, il nous faut prendre le martinet !

    – Je veux bien, reprit Edouard, qu’enflammait le désir de la vengeance. »

     

    Nous nous concertâmes. On s’emparerait du maudit “knout” et on le jetterait à la rivière, tout comme un chat crevé, pas plus d’honneur que cela !

     

    Nous eûmes bientôt repéré l’endroit où il était caché…

     

    Le lendemain, dimanche, Edouard –oh, le fripon !– se glisse à la cuisine, attrape mon martinet et s’en va le cacher sous le lit de maman…

     

    « Allez ! Il faut se dépêcher ! Va vite le chercher ! » Nous voilà bientôt au jardin…

     

    Edouard sort de son pantalon le fameux martinet !

    « C’est moi qui le jette, me dit-il.

    – Oh, j’aime autant, toutefois que je n’en attrape sur la caisse ! »

     

    Au bord de la rivière… Edouard qui commence à devenir blanc : « Bah ! j’aime mieux que tu le lances !...

    – Eh bien, donne, froussard !... » Et, héroïquement, j’envoie le martinet à la Semois.

     

    Les eaux étaient fortes. Bientôt, il coula et disparut… Tout était consommé… Déjà en nous montait le pressentiment d’un orage futur…

     

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    A la grand’messe, ma petite sœur fut, on ne peut plus méchante. Il n’en fallait pas plus pour s’attirer les foudres de notre pandore ! Rentrée à la maison, Marie court à la cuisine. « Pas de martinet ! »

    Eglise Bouillon.jpgL’église des Saints Pierre et Paul, de style néo-classique, est l’œuvre de l’architecte Joseph Dumont (1811-1859) qui est également à l’origine de l’église néo-gothique Saint-Boniface, d’Ixelles, à quelques rues de l’Institut Saint-Boniface où le jeune Georges Remi –le futur Hergé–, fut élève et membre de la troupe scoute. L’église de Bouillon fut inaugurée le 11 avril 1851. Léon Degrelle y fut baptisé le 20 juin 1906 par son oncle et parrain, l’abbé Joseph Boever (1874-1950), le frère de sa Maman (ce blog au 15 juin 2016).

    Sur cette rare carte postale, on aperçoit encore les statues de saints dressées aux angles des frontons : au nombre d’une dizaine, elles furent enlevées vers 1925, face au danger que représentait leur rapide dégradation.

     

    Au bruit de l’émeute, je me précipite dans l’escalier, juste à temps pour entendre Edouard piailler. « C’est pas moi, c’est pas moi, c’est “le” Léon ! »

     

    J’étais cuit… Toute la famille grimpait maintenant l’escalier… J’allais être massacré !

     

    Vite, je suis dans ma chambre… Allez ! je me verrouille et puis houp ! la table, l’armoire, le lit, le lavabo, tout derrière la porte… Il était temps, ma grande sœur bondit sur la porte… fermée !

     

    « Ouvre !

    – Non !

    – Ouvre ou j’enfonce la porte !

    – J’aime autant : alors, je saute par la fenêtre ! »

     

    Et boum… boum… Je résistais héroïquement quand voilà le verrou qui saute… Je pousse la table… Avec l’énergie du désespoir, je résiste… L’armoire tombe… Hélas… je faiblis… et dans un effort final, le pandore entr’ouvre la porte… J’étais perdu !

     

    Alors, j’escalade chaise, lit, table de nuit et je saute juste à côté de Marie pour attraper une « ratournée » oh laquelle ! Je m’échappe, je dégringole dans les escaliers ! Papa m’attrape et pif et paf… Aïe, aïe, aïe… Sapristi, ce que j’ai crié !!!

     

    Heureusement que j’étais dur… De guerre lasse, on abandonna ma dépouille pantelante (quand les autres regardaient) ! Ce qui ne m’empêcha pas, en allant me débarbouiller à la cuisine de chiper encore une belle pomme que je croquai avec la satisfaction du devoir héroïquement accompli !

     

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    Cette épopée eut tout de même un résultat heureux : jamais plus, on ne revit un martinet à la maison.

     

    Noël

     

     

    Une version moins romancée…

     

    LD Scout.jpgDès la création de la troupe de l’Institut Saint-Pierre en 1919, Léon Degrelle se voudra scout. Il a tout juste treize ans.

