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"We will not go to Tuapse", le livre de Fernand Kaisergruber, vu par ses lecteurs anglo-américains

L9781910777244.JPGL’édition en anglais du livre de Fernand Kaisergruber Nous n’irons pas à Touapse, dont l’original en français fut édité à compte d’auteur au début des années nonante, en est déjà à son second tirage. C’est dire qu’on se l’arrache dans les boutiques en ligne et les sites spécialisés de l’internet anglophone. En témoignent les innombrables commentaires laissés par les lecteurs sur leurs sites d’achat, ce qui constitue une habitude typiquement anglo-saxonne, à en juger par l’absence de toute réaction sur les sites francophones ! Nous vous en présentons un bref florilège, suivi d’une réaction du principal intéressé, car certaines critiques sont parfois surprenantes et témoignent bien de la vacuité de notre société du spectacle où comptent surtout vaines pétarades et allures matamoresques…

Petit détail cocasse : la maison qui a édité We will not go to Tuapse, Helion & Company, est celle qui édita aussi le controversé For Rex and Belgium d’Eddy De Bruyne, apparemment désormais indisponible chez l’éditeur, ce dont nous ne nous plaindrons pas !

 

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***** Un soldat belge dans l’armée de Hitler
Le récit d’un soldat belge combattant les Russes au sein de l’armée allemande. Un regard sur une partie de la Deuxième Guerre mondiale qui m’était totalement inconnue. Ce récit est basé sur un journal personnel ainsi que sur des interviews.

- Henry A. Ploegstra.



***** Un excellent livre sur des gamins qui voulaient seulement visiter l’Allemagne
Un excellent livre sur de jeunes garçons qui désiraient simplement visiter l’Allemagne et qui, finalement, s’engagèrent pour aller se battre en Russie ! Bêtise de jeunesse. Les épreuves que ce jeune a subies par la suite furent imméritées et brutales.
- Gisela R. Barryon.



***** D’exceptionnels mémoires sur la Seconde Guerre mondiale
Un excellent mémoire de guerre du Front de l’Est pendant la Seconde Guerre mondiale. Ce livre offre une perspective unique d’un volontaire étranger se battant aux côtés des Allemands sur le front russe. À lire absolument !
- Franklin Stewardon.



*** Déçu…
Fernand Kaisergruber rejoignit les Wallons en Russie début 1942, avec le premier groupe de remplacement et y resta jusqu’en avril 1945. Il n’y vit quasiment aucun combat. Il fut blessé en novembre 1942 et fut hors de combat pendant toute l’année 1943. Finalement, il rejoignit son unité et fut blessé à nouveau à Korsun en avril 1945. Il décrit bien « la vie », mais on n’y voit pratiquement aucune action, sauf l’incroyable rupture de Korsun où Kaisergruber, blessé à la jambe se força à ramper vers la liberté, fut placé sur un cheval qui fut abattu sous lui, puis sur un cheval n° 2, qu’un obus fit exploser sous lui, finalement c’est sur un cheval n° 3 qu’il parvint à traverser le Gniloï Tikitch. Il décrit bien les Wallons en Russie ainsi que la population locale, même si les Belges ont plus l’air de troubadours que de combattants. Mais il n’y a pas d’action. C’est donc plus un récit sociologique qu’un récit de guerre passionnant.

À oublier, finalement…
- BAM.



***** Un nouveau livre incroyable sur le courage et le sacrifice de l’homme !
Encore une aventure incroyable sur ce que fut le combat le plus brutal de la Deuxième Guerre mondiale. Le simple soldat allemand fut dénigré par les autorités allemande imbéciles « d’après », d’ailleurs les mêmes que celles que nous avons maintenant ici aux Etats-Unis. Ces politiciens dégonflés et mous ainsi que leurs concitoyens les ont condamnés pour leurs actes de bravoure face aux horreurs… Bravo pour le livre et tout particulièrement pour le soldat allemand !
- William C., vétéran du Vietnam.


