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L’Encyclopédie de De Bruyne : mensonges et perfidie (15)

 

La vraie carrière militaire de Léon Degrelle

 

 

2. Réalité du commandement militaire exercé par Léon Degrelle

 

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Nous avons pu voir (cf. ce blog au 28 novembre 2017) que De Bruyne réduit la « carrière militaire » de Léon Degrelle à ses seuls grades militaires, –et encore !–, arrêtés à celui d'Obersturmbannführer (lieutenant-colonel), alors que Léon Degrelle fut effectivement promu Standartenführer (colonel) et même, selon De Bruyne, Oberführer (général). Mais là, comme nous l'avons vu, le prétendu récipiendaire, Léon Degrelle lui-même, ne s'en est jamais prévalu.

 

Quoi de mieux pour un persécuteur de la trempe calomniatrice de notre De Bruyne que d'inventer les prébendes dont se targuerait sa victime pour mieux pouvoir prétendre ensuite qu'elle n'est qu'un vaniteux menteur !!!

 

Mais pourquoi ces « amputations » au curriculum du Commandeur de la Division Wallonie ? Probablement parce que cela va dans le sens des obsessions du prétendu encyclopédiste (ces promotions relèveraient davantage de la politique que de la réelle valeur militaire du récipiendaire) et lui permet surtout de passer sous silence la véritable carrière militaire de Léon Degrelle.

 

Pour De Bruyne, en effet, Léon Degrelle n'est « rien d'autre qu'une espèce de visiteur aux armées, un politicien en uniforme » (La fin d'une légende, p. 233). Ayant ainsi décidé que Léon Degrelle était « inapte à tout commandement militaire », l'« encyclopédiste » ira même jusqu'à prétendre que « Degrelle n'a jamais exercé de commandement militaire sur la Légion Wallonie [...] ; pas plus qu'il n'a commandé la brigade d'assaut pendant et après Tcherkassy » (Axe et Alliés, Hors Série n° 10, p. 5).

 

Pour lui, la rupture victorieuse de Tcherkassy n'est rien d'autre qu'une opération de propagande orchestrée... par Degrelle lui-même (qui serait, en l'occurrence alors, un « politicien en uniforme » aux super-pouvoirs !) :

« Ce que l’on a coutume d'appeler la "percée de Tcherkassy" a été exploitée [sic] de façon magistrale. Degrelle réussit même le tour de force unique de maquiller une défaite cinglante en victoire éclatante en focalisant l'attention de l'opinion publique sur le succès (tout relatif, vu les pertes énormes en matériel et en vies [1] de l'opération de sauvetage, alors que la BBC avait déjà annoncé la mort du leader rexiste, et Moscou, la destruction complète de la brigade [2] ! Se sentant soutenu par les exploits de ses hommes et l'impact causé par les Tcherkassykämpfer partout dans le Reich et en Europe occupée –au point de faire la couverture (mai 1944) de la revue à grand tirage Signal –, le chef estime le moment venu de s'imposer comme le seul interlocuteur des Allemands en Belgique. Degrelle utilisera au maximum la publicité faite autour du "retour victorieux des légionnaires wallons" et son image de "supercombattant" créée de toutes pièces à coups de propagande tapageuse. » (Axe et Alliés, p. 40)

 

Comme si Léon Degrelle avait été le maître absolu de la propagande du Reich, capable de transformer une épouvantable défaite en victoire et de se créer de toutes pièces l'image du « supercombattant » mythique !

 

Imagine-t-on un seul instant la hiérarchie militaire allemande se préoccuper si peu que ce soit de l'appétit politique d'un seul de ses combattants ?

 

Imagine-t-on une seule seconde que le Führer Adolf Hitler se fût préoccupé de quelque manière de quelqu'un qu'on s'efforce de nous présenter aujourd'hui comme un fanfaron sans importance ?

 

Car, il faut bien en convenir, ce n'est pas Léon Degrelle qui a vu l'occasion de « s'imposer comme le seul interlocuteur des Allemands en Belgique », c'est le Führer lui-même qui, impressionné par les capacités et les réussites militaires de celui qu'il considérait déjà depuis le discours sur la germanité des Wallons (janvier 1943) comme « le seul Belge vraiment utile », en fit son interlocuteur privilégié en le faisant amener à son Quartier-général en compagnie des généraux ayant eu la haute main sur toute l'opération de Tcherkassy.