     

    L’histoire du martinet a suffisamment marqué l’imaginaire de Léon Degrelle pour qu’il la raconte à nouveau dans un ouvrage qui n’était pas destiné à la publication, car il s’agissait d’un long mémoire destiné à se présenter à ses cinq enfants dont il était séparé depuis 1945 : l’aînée, Chantal, avait juste onze ans et le benjamin, Léon-Marie, six. C’est dire qu’ils le connaissaient à peine et que leurs souvenirs devaient aller en s'estompant (voir ce blog au 15 décembre 2020 pour des exemples de correspondance adressée à Anne et Chantal en 1944 et confisquée par la « justice »). Au début des années soixante, Léon Degrelle veut donner à ses enfants, désormais de jeunes adultes, sa version de l’histoire de sa vie, de ses engagements, de son idéal. Retrouvées dans ses papiers après sa disparition, ces pages ont été publiées, sans nom d’éditeur, ni précisions de date ou de lieu, sous le titre Mon Combat, illustré par des aquarelles du Légionnaire René Henrotay.

     

    Mais venons-en à l’histoire du martinet. Dans son conte, le jeune Léon précise que cet objet mystérieux était issu de leur chasse commune aux souvenirs militaires de la Grande Guerre qui venait de s’achever. Il le confirme dans son récit autobiographique : « On maraude dans les bois, à la recherche de cartouches, de grenades, d’armes, d’explosifs perdus ou oubliés. Puis, quand l’école ouvrira, le grand plaisir sera de mettre quelques grains de poudre sur le couvercle du poêle. Ce n’est pas tout à fait un feu d’artifice, mais l’effet est irrésistible. » (p. 57)

     

    Ce qu’il ne raconte pas, c’est que c’est son petit frère Edouard qui est sans doute le plus débrouillard dans cette collectionnite : s’il a découvert le fameux martinet, il a aussi découvert, avec un autre compagnon de jeux, la veille de Noël 1918, un engin explosif abandonné par les Allemand aux effets bien plus terribles. D’après Jean-Marie Frérotte (Léon Degrelle, le dernier fasciste, 1987), il s’agirait d’un détonateur de grenade : « il en traîne partout » (p. 24) ! Mais Léon choisit de ne pas rappeler cette tragédie. Car l’engin explosa en mutilant la main droite de son jeune frère –petite chance dans son malheur– gaucher, qui perd son pouce et les premières phalanges de trois doigts. Emmené d’urgence à l’hôpital militaire de Sedan, il sera opéré par deux chirurgiens qui parviendront à lui éviter l’amputation de la main. Le 2 décembre 1920, le tribunal des dommages de guerre de Neufchâteau lui reconnaîtra une invalidité permanente de 34 %.

    Maman Degrelle+Edouard.jpgLe petit Edouard, neuf ans, peu après l’accident de la Noël 1918 : sa Maman protège sa main meurtrie.

     

    Un gamin de l’époque, François Twisselmann, a raconté ce souvenir dans ses mémoires publiés en 1992 (Ma petite jeunesse à Bouillon), tout en se trompant de main. Remarquons aussi la coutume locale d'accompagner le nom des personnes de l'article défini: le petit Edouard, comme nous venons de le voir, raccuse son frère en le désignant: « c’est “le” Léon ! » (voir aussi ce blog au 25 décembre 2016).

     

    « À 11 heures, à la sortie de l’Institut, deux gamins ont eu un accident en essayant de dégoupiller une grenade. La grenade était cachée dans la jonchaie au bord de la rivière, juste devant l’Institut. Monsieur Genglère [instituteur en chef de l’Institut Saint-Pierre] ne sait pas si c’est l’Edouard Degrelle, un des deux valets du brasseur de la rue du Collège, qui a trouvé la grenade, ou bien si c’est l’Alphonse Louis, le valet du menuisier qui travaille chez Genotte à côté de l’Institut. L’Alphonse demeure dans la deuxième maison en dessous de notre école, après celle de la Pauline Collignon-Florin. C’est l’Edouard Degrelle qui a voulu dégoupiller l’engin qui a éclaté en lui enlevant le pouce et la moitié de l’index gauches ; un éclat de la grenade, et cela c’est encore pire, s’est logé dans l’œil gauche de l’Alphonse Louis.

