111e Anniversaire de Léon Degrelle (15 juin 1906 – 15 juin 2017)
Léon Degrelle, sauveur d'âmes
par Jean Denis,
Docteur en Philosophie, Membre de l'Etat-Major du Chef
Auteur de Bases doctrinales de Rex
Parce qu'ils n'ont pas connu, parce qu'ils n'ont pas compris le drame de notre jeunesse et dans la mesure où ils s'obstinent à ne pas vouloir le comprendre, les hommes de raison ou d'argent continueront jusqu'à leur ultime décrépitude à se faire des illusions grossières sur le mouvement rexiste, sa puissance interne, son passé, son avenir.
Ils continueront de même à se tromper complètement sur la personnalité de Léon Degrelle, l’œuvre immense qu'il a accomplie parmi nous et en chacun de nous, rexistes.
Léon Degrelle a sauvé nos âmes.
Nous sommes des milliers et des milliers à pouvoir apporter devant Dieu et devant les hommes ce témoignage personnel.
Il a sauvé, par brassées, des âmes qu'un régime infernal engloutissait.
Des hommes qui, arrivés au fond du désespoir, étaient prêts à s'abandonner, à devenir comme tout le monde ou encore, ce qui est une autre forme d'abandon –la plus enivrante–, à courir aux aventures de néant.
À tous, il a rendu une raison de vivre en leur rendant une raison d'espérer.
En réaffirmant avec éclat le primat indestructible des valeurs morales.
En réaffirmant que, par sa volonté, l'homme peut changer le cours des événements et que le fatalisme matérialiste et marxiste est un dogme mensonger, une démission de l'intelligence, une désertion de la volonté.
En démontrant la sottise et l'inutilité criminelle de la lutte des classes et des races et en réapprenant aux hommes à s'aimer et à s'aider.
Cela ne s'inscrit pas sur les palissades mais dans les cœurs.
Et la pluie peut tomber, et la tempête peut souffler, et le tonnerre peut gronder... La pluie n'efface pas, la tempête n'arrache pas, la foudre ne peut détruire ce qui est inscrit dans le cœur des hommes.
Ces hommes, Léon Degrelle les a formés, non pas à son image, mais à leur propre modèle intérieur, à ce modèle dont chacun rêvait splendidement et secrètement quand il était très jeune et très bon.
Le bon forgeron ne crée pas le fer. Mais il le forge, il en fait un acier bien trempé, une lame d'épée ou de ressort, un chaînon, un bon outil ou une belle œuvre d'art.
Le bon forgeron n'est pas un génie ni même un simple surhomme, C'est tout bonnement un homme normal, un homme ordinaire qui aime son métier de forgeron, en connaît les méthodes et les astuces. Il sait ce qu'il veut et s'obstine à sa peine. Il règle avec intelligence l'intensité de son foyer, choisit avec intelligence ses outils et sa matière à laquelle il donnera une forme, non pas la forme de son caprice, mais celle qu'exige une destination voulue et reconnue nécessaire.
Léon Degrelle est ce bon forgeron qui, inlassablement, opiniâtrement, a forgé Rex.
Lame d'épée ou de ressort, chaînon, bon outil et belle œuvre d'art, Rex est tout cela, si l'on veut.
Cette épée a déjà fait reculer pas mal d'ennemis publics. Ce ressort a déjà supporté des charges écrasantes de responsabilité. Ce chaînon a déjà réuni bon nombre d'hommes qui ne se comprenaient même plus. Cet outil a déjà façonné bien des mentalités. Et cette œuvre d'art, par son existence même, a déjà profondément modifié l'aspect, devenu si veule et si laid, de ce pays.
Ce qui fait la force étonnante de Léon Degrelle, c'est qu'il est tout simplement un homme normal, un homme ordinaire, un être humain équilibré dans ses facultés.
Et la vocation de Léon Degrelle, c'est très certainement de promouvoir et de favoriser, dans la société et dans les hommes, cet équilibre harmonieux qui est l'apparence visible d'un ordre réel et profond.
On a dit de lui qu'il était une force de la nature, qu'il y a chez lui quelque chose d'instinctif et presque d'animal, qu'il se fie à des intuitions fulgurantes, qu'il ne raisonne pas mais se contente de sentir.
Aucun jugement n'est plus faux que celui-là. Aucun jugement ne tient moins compte de la vie intérieure d'un homme, de ses longues méditations, ni de sa connaissance des hommes, basée sur l'observation, l'abstraction et la généralisation, continuellement renouvelée et mise au point.