 

eddy de bruyne,tcherkassy,joseph goebbels,himmler,ritterkreuz,ferdinand schoerner,marc augier,henri moreauNe manquons pas de citer ces extraits du communiqué publié le 20 février 1944 par le Quartier-général, juste après le succès de Tcherkassy, à l'occasion de l'octroi par Adolf Hitler en personne de la Croix de Chevalier de la Croix de Fer à Léon Degrelle :

« Le Führer a conféré, comme nous l'avons déjà brièvement annoncé, la Croix de Chevalier de la Croix de Fer au Chef [Führer] de la Brigade de volontaires SS "Wallonie", le SS-Hauptsturmführer Léon Degrelle. [...] Après que le courageux Commandeur précédent de la Brigade, le SS-Sturmbannführer Lucien Lippert, fut tombé le 13 février d'une balle en pleine poitrine, Degrelle reprit la direction de la Brigade [übernahm die Führung des Brigade]. Degrelle, qui s'était déjà signalé à de nombreuses reprises par son courage personnel [persönliche Tapferkeit], a démontré, au cours des opérations de rupture déterminantes des derniers jours, son exceptionnel sens de l'autorité au combat [hervorragendes kämpferisches Führertum]. »

 

Les termes du communiqué sont très clairs [3] : le courage personnel de Léon Degrelle ainsi que son autorité naturelle pour mener les combats lui ont permis de prendre la direction de la Brigade Wallonie. N'en déplaise au roquet De Bruyne, Léon Degrelle est bien reconnu comme le Führer exerçant la Führung de la Wallonie, grâce à son Führertum !...

 

Des reportages photographiques fort explicites furent également diffusés à l'occasion de cet événement sensationnel. Nous avons déjà publié ces photos de presse « Hoffmann » (à la Wolfschanze de Hitler, pour la première : voir ce blog au 18 mars 2016 ; dans les bureaux d'Otto Dietrich, chef de la Presse du Reich, pour la seconde : voir ce blog aux 12 mai 2016 et 5 janvier 2018).

 

 569294721.jpgIl est néanmoins important de relever comment sont présentées les trois personnes proposées à l'admiration et au respect des populations de toute l'Europe : pour la première, « Le Führer honore les Commandeurs du réduit de Tcherkassy libéré en remettant la Croix de Chevalier au SS-Haupsturmführer Léon Degrelle (à gauche) et les Épées aux Feuilles de Chêne du Lieutenant-Général de la Waffen-SS Gille. A droite, le Reichsführer-SS Himmler. »

 

Pour la seconde : « Les Commandeurs des combats de rupture de Tcherkassy ont été reçus à Berlin par le Chef de la Presse du Reich, le Dr Dietrich. De gauche à droite : le Lieutenant-Général Gille, Le Lieutenant-Général Lieb, le Hauptsturmführer Léon Degrelle et le chef de la Presse du Reich, le Dr Dietrich. »

 

Kommandeure Tcherkassy.jpgOn le voit, jamais la moindre distinction n'est faite entre les officiers, de grades pourtant extrêmement différents : deux généraux de division et un simple capitaine. Tous sont indistinctement désignés comme « les Commandeurs » de Tcherkassy, c'est-à-dire les trois officiers ayant réellement exercé le commandement des troupes qui ont permis le succès des importantes opérations militaires de dégagement du Kessel.

 

Sur ces photos (comme sur d'autres : voir ce blog au 10 mai 2016), on ne peut remarquer aucun mépris, morgue ou gêne de la part des officiers supérieurs face au capitaine honoré par le Führer. Au contraire, c'est en parfaite fraternité d'armes que les trois Commandeurs partagent l'honneur d'être reçus ensemble par le chef des Armées du Reich pour récompenser leurs hauts faits.

 

Nous nous inscrivons donc résolument en faux contre les assertions mensongères de De Bruyne dans son calomnieux Léon Degrelle. La fin d'une légende : « C'était comme Chef des Wallons et non comme Kommandeur, que les documents internes et communiqués de presse désignaient Degrelle en ce premier semestre de 1944, cela évidemment au grand dam du principal intéressé. Cette directive fut respectée scrupuleusement lors de l'annonce de l'octroi des Feuilles de Chêne à la [sic] Ritterkreuz qu'il glana à l'issue des combats autour de Dorpat. L'appellation de Führer der Wallonen avait déjà était [sic] employée dans le communiqué officiel du 20.02.1944 glorifiant l'action de la Brigade d'Assaut lors de la percée vers Lyssianka. Ce même texte avait désigné Lippert comme bisherige Kommandeur, dernier Commandeur en date. » (p. 157).

