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  • Degrelle – Hergé, même combat ! (2)

    Si Tintin n’est donc pas un inspecteur de police à la Maigret, un détective à la Sherlock Holmes ou un Robin-des-Bois à la Arsène Lupin, c’est à Léon Degrelle qu’il doit sa profession de journaliste-globe-trotter et à son exemple de droiture, de dévouement et de générosité, –affirmé dès ses premiers articles sur les martyrs de la guerre religieuse mexicaine (octobre 1928)–, ses activités de redresseur de torts.

     

    C’est ainsi que Tintin, dès sa première aventure chez les Soviets (janvier 1929), est aussi reporter et aventurier que Léon Degrelle –qui, au même moment, est sur le point de se lancer à corps perdu dans un voyage de tous les dangers au Mexique de la révolte des Cristeros–, tout en manifestant les mêmes traits éthiques et moraux le poussant à défendre les causes justes et à venir en aide aux persécutés.

     

    9 Mexique Rex illustré 18 03 36.jpgRépondant à l’attaque du quotidien socialiste Le Peuple qui prétendait que le voyage au Mexique de Léon Degrelle était un mensonge, Rex illustré se contenta, dans son numéro du 18 mars 1936, de reproduire quelques clichés de voyage de Léon Degrelle. Celui-ci en avait pourtant déjà publié plusieurs lors de la publication en feuilletons dans l’hebdomadaire Soirées (du 23 octobre 1931 au 9 avril 1932)…

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    Ce rôle de modèle évident que Léon Degrelle joua dans la genèse de Tintin (qui vit le jour dans Le Petit Vingtième, le 10 janvier 1929) est irréfutablement établi dans nos commentaires de Léon Degrelle, Cristeros, Aux origines de Tintin (Editions de l’Homme Libre, 2018).

     

    C’est ainsi que Léon Degrelle documenta pour Le XXe Siècle où les deux amis effectuaient leurs premières armes, l’idéal spirituel, politique et social qui sera celui de Tintin, dans l’émouvante défense des catholiques mexicains acceptant le martyre au cri de « Vive le Christ Roi », ce Christus-Rex qui donnera naissance au mouvement REX ! Léon Degrelle signera ainsi Les fureurs antireligieuses au Mexique ; Comment on assassine au temps de Locarno ! et Comment on meurt pour le Christ-Roi, les 26, 27 et 28 octobre 1928 ; La persécution mexicaine : pourquoi reculeraient-ils devant le sacrifice ?, le 16 novembre 1928. Il ajoutera encore, alors qu’il vient de terminer sa grande enquête sociale sur Les Taudis publiée pendant tout le mois de décembre 1928, Quand les catholiques s’en mêlent, le 27 janvier 1929, soit quelques jours après le départ de Tintin pour le pays des Soviets et quelques mois avant son propre départ pour le Mexique (19 décembre 1929 ; sur les péripéties préparatoires au voyage, voir Léon Degrelle, Cristeros, Aux origines de Tintin, p. 65-69).

     

    De plus, l’engagement anticommuniste de Tintin, s’il puisa les anecdotes de ses aventures dans le livre Moscou sans voiles du consul belge de Rostov-sur-le-Don, Joseph Douillet (Editions Spes, 1928), s’inspira surtout du courage, de la détermination, du sens de l’initiative et de l’humour de Léon Degrelle parti saccager l’exposition bolchevique de Bruxelles, le 12 janvier 1928. Tintin doit indubitablement aussi ses traits à cet événement considérable qui ébranla tout le monde politique et médiatique belge. Au point de déterminer la décision du directeur du XXe Siècle, l’abbé Norbert Wallez, d’imposer au responsable du Petit Vingtième, le jeune Hergé, la mission d’envoyer son nouveau héros Tintin combattre les Soviets en « Bolchévie » !

     

    14 Avant-Garde 19_01_1928 Soviets.JPGLéon Degrelle rend compte de l’attaque de l’exposition soviétique à Bruxelles dans son journal estudiantin louvaniste du 19 janvier 1928 : c’est la première fois que la (coûteuse) couleur est utilisée !

