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Pol Vandromme : chantre du non-idéal petit-bourgeois et antidegrellien rabique !

Voici quelque temps, un professeur de rhétorique retraité d’un de nos collèges des bons pères jésuites (dont, selon l’évêque de Namur, la famille Degrelle faisait partie « de père en fils » !) nous avait fait parvenir un commentaire sur le méchant livre que Pol Vandromme commit, en 1978, sur Léon Degrelle (Le Loup au cou de chien, voir ce blog en date du 14 avril 2016). Notre ami doit être un tant soit peu masochiste car il continue à lire les anciens pamphlets politiques de l’éditorialiste regretté (?) du quotidien catholique de Charleroi Le Rappel. Celui qui lui est tombé sous les yeux, Wallonie irréelle (éditions Didier Hatier, 1986), a l’avantage d’être abondamment illustré par Alidor (le Jam de Rex) (1) et, une nouvelle fois, d’évoquer Léon Degrelle avec le même souverain mépris que six ans plus tôt : il ne citera même pas son nom (2). C’est avec plaisir que nous lui laissons à nouveau la parole.

 

***

 

 

1. Wallonie irréelle.jpgWallonie irréelle se veut, d’après la quatrième page de couverture, le « manifeste d’une nouvelle conscience wallonne ». Les italiques voulaient souligner qu’il s’agissait d’une nouvelle réponse au Manifeste pour la culture wallonne que 80 « personnalités » wallonnes (nous mettons des guillemets car elles sont toutes plus inconnues les unes que les autres !) avaient signé en 1983, aréopage immédiatement dénoncé par Vandromme comme les « Gribouilles du repli wallon » (éd. Marc Laudelout, 1983).

Si Vandromme n’est qu’un Wallon d’importation (son patronyme est originaire de Flandre occidentale), ayant complètement abjuré ses origines (« Le flamingantisme m’a contraint à me rabattre sur la Wallonie »), il se veut en effet une espèce de francophonissime : « La francophonie sera l’aube de ce jour que masque la Wallonie irréelle. Nous verrons clair, sur nous, sur le monde d’aujourd’hui » !

Et c’est au nom de ce vain espoir qu’il voudrait Realpolitik (« Que les choses soient ce qu’elles sont dans la perspective de ce qu’elles doivent être ») qu’il condamne la geste degrellienne au Front de l’Est qui eût permis la renaissance de la Belgique dans ses dimensions bourguignonnes !

« Et ceci pour finir, comble des combles, apogée de l’absurdité suprême : par la faute d’un ambitieux mythomane, des garçons de notre sang et de notre génération, rêveurs casqués, croisés de la croisade [sic], sont morts en solitaires, en maudits, en feldgrau [admirable zeugma ?] dans les neiges du Caucase, sous les drapeaux frappés des bâtons du grand-duc, avec aux lèvres le chant du Téméraire, pareil au chant d’Orphée. Ce fut le dernier mot de la Bourgogne, depuis nous n’avons plus entendu parler de rien. » (p. 47)

Si Vandromme n’a plus entendu parler de rien, c’est parce qu’il s'est bouché les oreilles, car l’histoire a montré que le succès de ce qui devait être (la victoire sur le bolchevisme) eût permis ce qui devait être (la reconstitution d’une Bourgogne agrandie avec comme premier chancelier, Léon Degrelle : voir ce blog au 20 mai 2016).

Vandromme refuse en fait toute référence historique à la Bourgogne (« L’imaginaire du nationalisme belge se pendait aux basques de la Bourgogne »). Pour lui, pareil réveil de l’histoire eût été un crime de lèse-majesté… à l’encontre de la France et de sa culture : « La carte [de la Bourgogne] d’autrefois : ce long couloir, serré, resserré, ces fragments épars, ces rivalités sous-jacentes contenues par la tutelle du prince, ces convoitises aux alentours ; ça n’a pas duré parce que la durée ne pouvait germer dans cette confusion et cet artifice. La carte d’aujourd’hui : la France qui a tout repris, la république jacobine qui a tout consolidé après que la monarchie capétienne eût [sic !] tout réuni ; qu’est-ce encore que la Bourgogne ? même plus une plaie cicatrisée, une peau lisse et douce, une parcelle de chair française. Faire la Bourgogne, au siècle des cours, ç’avait déjà été une entreprise de malaventure, fragile, instable, toujours à la merci des rôdeurs, finalement anéantie. Refaire la Bourgogne, au siècle des nations, c’était une rigolade déferlant sur une poudre aux yeux […] » (p. 46)