 

Comme nous avons pu le voir  –et contrairement à ce qu'affirme De Bruyne–, aucun communiqué de presse (surtout pas celui du 20 février 1944 !) ni document interne (tels les télégrammes des généraux Grasser et Schoerner: voir ci-après) ne donne du Führer der Wallonen à Léon Degrelle. Et pour cause: il s'agit d'un titre non pas militaire, mais politique. Par contre, si dans le fameux communiqué de presse du 20 février, on désigne Lucien Lippert comme bisherige Kommandeur (c'est-à-dire « le Commandeur précédent »), c'est qu'il y en a un nouveau, très précisément identifié: le Führer der SS-Freiwilligen-Brigade "Wallonien" ! C'est également le terme « Fuehrer » que le général Schoerner utilise pour saluer les qualités militaires du chef de la Brigade d'assaut Wallonie dans son télégramme le proposant aux Feuilles de Chêne (voir ci-après). Et les photos de presse saluant la réception des vainqueurs de la percée de Tcherkassy les désignent tous, de manière uniforme, sous le terme « Kommandeurs ». C'est donc bien en tant que Commandeur que Léon Degrelle fut reçu par Adolf Hitler !

 

Nous ne saurions assez insister sur le fait que De Bruyne passe tous ces éléments sous silence. C'est tout juste s'il évoque la réception de Léon Degrelle par le Führer au détour d'une rencontre avec son officier de liaison à Berlin, Jean Vermeire (La fin d'une légende, p. 150). Comme si elle ne signifiait rien de plus qu'un élément accessoire dans la prétendue opération de propagande orchestrée par Léon Degrelle suite à la victoire de Tcherkassy. Alors qu'elle ne fut certainement pas pour rien dans la reconnaissance officielle de son commandement effectif sur la Brigade Wallonie par le titre de Commandeur.

 


eddy de bruyne,tcherkassy,joseph goebbels,himmler,ritterkreuz,ferdinand schoerner,marc augier,henri moreauDe même quand De Bruyne se gausse des manœuvres qu'il affirme entreprises par un Léon Degrelle qui n'en peut mais pour maquiller la « défaite cinglante de Tcherkassy [...] au point de faire la couverture (mai 1944) de la revue à grand tirage Signal », il oublie comme par hasard de dire comment le bimensuel (le numéro 5, celui du 1er mars 1944 donc et non celui de « mai 1944 » !) présente son héros Léon Degrelle à ses lecteurs de l'Europe entière: celui qui, effectivement, « commande la brigade de SS "Wallonie" composée d'engagés volontaires » [nous soulignons]. Le commandant, le chef, le Führer donc, sinon le Commandeur... (dans la version allemande: « Ritterkreuzträger LEON DEGRELLE [...] führt die SS-Freiwilligen-Brigade "Wallonie", die sich bei Tscherkassy besonders hervortat ». Nous soulignons).

 

Que le nouveau chef de la Brigade Wallonie ait encore eu maille à partir avec sa hiérarchie militaire pour officialiser, par le titre de Kommandeur (chose faite le 12 juin 1944), sa nouvelle fonction de Führer de la Brigade n'enlève rien –n'en déplaise au méchant encyclopédiste– à la réalité de son commandement effectif.

 

Et si Joseph Goebbels, ministre de la Propagande –que n'intéresse que la dimension politique–, ne manqua pas, à l'occasion de la victoire de Tcherkassy, de proposer Léon Degrelle en exemple à travers tout le Reich, ce ne fut certes pas pour répondre à sa demande, ni pour satisfaire son ego. Depuis Stalingrad et les revers qui s'ensuivirent, il était certes bienvenu d'exalter de véritables héros ayant suffisamment confiance en la victoire pour pouvoir transformer un potentiel nouveau Stalingrad en authentique délivrance permettant d'affronter toujours l'avenir avec confiance. Qu'il puisse s'agir, en plus, d'un combattant volontaire étranger ne pouvait qu'exercer une attraction plus stimulante sur les soldats allemands et leurs chefs s'ils eussent pu se sentir en proie au doute, au découragement ou au défaitisme. C'est ce que confie d'ailleurs sans fard le ministre de la Propagande à son journal –non destiné, évidemment, à complaire à Léon Degrelle, mais reflétant bien l'état d'esprit de son auteur :