     

    Voilà ce que, de prime abord, Léon Degrelle inspira à Hergé pour son personnage Tintin (sans parler ici des évidences matérielles –que sont les culottes de golf, la houppette ou l’ovale parfait du visage– appartenant toutes au turbulent étudiant louvaniste : elles sont abondamment détaillées dans Léon Degrelle, Cristeros, Aux origines de Tintin (sur l’origine, le sens et la portée des culottes de golf, on lira avec intérêt « La culotte de golf », pp. 76-82), et ce, d’autant plus naturellement que la même éthique de vie était partagée par les deux amis qui avaient reçu la même éducation catholique et la même formation scoute.

     

    Mais c’est là aussi ce qui était absolument insupportable pour l’historiographie politiquement correcte, accusant Léon Degrelle de se forger une légende à coups de mensonges, d’exagérations, de récupérations, de travestissements de la réalité…

     

    Même un critique comme Francis Bergeron, auteur d’un Dictionnaire du collectionneur politiquement incorrect et d’un Dictionnaire commenté de livres politiquement incorrects, que l’on pourrait donc croire immunisé contre tout conformisme, s’est laissé contaminer par cette paresse intellectuelle pour entonner –mais s’en rend-il seulement compte ?– les décevants refrains du politiquement correct : « Tintin mon copain […] ! Il faut en prendre et en laisser, comme souvent chez Degrelle », « L’album sent la récupération », « Redevenons sérieux »,… (Francis Bergeron, Georges Remi dit Hergé, Pardès, Qui suis-je ?, 2011, pp. 118, 36)

     

    Mais ce qui est bien réellement sérieux, c’est que toute la vie de Léon Degrelle est faite de chapitres absolument incroyables, exactement à l’image des aventures de Tintin (que Robert Poulet décrit justement comme « des histoires impossibles mais réelles », in Rivarol, 18 mars 1983) !

     

    Depuis sa périlleuse expédition au Mexique jusqu’aux tentatives d’enlèvement et d’assassinat en Espagne fomentées par des juges et des résistants belges ou les services secrets israéliens et français, en passant par sa campagne fulgurante contre les banksters de la politique belge, les héroïques combats du Front de l’Est (Croix de Fer de Seconde et Première Classe, Agrafe en or des Combats au Corps à Corps, Insigne en or des Blessés, Croix de Chevalier de la Croix de Fer avec Feuilles de Chêne, etc.) et ses promotions militaires au seul mérite personnel ­de simple soldat à commandeur de division et Volksführer (détenteur des pouvoirs civils et militaires) des Wallons (voir ce blog au 5 mars 2018), ses liens inimaginablement privilégiés avec Adolf Hitler (« Si j’avais un fils, je voudrais qu’il fût comme vous », voir ce blog aux 21 juin et 20 juillet 2018) ou son projet de rétablissement du Duché de Bourgogne approuvé par Hitler et confirmé par Himmler (voir ce blog au 28 juin 2017), tout, absolument tout, dans la vie de Léon Degrelle relève de l’invraisemblable et de la fiction. Et pourtant, tout est vérifiable et a toujours fini par se vérifier.

     

    Aujourd’hui, ce sont ses détracteurs qui passent pour des affabulateurs ou des historiens peu scrupuleux. Par exemple, à propos des mensonges insanes d’un Eddy De Bruyne, voir ce blog : 15 publications à partir du 23 mars 2017 ; sur les obsessions fantasmagoriques et les postulats délirants du pseudo-historien de l’Université de Liège, Francis Balace, tout confit en servilité politiquement correcte, voir ce blog, entre autres, au 9 juillet 2017, note 1, ainsi qu’aux 30 juin 2016, 12 mars et surtout 6 juillet 2019 !...

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    Tant que les tailleurs en ont proposé, Léon Degrelle est toujours resté fidèle aux culottes de golf que Hergé lui emprunta pour en faire le vêtement emblématique de Tintin : à gauche, au début des années 30 ; à droite, dans l’Espagne des années 50.

     

    Léon Degrelle était à ce point conscient de son destin super-tintinesque qu’il prend plaisir à le souligner dans Tintin mon copain !

