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L’affaire de la fameuse phrase d’Adolf Hitler à Léon Degrelle : « Si j’avais un fils, je voudrais qu’il fût comme vous ! »

Rivarol : histoire d’un malentendu

 

Nous vous engagions naguère (ce blog au 31 mai 2018) à ne surtout pas manquer de vous procurer l’édition du 6 juin de Rivarol, l’ « Hebdomadaire de l’opposition nationale et européenne » : c’est là que nous pensions pouvoir vous faire la « divine surprise » de la parution de notre dossier sur l’Affaire de la fameuse phrase d’Adolf Hitler à Léon Degrelle : « Si j’avais un fils, je voudrais qu’il fût comme vous ! »

 

En effet, suite à la publication de l’article d’un Paul-André Delorme faussement élogieux sur Léon Degrelle, flamboyant fasciste wallon, nous avons écrit, le 14 mai, à Jérôme Bourbon, directeur de la rédaction, parallèlement à la réfutation que nous publiions en plusieurs articles (ce blog aux 13, 20 et 29 mai).

 

Nous reçûmes la réponse suivante (21 mai) : « si vous souhaitez rédiger un article dans RIVAROL, ou à défaut faire paraître une lettre dans le courrier des lecteurs, pour faire valoir en toute liberté votre point de vue, j'y suis tout à fait favorable ». Le dernier et plus important article de réponse aux contre-vérités reprises par M. Delorme n’étant pas encore achevé, nous envoyâmes immédiatement un « courrier des lecteurs ».

 

Rivarol 17 avril 2018.jpegLe 30 mai, nous proposâmes néanmoins l’article achevé à M. Bourbon pour une éventuelle publication : « nous avons pensé vous proposer une sorte de mise au point sur la fameuse phrase d'Adolf Hitler "Si j'avais un fils..." En effet, c'est cette anecdote qui sert essentiellement à asseoir la réputation, sinon de menteur, du moins de fabulateur, que se plaisent à entretenir désormais les historiens, même de notre "famille de pensée" [à propos de Léon Degrelle]. Vous trouverez ce texte en annexe: voulez-vous nous dire si vous pensez pouvoir le retenir pour une prochaine publication ? »

 

Nous reçûmes immédiatement la réponse suivante par retour de courrier électronique : « Je publie votre texte dans notre prochain numéro, celui daté du 6 juin. » Le malentendu est que M. Bourbon ne parlait pas de notre article concernant « Si j’avais un fils… », mais répondait simplement à notre message précédent concernant le Courrier des lecteurs !

 

Emporté par notre joie, nous avons ainsi pris une vessie pour une lanterne, mais qu’importe : le lecteur de Rivarol sait maintenant où s’adresser pour chercher des informations sérieuses et vérifiées sur Léon Degrelle. Et nous continuons, de notre côté, à engager nos lecteurs à s’abonner à l’excellent et courageux Rivarol (www.boutique-rivarol.com).

 

S’il est une anecdote qui embête particulièrement les historiens politiquement corrects, c’est bien ce propos prêté au Chef du Troisième Reich et rapporté par Léon Degrelle après la fin de la guerre : « Si j’avais un fils, je voudrais qu’il fût comme vous ! » (La Campagne de Russie, 1949, pp. 15 et 381 ; Degrelle m’a dit, 1961, p. 393 ; Hitler pour 1000 ans, 1969, p. 161 ; Lettres à mon Cardinal, 1975, pp. 54, 325, 334)…

 

En voici le contexte précis : « Au moment du départ [de la Wolfsschanze, le Quartier-Général du Führer en Prusse orientale où Léon Degrelle fut reçu, pour la seconde fois, à partir du 27 août 1944], comme s’il eût voulu graver à jamais dans mon cœur un souvenir plus personnel, Hitler revint me prendre la main dans ses deux mains : “Si j’avait un fils, me dit-il lentement, affectueusement, je voudrais qu’il fût comme vous…” Je scrutai ses yeux clairs, si sensibles, à la flamme simple et rayonnante. Il s’en alla sous les sapins, par un chemin semé de brindilles. » (La Campagne de Russie, p. 381).

