Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Degrelle. Qui suis-je ? Par Francis Bergeron, éditions Pardès, 2016, 125 pages

 

V. Pierre Daye en Argentine

« Sous la pression de la communauté internationale, l’Espagne l’expulse de son territoire, mais Pierre Daye peut gagner l’Amérique latine, où il vivra treize années, sous un faux nom. En décembre 1947, il est déchu de sa nationalité belge, et il mourra en Argentine en 1960. » (Bergeron, p. 50).

Daye Feuillets bleusss.jpg
On sait que Pierre Daye faillit accueillir en Argentine un Hergé écœuré par l’acharnement aveugle de la soi-disant « épuration » : « j’attends donc de tes nouvelles avec une impatience fébrile et j’espère, j’espère ! que le temps est proche où nous quitterons pour toujours cette pauvre vieille Europe chancelante… », lui écrit le dessinateur le 10 avril 1948.

Ce qu’on sait moins, c’est qu’il fut sur le point d’accueillir également Léon Degrelle, ainsi qu’on peut le lire dans une lettre de ce dernier à son ami néo-argentin, exactement à la même époque : « Le “convoyeur” (Fuldner) se chargeait, lui, du visa. Il annonça qu'il enverrait mes papiers et objets personnels par la valise diplomatique. Il proposa que le départ eût lieu le 11 février. Afin d'être certain que tout serait au point, je proposai le 21 février. Fuldner devait, en effet, aller encore en Suisse retrouver (et rechercher) sa femme et sa fille. Il fut entendu que nous ferions le voyage ensemble, tous les quatre. Depuis ce temps-là, Fuldner n'a plus réapparu à mes yeux. Le voyage fut reporté définitivement au 1er mars, mais à cette date-là, pas le moindre signe de vie de Fuldner ne m'était parvenu ! Moi, j'étais fin prêt, muni de mon passeport, ayant acheté valises, vêtements, etc. avec mes toutes dernières réserves. Il fallut laisser partir l'avion, où ma place avait été retenue. […]

Enfin, il est arrivé, par un autre pays d'Amérique du Sud, un câble, puis une lettre d'un ami, agent secret espagnol, m'avertissant de ne pas partir, à aucun prix : Perón s'est formellement opposé à ce que je vive réfugié dans son pays, dit-il. Il y a là-bas aussi des indiscrétions, paraît-il. Cela ne m'étonne pas […]. Reste-t-il des possibilités de vivre en Argentine discrètement ? Que s'est-il passé à mon sujet chez Perón ? […] Fais l'impossible pour m'envoyer d'amples nouvelles et me dire s'il reste des chances pour moi de pouvoir vivre en Argentine. »
(Lettre à Pierre Daye du 23 avril 1948 – Archives Marc Vanbesien).

 

(A Suivre)

Les commentaires sont fermés.