     

    « Avoir aidé Hergé à faire de Tintin un personnage qui, avec le temps, porterait à travers la planète la culotte de golf décrochée de ma garde-robe et la houppette cueillie sur ma boîte crânienne, ne serait qu’un incident merveilleux à travers ma vie haute en couleur. […] C’est dire que Tintin ne serait qu’un épisode, charmant, de ma geste multiforme, où abondent des événements hors du commun : la conquête d’un million de Belges en 1936, par un jeune garçon de vingt-neuf ans, mes quatre ans de combat de chef de guerre au Front de l’Est, ma Ritterkreuz et mes Feuilles de Chêne me hissant en tête des créateurs de l’Europe en gestation. […] Hergé lui-même le savait qui, modeste, parfois même effacé ou effaré, vivrait personnellement, on le verra, chacun des heurts et malheurs de mon épopée. Au long de ceux-ci, c’est vrai, resurgiraient cent fois des réminiscences et des coïncidences de l’esprit, de l’ingéniosité, de la débrouillardise et de l’humour du Tintin de notre jeunesse. » (p. 21)

     

    C’est donc par l’intermédiaire de son personnage de fiction que Hergé vivra les aventures qu’écrira dans la réalité, avec son courage et son abnégation, l’ami Degrelle : « Tintin, c’est moi quand j’aimerais être héroïque, parfait » confiait Hergé à Numa Sadoul (Tintin et moi, Entretiens avec Hergé, p. 45). Et ce, même si, dans ses aventures, Tintin ne revêtira jamais l’uniforme que revêtit Léon Degrelle pour empêcher que l’Europe ne fût anéantie par le bolchevisme (dénoncé dès Tintin au Pays des Soviets) et le matérialisme capitaliste (pourfendu dans tous les autres albums).

     

    Néanmoins, si Hergé ne lui fit jamais porter dans ses aventures l’uniforme de son modèle parti au Front de l’Est, il ne rechignera nullement à le lui faire porter « pour information ». De même que celui de tous ceux qui en portaient dans le IIIe Reich ! A telle enseigne qu’en un fameux clin d’œil à son modèle degrellien, dans la série de vignettes sur l’aviation de 1939 à 1945 (L’aviation, Guerre 1939-1945, Collection « Voir et Savoir », Dargaud, 1953), Hergé prend un plaisir manifeste –en 1953 ! huit ans à peine après la fin de la guerre et alors que la répression des « inciviques » était toujours d’actualité !– à revêtir Tintin de tous les uniformes militaires possibles, en ce compris et avec la même évidente sympathie, les tenues nazies ornées de toutes les croix gammées nécessaires ? Quel dommage que les éditeurs de Tintin mon copain aient oublié ces précieux témoignages de la totale absence d’allergie de Hergé pour la symbolique nationale-socialiste !

     

    Aujourd’hui, on peut être sûr que le « politiquement correct » ne permettrait plus que soit évoquées aussi favorablement « les heures les plus sombres de notre histoire » ! On peut ainsi surprendre Tintin en « Pimpf » de la Hitlerjugend, le boy-scout national-socialiste, ou revêtu de l’uniforme de la Wehrmacht, celui-là même que porta Léon Degrelle jusqu’au Caucase dans les premières années de la Légion Wallonie. Mais il y a aussi le marin de la Kriegsmarine, l’officier de la Luftwaffe, etc.

    De quoi nuancer d’importance l’affirmation péremptoire de Francis Bergeron critiquant la couverture de Tintin mon copain qui s’orne des « portraits de Tintin et de Degrelle, l’un et l’autre en uniforme allemand (mais seul Degrelle l’a réellement porté !) » (Georges Remi dit Hergé, p. 35).

     

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    Le vingtième chromo de L’aviation, Guerre 1939-1945 est consacré au célèbre, maniable et sûr Fieseler Storch dont est rappelé le plus fameux exploit : la délivrance de Mussolini de sa prison dans le Massif des Apennins, à 1800 mètres d’altitude, par les troupes SS aéroportées du colonel Otto Skorzeny. Hergé eût également pu rappeler que c’est le Fieseler Storch personnel d’Adolf Hitler qui, fait absolument unique dans les annales du IIIe Reich, alla chercher, à deux reprises, Léon Degrelle sur le Front de l’Est pour l’amener au Grand-Quartier Général et y recevoir des mains mêmes du commandant suprême de toutes les forces armées du Reich la Croix de Chevalier de la Croix de Fer (20 février 1944) ainsi que les Feuilles de Chêne, la Croix Allemande en or et l’Agrafe en or des Combats rapprochés (25 août 1944).

