Honneur et Fidélité : Adieu à Fernand Kaisergruber
C'est sous un crachin au diapason de notre désolation qu'ont été célébrées, ce jeudi 22 mars, au cimetière d'Uccle, les funérailles de Fernand Kaisergruber.
Quelque cent cinquante personnes étaient présentes pour accompagner la famille et lui rendre un peu de l'amitié que nous prodigua sans jamais compter Fernand.
Des témoignages lus avec émotion par sa fille cadette et ses petits-enfants, nous retiendrons surtout la bienveillance et la compréhension qui caractérisaient son amour pour chacun des siens, de même que son souci de les encourager toujours à épanouir leur véritable personnalité dans le souci du bien et du beau. Pour une vie accomplie dans l'honneur parce que vécue dans la fidélité aux vraies valeurs.
Au cours de ces hommages mérités à la personnalité de Fernand, ce sont en effet les mots « Honneur » et « Fidélité » qui constituèrent les traits les plus remarquables pour tous. Ils figuraient d'ailleurs en exergue de la lettre de deuil comme de la carte-mémoire.
Ils furent aussi au cœur de l'éloge prononcé par Vinciane, au nom du « Dernier Carré ».
Bien cher Fernand,
Bien sûr que je savais que ce jour viendrait où tu partirais rejoindre la Grande Armée, mais je ne pensais pas que cela me ferait tellement mal, que cela nous ferait à tous tellement mal...
Voilà quarante ans que nous nous connaissons et nous avons parcouru tellement de chemin ensemble... Tu as connu mon père et mon oncle qui se sont engagés à tes côtés dans les combats titanesques qui ont préservé l’Europe de la terreur stalinienne.
C’était l’époque où les gens d’église et autres bien-pensants encourageaient les jeunes gens de toute l’Europe à ce genre de croisade. Mais le vent a tourné et vous êtes rapidement devenus les pestiférés du monde dit « libre », protégé de la dictature soviétique mais qui ne vous en a jamais témoigné la moindre reconnaissance.
Tu l’as dit, Fernand, dans ton livre de mémoires, Nous n’irons pas à Touapse, écrit sans haine mais avec la lucidité des vaincus qui avaient pourtant leurs bonnes raisons :
« Il serait évidemment présomptueux d’affirmer que tout aurait été parfait si le sort des armes nous avait été favorable, si nous avions gagné la guerre. Mais ce n’est pas parce que nous l’avons perdue que nous avions forcément tort !
Je dénie à quiconque d’affirmer que notre bonne foi ne fut pas totale. Et personne ne devrait nier nos bonnes intentions et prétendre que les Légionnaires sont partis au Front de l’Est par esprit de lucre. Comme si à 16, 18 ou 20 ans il se trouverait quelqu’un d’assez sot pour aller se faire tuer pour 1 Mark par jour s’il n’était motivé par des sentiments plus élevés.
Nous avons tout mis en œuvre et payé très cher, de notre sueur, de notre sang et, pour beaucoup, de leur vie, pour parvenir à instaurer aussi vite que possible un ordre nouveau, meilleur et plus social.
Alors, je conteste absolument le droit, à tous ceux qui n’ont rien fait, à tous ceux qui n’étaient pas nés ou n’ont pas vécu cette époque et veulent aujourd’hui pérorer, je leur conteste le droit de nous juger. »
Et qui oserait dire, Fernand, que tu ne fus pas l’homme de courage et d’honneur qui protégea, au prix de ta vie, ta patrie et tes concitoyens ainsi que, osons le dire, la culture et les valeurs européennes ?
Tes chefs l’ont reconnu qui t’ont honoré de la Médaille du Front de l’Est, de la Croix de Fer de Seconde Classe, de la Médaille des Blessés en bronze, de l’Insigne d’assaut général ainsi que de la prestigieuse et rare Agrafe des combats rapprochés récompensant les 15 jours de corps à corps dont tu sortis miraculeusement vivant en parvenant à t’échapper de la poche de Tcherkassy.
Toutes ces glorieuses distinctions auraient dû se trouver aujourd’hui sur un coussin d’honneur si elles ne t’avaient pas été confisquées, en même temps qu’on te condamnait à vingt ans de prison. En même temps aussi que ta fiancée Marie, dont le seul tort fut de t’être restée fidèle, fut condamnée à un an d’enfermement dont elle purgea l’intégralité des 365 jours…
Mais ton optimisme a toujours repris le dessus. La tête haute, tu as refait ta vie. Fondé ta belle et grande famille, objet de tes soins les plus dévoués et de ton amour incommensurable : elle a toujours fait ton orgueil et ta fierté légitimes.
De la même façon, tu as créé cette fondation, le « Dernier Carré », prunelle de tes yeux, dont je suis aujourd’hui la représentante : une association de soutien matériel et moral aux anciens Volontaires du Front de l’Est et de défense inconditionnelle de leur honneur ainsi que de celui de leur Chef, Léon Degrelle.
