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etienne jourdain

  • Le destin tragique d’Etienne Jourdain

    rrrrrrrrrrrrrrrrrr.jpgPuisqu’à propos du décès de l’Abbé Joseph Jourdain, nous avons évoqué son cousin, qui n’était que d’un an son aîné, il nous semble opportun de rendre également hommage à Etienne Jourdain, en rappelant son tragique destin qui marqua la mémoire de tous ceux qui le connurent.

    Saint-Loup –Les SS de la Toison d’Or, Presses de la Cité, p. 167– est le premier à en faire le récit émouvant en 1985, appelant Etienne « Paul » puisqu’il reprend le témoignage alors inédit du Légionnaire du 8 août 1941 (1er contingent), Henri Philippet qui lui donne ce nom.

    Jean Mabire écrira de même une des plus belles pages de Légion Wallonie. Au Front de l’Est. 1941-1944 (Presses de la Cité, 1987, p. 99). Il écrit correctement « Etienne », avant d’appeler le jeune héros « Jacques » dans l’album de 650 photos Légion Wallonie. 1941-1945, publié en 1988 (Art et Histoire d’Europe, p. 184).

    À dix-huit ans, Etienne Jourdain fit partie du second contingent de quelque 600 volontaires, partis avec John Hagemans, Prévôt de la Jeunesse rexiste, le 10 mars 1942. C’est dire qu’il s’agissait essentiellement de jeunes recrues, tout embrasées par leur foi et leur idéal.

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  • In memoriam Abbé Joseph Jourdain, décédé le 21 octobre 2016.

     

    Abbé Joseph Jourdain.jpgNous apprenons le décès de Monsieur l’Abbé Joseph Jourdain, curé de la paroisse Saint-Marc à Uccle (Bruxelles), le 21 octobre dernier, à l’âge de 92 ans.

    L’Abbé Jourdain était un prêtre dans la meilleure acception du terme, fidèle à l’Eglise sans renier sa tradition et demeurant ouvert aux autres et compatissant surtout aux injustices frappant les réprouvés (dans son annonce nécrologique, La Libre Belgique écrit de façon sibylline qu’il fut « un prêtre très à l’écoute des écorchés de la vie »).

    Il se définissait d’abord comme chrétien, c’est-à-dire « profondément attaché au Christ, par un don de la grâce divine, c’est-à-dire le baptême qui m’unit au Christ spirituellement et par la recherche de suivre Son enseignement, d’essayer de vivre Son idéal tel qu’Il nous le propose dans l’Evangile. »

    Ayant accueilli « avec joie les réformes de la nouvelle liturgie prônées par le Concile », il en constata rapidement « les limites terribles », transformant le rôle du prêtre disant la messe face à l’assistance en « one man show » au lieu d’être « centré sur le sacrifice qu’il célèbre et la spiritualité de l’offrande. » L’annonce de son décès par les services de l’archevêché ne manque d’ailleurs pas de souligner ce trait, comme s’il s’agissait de son « péché véniel » : « Il fut très ouvert, sauf sur les liturgies bâclées et l’obsession de la repentance qui lui donnaient de l’urticaire » !

    On ne sera dès lors pas étonné d’apprendre (mais ce n’est pas l’archevêché qui le rapporte, mais l’Abbé Jourdain lui-même dans une interview de 2008 à La Libre Belgique) : « La fréquentation des messes de semaine et du dimanche est en chute libre [mais] je dis une fois toutes les trois semaines, au Sacré-Cœur de Linthout, une messe selon le rite d’avant-Concile. L'église est bondée et le public a tous les âges. De nombreuses familles avec enfants assistent à l'office et, signe de bonne santé, on trouve sans peine des acolytes. »

    L’Abbé Jourdain était né à Crainhem, dans le manoir familial de cette luxueuse banlieue bruxelloise entre Woluwe et Tervueren, le 7 juin 1924 et fut ordonné prêtre le 4 avril 1948.

    Il était le petit-fils de Victor Jourdain, cofondateur (avec son frère Louis) du journal catholique Le Patriote, qui deviendra après la Première Guerre mondiale La Libre Belgique, reprenant le titre de la célèbre publication clandestine dans la Belgique occupée.

    Sans doute resta-t-il quelque chose de cet héritage passionnément patriotique chez le jeune séminariste effectuant ses études religieuses pendant les années de guerre. C’est ainsi qu’il racontait dans le bulletin paroissial : « Nous avons fait l’expérience très intéressante d’être réquisitionnés, comme tous les étudiants de 1942, pour le travail obligatoire pendant six mois à l’arsenal des chemins de fer de Malines. Le travail devait être bien fait mais tout était astucieusement organisé pour qu’aucun délai ne soit respecté. Les Allemands n’en découvraient pas les raisons ! »

    Mais l’Abbé Jourdain ne s’est jamais laissé enfermer dans l’antigermanisme : son cousin Etienne, engagé volontaire à la Légion Wallonie, en compagnie de John Hagemans, le 10 mars 1942, est mort héroïquement à 19 ans dans les combats de Maïkop, le 31 août 1942.

    Ni non plus dans les ukases épiscopaux relevant davantage de l’abus de pouvoir que de la charité chrétienne. C’est ainsi qu’il accepta toujours avec bienveillance de célébrer les obsèques d’Anciens en son église Saint-Marc de l’avenue De Fré, à Uccle, accédant volontiers au souhait de certains de recouvrir leur cercueil du drapeau à Croix de Bourgogne.

    Il ne voyait évidemment pas davantage d’objection de principe (ni de conscience !) à célébrer quelque office religieux à la mémoire de Léon Degrelle, malgré la scandaleuse interdiction édictée par le cardinal Danneels, se conduisant, en l’occurrence, de manière encore moins chrétienne que son prédécesseur Van Roey.

     

    « Et n’oubliez pas de prier Dieu
    D’avoir pitié du curé que j’ai été
    Et du peu de cas que j’ai fait
    Des grâces innombrables qu’il m’a accordées
    Dans sa bonté et sa miséricorde impatientes. »

    Abbé Joseph Jourdain