 

Pan 21.03.1973 1.jpegAgitée tout d’abord comme une preuve de la coupable proximité que Léon Degrelle se targuait d’avoir eue avec le prétendu responsable de la Seconde Guerre mondiale, cette phrase fut rapidement contestée, puisque pareille proximité ne pouvait que relever de la mythomanie pour un gouvernement belge cherchant, par le discrédit, à faire oublier ses propres faux-semblants dans sa volonté feinte de récupérer et exécuter l’exilé espagnol censé « avoir trahi son pays et porté les armes contre ses alliés ».

 

En effet, la réalité de cette confidence, à elle seule, pourrait justifier toute l’attitude politique de Léon Degrelle pendant et après la guerre et donner à son action une consistance que les historiens stipendiés s’efforcent donc de ridiculiser depuis 1945 à coups de demi-vérités, calomnies, persiflage et sarcasmes.

 

Jusqu’à la disparition du héros de Tcherkassy, le 31 mars 1994, personne n’avait jamais osé lui contester directement cette magnification exceptionnelle : nous ne connaissons guère que ce professeur de l’enseignement secondaire, originaire de Bouillon, Jean-Marie Frérotte, pour avoir agité ses doutes dans une biographie-règlement de comptes bouillonnais de 1987 : Léon Degrelle, le dernier fasciste.

 

Nous allons examiner son argumentation conjecturale (ainsi que toutes les autres théories avancées depuis), mais depuis lors, force nous est de constater que la calomnie a singulièrement repris du poil de la bête au point qu’aujourd’hui, il est de bon ton de se gausser de cette appréciation superlative du Führer, désormais réputée apocryphe. Y compris dans nos milieux ! C’est ainsi que nous avons eu la désagréable surprise de lire ce stéréotype de l’antidegrellisme dans un article de Paul-André Delorme, publié dans Rivarol le 11 avril dernier. Cet article prétendant célébrer Léon Degrelle, flamboyant fasciste wallon et contenant d’innombrables erreurs inexplicables* (date de naissance, constitution de la famille, nom et description des journaux rexistes, confusion d’événements historiques,…), reprend surtout les principales contre-vérités, aujourd’hui banalisées, sur la vie, l’idéal et l’action de Léon Degrelle (voir ce blog aux 13, 20 et 29 mai 2018).

 

M. P.-A. Delorme écrit :

« Et qu’a pensé Hitler de Degrelle ? A coup sûr, il ne l’a pas regardé “comme un fils” ; encore moins lui a-t-il dit qu’il eût souhaité avoir un fils qui lui eût ressemblé, contrairement à ce que devait dire et écrire plus tard Degrelle (Cela ne ressemble pas à Hitler, qui, tout à sa passion politique et à son culte de la patrie, semble ne jamais vraiment s’être soucié d’avoir un fils). »

 

M. Delorme sait « à coup sûr » qu’il n’est absolument pas question de relation filiale entre le chef du Reich et celui qu’il voulait créer chancelier de la nouvelle Bourgogne. Et il sait aussi « à coup sûr » qu’il est « encore moins » question qu’il lui ait dit une phrase du genre « Si j’avais un fils, j’aurais aimé qu’il vous eût ressemblé »…

 

