Le vain crachat des nains politiques
Comparer le président du Vlaams Belang,
Tom Van Grieken, à Léon Degrelle !
Coup de tonnerre dans le ciel serein du politiquement correct belge : les nationalistes flamands du Vlaams Belang, donnés, sinon pour morts et enterrés, du moins pour déjà cliniquement morts, sont devenus, aux élections législatives du 26 mai dernier, la deuxième force politique du pays, toutes régions confondues, avec 12% des voix et 18 élus à la Chambre des représentants !
Seuls les nationalistes de la N-VA (Nouvelle Alliance Flamande, guère plus fréquentables que ceux du Vlaams Belang, puisque les socialistes francophones, les écolos, les sociaux-chrétiens « humanistes » francophones et les anti-Flamands de Défi- Front des Francophones ont exclu tout partenariat avec eux), –qui avaient «gelé» toute revendication nationaliste pour participer au dernier gouvernement et ont perdu 8 sièges– disposent de 7 députés de plus, soit 25. Tandis que –subtilité surréaliste de la démocratie belge !– les socialistes francophones qui ont quelque 170.000 électeurs (2,5 % !) de moins que le Vlaams Belang, disposent de deux sièges de plus (soit 20 !)...
Face à cet immense succès, il était donc normal que Tom Van Grieken, président du Vlaams Belang, soit reçu, comme tous les autres présidents de parti ayant envoyé des représentants à la Chambre, en audience par le Roi. Ce qui provoqua la haine hystérique de toute la presse francophone qui souligna avec horreur que cela n’était plus jamais arrivé depuis que Léopold III avait reçu… Léon Degrelle en 1936 : la mine dégoûtée de la commentatrice de la télévision s’accompagnait d’images parfaitement apocryphes d’un discours du Commandeur de la Légion Wallonie sur fond d’étendards à croix gammée…
L’audience de Léon Degrelle chez Léopold III, le 28 mai 1936, aura duré tout juste une heure de plus que celle de Tom Van Grieken chez Philippe. Ci-dessous, Léon Degrelle à sa sortie du Palais royal.
Il n’en fallait pas plus pour que tout ce que le pays compte de donneurs de leçons se croie autorisé à donner son avis négatif et trouve, comme par magie, un écho complaisant dans toutes les gazettes francophones. Petit florilège.
« Le simple fait que le président du Vlaams Belang puisse franchir les grilles du Palais fait froid dans le dos » (Maxime Prévot, président du « centre démocrate humaniste », anciens démocrates chrétiens) ; « Le Vlaams Belang est un parti raciste et violent et malgré cela, le Roi reçoit le Vlaams Belang. Je trouve ça choquant » (Laurette Onkelinx, présidente du Parti socialiste bruxellois aux origines flamandes pourtant pas très politiquement correctes : voir ce blog au 18 janvier 2016) ; « Le Vlaams Belang est un parti qui ne défend pas les valeurs qui sont les nôtres, démocratiques, de solidarité, de protection des droits de l’homme, de construction de l’Europe dans l’union et la démocratie, qui stigmatise les immigrés et les réfugiés dans sa propagande et dans ses programmes. […] Je ne vous cacherai pas qu’à certains égards, cela me fait penser aux années trente » (Antoinette Spaak, fille de Paul-Henri, le ministre socialiste qui eût tant voulu collaborer avec l’occupant nazi de 1940, voir ce blog aux 11 octobre 2016 et 7 juin 2018) ; « Le Vlaams Belang reste fidèle à son ADN anticonstitutionnel, anti-belge, anti-démocratique et avec une constance qui frise l’obsession, homophobe et anti-femmes. Les mâles du Vlaams Belang ont réussi leur coup : serrer la main du chef de l’Etat. » (Conseil des femmes francophones) ; « Le Vlaams Belang justifie pleinement par sa nature antidémocratique et subversive le maintien de cette mesure d’exception qu’est le cordon sanitaire » (Centre communautaire laïc juif).
Le pire, c’est que Tom Van Grieken se soit senti concerné, atteint, blessé par ces éructations impuissantes : « Nos 800.000 électeurs sont taxés de racistes et on me compare à un fasciste comme Léon Degrelle ! »
Voilà qui manifeste une émotivité sympathique mais qui pourrait être dommageable, et surtout une méconnaissance totale de l’attitude de Léon Degrelle, premier homme politique francophone à avoir pris à bras le corps le problème politique de l'ignorance, voire du dénigrement, de l'identité flamande dans l’Etat belge et à avoir voulu résoudre concrètement cette question par un accord prophétique avec les nationalistes flamands de l’époque (le VNV –Alliance nationale flamande– de Staf Declercq) puisqu’il préfigurait clairement le fédéralisme –et même le confédéralisme– permettant aux deux communautés de se développer parallèlement, dans le respect de leur autonomie, c’est-à-dire de leur identité et de leurs talents (voir le blog «Dernier Carré – Weltanschauung» aux 8 juillet 2016 sv. et 13 août 2016 sv.)