    C’est alors que, profondément ému, le Führer confia à celui qui avait su gagner son estime, sa confiance, son amitié et son affection : « Si j’avais un fils, j’aimerais qu’il fût comme vous ! »

    Pour illustrer ce chromo, Hergé a choisi de revêtir Tintin de l’uniforme noir du tankiste d’une division blindée de la SS : il porte le grade de Scharführer (sergent) et est décoré de la Croix de Fer de seconde classe.

    (L’aviation, Guerre 1939-1945, Collection « Voir et Savoir », Dargaud, 1953).

     

     

     

    A suivre

     

  • Degrelle – Hergé, même combat ! (1)

    Annoncée en avril dernier, la réédition du premier numéro des Cahiers d’Histoire du Nationalisme consacré à Léon Degrelle (collection « Documents et Témoignages » du bimestriel Synthèse nationale) est sortie de presse : http://synthesenationale.hautetfort.com/media/02/02/3252292810.pdf

     

    1 LD Cahiers Georgy.jpgRappelons que ce Cahier réalisé sous la direction de Christophe Georgy, président de l’Association (française) des Amis de Léon Degrelle fut publié en 2014 pour le vingtième anniversaire de la disparition de Léon Degrelle et qu’il fut présenté en détail dans un des tout premiers articles de notre blog, le 22 janvier 2016.

     

    Il était initialement prévu que soient incluses dans cet hommage au Chef de Rex et héros de Tcherkassy, des contributions d’Armand Gérard, l’un des animateurs du « Dernier Carré – Léon Degrelle », et de Michael Hemday, auteur de cinq volumes d’Indiscrétions (2004 à 2019) relatives à l’histoire du national-socialisme et de la Seconde Guerre mondiale. Il est également l’auteur –d’où l’invitation– d’un précieux Léon Degrelle, une page d’exil, paru en 2006 et reprenant de nombreux extraits de correspondance d’après-guerre permettant de mieux connaître le Degrelle condamné à l’exil espagnol.

     

    Nous ignorons les raisons qui écartèrent la contribution de Michael Hemday du premier Cahier d’Histoire du Nationalisme consacré à Léon Degrelle, mais nous avons reçu à l’époque l’explication de la suppression de l’article d’Armand Gérard : non seulement il faisait double emploi avec celui de Francis Bergeron (Hergé et Degrelle : histoire d’un copinage), mais il exposait, sous le titre Degrelle-Hergé, même combat, une thèse parfaitement opposée et incompatible. A savoir que, pour notre ami Armand Gérard, « la communauté spirituelle entre Léon Degrelle et Hergé » ne fait aucun doute. Et d’établir, au fil d’une démonstration d’une trentaine de pages, que « c’est à Léon Degrelle que Tintin doit sa profession de journaliste-globe-trotter et à son exemple de droiture, de dévouement et de générosité, ses activités de redresseur de torts ».

     

    2 Tintin mon copain.jpegAux antipodes de cette évidence, Francis Bergeron qui, malgré son Degrelle, Qui suis-je ?, présenté comme un simple « ouvrage de commande » (p. 8), n'a guère d'atomes crochus avec Léon Degrelle (voir ce blog au 20 février 2020), prétendait, quant à lui, en six pages plutôt cancanières, que «Tintin est le contraire de Degrelle», affirmant également contre toute vérité historique à propos des relations entre Hergé et Léon Degrelle, que « les circonstances vont éloigner les deux hommes », et ce, dès que « Degrelle se lance dans la politique », avant de conclure par ce paradoxe tape-à-l’œil, mais sans portée ni intérêt : « En fin de compte, Hergé et Degrelle étaient deux hommes que tout aurait dû séparer, mais qui se sont rencontrés » !...

     

    Sans doute était-il alors difficile pour l’éditeur de publier ensemble deux articles aussi divergents sur le même sujet sans mise au point, ni explication. Le choix qui l’emporta ne fut malheureusement pas inspiré par le contenu, mais bien par le nom de l’auteur, Francis Bergeron, bien connu dans le milieu militant et journalistique du nationalisme français, écrivain à la notoriété établie et directeur du prestigieux quotidien catholique Présent.

     

    L’affaire eût pu en rester là puisque le directeur de Synthèse nationale, Roland Hélie, eut l’élégance de publier dans le numéro de mai-juin 2014 de Synthèse nationale l’article qui avait été refusé dans le Cahier un mois plus tôt.