Hitler papa2 09 11 77.jpegD’où l’auteur tire ses certitudes demeure un mystère : aucune source n’est citée à l’appui d’une affirmation aussi péremptoire. Faut-il donc croire la parole de ce biographe, plutôt cafouilleux comme nous avons pu l’établir sur notre blog, et devrons-nous traiter par le mépris celle de Léon Degrelle, ce grand témoin et acteur de l’épopée des fascismes et du national-socialisme ? M. Delorme, pour sa part, n’hésite pas à trancher : c’est lui qui a raison « contrairement à ce que devait dire et écrire plus tard Degrelle » ! Toujours cette souveraine et dogmatique assurance… Seule une note de bas de page se risque à nous donner une indication : « Cela ne ressemble pas à Hitler » ! Car P.-A. Delorme n’a pas besoin, comme n’importe quel Léon Degrelle, d’avoir rencontré et connu Adolf Hitler pour pénétrer ses sentiments : il « semble ne jamais vraiment s’être soucié d’avoir un fils »…

 

Pouvons-nous faire remarquer à M. Delorme qu’en confiant cet éminent compliment personnel à Léon Degrelle, Adolf Hitler ne voulait évidemment pas lui faire part de son désir d’être papa ! Il ne s’agit ici aucunement d’une évocation de la descendance familiale du Führer, mais de la plus haute appréciation que celui-ci pouvait émettre à propos de quelqu’un qui, par son courage physique, sa valeur morale et son acuité politique, lui était devenu tellement cher qu’il le considérait comme appartenant quasiment à sa famille.

 

Un tel jugement est dès lors parfaitement compatible avec la « passion politique » et le « culte de la patrie » qui animaient le Führer puisqu’il les retrouvait idéalement en Léon Degrelle.

 

Nous avons montré sur notre blog (12 mai 2016) la force des liens privilégiés qui unissaient Adolf Hitler et Léon Degrelle dès leur première rencontre du 26 septembre 1936 (« Je n’ai jamais vu de tels dons chez un jeune homme de cet âge » dira le Führer à Joachim von Ribbentrop) et qui ne firent que se renforcer au fil du temps : le Führer s’inquiéta ainsi constamment du sort du jeune chef de Rex, fulminant contre Léopold III lorsqu’il le crut assassiné à Abbeville le 20 mai 1940, refusant son offre de combattre auprès des jeunes Allemands en avril 1941, essayant vainement de l'éloigner des périls des combats forcenés de la percée de Tcherkassy (voir ci-après), puis exigeant des informations sur sa prétendue capture par les Russes dans un télégramme (daté du 10 février 1944 à 1h45 !) qui interloqua l’Etat-major de la 8e Armée aux abois (voir Earl Ziemke, Stalingrad to Berlin: The German Defeat in the East, 1968, p. 231; Niklas Zetterling & Anders Frankson, The Korsun Pocket, 2008, p. 191), lui interdisant enfin d'encore s'exposer (voir ci-après)…

 

Après la réussite de la percée, c’est le Generalleutnant Theo-Helmut Lieb, commandant le XXXXII. Armeekorps, qui prévint Léon Degrelle que le chef des armées du Reich l’attendait : « Venez, me dit-il. Le Führer a fait téléphoner trois fois. Il vous attend. Voilà deux jours qu’on vous cherche de tous les côtés. » (La Campagne de Russie, p. 326).

 

Et c’est dans le Fieseler Storch personnel du Führer que parvint à Rastenburg le groupe de trois « Kommandeure » de la percée, le général Lieb et Léon Degrelle, ainsi que le glorieux SS-Gruppenführer Otto Gille, commandant la Panzer-Division Wiking. Notons que seules ces trois personnes furent conviées au Quartier-Général, alors que le bulletin radiophonique « Wehrmachtbericht » du 20 février 1944 citait également les généraux Hermann Breith commandant le III. Panzerkorps et Nikolaus von Vormann commandant le XXXXVII. Panzerkorps ainsi que le fameux général Wilhelm Stemmermann commandant le IV. Armeekorps, qui trouva la mort lors de la percée.