C’est par fidélité à tes convictions que tu as voulu que ton cercueil soit recouvert en ce jour du fier drapeau à croix de Bourgogne dont les bâtons noueux disposés en croix de Saint-André eussent dû flotter sur ta patrie rendue, par la geste héroïque des Légionnaires, à la gloire de Charles-Quint et de Charles le Téméraire.
Par fidélité à tes engagements aussi que tu as voulu que t'accompagnent pour ton dernier voyage vers tes compagnons de la Grande Armée ces chants emblématiques que sont « Ich hatte einen Kameraden » et le chant de fidélité « Wenn alle untreu werden, so bleiben wir doch treu ».
Comme tu avais coutume de le dire, il ne faut pas être triste que ce soit fini, il faut être heureux que ça ait eut lieu. Les moins bons moments comme les meilleurs.
Oh oui que nous sommes heureux et fiers d’avoir pu te côtoyer, te connaître, admirer ta droiture, ton courage, ton honnêteté. Apprécier ton humour, ton sens de la répartie, ton esprit toujours si vif.
Ce n’est pas Adieu que nous te disons, Fernand, mais au revoir parce que seuls sont morts ceux qui sont oubliés et TOI, nous ne t’oublierons jamais.
Que la jeunesse d’aujourd’hui, que les jeunes que tu laisses derrière toi dans ce monde tellement chahuté sachent prendre exemple sur toi pour trouver leurs repères !
Et qu’ils n’hésitent surtout pas à reprendre l’idéal solaire qui enflamma ta vie !
La dernière interview de Fernand Kaisegruber:
« Je suis resté national-socialiste : tant qu'il n'y aura pas mieux, je ne changerai pas d'avis. »
C'est dans l'hebdomadaire belge de programmes de radio et de télévision Moustique que Fernand Kaisergruber s'est exprimé pour la dernière fois face à des journalistes en quête de sensationnel.
Dans ce numéro du mercredi 4 mai 2011, le magazine voulait commémorer un double anniversaire : le 75e anniversaire du début de la Guerre d'Espagne et le 70e de l' « invasion de l'URSS ».
En mettant en parallèle les témoignages de deux volontaires, engagés dans des camps opposés, Moustique voulait « donner la parole à deux acteurs et témoins directs qui sacrifièrent leur jeunesse sur l'autel de leurs idéaux contradictoires ». Sauf que si tous deux s'engagèrent bien par idéal, celui du brigadiste international se fracassa fatalement sur sa faillite politique et économique expérimentale malgré que la réalité de ses crimes et mensonges ait toujours été occultée.
Celui de Fernand, par contre, apporta au peuple qui l'avait librement embrassé une prospérité si triomphale que les forces matérialistes du capitalisme n'hésitèrent pas à se coaliser avec celles du communisme pour l'anéantir dans la pire apocalypse. C'est l'héroïsme de Fernand et de toute la jeunesse européenne qui empêcha le bolchevisme de dominer toute l'Europe. Loin d'en avoir été remercié, Fernand dut au contraire voir son idéal sali, piétiné, démonisé... Et le temps n'arrange rien, qui permet désormais de fantasmer sans retenue les pires horreurs sur le compte du camp auquel il appartint afin de les vouer, lui et ses compagnons d'armes, définitivement à l'exécration universelle.
Ce fut toujours l'honneur de Fernand que de demeurer fidèle à l'idéal qui enflamma naturellement sa jeunesse en répétant sobrement ses convictions (« contre toute attente, aucune haine ne vient teinter son verbe » s'étonne le journaliste de Moustique !). Quelques extraits.
En fait, on ne peut croire que ce que l'on a vu. Et on racontait tant de choses sur l'Allemagne d'Hitler que je suis allé voir, avant la guerre, ce qu'il s'y passait. [...] Je n'avais pas l'impression que les gens vivaient sous la terreur. J'y ai connu des communistes qui critiquaient ouvertement Hitler – donc ce n'était pas très surveillé – et même s'ils n'étaient pas d'accord avec lui, ils reconnaissaient qu'il avait rendu l'honneur à l'Allemagne. Les gens avaient du travail, étaient correctement payés, nourris, habillés.
Dès que j'ai pu, j'ai donc décidé d'intégrer la Légion Wallonie. C'était en 1941. [Pour me battre] contre le bolchevisme. Si l'armée allemande n'avait pas lutté jusqu'au bout, les Soviétiques auraient très vite été jusqu'à la mer du Nord. Puis, nous avions prêté serment et nous tenions à respecter cela.
Je n'étais pas un fanatique, mais j'avais vu ce que [Hitler] avait fait pour son peuple. C'est pourquoi je serai toujours son défenseur. On n'a pas cessé de mentir. [Mais si ce qu'on dit sur le génocide] était vrai, je trouverais ça horrible... Et ça remettrait en question mes convictions politiques...
[Un message pour la jeunesse actuelle ?] Suivez votre conscience, pas ce qu'on vous dit.