    Au bruit de l’explosion, l’Eugène Genotte et son ouvrier, le père de l’Alphonse, sont sortis sur le rempart pour voir ce qui s’y passait. Le père de l’Alphonse a couru près de son garçon qui criait et ne voyait plus clair. Le Jules Dachy, le brasseur de la rue du Moulin, et ses ouvriers sont accourus aussi. Et Monsieur Genglère est arrivé au même instant. Mais que faire ? L’Albert Genotte a couru prévenir le docteur Louis Corbiau. Encore bien bon que le docteur n’était pas parti dans les villages. Il est venu en auto tout de suite. Il a fait un pansement à l’Edouard Degrelle pour arrêter le sang. Il a regardé l’œil de l’Alphonse. Il a fait monter les deux gamins dans son auto pour les mener à l’hôpital militaire que l’armée française a installé à Sedan.

    Monsieur Chevy [Lucien Chevy, instituteur en chef de l’école communale des garçons] nous a fait promettre de ne pas toucher aux engins de guerre. Ce n’est pas la première fois qu’il nous le dit. Monsieur Genglère l’avait aussi fait promettre à ses gamins. Cela n’a servi à rien. À cette heure, on n’a plus qu’à se fier aux chirurgiens de Sedan qui ont dû soigner bien des blessés de guerre. […]

    À l’école, Monsieur Chevy nous dit qu’il avait passé la soirée avec le père, la mère et la sœur de l’Alphonse Louis. Le docteur Louis Corbiau l’avait ramené de Sedan avec l’Edouard Degrelle. Il allait être 11 heures. Le pouce et l’index de l’Edouard ont été recousus. Le docteur Corbiau avait dit aux parents de l’Alphonse qu’il perdrait une partie de la vue de l’œil gauche. L’œil droit n’a rien eu. Pour le moment, l’Alphonse doit rentrer à la maison. On lui a donné des lunettes avec un verre gauche tout brouillé. Dans une bonne dizaine de jours, il pourra rentrer à l’Institut Saint-Pierre. » (pp.127-130)

     

    Mais voici le récit du martinet, en version « historique »…

     

    « La grande sœur Marie, la marraine de Léon, est beaucoup plus sévère que Maman. Elle a vingt ans, elle est belle et douce, elle rêve de perfection, de don complet. Elle entrera au Monastère des Abys, chez les Religieuses Visitandines. En attendant, elle a pris dans ses mains fermes la direction du bataillon des petits, qu’elle appelle parfois en riant les “insoumis”. Au reste, on se demande ce qu’aurait donné la nature ardente de son filleul s’il n’avait été maintenu, enfant, dans les brancards d’une piété solide, d’une discipline de vie exacte.

    Famille Degrelle fond jardin.jpg

    Probablement une des dernières photos de la famille Degrelle au grand complet dans son jardin en bord de Semois, avant le départ de l’aînée, Marie, le 31 mai 1921, pour le couvent des Sœurs de la Visitation au Monastère des Abys (près de Paliseul, à une quinzaine de kilomètres de Bouillon). On reconnaît, de gauche à droite, autour de la Maman et du Papa assis, Léon (15 juin 1906), Marie (30 juillet 1896), Suzanne (7 octobre 1911) et, devant elle, Edouard (30 avril 1909), Madeleine (29 juin 1904, voir ce blog au 20 mars 2020), Jeanne (14 juillet 1902) et Louise-Marie (20 juillet 1907).

     

    Edouard, qui était beaucoup plus calme, rentra un jour à la maison, triomphant : il avait trouvé sur la route, perdu par un cavalier, sans doute, un magnifique martinet, qu’il faisait claquer joyeusement.

    “– Bravo ! s’écria Marie en l’annexant, voilà justement ce qu’il me faut ! Et maintenant, marchez droit !”… Le triomphe du pauvre Edouard avait été de courte durée, car ses frère et sœurs ne lui ménagèrent pas les compliments de sa trouvaille… Et désormais, si on n’obéissait pas à une injonction, bzzz… les lanières du martinet cinglaient les mollets nus. C’était fort désagréable. Et Léon trouvait que c’était très humiliant. Aussi résolut-il de se libérer du martinet. Il dit aux “petits” : “Dimanche, soyons tous prêts bien à l’heure pour la grand-messe. Vous partirez tous. Je reviendrai chercher un mouchoir. Et j’irai prendre le martinet dans la chambre de Marie et le jetterai dans la Semois !”

