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  • Un scoop de « Médor » : Rex en technicolor !

    ddd.jpgEn mars dernier, le journal télévisé de la RTBF diffusait une séquence sur la récupération de « clichés peu connus découverts un peu par hasard dans une cave bruxelloise » par le « magazine d’enquête » Médor, par ailleurs totalement inconnu.

    Même si la séquence (toujours visible sur www.rtbf.be/auvio) bénéficiait de l’éclairage objectif de l’historien Mathieu Simons (auteur de l’excellent Rex et l’Ordre Nouveau dans l’arrondissement de Verviers 1935-1945, voir ce blog en date du 30 juin 2016), rien dans ce que montrait la télévision belge francophone n’avait l’air particulièrement inédit, ce qui apparentait plutôt le reportage à un film promotionnel pour un nouveau magazine en quête de publicité et de lecteurs. Le fait d’ailleurs que les photos ne soient pas reproduites dans leur état d’origine, mais aient été colorisées faisait même penser sinon à une supercherie, en tout cas à une manœuvre sensationnaliste.

    Nous avions d’autant plus rapidement oublié ce « scoop » que nous n’avions jamais trouvé trace de la publication Médor chez aucun libraire… Jusqu’à ce que nous tombions par hasard sur elle, parmi les innombrables bandes dessinées d’un magasin spécialisé du centre de Bruxelles !

     

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  • Degrelle. Qui suis-je ? Par Francis Bergeron, éditions Pardès, 2016, 125 pages

     VII. L’engagement militaire de Léon Degrelle

    « Pourquoi cet engagement personnel ? Degrelle n’a pas fait son service militaire, n’a jamais manié une arme. Et, à cette époque, il a quatre enfants, dont l’aîné n’a guère que 7 ans. Mais le journaliste Robert Poulet l’a un peu provoqué : “Ce n’est pas tout d’y pousser les autres, peut-être faudrait-il y aller soi-même”, a-t-il écrit, en substance. » (Bergeron, p. 70)

    francis bergeron,léon degrelle,front de l'est,rex,engagementAîné d’une famille de plus de six enfants, Léon Degrelle a été exempté d’office de son obligation de service militaire par la loi de 1928. Ce qui ne l’a pas empêché de demander son incorporation sous les drapeaux (armée de l’air) en 1939, requête refusée au motif qu’il était député de Bruxelles.

    Par ailleurs, après la défaite de la Belgique et les épreuves subies au cours de sa captivité en France, et dans l’inactivité totale où il est réduit depuis son retour au pays, Léon Degrelle, toujours habité par son idéal dont la réalisation se concrétise ailleurs et sans lui, se rappelle au bon souvenir d’Adolf Hitler lui-même. Il lui écrit le 10 avril 1941 (c’est-à-dire bien avant le déclenchement de l’opération Barbarossa, le 22 juin) : « […] C’est pour sortir de cette inaction que je vous écris, Führer, afin d’obtenir de vous l’honneur insigne de pouvoir lutter, fraternellement, à côté de vos soldats. Pendant la durée de la guerre, je ne puis, politiquement, être d’aucune utilité. Laissez-moi donc alors, Führer, mettre à votre disposition, sur les champs de bataille, ma force et ma jeunesse ! […] Führer, je suis certain que vous ne me refuserez pas cette joie. Vous vous souviendrez du jeune homme qui, dès 1936, venait à Berlin vous apporter le salut de Rex. […] Vous me permettrez, j’en suis convaincu, de mêler mon effort à l’effort de la jeunesse du IIIe Reich et de m’engager volontairement parmi vos troupes. Je serai infiniment heureux, malgré mon attachement à mon foyer et à mes quatre petits enfants, de connaître le destin militaire de votre jeunesse héroïque. Que Dieu, Führer, conduise vos drapeaux à la victoire et à la paix. »

    Il reçut la réponse de Hitler par un courrier du Chef des Oberkommando der Wehrmacht en personne, le Generalfeldmarschall Wilhelm Keitel, le 4 ou le 5 juillet : sa requête est refusée « pour des raisons de principe » : « Le Führer ne peut pas vous laisser partir pour le front parce que vous êtes indispensable pour votre activité politique » (Cahiers d’Histoire de la Seconde Guerre mondiale, 1978, pp. 168-170). (1)

    Dans ces conditions, il est difficile de croire –son héroïsme, par la suite, au Front de l’Est en attestera par ailleurs à suffisance– que Léon Degrelle fût un planqué et n’ait pas envisagé, dès le début, de participer à la croisade antibolchevique : il ne faisait, en fait, qu’obéir au Führer.