***** NAZI sans restriction
Excellent commentaire quelque peu dérangeant d’un volontaire SS.
- Hieronymous Winkle.



*** Intéressant, mais…
Je ne suis pas d’accord avec les commentaires 5 étoiles. Le style descriptif est bon, très bien traduit, pas guindé. Mon problème est que, pour un soldat qui est allé se battre en 1942 en Russie jusqu’à l’Oder en 1945, il n’a pas vraiment beaucoup combattu. Le livre s’étend longuement sur sa jeunesse et sa formation. Arrivé avec le second contingent wallon à la mi-1942, il est évacué en octobre 1942 avec une jaunisse vers le Caucase et évite ainsi les terribles combats de l’hiver. Il y a de longues descriptions de l’avancée des Wallons dans le Caucase durant cet été, mais on a l’impression qu’il s’agit plus d’une randonnée bucolique que d’une campagne militaire puisqu’on les avait assignés à la protection des lignes arrières. Les descriptions du pays et de la population sont longues et bonnes. Mais à ce stade, ils apparaissent comme des amateurs dans l’art de la guerre, comme par exemple, lorsqu’ils tombent dans une embuscade et empilent leurs armes dans une charrette en terrain ennemi parce que trop paresseux pour les porter ! Il n’y a pas beaucoup d’action jusqu’à son hospitalisation. Il rejoint les Wallons en 43 pour le déploiement de Tcherkassy. Il est estafette à moto pour le QG, ce qui fait que le gros de cette partie le raconte lui contre la boue russe puisqu’il se bat pour délivrer les messages. De nouveau, très peu d’action. Son histoire de la rupture, le 16 février 1944 est la meilleure partie du livre. Grièvement blessé à la jambe, il est obligé de ramper à l’aide de ses coudes jusqu’à ce qu’il soit aidé et mis sur un cheval. Puis, ce cheval est abattu sous lui, de même que le cheval suivant, jusqu’à ce qu’il puisse s’en sortir sur un troisième cheval. Ça, c’est un beau récit avec de belles descriptions de cette évasion horrifique.

Après une nouvelle hospitalisation, il rejoint les Wallons le 23 avril 1945, après avoir raté tous les combats de Stargard, Poméranie, Stettin et l’Oder pour ne participer qu’à la retraite. La dernière partie du livre raconte son évasion et son difficile retour en Belgique.

En conclusion, il y a de nombreuses et bonnes descriptions de ses impressions sur la Russie, son peuple, ses camarades wallons, ses séjours dans les hôpitaux, le tout dans le style de Degrelle aux allures de fringants mousquetaires bourguignons. Mais cela me laisse l’impression d’avoir lu un carnet de voyage sociologique, mais certainement pas un livre de guerre.
- BAM.



***** Impressionnants mémoires du front russe par un combattant belge
Impressionnants mémoires du front russe par un combattant belge du rexisme aux côtés du Reich. Un membre du deuxième contingent de volontaires wallons sous les ordres de la légende vivante Léon Degrelle. Ça fourmille de détails. Ces braves Belges ont commencé leur campagne dans le Caucase en combattant les partisans. Puis après avoir prouvé leur valeur au combat, ils sont devenus une troupe de choc. De très nombreuses photos et des documents inédits établissent la réalité du récit.
- Epic.



***** Une réflexion incomparable, colorée, brutale et honnête
Voilà un livre nous donnant une réflexion incomparable, colorée, brutale et honnête du volontaire belge, Fernand Kaisergruber. Du début à la toute fin, vous serez happé par ces remarquables mémoires écrit par ce membre du parti rexiste sans repentance devenu un idéaliste européen, un soldat combattant le communisme de 1942 jusqu’à la fin de la guerre. L’auteur a conservé une mémoire remarquable et le lecteur ne ratera rien de sa jeunesse jusqu’aux cinq ans d’emprisonnement après-guerre pour avoir combattu du « mauvais côté ». Ses descriptions des âpres combats et des conditions de vie au Front de l’Est tiennent la comparaison avec les meilleurs ouvrages sur ce conflit, notamment son échappée angoissante du chaudron de Tcherkassy est effrayante d’intensité. Hommage vibrant à ses camarades de la Légion Wallonie, ce livre restera longtemps dans la mémoire car il apporte une importante contribution à notre compréhension des raisons pour lesquelles des hommes se sont battus pour une cause en laquelle ils ont cru jusqu’au bout sans pouvoir atteindre le but pour lequel beaucoup ont laissé leur vie loin de chez eux…
- Saint Michael.