Et puis qui était celui qui se révélait capable de ressusciter le passé glorieux du Leo Belgicus ? Un poète, un tribun, un guerrier, un réprouvé, le plus grand sans doute du XXe siècle, pour qui Vandromme eût pu afficher son admiration comme il le fit sans réserve pour José Antonio, José Streel, Joris van Severen, Robert Brasillach, Céline, Victor Matthys, etc. mais qui avaient, eux, le mérite, d’être morts quand il s’est intéressé à eux. Léon Degrelle, lui, avait plutôt l’air de défier l’éternité… Ce qui a sans doute fait de lui un « ambitieux mythomane » !

Et de caricaturer, dans la même logorrhée champignacienne que Le loup au cou de 2. Spitaels.jpgchien, l’idéal de la Grande Bourgogne qui se montrait à nouveau accessible : « La Bourgogne avait été, elle serait de nouveau, dans les jolis habits bleus (bleu ciel, bleu pervenche, l’un de ces bleus qui font chavirer l’aube dans le plein midi de la douceur étale) du bal des revenants. Deviens ce que tu es, allonge ta foulée, achève ta course, bois à ta victoire, offre à la foule ton trophée, c’est l’instant de bonheur, toujours bon à prendre cet instant-là, souviens-toi de ne pas te défier, d’éberluer les créatures avec ton cantique à l’achèvement de la création, et que les mécanismes de l’Histoire sont toujours des mécanismes héroïques. » (p. 49)

Et pourtant, le sens wallon de Léon Degrelle est-il si différent du sien ? Ses origines extra-wallonnes sont-elles moins hasardeuses ? Son amour de la France moins sincère ? Son affirmation de la communauté culturelle de la Wallonie et de la France feinte ?

Mais ce que Vandromme lui reproche sans doute essentiellement, c’est de ne pas partager son avis sur l’inanité du nationalisme et l’imposture des nations (« Le nationalisme joue en tragédien la comédie de la nation »), de s’efforcer de galvaniser toujours son peuple par ses incessants appels au meilleur de l’âme humaine, de lui proposer un destin historique exaltant, de l’entraîner toujours vers la grandeur en méprisant les tentations de la médiocrité.

Car ce que ne veut pas Vandromme pour une Wallonie aspirant à redevenir le grand Cercle de Bourgogne, c’est justement ce qu’il vient de saluer pour la France unifiée par mille ans de centralisation. Il refuse le Manifeste de 1983 pour la culture wallonne et à juste titre puisque ces « gribouilles » postulent du haut de leur « matérialisme historique » (dont on constate aujourd’hui les résultats criminels) que sont Wallons « tous ceux qui vivent, travaillent dans l’espace wallon. Sont de Wallonie toutes les pensées et toutes les croyances respectueuses de l’homme sans exclusive ».

Mais, face à ces abstractions mortifères, que propose-t-il ? Une autre abstraction procédant d’un identique rejet de la « lèpre nationaliste » (« Je suis allé de la France de Bainville vers la France de Berl, de la civilisation opprimée par le nationalisme vers la civilisation enfin délivrée de la tyrannie particulariste »), mais pire encore puisque personne ne peut vouloir d’une telle perspective anémiée, étriquée, revendiquant sa médiocrité petite-bourgeoise : une Belgique « confédérée » régie par un « contrat de mariage » de raison, où chacun cultiverait son potager sans embêter l’autre…

« Lorsque l’unitarisme est une vue de l’esprit passéiste et le fédéralisme une vue de l’esprit moderniste, le confédéralisme se pose en candidat de substitution. […] Avec le confédéralisme, nous entrerions dans un autre monde, plus collet monté, sous surveillance stricte : le coffre de l’un ne serait pas le coffre de l’autre, deux clefs, deux combinaisons, deux secrets dont le bon usage ne se dévoilerait pas […]. Certains mariages d’intérêt, au fil des jours, se racontent comme des mariages d’amour. Le sentiment naît de l’habitude, de ses échanges, de ses douceurs, et les intérêts se rejoignent […]. » (pp. 100-102)

Rien, en effet, dans ce ratiocinage qui puisse parler au cœur d’un peuple ! Rien de plus étranger non plus à la pensée d’un chef de peuple tel que Léon Degrelle !