    Ainsi dit fut fait. Les enfants, triomphants, revinrent de l’église comme un troupeau de chevaux échappés, en révolte ouvertes contre tous les ordres donnés par Marie. Celle-ci voulut aller prendre son acolyte en cuir. Disparu !

    “– Qui l’a pris ?”

    “– Moi”, dit Léon qui a toujours eu le courage des responsabilités. Puis lestement, il alla se barricader dans sa chambre. Finalement, il dut bien en sortir et reçut une paire de claques de sa sœur, ce qui le mortifia profondément. Il alla digérer sa rancune dans son arbre, au fond du jardin. Il allait souvent se réfugier là, soit pour lire et étudier quand les petits menaient trop grand tapage, soit pour avaler un affront. » (pp.63-64)

    Marie Degrelle 1920-horz.jpg

    « La grande sœur Marie, la marraine de Léon, […] est belle et douce, elle rêve de perfection, de don complet. Elle entrera au Monastère des Abys, chez les Religieuses Visitandines. »

    Marie prononcera ses vœux définitifs le 28 décembre 1925 et prendra le nom de Sœur Anne-Marie. Dans une lettre de 1975, Léon Degrelle rappela à sa sœur et marraine avec qui il garda toujours le contact –comme avec toutes ses sœurs– cet événement si absolu et bouleversant.

    « Tu partais… Ce que nous avons pleuré ! Huit jours entiers à pleurer ! Les huit derniers jours où tu vivais près de nous… J’ai pleuré alors pour toute ma vie. Et toi, tu restais calme. Je te vois encore comme si c’était maintenant, là, devant moi, t’agenouillant pendant quelques minutes devant le grand Sacré-Cœur de la salle à manger, puis te relevant, simple, souriante, allant toute droite vers la petite voiture et le cheval qui allaient t’emmener pour toujours.

    Tu coupais tout ! Tu te séparais de tout ! Tout notre monde s’écroulait, mourait pour toi… Et fraîche et belle, sans une larme, tu sacrifiais, impassible, cet univers humain pour ton véritable univers.

    Alors, quoi ? Comment aurais-tu voulu que nos âmes ne fussent pas, elles aussi, prises à la gorge par ce drame mystique ! Nous avions vu où était le vrai, le grand. »

  • La famille royale belge devant le Tombeau du Géant Léon Degrelle

    C’est le Soir mag du 4 au 10 juillet qui nous l’apprend : comme chaque année, le roi et la reine des Belges « ont sacrifié [leur] week-end » en autorisant la presse à les prendre en photos dites « détente ».  Coronavirus et frontières fermées obligent, ils n’ont plus emmené « aux frais de la princesse » leurs obséquieux bobardiers dans des séjours exotiques : « ils ont voulu promouvoir le tourisme belge en grande difficulté suite à la pandémie ».

    C’est ainsi que les journaux télévisés du samedi 27 juin nous avaient longuement montré Philippe et Mathilde –pardon : Majesté !– pédaler dans le village-musée de Bokrijk, traverser l’étang par la piste cyclable s’enfonçant à 1,5 m sous le niveau de l’eau et faire semblant de s’intéresser à l’expo ressuscitant le monde de Bruegel…

    Mais la Belgique ne serait pas la Belgique sans la parité linguistique ou communautaire : une promo pour une attraction touristique flamande exige un pendant francophone. Aussi le lendemain, le couple royal et sa famille nombreuse s’offraient une balade dans les Ardennes. Las ! même si pour l’occasion les vétérans du trône, Albert et Paola, avaient également accepté de rejoindre la corvée, cela n’intéressa plus autant les médias qui estimaient avoir suffisamment rempli leurs obligations monarchiques dans la cambrousse locale.

    Il nous a donc fallu attendre la parution du Soir mag pour apprendre que le site francophone choisi n’était rien moins que Bouillon ! Ce qui nous a valu une photo panoramique, non pas devant le célèbre château de Godefroid, chef de la première Croisade en Terre Sainte, roi de Jérusalem, défenseur inconditionnel du pape et de l’Eglise.

    Non, le site choisi était encore plus prestigieux puisqu’il s’agissait du Tombeau du Géant, réceptacle des cendres de Léon Degrelle, héros de la Croisade contre le bolchevisme, Volksführer des Wallons, champion du national-socialisme et du Führer Adolf Hitler qui le tenait pour son fils.