     

    Mais force nous est de constater que tout au long de ses écrits concernant Léon Degrelle et Hergé ou Tintin, Francis Bergeron tape toujours sur le même clou, niant ou minimisant l’influence de l’apôtre de la Révolution des âmes sur l’auteur des Aventures de Tintin : que ce soit dans son Georges Remi, dit Hergé (2011), Hergé, le voyageur immobile (2015) ou son interview dans Rivarol (8 octobre 2015 : pour ces trois références, voir ce blog au 1er février 2016), mais aussi et surtout son Degrelle, Qui suis-je ? (2016, voir ce blog au 30 avril 2016 et la vingtaine d’articles consécutifs).

     

    Ajoutons que la contribution de Bergeron non seulement prenait le contrepied de la vérité hergéenne, mais affirmait également le contraire de ce que rappelaient pratiquement tous les autres collaborateurs de ce livre-hommage qu’il transforme en persiflage…

     

    C’est ainsi qu’à propos de Tintin mon copain, il évoquait « l’ouvrage signé Degrelle (mais est-il bien de sa plume ?) » alors qu’Alberto Torresano confiait ses souvenirs on ne peut plus précis dans les pages suivantes : « Sur la table de [la] chambre [de Léon Degrelle] à la clinique San Antonio de Malaga, se trouvait le manuscrit de son dernier livre, Tintin mon copain ». De même Francis Bergeron osait-il prétendre que « Tintin est le contraire de Degrelle quant au caractère » pendant qu’Edwige Thibaut rappelait son « amour immodéré pour la justice »… Il décrivait aussi Léon Degrelle comme un « vantard » et un « m’as-tu-vu indifférent aux conséquences de ses actes », alors que Jean-Yves Dufour décryptait « des qualités nécessaires aux hommes d’Etat », que Pierre Gillieth exaltait celui « qui n’a jamais renié sa foi politique » et Yvan Benedetti le « modèle absolu pour les militants dans la lutte, les épreuves, la douleur »…

     

    Alors, aujourd’hui que reparaît tel quel ce Léon Degrelle, Documents et témoignages, toujours affligé de l’article de celui qui présente l’amitié entre Hergé et Léon Degrelle comme un « copinage », nous ne pouvions que rendre à nouveau accessible au plus grand nombre l’indispensable correctif d’Armand Gérard sur la parfaite coïncidence politique de Léon Degrelle et Georges Remi, alias Hergé.

     

    Degrelle – Hergé, même combat ! a donc été revu, augmenté et abondamment illustré afin d’établir et documenter la réalité et la profondeur de l’engagement politique du jeune Georges Remi/Hergé, mais aussi sa fidélité totale et sa loyauté constante à cet engagement qui s’exprima à travers toute sa vie et son œuvre, et ce, jusqu’à la fin.

     

    3 Cristeros.jpegCette illustration des idées de Hergé, de son éthique, des valeurs et de la conception du monde qu’il partageait avec Léon Degrelle complète et confirme l’introduction du même Armand Gérard à la compilation de tous les articles degrelliens concernant les Cristeros, retraçant de la manière la plus précise la genèse authentique du personnage de Tintin : Léon Degrelle, Cristeros, Aux origines de Tintin, Editions de l’Homme Libre, 2018, (voir ce blog au 7 février 2019 ainsi que https://editions-hommelibre.fr/achat/produit_details.php?id=198)

     

     

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    Degrelle – Hergé, même combat !

    par Armand Gérard

    (article originellement publié dans Synthèse nationale n° 36, mai-juin 2014,

    aujourd’hui revu, augmenté et illustré)

     

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    En écrivant, en 1990, son ouvrage autobiographique Tintin mon copain en hommage à son ami décédé le 3 mars 1983, Léon Degrelle, qui, narrait notamment comment ses débuts journalistiques avaient été fraternellement liés à la naissance de la vocation de dessinateur de Hergé –et à la naissance tout simplement de Tintin–, ne se doutait pas de l’énormité du pavé qu’il allait lancer dans le marigot du « politiquement correct », créant la sensation, mais éclaboussant aussi d’importance tous les spécialistes autoproclamés de l’exégèse hergéenne.