L’hebdomadaire Je suis partout du 24 octobre 1936 a publié un numéro spécial consacré au rexisme s’ouvrant sur une Lettre aux Français de Léon Degrelle, empêché de parler à Paris, après la signature de l’accord franco-soviétique (Léon Degrelle qui devait donner une conférence à Paris, s’était fait refouler à la frontière à deux reprises, les 1er et 13 octobre 1936). Cet article est à replacer dans son contexte historique (3), mais il prouve à suffisance que Léon Degrelle n’a jamais varié dans son idéal politique, même si son accomplissement doit tenir compte d’éventuelles nouvelles données géopolitiques : son nationalisme s’y adapte et s’en alimente, mais sera en toutes circonstances intransigeant, revendiquant toujours –quoi qu’en pense le fancophonissime Vandromme– son appartenance culturelle française. Ce qui n’empêchera jamais d’exalter ses racines germaniques, consubstantielles à la Bourgogne historique, terre d’entre-deux. Une leçon de fidélité et de… Realpolitik !

 

 

Lettre aux Français

 

Puisqu'il ne m'est plus permis de parler aux Français, il me faut bien me contenter de leur écrire...

Ce mot « Français » fait monter tant de regrets en nos cœurs !... Pour les Wallons de ma patrie, la France, c’est notre langue, notre culture, notre civilisation... Dites, c'était tout de même un morceau de notre âme, et Ronsard comme Musset et Montaigne, comme Maurras, étaient à nous comme aux Lorrains ou aux Provençaux. A quoi bon le nier ? Nous souffrons d’être traités en France comme des indésirables et des parias (4).

3. Histoires belges.jpgQuand je me suis retrouvé, l'autre matin, sur un quai de gare, entre deux gendarmes, comme un malfaiteur, j'ai regardé longtemps les rails qui glissaient dans le brouillard, en me disant : « Tout de même, comment a-t-on pu en venir là ?... Nous n'avons plus le droit de respirer l'air de France, de retrouver là-bas les sources d'une de nos deux cultures, d'entendre chanter en Touraine ou dans les Landes les mêmes mots qu’au bout des plateaux liégeois ou au fond des bois ardennais... » Et, replié sur moi-même, le pensais à mes morts étendus en terre française (5), près desquels je ne puis même plus prier et me recueillir...

Tout cela, vingt ans après que les marches wallonnes furent baignées du sang de nos bûcherons et de nos mineurs mêlé à celui de vos chasseurs alpins.

Il ne faut pas le nier. Un lourd malaise pèse sur les relations franco-belges. Il est né d'abord de cette légèreté avec laquelle tant de Français traitent des choses étrangères.

Nous n'étions pas les « petits Belges ». Nous étions un peuple où, pendant deux mille ans, on a lutté et on est mort pour des libertés et pour des vertus. Un peuple qui a résisté ainsi, qui a souffert et trimé, qui a tenu tête à tout le monde, un peuple comme celui-là est un grand peuple, qui a le droit d'être connu autrement, en France, que par M. Beulemans et par Manneken-Pis (6). Mais tout cela pouvait s'arranger. De grands échanges intellectuels entre Français et Wallons, et de profonds contacts populaires peuvent adoucir très vite ces malentendus, si aigus soient ils aujourd'hui.

Le drame est ailleurs. Il est essentiellement politique. Au fur et à mesure que la France glisse à gauche, elle détruit chez nous ses amitiés.

Le pacte franco-soviétique a fauché les relations franco-belges. Choisir Moscou, c'était nous chasser. Il ne faut plus se faire la moindre illusion. Dans la mesure où la France lie son sort à celui des soviets, elle devient un danger pour notre peuple et pour la civilisation.

Pas un paysan, pas un ouvrier, pas un père de famille de notre sang ne périra pour les Soviets : nous en faisons le serment devant nos morts de l'Yser et devant les berceaux de nos enfants.

Alors, comprend-on que nous ne voulions à aucun prix être liés à un pays qui, par son alliance avec Moscou, pourrait nous conduire à un conflit qui ferait, au prix de combien de morts nouveaux, le jeu monstrueux des Soviets ?… Pour retrouver la confiance des Belges, la France doit d'abord « se retrouver elle-même », rejoindre ses vertus, sa ligne d'âme. Se débarrasser de la corruption soviétique.