 

Comment expliquer cet honneur insigne fait à l’officier wallon ? Soulignant expressément le rôle particulier de Léon Degrelle, le communiqué du Grand-Quartier Général de l’OKW du 21 février déclare : « Après la libération des groupes de combat allemands coupés à l’ouest de Tcherkassy, le Führer a reçu dimanche, en son quartier général, les commandants suivants des unités qui avaient été encerclées : le commandant d’un détachement d’avant-garde, le lieutenant-général Lieb, qui conduisit les troupes de choc lors de la percée à travers le cercle d’investissement, le commandant de la division blindée SS « Wiking », le SS-Gruppenführer et lieutenant-général des Waffen-SS Gille, dont la division composée de volontaires germaniques s’est de nouveau brillamment comportée sous son commandement dans de durs combats, et le chef de la brigade SS de volontaires wallons, le SS-Hauptsturmführer Léon Degrelle qui, après la mort héroïque du Commandeur de la Brigade, en prit le commandement et s’est particulièrement distingué dans les combats défensifs de percée. »

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Tous les commentateurs, au premier rang desquels Joseph Goebbels, ont dit l’émotion du Führer en recevant Léon Degrelle : « Vous m’avez donné tant d’inquiétude… » et les Deutsche Wochenschau de diffuser ces images rarissimes du Führer pressant entre ses deux mains la main droite de Léon Degrelle et lui remettant l’exceptionnel Ritterkreuz. A nouveau, Adolf Hitler tentera de préserver son protégé : « Ce qui ajoutait à mon angoisse, c’est le fait qu’après Tcherkassy, Hitler m’avait interdit de retourner au front. » (La Campagne de Russie, p. 337).

 

Une nouvelle fois cependant, la bravoure désobéissante mais héroïque de Léon Degrelle sur le front d’Estonie le signala à l’inquiétude et à la sympathie émue du Führer qui le fit –fait unique dans les annales militaires du IIIe Reich– à nouveau emmener à bord de son avion au Quartier général de Prusse orientale pour lui remettre personnellement, le 27 août 1944, les Feuilles de Chêne et l’Insigne en Or des combats rapprochés : « Hitler me colla sur la poitrine la grande plaque en or du Combat rapproché, le numéro un des onze qui furent décernées pendant la guerre. J’avais été blessé sept fois : il me remettait la Médaille en or des Blessés. Et puis, pour compléter la panoplie, la Grande Croix allemande en or (équivalant à l’obtention à cinq reprises de la Croix de Fer de Première classe). Les mains pleines, je ne savais plus comment accueillir les boîtiers » raconta plaisamment Léon Degrelle à Jean-Michel Charlier (Léon Degrelle : persiste et signe, p. 344).

 

Comment M. Delorme peut-il savoir « à coup sûr » que l’inquiétude et la sympathie du Führer pour Léon Degrelle ne se sont pas exprimées au terme de leur longue entrevue (« toute une soirée et une partie de la nuit » selon l’auteur) dans une phrase telle que « Si j’avais un fils, j’aimerais qu’il vous ressemble » ?... Léon Degrelle ne l’a dit et écrit que « plus tard » ? Bien sûr, car une telle confidence personnelle n’est de toute évidence pas destinée à la publicité des communiqués de presse ou des actualités cinématographiques (même s’il ne s’agissait pas d’un secret d’état, puisque, prononcée au moment du départ comme le raconte Léon Degrelle dans ses mémoires, elle aurait certes pu être entendue par des tiers) !

 

Paul Schmidt.jpegCe « plus tard » dont notre chroniqueur occasionnel fait grief à Léon Degrelle –laissant ainsi entendre que ce dernier a placé « trop tard » ces paroles dans la bouche du Führer– rappelle la supputation de Jean-Marie Frérotte (dont nous avons parlé au début de cet article), reprochant à Léon Degrelle de n’avoir jamais « fait état de cette réflexion du vivant d’Hitler, comme s’il avait pu redouter un démenti cinglant » (Léon Degrelle, le dernier fasciste, p. 190). Cet argument ne tient pas car Frérotte ajoute : « L’interprète d’Hitler, Paul Otto Schmit [sic], aurait sûrement rapporté la chose. » Nous allons voir immédiatement que si Paul-Otto Schmidt n’en reprend pas les termes exacts, il corrobore néanmoins bien la vraisemblance de cette appréciation personnelle du Führer. Mais nous constaterons tout d’abord que Léon Degrelle, en la faisant connaître, ne craignait en tout cas absolument pas de « démenti cinglant » des personnes présentes qui, toutes, eussent pu lui en imposer un définitif !

