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L’Encyclopédie de De Bruyne : mensonges et perfidie (13)

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« Exempté du service militaire en Belgique comme aîné d’une famille nombreuse (à la suite d’une démarche administrative facultative). Lors de la mise sur pied de la Légion Wallonie, la commission au grade d’officier lui ayant été refusée, il est engagé comme Schütze (août 1941). »

À chaque phrase sa perfidie !

 

1. Service militaire

Ainsi, dans la première phrase, De Bruyne sous-entend-il que c’est par un acte volontaire que Léon Degrelle, appartenant à la levée 1924, a voulu échapper au service militaire. Rappelons-le –puisque De Bruyne évite soigneusement de le signaler– que la signature par Léon Degrelle de cet « acte volontaire » permettait de régler une fois pour toutes la question des demandes annuelles de sursis pour l'achèvement de ses études universitaires.

Avant-Garde 15_10_1928 Banquet b.JPGAjoutons que si la signature de ce document administratif a bien entendu été nécessaire comme pour tout acte officiel, Léon Degrelle, en tant qu’aîné d’une fratrie de sept enfants (huit, en comptant le premier petit Edouard, né le 7 mars 1901 et décédé vingt mois plus tard, le 12 novembre 1902, des suites d'une méningite infectieuse), n’avait néanmoins guère le choix, l’exemption étant automatique (et non « facultative ») comme le rappelle encore la loi du 7 novembre 1928. La seule démarche administrative « facultative » que Léon Degrelle eût pu effectuer, eût été celle de refuser son exemption et donc de s'engager volontairement dans l'armée !

 

Illustrons ce fait par les propos de Léon Dens, ministre de la Défense nationale en 1931, lors du débat sur le projet de loi fixant le contingent de l’armée pour 1932 : « En ce qui concerne les familles nombreuses, la loi prévoit que le premier appelé appartenant à une famille de six enfants est exempté du service militaire à condition que le père ne paie pas un impôt dépassant un certain chiffre. […] Telle est la loi, et elle le stipule formellement. […] Nous avons fait connaître ces dispositions aux miliciens et à leurs familles. » (Chambre des Représentants, 22 décembre 1931)

 

2. Engagement à la Légion Wallonie

Dans la seconde phrase, le perfide De Bruyne sous-entend qu’en signant son engagement dans le corps franc Wallonie, Léon Degrelle a sollicité un grade d’officier et que ce grade lui a été refusé (non pas –comme ce fut le cas pour la plupart des volontaires– parce qu’il n’avait jamais été militaire et ne pouvait se prévaloir de sa situation dans l’armée belge: nous apprendrons, à la fin de cet article, la nouvelle fable de De Bruyne).

Car ce que De Bruyne voudrait que son lecteur retienne avant tout, c’est que eddy de bruyne,léon degrelle,légion wallonie« Degrelle, inapte à tout commandement militaire [n’a été] rien d’autre qu’une espèce de “visiteur aux armées”, un politicien en uniforme comme il y en avait tant en feldgrau. » (Léon Degrelle et la Légion Wallonie. La fin d’une légende, p. 233).

Or de tels passe-droits, voilà bien exactement le contraire de ce que Léon Degrelle voulait et se tue à nous expliquer :

« Après que son engagement eût été annoncé dans les journaux, le commandement allemand lui fit savoir qu’on le nommait “officier assimilé”. On lui expliqua que trois dirigeants politiques flamands étaient l’objet d’une telle promotion […]. Degrelle refusa net. Il voulait partir comme tout le monde, souffrir au front comme tout le monde, dans le tas, mêlé à la troupe, simple soldat parmi les simples soldats. On eut beau insister. Il fut inflexible. » (Duchesse de Valence, Degrelle m’a dit, p. 294)

41 08 08 Légion PBA4.jpg« Je voulais m’imposer aux Allemands par mon courage, par mes exploits et ne rien devoir au favoritisme. Accepter un grade sans l’avoir mérité, c’était se mettre dans un état d’infériorité vis-à-vis des Allemands. C’était leur devoir quelque chose. En outre, c’était se convertir en faux officier, incompétent, incapable de remplir correctement sa tâche. Partout ailleurs, les dirigeants politiques eurent la faiblesse d’accepter ces promotions spectaculaires. A la Légion Flandre, trois dirigeants du V.N.V. furent promus officiers le jour du départ. En France, Doriot enfila, dès la première minute, une veste de lieutenant. On m’offrit aimablement les mêmes faveurs. Je refusai de toutes mes forces. […] Sur les Allemands, peuple de guerriers, mon attitude était la seule qui pût faire de l’impression. Elle ahurit d’abord, stupéfia pas mal d’officiers de la Wehrmacht à qui on me montrait du doigt, en première ligne, chargé de tout mon barda de simple troupier, ma grosse mitrailleuse sur l’épaule. Mais elle me valut, avec le temps et les combats, une autorité et une renommée telles que si Hitler avait gagné, elles m’eussent permis de tout obtenir pour la Belgique. » (La Cohue de 1940, p. 526)

