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sainte thérèse d'avila

  • In Memoriam Léon Degrelle (1906-1994)

    31 mars 1994 – 31 mars 2022

     

    Vivre sans vivre

     

    Je vis : mais elle est irréelle
    ma vie ! Et mon attente est telle
    que je meurs de ne pas mourir… 

     

     

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    Je vis déjà hors de moi-même
    depuis que je meurs de désir.
    Je vis dans le Seigneur que j’aime
    et qui m’appelle à son plaisir.
    Dans mon cœur, partout en mon être,
    se burinent ces seules lettres :
    Je me meurs de ne pas mourir…

     

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    Au fond de la prison divine,
    l’Amour m’étreint, puissant et vif,
    et j’ai fait de Dieu mon captif !
    Libre est mon cœur ! Et ma poitrine
    se consume en de tels soupirs
    devant Dieu, mon Bien, ma Victime,
    que je meurs de ne pas mourir…

     

    Soleil.jpg

     

    Ah ! Qu’elle est longue, cette vie !
    Qu’ils sont durs, cet exil pervers,
    cette geôle froide, ces fers
    dans lesquels mon âme est sertie !
    Je ne cesse pas de souffrir
    tant est lointaine la sortie
    et je meurs de ne pas mourir…

     

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    Tout n’est que tristesse et détresse
    où le Seigneur n’a son plaisir.
    L’amour m’est une telle ivresse
    que l’attente me fait languir :
    Dieu ! Tu sais comme elle me pèse !
    De m’en libérer qu’il te plaise,
    car je meurs de ne pas mourir…

     

     

    LD Escurial.jpg

     

    Quitter cette vie ! Partir !
    Mourir, ma seule confiance !
    J’atteindrai la vie en mourant !
    Ô Mort, tu me feras vivant !
    En toi gît ma seule espérance…
    Ne tarde pas, ô mon désir,
    car je meurs de ne pas mourir…

     

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    Ma vie, ne sois pas inerte !
    Vois, que de force dans l’amour !
    Il te reste si peu de jours
    pour ton salut ou pour ta perte…
    Sens-tu déjà la mort venir ?
    Qu’elle approche, douce et alerte !
    Car je meurs de ne pas mourir…

     

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    Vivre dans les hauteurs célestes
    est vivre ! Néant est le reste !
    Ma vie ne s’exaltera
    qu’au jour où mon corps périra.
    Voici ce corps, je te le donne,
    ô Mort : ne cherche pas à fuir,
    car je meurs de ne pas mourir…

     

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    Vie, quel don puis-je te faire
    pour te posséder dans mes bras,
    si ce n’est te donner entière
    au Dieu qui vit et brûle en moi ?
    Ma mort sera vie plénière :
    tant mon Amant m’a pu ravir
    que je meurs de ne pas mourir…

     

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    Léon Degrelle, Je te bénis, ô belle mort, Poèmes d’après Sainte Thérèse d’Avila, écrits à l’Hôpital militaire Général Mola (San Sebastián), en juin 1946.