 

Dans cet ordre d’idées, nous ne manquerons pas de faire un sort à la scandaleuse sortie de l’ancien Hauptsturmführer Jean Vermeire qui, lui, attendit bel et bien la disparition de son chef Léon Degrelle pour prétendre, dans le documentaire équivoque de Philippe Dutilleul Léon Degrelle ou la Führer de vivre (2009) que jamais Adolf Hitler n’eût prononcé une phrase telle que « Si j’avais un fils, j’aimerais qu’il fût comme vous », car cela eût constitué une insulte pour tous les jeunes soldats allemands.

 

C’est cette affirmation même, inspirée par l’amertume de n’avoir jamais été reconnu officiellement par Léon Degrelle, non comme son fils, mais comme son « bras droit », son « porte-parole », voire son « Premier ministre » qui constitue la véritable insulte aux jeunes Allemands ! Ce fut, en effet, l’orgueil et la joie de toute la jeunesse allemande de se voir accompagnée dans son combat pour libérer l’Europe du communisme par plus d’un demi-million de camarades de tout le continent, le meilleur de toute la jeunesse européenne ! Et lorsque les jeunes soldats allemands purent apprendre l’affection particulière que le Führer porta à Léon Degrelle, jamais aucun d’entre eux ne s’en offusqua. Nous venons d’ailleurs de le voir sur ce blog, en reprenant les extraits des mémoires de Franz Schönhuber, ce jeune sous-officier SS, instructeur et interprète auprès de la Division « Charlemagne », qui explique, après avoir rapporté les paroles du Führer, tout ce que représenta pour ses camarades européens un Léon Degrelle entré de son vivant dans la légende (ce blog au 15 juin 2018).

 

Pour achever de réduire à néant la théorie inepte de Jean Vermeire sur un Adolf Hitler prisonnier d’un étroit nationalisme allemand alors que sur le front des combats comme sur le front intérieur se découvrait et se vivait la plus exaltante solidarité nationale européenne, nous citerons cette lettre que cet officier allemand, chirurgien de la Division Wiking écrivit à Léon Degrelle. Elle faisait suite à un article de Der Spiegel du 9 avril 1973 se faisant l’écho de « La peur de Rex » manifestée par le gouvernement belge à l’annonce de la diffusion par la télévision néerlandaise d’un documentaire en couleur sur « le criminel de guerre [sic] Léon Degrelle, condamné à mort par contumace ». Der Spiegel ne manqua pas de préciser que « Hitler –que le Belge considère toujours aujourd’hui comme le plus grand homme d’Etat de notre temps– doit avoir dit un jour : “Si j’avais un fils, je voudrais qu’il soit comme Degrelle”. »

  