« Le lieutenant-général Lieb me raconte que le général von Seydlitz [prisonnier des Soviétiques après Stalingrad, devenu collaborateur des troupes bolcheviques] lui a écrit personnellement dans le Kessel une lettre manuscrite de seize pages dans laquelle il lui conseillait la capitulation. Le général Seydlitz est la tache la plus immonde sur l'étendard de la Wehrmacht allemande. [...] C'est une extraordinairement bonne impression que le Chef des Rexistes Degrelle m'a faite lors de la réception. Il a fort mûri politiquement. [...] J'apprends par ailleurs que Degrelle a également fait la meilleure impression sur le Führer. En fait, concernant Degrelle, il s'agit d'un des chefs politiques les plus capables de notre camp qui se soit fait connaître dans les territoires occupés. » (Die Tagebücher von Joseph Goebbels, 22 février 1944, p. 325).

 

1944, 21 février. LD et Goebbels (Heinrich Hoffmann).jpg

 

eddy de bruyne,tcherkassy,joseph goebbels,himmler,ritterkreuz,ferdinand schoerner,marc augier,henri moreauAutres témoignages démontrant le parti-pris calomniateur du soi-disant encyclopédiste: les commentaires de la hiérarchie militaire de Léon Degrelle concernant son comportement au combat, insistant toujours sur son courage mais aussi sur son sens de l'initiative. Au front, on ne se soucie en effet guère de calculs politiques, surtout s'ils concernent un ressortissant étranger, fût-il allié et national-socialiste : il n'est pas possible de trouver un seul cas dans toute l'histoire militaire du Troisième Reich où le commandement eût favorisé l'avancement de quelque soldat ou officier pour des seules fins de propagande politique. Seuls comptent le courage, le sens du commandement et de la stratégie ainsi que, bien sûr, le succès des opérations.

 

Aussi, le 25 août 1944, six mois après Tcherkassy, c'est également en saluant à la fois son courage, son sens de la stratégie et son aptitude au commandement, que ses supérieurs les plus hauts gradés proposèrent Léon Degrelle à l'octroi des Feuilles de Chêne, dans un télégramme au Reichsführer-SS Heinrich Himmler :

« L'attaque ennemie [...] contre des unités estoniennes provoqua la désagrégation totale de celles-ci. [...] Le SS-Sturmbannführer Degrelle qui [...] se rendait vers des compagnies engagées plus au sud-ouest rassembla [...] les unités en retraite venant de Dorpat et, avec de faibles unités allemandes, les reconstitua en groupe de combat, reformant à ce point critique exposé à l'attaque de l'ennemi une nouvelle ligne de sécurité qui put tenir toute la journée. Son engagement personnel est caractérisé par le fait qu'il donna ses ordres debout sur le bord du fossé, incitant ainsi à la résistance les Estoniens peu endurcis. [...] »

Anton GRASSER, Général d'Infanterie, chargé du commandement du Détachement d'Armée Narwa

Télégramme Feuilles Chêne 1.jpg 

« C'est à Degrelle qui a déjà maintes fois fait ses preuves de Fuehrer et de soldat dans des situations difficiles, que revient le mérite décisif d'avoir empêché le 23 août que la ville extrêmement importante de Dorpat ne tombe aux mains de l'ennemi. Cette action également décisive pour la poursuite des combats porte la marque d'une volonté de combat unique en son genre. [...] »

Ferdinand SCHOERNER, Général d'Armée, Commandant du Groupe d'Armées Nord

 

Il n'y aura donc jamais que les menteurs à la De Bruyne pour continuer à prétendre que Léon Degrelle « n'a pas eu à exercer de commandement militaire, il en était d'ailleurs parfaitement incapable », essayant de ridiculiser son autorité sur la Légion comme une « propension à la mégalomanie » (Axe et Alliés, pp. 40 et 5).