On ne voit d'habitude dans Léon Degrelle que l'homme d'action. C'est bien davantage encore un méditatif : il n'est ni rêveur, ni penseur. Le rêveur s'imagine, se construit un monde à lui. Le penseur cherche à s'expliquer les parcelles du monde qui se mirent en son imagination. Pour compléter ces parcelles, pour les achever en quelque sorte en un tout plus logique qu'harmonieux, il déduit, conclut et oublie trop souvent de contrôler ses déductions par les découvertes qu'il pourrait encore faire.
Le méditatif, au contraire, regarde intensément le réel, cherche à en considérer toutes les apparences extérieures, même celles dont par paresse les hommes, fort souvent, ne se soucient pas du tout, et à travers ces apparences extérieures, toutes ces apparences, il cherche à atteindre l'essentiel.
Or c'est précisément le désordre du siècle que toute apparence soit considérée comme essence, considération par laquelle les hommes –grands esprits ou petits esprits– s'écartent délibérément de la réalité.
Je ne veux pas ici faire un portrait de Léon Degrelle. Je veux simplement corriger une erreur trop courante à son sujet. On a créé pour lui une légende; on lui prête une personnalité purement imaginaire où, précisément par le mal du siècle, on a confondu les apparences avec l'essentiel.
Si, considérant comme grande la nécessité d'agir, il donne à son action une ampleur inaccoutumée, on le juge en activiste, en agitateur, en homme imbu des idées hégéliennes contre lesquelles, précisément, il réagit.
Si, considérant l'aridité des cœurs, il cherche par son action à les ouvrir, à rendre aux hommes quelque sentiment, on le juge en sentimentaliste, en romantique, et son humanisme est confondu avec l'humanitarisme.
Si, considérant l'énormité des obstacles qui s'opposent au salut de la patrie et le perpétuel conformisme des masses qui devraient franchir ces obstacles, il insiste sur la nécessité de vouloir fortement, on le juge en volontariste et sa persévérance est regardée comme une orgueilleuse obstination.
Si, considérant comment les passions les plus absurdes obscurcissent le jugement des hommes, il fait appel à leur faculté de raisonner, on le juge en rationaliste.
Et si enfin, considérant combien souvent les hommes oublient la réalité des choses, s'écartent du réel et se livrent tout entiers au mouvement des apparences, il les supplie de considérer davantage leur propre nature, celle des autres et celle des choses, on le juge en naturaliste.
Tous ces jugements ont été portés contre lui, mais comme ils se détruisent les uns les autres sans supprimer les aspects dont ils tiraient chacun leur fausse généralisation, ils contribuent par leur ensemble à donner une idée de l'harmonieux équilibre que réalise en lui-même cet homme à qui nous sommes liés par des affinités si profondes.
L'influence de Léon Degrelle sur les hommes ne consiste pas à les transformer pour leur faire acquérir une personnalité de série, calquée sur la sienne propre. Il a toujours eu autour de lui, il a toujours des collaborateurs des plus disparates.
Ce qu'il leur a donné –et c'est bien le don essentiel–, c'est cet équilibre harmonieux grâce auquel ils peuvent mettre en valeur leurs dons naturels, comme les siens propres ont été de la même manière, mis en valeur.
Ainsi a-t-on vu fort souvent des êtres plus ou moins insignifiants, dégager du fond d'eux-mêmes, plus qu'acquérir, une personnalité bien marquée et bien épanouie, dès qu'ils se sont mis en son sillage.
Léon Degrelle sait même supporter la compagnie des sots, ce en quoi il est supérieur à bien d'autres. Mais sa proverbiale patience à leur égard n'est pas faiblesse de caractère, mais une sorte de longanimité tirée de cette conviction que tout homme porte en soi-même une personnalité qui ne demande qu'à se développer et pour laquelle il suffit, fort souvent, de trouver un climat, une fonction.
La plupart de ses collaborateurs d'aujourd'hui ont été jadis dans le sillage d'autres hommes et souvent même d'hommes très importants, considérés eux aussi comme de grands chefs. Chez aucun d'eux, ils n'ont trouvé cette possibilité de s'épanouir, cette aide morale sans orgueil, cette bonté, cette cordialité, cette fermeté dans les directives générales et cette liberté dans l'action qu'ils ont rencontrée chez Léon Degrelle.
Et voilà de quoi ils lui sont profondément reconnaissants. Grâce à lui, ils sont devenus, non pas d'autres hommes, mais eux-mêmes, tout simplement.
(Jean Denis, préface à Un homme... un chef. Léon Degrelle, par Usmard Legros)