Voilà aussi qui méconnaît totalement le sentiment de Léon Degrelle –qui avait donné le rare et magnifique prénom flamand de Godelieve (Aimée de Dieu) à son quatrième enfant en signe d’amour sincère pour le peuple flamand et sa culture–, sentiment qui, dès 1926, s’exprimait déjà avec lucidité : «Sous prétexte de patriotisme mal compris, n’essayons pas de faire une bouillabaisse indigeste en confondant le ciel classique de Wallonie et les lointains infinis de la Flandre […]. Niveler l’âme flamande et l’âme wallonne serait un non-sens et un mal : l’égalité fait souvent la médiocrité. » (Léon Degrelle, Méditation sur Louis Boumal, p. 60).
En 1928, Léon Degrelle publiait Les Flamingants, petit livre défendant les revendications flamandes, salué par la presse flamande et l’Association Catholique de la Jeunesse Belge, et dont l’influence fut non négligeable non seulement dans l’apaisement des tensions à l’Université Catholique de Louvain, mais aussi dans l’accélération de la flamandisation de l’Université de Gand (le texte de cette brochure est intégralement publié sur «Weltanschauung» le 8 juillet 2016).
Il semble décidément loin le temps (1994) où le Vlaams Blok d’alors avait repris le balai rexiste pour nettoyer le pays des banksters…
Le nationalisme flamand ne se construirait-il plus qu’en s’opposant stérilement aux Wallons (attitude que ne font d’ailleurs qu’exacerber leurs responsables politiques n’hésitant pas à négocier des accords de majorité avec les archéo-communistes du Parti du Travail de Belgique !) et ne serait-il plus que linguistique, tant semble abandonné l’exemple de Leiders comme Joris van Severen qui, à l’instar de Léon Degrelle rêvant de rendre à nos provinces leur gloire bourguignonne, luttait pour ressusciter le Dietschland dont les Thiois de langue romane faisaient partie intégrante (voir ce blog au 7 mai 2019) ? Nous entretiendrons pourtant toujours fidèlement la mémoire de Karel Dillen, à l'origine du Vlaams Belang, ami de Robert Poulet et Maurice Bardèche, et qui avait tenu à ce qu’un poème de Robert Brasillach figurât sur son Souvenir mortuaire…
Il est donc sans doute inutile, puisqu’il en méconnaît la langue et qu'aucune traduction n'en existe, d’envoyer au président du Belang les ouvrages déjà cités ou d'autres tels Révolution des âmes, Cristeros ou La Cohue de 1940 pour le convaincre qu’en se voyant comparé à Léon Degrelle, Tom Van Grieken devrait se sentir honoré plutôt que diffamé.
Dans une dédicace au livre Les Flamingants, publié en 1928, Léon Degrelle écrit, à la fin des années 1980, ces lignes dont la sincérité ne se peut mettre en doute :
« Cette petite brochure, quand même, signifiait beaucoup : le geste de fraternité qui voulait défendre une cause juste, celle des Flamands.
Il fut le premier, et les Flamands ne l’oublièrent point !
Et moi, toujours, je resterai un Flamand de cœur.
Léon Degrelle »
Pourtant, puisque l’intérêt n'a pas échappé à Tom Van Grieken de faire traduire en français son intelligent et salubre ouvrage de prospective politique L’Avenir entre nos mains. Révolte contre les élites, il nous paraît utile de lui rappeler ce qu’il y écrit sur la dictature culturelle que la gauche a imposée depuis une cinquantaine d’années de part et d’autre de la frontière linguistique en obligeant chacun à craindre de transgresser ses tabous : nous avons bien peur que Tom Van Grieken vienne d’y céder…
« Le marxisme culturel est le nouveau sectarisme. Comme la sexualité était taboue au dix-neuvième siècle, il est aujourd’hui tabou d’exprimer des opinions ou d’agir hors des frontières du discours dominant du marxisme culturel. » (p. 134) Et si quelqu’un –tel un Tom Van Grieken– s’y risquait, il se ferait immédiatement dénoncer par un « monsieur je-sais-tout suffisant [ou, telle l’arrogante Laurette Onkelinx, une madame je-sais-tout] qui déguise son schéma de pensée politique en morale et qui se considère supérieur par définition à quiconque aurait l’outrecuidance de le contredire. » (p. 133) Le pire étant que, inconsciemment, même leurs opposants ont maintenant peur de ne pas s’y conformer, « se disant qu’ils pourraient bien être un de ces jours à leur tour victimes d’une chasse aux sorcières politiquement correcte » (p. 131) « La censure et sa pire forme, l’autocensure, sont [dès lors] devenues la norme. » (p. 130)