 

Ces prétendus historiens préférant ignorer les vraies sources historiques pour mieux établir, à coup d'affirmations gratuitement péremptoires, leurs postulats sur un Léon Degrelle qui les dérange tant n'hésitent même pas à franchir les limites de toute décence. C'est ainsi que le « professeur émérite de l'Université de Liège » Francis Balace, mentor d'Eddy De Bruyne, a été jusqu'à justifier ses menteries diffamatoires en décrétant que Léon Degrelle « appartient plus au domaine du psychiatre qu'à celui de l'historien » ! (voir ce blog au 9 juillet 2017).

 

On se demande bien qui relève de la psychiatrie : le vrai Léon Degrelle ou ces histrions de l'Histoire décrivant un imposteur insane, capable néanmoins de mener par le bout du nez, pour servir ses seuls intérêts, une ribambelle de généraux de la Wehrmacht comme de la Waffen-SS, jusques et y compris le Reichsführer Heinrich Himmler, le ministre Joseph Goebbels et jusqu'au Führer Adolf Hitler en personne !...

 

Télégramme Himmler.jpgQu'il faille perdre son temps à polémiquer sur le sujet de la carrière et de la valeur militaire de Léon Degrelle est déjà consternant. Qu'il faille le faire avec des historiens soi-disant officiels ne révèle que leur volonté de salir gratuitement, tant il leur est insupportable de reconnaître la cohérence de l'engagement politique et social de Léon Degrelle depuis l'action catholique jusqu'au national-socialisme, la justesse de son combat contre les banksters et le bolchevisme, l'audace de son projet de rendre à son pays son destin bourguignon, l'incontestable réussite de son plan de s'imposer sur la scène politique en s'imposant militairement, son admirable fidélité à celui qui incarnait l'Europe nouvelle dans l'ordre national-socialiste, à celui qui, reconnaissant ses mérites militaires et politiques, le reconnut également comme le fils qu'il eût voulu, au Führer Adolf Hitler.

 

Depuis la fin de la guerre, la fantasmagorie caractérisant l'histoire de la Seconde Guerre mondiale suit une courbe exponentielle. Au point qu'aujourd'hui, il est quasiment obligatoire de présenter la vie et les faits des responsables du IIIe Reich de la manière la plus horrifique possible. On ne s'étonnera dès lors pas de voir Léon Degrelle lui-même s'être ému des mensonges le concernant, non pas auprès des historiens patentés à l'indécrottable mauvaise foi, mais auprès de ses propres amis qu'il voyait intoxiqués par les affabulations des vainqueurs.

 

La longue lettre du 20 avril 1974 qu'il adressa à Marc Augier réagit ainsi à la lecture des premières épreuves du livre que l'écrivain français, par ailleurs ancien officier de la Division SS Charlemagne, s'apprêtait à publier, sous le pseudonyme de Saint-Loup.

 

Les SS de la Toison d'Or, prétendant raconter l'épopée des volontaires wallons et flamands contre le bolchevisme, devint certes un best-seller de la littérature militaire d'Ordre nouveau, mais comme le constata rapidement Léon Degrelle, l'auteur se révélait regrettablement fantaisiste par l'absence de tout scrupule historique ou rigueur scientifique et le rabâchage des poncifs concernant l'homme et l'officier Degrelle au Front de l'Est.

  

eddy de bruyne,tcherkassy,joseph goebbels,himmler,ritterkreuz,ferdinand schoerner,marc augier,henri moreauCette longue lettre de mise au point que Léon Degrelle s'imposa d'écrire à un ami nous permet surtout de laisser la parole au principal intéressé pour enfin remettre définitivement les pendules à l'heure au sujet de sa carrière militaire et de son aptitude au commandement.

 

« “Il est impossible de me camper en chef militaire de l’unité” paraît-il. Moi, je veux bien. Mais alors, dans ce cas, le “chef militaire de l’unité” c’est-à-dire de ma Brigade, puis de la Division, qui était-ce ? J’ai eu de nombreux collaborateurs au Front de l’Est dont certains techniquement très capables mais qui n’ont jamais exercé des fonctions en permanence. [...]

Les vrais chefs militaires de nos diverses unités furent en réalité ceux qui étaient au-dessus de cette Brigade ou de notre Division. [...] Deux fois, seulement, nous avons pu ordonner un combat, presque l’improviser, et le poursuivre jusqu’à sa conclusion.