**** Le calvaire d’un Belge de la Wallonie à travers la Russie de la Deuxième Guerre mondiale
La première chose à noter à propos de ce livre est qu’il a été écrit par un modeste gradé, un simple caporal, un Belge de 19 ans qui s’est engagé volontairement dans la Légion Wallonie, devenue plus tard la « 5e Brigade d’assaut de Volontaires SS-Wallonie ». Ce n’était pas un aide-de-camp d’Adolph Hitler ou d’un autre général de haut rang. Par conséquent, vous ne trouverez ici aucun détail sur la manière dont certains commandants belges ou allemands décidaient d’engager leurs manœuvres sur le champ de bataille. Ainsi si vous espérez trouver quelques nouvelles perspectives sur la façon dont les officiers de la « Wallonie » organisaient leurs campagnes, vous allez être déçus en lisant ce livre.

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L’auteur, au lieu de porter son arme de service à travers les nombreux champs de bataille –heureusement pour lui !– était régulièrement malade, et donc hospitalisé. C’est ainsi qu’il a passé pratiquement toute l’année 1943 en convalescence ou en rééducation, ce qui le tint éloigné des combats incessants et lui a permis d’écrire ce livre. Si je devais compter le nombre de pages où ce soldat relate son expérience des combats, il n’y aurait guère plus de 30 pages du style « Je vis les Russes de ce côté et j’ai tiré dans le tas : j’en ai vu tomber quatre. »

Alors, quelle est la « valeur » de ce livre, me direz-vous ? Eh bien, il s’agit d’un compte rendu brut de la vie d’un fantassin. Presque 250 pages du genre « Pendant le camp d’entraînement, nous avons appris comment devenir un soldat… Nous avons beaucoup transpiré… Pendant les marches, la poussière nous entrait à flots dans les narines… Les rations de bonne nourriture étaient rares… En Russie, il faisait chaud en été et TRES froid en hiver… Nous avons dû manger des chevaux morts à cause du manque de nourriture…Nous ne nous baignions qu’environ toutes les deux semaines quand on traversait une rivière… J’ai attrapé toute sorte de maladies qui ont nécessité mon hospitalisation… J’ai passé de nombreux jours dans les trains pour revenir de l’hôpital… Certaines des infirmières étaient très jolies et fraternisaient avec moi, mais j’ai dû être transféré trop rapidement… Est-ce que j’ai dit qu’il faisait froid en hiver ?... Pendant la marche vers la Russie (ou en en revenant), il faisait terriblement poussiéreux et nous avons énormément transpiré. » OK, 250 pages de ce genre ? Oui, j’en conviens, c’est le meilleur compte rendu d’un soldat belgo-allemand pour savoir ce que c’est d’être un fantassin grognon. Mais 250 pages de ça ? Ce type a compté à peu près toutes les piqûres de moustique qu’il a eues pendant ses trois ans de campagne. Si vous voulez juste connaître la sensation de ce que c’était de se traîner/marcher à travers la Russie dans la chaleur et le froid, alors oui, ce livre est pour vous.

OK, l’occupant allemand en Belgique a commis, pendant la Deuxième Guerre mondiale, beaucoup de crimes horribles contre les Belges. Il n’empêche, l’auteur-soldat n’éprouve pas vraiment de remord pour avoir servi en tant que soldat pour Hitler. L’auteur voulait combattre les « mauvais » Russes communistes. C’est ainsi qu’il s’engagea dans une unité belge pour aller combattre les Rouges en Russie. Se sent-il alors quelque peu responsable des crimes allemands contre ses compatriotes belges ? Eh bien, l’auteur maintient son point de vue : « Je n’avais rien à y voir. »

L’intérêt de ceci est qu’après la guerre, l’auteur a passé 5 ans en prison pour, en gros, sa « trahison » d’avoir aidé le Troisième Reich, au lieu de rejoindre la résistance. Ce qui tarabuste l’auteur-soldat, c’est que durant la guerre, il combattait les Russes et qu’après la guerre, il fut emprisonné pour avoir combattu les Russes… alors qu’au même moment, le gouvernement belge d’après-guerre soutenait la « Guerre froide » de l’OTAN contre les Russes rouges ! L’auteur estime dès lors que ses compatriotes devraient le considérer comme un « héros anticommuniste » plutôt que comme un « collaborateur des nazis » !