« Partout, les électeurs se rebellent contre l’establishment. Ils en ont assez de l’immigration de masse, de la globalisation et de la tyrannie du politiquement correct. Ils ne sont pas entendus par le monde politique et les élites socio-économiques et culturelles. » C’est cette révolte contre ces « élites » au niveau de la Flandre qu’explique Tom Van Grieken, en montrant un chemin que les Wallons auraient tout intérêt à prendre également ! Ce livre indispensable (20 euros) se commande en cliquant sur :
http://www.uitgeverijegmont.be/index.php?route=product/product&product_id=107
De l'œuvre puissante de Léon Degrelle, nous ne proposerons à la réflexion du président du Vlaams Belang que ce court paragraphe résumant le sens de l’action degrellienne, dont il pourrait certainement tirer profit : « Je le répète à tous les jeunes de maintenant : tout est toujours possible. Il n’y a pas d’obstacle pour celui qui a la foi, qui est brûlé par elle, et qui brûlera les autres grâce à elle. Je m’étais dit, en voyant l’espèce de rébellion parfaitement normale du peuple, qu’il s’agirait de dégager celui-ci de l’égoïsme et du matérialisme, non pas en s’acharnant à promettre plus que Marx, qu’Engels, que Lénine, mais en essayant de repeindre de neuf chaque cœur délaissé, lassé, souillé, de recomposer une véritable communauté humaine, juste, fraternelle, de ranimer en elle les plus hautes vibrations d’âmes. »
(Léon Degrelle : persiste et signe, pp. 54-55)
Pour l’heure, nous n'hésitons pas un seul instant à faire confiance à Tom Van Grieken pour faire avancer la cause flamande : ce qui ne pourrait, providentiellement, que précipiter également la perte de la gauche clientéliste qui parasite la Wallonie en y confisquant le pouvoir (Tom Van Grieken analyse d’ailleurs parfaitement la situation dans son livre, au chapitre Transferts : détournement de prospérité en période d’austérité). Sans les transferts de fonds flamands, ils ne pourraient en effet plus s’y pavaner en satrapes de républiques bananières, ni s’acheter leur clientèle électorale tout en n’oubliant pas leur propre porte-monnaie (depuis des temps immémoriaux, tous les scandales politico-financiers belges ont toujours impliqué les politiciens socialistes : voir ce blog aux 29 mai 2016 et 9 avril 2019)…
Mais peut-il pour autant faire confiance au président de la N-VA, Bart De Wever qui, en s’amalgamant les votes du Vlaams Belang, vient de se rendre compte que « jamais la Flandre n’avait autant voté national-flamand », tout en précisant « ne pas apprécier certains points ni le style du parti et encore moins certaines de ses figures qui ont trop fricoté du côté brun » ?
A la fin de la campagne électorale le prétentieux et outrecuidant président de la N-VA n’avait en effet pas hésité à traiter le Vlaams Belang de « parti de merde » et son président de « guignol ». Le soir même des élections, en prenant connaissance des premiers résultats, il parlait de « dimanche noir » et, en fin de soirée, quand les résultats étaient pliés, de « drame »… De là à lui faire confiance pour supprimer le scandaleux et antidémocratique « cordon sanitaire » censé protéger la société belge de tout accès du Vlaams Belang à la scène politique, il y a un pas difficile à franchir.
Désormais, Tom Van Grieken doit savoir qu’il devra se battre seul contre tous, profiteurs, menteurs, banksters, nains politiques, partisans séniles de systèmes échouant systématiquement dans leurs promesses fallacieuses d'une société de justice et de prospérité... Comme surent le faire –avec l’ardeur de leur jeunesse et la certitude de leur bon droit– Léon Degrelle et le mouvement Rex (dessin de Jam, Les Dernières Cartouches).
Rappelons-nous que c’est à la seule initiative du Vlaams Belang que la N-VA –qui l’avait tout d’abord accepté – s’est finalement rendu compte du piège insupportable que tendait le « Pacte de Marrakech » sur les migrations, s’emparant soudainement du sujet pour essayer de se refaire une virginité politique en faisant tomber le gouvernement.
Souvenons-nous surtout qu’aux dernières élections communales, il ne manquait qu’un seul siège au Vlaams Belang pour disposer de la majorité dans la ville de Ninove : la N-VA préféra entrer dans une monstrueuse coalition rassemblant le fouillis de tous les autres partis contre le seul Vlaams Belang ! Comme en 1937, quand tous les partis –des communistes aux catholiques– s’unirent avec la bénédiction du Cardinal Van Roey, contre le seul Léon Degrelle (voir ce blog aux 6 mai 2016 et 14 avril 2017)…