 

La première fois, ce fut à la fin de Tcherkassy : la rupture fut notre œuvre. Là, chaque chef des grandes unités dut prendre une initiative complète. C’est ainsi que le général Gille et la Division Wiking dévalèrent à la rivière Lysyanka. C’est ainsi que, plus fortunés, nous fonçâmes sur une forêt qui fut notre abri jusqu’à la nuit et nous permit, la nuit tombée, la percée la moins meurtrière de toute la bataille. Alors ? Cette grande opération-là, qui la commanda ? Qui même imagina, mena de bout en bout cette percée décisive ? [...] Si Hitler me fit amener le lendemain de la victoire en avion spécial pour me remettre le Ritterkreuz, ce n’est pas parce qu’un autre que moi avait été le chef militaire de la Brigade Wallonie, mais c’est parce que —soyons sérieux— j’avais été ce chef, de bout en bout, sans même un officier de liaison allemand à mes côtés à aucun moment de la percée. J’avais été d’ailleurs, —ne l’oublions pas—, le premier collaborateur de Lippert à l’Etat-Major de la Brigade Wallonie pendant des mois. [...]

  

LD Mitrailleur.jpgDeuxième fois, sous mon seul commandement direct, l’unité Wallonie ordonna et gagna seule son combat, en Esthonie, en août 1944.

 

Là encore qui, en dehors de moi, commanda ? En fait d’officiers, je n’avais en tout et pour tout autour de moi que des chefs de compagnie ! Pas un seul officier d’État-major ! Nous dépendions d’ailleurs comme toujours d’un Corps d’Armée qui dictait les ordres et les plans de combat (en l’espèce le IIIe Panzerkorps).

 

Mais, précisément, à Dorpat, nous fûmes coupés de tout par la percée soviétique et je dus improviser totalement la reconstitution du front lorsqu’il fut soudain rompu par l’ennemi déchaîné. Le Haut-Commandement ne put, en tout et pour tout, que me donner carte blanche par le téléphone de campagne. Il est bien possible que je ne pouvais pas devenir en deux ou trois ans un stratège militaire “en partant d’une ignorance totale de la chose”, mais ce qui est possible aussi et certain même, c’est qu’en partant d’une ignorance totale, j’ai bel et bien gagné la bataille, sauvé le front. Ce qui est certain, c’est que Hitler se faisait transmettre par le Haut-Commandement, heure par heure, les dépêches décrivant mon combat, qu’il se flanqua, —me raconta le Maréchal Keitel—, une grande claque sur la cuisse lorsque j’eus gagné définitivement, et que le soir même il me câbla ses félicitations, me décernant les “Feuilles de Chêne”. [...]

 

 1945, avril. Poméranie. LD 3.jpgDe tout cela, au fond, je me fous : une bataille gagnée à l’encontre des règles m’intéresse plus qu’une défaite obtenue en les respectant. Mon rôle était d’être l’animateur de mes garçons et je l’ai été ; ma volonté était de gagner et je l’ai fait. [...] Aux deux grandes occasions d’initiative propre de notre unité militaire, à Tcherkassy et en Esthonie, le seul chef militaire c’était moi, que ça plaise ou que cela ne plaise pas. Je n’étais sans doute pas un chef militaire selon les normes, les écoles, les brevets, —et je me rends compte de mon indignité—, mais j’étais celui qui gagnait : et, à la guerre, on se fiche pas mal du reste ! Beaucoup m’ont aidé, bien sûr, des milliers, par leur courage physique, par leur sang, par leur science aussi, mais cela ne suffit pas. Tout eût pu s’effilocher très vite. Or c’est parce que j’ai été le Chef de guerre en même temps que le Chef politique que nous avons gagné [...] : sans moi, sans mon ambition politique absolument nette dès le départ, sans le constant labeur de mon cerveau, de ma volonté et de mon cœur, la gloire de nos volontaires du Front de l’Est n’aurait pas atteint le centième de ce qu’elle est et de ce qu’elle restera. Déjà elle appartient à l’Histoire. [...] Alors qu’on n’égratigne pas, à petits coups de pattes ce qui fut l’épopée de milliers d’hommes qui ne se dépassèrent que parce qu’un homme leur avait communiqué –voire imposé– sa volonté, sa force, sa foi ! »

 

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Henri Moreau 1.JPGLe Légionnaire –Volontaire du 8 août 1941– Henri Moreau fut nommé sous-officier de liaison auprès du Commandeur Léon Degrelle au cours de la percée de Tcherkassy. Il reçut la Croix de Fer de Première Classe ainsi que la Nahkampfspange d'or, l'agrafe d'honneur récompensant plus de cinquante jours de corps à corps. Il fut atrocement mutilé dans les combats d'Estonie, le 25 août 1944, perdant le bras droit et la main gauche. Il confiera le récit de ce qu'il vécut dans de passionnants mémoires, La Neige et le Sang (1972, soit quelque vingt ans avant les premières élucubrations des Balace, De Bruyne et consorts), chronique irréfutable de ce que put voir un honnête soldat tout au long des combats du Front de l'Est.