    Ce n’est certes pas pour lui rendre hommage que la famille royale au grand complet posait en rang d’oignons peu majestueux devant le Tombeau du Géant Léon Degrelle. Ni Philippe –sectateur du politiquement correct qui vient de condamner l'entreprise coloniale grandiose de son arrière-grand-oncle Léopold II (1)–, ni Albert II –qui signa l’arrêté royal honteux interdisant le retour des « restes mortels de Léon Degrelle » en Belgique– ne l’eussent accepté en connaissance de cause.  Mais cette ignorance crasse est un fameux clin d’œil de l’histoire en forme de petite revanche, qui a bien dû réjouir Léon Degrelle au Paradis d’où il observe l’inéluctable pourrissement du monde laissé par les vainqueurs lamentables de 1945 !...

    Philipe Tombeau Géant 1.jpegC’est le 15 août 2006, année de son centenaire, qu’une partie des cendres de Léon Degrelle (une autre avait été dispersée au sommet du Kehlstein, à proximité de la résidence d’Adolf Hitler) rejoignit, selon les volontés du défunt, le Tombeau du Géant, à proximité de Bouillon, son bourg natal.  La flèche désigne approximativement l’endroit où furent enfouies les cendres (voir ce blog aux 21 janvier 2016 et 31 mars 2019).

     

    (1) Pour mesurer le scandale du conformisme royal, nous renverrons à l'article pertinent et circonstancié Congo: les regrettables "regrets" du roi des Belges, de Bernard Lugan (historien spécialiste de l'Afrique, ancien professeur à l'Université nationale du Rwanda, à l'Université de Lyon III et à l'Ecole spéciale militaire de Saint-Cyr), à lire sur https://bernardlugan.blogspot.com/, dont la conclusion est sans appel: «en plus d'être regrettables, les "regrets" du roi des Belges sont une insulte à de grandes figures belges et à l'Histoire de son pays».

     

  • 15 juin 1906 : Léon Degrelle naît à Bouillon et y grandit

    En ce 114e anniversaire de la naissance de Léon Degrelle, nous avons pensé judicieux de rendre hommage au poète, en célébrant l’événement par la reprise des vers merveilleux de La Chanson Ardennaise. Le héros de Tcherkassy y évoque lyriquement le bourg qui le vit naître et le terroir humble et bucolique où il grandit et fut éduqué.

     

    Rien des circonstances dramatiques qui fournirent le prétexte à leur composition n’y transparaît: le dernier Commandeur de la Légion Wallonie, condamné à mort par contumace et gravement blessé lors du crash de son avion sur la plage de San Sebastian, venait d’apprendre que sa vénérée Maman, usée par le chagrin, se mourait dans une prison bruxelloise pour le seul crime de lui avoir donné le jour…

     

    LD embrasse Maman.jpgLa Chanson Ardennaise que le proscrit couche alors en quelques jours sur le papier est destinée à redire tout son amour à sa chère Maman, lui rappeler le charme ineffable de la vie sobre et harmonieuse à Bouillon, rythmée par les saisons et les fêtes liturgiques, évoquer la foi profonde qu’elle sut éveiller en lui, en même temps que la charité, le service aux autres, le sens de la justice qui forgèrent irrésistiblement son destin.

     

    Pour cet hymne au bonheur simple, aux certitudes de la tradition, à l’amour maternel et à l’évidence de son pouvoir, Léon Degrelle a choisi la langue poétique du magnifique alexandrin, plus rarement du pétillant octosyllabe.

     

    Si la contrainte exigeante du vers à douze pieds convient à merveille à l’implacabilité de la tragédie racinienne, elle devient chez Léon Degrelle, un enjolivement spontané du langage familier, mélange naturel de liberté, de familiarité et de beauté, un chant lyrique issu librement du trop-plein de son cœur débordant d’amour.

     

    La caressante mélodie de ces vers tout empreints de tendresse filiale surent apporter un ultime et apaisant secours à sa chère Maman qui, en mourant, lui offrit les douleurs de son agonie (voir ce blog au 20 mars 2020).

     

    Mais il est temps de laisser la parole au chantre de l’Ardenne profonde, des beautés des saisons, des joies et bienfaits de la vie, de l’amour et du sacré.

     

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  • Léon Degrelle, 1994 – 2019

     

    Les lieux de recueillement au Kehlstein

    et au Tombeau du Géant

     

    Le 17 juin 1995, les cendres de Léon Degrelle furent dispersées au-delà de la croix sommant le Kehlstein, à l’endroit le plus haut de cette montagne de 1834 mètres, à l’extrémité occidentale de laquelle le Parti National-Socialiste des Travailleurs Allemands construisit ce formidable chalet de granit pour le cinquantième anniversaire du Führer Adolf Hitler.