     

    Il fut rapidement fixé ! En octobre 1991, l’hebdomadaire satirique belge Pan apprit que le plus grand collectionneur de l’œuvre de Hergé, l’humoriste Stéphane Steeman, avait répondu à l’invitation de Léon Degrelle de se rendre chez lui, à Malaga. Il s’agissait, pour le spécialiste par excellence de Hergé, de relire le manuscrit de Degrelle et de l’éclairer sur quelques points de détail. Le hourvari médiatique absolument sidérant que provoqua Pan fut encore accru par le succès colossal de la plus formidable exposition sur le père de Tintin, Tout Hergé qui, depuis juin 1990, avait drainé vers la petite commune belge de Welkenraedt plus de 250.000 visiteurs. Cette campagne de haine torpilla la tournée prévue pour l’exposition et précipita la retraite artistique de Steeman qui, dégoûté, finit par vendre ses richissimes collections à la Fondation Hergé.

     

    4 Pan Steeman TmC.jpegDès que fut connue la visite à Léon Degrelle de l’humoriste Stéphane Steeman, grand collectionneur de Hergé, la presse se déchaîna à travers toute l’Europe. L’auteur de Tintin mon copain ajouta alors un nouveau chapitre à son livre pour rendre compte du scandale provoqué par la presse belge. Mais il aurait aussi pu parler des articles espagnols, néerlandais, allemands ou portugais qui s’ensuivirent. L’hebdomadaire lusitanien O Independente (26 juin 1992) publia ainsi, sous le titre provocateur Moi, Tintin le SS, l’interview, réalisée par une agressive et malveillante Sarah Adamopoulos, annonçant dès la première page de couverture : « Tintin était-il fasciste ? Une interview fatale ». Mais Léon Degrelle ne se démonta pas et en profita pour préciser le rôle exact de Steeman tout en précisant le but de son livre : « Ce n’est vraiment pas dans mes habitudes de me laisser intimider. Mais, par ailleurs, j’ai le souci de l’exactitude. J’ai proposé mon manuscrit au meilleur connaisseur de Hergé et de Tintin sur terre, M. Stéphane Steeman. Nous ne nous connaissions pas. Mais Steeman est une personne adorable. Il a fait le voyage en avion (ce qu’il déteste) de Bruxelles à Malaga afin de relire mon manuscrit avec moi. Nous avons passé trois jours absolument magnifiques car Steeman est quelqu’un de très drôle qui a beaucoup d’humour et un cœur d’or. C’est vrai qu’il a trouvé l’une ou l’autre inexactitude, l’une ou l’autre date inexacte, l’une ou l’autre imprécision dans mon récit. De petites choses. […] J’ai demandé l’avis de Steeman afin de ne pas publier d’erreurs, aussi minimes soient-elles. Nous avons peaufiné mon texte ensemble, sur ma terrasse ensoleillée face à la vaste étendue de la mer. Nous avons dégusté ensemble, dans un climat de grande cordialité, de délicieux et savoureux plats, arrosés des vieux vins de ma cave. »

     

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    Et de conclure : « Mon livre Tintin mon copain est l’histoire conjuguée du créateur d’une personnalité imaginaire et d’un homme d’action, toujours vivant, et bien vivant, qui ont voulu créer ensemble cette Europe qui eût pu être sauvée il y a cinquante ans. Un jour viendra sans doute où nous regretterons amèrement qu’en 1945 nos drapeaux n’aient pas triomphé ! »

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    Du coup, la publication de Tintin mon copain fut postposée afin de pouvoir se faire l’écho des manifestations hystériques de ces vestales de l’orthodoxie tintinesque : ce sera le trente-sixième chapitre, « Les derniers crachats »…

     

    Dès avant la publication de son ouvrage, Léon Degrelle eut donc une idée de l’accueil qui lui serait réservé. Mais ce retard eut également des répercussions sur la composition typographique, la recherche iconographique ainsi que sur la confection de la maquette de son livre.

     

    Les graves problèmes de santé de Léon Degrelle et son décès dans la nuit du jeudi saint 31 mars 1994 portèrent un coup fatal à l’entreprise et il fallut attendre l’année symbolique 2000 pour qu’une publication posthume et clandestine voie enfin le jour, s’efforçant de respecter à la lettre tous les desiderata de l’auteur (format, maquette, typographie se rapprochant au maximum des albums Tintin)… Publication « clandestine », car éditée en Syldavie, afin d’éviter autant que faire se pouvait la répression inquisitoriale des héritiers affairistes du malheureux créateur de Tintin (voir ce blog au 23 mai 2016).