Il apporte naturellement et fidèlement son témoignage sur le courage et l'autorité naturelle de Léon Degrelle ainsi que sur les circonstances de son accession à la direction de la Brigade d'Assaut Wallonie et la manière d'exercer son commandement : si donc, pour l' « encyclopédiste » De Bruyne, Léon Degrelle n'a jamais exercé de commandement sur les Wallons, c'est pourtant de Léon Degrelle –et de lui seul– que ces Wallons recevaient leurs ordres !

 

« Épouvante à Starosselié [dans le Kessel de Tcherkassy]

[...] Les Rouges ont percé et nos hommes détalent, piétinant, éperdus, dans la fange. [...] Tout est fini. A ce moment, une petite Volkswagen de campagne arrive sur la route de Derenkowez et s'arrête en travers du chemin. A son bord, le Commandeur de la Brigade, Lucien Lippert, et le Chef du Rexisme, Léon Degrelle. Ils n'ont plus de troupes à nous envoyer en renfort. Alors, ils lancent dans la bagarre les deux derniers combattants disponibles : eux-mêmes.

Debout dans sa voiture, Léon Degrelle retrouve la voix et les gestes du tribun pour arrêter la débandade. Il hurle comme naguère dans les meetings politiques. Jamais il n'aura eu un auditoire qu'il faut "retourner" en aussi peu de temps. Mais jamais brave officier ne fut aussi bon orateur. Celui que nous nommons entre nous "Modeste Ier de Bourgogne", en raison de la gloriole qui accompagne ses exploits, galvanise les fuyards. Les hommes repartent... vers l'avant, courant encore plus vite dans l'attaque que dans la débandade. Magie du verbe et du courage. Les Rouges s'attendaient à tout, sauf à ce coup de gueule providentiel du chef rexiste. A leur tour, ils fuient. [...]

Léon Degrelle a pris la tête de ses Bourguignons. Il est à son affaire, comme toujours sur les tribunes et dans les assauts. Le chef de Rex bénéficie d'une veine insolente. [...] Léon Degrelle et Lucien Lippert essaient de contenir la ruée des chars dans le centre du village. Mais tout le secteur gauche craque d'un seul coup. [...] Un drame horrible nous anéantit : j'aperçois un corps. Je ne peux m'empêcher de hurler à leur passage :

– Qui est-ce ?

– Le Commandeur !

Lucien Lippert vient d'être foudroyé à son poste de combat, frappé en pleine poitrine par une balle explosive. Au passage de ce cadavre sanglant, des hommes s'agenouillent, beaucoup pleurent, certains se signent. Nous venons de perdre le meilleur d'entre nous. [...]

Je trouve sans trop de mal l'isba qui sert de P.C. à mon commandant de compagnie. Je viens aux nouvelles. Elles sont brèves :

– Léon Degrelle a succédé à Lucien Lippert comme Commandeur de la Wallonie. La Brigade se reforme par petits groupes. [...] Me voici donc séparé de mes camarades pour partager la vie du P.C. de Léon Degrelle. C'est un poste d'observation qui en vaut la peine. Notre "Modeste Ier de Bourgogne" est un personnage ! Avec lui, on meurt souvent mais on ne s'ennuie jamais. [...] Des ordres m'attendent au P.C.

– Tu vas porter ce pli aux positions de neige.

Léon Degrelle ne peut plus commander ses capitaines qu'à l'aide de coureurs. Les transmissions radio, comme le reste, ont disparu dans la tourmente. [...]