 

***

 

Une France régénérée, c'est la consolidation de l'Europe et c'est, à nouveau, la communion fervente, dans une même culture, des Wallons et des Français (7).

Une France marxiste, c'est la Belgique roulée en boule, en garde contre un péril, hélas ! trop réel...

Cet isolement pourrait avoir des répercussions très graves.

Un pays d'entre-deux comme la Belgique peut remplir un rôle magnifique de terre de rencontre entre les peuples du Nord et le peuple français. Il lui faut, pour accomplir cette mission, les traiter tous avec un égal fair-play, ne se laisser marcher sur les pieds par personne, ne point se laisser traiter en vassal ou en avant-garde sacrifiée, mais permettre, dans une compréhension commune, à des peuples de génie si divers, de se servir, pour se connaître et pour apaiser leurs querelles, de notre pivot européen.

4. Eperons d'or.jpgLa France en a besoin, comme les autres pays qui nous entourent.

Mais il y a un minimum de confiance. Ce minimum, le marxisme français ne l'inspire plus à la Belgique. Plus que n'importe qui, nous devons craindre une emprise nouvelle du socialisme et du communisme à Paris.

Nos révolutionnaires n'attendent que cela. Leurs fiefs du Hainaut et le Nord français ne forment qu'un long bassin rouge. La victoire des gauches chez vous, c'est aussitôt l'infiltration chez nous, puis les vannes rompues (8).

On a trop vu le Front populaire passer armes et hommes au Frente popular. A notre frontière, l'appui des marxistes français serait infiniment plus rapide et plus fort. Une dictature de gauche en France, c’est un danger constant pour notre paix intérieure, avec tous les risques de conflit européen que peut déchaîner le pacte franco-soviétique.

Un peuple qui fut saigné vingt fois comme le nôtre a le devoir d'être prudent et de monter la garde.

Français, n'est-ce pas naturel ?

Ne cherchez pas d'autres explications. Ne liez point REX à Berlin. Berlin n’a rien à faire à REX. Nous voulons nous entendre avec tous nos voisins et organiser avec tous les peuples régénérés la résistance au communisme Mais nous ne sommes et ne serons jamais au service de personne.

Nous aimons notre pays. Point, c’est tout. Notre attitude vis-à-vis de l’étranger n'est dictée que par la situation de notre peuple et de la civilisation européenne.

Et c'est parce que ce souci nous tourmente que nous désirons tant voir s'opérer demain, Français, dans votre patrie, une Rédemption aussi foudroyante que celle que REX est en train d'apporter à la Belgique.

Ah ! Voir les Français, sous la conduite d'un chef qui soit vraiment le point de concentration des volontés populaires, retrouver, un par un, le sens de la famille, de la terre et de la dignité du travail ! Rebâtir, eux aussi, l’Etat grâce à des corporations et à un pouvoir populaire et fort ! Rétablir entre les classes, enfin solidaires, des liens réels basés sur la justice sociale, sur la responsabilité des élites, sur l'humanisation du labeur ! Permettre, dans la famille, dans le métier, dans la vie morale et spirituelle, l'épanouissement de la personnalité humaine ! Rendre à un pays la pureté et la jeunesse, la joie de vivre et de devenir meilleur, la passion du devoir dans la communauté nationale ! (9)

C'est parce que REX, par-delà son vaste programme politique, économique et social, a rejoint les âmes, leur a donné la fraîcheur et le feu, c’est parce que sa mystique a permis à nouveau à un peuple de respirer et d'espérer, que demain REX aura conquis et sauvé la Belgique.

Français ! Nous étions jeunes, pauvres, inconnus de tous en commençant. Et, à trente ans, nous allons être les maîtres !

Dans la vie, tout est facile, tout réussit trop vite. On n'a même pas le temps de lutter, ni de souffrir...

Quand on veut gagner, on gagne ! Toujours !

A coup sûr Français, pour sauver demain la France, retrouvez aujourd'hui déjà des âmes de vainqueurs !

 

Bruxelles, 19 octobre 1936.

 

Léon Degrelle.

(Je suis partout, 24 octobre 1936).

 

 

 

(1) En fait, seul le dessin de couverture est spécialement conçu pour le bouquin : les cinquante autres n’ont même absolument rien à voir avec le contenu des pages qu’ils illustrent. Ils sont tout simplement repris des périodiques (essentiellement Pan) qui les avaient primitivement publiés. Nous aurons à cœur de nous servir également de dessins d’Alidor, mais en rapport plus direct avec notre article !