L’auteur-soldat se sent également blessé, non seulement pour avoir passé 5 ans en prison après la guerre, mais il a encore eu 15 ans de liberté conditionnelle avant que son gouvernement ne le considère à nouveau comme un citoyen normal, à nouveau digne d’être accepté dans la société civilisée.

Ainsi donc, j’apprécie l’auteur-soldat lorsqu’il prend tout son temps pour raconter les expériences de sa vie de fantassin durant ses pérégrinations à travers la Russie occidentale. Mais je sentais parfois que j’atteignais la saturation en lisant les décomptes de l’auteur écrasant chacun des 957 (ou à peu près) poux qui s’étaient établis sur son corps. D’où les 4 étoiles pour le récit fascinant d’un soldat nous entraînant dans la vie d’un fantassin. Lire ce livre a été une corvée –pas une lecture agréable–, plus une lecture laborieuse comme le périple de l’auteur en Russie. L’auteur n’a pas fait un voyage « pique-nique » en Russie et moi non plus en lisant son livre ! Mais, au moins, je n’ai pas eu à me débarrasser de poux en voyageant avec l’auteur.
- William Garrison Jr



***** Grand récit d’un adolescent engagé dans la « Wallonie »
Grand récit de première main d’un adolescent belge engagé dans la Légion « Wallonie ». J’ai lu énormément de livres sur le Front de l’Est et cet ouvrage est de loin le meilleur. Depuis son affectation dans les montagnes du Causase en 1942 jusqu’à la fin de la guerre en mai 1945, l’auteur traduit en mots justes les souffrances et la brutalité du Front de l’Est, du point de vue d’un volontaire étranger servant dans l’armée allemande.
- Jefferson Broady.


***** Le sacrifice des volontaires wallons pro-nazis
M. Kaisergruber écrit dans un style admirablement authentique et est capable de rappeler des centaines d’événements. Il semble seulement éviter de parler de son expérience des combats. Ainsi le lecteur peut-il penser qu’il s’agit seulement d’une histoire de marches forcées, d’obligation de sentinelle et de missions d’estafette. Mais bientôt… surprise ! A la page 236, il y a une photo montrant l’auteur (à la fin de 1944) portant l’insigne des combats rapprochés (comme il est foncé, il doit s’agir de l’insigne de bronze pour 15 combats). Sur la même photo, il porte également la médaille des blessés et d’autres décorations de moindre importance. Impossible de distinguer la présence d’une Croix de fer de Seconde classe car la partie centrale et le côté droit de la poitrine sont cachés. C’est vraiment dommage que l’auteur n’ait pas jugé utile d’en dire davantage.

Néanmoins, j’ai beaucoup aimé ce livre. À mon avis, nous avons ici un des meilleurs recueils de mémoires de soldat, atteignant presque la grandeur du Soldat oublié (de Guy Sajer). L’auteur parle avec amour aussi bien de ses camarades allemands que du peuple russe. Mais il a également des paroles de respect pour le soldat soviétique. En même temps, il nous fait comprendre combien vils et revanchards furent ses propres compatriotes catholiques de gauche.
- Federico.


***** Vie d’un fantassin belge
Fernand Baibusy 12 1943.jpgBeaucoup de gens pensent que le fantassin est toujours en train de se battre au cœur de fusillades intenses comme on les montre dans les films d’aujourd’hui. J’ai commandé ce livre dès sa sortie et j’étais fort impatient de le lire.

C’est le grand récit de son expérience dans la SS. Néanmoins, ne pensez pas trouver d’épiques combats au corps à corps dans tous les chapitres. La plupart racontent la vie quotidienne d’un soldat faisant toute sorte d’autres choses que de combattre. Son expérience du chaudron de Korsun est terrible et il est triste que les derniers chapitres montrent sa vie en prison. Si vous connaissez bien l’histoire véritable de la Deuxième Guerre mondiale, cela ne devrait pas vous surprendre.

Une des meilleures découvertes a été les photos. Une photo du livre montre quatre jeunes soldats SS âgés de 17 à 19 ans, dont l’un porte un bandeau sur un œil, et ils sont heureux. Cela m’émerveille vraiment, la bravoure de ces soldats d’Allemagne. Regarder ces photos, c’est comme voyager à travers le temps.