 

L'Estonie

[...] Nous sommes réunis autour de Léon Degrelle qui a escaladé une petite éminence dont il fait une véritable tribune. [...] Notre orateur a toujours exigé de nous l'impossible. [...] Déjà, il donne ses ordres :

– Vous, Capelle, vous vous glisserez avec votre Compagnie dans les bois situés sur la gauche du secteur. Il y aura sans doute des Russes cachés dans les arbres. Peu importe. Abattez-les... De toute façon, il faudra passer entre les balles pour atteindre le pont. Arrivé là, vous vous établirez solidement et vous n'aurez plus qu'à attendre les renforts.

A l'écouter, comme tout paraît simple. Déjà, il passe à un autre commandant de compagnie :

– Vous, Lobert, vous répartirez vos pelotons des deux cotés de la route conduisant au pont. Vous serez appuyés par des chars. Il n'y aura simplement qu'à les suivre.

Quand Degrelle se lance dans de telles improvisations, il semble que rien ne saurait lui résister, ni les ennemis, ni les événements, ni les hasards. Le voici qui s'adresse à un troisième officier :

– Quant à vous, Chapus, vous n'êtes pas assez décoré pour un commandant de compagnie. Alors, je vous offre une occasion de vous rattraper. Foncez à tombeau ouvert ! Bousculez l'ennemi et passez à travers tout. Si vous atteignez le pont, je vous promets la Croix de fer de 1ère classe.

Pendant un quart d'heure, Léon Degrelle assortit ses consignes d'envolées oratoires. Enfin, il termine son discours en nous promettant beaucoup de sang et beaucoup de gloire. Nous claquons tous les talons d'un seul mouvement. Puis nous tendons le bras droit pour le salut de la SS. »

La Neige et le Sang, pp. 86, 120 124, 131, 234.

 

Henri Moreau 2.jpg

 

 

[1] Énormes pertes humaines jamais remises en cause par Léon Degrelle lui-même : « Huit mille combattants, c'est vrai, sont morts au cours de la percée de Tcherkassy. Mais cinquante-quatre mille hommes, à la fin de la soirée, étaient de l'autre côté, avaient gagné, avaient rompu le front soviétique ! Oui, huit mille morts, c'est horrible ! Mais à Stalingrad, le maréchal Paulus préféra capituler et abandonner aux Russes cent neuf mille prisonniers : huit mille survivants seulement sont revenus des bagnes soviétiques ! A Tcherkassy, cinquante-quatre mille hommes ont été sauvés ; c'est-à-dire plus de 80% des effectifs. Ils ont été sauvés parce que, à force d'héroïsme et de vigueur, ils ont défoncé le front soviétique, donnant la preuve qu'ils restaient les plus intrépides, que leurs chefs dominaient encore l'ennemi par leur connaissance de la stratégie et de la tactique, par leur sens de l'autorité et du commandement, par la force de caractère et le courage personnel. » Jean-Michel Charlier, Léon Degrelle : persiste et signe, p. 329.

 

[2] En quoi les opérations d'intoxication de la propagande alliée remettraient-elles en cause la réalité historique et héroïque de la percée de Tcherkassy ??? Et pour ridiculiser les outrances de la propagande bolchevique, concernant entre autres justement la mort de Léon Degrelle, Joseph Goebbels savait pouvoir compter sur un antidote imparable ! « Degrelle est tout-à-fait disposé à réfuter les mensonges soviétiques sur le Kessel à la radio. » (Die Tagebücher von Joseph Goeebels, 19 février 1944, p. 322)

 

[3] Ils correspondent d'ailleurs exactement au récit de Léon Degrelle de cet épisode : « Lucien Lippert tombait à notre tête à Novo-Buda, frappé en pleine poitrine d'une de ces balles explosives, à la pointe coupée, dont les Russes étaient prodigues, et qui lui fit éclater la poitrine. J'ai dû prendre le commandement direct de notre Brigade. Nous étions à l'extrémité des possibilités de résistance des forces encerclées. [...] Dans des conditions pareilles, j'ai dû faire uns sorte de petit coup d'état : prendre le commandement de notre unité. En fait, rien ne m'y autorisait ; j'eusse dû attendre que le Haut-Commandement de la Waffen-SS –qui planait loin de nous– procédât à une nomination. Si je n'eusse pas pris les devants, on nous eût probablement collé un Commandeur allemand. Aussi, gagnant les bureaux de vitesse, je me suis proclamé Commandeur. » ( Jean-Michel Charlier, Léon Degrelle : persiste et signe, p. 327).

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