Spiegel LD AH 1973 IV 09 d.jpgLoin d’être choqué ou de se sentir insulté par cet avis tranché d’Adolf Hitler, l’ancien jeune officier allemand de la Wiking en profita pour reprendre contact avec celui qu’il considérait toujours comme son « Cher Camarade Degrelle » (l’hebdomadaire allemand avait en effet poussé la déontologie jusqu’à publier son adresse privée « Joaquín García Morato 37 » !) pour lui rappeler l’impression ineffaçable que sa détermination farouche toute auréolée de gloire avait produite sur lui : « J’ai gardé un souvenir vif et précis de vos visites à mon hôpital de Korsum. Les jeunes blessés étaient parfois si gravement atteints qu’ils ne pouvaient même supporter qu’on leur adresse la parole. Mais quand vous arriviez dans la salle avec votre chauffeur, ces blessés fiévreux et à demi-conscients sortaient de leur léthargie et se redressaient sur leur lit en criant, ivres de joie : “Mon Commandant ! Chef !” A cette époque, nous avons eu l’occasion de partager quelques repas. Une fois, vu notre situation désespérée, je vous ai demandé pourquoi vous ne poursuiviez pas votre carrière politique dans votre pays et pourquoi vous restiez à nos côtés. Et vous m’avez répondu “Nous sommes en guerre et je ne reviendrai pas à la politique avant que cette croisade ne soit achevée.” Je me souviens comme si c’était hier que, peu de temps avant la rupture de l’encerclement, vous aviez reçu l’ordre du Führer qui souhaitait vous sortir de ce chaudron infernal en mettant un avion à votre disposition pour vous permettre de reprendre votre œuvre politique, mais vous avez rejeté cette proposition tentante : “Je resterai avec mes hommes pour le meilleur et pour le pire.” Et en effet, vous avez conduit vos hommes héroïquement, brisant l’encerclement ennemi, après la mort de votre commandant en chef. Voilà ce qu’est la véritable camaraderie ! Comme autrefois, je vous redis ma fidélité absolue ! » (lettre publiée pour la première fois, dans une traduction d'Abel Delanoy, dans L'Europe réelle. Périodique de combat pour un nouvel Ordre européen, dirigé par Jean-Robert Debbaudt).

 

Rappelons que Vermeire raconta après la guerre que son rôle d’interprète à Rastenburg fut contrarié par l’épais brouillard qui empêcha son avion de décoller de Berlin : il ne vit donc, ni n’approcha jamais le Führer, ni, a fortiori, ne put-il jamais lui parler. Qui est-il donc pour élucubrer son improbation de l’attitude paternelle d’Adolf Hitler envers Léon Degrelle, qu’aucun Allemand, jeune soldat ou proche du Führer, ne songea jamais à contester ?

 

Imagine-t-on ainsi qu’un héros tel que le SS-Standartenführer Otto Skorzeny –que le Führer chargea personnellement des missions les plus « impossibles » – n’eût pas démenti de la plus cinglante façon l’affirmation de Léon Degrelle s’il avait soupçonné quelque mensonge, au lieu d'adresser un « Message aux Belges », en introduction aux Lettres à mon Cardinal où le Commandeur de la Wallonie rapporte justement les paroles du Führer (et d'accepter, un an plus tard, que la traduction de ce même texte préface l’édition espagnole de Hitler pour 1000 ans –Memorias de un fascista, 1976– rapportant également ces propos) ? Accorder au contraire sa totale amitié à son camarade SS européen, n’était-ce pas, en reconnaissant leur identique fidélité à leur serment, accepter la relation paternelle que ce dernier affirmait, dans tous ces écrits, avoir obtenue du Führer ?

 

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Il n’y a guère, un autre « biographe ami », Francis Bergeron, avait déjà repris l’argument de Jean-Marie Frérotte, qu’il présenta, quant à lui, comme définitif (utilisation de l’indicatif au lieu du conditionnel) : « L’interprète de Hitler, Paul Otto Schmidt, ne rapporte pas non plus [ces propos] » (Degrelle qui suis-je ?, p. 76). Nous avons eu l’occasion de montrer sur notre blog (au 12 mai 2016) que cela n’est pas exact, car s’il ne cite pas précisément cette phrase, l’interprète officiel du Führer confirme néanmoins la proximité stupéfiante des deux hommes, et ce, en confirmant également la relation paternelle que le Führer national-socialiste n’hésitait plus à établir entre lui et son plus fidèle soldat politique : « [Adolf Hitler] avait un faible pour Degrelle : il l’appelait “le jeune homme” ou “le gamin”… » (Pourquoi Pas ?, 21 septembre 1962).

