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  • “Noël Cruel” par Georges Thonon.

     

    Ukraine, 24 décembre 1943.


    ee.jpgCette école de sous-officiers de la Waffen SS de Posen-Treskau avait une réputation de rigueur et de sévérité. Ce qu’on en racontait était toutefois largement au-dessous de la réalité… Sur la cinquantaine de candidats, une trentaine avaient été éliminés, ce qui était encore fort honorable pour des « Germains au rabais » tels que nous … Les vingt rescapés s’étaient retrouvés avec des galons tout frais et un ordre de mission. La destination de l’ordre était malheureusement le front de l’est, au lieu du congé promis.


    Voilà pourquoi nous étions là, dans la nuit de Noël 1943 entassés dans ce wagon de marchandises en route pour Tcherkassy à essayer de dormir en oubliant le destin. Les parois du wagon étaient blanches du givre formé par la condensation de nos respirations. La température extérieure devait se situer en dessous de moins 20 degrés; la porte à glissière et les trous de notre carrosse vermoulu laissaient passer un courant d’air capable de congeler en un temps record tout membre laissé à sa portée.

    Nous ne pouvions dormir longtemps et complètement par un froid pareil. Nous somnolions tout au plus par intermittence. Pour gagner un peu de chaleur, nous étions collés les uns contre les autres; la chaleur humaine était la seule que nous pouvions nous payer.

    A l’école, nous étions trois amis plus liés parce que venant de la Jeunesse Rexiste où nous nous étions connus. Au gré des événements et des affectations, nos destins avaient suivi des voies plus ou moins parallèles.

    Au début de la soirée, nous avions d’abord tué le temps en évoquant les soirées passées chez nous. Mais à l’incertitude de notre avenir, s’ajoutait l’idée de l’inquiétude de nos parents qui nous attendaient en vain. De plus, à cause de l’itinéraire erratique de notre convoi, notre ravitaillement semblait interrompu: nous n’avions plus rien à nous mettre sous la dent.

    Vers le milieu de la nuit, l’un de nous trois s’était endormi. Nous restions deux à échanger de temps à autre une bribe de phrase, tandis que le train continuait sa marche cahotante. Puis nous avons fait silence, les autres dans le wagon aussi.

    Ceux qui ne dormaient pas, ruminaient probablement les mêmes pensées, regrettant les jours de paix, leur lointain foyer et ceux qui y étaient restés. Chaque tour de roue nous en éloignait un peu plus et nous allions vers un avenir sombre qui nous réservait un éventail de possibilités peu réjouissantes.

    Sur cette unique voie restée libre, nous nous dirigions droit dans la gueule du loup; l’encerclement se refermait inexorablement. Mais cela, nous l’ignorions…

    Le destin qui nous attendait allait dépasser en horreur et en cruauté ce que nous avions vécu jusque-là. 

    A un moment, le train s’arrêta. Faisant glisser légèrement la porte du wagon, nous aperçûmes la campagne russe enneigée sous la lune. Tout était vide, glacé, gelé, immobile. Pas une isba à voir, pas trace de vie, rien, personne. Seul signe de vie dans cet univers mort, la locomotive soufflait sa vapeur, lentement, en cadence.

    Qui nous avait embarqués dans ce congélateur ambulant, dans cet univers hostile et mort, 
    pendant cette sainte nuit de Noël dont nous espérions au moins un peu de paix et de chaleur ?

    Qu’allions-nous trouver à la fin de ce voyage au bout de la nuit ? A quoi serviraient toute cette peine, cette souffrance, cette solitude ?

    Pensions-nous à tout cela, ou tout simplement au vide de nos estomacs et au froid qui nous pinçait de partout ?

    A ma montre, il était passé minuit. Sortant de son sommeil, l’un de nous trois dit avoir fait un rêve étrange : l’un de nous était mort, mais il ne pouvait savoir qui. Et au moment où il allait voir qui était mort, il avait été réveillé par l’arrêt du train…
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    Je ne sais plus quand nous sommes arrivés à destination. Nous avons été affectés à la même compagnie, mais du fait que nous étions dispersés sur un front assez long, je n’ai pratiquement plus revu mon ami avant le 14 janvier 1944.

    Dans l’obscurité qui précédait l’aube, il attendait calmement le moment de se mettre en route avant de monter vers la forêt de Teklino à la tête de son groupe. Passant devant lui, je lui ai fait un signe d’amitié de la main, il a répondu de même.

    L‘assaut a débuté vers six heures du matin. Il est mort deux heures plus tard, d’une balle en pleine tête. Il a été touché de deux balles explosives: une première qui a touché l’épaule droite, une seconde dans la figure, ne laissant qu’une bouillie sanglante, mélange d’os, de chairs et de cervelle. Il a souffert de la première balle, pas de la seconde.

    Une centaine de gars sont morts pour prendre ces huit kilomètres de forêt. Cela a duré cinq ou six jours.

    « Heureux ceux qui sont morts dans les grandes batailles. Couchés dessus le sol à la face de Dieu. » (Charles Péguy)

    Ceux qui nous ont relevés ont perdu la forêt après trois jours.