    Dès le 24 juin, il avait manifesté, dans Le Pays réel, son entière solidarité avec les troupes du Reich dans le combat contre le bolchevisme, affirmant explicitement, le 30 juin, que « les Wallons sont assurément dignes d’avoir leur part à la grande croisade ». Cela se concrétisa par la publication, le 8 juillet, de l’avis de recrutement pour le « Corps Franc Wallonie ». Recrutement auquel, nous venons de le voir, il ne pouvait participer…

    Mais les difficultés rencontrées pour l’engagement prévu de quelque 5000 volontaires décidèrent à l’évidence le Chef de Rex à passer outre aux réticences de Hitler et à montrer l’indispensable exemple : il annonça son enrôlement dans la Légion Wallonie au cours du meeting qu’il tint le 20 juillet à Liège. En trois jours, plus de 400 volontaires s’empressèrent de le rejoindre !

     

    francis bergeron,léon degrelle,front de l'est,rex,engagementL’anecdote savoureuse de Robert Poulet est certainement véridique, connaissant son absolue probité, mais elle coïncida très certainement avec une décision déjà prise, ce qui permit au « beau Léon » de lancer sa réponse flamboyante, à la Cyrano : « C’est pour moi que vous dites cela ? […] Et bien j’y vais ! »

    C’est dans un article de Rivarol du 6 décembre 1985 que Robert Poulet rapporte ce dialogue, mais on doit aussi à la vérité de rappeler la réaction sincère et spontanée de l’écrivain, héros de la Première Guerre mondiale : « Léon Degrelle était allé se battre [au Front de l’Est] dans un mouvement impétueux qu’il était difficile de ne pas admirer. » Léon Degrelle avait fait mouche !

     

     

    1. Il est important de préciser dans quelle perspective Léon Degrelle avait entrepris cette démarche : non pas pour s’aligner aveuglement sur l’Allemagne et s’intégrer inconsidérément dans sa politique, mais pour donner une chance à la Belgique de retrouver un rôle dans l’Europe nouvelle. C’est ce qu’expliqua le chef de Rex dans une interview à Défense de l’Occident (novembre 1972). Il n'est évidemment pas question ici de "pousser les autres" au casse-pipe! : « Dès le début, je m’étais dit qu’il n’y avait de solution que militaire. Les Allemands étaient des soldats qui avaient triomphé, nous étions des vaincus et des civils. Tout était contre nous. Il fallait donc revenir à égalité avec eux et cette égalité, nous ne l’obtiendrions que par l’égalité du sacrifice. Je vais vous révéler un fait peu connu. En avril 1941, quand j’ai vu que l’affaire tournait très mal pour la Belgique et que les Allemands s’affirmaient comme les maîtres de l’Europe, qu’ils avaient balayé les Balkans, la Grèce, la Crète, j’ai écrit à Hitler pour m’engager. À ce moment, je ne pensais pas lever des volontaires. La guerre contre la Russie n’avait pas encore commencé. Je ne cherche donc même pas les circonstances atténuantes de la lutte contre le communisme. Mais comme je ne voulais pas lancer mon pays dans une aventure militaire absurde, je m’y suis lancé tout seul. Ceci dit, j’ai été ravi que l’Allemagne attaque l’Union soviétique deux mois plus tard, car cela nous a permis de nous lancer en masse dans la bagarre. Keitel m’a répondu que le Führer ne pouvait pas accéder à ma demande car il me réservait pour un futur rôle politique très important. Il ne restait plus qu’à aller cultiver mon jardin. »

     

    (A Suivre)

     

  • Degrelle. Qui suis-je ? Par Francis Bergeron, éditions Pardès, 2016, 125 pages

     

    VI. Elections de 1937 : une défaite qui était victoire

    « La défaite est écrasante : Van Zeeland est élu avec 81% des suffrages exprimés (276 000 voix). Or, dans la même circonscription, lors des élections de 1936, Rex avait obtenu, allié avec le VNV, 75 000 voix. » (Bergeron, p. 55)