 

Même si nous n’en possédons évidemment pas d’enregistrement ou de compte rendu sténographique (ce qui renforce son caractère privé), nous sommes donc bien prêt à parier sur l'authenticité de cette phrase on ne peut plus insolite, tant elle nous paraît « ressembler à Hitler, tout à sa passion politique et à son culte de la patrie ».

 

Nous croyons même volontiers que cette proximité entre les deux hommes s’est progressivement imposée de par leur histoire politico-militaire en miroir –que le Führer n’a pu manquer d’observer : lui-même, emporté par l’amour de sa patrie, s’engagea, simple soldat, dans le premier conflit mondial où il manifesta le plus grand courage avant de voir son idéal trahi par les politiciens : il s’engagea alors dans la vie politique afin de régénérer fondamentalement et avec succès le système politique, économique, social et culturel de sa patrie. Le trajet est inversé chez Léon Degrelle : engagé dans la vie politique afin de régénérer spirituellement sa patrie et la libérer des banksters, il se fait flouer par leurs manœuvres traîtresses ; il s’engage alors, simple soldat mais avec le plus grand courage, dans l’armée qui remodèle l’Europe selon l’idéal national-socialiste et gagne le droit d’assurer à sa patrie rendue à son destin historique toute sa place dans le nouvel ordre européen.

 

En outre, replaçons-nous dans le climat de perte de confiance et de crainte de la trahison, qui obsède le Führer venant d’échapper miraculeusement à l’impensable attentat du 20 juillet 1944.

 

Déjà, un an auparavant, ignorant les ordres du Führer, le maréchal Paulus précipita la catastrophe de Stalingrad, avec ses près de cent mille prisonniers, dont – fait unique dans l’histoire militaire allemande – un maréchal et vingt-quatre généraux, parmi lesquels le traître Walther von Seydlitz-Kursbach, fondateur d’un « comité national Allemagne libre ». Cette officine de propagande stalinienne fut très active pour miner le moral des troupes allemandes lors des tentatives soviétiques d’écraser le « chaudron de Tcherkassy » en février 1944. Aussi, après la percée, soucieux d’éviter que se développe au sein de l’armée quelque mouvement défaitiste ou anti-national-socialiste, Adolf Hitler convoque-t-il d’urgence, le 19 mars 1944, au Berghof, sa résidence personnelle des Alpes bavaroises, l’ensemble des maréchaux du Reich en activité. Chacun dut renouveler solennellement, de vive voix, puis par écrit, son serment de fidélité et de loyauté absolues dans la poursuite de la guerre. On sait ce que firent de leur serment les maréchaux Witzleben, Kluge ou Rommel, impliqués à des degrés divers dans l’attentat du 20 juillet…

 

Et voilà que, dans ce contexte angoissant où il faut absolument tenir bon, témoigner d’une implacable force de caractère, garder une confiance inébranlable en la victoire finale, gagner le temps nécessaire pour que puissent changer le cours de la guerre les fameuses « armes secrètes », ces inventions formidables du génie allemand que les alliés s’arracheront après le conflit,…, voilà qu’à ce moment, se manifeste à nouveau à l’attention du Führer ce jeune officier étranger. Il ne le connaît que depuis peu (huit ans), mais il a eu l’occasion de le jauger, de l’apprécier et de s’y attacher. Surtout depuis que, malgré l’interdiction qu’il avait formulée le 4 juillet 1941, il s’est engagé, le 22 juillet, pour le front comme simple soldat, refusant toute promotion honorifique (voir ce blog au 31 juillet 2017). Là, c’est tout comme Adolf Hitler sur le front des Flandres qu’il se comporte, « tout à sa passion politique et à son culte de la patrie », ignorant le danger, manifestant sa foi fanatique en la victoire, faisant honneur comme personne à son serment de fidélité.