     

     

    L’insupportable équation

     

    Mais dès la sortie des quelque mille exemplaires de Tintin mon copain –vendus sous le manteau !–, les hyènes médiatiques se déchaînèrent, éreintant systématiquement le livre (souvent sans même l’avoir lu !) et dénonçant la prétention « grotesque » de son auteur d’avoir quelque réelle importance dans la genèse d’un des mythes emblématiques de la culture belgicaine…

     

    « Mensonges ! » « Récupération ! » « Pas crédible ! » « Sans intérêt ! » « Pamphlet douteux ! » ou même « Ouvrage apocryphe ! » : tels sont les termes utilisés par la plupart des journaleux et autres écrivaillons censés présenter l’ouvrage à leurs lecteurs.

     

    C’est que les éditeurs n’avaient pas hésité à souligner l’évidence aveuglante des faits historiques et de la communauté spirituelle entre Léon Degrelle et Hergé, appuyant le doigt sur une réalité qui fait fort mal au tabou de la bien-pensance : « Il ne s’agit pas seulement des indéniables ressemblances physiques ou des évidents clins d’œil d’un dessinateur à son turbulent et généreux ami : ce qui est surtout mis en lumière, au fil de ces souvenirs pour la première fois rendus publics, c’est la communauté de destin –nullement gratuite !– entre le fils que Hitler aurait voulu avoir et que la jeunesse la plus pure de Belgique suivit dans sa croisade héroïque contre le communisme menaçant l’Europe, et le personnage de papier sorti de la plume de Hergé et auquel la jeunesse du monde entier ne cesse depuis de s’identifier. Ce que de nombreux auteurs soupçonnaient déjà est maintenant irréfutablement établi : si l’idéal de générosité allant jusqu’au don de soi, de fidélité en amitié, de lutte sans concession contre la méchanceté qui avilit le monde irradie bien tous les albums de Tintin, il est consubstantiel à l’engagement degrellien pour une société de justice et de fraternité, encadrée et animée par des chefs responsables et désintéressés. » (page 4 de couverture)

     

    8 LD Gommer.jpegAu début des années 90, la rumeur sur la filiation Degrelle-Tintin enfle : Hergé est mort en 1983. En 1985, Jean Mabire interroge Léon Degrelle sur son rôle dans la genèse de Tintin (voir ce blog au 27 janvier 2016 et Armand Gérard, Léon Degrelle était bien Tintin, L’intuition première de Jean Mabire, Magazine des Amis de Jean Mabire n° 45, Solstice d’été 2015). Après avoir longtemps tu cette filiation, même si la confidence lui avait parfois échappé (notamment auprès de Jean-Michel Charlier en 1976 : voir ce blog au 1er février 2016 ainsi que Jean-Michel Charlier, Léon Degrelle: persiste et signe, Editions Jean Picollec, 1985, p. 71), Léon Degrelle s’avise que raconter les tenants et aboutissants de cette aventure sera une belle manière de rendre hommage à son ami. Désireux de publier son nouvel ouvrage dans la foulée de la formidable exposition Tout Hergé de Stéphane Steeman (8 juin-15 septembre 1991), Léon Degrelle poussa le scrupule jusqu’à demander au célèbre collectionneur de relire son manuscrit, ce que ce dernier fit à Malaga dans les premiers jours d’octobre 1991, provoquant un immense scandale médiatique (voir ce blog au 17 janvier 2016). C’est dans la foulée de ce scandale qu’Olivier Mathieu prononça sa conférence De Léon Degrelle à Tintin dans les locaux du Parti des Forces Nouvelles (PFN) de Bruxelles le 26 octobre 1990.

    Le dessinateur Gommer (alias notre ami Korbo) a dessiné la couverture du mensuel du PFN saluant l’identité retrouvée de Tintin : il ne s’agit plus seulement de bande dessinée, mais d’histoire dessillée !… Ajoutons que, du coup, aussi bien Gommer qu’Olivier Mathieu trouvèrent une place de choix dans Tintin mon copain !

     

     

    A suivre