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Degrelle. Qui suis-je ? Par Francis Bergeron, éditions Pardès, 2016, 125 pages

 

VI. Elections de 1937 : une défaite qui était victoire

« La défaite est écrasante : Van Zeeland est élu avec 81% des suffrages exprimés (276 000 voix). Or, dans la même circonscription, lors des élections de 1936, Rex avait obtenu, allié avec le VNV, 75 000 voix. » (Bergeron, p. 55)

Van Zeeland Petit Parisien - Copie.jpgFrancis Bergeron a raison d’insister sur les circonstances exceptionnelles de ces élections, absolument inédites alors dans les démocraties européennes (même si le « Front républicain » est désormais la norme dans la France d’aujourd’hui) : « C’est donc un obstacle formidable que doit franchir le parti, seul contre tous. » Mais ce n’est pas seulement contre les partis, mais contre le système incluant l’Eglise catholique qu’il devra également lutter : alors plutôt que de parler de l’ « erreur considérable » de Léon Degrelle d’avoir provoqué ces élections qu’il eût largement emportées dans des conditions normales, il eût fallu souligner le scandale inouï du « coup de crosse » de Malines aggravant encore la situation , de cette incroyable ingérence de l’Eglise dans un scrutin où « non seulement les autorités catholiques demandent de ne pas voter Rex, mais elles condamnent l’abstention, c’est-à-dire qu’elles demandent de voter Van Zeeland » !

Dans ces conditions où la défaite était inévitable, il eût été également juste de placer les résultats électoraux dans une perspective plus contextuelle.


léon degrelle,1937,van zeeland,francis bergeron,rex,élections,coup de crosseNotons tout d’abord qu’aux élections du 24 mai 1936, Rex ne présentait nullement de liste commune avec le VNV (c’est Jean-Michel Etienne, dans Le Mouvement rexiste jusqu’en 1940, qui opère cet amalgame pour trafiquer son analyse). Les résultats de Rex à Bruxelles lui sont donc tout personnels : 53.582 voix, soit 15,77%.

Le 11 avril 1937, Rex obtint 69.642 voix (19%), soit, vu les circonstances, loin de la majorité absolue face à la coalition de tous les partis, mais bien au-delà de celle logiquement espérée dans un scrutin où chaque parti se fût présenté indépendamment. Léon Degrelle réalise donc bien une progression substantielle par rapport à 1936 (plus de 3%). La coalition du système contre nature, quant à elle, ne faisait que stagner par rapport à l’addition des scores catholiques, socialistes, libéraux et communistes de 1936, n’augmentant qu’à peine de 0,5%.


Van Zeeland Photo - Copie.jpg
Autre information intéressante : Paul Van Zeeland, le champion de la démocratie et  de l'épiscopat, le vainqueur de Degrelle, « danger pour le pays et pour l’Eglise », empêtré dans le scandale politico-financier de la « cagnotte de la Banque nationale » dénoncé par Rex, dut démissionner six mois plus tard, le 25 octobre 1937, pour rejoindre définitivement les oubliettes de l’histoire.

 

(A Suivre)

 

 

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