5. Vandromme Europe Chemise.jpg(2) Pol Vandromme n’a pas toujours été aussi malhonnêtement antidegrellien. Dans L’Europe en chemise. L’extrême droite dans l’entre-deux-guerres (Editions de la Francité, 1971), même s’il lui attribue une « mythomanie forcenée » pour se permettre déjà quelque insulte toujours alambiquée (« barnum du psycho-drame collectif »), Vandromme doit reconnaître à Léon Degrelle les qualités à la base de son prestige, ce qui ne sera plus jamais le cas : « L’image du chef dur et pur, et tout le nietzschéisme primaire, mais d’apparence bonhomme, qui l’escortait. L’intrépidité d’un homme seul qui se bat sur tous les fronts, qui risque tout, qui provoque et qui traque les nantis sans crainte de leurs représailles, –un mélange de Tintin et de Saint-Ex. » (p. 136 : notons ce singulier éclair de lucidité qui permet à Vandromme d’identifier Tintin en Léon Degrelle !). Sept ans plus tard, à la sortie du film de Jean-Michel Charlier dont le portrait de Léon Degrelle à charge et à décharge (à l’aide même du cher Robert Poulet) balayait toutes ses attaques, le polémiste de Charleroi dut rompre toutes les digues de l’invective et de la mauvaise foi pour se donner raison en dépit des évidences !

(3) C’est en vain et assez stupidement que Jean-Michel Etienne (dans son très surestimé Le mouvement rexiste jusqu’en 1940, Librairie Armand Colin, 1968, p. 106) prétend asseoir sur cette Lettre aux Français, une prétendue francophobie de Léon Degrelle.

 (4) Pol Vandromme écrit, quant à lui : « La morgue des beaux esprits de France […] a inventé trop d’histoires belges. »

 (5) La famille de Léon Degrelle est d’origine française, plus précisément de Solre-le-Château, dans l’Avesnois (Hauts-de-France), à une quinzaine de kilomètres de la frontière belge.

(6) Au contraire, pour Vandromme, « Nous n’avons pas fait les guerres pour le compte de notre prestige personnel, nous les avons faites pour les beaux yeux des reines qui reçurent leur diadème d’autres mains que les nôtres. Nous n’étions pas à Marignan, nous n’avons pas vu se lever le soleil d’Austerlitz. A Waterloo, nous fîmes de la figuration, comme les marcheurs de notre folklore quand l’été embaume la saison douce, mais dispersés dans les deux camps, les uns avec Grouchy, les autres avec Blücher. »

(7) Selon Vandromme, il y a quand même un solide bémol à la « francité » wallonne : « Notre identité s’exprime en français mais elle exprime autre chose que l’Ile-de-France. Nous laissons à Nerval le Valois, ses rondes, ses filles de feu. Notre lumière est moins transparente que la sienne, des brumes la voilent et l’ankylosent. Nous n’avons pas le génie de son ciel, mais un autre talent que sa terre quotidienne. Un talent bricolé et composite, un talent de sangs mêlés [sic !]. »

(8) Ce qui fait ricaner Vandromme : « Chez nous, dans nos familles pieuses, on frémissait devant le socialisme, il crachait le feu dans son coron et la lave brûlante menaçait de se répandre jusque dans notre quartier […]. »

(9) Contrepied (à la grandiloquence se voulant ironique) de Vandromme : « La pourriture nationaliste barbouille [également le syndicalisme]. Jadis, naguère encore, il nous grisait de ses effluves, les phrases, les belles phrases, les grandes phrases, les périodes, les morceaux de bravoure, la camaraderie des mousquetaires, un pour tous, tous pour un, prolétaires de tous les pays, unissez-vous, la fanfare de l’Internationale, la terre promise au genre humain. Il n’a pas brisé tous les maillons de la chaîne fraternelle, les chômeurs chiliens font encore battre son cœur, les usines qui disparaissent dans la Grande-Bretagne de Mme Thatcher ne le laissent pas de glace, mais si c’est à Liège qu’on licencie et à Charleroi que la rouille garrotte les grilles, il ne chiale pas, on ne largue à la poubelle que des déchets wallons, c’est de la saine gestion que de ne pas dilapider l’argent du nord dans le tonneau des Danaïdes sudistes [etc., etc.] ».

 

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