    Mon ami a été enterré à Korsun avec tous les autres. Leurs tombes ont été transférées à Kiev. J’ai revu sa mère après sa mort, je ne savais que lui dire, que dire à la mère dont le fils est mort ? Comment mentir quand elle vous demande des détails à propos de sa mort ? Elle savait combien nous étions liés. Les choses maladroites que je lui ai dites ont-elles pu traduire la valeur de notre amitié ?


    Où es-tu, Hebbelinck ?
  • Pour une Révolution Authentique (Discours de Léon Degrelle à Berlin, le 7 février 1943).

    Le 31 mars 2014 disparaissait, dans son exil espagnol de près de cinquante années, Léon Degrelle, le dernier Conducteur de Peuple du XXe siècle.
    Aujourd’hui que s’est solidement installée la tyrannie du « politiquement correct », il est de bon ton de répéter, – comme s’il s’agissait d’une vérité biblique –, dans une foultitude de publications, que Léon Degrelle n’est qu’un mégalomane, un mythomane, bref un menteur congénital ne méritant même plus que l’on s’arrête à le lire ou à lui prêter attention… Et s’il est vrai que le Chef de Rex était bien conscient de sa valeur et du prodigieux destin qu’il était appelé à se forger, son charisme impressionnant, ses aptitudes exceptionnelles et ses succès extraordinaires, acquis dès son plus jeune âge, ne pouvaient qu’indisposer ceux qu’il bousculait. De telles qualités ont très tôt suscité envies, haines et calomnies.
    Car toute la vie de Léon Degrelle est ainsi faite de chapitres absolument fabuleux. Depuis son parcours estudiantin haut en couleur et sa périlleuse expédition au Mexique jusqu’aux tentatives d’enlèvement et d’assassinat en Espagne fomentées par des juges et des résistants belges ou les services secrets israéliens et français, en passant par sa campagne fulgurante contre les pourris de la politique belge, son héroïsme au Front de l’Est (Croix de Fer de Seconde et Première Classe, Agrafe en or des Combats au Corps à Corps, Insigne en or des Blessés, Croix de Chevalier de la Croix de Fer avec Feuilles de Chêne, etc.) et ses promotions militaires au seul mérite personnel –de simple soldat à général, commandeur de division et Volksführer (détenteur des pouvoirs civils et militaires) des Wallons–, ses liens inimaginablement privilégiés avec Adolf Hitler (« Si j’avais un fils, je voudrais qu’il fût comme vous ») ou son projet de rétablissement du Duché de Bourgogne approuvé par le Führer, tout dans la vie de Léon Degrelle relève de la geste, de l’épopée, du mythe. Et pourtant, tout a toujours fini par se vérifier, comme l’a montré, dès 1978, l’enquête –contradictoirement documentée– de Jean-Michel Charlier pour « Les dossiers noirs » de la troisième chaîne de télévision française, Léon Degrelle – Autoportrait d’un fasciste. Appartenant néanmoins au camp des vaincus, Léon Degrelle a subi, comme tous les autres maudits de cette tragédie, la damnatio memoriae, – le rejet de l’Histoire et la flétrissure de son nom–, l’adhésion à l’ « idéologie hitlérienne » –le National-Socialisme– ne pouvant s’expliquer que par la trahison, la recherche de gains personnels, la perversion intellectuelle et morale, la cruauté bestiale, la lâcheté et l’opportunisme… Aussi n’est-il pas inintéressant de prendre connaissance des motivations du principal concerné, livrées à un moment de sa vie où il n’était pas question de fanfaronner : celui où, engagé volontaire comme simple soldat, il défendait son idéal au péril de sa vie dans les combats titanesques du Front de l’Est.
    Ainsi, le dimanche 7 février 1943, dans la grande salle ovale de la Kuppelhalle, d’une capacité de onze cents personnes, du Haus des Deutschen Sports situé sur le Reichssportfeld olympique à Berlin, le futur Commandeur de la Division Wallonie, entouré de nombreux légionnaires, parlait devant les ouvriers wallons de la capitale du Reich, travailleurs volontaires ou engagés au Service du Travail Obligatoire (Werbestelle).

    Voici quelques extraits éclairants – et inédits depuis lors – de ce discours particulièrement important, ovationné par son auditoire progressivement conquis, comme on peut le constater grâce à l’enregistrement retransmis à deux reprises sur les ondes de Radio-Bruxelles, les 9 et 14 février 1943.
    Y sont clairement évoquées les raisons de cette gigantesque et monstrueuse guerre de civilisation, délibérément provoquée par des ploutocrates toujours « aux affaires », décidés à anéantir une vision du monde faite de souci de beauté et de recherche d’harmonie élevant les âmes et stimulant les énergies, de justice sociale et de solidarité mutuelle ainsi que de liberté responsable et d’épanouissement personnel dans le cadre des communautés naturelles. Cette Weltanschauung impériale et ses réalisations sociales, économiques, culturelles et artistiques grandioses risquaient de séduire – elles séduisaient déjà !– tous les peuples européens : il fallait l’exterminer, fût-ce dans la plus effroyable apocalypse!

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