    Van Zeeland Petit Parisien - Copie.jpgFrancis Bergeron a raison d’insister sur les circonstances exceptionnelles de ces élections, absolument inédites alors dans les démocraties européennes (même si le « Front républicain » est désormais la norme dans la France d’aujourd’hui) : « C’est donc un obstacle formidable que doit franchir le parti, seul contre tous. » Mais ce n’est pas seulement contre les partis, mais contre le système incluant l’Eglise catholique qu’il devra également lutter : alors plutôt que de parler de l’ « erreur considérable » de Léon Degrelle d’avoir provoqué ces élections qu’il eût largement emportées dans des conditions normales, il eût fallu souligner le scandale inouï du « coup de crosse » de Malines aggravant encore la situation , de cette incroyable ingérence de l’Eglise dans un scrutin où « non seulement les autorités catholiques demandent de ne pas voter Rex, mais elles condamnent l’abstention, c’est-à-dire qu’elles demandent de voter Van Zeeland » !

    Dans ces conditions où la défaite était inévitable, il eût été également juste de placer les résultats électoraux dans une perspective plus contextuelle.


    léon degrelle,1937,van zeeland,francis bergeron,rex,élections,coup de crosseNotons tout d’abord qu’aux élections du 24 mai 1936, Rex ne présentait nullement de liste commune avec le VNV (c’est Jean-Michel Etienne, dans Le Mouvement rexiste jusqu’en 1940, qui opère cet amalgame pour trafiquer son analyse). Les résultats de Rex à Bruxelles lui sont donc tout personnels : 53.582 voix, soit 15,77%.

    Le 11 avril 1937, Rex obtint 69.642 voix (19%), soit, vu les circonstances, loin de la majorité absolue face à la coalition de tous les partis, mais bien au-delà de celle logiquement espérée dans un scrutin où chaque parti se fût présenté indépendamment. Léon Degrelle réalise donc bien une progression substantielle par rapport à 1936 (plus de 3%). La coalition du système contre nature, quant à elle, ne faisait que stagner par rapport à l’addition des scores catholiques, socialistes, libéraux et communistes de 1936, n’augmentant qu’à peine de 0,5%.


    Van Zeeland Photo - Copie.jpg
    Autre information intéressante : Paul Van Zeeland, le champion de la démocratie et  de l'épiscopat, le vainqueur de Degrelle, « danger pour le pays et pour l’Eglise », empêtré dans le scandale politico-financier de la « cagnotte de la Banque nationale » dénoncé par Rex, dut démissionner six mois plus tard, le 25 octobre 1937, pour rejoindre définitivement les oubliettes de l’histoire.

     

    (A Suivre)

     

     

  • Léon Degrelle, SS et catholique !

    Retrouvées dans les archives de Léon Degrelle (1), ces six pages manuscrites répondent aux questions de l’ « hebdomadaire chrétien d’actualité », La Vie. Le texte n’est pas daté et nous ignorons s’il a été publié par la revue, n’ayant pas eu l’occasion d’en examiner la collection. Mais nous en doutons fort, à la lecture de la présentation qu’elle fit, le 17 septembre 1992, de l’émission « Dossiers Noirs » de Jean-Michel Charlier Léon Degrelle, Autoportrait d’un fasciste (deux fois annoncée – en 1978 et en 1992– mais chaque fois supprimée sur ordre du gouvernement français): « Mais pour quelles raisons France 3 programme-t-elle ce portrait du Belge Léon Degrelle, dernier leader nazi vivant, réalisé en 1977 mais jamais diffusé à la télévision française ? Le personnage y apparaît comme un "fort en gueule", assez abject, prônant l’ordre, et dont l’essentiel du discours se résume à remuer le passé douteux des gouvernants de son époque dans la Belgique des années 30 »…

    Cet hebdomadaire fondé en 1945 sous le titre La Vie Catholique illustrée par Georges Hourdin et le père dominicain Boisselot, fait la part belle aux photographies, à l’instar de Vu avant-guerre, s’inspirant lui-même de la Berliner Illustrierte Zeitung. En 1968, le titre devient La Vie catholique, avant de se raccourcir encore en La Vie, en 1977. Comme Léon Degrelle évoque cette dernière péripétie, en même temps que le sida, décrit comme tel en 1981-82, c’est probablement de cette époque que doit dater son interview. L’allusion au « cadavre » de l’Europe traîné « depuis 40 ans » permettrait même de la dater de 1985.

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