J’ai parfois trouvé la lecture ardue car je m’attendais, comme tout Américain typique, à des combats incroyables. Et sur le moment, j’ai été quelque peu désappointé. Mais j’ai fini par comprendre qu’il s’agissait d’un magnifique récit de première main car toutes les histoires de guerre ne parlent pas que de combats. Ici, il parle aussi de ses expériences avec les paysans russes avec mille détails. Certains vous feront rire et d’autres vous rendront tristes. Notamment lorsque ses camarades découvrirent, au cours de leur retraite, une jeune fille allemande sans vie. Il trouva une photo d’elle dans son porte-monnaie et l’emporta avec lui, et la photo se trouve dans le livre. On ne peut qu’imaginer ce qui est arrivé à cette fille et cela m’a fait penser à tous les crimes des « Alliés » qui ont été commis sur des jeunes filles comme elle.

Je suis heureux d’avoir acheté ce livre et je le recommande à tous ceux que l’histoire intéresse.
- Gordo.

 

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Les commentaires anglo-américains vus par Fernand Kaisergruber

- Parmi les commentaires des lecteurs de la version anglaise de votre livre Nous n’irons pas à Touapse, il en est un qui, découvrant sur une photo vos décorations militaires, s’étonne de ne pas avoir lu l’histoire de leur attribution: « M. Kaisergruber […] semble seulement éviter de parler de son expérience des combats. Ainsi le lecteur peut-il penser qu’il s’agit seulement d’une histoire de marches forcées, des obligations d’une sentinelle et des missions d’estafette. Mais bientôt… surprise ! A la page 236, il y a une photo montrant l’auteur (à la fin de 1944) portant l’insigne des combats rapprochés (comme il est foncé, il doit s’agir de l’insigne de bronze pour 15 combats). Sur la même photo, il porte également la médaille des blessés et d’autres décorations de moindre importance. Impossible de distinguer la présence d’une Croix de fer de Seconde classe car la partie centrale et le côté droit de la poitrine sont cachés. C’est vraiment dommage que l’auteur n’ait pas jugé utile d’en dire davantage. »

Kaisergruber Fernand 06.JPGOui, c’est la photo où je porte l’enfant de mon frère dans les bras. Le ruban de la Croix de fer de seconde classe n’est effectivement pas glissé, comme souvent, dans la boutonnière… tout simplement parce que j’en porte la barrette accrochée au-dessus de ma poche de poitrine droite. Il existe une photo, prise lors de la même visite chez mon frère, où l’on voit mieux ces décorations, dont la médaille de bronze des blessés et celle octroyée aux deux mille premiers volontaires des Formations de Combat rexistes « Bravoure-Honneur-Fidélité » qu’en 1944, après la percée de Tcherkassy, le Reichsführer nous autorisa à porter sur l’uniforme.


C’est vrai que je n’aime pas trop me mettre en avant. D’ailleurs, l’histoire de mes combats, les accrochages auxquels j’ai participé, les expéditions sous le feu de l’ennemi, tout cela se trouve bien dans mon livre. Mais oui, je n’ai pas cru indispensable de raconter les remises de médailles et de décorations…

La Nahkampfspange, l’agrafe en bronze des combats rapprochés, récompensait quinze jours de corps à corps (et non quinze corps à corps !). C’est après avoir forcé le Kessel de Tcherkassy que je l’ai reçue, tout comme d’autres Wallons ayant participé à cette formidable opération de sauvetage de la 8e Armée et de la 5e Panzerdivision SS-Wiking. J’en suis particulièrement fier car il n’y a qu’un peu plus de 36.000 soldats sur les quelque vingt millions de toutes les armées du Reich qui l’ont méritée. Le Chef la reçut également à ce moment, avant de recevoir celle en argent, puis celle en or des mains du Führer, après les combats d’Estonie: à part lui, il n’y a que 630 soldats (630 héros !) qui l’ont obtenue !...

Quant à la Croix de fer de seconde classe, c’est sur mon lit d’hôpital, également après l’échappée –pour moi miraculeuse– de Tcherkassy, qu’un copain m’a appris que mon chef de peloton m’avait proposé pour son obtention.