     

    Kehlstein Cendres Leon.jpegLe SS-Haupsturmführer Jean Vermeire et Anne Degrelle, fille puinée du dernier Commandeur de la Légion Wallonie, accomplirent ainsi les volontés du défunt contenues dans un premier testament de 1991. En effet, le délai que laissa passer Vermeire avant de se décider à accomplir sa mission empêcha que soient respectées, à ce moment, les ultimes volontés de Léon Degrelle qui avait souhaité que ses cendres soient dispersées à un endroit tout aussi mythique, le lieu-dit « Tombeau du Géant », à proximité de sa terre natale de Bouillon, dans un majestueux méandre de la Semois.

     

    Tombeau Géant.JPG

    Pourquoi cela ne fut-il plus possible ? Car entretemps, dix-huit jours après l’annonce du décès du plus glorieux chef militaire de l’histoire belge, l’abject gouvernement de ce pays crut pouvoir enfin assouvir sa haine contre celui dont l’existence même était un reproche à sa stupide mesquinerie. Il se donna le ridicule d’une énième « Lex Degrelliana » en faisant signer par un roi discrédité l’arrêté « d’interdiction d’accès au territoire belge des restes mortels de Léon Degrelle » !

     

    Moniteur 18 avril 1994.jpeg

     

    Les raisons des atermoiements de Vermeire –à la limite du sordide– ont été évoquées dans notre In memoriam de Jeanne Degrelle, l’héroïque veuve du Chef (voir ce blog au 17 janvier 2016). Mais comme des fidèles n’eurent de cesse de retrouver l’endroit précis du dépôt et d’en prélever une partie pour l’enfouir au centre du Tombeau du Géant, ce sont finalement les dispositions de tous les testaments de Léon Degrelle qui se virent accomplies.

     

    Capturer.PNGC’est ainsi qu’à l’occasion du vingtième anniversaire de la disparition de celui qu’Adolf Hitler considérait comme son fils, le « Dernier Carré » fit apposer une plaque commémorative aux deux endroits mythiques qui ont accueilli ses restes et publia le communiqué suivant résumant la chronologie des différentes dispersions (voir ce blog au 21 janvier 2016) :

    « Le 15 juin 2014, jour anniversaire de Léon Degrelle, une plaque commémorative pour le vingtième anniversaire de sa disparition a été placée au sommet du Kehlstein, à Berchtesgaden, l’endroit où ses cendres ont été dispersées le 17 juin 1995, pour rendre justice à sa fidélité absolue au Führer et à sa conception du monde nationale-socialiste.

    Une plaque commémorative identique a également été placée au Tombeau du Géant, lieu mythique de la forêt ardennaise où Léon voulait reposer et où une partie des cendres fut également enfouie, le 15 août 2006, année de son centenaire et fête patronale de sa maman.

    Désormais, le Kehlstein se dresse comme le Denkmal non seulement d’Adolf Hitler, mais aussi du fils qu’il se fût choisi, Léon Degrelle.

    Désormais, le Tombeau du Géant constitue également le Mémorial de Léon Degrelle. »

      

    Cendres Bouillon.jpg

     

    En nos temps où l’histoire se réécrit avec des œillères et où tout ce qui peut rappeler l’épopée nationale-socialiste est voué à la « Damnatio memoriae », c’est-à-dire à la malédiction et à la flétrissure (voir ce blog au 18 avril 2018), pareil hommage était certainement insupportable. Aussi nos plaques ne restèrent guère plus d’un an au Kehlstein, un peu plus de deux ans au Tombeau du Géant.

     

    Il n’en reste pas moins que Kehlstein et Tombeau du Géant demeurent d’impérissables lieux de mémoire et de recueillement pour Léon Degrelle.

     

    Vous pouvez désormais vous y rendre facilement, vous y recueillir et y déposer des fleurs grâce aux coordonnées de géolocalisation :

     

    Kehlstein : N : 47°36.600 – E : 13°02.741

    Tombeau du Géant : N : 49°48.547 – E : 5°02.430

     

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    Kehlstein Traces Plaque.jpg3163945272.2.PNGBouillon Traces Plaque.jpg