Eddy De Bruyne a encore frappé: une Encyclopédie à prendre avec de longues pincettes !
Avec son Encyclopédie de l’Occupation, de la Collaboration et de l’Ordre Nouveau en Belgique francophone (1940-1945), c’est un pavé d’un bon deux kilos que l’« historien » aux menteries politiquement correctes vient jeter dans le jardin déjà fort encombré des degrelliens. Ce lourd pavé est d’ailleurs fort peu maniable de par son format grand A4 et sa couverture rigide : il ne peut se lire qu’à plat sur le bureau ou posé sur un lutrin ! On se demande d’ailleurs pourquoi De Bruyne a adopté de telles dimensions encombrantes puisque l’ouvrage ne comporte pas la moindre illustration ni photo, pourtant indispensables à l’achèvement de pareille ambition encyclopédique…
Présenté comme le couronnement de sa carrière de rat d’archives (uniquement accessibles sur recommandation) et de solliciteur de confidences (dont l’entregent pharisaïque lui permit de se faire recevoir par le toujours disponible et affable exilé de Madrid), cet ouvrage entend combler « une importante lacune dans la bibliographie de la Seconde Guerre mondiale ». Mais s’il est vrai que les centaines de personnes et organisations référencées permettront de se rendre compte que les Wallons et les Bruxellois ne furent pas moins séduits par les perspectives et les réalisations fabuleuses du système économique et social national-socialiste que leurs compatriotes flamands et à s’engager activement à les faire leurs, cette « Encyclopédie » est encore loin d’évoquer toutes « les personnalités, même les plus infimes, de la collaboration politique et militaire » comme le claironne l’inévitable Francis Balace dans sa préface obligée… véritable exercice de la plus basse flagornerie ! C’est en dénonçant « la plume servile » de certains (entendez : ceux qui défendaient l’Ordre nouveau) qu’il s’autorise cette flatterie hyperbolique à De Bruyne (placée –pourquoi se gêner ?– sous l’exergue d’Horace promettant l’immortalité à ses Odes : Exegi monumentum aere perennius « J’ai achevé un monument plus éternel que l’airain » !) : « Dans les années qui suivront, je suis certain que lors de travaux de séminaire dans nos Universités, on entendra souvent : “Avez-vous bien consulté LE De Bruyne ?” comme préalable à toute recherche. » Comme quoi « les pièges de l’empathie » ne sont pas nécessairement là où « Besace » les voit !
C’est ainsi qu’on n’y trouvera nulle trace, par exemple, en ce qui concerne les Légionnaires de la « Wallonie », parmi tant d’autres, d’un Etienne Jourdain au destin si particulier (voir ce blog au 9 décembre 2016 : mais rappeler son appartenance à la famille des fondateurs bien-pensants de La Libre Belgique aurait sans doute fait désordre), d’un Henri Moreau, héros atrocement mutilé dans les combats d’Estonie ou d’un Fernand Kaisergruber, aujourd’hui président de l’association « Dernier Carré » des Volontaires du Front de l’Est, cependant bien connu de De Bruyne puisqu’il le cite à l’article « Bourguignons Asbl Les » : « Après la mort de L. DEGRELLE (31.03.1994), une nouvelle association - Dernier Carré – (Organe : Courrier Bourguignon – Feuille de contact, ⤇ F. KAISERGRUBER) voit le jour. » Mais l’occurrence signalée par la flèche est manquante !
Ces soldats n’étaient que de la valetaille, des sans-grades, des « sans-dents » ? Peut-être mais, en ce qui concerne les deux derniers, ils sont quand même les auteurs d’importants mémoires (La Neige et le Sang, par Henri Moreau signant Paul Terlin et Nous n’irons pas à Touapse, par Fernand Kaisergruber : voir ce blog au 1er février 2016 et au 21 janvier 2017) pour la compréhension des motivations de ces jeunes volontaires et du quotidien de leur vie, depuis les camps d’entraînement jusqu’aux combats titanesques contre les bolcheviques, en passant par l’incroyable Vormarsch vers le Caucase… D’autres sont cités, qui ne sont guère plus importants : selon quels critères ? Comme dit l’auteur dans une interview à une gazette locale : « Je me suis limité à citer les personnes qui avaient joué un certain rôle. S’il avait fallu mettre le nom de tous ceux qui ont été déchus des droits civils et politiques, dix volumes auraient été nécessaires. » Laurette peut donc dormir sur ses deux oreilles : le nom de grand-papa Onkelinx ne sera pas mentionné (il est vrai que ce bourgmestre d’Ordre nouveau appartenait plutôt au VNV de Staf De Clercq, avant de venir se faire oublier en Wallonie avec sa famille qui s’empressa de virer opportunément sa cuti politique à gauche toute: voir ce blog au 18 janvier 2016) !
Il n’empêche qu’on s’étonne de ne pas retrouver Georges Remi, le célèbre Hergé, qui fut essentiel dans
le succès du Soir prétendument volé (et dont il n’est plus possible de parler aujourd’hui sans condamner son indéniable engagement politique : voir ce blog au 24 octobre 2016). Et c’est tout de même Léon Degrelle –le doute n’est désormais plus permis– qui servit de modèle à Tintin, le héros des « jeunes de 7 à 77 ans » (voir ce blog au 1er février 2016 ainsi que les articles d’Armand Gérard Degrelle-Hergé, même combat, in Synthèse nationale n° 36, mai-juin 2014 ; Léon Degrelle était bien Tintin ! L’intuition première de Jean Mabire, in Magazine des Amis de Jean Mabire n° 45, Solstice d’Eté 2015) !
De même l’absence du roi Léopold III en surprendra plus d’un : ils ne sont en effet pas nombreux à avoir fait des pieds et des mains pour rencontrer le Führer, lui serrer la pince et prendre le thé avec lui. Et, quoi qu’on ait dit après la guerre, c’est aussi grâce à ses encouragements prodigués via son secrétaire particulier que Léon Degrelle constitua la Légion Wallonie (où le Comte Capelle –c’est-à-dire le roi– avait d’ailleurs son espion en la personne de l’aumônier Fierens)…
Faut-il croire que ces renseignements « sensibles » sont réservés à l’édition destinée aux pairs de l’auteur, aux « happy fews » capables de lire en traduisant automatiquement en « politiquement correct » ? Car ce que le vulgum pecus peut acheter (80 euros quand même) à De Bruyne, n’est qu’une version abrégée et expurgée (environ la moitié de la « vraie » encyclopédie). Il ne le dit nulle part dans le bouquin, mais l’explique dans ses interviews : « Le travail complet fait mille pages. Seules les universités ou la politique scientifique pourront y avoir accès car ce document rassemble aussi les condamnations et des détails plus précis sur chacun des collaborateurs mentionnés, comme le lieu de naissance. Dans la version dédiée au grand public, j’ai volontairement choisi de ne pas mentionner ces détails par souci du respect pour la vie privée »…
Nous ne passerons pas en revue toutes les notices de ce livre où il y a certainement autant à boire qu’à manger, mais nous nous attarderons quelque peu sur la présentation de Léon Degrelle (quelque trois pages) où le mensonge (pernicieux et par omission) le dispute en permanence à la partialité et à l’imprécision.