Avouons que L’Echo, gazette belge de la Finance, ne figure pas dans nos lectures quotidiennes. Cet article, au titre prometteur, nous avait donc échappé, mais nous l’avons retrouvé sur le site du quotidien. Loin d’expliquer les vraies raisons de l’exil forcé de celui dont la Belgique faisait semblant de réclamer l’extradition, cet échange de propos convenus se travestissant en pseudo-interview établit un parallèle « entre notre époque et les années trente », c’est-à-dire la « crise économique et financière » actuelle et le combat degrellien contre les banksters (toujours actifs mais passés sous silence) pour dénoncer « la montée des populismes », toujours néfaste à la finance apatride. Tout ça, en gros, pour assurer la publicité d’un bouquin –ramassis de calomnies parfois culotées, le plus souvent éculées–, sur Degrelle, 1906-1994, publié aux éditions Racine.
Nous en ferons une recension circonstanciée, mais attardons-nous un peu sur le florilège de contrevérités bombardées par le pisse-copie de service, un certain Jean-Paul Bombaerts, cancanant avec l’auteur du bouquin, un certain Arnaud de la Croix (mais pas gammée pour un sou, rassurez-vous !).
Ce dernier se présente comme un « historien belge » (ce qu’il est sans doute au même titre que les Frères Taloche qui, eux au moins, savent nous faire rire de leurs calembredaines !) prétendant combler « cette lacune » de l’absence de « biographie complète » de Léon Degrelle !
On se demande bien en quoi « cette lacune » pouvait gêner nos ragoteurs puisque le journaleux assène de prime abord que Léon Degrelle n’est qu’un « personnage […] vantard, à la limite du grotesque ». Ce que confirme tout de go le sieur De la Croix (qui, in petto, le jure solennellement Croix de bois, Croix de fer, si je mens, je vais en enfer !) : « Il est vrai que Degrelle était un menteur éhonté et un mythomane invétéré » !
Alors, pourquoi lui consacrer un livre ? Sans doute pour documenter les « mensonges » et la « mythomanie » de sa cible... Il prétend en tout cas en fournir quelques exemples pour allécher peut-être les capitalistes lecteurs du quotidien de la Bourse belge, dont les préoccupations sont assurément aux antipodes de son sujet.
- « il crée la Légion Wallonie pour […] obtenir le poste de Gauleiter pour la Belgique francophone » !
- « Hitler lui aurait déclaré : Si j’avais eu un fils, j’aurais voulu qu’il soit comme vous. C[’]est bien sûr une pure invention » !!
- « il va pouvoir amadouer les nationalistes flamands en abandonnant Bruxelles à la Flandre » !!!
- « Son comportement sur le front de l’Est […] La réalité, c’est qu’il avançait souvent des excuses pour ne pas être au front » !!!!!!!
- « Je ne pense pas que Degrelle, contrairement à ce qu'il affirmait, avait des révélations à faire. […] Il aurait notamment pu faire des déclarations embarrassantes sur l'attitude du gouvernement belge en France. […] C'est surtout Paul-Henri Spaak qui ne voulait pas voir Degrelle rentrer en Belgique. » !
Spaak craignait donc des non-révélations "embarrassantes"!.. Il y a vraiment des taloches qui se perdent…
Il est encore question d’antisémitisme et bien sûr de Hergé, mais nous reviendrons plus en détail sur ce ramassis de mensonges où le grotesque le dispute à l’imbécillité. Beaucoup d’éléments de réponse se trouvent d’ailleurs déjà dans notre recension de l’opuscule Degrelle, qui suis-je ? de Francis Bergeron (voir ce blog à partir du 30 avril 2016).
Pour le reste, rappelons que, jusqu’à aujourd’hui, il existe bien deux importants et indispensables ouvrages pouvant prétendre au statut de « biographie complète » de Léon Degrelle, retraçant « l’ensemble de son parcours, de son enfance sur les bords de la Semois à sa retraite espagnole » :
- Louise Narvaez, Duchesse de Valence, Degrelle m’a dit…, Les Grands Documents de l’Histoire, 1961.
- Jean-Michel Charlier, Léon Degrelle persiste et signe. Interviews recueillies pour la télévision française, Editions Jean Picollec, 1985.
Deux autobiographies sont également indispensables à toute personne soucieuse de documents de première main :
- Mon combat, récit de sa vie rédigé après-guerre par Léon Degrelle à l’intention de ses jeunes enfants dont il vivait séparé. Edition à compte propre, sans nom d’éditeur, ni lieu, ni date, par un cercle d’amis de Léon Degrelle, peu après 1994.
- Tintin mon copain, Editions Pélican d’Or, Klow, Syldavie, 2000.
Dans notre monde démocratique garantissant la liberté de pensée et d’expression, tous ces ouvrages sont désormais rares et difficilement disponibles, sauf chez quelques bouquinistes spécialisés qu’il faut savoir dénicher…