- Un autre lecteur trouve qu’il y a trop « peu d’action », l’auteur se battant davantage « contre la boue russe » que contre l’armée russe…

Mon affectation en tant qu’estafette motorisée pour le compte de l’Etat-major m’a été donnée parce que je parlais bien allemand et que je possédais également des rudiments de russe. Mais croyez-moi, la boue russe était un ennemi aussi retors et dangereux que le soldat russe. S’y engluer pouvait vous transformer en cible idéale. En période de dégel, il fallait beaucoup de dextérité pour manœuvrer dans cette « pape » collante… Je me souviens que le capitaine Antonissen s’était embarqué dans mon side-car et m’avait ordonné de le ramener au Quartier-Général : « Et faites attention de ne pas me couvrir de boue ! » Interloqué, je me mis en route en roulant précautionneusement, mais il n’y avait rien à faire : dans cet océan visqueux, chaque tour de roue envoyait ses projectiles liquides. Et je devais constater que l’uniforme et le visage du capitaine Antonissen se couvraient progressivement de gadoue… Finalement, c’est une statue brune et luisante de boue jusqu’à mi-corps qui m’a salué et félicité lorsque nous sommes enfin arrivés à bon port !


- Je ne vous parlerai pas, pour finir, des commentaires sur vos démêlés avec moustiques et poux…

Et je vous en remercie ! Trois ans de guerre au front de l’est n’ont en effet rien à voir avec les films américains à effets spéciaux ou les jeux vidéo de guerre apocalyptique. A ce propos, je voudrais tout de même revenir vers ceux qui ont été déçus de ne pas trouver suffisamment de scènes de combat dans mon livre. Si je n’ai pas « beaucoup combattu », comme le dit, par exemple, « BAM », c’est parce que, lorsque débuta la seconde campagne, j’ai aussitôt été commis comme estafette motocycliste, dès que notre unité fut motorisée. Ce sont mes supérieurs qui m’ont chargé de cette mission, du fait que je savais déjà conduire des motos. J’ai même dû apprendre à d’autres la conduite de motos, qu’elles soient « solo » ou avec side-car. Ce n’est donc pas moi qui ai fait ce choix. D’autre part, mon rôle d’estafette ne me laissait aucun moment de répit. Les ordres me venaient aussi bien de mon chef de peloton que des commandants de compagnie ou de bataillon. Même le Commandeur fit maintes fois appel à mes services à des moments inattendus. Et comme rien n’était planifié d’avance, il fallait chaque fois improviser.

Je ne pouvais refuser les ordres ou les missions qui m’étaient confiées et j’avais aussi beaucoup d’autres obligations… Et je devais effectivement et sans cesse me battre contre la boue, la poussière, la chaleur… Bien souvent, seul à moto, il me fallait traverser des « no man’s lands » entre deux lignes de front sous le feu des uns et des autres ! Je ne fais que relater ce que j’ai réellement vécu moi-même, sans rien transformer. C’est bien normal qu’un « BAM » n’ait pas la moindre idée de ce que nous avons vécu : il faut l’avoir vécu soi-même…

Cette « randonnée bucolique », comme disent quelques lecteurs déçus, était même parfois aussi dure et meurtrière que certains combats. Les pieds en sang et couverts de poux !... Mais, selon certains, j’aurais passé mon temps à compter toutes les piqûres de moustiques pendant ces trois années de guerre !!!...

Quelques précisions encore. Ce n’est pas « avec une jaunisse » que j’ai été évacué dans le Caucase, mais « à cause d’une jaunisse » que j’ai été évacué du Caucase. Comme beaucoup de mes camarades d’ailleurs : il y en eut plus de deux cents.

En ce qui concerne la percée, nous n’étions plus désignés pour la protection des lignes arrières, mais bien pour combattre comme tous les autres et, de toutes nos forces, pour en sortir ! N’oublions pas d’ailleurs que notre légion fut déjà citée à l’ordre du jour de l’armée allemande pour le comportement et la combativité de ses unités lors des combats d’Irdyn, en décembre 1943.

Un dernier mot. Dans les derniers jours de la guerre, j’étais atteint de dysenterie à cause de l’alimentation défectueuse et j’ai demandé moi-même avec insistance de monter en ligne alors que je n’étais pas encore Kampffähig (apte au combat). Le lieutenant Dengis et l’adjudant Humbert étaient présents à mes côtés. Et les infirmières qui me soignaient tentaient pourtant de m’en dissuader. J’en parle au chapitre XX de mon livre…

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