 

Alors, lorsqu’il le fait amener pour la seconde fois auprès de lui pour le remercier à la face du monde, le couvrir des plus grands honneurs militaires et le recevoir pour de longs entretiens privés, Adolf Hitler eût-il pu, au moment de la séparation, avoir prononcé une phrase telle que « Si j’avais un fils, je voudrais qu’il soit comme vous » ?

 

« A coup sûr », non ! assène P.-A. Delorme. Nous venons de voir que ce coup n’est vraiment pas si sûr que cela.

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Au fond, cette affaire de la déclaration d’Adolf Hitler « Si j’avais un fils… » est emblématique de la haine des antidegrelliens ne pouvant admettre une telle proximité avec le maître du IIIe Reich, car si elle était telle que le dit Léon Degrelle et telle qu’on peut le déduire de l’attitude d’Adolf Hitler à son égard, elle ne ferait que confirmer la pertinence, le réalisme et la possibilité évidente de concrétisation de la politique de Léon Degrelle. La mise en doute –ou le refus– de cette exclamation d’extrême sympathie du Führer est au cœur de la réputation de vantardise, de fanfaronnade et de mensonge que l’on veut imposer à l’image de Léon Degrelle… Et pourtant, si on en croit France-Soir, rapportant des propos de Martin Bormann peu avant sa sortie fatale du Bunker de la Chancellerie, « Le Führer a exprimé son regret de ne pas avoir confié le commandement de ses troupes à Léon Degrelle » ! (11 janvier 1973)…

 

De toute façon –et cela nous importera certes davantage, tout en constituant une raison supplémentaire de croire à la réalité de l’appréciation du Führer–, toute la vie de Léon Degrelle en son exil espagnol, si elle fut consacrée à la défense de son honneur et de celui de ses héroïques Légionnaires, s’attacha aussi et surtout à défendre celui d’Adolf Hitler.

 

Léon Degrelle, en l’occurrence, se comporta significativement comme s’il avait voulu se montrer digne de la confidence exceptionnelle du Führer, comme s’il s’en considérait désormais comme le seul héritier politique puisqu’il en était le fils spirituel ! S’estimant donc par là-même investi de la mission de laver sa réputation des mensonges et calomnies qui font désormais de lui l’archétype du mal absolu !

 

Cette œuvre de défense, de justification et d’apologie des idées et des réalisations du créateur du national-socialisme est à la base de tous ses ouvrages, jusqu’à définir le XXe siècle comme le « Siècle de Hitler » (six volumes seulement ont été publiés sur la série prévue). De même a-t-il achevé, à notre époque de primauté de l’image sur l’écrit, cette entreprise formidable et sans pareille de raconter, en tant que témoin et acteur privilégié, toute l’histoire de ce « Siècle de Hitler » au long d’une vingtaine de films-DVD de trois heures chacun, qui attendent toujours d’être montés et diffusés…

 

À coup sûr, après l’assassinat légal de son père Edouard en 1948, Léon Degrelle, à qui Adolf Hitler confia qu’il aurait aimé que son fils fût tel que lui, eût pu rendre son appréciation superlative au Führer : « Si je pouvais à nouveau avoir un père, j’aimerais qu’il fût tel que vous ! »

 

 

(*) Dans notre lettre du 14 mai au Directeur de Rivarol, Jérôme Bourbon, nous regrettions « les multiples erreurs impardonnables concernant Léon Degrelle car n’importe quel Wikipedia eût pu aider l’auteur à les éviter ». Il apparaît qu’en fait, P.-A. Delorme a bien (et mal à la fois) utilisé Wikipedia : sa deuxième phrase en est un décalque parfait : « son père, Edouard Degrelle, catholique fervent, s’expatria en Belgique en 1901, en réaction à la politique anticléricale de la IIIe République, et y reprit une florissante brasserie. » (Rivarol). « Son père, Edouard Degrelle […] s’était expatrié en Belgique en 1901 en réaction […] au sectarisme anticlérical, […] Belgique où il a repris une brasserie florissante. » (Wikipedia).

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