« Je n’avais jamais été soldat, étant aîné de famille nombreuse. Aîné d’une famille de huit enfants, j’avais bénéficié de la loi belge qui dispense du service militaire le premier appelé. Donc, officier, je n’eusse pu être officier que par complaisance. Et cette complaisance se manifesta sur-le-champ. Dès que la presse eut annoncé que je partais, j’ai reçu un télégramme de Hitler me nommant lieutenant. De même que Hitler nomma lieutenants les principaux dirigeant politiques flamands et français qui s’engageaient pour le front de l’Est. Immédiatement, j’ai envoyé un télégramme refusant cette nomination. Cela ne m’intéressait pas. J’aurais été un officier d’opérette. » (Jean-Michel Charlier, Léon Degrelle persiste et signe, p. 269).

Rappelons-nous également –puisque De Bruyne n’hésite pas, à l'instar de son mentor Balace/Besace (voir ce blog au 9 juillet 2017), à jeter le discrédit sur ses livres (« le Degrelle d’après mai 1945 développera une conception très personnelle et surtout très élastique de la vérité historique », in Axe et Alliés, Hors-série n° 10, p. 13)– que, dans sa lettre à Adolf Hitler du 10 avril 1941, le politique-aspirant militaire écrivait, confirmant son inintérêt pour les honneurs pourvu qu'il puisse servir son idéal : « Appelez-moi où vous voulez, à l’aviation, aux Panzerdivisionen, au poste le plus modeste ou le plus ingrat des SS, n’importe où, je serai heureux et fier de mettre ma vie à la disposition de votre idéal. »

C’est au demeurant ce que confirme également Martin Conway, peu suspect de complaisance envers Léon Degrelle : « l’exemple de leur leader [Léon Degrelle] s’enrôlant – malgré son manque total d’entraînement militaire – et refusant tout traitement spécial de la part des autorités allemandes, convainc nombre [de rexistes] qu’il est de leur devoir de l’accompagner dans cette aventure. » (Degrelle. Les années de collaboration, p. 129) 

Mais quelles sont les sources de l’Encyclopédiste ?

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Dans Axe et Alliés, De Bruyne écrit (sans référence) :

« Comme Léon Degrelle n’a aucune expérience militaire, il se voit refuser le grade de lieutenant qu’il a sollicité très discrètement, arguant qu’un grade d’officier siérait mieux à son statut politique. Le verdict de Berlin est sans appel : “Nein !” Par la suite, dans ses écrits d’après-guerre, il affirmera sans vergogne avoir refusé l’offre ! » (p. 13)

Par contre, dans la resucée de Les Wallons meurent à l’Est, Léon Degrelle et la Légion Wallonie. La fin d’une légende, De Bruyne invoque l’autorité de son gourou Balace : « Degrelle, n’ayant pas fait son service militaire, se vit octroyer le grade de simple soldat. Une requête personnelle de Degrelle pour qu’on lui octroyât le rang d’officier fut refusée pour des raisons… d’ordre technique et militaire. – Cf. Rapport Grimm (membre du Verbindungsstab en août 1941), document aimablement transmis par Francis Balace que nous remercions ici. »

En l’absence de toute citation précise par le prétendu Encyclopédiste et sans autre explication sur les problèmes « techniques » d’une nomination au grade d’officier qui eussent été plus insurmontables pour un Léon Degrelle que pour des Reimond Tollenaere, Jef François ou Jacques Doriot, nous nous permettrons de n’accorder aucun crédit à ces affirmations pour le moins peu étayées, jugeant plus crédibles les explications rationnelles, tactiques et politiques fournies par un Léon Degrelle qui a effectivement consacré son engagement politique par un engagement militaire héroïque sans faille et, quant à lui, indiscutablement documenté !

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